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mercredi, 04 juillet 2007

La lumière émeraude…

3 juillet.

    La pluie battait contre les volets. Métalliques, les volets. Puis le vent sécha les flaques d’eau en agitant les fils télégraphiques. Le vent est une femme, puisqu’il n’est pas mono-tâche. Vieille blague du régiment des peaussiers.

La pluie apaisée, le vent redoublant de vigueur, regarder par la fenêtre les dernières flaques. Et se dire, sans connaître ni le texte original ni vraiment la langue d’origine, que Geneviève Leibrich doit être une excellente traductrice.

………………… « La lumière émeraude qui émane des murs et qui flotte autour du corps de la femme. » (José Eduardo Agualusa. La guerre des anges. Traduction de G. Leibrich. Métaillié, 2007, p. 204)

18:10 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Traduction, Littérature

Dans le gris laiteux de l’été

    Le jour est gris comme un matin sans café, où l’on a bu deux ou trois tasses de lait froid accompagnées de tartines sans parvenir à s’éveiller. On a préparé la poudre dans le filtre ; l’eau est dans le réservoir haut du percolateur ; mais on ne se résigne pas à enclencher le bouton On. Plusieurs livres sont en souffrance, à l’étage. La douleur donne des coups sous la carapace. Comme l’esprit, vif jusque là, s’est lentement défait de ses chimères, plusieurs textes sont en souffrance.

05:50 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Fiction, écriture

mardi, 03 juillet 2007

Finasseries

    Je sais parfaitement que, dès que j’aurai pu m’extirper de mon travail et aussi de cet ordinateur, je pourrai, le soleil enfin venu, me consacrer à des questions de la plus extrême importance – comme : « Comment se fait-il que, dans un roman anglais que je lis, il y ait une Eustacia, et que, dans l’autre roman que je lis, il y ait un Euclides et une Anastacia ? »

Éléments de réponse : 1. unissons 2. coïncidences 3. paréchèmes 4. une lettre seule sépare l’angolais de l’anglais.

 

(Il y a, depuis toujours mais plus encore depuis peu, trop de chantiers en cours.)

18:30 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature

Tout ce qui me tombait sous la main

    1er juillet toujours. J’ai laissé mûrir en moi ces moments. Dans la chambre jaune, au hasard des bercements, je lus tantôt les vingt premières pages d’Acide, Arc-en-ciel, tantôt quelques chapitres de Till Eulenspiegel, tantôt encore des lettres de Thomas Gray ou des poèmes de Dana Gioia. Dans la chambre jaune, une frise de verdure me tenait compagnie. J’ai repensé aujourd’hui au premier texte que j’ai connu de Monénembo, Pelourinho, car le dernier Agualusa s’en rapproche, pour la collusion mi-mythique mi-historique entre Afrique et Brésil. Pourquoi le Brésil ? n’est-ce pas un titre de la meuf à Doc Gynéco ? Tout ça est loin déjà : Pelourinho, en 1995 je crois. De l’eau a coulé sous les ponts, et bien des pèlerins se sont usé les semelles près des chapelles et des calvaires, moqués par le Christ en croix. Oui, tout ce qui me tombait sous la main.

14:10 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature, Journal, écriture

Relance

    C’est compulsif. Oui, c’est surtout très con. Quand on imagine la pile de livres et aussi les fourmillements de textes qui ne demandent qu’à naître… Mais il faut aussi se fourvoyer, parfois, dit la voix de la paresse, ou du divertissement. La fable du fils prodigue, en ces temps de pleurs à ne savoir calmer, tient le choc, prend des coups pour son grade. On n’en finit pas de finir, on s’en fout pas mal de se fourvoyer aussi. Alors la distance est longue encore. Chantier relancé.

09:50 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (9)

lundi, 02 juillet 2007

Méchante affaire / Jammertal

    Les ongles blancs comme le lait, épais comme la cendre soyeuse des volcans – sur fond de ciel de nacre – il avançait, le bâton noueux fermement en main. L’ongle du pouce gauche est nettement plus translucide, face au soleil, que celui du pouce droit. À ces signes-là je sais que Dieu ne m’a pas abandonné. Ça, et les poils sur les mains, qui poussent lisses vers l’extérieur, comme une harde de cerfs qui fuit l’incendie et la foudre.

19:10 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Fiction, écriture

Fuir

    Fuir devant les ressacs
Fuir aux meurtres en allés
Fuir comme le monde avance
Fuir fuir
Fuir comme on fuit
Fuir au marbre des fontaines
Fuir devant les poèmes
Fuir
Fuir dans l’odeur de cuir
Fuir dans l’odeur des pommes blettes
Fuir dans la barque, sur le fleuve
Fuir oh fuir
Fus-je heureux fus-je seul
De fuir dans un linceul
Fuir la fougue des ressacs
Fuir la foudre des meurtres
Fuir l’avancée du monde
Oh

04:50 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie

dimanche, 01 juillet 2007

Au centre d'année palindrome... (Ruinosa)

    Dès la fin du quatorzième siècle, la celle de Fontadam était devenue inhabitable, ce que confirme une supplique envoyée au pape Eugène IV le 1er juillet 1441, indiquant que le prieuré de Fontis Ade est "ruinosus" depuis cinquante ans, que personne ne peut y habiter, et qu’il manque de l’argent pour exécuter les réparations.

 

---------- La demeure de mon âme, qui s'est délabrée loin de toi, est en ruines. Répare-la.

(Traduit librement des Confessiones, Liber I, § 5)

20:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (3)

À mots cassés

    Le rêve escamoté, la féerie de l’été peut reprendre, avec ses cent projets fumeux. Plus de huit jours avant la quille, le soldat commence à empaqueter son barda. Alors, l’hiver revient, comme pour lui couper l’herbe sous le pied, en lui lançant : « Pas de perm ! pas de perm ! » Le soldat, visage coupé d’entailles, se prend à rêver encore de son village natal – Gourbera peut-être, puisqu’il a depuis longtemps appris à plier l’échine. Il avait collé des affiches politiques avec son père, dans le village voisin. C’était à la fin du printemps, quand l’odeur des cerises noires faisait éclater les nuages en longues traînées bleues et jaunes, dans les sillons. Pourquoi céder au désespoir, s’il sait que l’été reviendra, avec ses chimères dont le plus sûr désir est de combattre les frimas ? Le rêve escamoté, la furie peut reprendre ; on attendra, le temps qu’il faudra, la permission.

14:41 Publié dans Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (0)