jeudi, 11 octobre 2007
Renards, narrats
En comparant le premier et le troisième des Quatuors de Vincent d'Indy (que j'ai beaucoup écoutés, un temps, mais avais oubliés), il s'avère que les tonalités franchement néo-schubertiennes, voire académiques, de l'un me plaisent infiniment plus que les chemins de traverse enchevêtrés de l'autre. L'un me mène sur des sentiers tantôt ténébreux tantôt gais, mais où je retrouve nombre de mes sensations familières, sous d'autres éclairages, et où paysages et feuillages ne se dérobent pas. L'autre me donne le sentiment, non d'être prisonnier d'un taillis ou d'inextricables ronciers, mais plutôt de reprendre toujours la même route pierreuse et déjointée, dans des décors faux, clinquants, comme en ces rêves d'éternels et balbutiants recommencements dont on s'éveille en sueur, terrorisé d'avoir saisi, dans cette effroyable répétition insensée du toujours-pareil-jamais-normal, le sens jusqu'alors évanescent de son existence. Mais il n'y a pas, là, de révélation : c'est une fiction pour amuser la galerie, et le quatuor, simplement, se perd en volutes et nous endort.
J'écoute diverses pièces religieuses de Johann Joseph Fux (compositeur dont j'ignorais l'existence jusqu'à ce que j'achète, il y a peu et par hasard, ce disque du Clemencic Consort), et je ne sais pourquoi seuls le long et sobre Dies Irae, le très poignant Domine Jesu Christe et le flamboyant Agnus Dei retiennent mon attention. Toujours est-il que je les passe en boucle, sans prendre garde ni au crissement des graviers (au dehors) ni au bruissement du clavier (inside).
15:20 Publié dans MUS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Musique, Fux, D'Indy
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