Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

« 2006-03 | Page d'accueil | 2006-05 »

mercredi, 05 avril 2006

Virevoltes, 1

medium_virevoltes_1.jpg

 

 

    Alléché sans fard :

le lent retour

de la peur sur la peau.

 

 

 

 

 

 

Grand merci à Béatrice Ronfaut, artiste de Saint-Cyr sur Loire, et auteur du poisson bleu dont la silhouette sert à cette série.

10:45 Publié dans Virevoltes | Lien permanent | Commentaires (1)

14

4 avril 2006.

    Pantalon de velours vert :

La place Jean-Jau

s'anime de vent.

 

Slogans dits en messe basse,

Vert velours, l'hiver dégèle.

10:22 Publié dans Tankas de Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)

On

    En avril, Lear, méfiez-vous de Goneril !

10:00 Publié dans Quel mois... | Lien permanent | Commentaires (3)

O

    On y voit comme dans un four ; la manifestation est un succès immense, quoiqu'elle se déroule sans slogans et presque en silence ; un vieux monsieur se plaint d'avoir mal au ventre.

(Où je m'imagine avec un porte-voix, ce qui est improbable.)

09:29 Publié dans Arbre à came | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 04 avril 2006

Eu

    En avril, je suis un chef-d’œuvre en péril.

11:00 Publié dans Quel mois... | Lien permanent | Commentaires (1)

13

medium_hpim2767.jpg

 

 

    Sous le ciel fuligineux,

la maison d'ardoise

livre son triangle

 

à la rosée des nuages.

(La Loire aussi est d'ardoise)

10:00 Publié dans Tankas de Touraine | Lien permanent | Commentaires (4)

Admire

    N'ayant jamais été très féru de Haydn (ou plutôt : n'ayant jamais écouté très attentivement ni très régulièrement sa musique), je ne sais que penser de son Armide, drame héroïque de 1784, et dont l'enregistrement m'avait été offert il y a quelques années pour Noël. Je l'ai écouté hier de bout en bout, et c'est un bel opéra, incontestablement, avec des airs d'une beauté à couper le souffle, mais je n'y prends pas le même plaisir qu'aux opéras de Mozart, dans lesquels la gaieté et la gravité, l'extase et la douleur se répondent par des contrepoints hardis, avec, bien entendu, une riche gamme d'émotions intermédiaires. Dans cette Armide, la gaieté s'exprime toujours gravement, et la gravité avec entrain ; ce genre fort mêlé, fort oxymorique, devrait me plaire, et pourtant je trouve à l'ensemble de la partition quelque chose de raide, de figé. (Il est entendu que certains airs sont bouleversants, je l'ai écrit.)

Sans doute mon avis est-il contradictoire, comme souvent, car je me vautre avec délices, ces temps-ci, dans les opéras de Lully, dont on ne peut pas dire que le chaloupé soit leur principale qualité ; plus hiératique (en quelque sorte), tu meurs.

Mais il faut interrompre l'écriture de cette note, car mon fils, curieux de voir ce défilé (et d'entendre crier "non au CPE", je pense), nous exhorte à nous préparer pour la manifestation. (Quand on dit que c'est la jeunesse qui sème la zizanie dans ce pays...)

09:17 Publié dans MUS | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : TRES GRANDE MUSIQUE

(Légère) déconfiture

    Il fait un temps splendide, et, du coup, de nouveau froid la nuit et au matin. Hier soir, j'ai achevé la lecture de Rannoch Moor, vers une heure du matin ; j'avais nettement ébauché, dans l'après-midi, un "éditorial" pour le site de la Société des Lecteurs de Renaud Camus, mais je viens de découvrir qu'un nouvel éditorial venait d'être publié. Si ce n'est que ce texte, extrait du roman inédit de Jacqueline Voillat, Le Pays achrien, est remarquable, on peut dire que je joue de malchance, car c'est la troisième fois, depuis quatre ans que je fréquente assidûment (et non sans ballottements au gré des flots agités) ce site, que je commence d'écrire un éditorial et je me vois l'herbe coupée sous le pied. Peut-être le publierai-je ici.

08:36 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (1)

lundi, 03 avril 2006

Mon voyage en Ecosse

medium_hpim2783.jpg

 

    Il faut, tout comme un armorial, écrire ce texte, qui ne célèbrera pas seulement les barreaux rugueux de l'infini, mais aussi (mais surtout) les ciels aqueux de nos démences.

Une semaine sur l'île de Mull, une impression de bout du monde - encore, vingt-quatre ans après, le goût âcre du lait de chèvre en mémoire, et les folies dans les criques.

Nous sommes de ce même bois.

Le jade et le jaspe, dans vos contrées, on les admire.

19:50 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (0)

Malédiction (Dimanche 19 mars)

    Dans la poêle posée sur la plaque électrique, les saucisses sont serrées comme des sardines et cuisent inégalement. Ce sont des chipolatas qui mêlent leur odeur aux fragrances des premières fleurs du printemps. Pourquoi donc faire cuire les choux ou les saucisses dans le jardin ? C'est la malédiction des cuisines américaines, le goût de l'herbe assaisonnée de gravier.

17:45 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

« Un peu gay »

    Mêlez l’encre bleue de vos rires,
amie, au rouge de mon sang
ridé de son inadvertance
ivre de senteurs automnales –
navré, votre rire appareille au large.

Manifestez vos évidences –
au tonneau du temps les poussières
riches de sens
apparaîtront
îles d’une lointaine mer
subterfuges pour aveuglés.

16:20 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (1)

Fléchette

    Au début de l'acte I de l'Armide de Haydn, Rinaldo célèbre sa bien-aimée dans un vers renommé : "la mia tiranna". Dans la version enregistrée par le Concentus Musicus de Vienne sous la direction de Nikolaus Harnoncourt (Teldec, 2000), le livret propose, comme traduction, "celle qui me hante".

16:08 Publié dans MUS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : TRES GRANDE MUSIQUE

Ombre

    En avril, la foudre épargne le grésil.

14:34 Publié dans Quel mois... | Lien permanent | Commentaires (1)

N

    – Toi et ta manie d’écrire sur des cartes publicitaires…
– Toi et La Diseuse de bonne aventure
– Toi et tes salamalecs…


Où je me rêve chantant Frizoschenia. (On se rapproche.)

13:34 Publié dans Arbre à came | Lien permanent | Commentaires (1)

Trompe l'Oïl

medium_a_couvert.jpg

 

Pour ne pas me mettre en péril

En élaborant la charpente,

J'ai décidé (c'est puéril)

De prendre une toiture peinte,

L'échelle gracile évidente.

 

 

 

 

Tours, rue du Docteur Fournier. 2 avril 2006.

12:09 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (0)

12

    Près de la gare de Tours

le vent violent souffle

un air de guitare

 

avec l’ardeur si terreuse

de la feuille racornie

 

07:10 Publié dans Tankas de Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 02 avril 2006

Visions d’avril, 4

    Dans un tableau lumineux et rouge qui pourrait être de Hubert Robert, le soupir du cerbère s’exhale. Refus valent exorcisme.

Il est seul. Quelle est sa quête ? Mains croisées, veines saillantes, le fou fait songer au Christ revenu.

………

Dostoïevski frappé d’aphasie (impensable). Kafka sans l’humour (difficile). Faut-il inventer le concept d’humour gris ?

(Ce n’est pas l’humour noir.) La jeune fille assise sur la chaise aux immenses barreaux se mord la lèvre inférieure d’un air apeuré. La toile du ciel plafond lui voit faire les cent pas, pendue au sol comme une revenante brûlante.

………

Don Juan n’écoute pas. La chambre s’est élargie, vaste comme le vaste monde. Le bruit constant de l’eau qui suinte et la peur lue sur les traits de la jeune fille composent le tableau échevelé où se perdent les voix. Rédemptions valent sacrifice. Il faut écarquiller les yeux.

22:06 Publié dans Narines enfarinées | Lien permanent | Commentaires (0)

Visions d’avril, 3

    Un monde gris, fait des tourbillons de fumée, des volutes de poussière que ne suscite même pas un Dieu vengeur. Voilà ce que je vois.

J’entends les heurts des embrasements, le jeune homme fou se cogne aux encoignures, une musique lente et pénétrante, douce, finit par fendre les tympans de ces ruines aperçues. Longue errance noire au milieu des pas pressés porte aux nues ta déchéance, si la syntaxe encore s’abîme, fruit talé par la grisaille.

Soudain, comme le corpulent barbu te violente au milieu du flux des passants masques de carnaval posés sur de tristes gouttières de poussière, me revient en mémoire cette scène répétitive et sans nulle musique d’un film de Sharunas Bartas.

Le grabat est-il battu par les vents dans la prison de l’âme, ou dicte-t-il ses confessions à de subalternes ombres ? Un manteau trop serré qui pétrit la silhouette défait l’espoir du fou. Le fou a chanté dix-sept fois. Il ne faut pas faire grincer sa plume, même pour la plus grinçante confession. Je me cache le visage avec un journal jauni, comme ça on ne me fera pas passer par le Pont des Soupirs. Notez six objets. On meurt pour moins que ça, dans le bourdonnement des mouches. Les yeux fous n’ont pas de paupières, à n’être glabres qu’au grabat. Ce n’est pas grave (dira-t-on).

Ce l'est.

21:48 Publié dans YYY | Lien permanent | Commentaires (0)

Visions d’avril, 2

    Folles et commis en tablier parlent russe.

De la fête frénétique asile de fous, la fille hystérique se jette dans le vide. À en attraper la jaunisse.

Je ne comprends pas ce que je vois.

Assis sur le grabat, le spectre oscille au rythme du pendule (sa douleur) ?

Elle, défunte nue, arrive au visage miroir lunaire, sans que l’éclipse totale du jour ne vienne émonder sa face. Je viendrai, bien sûr, je viendrai… Les voix se voilent, l’une à l’autre soustraites, comme si la trouée de lumière suffisait aux âmes pour s’invoquer.

Par l’oubli fermée, dans le cadre se fixe une longue suite de travées, ou de voûtes, ou de trouées de jour, de pourritures aqueuses qui dansent superfinement sur le fil tendu, funambule, de la toile.

21:34 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (0)

Visions d’avril, 1

    Murs gris, échelle, impression de pellicule d’avant-guerre (au sens large).

Colonnades, inondations, silhouette assise sur un escalier au bord de l’eau. Lent déplacement le long des arcades (je sourcille). Une voix dans l’obscurité, spectrale, fait figure de proue, appelle, invoque, donne un sens profond aux mystères de l’ombre. Tout s’échappe comme en un cauchemar les réverbérations du son contre l’ardoise.

Les voix ne sont pas les potences, avec lesquelles jouent les ombres.

Un masque s'éloigne de rien.

21:14 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (3)

Avant les visions d’avril, 0

    Après un repas sommaire mais succulent, composé d’une salade de riz complexe, de quelques tranches de pain tartinées des excellentes rillettes de Grégory Brion, avec, à l’arrosade, deux fières lampées de Marsannay Domaine Nicolas Theuriet, il faut bien perpétuer ou tenter de poursuivre les rites, d’où cette atmosphère de fer, ce silence de velours, cette langue qui s’éprend d’elle-même.

20:45 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (3)

Napoléon et l'étiquette (...)

Paris, 2 avril 1803

Au citoyen Marescalchi, ministre des relations extérieures de la république italienne

Vous pouvez écrire, Citoyen Ministre, au citoyen Melzi que la 16e de ligne se rend à Alexandrie, et que la 42e se rend en Italie, en place d'une demi-brigade que le général en chef enverra également à Alexandrie; cette réunion est nécessitée par les travaux extraordinaires qu'on fait aux fortifications de cette place ; que, quant à la désignation Milan, c'est une manière de s'exprimer du ministre Berthier, qui a désigné Milan comme point central de l'armée française ; il a voulu dire par là en Italie. Des ordres ont été donnés pour que cette demi-brigade soit employée dans les différents points de la République.

Comme la quantité d'occupations que j'ai dans ce moment ne me permet pas d'écrire à Milan, et qu'au milieu des grandes affaires que j'ai, toutes ces petites discussions d'étiquette et de querelles me fatiguent plus que l'on ne peut penser, je vous prie de lui dire confidentiellement que je suis toujours le même pour la République et pour lui, et que, s'il y avait eu un changement aussi notable que celui de mettre deux régiments en garnison dans la capitale, cela ne se serait fait que de concert avec les autorités. Mais, par Dieu ! recommandez-leur de bien vivre avec les agents français et avec Murat, qui vivra bien avec Melzi. L'union est nécessaire à tous ; et, s'ils ont le moindre attachement pour moi, chacun fera la moitié du chemin.

Source : Correspondance de Napoléon en ligne

19:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (1)

Poissons d'avril à La Péniche

    La Péniche, où se tenait hier et aujourd'hui, dans une atmosphère de patronage bon enfant, l'exposition "Poissons d'avril", n'est pas un lieu très facile à trouver, car le portail se trouve dans un renfoncement de la rue du Docteur Fournier. Toutefois, le dit portail étant surplombé, pour l'occasion, d'un immense espadon rouge, je me dis que je vis en aveugle, d'être ainsi passé devant le lieu sans le voir.

La "Péniche" en question est une sorte de bâtisse rectangulaire en bois, de trente mètres carrés, assez semblable à un préfabriqué d'école primaire. Diverses œuvres piscicoles occupaient la cour et la petite pelouse ; les murs intérieurs de la "péniche" proprement dite étaient ornés de peintures, toiles, mobiles, objets, sans compter un grand carton à dessin avec diverses lithographies, et le petit film de Renaud Lagorce, dont le titre, déjà oublié, consistait en un jeu de mots sur "l'amer" /"l'amer". Le film, qui dure moins de quatre minutes, compte d'ailleurs parmi les réussites de cette mini-manifestation, avec sa mise en scène glaciale, son petit retournement prévisible mais digne dans sa cruauté. Il se trouve que je l'ai regardé en conversant avec l'acteur himself, qui m'a confirmé que la bouillie de poisson rouge qu'il sauçait dans la dernière scène était bel et bien de la soupe de tomates froide. L'acteur, dans le film, n'était pas sans me rappeler certains autoportraits de Man Ray des années 1925-26, alors que l'être en chair et en os debout à mes côtés n'entretenait en rien cette illusion. (Peut-être en raison de l'absence de noir et blanc dans la vie réelle ?)

Il y avait d'autres réussites, mais assez peu, somme toute, l'essentiel se réduisant à de gentils clins d'œil humoristiques, comme les billes qui, accrochées dans un arbre, devaient être scrutées au moyen de loupes sur lesquelles était écrite, au feutre, la formule "Poisson d'avril". Je n'ai pas retenu, ni pu noter, les noms des deux ou trois artistes dont le travail m'a paru plus intéressant, mais il faut dire que rien, là, ne respirait de quelconque prétention. Cela s'entend positivement, en ce sens qu'aucun de ces artistes ne prétend à lui seul réinventer l'art moderne et la philosophie occidentale, à l'inverse des jean-foutre du C.C.C. (voir note d'hier), mais aussi de manière plus dubitative : comment, si l'on ne vise pas plus haut, espérer construire une œuvre vraiment digne de passer à la postérité, ou de susciter l'intérêt par delà sa paroisse ?

Dans la rue du Docteur Fournier, plus loin, il y a un trompe-l'oeil assez réussi, dont je publierai prochainement une photographie, en nouvel hommage au site des Dessins muraux de Tinou. Il sert de décoration murale, mais aussi, en cela, d'enseigne particulière pour l'atelier d'un charpentier (mais je peux avoir mal compris, car je suis vraiment épuisé, ou lent du cerveau, en ce moment).

Nous avons aussi remarqué, à l'orée du domaine privé de la S.N.C.F., un curieux pigeonnier de bois, flambant neuf. D'après mon père, ces pigeonniers sont construits afin d'abriter les pigeons, de les y attirer, puis d'y récolter les œufs afin d'éviter que ne pullulent les bisets. Cela semble d'un machiavélisme bien dérisoire, mais, depuis que l'on a achevé d'exterminer la plupart des rapaces diurnes, en particulier les faucons pèlerins ou les autours, qui sont de grands chasseurs de colombidés, l'équilibre entre proies et prédateurs a été réduit à néant.

De retour à la maison, après un passage par la gare de Saint Pierre des Corps, où nous raccompagnions mes parents (et où leur train était finalement annoncé avec un retard d'une demi-heure), mon fils a aussitôt insisté pour que soit dûment découpé et accroché au mur son poisson bleu de Béatrice Ronfaut. (J'entretiens délibérément l'énigme.)

Entre quatre et cinq, même sans m'envier de thé, profitant du soleil qui donnait sur les cabriolets, quel plaisir j'eus à jouer, pour mon fils, le rôle du pilote d'avion... un pilote d'avion avachi et lisant les journées d'octobre du journal 2003 de Renaud Camus en écoutant l'Alceste de Haendel (une déception).

18:03 Publié dans YYY | Lien permanent | Commentaires (2)

An

    En avril, il faut promener le mandrill.

11:50 Publié dans Quel mois... | Lien permanent | Commentaires (2)

samedi, 01 avril 2006

Mentula

    Dans l'article 20 de ses Privilèges, Stendhal écrit :

Le privilégié ne sera jamais plus malheureux qu’il ne l’a été du 1er août 1839 au 1er avril 1840.

 

Relire ce texte me remet en mémoire la formule de l'un de nos professeurs de latin pour décrire les épigrammes de Martial : "ah ! ah ! la geste de Mentula !"

 

20:50 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)

Carrément casse-cannes (C.C.C.)

    Mes parents sont partis pour l'après-midi, avec mon fils, qui avait été très déçu, fin novembre, de ne pouvoir visiter que les jardins du château de Villandry. Les intérieurs ont dû rouvrir depuis la mi-février, et, même s'ils ne constituent pas le clou de cette visite, il y tenait très fort. Ils devaient essayer aussi de visiter les grottes pétrifiantes de Savonnières, qui ont l'air d'être une belle ringardise, ou un joli attrape-andouilles, une sorte de Musée du Lacet pour touristes désespérés, dont, en un mot, nous nous dispensons fort bien, c'était et moi.

Cela fait plusieurs jours que je n'ai pas composé de note un tantinet élaborée ; je ne sais ce que va donner celle-ci, si ce n'est que j'ai déposé quelques poissons ce matin sur deux ou trois blogs, sans compter les innombrables semblables animaux d'écailles et d'arêtes qui, de leur silhouette en papier, ont orné vêtements et murs, pour des jeux enfantins se rapprochant du cache-cache. Je me suis esquivé dans la matinée, pour le marché de la place Coty.

Cet après-midi, c'était et moi avons vu les navrantes installations du C.C.C. (navrantes, à l'exception du petit film tourné je ne sais où en Croatie par un vidéaste au nom légèrement serbo-croate lui aussi). On ne peut en sortir : l'essentiel de la production contemporaine, en matière d'installations, de vidéos, de travaux plastiques autour de modules, de jeux d'échos, d'environnements sonores, est d'une platitude et d'une ineptie à faire pleurer. Evidemment, le responsable du C.C.C. accueille le visiteur en lui proposant la brochure : à moins d'avoir les yeux rivés sur le blabla le plus souvent creux et jargonnant de ces artistes frustrés de ne pas être philosophes, il n'y a aucun espoir,  ce que praticiens et galeristes admettent eux-mêmes, de rien comprendre aux oeuvres exposées. Eh bien ! je refuse cela ! Je ne lis plus les notices et autres livrets d'accompagnement, ou alors après, pour vérifier*. Mais, si l'intérêt est de lire le petit texte farci de termes pentasyllabiques, alors il ne faut pas faire d'oeuvres : écrivez des livres et fichez-nous la paix avec vos machins dont vous admettez vous-mêmes qu'ils n'ont de valeur que par le discours qui les enrobe !

(Je vois vers où va cette note : le vieux débat de l'art contemporain, dont je suis, pour de très nombreux cas, un grand et presque incoditionnel adepte, mais dont j'aime bien pourfendre aussi les ridicules. (Il n'en manque pas, il faut dire.))

Nous avons parcouru la rue de la Scellerie, en nous arrêtant dans plusieurs des boutiques d'antiquaires, librairies anciennes, et même renouveler notre stock de thé dans le salon de cette même rue. Une flânerie de deux heures, de ci de là, dans le centre de Tours.

 

* D'ailleurs, en général, en lisant la notice a posteriori, je me rends compte que j'ai à peu près tout deviné du "sens de l'oeuvre", ce qui est mauvais signe, voire même que je suis allé imaginer telle ou telle "explication" qui est bien plus élaborée que la sauce conceptuelle à deux centimes du "plasticien"... J'ajoute, profitant de cette astérisque en guise de post-scriptum, que c'était vient de me lire un extrait du n°19 de la revue MAP (mouvement action plastique), au sujet d'Isabelle Lévénez, qui expose au C.C.C. une sorte de projection vidéo parfaitement insipide comme il s'en pond des quinzaines par jour dans toutes les écoles d'art plastique du monde. Je vous laisse apprécier cette citation qui vaut son pesant de cacahouètes :

Elle affronte l'indicible, réduit la grosse machine duelle (être homme être femme) en tralala lalère du devenir enfant, devenir homme ou devenir femme, devenir l'autre. [...] Si sa peinture devient sonore c'est pour mieux désigner le vertige, le trou ("les petites filles ont un trou par où s'échappe la mémoire") comme zones picturales paradoxales.

 

Outre que ce genre de balivernes peut se reproduire à l'infini (je suggère à l'auteur de ces lignes d'aller jusqu'à "la création du troulala à air de l'anusité crypto-vénale"), tout ici est entièrement démontable, tout argument réversible : en quoi le vertige est-il une "zone picturale paradoxale" ? Et je ne dis rien des trois premiers mots, qui, sous des dehors géniaux, sont un truisme de la plus belle eau, car on pourrait dire cela de toute forme d'expression artistique non verbale, et même, dans une certaine mesure, de tout ce qui relève de l'écriture. Dostoïevski, Berg, Delacroix, Bach, Mallarmé, le Caravage, Britten, Shakespeare, Soutine, Soulages, Dante, et tant d'autres... tous affrontent l'indicible...

18:40 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (12)

Sérieuse

    Sérieuse est le nom d'une frégate de 150 tonneaux, construite en Angleterre en 1715, armée à Bordeaux, partie au premier trimestre 1721 pour le Sénégal, et enfin désarmée le premier avril 1726.

Source : Histoire de l'île de Groix et de la famille Gourong (Liste des bâtiments de la Compagnie des Indes orientales)

18:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)

11

    Le soleil rue de Lucé

a ses accointances

avec la grisaille

 

instant de la catastrophe

aux flaques d'or des abîmes

 

17:26 Publié dans Tankas de Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)

Ou

    En avril, ne fronce plus les sourcils.

12:03 Publié dans Quel mois... | Lien permanent | Commentaires (2)