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mardi, 05 décembre 2006

Mardi, voix vieillie (Trendy #1)

onze pièces pour

       (un euro,

dix de deux centimes)

 

 iut

aller m'asseoir au

      fond du bus

plus vibrant de voix

 

passerelle

qu'à l'ordinaire Un

       vieux J'ai l'air

d'un vieux au milieu

 

mirabeau

de tous ces gamins

       Mars me fixe

de son oeil brutal

 

château

rouge immaculé

   Comment ai-je

l'oeil rouge de neige ?

 

voltaire

Je cherche ce mot

   - pour mes yeux -

qui ne vient pas Vieux

 

anatole france

lundi, 04 décembre 2006

Place Charles VII, Universal Indians

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    Tout de même, ce n'était pas si terrible de pousser la grille et de déposer, sur le front nu et froid du bronze qui s'ennuie, un baiser solitaire. Si on vous jette, d'une fenêtre haut placée, l'eau savonneuse de quelle vaisselle, vérifiez que vous n'avez rien oublié à votre place. Le néon cligne bruyamment, et j'aspire au repos. Bribes de mots... rire comme un veau. Le texte s'est désuni, fausse manipulation. Au train où vont les choses, les peaux rouges ont dû parcourir l'univers, d'une poudre tourbeuse.

dimanche, 03 décembre 2006

Moutonnements de la musique

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Cette brebis, c'est pas une flèche...

samedi, 02 décembre 2006

Forza !

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    Sur les murs blanchis, reblanchis, à la chaux, le prince emprisonné (en des temps reculés où les Playmobil n’existaient pas) avait ponctué de signes répétitifs, décorés sa cellule, où ne manquait pourtant pas de trôner un âtre, histoire de se réchauffer le cœur. Certains de ces dessins demeurent farouchement énigmatiques, comme l’espèce de tube rouge à capuchon rond, où l'on perçoit un préservatif démesuré, ou, peut-être, un sexe de cheval dont la longe aurait été, trop lourdement, tirée. Neuf mots encore peuplent le silence de la cellule.

vendredi, 01 décembre 2006

Au creux du vent

     medium_Loches_11_novembre_2006_055.jpgCette tête de cheval, gravée – au couteau ou à la barre de fer – dans la pierre d’un cachot, a traversé les âges, en sens inverse, pour danser une nuit avec des comparses rouge manganèse, avant aussi de trouver, au bout du tunnel, d’autres équipées, d’éternelles sorcelleries. On s’envole, envoûté, pris aux ramures du soleil, et le bloc de pierre froid, venu soudainement vous heurter aux tempes, vous ramène à la dure réalité : tout cela n’était qu’un rêve.

lundi, 27 novembre 2006

Lune vienne

    Sous la fondrière des étoiles

anatole france 

Orphée catarrheux lance des traits

voltaire

flèches qui tombent longtemps après

 château de tours

à peine si d'un frisson distrait

 mirabeau

du soleil il perce l'os à moelle

passerelle

L'archer des terreurs est envoûté

par la ténèbre désenchanté

iut

Orphée sanglote sans bruit Tout est

chopin

enseveli dans les autres voiles

ronsard

Comme un mégot

    comme un mégot sur le trottoir

maréchal juin 

la ronde des efflorescences

 chopin

- avec ma cervelle en sautoir

et mon coeur lourd dans la balance -

 iut

voltiger il ferait beau voir

(à ton) entre (tour) dans la danse

 passerelle

comme, d'un violacé intense,

un vieux crachat sur le bavoir

 mirabeau

tu rampes comme un escargot

dans le jardin comme un mégot

 château de tours

fumé écrasé solitaire

 voltaire

noirci par la fuite du temps

et vert d'azurs compromettants

lubrique comme un ver de terre

anatole france

 

Hiatus musical

    Qu'attends-tu, vil masque musicien, pour écrire quelques paragraphes sur la soirée de mardi soir, avec le big band, Guillaume Hazebrouck et le Voyage en Grande Garabagne ?

Mais, avec « Saül », il en va bien différemment ; à l'inverse de ce qui se passe pour « Esaü » (où le hiatus joue pleinement, renforcé par le coup de scie préalable du za), dans « Saül » – à cause, peut-être, du sa trop doux ? – le a-ü ne grince pas : il s’oblitère, s’oublie, se noie, entièrement résolu dans la limpidité de ul. (Michel Leiris. Biffures.)

 

Ce samedi, pour son anniversaire, on lui avait offert le tome II des Œuvres de Henri Michaux (avec justement la Garabagne et tout Ailleurs, entre autres) et le Pléiade (aussi) de La Règle du jeu. (Vendredi matin, d'un geste délicat, il décolle d'un mur, pour se l'approprier, l'affiche du spectacle désormais passé.)

mercredi, 22 novembre 2006

Auréolés

    Ce sont toujours des matinées belles et mitigées, quand je me trouve à feuilletter le tome I de Henri Michaux dans la Pléiade, le Voyage en Grande Garabagne (en collection NRF "Poésie") et mon tome des poèmes de Wordsworth. (Ce pourraient être d'autres livres ; ceux-ci, ce matin, pèsent de toute leur légèreté.)

Mon intérêt va croissant, non pour les coïncidences, mais pour le démon de l'analogie, tel qu'il s'exprime dans les rencontres de la vie quotidienne mais aussi dans l'écriture de ces carnets. Ainsi, des deux commentaires écrits un peu à la va-vite sur le blog de Simon, l'un portait sur sa question quant aux titres que je lui avais suggérés (facétieusement) pour sa composition et l'autre répondait à son billet Hic inconsidéré. Dans le premier, j'évoque la guitare acoustique de Pat Metheny, en solo dans l'album One Quiet Night. Dans l'autre, je cite (de mémoire) un dialogue du Goût des autres (relatif aux gaffes et aux "pédés"). Or, je me rappelle à présent que l'une des musiques employées par Bacri et Jaoui dans leur film n'est autre qu'une composition du Pat Metheny Group, "Au Lait" (album Offramp, que je possède).

(Il se trouve aussi que je préfère, sur ce même album, "Are You Going with Me?" mais c'est une autre affaire.) D'après iTunes, la dernière fois que j'ai écouté One Quiet Night était le 2 juin dernier.

Mardivague

    Il m'est décidément difficile de livrer mes petites listes telles quelles (ce qui trahit mon peu de penchant pour les listes). Ci-dessous, je donne les références des six albums de jazz que je viens de prêter à un ami. Je me suis aperçu, en recopiant la liste, que j'avais très fortement centré ce choix autour des pianistes, sans que je parvienne à comprendre pourquoi (indépendamment du fait qu'à l'origine je voulais lui faire découvrir Brad Mehldau, qu'il m'avait dit ne pas connaître). Je me "console" en me disant que, dans le disque de Bojan Z., ce n'est pas nécessairement le piano que je préfère (quoique...), et que, dans le groupe Kartet (existe-t-il encore, d'ailleurs, ou a-t-il succombé aux projets parallèles de ses membres?), le bassiste, le batteur et le saxophoniste sont largement aussi importants que mon bien-aimé Benoît Delbecq.

  • Emmanuel Bex. Conversing with Melody.
  • Zool Fleischer. Zoolitude.
  • Kartet. Pression
  • Brad Meldau Trio. Progression The Art of the Trio vol. 5.
  • Brad Mehldau. Live in Tokyo.
  • Bojan Zulfikarpasic. Koreni.

 

Quand j'ai choisi ces six albums dans ma discothèque, mon doigt s'est arrêté sur d'autres favoris (ICP Orchestra, J.J. Johnson, Steve Lacy, Coltrane, Jimmy Giuffre, Sophia Domancich...) sans les élire. Une prochaine fois...

lundi, 20 novembre 2006

Vitraux, version 721/864

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    Elle est moins nette, ici, la collégiale Saint-Ours. Reconnaissez l’une des deux tours hautes, et encore à peine.

Oui, nous peinons à les reconnaître. Est-ce notre affaire, d’ailleurs ?

Le Lochois n’est que rails rouillés. Charles VII s’en bat le blason sur le bord du vitrail. C’est tout dire. (Que l’on tire au cordeau des mots qui auraient pu sortir au forceps, cela est étonnant.)

Parlez donc aux freux, qu’ils avouent ce qu’ils faisaient dans un champ de ruines (c’était ce rêve comme crayonné). Ils s’envolent en lourdes traînées, avec leurs ailes somptueuses qui me ramènent à l’époque où j’étais le roi.

Ce sont les reflets du temps qui passe, voilà tout. J’ai bien failli écrire cartonné ou encore couronné. Ce sont les grues – certaines tout au moins – qui sont couronnées. Le cartonnage, c’est encore autre chose ; un mot qui ressuscite un jeune homme mort.

Vitraux, version 417/502

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    Au cours de la semaine qui s’achève, je n’ai publié « que » vingt-deux billets, dont certains tout à fait futiles ou peu au faîte de ma prose.

Charles VII s’en bat l’œil, forcément.

(Que l’on tire au cordeau des mots qui auraient pu sortir au forceps, cela me surprendra toujours.)

Parlez donc aux freux, qu’ils avouent un peu ce qu’ils faisaient dans ce champ de ruines (mon rêve). Ils s’envolent en noires traînées, ces jolis plumis qui me ramènent tant d’années en arrière, quand j’étais encore le roi.

samedi, 18 novembre 2006

Philippe Jaworski à Tours

Comme elle traîne, avec l'aide d'une camarade, un énorme sac de voyage, d'une salle à l'autre, toute la journée, elle m'explique qu'elle habite à Varennes, et n'a même pas besoin de préciser que le Lochois est terriblement enclavé, car c'est bien connu dans le département. Trains et cars, et les cours du vendredi soir qui décalent son départ au lendemain, parfois tard. (Pourquoi le sac, alors ?)

Elle habite Varennes, qui semble être, dans ce dialogue, le bout du monde, coin perdu. Suis-je jamais allé à Varennes ? Un de mes collègues, que j'aime bien, y habite, avec sa femme et ses filles. (J'écris ces lignes sur le canapé de la chambre beige, où la longue portée du WiFi tourne court. Je devrais plutôt travailler sous Word. (« Sous Word » : ça se voit que je suis en train de lire Prunus spinosa.))

Il est donc question de Varennes, où sans doute je ne suis jamais passé (mais tout de même, samedi dernier, n'y étions-nous pas, entre Loches et ce château robuste et sévère plus au sud ?). Les lignes de fuite de la soirée me conduisent à la librairie, où, deux heures durant, j’écoute Philippe Jaworski, remarquable traducteur, austère et exigeant, de Moby Dick notamment, et responsable de la publication de l’édition des œuvres en prose de Melville dans la Pléiade (le troisième tome vient de sortir). C’est un homme qui prend le temps de parler en détail, de manière approfondie, à mille lieues de la culture contemporaine du zapping et du saupoudrage, ce qui a l’air de décontenancer même certains habitués de la librairie Le Livre. Ses paroles, parfois l’air de rien, ont une longue résonance. Certains dormaient hier soir, ne s’en cachant même pas.

Juste avant d’évoquer Varennes, j’avais vivement encouragé les deux porteuses de sac (et leurs camarades) à aller écouter Philippe Jaworski. De la fuite aux fanons, il n’y a qu’un pas, canon-harpon ou pas.

 

Ce matin, j’ai appris que le fils cadet d’un ancien collègue de mes parents – un garçon de deux ans plus jeune que moi, avec qui parfois je jouais au tennis, enfant – s’est tué en faisant une chute vertigineuse du haut d’une statue, à Barcelone. Son père est professeur d’arts plastiques, et sculpteur.

Philippe Jaworski a dû repartir à Paris, et mon étudiante à Varennes. Je suis face à l’écran, sur les nerfs.

vendredi, 17 novembre 2006

L'Auribar

    Le Cap-Ouest était fermé (volets métalliques marron baissés). D'où ailleurs, autrement, sous les chaussettes dépareillées qui ne sèchent même plus. Nous avons parlé du chien noir, qui avait les pattes posées sur le comptoir. Sage, doux, le regard perçant, cinq mois seulement. (Un croisement de bas-rouge et de labrador, m'a-t-elle dit.) Entre la rue de Maillé et la rue des Carmes, le peintre, à la fenêtre ouverte d'un premier étage, avait l'air d'un trompe-l'oeil. Discute fervente canine.

jeudi, 16 novembre 2006

28

    jour de Jupiter

si je me noie dans mes rêves

un ange repasse

 

au bleu des cieux sa chemise

étincelante de noir

 

mardi, 14 novembre 2006

Hautbois de mon coeur

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    La musique d'Ornette est belle, proclame, par le recours à l'acronyme MOB, un ensemble de jazz bien français. En écoutant "Proof Readers", le premier titre du coffret Beauty Is a Rare Thing - The Complete Atlantic Recordings du sieur Coleman, fort comme la raison et fou comme un frelon, je me répète que la musique d'Ornette est belle, est belle infiniment la musique d'Ornette.


(Illustration : "Allégorie de la musique".
Détail d'une tapisserie des ateliers de Bruxelles, XVIème siècle.
Château de Loches.)

09:40 Publié dans MUS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, Jazz

lundi, 13 novembre 2006

Chiens de Langeais (version 385/461 et dernière)

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    Ce chien-ci pose sur fond de damier. L’air rêveur, repu par le banquet, il laisse s’enfuir un daguet, dont l’échappée reviendra le hanter dans ses rêves, et les coups de pied de l’échanson.

Le damier se transforme en plateau de scrabble, et le chien écoute, intrigué, interdit, Taylor Ho Bynum et son vieux maître dialoguer à grands coups de cornet et à jets de lèvre surpuissants. Ai-je déjà écrit mon admiration pour les tapisseries sonores d’Anthony Braxton ?

Chiens de Langeais (version 834/1000)

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    Que regarde-t-il ? Rien. L’oreille tendue, aux aguets sur la tenture, il écoute.

Féru de chasse à courre et de ses fastes tonitruants, il écoute Wood Flute Song, par le quartette de William Parker (album Sound Unity, 2005).

Taïaut, semble lui lancer le saxophone endiablé. Faut-il  suivre les avis du Malin ? s’interroge, inquiet, le chien au port altier.

Ai-je déjà dit que le saxophone était un des instruments dont je ne joue jamais ? C’est sans doute pour cette seule raison que je me plais à imaginer ces chiens bruns ou blancs, langue pendante, et dont parfois certains se collent la truffe au feuillage, et qu’extirpant de mon manteau anthracite un saxophone baryton en piteux état, je commence à en jouer, ce qui ne manque pas d’alerter les surveillants de salle. Comme je respecte leurs remontrances, et puis j’ai une bonne tronche, ils m’écoutent béats. Pas de course folle, car je n’ai pas le temps de me payer la fiole d’honorables fonctionnaires. Les chiens aboient, on sous-entend Caravan.

Chiens de Langeais (version 871/1042)

    Ai-je déjà écrit que le trombone était, pour le jazz, l’un de mes instruments préférés ?

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C’est sans doute pour cette seule raison que je me plais à imaginer tous ces chiens bruns ou blancs, gueule fermée, et dont parfois certains même ont l’oeil si bleu près de fleurs écarlates qu’extirpant de mon manteau anthracite un trombone en piteux état, je commence à en jouer, ce qui ne manque pas d’alerter des surveillants choqués. Comme je reçois leurs réprimandes, et vu que j’ai une bonne tronche, ils n’engagent pas de poursuite. Pas de course folle à travers le château, car j’ai autre chose à faire que me payer la fiole d’honorables fonctionnaires. Les chiens boivent, la caravane s’enlise.

Alors, j’imagine encore d’autres chiens, au collier bleu impeccablement ponctué d’ocre, la langue rose pâle, l’oreille aplatie et la queue basse. C’est à peine si, d’un écart intérieur qui me vaudra l’escalot, je parviens à esquiver la roulotte qui me fonçait dessus, avec la mère d’Aurélie Lenfant, sa seule dent pointue affolée comme un gouvernail.

14:45 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Ligérienne

Chiens de Langeais (version 819/981)

    Que regardent-ils ? Ils ne regardent rien. Ils écoutent.

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Habitués à la chasse à courre et à ses fastes tonitruants, ils écoutent Reap the Whirlwind, par le quartette de Don Pullen et de George Adams. Taïaut, semble leur lancer le saxophone endiablé. Devons-nous suivre les avis du Malin ? s’interrogent, gentiment amusés, les deux chiens.

Ai-je déjà dit que le saxophone était l’un des instruments dont je joue ? C’est sans doute pour cette seule raison que je me plais à imaginer tous ces chiens bruns ou blancs, langue pendante, et dont parfois certains se collent la truffe au feuillage, et qu’extirpant de mon manteau anthracite un saxophone baryton en piteux état, je commence à en jouer, ce qui ne manque pas d’alerter les surveillants de salle. Comme j’obtempère à leurs objurgations, et vu que j’ai une bonne tronche, ils m’écoutent béats. Pas de course folle, car je n’ai pas le temps de me payer la fiole d’honorables fonctionnaires. Les chiens aboient, Caravan se déploie.

13:15 Publié dans ABC*ACB | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, Poésie

Chiens de Langeais (version 1084/1295)

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    Ai-je déjà dit que le trombone était, en jazz, l’un de mes instruments préférés ? C’est sans doute pour cette seule raison que je me plais à imaginer tous ces chiens bruns ou blancs, langue pendante, et dont parfois certains même dissimulent savamment leur visage derrière de modestes feuillages, et qu’extirpant de mon manteau anthracite un trombone usagé, je commence à en jouer, ce qui ne manque pas d’alerter des surveillants scandalisés. Comme j’obtempère à leurs objurgations, et vu que j’ai une bonne tronche, ils n’engagent pas de poursuite. Pas de course folle à travers les salles, car je n’ai pas le temps de me payer la fiole d’honorables fonctionnaires. Les chiens aboient, la caravane se déchaîne.

Alors, j’imagine encore d’autres chiens, au collier bleu impeccablement ponctué d’ocre, la langue rose pâle, l’oreille aplatie et la queue basse. C’est à peine si, d’un écart intérieur sans tourniquet préalable, je parviens à éviter la roulotte qui me fonçait droit dessus, avec la mère d’Aurélie Lenfant, sa seule dent pointue affolée comme un gouvernail.

Le collier se détache du cou des deux chiens, tel le ruban d’Olympia. Un molosse me court après, se rue sur moi. Je rêve encore et encore de la roulotte rose pâle. Soixante-cinq cygnes sonores s’envolent à la fin, sans un bruit.

11:50 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne, Poésie

Chiens de Langeais (version 461/548)

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    Enregistré en direct dans les années 1970 et paru en version remasterisée pour la première fois en 1999, Four Winds est une composition pour quartette, avec Braxton himself toujours poly-instrumentiste (sax sopranino, clarinette et piccolo), Dave Holland à la contrebasse, Barry Altschul à la batterie et le stupéfiant George Lewis au trombone. (Ai-je déjà dit que le trombone était, en jazz, l’un de mes instruments préférés ? C’est sans doute pour cette raison que, pas du tout nerveux, j’en démantibule parfois un ou deux tout en faisant cours.)

10:10 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Ligérienne

dimanche, 12 novembre 2006

Police de caractères (244/288)

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    Accaparé, affolé, crapahutant, l'alphabet rejoint les nombres. Des algues d'ombre sur le mur font ahaner l'artiste qui met les angles et d'autres abstractions en lumière.  Armez-vous d'ardeur au 26. Arrachez abruptement les masques des acteurs, qui se terrent adroitement au 18 de la rue.

Potius mori quam foedari

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Anne de Bretagne et Charles VIII :
plutôt la mort que la souillure.
(C'est la devise lue à Langeais.)
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Charles VIII, encore, le fit inscrire sur les vitres, mais quel est, face aux brumes d'un samedi qui couvrent la ville de Loches, ce possius barbare (plutôt que potius) ?


Courbes, orbes, dorures, losanges ou cordelettes :
toujours pas d'accélérateur d'orgones.

mercredi, 08 novembre 2006

Lundistes

    Voici les ouvrages que j'ai empruntés ce lundi à la Bibliothèque des Lettres et Sciences Humaines de l'Université François-Rabelais :

  • Basho. Cent onze haïku. Traduction de Joan Titus-Carmel. Verdier, 1998.
  • Quentin Bell. Mode et société. Essai sur la sociologie du vêtement. Traduction d'Isabelle Bour*. P.U.F., 1992.
  • René Berger. La mutation des signes. Denoël, 1972.
  • Martin Crimp. Plays 2. Faber & Faber, 2005.
  • Jean Favier. Louis XI. Fayard, 2001.
  • W.S. Merwin. The First Four Books of Poems. Atheneum, 1980.
  • Vladimir Nabokov. Lectures on Literature. Picador, 1980.
  • Vladimir Nabokov. Strong Opinions. Vintage, 1990.
  • Shiki. Cent sept haïku. Traduction de Joan Titus-Carmel. Verdier, 2002.

 

* De l'aveu même de la traductrice, le texte original est introuvable. Elle n'est même pas sûre de l'avoir encore, ni qu'il se trouve à la B.N.F. Sur le Web, il est inaccessible (éditions rarissimes à 170 livres sterling, dix fois trop chères, proportionnellement à mon intérêt a priori pour ce texte). Je verrai avec le prêt entre bibliothèques, tout de même.

20:20 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature, Ligérienne

mardi, 07 novembre 2006

Groupe & ombres (version 249/294, et dernière)

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    Votre regard se farde d'ombre, votre épaule aimée s’illumine, et la griffe du félin accroche le ciel. Le souvenir de l'universelle araigne se perpétue sur ce promontoire, belvédère où les dernières lueurs du soir virent au noir lumineux.

N'oubliez pas de vous garder parfois des phrases creuses.

lundi, 06 novembre 2006

Groupe & ombres, version 547/656

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    Comme le ciel parfois se nourrit d’avoine, votre regard se charge d'ombre, la mêlée du temps sur l'épaule, et la griffe de l'histoire sur le fond drapé du ciel. L'universelle araigne n'est peut-être pas passée par ici, mais son souvenir s'y perpétue, de ce balcon, belvédère où les derniers instants du jour virent au bleu. (Son fils voudrait s’envoler vers les forêts, au-dessus de la Loire, et retrouver ses fauconniers, qui, déjà, malgré les ombres noires de l’aube, font des merveilles.)

Arbre, ce n'est pas la peine d'ouvrir ainsi la gueule. Lion, ce n'est pas la peine d'effacer la trace de tes pas. N’oubliez jamais, non, jamais, le fard des phrases.

 

 

Groupe & ombres, version 405/491

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    Comme la vie se nourrit d’avoine, dans les lieux attristés, votre regard se charge d'ombre, la mêlée du temps sur l'épaule, et la griffe de l'histoire sur le fond drapé du ciel. L'universelle araigne n'est peut-être pas passée par ici, mais son souvenir s'y perpétue, de ce balcon, belvédère où les derniers instants du jour virent au bleu.

Arbre, ce n'est pas la peine d'ouvrir ainsi la gueule. Lion, ce n'est pas la peine d'effacer la trace de tes pas. On n’oublie pas le fard des phrases.

 

Groupe & ombres, version 361/437

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    Votre regard se charge d'ombre, la mêlée du temps sur l'épaule, et la griffe de l'histoire sur le fond drapé du ciel. L'universelle araigne n'est peut-être pas passée par ici, mais son souvenir s'y perpétue, de ce balcon, belvédère où les derniers instants du jour virent au bleu.

Arbre, ce n'est pas la peine d'ouvrir ainsi la gueule. Lion, ce n'est pas la peine d'effacer la trace de tes pas. N'oubliez pas le fard des phrases creuses.