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lundi, 17 avril 2006

Nubian : Indigo

17 avril, 10 h 50.

 

    Hier soir, c’était a fini de lire Nubian Indigo, le dernier roman de Jamal Mahjoub, qui vient de paraître en français. Je suis assez embarrassé, car il va de soi que, comme toujours, j’aimerais lire ce livre en anglais. Or, Jamal a fort gentiment répondu à mon courrier électronique du début de la semaine en précisant que son éditeur anglais était d’une lenteur désespérante (autant dire qu’il entend par là qu’il n’a pas d’aussi âpres défenseurs outre Manche qu’ici en France, qui n’est pourtant pas sa matrie, comme l’Angleterre), mais il a dû mal comprendre ce que je lui écrivais, car il me dit être très heureux que le roman me plaise, alors que j’essayais de faire de la lumière en évoquant combien j’avais hâte de connaître le texte par l’original.

Il ne fallait pas rêver : malgré nos bonnes relations, il ne m’enverra pas un exemplaire du tapuscrit… et c’est parfaitement compréhensible. Malgré tout, je me trouve face à ce dilemme : attendre des mois, peut-être une ou deux années, pour découvrir ce roman en anglais, ou le découvrir dans une version qui me paraîtra nécessairement amoindrie (non que la traduction en soit mauvaise, car je crois, au contraire, Madeleine et Jean Sévry très compétents, mais parce que savoir que j’apprécierais tout autant – et même plus – le texte original me frustre, et me gâche la lecture d’une traduction).

 

Dans l’intervalle, on peut toujours se perdre dans d’innombrables rêveries, une fois encore, en scrutant la carte de la Brenne, en cherchant les chemins, en admirant le maillage des « mille étangs », en se faufilant par la pensée dans les interstices de telle église romane, à l’orée de telle mince forêt, en fronçant les sourcils comme deux accents circonflexes jumeaux, en furetant dans les dictionnaires, les guides divers, en traquant les moindres recoins des cartes routières, géologiques, hydrologiques, des atlas historiques. On sait aussi que la dernière phrase d’un billet comme celui-ci doit nécessairement compter autant de mots que l’alphabet français compte de lettres (accents non compris).

21:15 Publié dans YYY | Lien permanent | Commentaires (0)

Après la rixe

8 avril. Six heures du soir.

 

    Après la rixe, plus de souvenirs. L’homme ne sait pas comment rendre supportable la scène qui vient, rêveuse, de lui ravir ses meilleurs songes. (Un sonnet en prose est éternel.) Autour de lui, les gens rigolent de ses lèvres tuméfiées, de rien.

 

21:05 Publié dans Sonnets de février et d'après | Lien permanent | Commentaires (2)

2 Kap

    Commencez sans moi. Je ne suis guère cette histoire.

20:35 Publié dans Kyrielles de Kaprekar | Lien permanent | Commentaires (0)

Avenue Dureau

17 avril, 10 h 40.

    Comme j’écoute les premières des Variations Goldberg enregistrées par Jean-Sébastien Dureau en 2003 et publiées seulement ce mois-ci en accompagnement de la revue Classica (que je n’avais jamais lue et qui est d’un niveau général bien médiocre), je m’étonne de ne pas trouver plus lente cette interprétation, alors qu’elle est plus longue, d’un quart d’heure, que celle de Wilhelm Kempff (ma référence absolue), et presque deux fois plus longue que la preste et révolutionnaire version de Glenn Gould, et je repense combien, dans la librairie papeterie de Hagetmau, le magazine (que j’avais cessé de chercher, lassé de ne pas le trouver au milieu des blisters et des couvertures glacées, dans les bureaux de presse de Tours) m’a quasiment sauté aux yeux, ce matin. Ce n’est pas tant qu’il s’y trouve moins de titres que dans les échoppes tourangelles, mais il y a, tout simplement, plus de place, ce qui, me semble-t-il, doit inciter les chalands à s’envier davantage de telle ou telle revue, et donc à en acheter plus.

Jean-Sébastien Dureau attaque la cinquième variation, une de mes préférées, et elle me paraît, sinon plus rapide que dans le jeu gouldien, au moins plus enlevée, moins mélancolique que dans l’enregistrement de Kempff. C’est à n’y rien comprendre. (Mais je dois avoir, dans cet ordinateur, la version des Variatione par Glenn Gould, et je pourrai me livrer à d’infinies et inutiles comparaisons.)

20:05 Publié dans MUS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : TRES GRANDE MUSIQUE

Boulevard Jourdan

17 avril, 10 h 30.

 

    Au lieu de vous entretenir oiseusement et sempiternellement de la fièvre des nombres, je pourrais bien insister sur mes folies alphabétiques, qui m’ont permis de découvrir, jeudi dernier, l’œuvre poétique de Pierre-Albert Jourdan, dont même le nom m’était inconnu, mais qui m’a happé tandis que je cherchais, sur le catalogue du Service Commun de Documentation, s’il y avait des ouvrages de Dieudonné Jourda (pas trace) ou de Pierre Jourde (si fait). Depuis, je lis, par à-coups, les proses brèves de L’Espace de la perte, qui sont éblouissantes.

19:05 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0)

Toute bue

    Dans le journal Sud-Ouest, édition du 17 avril 2006, on trouve, en dernière page, un article consacré à deux jeunes femmes, titulaires depuis peu de leur doctorat en sociologie et dont les travaux respectifs viennent d’être primés par le Prix Le Monde de la Recherche Universitaire.

Outre qu’il faudrait vérifier la part effective de la sociologie dans le palmarès, je note avec surprise cette phrase de l’auteur de l’article, une certaine Hélène Rouquette-Valeins : « Béatrice, 31 ans, reconnaît sans honte qu’elle a été “ravie” par cette distinction et contente de la partager avec ses parents ».

Je ne comprends absolument pas l’intention de l’auteur de cette phrase. Faudrait-il avoir honte d’être un chercheur reconnu par ses pairs au niveau national ? À l’heure où le moindre sportif écervelé, dont l’exploit ne fait en rien avancer l’humanité, se félicite à longueur de colonnes de l’importance « du mental » dans sa victoire, être l’auteur d’une thèse de plusieurs centaines de pages et récompensée de surcroît par un jury national devait être un sujet de honte… Bon…

18:00 Publié dans Narines enfarinées | Lien permanent | Commentaires (22)

V

    Vous commencez à constater que ces textes sont empreints d’une grande négativité, comme si je voulais appuyer sur la plaie de mes propres velléités, comme si, de ces petits échecs de rien du tout, seule pouvait naître, au clavier, une œuvre digne d’être écrite, publiée ou lue. Ce n’est même pas sûr.

Vous étonnerai-je en vous disant que, des nombreux textes de Beckett, celui que je préfère est Lessness, que je lus avec passion en 1994, avant de découvrir que Beckett l’avait d’abord écrit en français (Pas*) ?

J’avais, une fois encore, formé le projet de traduire le texte anglais en français (sous le titre Inité**), avant de comparer ma traduction et le texte original de Beckett***.

 

 

* Combien de fois, au cours de mon existence, aurai-je consulté la page du Dictionnaire des littératures où figure le tableau récapitulatif des œuvres de Beckett, avec la langue originale de la première version ? 99 ou 101 ?

** J’ai déjà le titre, me direz-vous. Toutefois, cinq lettres en douze ans, ce n’est pas grand-chose.

*** Formulation très prétentieuse ; j’assume.

13:05 Publié dans Comment je n'ai pas célébré le centenaire de S.B. | Lien permanent | Commentaires (1)

Face au château de Tours

Morne, la façade glace le vide.

medium_hpim2917.jpg

Le nombre bleu bat la mesure.

05:05 Publié dans Fièvre de nombres | Lien permanent | Commentaires (1)

La

    En avril, tu remplaces le je par il.

00:20 Publié dans Quel mois... | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 16 avril 2006

Œ

    En avril, j’ai rime à l’œil avec gentil.

23:15 Publié dans Quel mois... | Lien permanent | Commentaires (0)

1 Kap

    Commencez.

20:30 Publié dans Kyrielles de Kaprekar | Lien permanent | Commentaires (4)

IV

    Bien entendu, comme l’année qui mène de l’an 99 à l’an 100 de l’ère Beckett fut, à mon échelle, celle de la découverte des blogs, je songeai à créer un carnet interactif – mais c’était peine perdue, car n’étant en rien spécialiste reconnu de l’œuvre de Sam B., et ne l’ayant pas vraiment relu ces derniers mois, il était illusoire d’entretenir la flamme ou de trouver des soutiens.

13:05 Publié dans Comment je n'ai pas célébré le centenaire de S.B. | Lien permanent | Commentaires (1)

samedi, 15 avril 2006

Ve

    En avril, je lis des vers de René Ghil.

14:15 Publié dans Quel mois... | Lien permanent | Commentaires (7)

III

    Ensuite, j’ai songé à une sorte de colloque, ou de manifestation culturelle un peu décalée, qui se serait tenue dans les locaux de l’Université entre le 13 avril et le 13 mai. Ayant lancé l’idée auprès de collègues spécialistes du théâtre ou de littérature irlandaise, je vis que, malgré des paroles enthousiastes, leurs regards étaient porteurs d’un léger désarroi, ou d’un ennui franc et massif. Il n’y avait rien à espérer de ce côté-là.

13:05 Publié dans Comment je n'ai pas célébré le centenaire de S.B. | Lien permanent | Commentaires (1)

Virevoltes, 22

    Triangle, mords !  Vent sec et diaphane, ajouté aux arêtes,

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sais-tu combien

de fois je t'ai rêvé ?

 

08:40 Publié dans Virevoltes | Lien permanent | Commentaires (6)

vendredi, 14 avril 2006

Virevoltes, 21

    Tout de même, trembloté, le sol du château de Tours

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offre une proie

à la mer qui se tient.

17:22 Publié dans Virevoltes | Lien permanent | Commentaires (2)

Métalittéraire

    Loi des carrés : les Soixante-dix-sept miniatures doivent être, in fine, 77 ; de même, il faudra cinquante-neuf textes dans la catégorie 59, et quatre vingt sept pour Onagre 87.

Plus subtil : dois-je m'en tenir à trente-et-un tankas ? Roubaud est déjà passé par là. (Au cube et plus bellement, soit.)

Idéalement, la catégorie 1295 devrait compter 107 ou 83 textes.

Heureusement, d'autres chapitres me laissent tranquille, mais je m'aperçois, écrivant ceci, que j'ai oublié de poursuivre la série des faux dictons de ce mois.

 

(Quel faux jeton que moi !)

16:05 Publié dans Fièvre de nombres, Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0)

Fi

    En avril, j'ai perdu le fil.

15:05 Publié dans Quel mois... | Lien permanent | Commentaires (2)

Pas vu filer

    Profitant d'encore quelques heures de haut débit avant de retomber dans le silence d'une pause bienvenue, même si elle risque de s'avérer laborieuse, je suis tenté d'écrire que je n'ai pas vu filer ces sept semaines, curieuse et banale impression dont seule une expression idiomatique un peu conventionnelle peut rendre le goût, avant d'ajouter que, pour ce qui est de ces carnets, toutefois, j'ai pris le soin de programmer quelques notules (surtout photographiques) afin d'habiter doucement ces espaces grisonnants, de sorte que vous ne vous trouverez pas fort dépourvus, fidèles lecteurs, et pourrez continuer à vous esbaubir de ces pages qui ne disent rien, et toujours ponctuer de vos commentaires si fins mes billets si froids, sans que, toutefois, je n'y réponde, ou alors peut-être à la manière d'un tir groupé (et c'est à présent une métaphore militaire qui me vient au clavier), comme l'occasion déjà s'en présenta.

De nombreux chantiers sont en cours, dont certains piétinent depuis peu (Arbre à came ou les tankas), d'autres se languissent sans avoir pourtant dit leur dernier mot (c'est le cas de Pauvres Pyrénées, roman bref cher à mon cœur), d'autres lentement progressent (ainsi des sonnets), d'autres enfin, encore au berceau, promettent beaucoup (mais tiendront-ils ?)

14:08 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (1)

II

    Début juillet, j’envisageais, avec un collègue, de réaliser un film qui serait composé d’entretiens avec des écrivains, des lecteurs, des libraires, des dramaturges, des metteurs en scène, des acteurs, des professeurs. À tous serait posée la même question : « que signifient, pour vous, ces deux mots : Samuel Beckett ? ».

L’idée du film était plus belle que le film lui-même, si le projet avait abouti. Je suis – je vous l’ai dit – un rêveur velléitaire.

 

13:05 Publié dans Comment je n'ai pas célébré le centenaire de S.B. | Lien permanent | Commentaires (3)

Black Sunlight

    Pour la première fois, depuis bientôt quatre ans que je hante la bibliothèque d'anglais (dont le fond en accès libre propose tout de même plusieurs dizaines de milliers d'ouvrages), le bibliothécaire m'a fait visiter les magasins, qui recèlent de belles collections, quelques raretés, et aussi quelques énormes piles de magazines anciens.

Ayant avisé un exemplaire de Black Sunlight (livre introuvable et chef-d'oeuvre) de Dambudzo Marechera, et un roman de Cyprian Ekwensi (Jagua Nana, dont je n'ai pas grand bien à dire...), je lui ai demandé s'il était possible de les ajouter aux rayonnages en accès libre, la partie "africaine" étant, de toute manière, réduite à la portion congrue. Il s'est gentiment exécuté. Bientôt, je pourrai conseiller à mes étudiants ce texte âpre et brûlant du regretté Dambudzo.

 

11:54 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (1)

Virevoltes, 20

    Vous voici, fiers ouvriers tourangeaux, en plein coeur

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de ce désert

informe du poème.

10:25 Publié dans Virevoltes | Lien permanent | Commentaires (10)

Partita super Christus surrexit

    Riche de vos ardeurs, ami de vos retards, j’ai parcouru les landes et les baies dénudées. Le monde m’a ouvert les portes de l’orgueil, et je me suis baigné dans les eaux de la Sorgue. Où vont les joueurs de théorbe ? Ils guettent Dieu, à l’aurore.

 

07:50 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : TRES GRANDE MUSIQUE

jeudi, 13 avril 2006

I

    Qu’Enrique Vila-Matas, qui jamais, ce me semble, ne se réclame de Samuel Beckett, ait décrété qu’il n’aimait pas les chiffres ronds, et que, pour en finir avec eux, il fallait célébrer des anniversaires « non ronds », cela ne saurait suffire, comme garde-fou de mon projet. On pourrait fort bien imaginer de célébrer le 101ème anniversaire de la naissance de Beckett, ou je pourrais raconter les journées que je passai, l’an dernier aux alentours de son 99ème printemps, à penser secrètement à l’auteur de Molloy, mais ce serait le retour d’une autre forme de rondeur, le palindrome. Il faut se libérer de cela. Il y a un an et demi, en pleine retombée de ma fièvre vila-matienne, je lus le texte très drôle dans lequel Eric Chevillard imagine qu’un voisin de Beckett se vante encore aujourd’hui d’avoir pourri la vie du Prix Nobel en lançant des taupes mortes dans son jardin.

 

Et tout le reste est littérature

 

13:05 Publié dans Comment je n'ai pas célébré le centenaire de S.B. | Lien permanent | Commentaires (8)

Sopra Lafafami

    Bien sûr, nous avons entendu, sous le prénom belge, l’appel du grand Huysmans, et c’est ce qui guida la main vers le disque de Joris Verdin, dans le bac, chez le disquaire. Toutefois, toute comparaison est abolie, toute ombre négative portée disparaît. Dans l’espace passe un ange. L’heure est venue, de carillonner des poumons, même à cette heure tardive.

07:30 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : TRES GRANDE MUSIQUE

It

    En avril, je n'ai plus de rimes (dit-il).

04:30 Publié dans Quel mois... | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 12 avril 2006

12 avril 1820

    Il y a 186 ans, George Sand (enfin, Aurore Lucile Dupin) quittait le Couvent des Augustines anglaises.

 

23:55 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (1)

Vaurien

    On such days, j'aimerais me persuader que Tommaso Landolfi avait tort en intitulant l'un des volumes de son journal Rien va.

(Il faudrait se garder de ce genre de billet écrit dans un moment d'abattement, car ces carnets ressembleraient bientôt aux lamentations de Charles Juliet. (Insérer ici très belle page du Roman journalier sur l'écoeurement qu'éprouve Mathieu Bénezet en s'apercevant qu'il participe de la métalittérature (my word, not his).)

 

*******

- Bénezet ? Juliet ? Landolfi ? T'étonnes-tu de déprimer ?

- Ce n'est pas ça. Je ne pensais pas à eux, ne les lisais pas. Ils sont venus, comme exemples, à point nommé.

18:20 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (1)

Fouette nocher

    Ratures du temps,

allées de toute splendeur

nues de sel

noir,

offrez-nous l'hostie

chicaneuse des temps

heureux.

 

Mélancolique la vie déploie ses autels :

odes

opéras -

ratures zébrées du temps.

 

15:05 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (38)