Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« 2006-03-21 | Page d'accueil | 2006-03-23 »

mercredi, 22 mars 2006

Vers le proverbe

    Je n'ai pas écrit une ligne de la journée, et c'est maintenant, à presque dix heures du soir, que je trouve seulement à tracer ces mots, qui ne disent pas grand chose, sinon que les notes assez longues publiées plus tôt ce mercredi avaient été écrites hier, et sont donc bien vaines - mais la vanité n'est-elle pas le propre de tout carnet un tant soit peu égotiste ou tourné vers soi ? Sous la pluie, pense au vent.

21:36 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (0)

Le mot est tiré

[Lire le chapitre précédent.]

[[[Bonus évanescent.]]]

 

medium_hpim1618.jpg

    Ma belle, ma merveille,

 

Quel cirque ! Je ne vais pas te raconter des bobards. Tu as vu juste, et tu étais même en dessous de la vérité. La lettre, elle, était en dessous du lit. Et moi, en dessous de tout. Pour faire bref : je n’ai effectivement pas ouvert ta lettre illico, je me suis laissé torturer par ce qu’elle pouvait contenir, puis je l’ai perdue, j’ai cru l’avoir égarée. Aujourd’hui seulement, faisant le ménage, je la découvre sous le lit, au milieu des flocons de poussière. Faut bien lutter contre la neige… !

Non, je fais de l’humour, mais c’est impardonnable, je suis inexcusable et ne te demande d’ailleurs même pas de m’excuser. Tu peux me crier dessus, tu avais dû finir par penser que je te boudais, tout comme moi je pensais avoir perdu ta lettre. Tu n’es pas tendre pour moi, mais c’est encore gentil, au vu des circonstances.

J’ai crié de stupéfaction et pleuré de t’avoir ainsi ratée. Je ne vais pas mettre de fausses larmes sur ta lettre et te la renvoyer, ça ne prendrait pas, mais crois-moi seulement : j’ai pleuré. Tu es donc venue, et je n’ai pas bougé d’un iota. En attendant, on a eu la merzlota. (Je sais que c’est la raspoutitsa quand la neige fond, mais c’est moche et ça ne rimait pas.) Fonte des neiges, élections, Dominique s’est ramassée dans les grandes largeurs, je ne sais pas où on va (entre toi et moi, ça, hein).

Je passe le temps à rien, donc à tout : je lis beaucoup, je me rappelle, je milite quand même, et je nettoie après ces sagouins. (Entre nous soit dit, aussi, les pires sont les camarades (au féminin, ah ah, la vieille blague continue).) Je vivote avec ce que me verse la section, et avec mes ventes. Maintenant, j’ai investi eBay que c’en est un bonheur. Je passe encore plus de temps sur l’ordinateur, qui ahane, et dans les vieilles granges. Mais les gens, pour leur faire lâcher leurs vieilleries à moi plutôt qu’à Emmaüs, pas facile. En plus, je me regarde mal dans la glace si je concurrence le Secours Populaire pour ma seule subsistance. Enfin, je ne change pas. Même, j’empire.

Assez parlé de moi – mais c’est pour bien te montrer que tout cela ne fut qu’un gigantesque malentendu. Je veux te voir, bien sûr, je suis si heureux d’avoir ta nouvelle adresse. Et je voudrais te demander si je peux venir te voir dans le Lot.

 

Je t’embrasse (il faudrait révolutionner les salutations de fin de lettre (vieille blague bis)).

Ton

Laurent

15:30 Publié dans Pauvres Pyrénées | Lien permanent | Commentaires (4)

Passage au vert

medium_hpim2133.jpg

     Je ne retrouve pas le passage de Docteur Pasavento (lu hier) dans lequel il est question de Buffon. Est-ce une imposture de ma mémoire (je lis plusieurs livres à la fois), de mes yeux tandis que je feuillette, ou de l’auteur de ces lignes (Her Lui) ? Le 9 mars, la rue Buffon, à Tours, était battue par les vents.

15:10 Publié dans 59, Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (3)

L'ambroisie des compliments

    La terre point ne ment...?

 

"Tout en faisant oublier adroitement Nicolas, pour dissiper la défiance dans cette ame naïve, Catherine y distillait superfinement l'ambroisie des compliments." (Les Paysans. I, XI.)

Cet adverbe qui ne se trouverait que sous la plume de Balzac, combien il revient hanter. Et quelle syntaxe, mes aïeux !

13:00 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (1)

Epuisés

    Mardi midi. Je reçois, très abîmé, un exemplaire du Journal romain de Renaud Camus. Le Journal d'un voyage en France, reçu samedi, est, lui, dans un état impeccable. C'est pourtant l'attrait du premier, sur les conseils si gentils d'une internaute amie, qui m'a fait acheter le second. Logique complexe des symétries. J'aurai le plaisir de lire ces textes épuisés.

 

[On brade : quelques mots de la belle Aelfgifu.]

12:10 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

Comparer, comme un fou

« Pourquoi apparaissons-nous ? »

Telle est la simple question posée, à l’un des coins du labyrinthe de mots qui constitue la dixième double page de l’édition française du curieux poème de Ryoko Sekiguchi, Cassiopée Peca.

 

Comment disparaissons-nous !

Telle semble être l’exclamation que le narrateur du dernier roman d’Enrique Vila-Matas, Docteur Pasavento, inscrit, marque d’infamie et de facétie, au front de son lecteur.

 

Des guillemets à l’italique, il y a le fossé séparant le poème du roman, et qui n’existe pas. Ces épîtres seront cause de notre mort prochaine.

09:50 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (3)

D’une belle équivoque de Beyrouk

    « La fugue de Lolla m’a appris à tout attendre du nouveau cours des eaux. Elles peuvent rompre les digues les plus solides et aller dévaster les champs. La colère, la douleur m’ont longtemps empêché de regarder le miroir en face, de scruter les images crues renvoyées par le reflet des soleils qui passent. Mais désormais, il faudrait se laver les yeux, chasser les somnolences qui guettent et surveiller ! » (Mbarek Ould Beyrouk. Et le ciel a oublié de pleuvoir. Paris : Dapper, 2006, p. 75)

 

Crues : adjectif bifide, mais aussi nom commun.

Bechir, l’une des quatre voix du roman, évoque la rupture des digues, comme dans le célèbre poème d’Eluard (“Prends garde, c’est l’instant où se rompent les digues…”), et sous la plume vient ce curieux groupe nominal images crues renvoyées, dans lequel l’adjectif déjà riche de potentialités (cru au sens métaphorique de non cuit, ou de cruel, sanglant, brut) est suivi d’un participe passé. Le contexte aqueux invite le lecteur à voir dans ces “images crues” non seulement les visions brutes ou cruelles, mais aussi des images qui montent, eaux qui enflent, un fleuve chargé, en état de charrier.

Polysème à tout vent, dans l’œil du cyclone.

Du coup, le soleil se reflète et devient lui-même eau ; les yeux brûlants, sphères mimant la lueur de l’astre, doivent être lavés ; ces soleils pluriels sont des ors qui s’échappent de la répétition du son-graphème mais (Mais désormais).

Ainsi de suite.

 

.......

............ sans oublier Le Renard et les raisins, tous évanouis......................

06:40 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : TRES GRANDE MUSIQUE