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dimanche, 30 décembre 2012
Rue Pirouette
Sous les hourvaris
De la foule girouette,
On met au pilori
Rue Pirouette.
(ABAB, 5-7-6-4, ou toute autre combinaison aboutissant à 22 avec hétérométrie)
05:05 Publié dans Souvenirs pârïsîens | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 29 décembre 2012
dit du signe
vigne signe caresse archipel
lunaire atrabilaire pâle
soigne signe signal loin
pâle atrabilaire lunaire
justice signe archipel
arrache loin pâle signal
loin lunaire signe vigueur
calfeutre calme carrément vigne
signaux soignés loin la vigueur
lunaire vigne calfeutre
archipel atrabilaire loin
caresse calme vigueur pâle
.
05:15 Publié dans Douzains d'aise | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 28 décembre 2012
dit de la gangue
hourvari fureur salamandre
salmigondis de fumée terrifiante
ragondin pâté âcre ambre
amère fumée fureur hourvari
ma langue empiètement fureur pâté
pâteuse gangue en fumée
feu fureur de salamandre
ma langue salmigondis empiète
sur le monde moût mosaïque
fureur hourvari chaîne langue
et rebut de salmigondis
ragondin ma langue salamandre
.
23:13 Publié dans Douzains d'aise | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 25 décembre 2012
9594 – 10338
Vœu de pauvreté, tu parles. Depuis qu’il sait qu’il n’en saura rien, ou qu’il n’en veut rien savoir, il est découragé. Mon roman doit parler de pauvreté, d’indigence de l’âme. Mais comment en écrire si j’ignore tout de la misère ? Il s’isole un peu plus, ne veut plus parler avec les miséreux, et pas même croiser le regard du SDF à qui il remet (dans la sébile de qui il dépose) une pièce d’un euro à l’entrée du Lidl, homme au visage doux et souriant qui semble moins clochardisé ou vulgaire que les trois-quarts des clients du supermarché dont il est la vitrine. En regardant son texte, il ne voit, coups de poignard, que les apostrophes et les accents aigus. Rétine en sang, il ne sait rien de la pauvreté, de la misère, ni de leurs accents.
11:47 Publié dans 732+366 | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 24 décembre 2012
8850 – 9593
La fin du monde n’a pas eu lieu. Comme tous en parlent, il se sent contraint d’en parler aussi. D’écrire, plutôt. Tel ironise, tel autre fait de l’humour « au second degré », tel autre encore dessine, croque, et tous d’y aller de leurs petites plaisanteries. On en riait avant le 21 décembre, on a vite fini de s’en gausser après. N’y a-t-il pas là quelque intéressante analogie avec le coït ? Il paraît d’ailleurs que le solstice d’hiver correspondait à la journée de l’orgasme. Il y a bien longtemps que tout cela ne me concerne plus, écrivit-il. Donc la fin du monde a eu lieu très brièvement, puis cette apocalypse elle-même s’est effritée, a fait comme la vaguelette qui ne parvient pas même à effrayer le galet. Je voudrais être à Ondres.
11:45 Publié dans 732+366 | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 23 décembre 2012
8107 – 8849
Il se rend à la boulangerie. Le mercredi, pour 3 baguettes rustiques achetées, la 4ème offerte. C’est pratique d’avoir un congélateur. Ou de se bourrer de pain comme un gros abruti pendant deux jours, avant de faire diète plus ou moins, les autres jours de la semaine, en attendant le mercredi. Non, rien de tout cela n’est probable, ni souhaitable. Si j’étais réduit à la misère, ou très indigent, je ne ferais pas ça. Je vivrais dans un studio chichiteux chauffé à 14°, ça, c’est sûr (à moins que l’appartement ne soit chauffé par les voisins – après tout, j’ai vécu en appartement et j’aurais voulu qu’il fasse moins chaud, je ne chauffais jamais, alors que le F4 faisait 82 m², c’était en Picardie en plus). Je ne sais rien de la pauvreté.
11:42 Publié dans 732+366 | Lien permanent | Commentaires (0)
Pierrot en râgâ
J'aurais dû profiter d'une soirée plutôt calme pour composer quelques textes, les publier en avance. J'ai préféré écouter des malkauns et Pierrot lunaire (dans la version de Marianne Pousseur, qui ne me ravit pas, a priori), en achevant de lire Netherland et en commençant d'un pur silence inextinguible (enfin !).
« The double-deckers lose their elephants' charm. »
Comme c'est à la page 172, je pourrais faire un effort supplémentaire. Mais, officiellement, ce n'est pas ici que je recycle. La fin du monde : en couverture.
Trop d'italiques. Raharimanana marchait jeudi midi le long de la rue des Tanneurs.
08:21 Publié dans Droit de cité, MUS, Narines enfarinées | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 22 décembre 2012
7365 – 8106
Le mot bone ? On trouve la chair dans l’os même. Pas la moelle, la chair. Il sait, en s’enfonçant le poinçon dans l’avant-bras, délivré, que le son on est le plus beau de la langue française, une diphtongue royale, majestueuse, dont il ornera désormais ses récits. Quel dommage, se dit-il aussi, que les mots roman récit nouvelle ne contiennent pas ce son, tandis que conte ou continent l’offrent à l’œil autant qu’à l’oreille. Par ailleurs, se dit-il encore, la suite de lettres o + n n’est jamais muette en français, ce qui ne va pas de soi pour cette langue. On trouve donc la chair dans l’os même, pas la moelle, pense-t-il encore.
Au réveil, c’est à peine s’il se rappelle qu’il ne parle pas français et qu’il écrit ses livres en bulgare.
18:07 Publié dans 732+366 | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 21 décembre 2012
Du tri intéressant — 4
son grand gosier
avalant la neige
diminue et abrège
nuages rassasiés
aux reflets bleus et beige
sortilèges
11:48 Publié dans Déroutantes & Azalées | Lien permanent | Commentaires (0)
6624 – 7364
Je connais un bar, écrit-il, je connais une sorte de petit restaurant ou de café étrange, où l’on joue au tarot, au poker, où les patronnes invitent d’éclectiques formations de musiciens qui se rassemblent autour du piano Callas, tandis que les clients, sirotant qui une Loburg, qui une Leffe, qui un verre de claret chaud, les écoutent, guettant les mouvements du chapeau électrisé (avec ses ampoules), dans une ambiance feutrée et tranquille de fin du monde, clients qui se hissent sur les tabourets, contre le comptoir, ou se vautrent sur les poufs de diverses couleurs pastel, jeunes filles vêtues de pulls marins seyants, adolescents déjà vieux aux chevelures remarquables, un bar où le piano Callas semblait s’enivrer sous les volutes.
10:12 Publié dans 732+366 | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 20 décembre 2012
5884 – 6623
Les deux néfliers, jumeaux approximatifs, n’avaient plus, en ce jour de solstice, que quelques nèfles à offrir au regard. Leurs branches noires de pluie s’entrecroisaient, on y imaginait encore la présence spectrale de l’épais feuillage. Dans l’antre de l’écrivain, où il n’a pas fini de mettre en bocaux la dernière fournée de gelée de nèfles, on trouve à présent, sur son bureau, ouverts, épars, des volumes de l’Encyclopaedia Britannica, du dictionnaire Langenscheidt et plusieurs dictionnaires de rimes étalés au sol. Il a dû lui prendre la fantaisie d’écrire une vie imaginaire de Nietzsche ou de Robert Walser, ce qui ne manque jamais d’arriver quand, le ciel gris, les branches noires des néfliers dégoulinantes, il se sent en panne.
12:20 Publié dans 732+366 | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 19 décembre 2012
5145 – 5883
Pétrarque a salué, en Urbain V, un très grand homme, un esprit d’une force exceptionnelle. On ne manque pas, quand on visite Uzès, de s’intéresser aussi à lui – mais aussi à Charles Gide. Puis on croit confondre avec Uzeste, et Clément V (qui se prénommait… Bertrand). Quand on finit par s’apercevoir qu’en fait la farce moyenâgeuse (« salut la gueuse ! ») avait eu lieu, le 14 juillet 2006, par une belle chaleur, à Uzerche, on est définitivement découragé de tant de recoupements – détours – conflagrations – croisements – paronymes par myriades. Un soldat de fer, dégingandé et squelettique, mimait l’histoire de Don Quichotte, à moins que je ne confonde encore. Peste foutre. Parfois, dans votre antre, ça sent le chou ou la chipolata.
09:15 Publié dans 732+366 | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 18 décembre 2012
4407 – 5144
L’intervalle n’est jamais secondaire. Chaque paragraphe constitue une masse blanche qui s’interpose entre les intervalles. Le texte fait grise mine. L’auteur – le « scripteur anonyme de la table du fond » n’est jamais très loin – puise dans la matière diverse de ses jours (écrits, discussions, souvenirs, fantasmes, fanatismes) de quoi alimenter ces sortes de romans tout à fait incongrus et conventionnels. À force d’abuser des adjectifs, il a réussi à décourager ses éditeurs, qui ne le lisent que d’un œil, ou se contentent de demander au service juridique de vérifier qu’il n’y a rien de contentieux entre ses pages. Alors, dans la masse blanche, apparaissent des ponctuations grises, noires, caduques, l’illusion d’aller de l’avant.
09:07 Publié dans 732+366 | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 17 décembre 2012
3670 – 4406
De retour chez vous, jeune homme, vous enlevez vos souliers, appuyez sur la touche PLAY du magnétophone à cassettes, qui joue, invariablement, Je suis une guitare de Moustaki ou Banlieue nord de Manset. Vous dansez dans le couloir, allez jusqu’au balcon. Ce ne sera rien, il ne faut qu’un souffle de vent pour vous asseoir là, près de la baie, et vous vous attellerez à une version latine. Vous avez dans les narines l’odeur persistante d’encaustique qui vous accompagne dans l’ascension des trois étages. Bien que vous n’aimiez pas la danse classique, vous ne cessez d’en revenir à l’idée que votre vie est un ballet. Vous attendrez quelques années avant de reprendre l’avion, à destination de Singapour. En attendant, vous valsez seul.
09:00 Publié dans 732+366 | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 16 décembre 2012
Du tri intéressant — 3
l’oubli détale
en lames de fer
A-t-on assez souffert
pour que l’esprit ravale
des souvenirs divers
bleu vauvert ?
15:24 Publié dans Déroutantes & Azalées | Lien permanent | Commentaires (0)
2934 – 3669
Parfois, dans votre antre, ça sent la saucisse cuite ; d’autres fois, le chou-fleur. Si des amis viennent vous voir, ils ne manquent pas de remarquer, au moins à part eux, que, pour un vieux célibataire endurci, vous ne vous nourrissez pas exclusivement de pizzas et de croque-monsieur. L’autre jour, lors de l’enterrement de l’écrivain, vous aviez mis votre veston rapiécé, celui aux reflets moirés, et vous avez eu honte. Un peu. La honte passée, ne vous est resté qu’une durable impression d’inappartenance, et le sentiment de la vanité des choses. De retour chez vous, vous avez remisé le veston dans le placard de l’entrée, passé l’aspirateur, vous vous êtes allongé sur le sofa. Cela ne sentait pas le brûlé, toujours ça de pris.
08:59 Publié dans 732+366 | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 15 décembre 2012
2199 — 2933
Puis vient un moment où il faut cesser les ronds-de-jambe, les arguties, et surtout de poser des questions. Y aller, franco. Se jeter à l’eau. Quand ce qui prend le plus de temps, c’est de relire pour d’infimes pattes-de-mouche, à quoi bon. Que j’écris sans point d’interrogation, ce qui vous fera les pieds. (Il se disait que ce ne serait pas un roman sur le sujet kantien qui a les mains blanches parce qu’il est manchot.) Vous avez enfilé un frac, bien vous en a pris, vous avez une fière allure, une mine étincelante dans cette queue-de-pie ; d’ailleurs, depuis notre arrivée dans ce château, nous avons été traités comme des coqs en pâte (si ce n’est l’incident malencontreux de votre avant-bras brûlé vif quand éclata l’ampoule).
22:10 Publié dans 732+366 | Lien permanent | Commentaires (0)
Duo d’andouilles & d’azalées — 2
là perdit l’équilibre
solitaire éternel
privé d’amour charnel
il s’épuisa à franchir le Tibre
tessons dans le soleil infernal
qu’avec peine dissimulait l’ombre
franchi l’été fangeux hivernal
le fleuve romain un nouveau Nil
souvenirs de grenier de fenil
mais lui esseulé dans la pénombre
sentit dans ses vertèbres
l’os funèbre
14:44 Publié dans Déroutantes & Azalées | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 14 décembre 2012
1465 —2198
L’intervalle n’est jamais secondaire. Chaque paragraphe constitue une masse blanche qui s’interpose entre les intervalles. On croirait que ce fou parle de musique, il n’en est rien puisqu’il n’en sait rien. Dans de tels blocs, déblocages, la moindre coquille ou faute d’orthographe est un grain de sable susceptible, à lui seul, d’enrayer la machine en imposant la question : faut-il corriger ? comment estomper ? n’est-il pas préférable (plus facile) de tout réécrire ? si le verbe égrener, qu’il s’obstine à employer alors qu’il fait partie des mots qu’il orthographie mal, fait apparaître (quel est le verbe correspondant au nom irruption ? n’y a-t-il que surgir ?) des vaguelettes rouges sous la ligne, y a-t-il risque de noyade ?
22:09 Publié dans 732+366 | Lien permanent | Commentaires (1)
Dînez, déroutantes — 1
le vendredi
comme promis
les jours médits
pluie en cascade
◄◄◄►►►
en embuscade
on se regarde
d’une guimbarde
qui boulevarde
au temps promis
◄◄◄►►►
le paumé dit
« quelle algarade
tomber en rade
ma mine hagarde
chez moi ça barde »
passants fourmis
◄◄◄►►►
la rue tailladent
de leurs ruades
leurs souliers crades
que d’aucuns bradent
sans une œillade
pour la naïade
◄◄◄►►►
fin des tirades
passez muscade
beauté, naïade
en nous s’évade
jour de malade
tombe la pluie
◄◄◄►►►
jour maladie
le ciel bleuit
ce vendredi
14:40 Publié dans Déroutantes & Azalées | Lien permanent | Commentaires (0)
dit du terreau
la carapate accapare étonne
terreau faribole sangsue
la terre ne ment pas la vouivre
accapare la terre au poivre
et sangsue farine je m'étonne
blême le verbe en songe-creux
accommode la carapate
la vouivre terreuse farine
à moins que de son poivre la vouivre
à néant réduise accapare
les fariboles le terreau
songe blême la carapate
08:20 Publié dans Douzains d'aise | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 13 décembre 2012
733 — 1465
Il avait donc pris la route à rebours, après avoir déjà égrené quelques élucubrations sur un périple imaginaire, tout entier de mots, chemin sur les bords de Loire en direction de l’estuaire. Ce chantier-là, comme tant d’autres, était au point mort. Pourtant, si on comptait bien, il en avait noirci, des pages, des écrans. Rien, de tout cela, n’avait, pour lui, d’importance. C’était un homme de virgules, donc du genre à n’avoir d’intérêt que pour ce qui adviendrait, la prochaine étape, the next move. Assis dans un fauteuil de bureau, vêtu d’un pull moutarde, entre des murs d’azur brume, il n’avait pas l’air malin. D’ailleurs, comme on – le lecteur, cette hypothèse ? – n’allait pas tarder à s’en apercevoir, il ne l’était pas.
22:09 Publié dans 732+366 | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 12 décembre 2012
1 — 732
Dans la vérité du jour, dans la vérité du monde, dans la vérité des chiffres, il avait cherché à reconfigurer la dynastie de ses écrits épars selon le principe incrémentiel, et démentiel, d'un long livre dont le premier jalon compterait 732 signes (sept-cent-trente-deux signes). Il devint fou, bien sûr. Une telle entreprise n’était pas à la portée du premier tombé, et on en voit chaque jour, de ces fidèles plumitifs partant fleur au fusil pour quelque territoire qui leur semble profondément original, et ils tomberont comme des mouches – ça y est, ils ont chu, ils churent, trépassèrent. Quand il en eut fini d’un premier paragraphe à la temporalité alambiquée, il se sentit ragaillardi. Il n’y avait pas de quoi, bien entendu.
12:12 Publié dans 732+366 | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 11 décembre 2012
Ostentation
Les ordres viennent d'en avant, l'urgence n'est pas affolante, tout de même que les volets métalliques prennent l'ombre, salmigondis de rien, que l'on aille à l'ouest ou détienne des otages, c'est toujours le soleil qui serpente en assumant la fraîcheur des ossements, ôtant la brume, d'une osmose l'autre. Ornements de rien, salmigondis de rien, fraîcheur pour rien, salves, échos, bravades, à force d'ostentation, découlent, débarquent, excèdent le lecteur par virgules, on se retrouve encore avec des ornements pour rien, salmigondis pour que dalle, vraiment, salves, échos, bravades.
10:44 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 10 décembre 2012
Elfe noir
Une fois encore – décidément, est-ce la bénédiction des fins de dimanche nocturnes ? – j’ai un peu bougé, navigué, non jusqu’à la cuisine, mais, les pieds glacés d’être restés près du carrelage froid, jusqu’au sous-sol, accompagner la chatte, et ce avant de poursuivre ma curieuse tâche, transformer un des matériaux du cours d’agrégation, complexe objet, en un exemple documentaire à l’appui du cours magistral de documentation de première année, complexe manœuvre. Toujours je me rassure dans de tels moments, quoique les pieds soient froids, d’ébullition intellectuelle, me disant que la machine est toujours prête à repartir, l’objet parcheminé et insaisissable (dont on a pu craindre qu’il se soit étréci comme nèfle pourrie, ait noirci à l’instar d’une noix caduque) donne de fiers coups de pied. Déjà, la reprise en main de ces carnets, chantiers parallèles, pouvait rassurer, c’était – malgré l’abandon du projet Cummings dont tout le monde se contrefout, mais dans l’anticipation de la traduction des essais d’Amit Chaudhuri – une longue voie meublée de fermes pierres. Moments d’ébullition, d’incarnation farouche, constater que la force reste toujours cette rapidité saisissante de l’esprit, si on ne m’enlève pas ça je ne suis pas encore mort, laissé pour compte, pas sur le carreau.
00:11 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (1)
dimanche, 09 décembre 2012
dit du nerprun
destinée ruade lutin
ruades nerprun liqueur tique
tique le lutin destinée
rue le lutin rue le cheval
destinée rauque tique rue
rauque ruade l’infini
l’infinité tique rature
nerprun destiné au cheval
et insensées ruades frêles
frêles d’infini raturées
tiquant liqueur et raturant
par le nerprun la destinée
11:18 Publié dans Douzains d'aise | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 08 décembre 2012
5/19
Désastre. Place nette.
Gaz sarin. Der des ders.
Et une chansonnette
De Jean-Pierre Mader.
(Quatrains d'Aoustrille, iv)
05:40 Publié dans Quatrains d'Aoustrille | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 07 décembre 2012
18 - 111
Déterminés à ne rien voir du monde qui les entoure, les merveilleux crapauds avancent sur la route enténébrée. Regardent-ils, par hasard, la tapisserie où s'exténue le bleu affadi d'un cerf buvant, ils n'y voient goutte, poursuivent leur rampement. D'aucuns, parfois, trouvent plaisant ce spectacle, et mettent la gomme, comme on dit, pour dépasser les limites. Il leur arrive ce qui se produit pour tous, une fin plus ou moins précoce, une agonie plus ou moins prononcée. J'écris ici pour la première fois que je ne suis pas certain de vouloir ne pas être conscient de la mienne. Cela nous ramène aux crapauds, assaillis par les images, obstinés à se fondre.
05:50 Publié dans Grands Sextiles, YYY | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 06 décembre 2012
6/16
Le bureau postal de
L'avenue de l'Europe,
Pour mater les meufeus
Ça ne vaut pas Saint-Trope.
05:25 Publié dans Quatrains d'Aoustrille | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 05 décembre 2012
29
Nuit sur la Touraine
ville en béton camelote
Le bus 2-α
lentement prend passerelle
racine dans le bitume
.
17:42 Publié dans Tankas de Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 04 décembre 2012
A = Attente
Merci d'avoir permis la tenue de notre éloignement, enfin perdu. Déjà qu'on s'escagasse souvent pour rien, ce genre de joie enthousiasme. Ce qui ne fut pas tu, attendre de le dire.
16:08 Publié dans En/tiers (Triolets quantifiés) | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 02 décembre 2012
Banale façon
dimanche soir je vais jusqu’à la cuisine me préparer une tasse de déca pour essayer de tenir les quelques heures qu’il me reste à trimer après un week-end amical aimable agréable mais du coup le travail a traîné désormais à chaque fois que j’allume la lumière tard le soir dans l’une des pièces donnant sur la rue je repense à la phrase de Depardon sur les Français qui exagèrent de s’enterrer chez eux volets fermés dès avant la tombée de la nuit je pense à cette phrase je diffère exprès le moment de fermer les volets dans certaines pièces de la maison d’autant que cela me rappelle un peu confusément la phrase fétiche d’un livre emprunté quand je ne savais pas encore lire et que mon père me répéta souvent ensuite la cheminée qui fume, c’est la maison de Quentin idée d’être un fanal dans un quartier d’enterrés dans le noir un faible phare je vous écris par intermittence comme une radio lointaine pourrais-je aussi citer & ce texte qui devait être bref déjà s’espalase comme un drap de bain une conversation entre amis je dois travailler idée d’être un fanal mais pas un fanal trop fatigué le lundi pour le marathon se passer de ponctuation accélère l’écriture mais c’est déjà un artifice ancien à la fin je suis las point de points je suis las fanal de pas grand-chose âme de peu de foi
(banale façon : fanal beacon)
23:02 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (0)
9/7
Gali galawé gong
Rumba rumba rumba
Lamantin ou dugong
Harmonie kalimba
(Quatrains d'Aoustrille - ii)
10:32 Publié dans Quatrains d'Aoustrille | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 01 décembre 2012
dit du hameau
hamac chameau grelots
chameau numéros gagnants grésil
grésil sur la grève hamac
barriques grelots barrières
sueur de chameau fleur de hamac
goudron grésil d'aéroport
grelots breloques barriques
et plaisir de jouir ensemble hamac
mots viennent goudron et grésil
bois brûlé hêtre où être ensemble
hamac poème du clavier
grésil grelots grève chameau
10:51 Publié dans Douzains d'aise | Lien permanent | Commentaires (1)