« 2007-05 | Page d'accueil
| 2007-07 »
vendredi, 29 juin 2007
Pièces pour pierres
Auteur notamment de sonates, Jacques-Christophe Huguenet s'étonna-t-il de s'éteindre le 29 juin 1729 à Versailles ?
21:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)
De rien
Les mazurkas, vraiment, c'est autre chose. Le droit de courte-cuisse fut abrogé, mais pas la luxure. Il est d'évidence qu'on attendait le ressac pour se jeter à l'eau, histoire de tenter le diable. Vous avez éprouvé de grandes difficultés lors du déménagement, alors que quelques engins appropriés vous auraient sauvé la mise.
17:29 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Fiction, écriture
jeudi, 21 juin 2007
Pas de risque de suture
Rien de nocturne là-dedans. Juste mon humeur joueuse, rien qu'une gaillarde à danser.
Comme les plis de la main s'enfoncent, se creusent, je vois la lumière du ciel glacé gagner du terrain, et l'ombre s'affiner, se préciser, c'est-à-dire que la pénombre disparaît. En toute logique, non ? (Je ne devrais peut-être pas lire Le Navire de bois de Hans Henny Jahnn au compte-gouttes. À quand alors la trilogie entière ?)
Imaginez une voiture bondée avant même que l'on ait pu y glisser l'essentiel. Comment faire ?
Ce sont mots que le vent emporte. Ce sont des portes jaunes, à la peinture écaillée, dont je tourne le verrou pour me retrouver au chaud avec moi-même.
Pas de risque de suture.
08:54 Publié dans Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : Littérature, écriture
mercredi, 20 juin 2007
Fausse commune
Ces piétons ont le temps pour eux
Passent dans le ciel les nuages
Roses, laiteux, orangés, bleus
Ou détachés du long sillage :
Ces piétons ont le temps pour eux.
Passent dans le ciel les nuages
En ce petit matin d'été
Qui dédore les esclavages :
L'attente du vent arrêté
Freine dans le vent les nuages.
En ce petit matin d'été
Rêvant de toi à la fenêtre
Le cycliste que j'ai guetté
J'ai vu traîner sa peine d'être
En ce petit matin d'été
Rêvant de toi à la fenêtre
J'entends les merles voltiger
De leurs trilles traînant leurs guêtres
À ne rien pouvoir exiger
Rêvant de toi à la fenêtre
J'entends les merles voltiger
Ces piétons ont le temps pour eux
Le lait au bol va se figer
Le sablier devient poreux
.......
Ces piétons ont le temps pour eux.
06:16 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie
lundi, 18 juin 2007
... cassures
Des bordées d'ondées
des parenthèses de ressacs
cassures sous le vent qui frappe
cassures sous le vent qui cogne
cassures sous le vent qui danse
Les ténèbres terribles mugissent
des gueulantes de porteur d'eau
des goualantes de vieux cabot
cassures sous le vent féroce
vacarme du vent dans les branches
La main passe, trempée, sur les sourcils du monde
cassures sous le vent qui geint
cassures sous le vent qui rampe
La toile claque de sa fougue
gouffres amers de l'ignorance
des bordées d'ondées
cassures sous le vent qui hurle
cassures dans les ressacs
paix dans les débris
04:58 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie
dimanche, 17 juin 2007
# 1401
On l'a dit : dimanche pleurera. Il s'est trouvé quelques plaideurs pour plaindre les coupables et dire que les chiens avaient pissé partout. Tu as dû te faire mal, en trébuchant sur cette racine. Autrefois, je vivais dans le creux d'une catapulte, où je m'étais installé avec oreiller, matelas, transistor et tout le tralala. La chauve-souris passa si près du réverbère que la jeune fille poussa un cri de compassion. Vous avez passé des mois à écrire ce livre sur les verbiers et autres glossaires façon Leiris. Dans ses serres l'aigle tenait fermement le jeune coucou, que sa mère promettait pourtant à un meilleur avenir. Bonjour, tout le monde, lança-t-il avant de s'entendre répondre "Bonjour tout seul". La pluie tombait ce samedi, et laissait présager un dimanche pourri, encore et toujours, sternutatoire et tussif. Pour y aller en vélo, c'est drôlement coton ! Tu t'es endormi pendant la représentation du Vent dans les branches de sassafras. Aller en Andorre juste pour acheter une montre et du tabac, je les trouve prompts à se divertir. Notre pièce a fait un carton. Dans nos contrées près du fleuve, la pluie sera toujours le revers de la médaille. On l'a dit : dimanche pleurera.
09:45 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Fiction, écriture
jeudi, 14 juin 2007
Ces temps-ci
Au mépris des moustiques – dont je doute qu’ils fassent cohorte, entre les flots de kérosène et la ténacité des giboulées pugnaces de ce mi-juin – et au péril de mon labeur – peu passionnant ces temps-ci – j’ai ouvert en grand la fenêtre sur la rue et ses bruits étouffés, le cliquetis des gouttes déjà mortes qui frétillent le long des thuyas et des lampadaires, et je regarde le ciel pétrole entre les pavillons, strié de fils électriques et téléphoniques, à peine entaché par le halo du réverbère de la rue Francis-Jammes. Il y a vingt photographies magnifiques à inventer ici et maintenant, mais je préfère laisser mon œil les convoquer puis les défaire, en un battement de cils tout d’évanescence, et regimber plutôt en moi le mouvement de l’écriture, très ramassé ou refoulé ces temps-ci, comme on invente un passant mystérieux sur un trottoir désert, comme on laisse monter d’immenses vagues aux rouleaux terribles sur un lac de montagne dont le bleu malsain pourtant à lui seul nous enchante.
23:15 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 11 juin 2007
Un Simon sans île
Le 11 juin 1331 fut signée la paix de Lahnstein, qui donna à Simon Ier d'Isenburg tout pouvoir sur le territoire de Kempenich. Par là même, il n'était plus excommunié.
17:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (4)
Crépuscule / qui brûle
Voir son corps voué au vestibule. Déjà le soleil dardait, de ses rayons saumâtres, les épouvantails dans les champs, et leurs manches dépenaillées, laissant échapper la paille. Vous avez été ruiné par votre beau-fils, c'est du propre... Avec Ajax ammoniaqué, votre cuisine toujours plus resplendit. Sous les arcades de ce grand hôtel à magnats et riches curistes, il avait acheté, dans une petite bijouterie tenue par une vieille folle, un triple rubis pour sa soeur aînée. Je me suis donné un coup de marteau sur l'ongle. Vous avez été ruiné par votre neveu, c'est du propre... Le rire du riche paysan fusa dans les ténèbres, près du dolmen. Après le jour, c'est le crépuscule qui brûle...
13:31 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : Fiction, écriture
samedi, 09 juin 2007
Virevoltes historiées...
Maurice de Volvire, chevalier, seigneur de la Rocheservière, Nieuil sur l'Autize, Chaveil, Saint-Gervais, Châteauneuf en Thouarsais. Il obtint, le 9 juin 1455, de Louis de Beaumont, sénéchal du Poitou, l'autorisation, en conséquence des lettres patentes de Charles VII, du 29 octobre 1454, de faire tenir à Nieuil, les foires qui s'y tenaient avant les guerres.
... burelées d'or et de gueule de dix pièces
19:55 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)
Au loin et à haute voix
L'abeille ne sait rien du soleil. Quand les demoiselles passent près de la vitre, les deux serveurs rient à gorge déployée. Oui, ça rame terriblement, avec ça. On avance à rien dans ce canoë. Vous êtes rentrée de faire les courses à la Petite Arche, puis vous avez pris une douche après avoir rangé vos emplettes aux endroits idoines. L'abeille a eu amplement le temps de faire la connaissance des roses trémières. Le mercredi matin, je voyais bavasser, au loin et à voix haute, les fromagères.
14:55 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : Fiction, écriture
mercredi, 06 juin 2007
Splitting hairs
Que l'orangé au jaune aussi se mêle, une fois pour toutes, sur le port désarmé, pas délabré mais où les ombres des bateaux se perdent, noires ou fuligineuses, sous un ciel à la façon des fruits, à la semblance des soirées silencieuses, sous des cieux couleur de neige sang, dans le grand vacuum farouche et fringant de ces harmonies célestes, alors que, d'une manière ou d'une autre, le rouge, lui aussi farouche, n'était là que par intermittence, par impressions, clignements d'yeux impromptus, à se perdre dans le bleu-vert, l'eau glauque admirablement métallique où, une dernière fois, les silhouettes crépusculaires des bateaux de plaisance nous invitaient pour une partie de campagne, la nuit sous les étoiles.
Copyright de l'image : Emasplit.
Text by MuMM, as usual.
07:34 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Poésie, écriture
lundi, 04 juin 2007
You / Walking on the edge
1032 : L'évêque de Metz, Thierry II de Luxembourg, 49ème évêque de Metz, décida de partager la seigneurie de Vaux entre les abbayes Sainte Glossinde et Saint Symphorien. (Plus tard ces deux propriétés furent éclatées et entrèrent en la possession de nombreux propriétaires.) Certains situent cet événement au mois de juin 1029, en indiquant que l'abbé de Saint-Symphorien, Théodoric, évêque de Metz, donna et confirma audit monastère la moitié du village de Vaux.
(Source : Petite histoire de Vaux)
12:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (2)
Rue Valentin Haüy
J'ai le sentiment que le vers exact n'est pas
Nageurs morts irons-nous d'ahan
mais ne souhaite pas vérifier.
------------------------------
Ce que l'on voit ici, c'est une plaque bleue à fortes lettres blanches, sur fond de ciel bleu que traverse à peine une vague traînée nuageuse. Qui dirait que l'on célèbre aussi l'auteur de l'Essai sur l'éducation des aveugles ?
(Ce tréma sur le U, ah, que l'on me pardonne...)
Il reste à défendre les 99 noms du regard. Le remords n'est pas de mise, bleu violon etc. (Là, plus encore, je suis mal assuré de la citation.)
10:29 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : Photographie, Ligérienne, écriture
Mutinerie
Dans le désert
des mots rapaces
à perdre les trèfles bienheureux du carré de verdure
Dans le silence
elle ténèbre
à se pendre aux branches flétries de la rancune
Les dents se ferment
à l'horizon des viandes
à tout prendre
comme s'il pleuvait des morsures
Dans les registres
ces fumées noires
à peindre des prés verts, avec leurs trèfles bienheureux.
10:01 Publié dans Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie
Ri/en
3 juin 2007.
Vingt ans déjà : dans un hôtel de Delphes,
avoir souri de rien, ri de si peu,
être passé près d’un nuage.
Alors, les récits noirs de Jeremias Gotthelf
je n’en savais pas même le nom.
Pourtant, la tendre araignée blanche de l’espoir
m’accompagnait déjà.
Stridences, mélodies : Even The Sounds Shine :
tout un projet baudelairien
qui se dissout dans la fumée
avec Hölderlin (Brot und Wein)
oh, et tant d’années au bagne.
Au port où l’âme s’est arrimée,
dans un hôtel, avoir souri de rien.
04:00 Publié dans Sonnets de juin et d'après | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : Poésie
dimanche, 03 juin 2007
Sept cents ans plus tard
Le 3 juin 1307, le pape Clément V reconnaît officiellement l'innocence de l'évêque Guichard de Troyes, sauf en ce qui concerne les malversations financières.
Tout de même, en a-t-on assez charcuté, de ces petits événements passés au crible, au tamis, à la loupe ? Avignon, oui, je n'attends que ça depuis des lustres, et pourtant je m'enlise, rien ne ferraille aussi bien qu'un vieux mollusque rouillé. Même Jeanne d'Arc (avec la cohorte, la ribambelle de ses doubles, et l'éventail si large de ses émanations syncrétiques) n'aura pu ou su étancher cette soif mineure. Tant pis, laissons la cruche aller.
17:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (2)
Un cri dans la nuit
Un cri dans la nuit.
Un cri dans la nuit qui
ne déchire rien, pas
même la page où j'écris
Il est midi, ou à peine plus :
ce n'est pas la nuit
ce gouffre à froussards entre
stupre et hurlements.
Un cri dans la nuit : dans mon antre
aux pierreries
et même aux pierres
on ne demande rien.
(Peut-être la main de la nixe,
qu'elle vous tend,
mine de rien. (À peine
un filet de voix.))
13:07 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie