lundi, 23 novembre 2015
II:b——{Toowoomba}
Deuxième neuvaine, 20-28 novembre 2015
Pour les cabalistes, 42 le nombre avec lequel Dieu a créé le monde ; selon le shintoïsme, nombre maudit étant donné son homophonie avec l'expression signifiant vers la mort.
Alors ?
Aujourd'hui, aussi, Galego a donné rendez-vous à Galago et Galoarihemino dans une petite ville d'Australie, à Toowoomba. Il leur faut décider qui est jaloux, qui est multimillionnaire, et qui jouera le faire-valoir dans cette histoire. L'un des trois est né en Picardie (c'est Galego, je crois). C'est lui qui semble prendre les décisions.
Pourtant, aujourd'hui, en échangeant des propos vifs et passionnés, à la cafétéria du Strand Theatre, ils découvrent que c'est Galoarihemino qui tire les ficelles. Il est blindé ! Plein aux as, le bougre ! Il a fini par contacter la Française des jeux... c'est vous, le multimachin... pan...! direct du droit... Blindé, richard, mégapognonneux... surtout si t'arrives à planquer... pardon... placer ton oseille...
Bref, c'est lui qui a gagné... combien ? 166 millions et des poussières le 20 novembre ??!?
Mais il a un projet.
09:28 Publié dans Fièvre de nombres, Kyrielles de Kaprekar, Les Murmures de Morminal, Tropographies | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 17 novembre 2015
I:f ——{Fous}
Première neuvaine, 11-19 novembre 2015
Quand les moines arrivèrent nous avions l'air de jouer à colin-maillard : ils durent nous prendre pour une bande de fous.
Il observe les moines attablés, puis il sort, marche longtemps, prend sa voiture, et, se rappelant virages et lacets des routes corses, se réjouit de ces routes à peine sinueuses en bordure de mer, arrive à Tantallon, gare sa voiture, paie son écot à l'entrée. Le château, aujourd'hui, n'a aucun attrait pour lui ; ce qu'il veut, c'est observer, avec sa lunette de haute précision, le beige et le jaune tendre sur le manteau de ces dizaines de milliers de gannets, que Stevenson, dans le chapitre 14 de Catriona, nomme solans. Oui, se sentir seul, se concentrer sur l'observation minutieuse des comportements de tel ou tel sous-groupe sur le célèbre rocher, il n'a pas d'autre souci. De rien d'autre n'avoir cure.
18:29 Publié dans La 42e Clandestine, MAS, Tropographies | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 04 novembre 2011
Au départ de Tavers
Détestant autant l'alizé
Que vague et sombre le soleil,
Abhorrant le reflet vermeil
Sur l'abbatiale de Luzé
D'un rayon à peine en éveil,
Nous avons gagné Trélazé
– Tout en maudissant l'alizé –
En pélerinesque appareil :
Makila à la main, pour les
Brigands de bord de Loire ; ourlets
Bien nets au bas du pantalon ;
Gourdes, carnets, tout ce qu'il faut
Pour s'escagasser les talons
Sous de fictifs vols de gerfauts.
08:45 Publié dans Sonnets de juin et d'après, Tropographies | Lien permanent | Commentaires (1)
mardi, 07 juin 2011
Paukenhändschen im Blaubeerenwald
Elle, c’est-à-dire, il se promène. Il, à savoir elle, trébuche en déambulant. Personne ne leur a rien demandé. Alors, c’était comment ? Des vagissements sanguinolents effrayant même les corneilles vous raclaient les oreilles, et c’est tout ce que tu trouves à dire. Elle, de plus en moins il, s’étonne mais poursuit le sentier, en hâtant même le pas dans ses jupes. Il, fermement elle, s’attarde en se pressant car les oiseaux printaniers la, autrement dit le, rassurent. Ce n’est pas rien, tout de même, en trois minutes déjà, la mi-chemin trouvée. Alors, c’était comment ? Myrtilles, airelles ou cassis ? Et ce kir à la châtaigne hier ! Tout commence à reprendre sens, et à pas comptés, pesant chaque mot de son for intérieur, elle s’éloigne, les mains noires de jus, tandis qu’il se rapproche encore des buissons, mais pour y faire quoi, et c’est tout ce que – battant cognant les bûcherons minuscules dans les taillis – tu trouves à dire. Cependant les scolopendres s’agitent, et elle, comme lui, a disparu, avant le cri primal d’un forficule peut-être ailleurs primate (ellui, il-le).
-------------------
( In westerns, at least, a crowd of wheeling vultures usually means that the hero is inches from becoming carrion. )
12:17 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, MUS, Tropographies | Lien permanent | Commentaires (2)
mardi, 10 mai 2011
La Vézère, jamais jaune
Nous fûmes – extrêmement – déçus par la maison forte de Reignac. Pourtant, du haut des terrasses aménagées dans le roc, on voyait les lignes des peupliers que baigne la sèche Vézère.
« Il y avait là de grands prés, des noyers obscurs à la sortie du village, et plus loin des bois parcourus de multiples sentiers conduisant à des hameaux ; tout cela suivait la lèvre de la falaise, ça grimpait fort parfois, et il y avait des caches derrière des éboulis, des combes où rien ne se voyait que le ciel, des haltes secrètes sous des hêtres. »
En revanche, sur le petit chemin qui conduit à la double bouche de Font-de-Gaume, tout semblait en harmonie, dans la verdure escarpée, et nos âmes en apesanteur.
« C’était Lascaux au moment où les célibataires accroupis épousent leur pensée, conçoivent, brisent les bâtons d’ocre… »
Dans d’autres mondes, impossibles, on sentirait le vent souffler au fond du crâne.
« La blessure n’apparaissait pas ; le cou blanc pendait de ce côté-ci, le bec s’allongeait comme pour le vol, à col étendu. »
Et la craie épouse les contours d’un vol de grues, dans les nuages.
La Grande Beune, pp. 27, 70 et 36.
14:48 Publié dans MAS, Tropographies | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 22 novembre 2006
Comme / s’installer à Pornic
Quand les jours devenaient plus longs, y avait d’l’ombre qu’en dessous du pont.
De la plage des Sablons, on aperçoit, par temps clair, l’île de Noirmoutier. Il paraît aussi que, du phare situé sur la Pointe de St Gildas, on peut observer le phare de Noirmoutier. Cela, ce sont plutôt des on dit, dirais-je. Toutefois, je ne peux avoir, à ce propos, aucune certitude. Tout juste si je me contente, et déjà ce n’est pas mal, de me prélasser souvent sur la plage des Sablons, avec Séverine, que je passe chercher, avec mon Amy 8 déglinguée, chez elle à Chauvé, un trou que c’en est pas permis, un trou à se jeter dans le canal de Haute Perche, les soirs de mélancolie.
Entre Chauvé et Pornic, on se pelote dans la bagnole. Parfois, au premier feu rouge, juste après La Bourrelière, on se roule une bonne gamelle. Séverine ne pense pas à s’installer avec moi, mais c’est dommage. Comme elle adore les promenades à vélo (et si je voulais être tout à fait exact, je devrais préciser qu’elle participe à des courses cyclistes où je vais l’encourager et l’applaudir, car elle ne s’en sort pas mal), nous avons, un jour, roulé de Pornic à la Pointe de St Gildas, puis jusqu’à Bourgneuf en passant par Préfailles, Sainte-Marie et La Bernerie. Sur le chemin du retour, j’avais les pattes cassées. Séverine, elle, cavalait loin devant, non sans me dire, quand elle revenait à ma hauteur, qu’elle n’était pas pressée, qu’elle roulait lentement pour ne pas me stresser.
J’en ai eu ma claque, j’ai bu un jus à Arthon. C’est ridicule, m’a lancé Séverine, il reste quatre bornes juste. N’empêche que même avec le jus, à Chauvé, allongé dans son lit, j’étais vidé. Le vélo, très peu pour moi. Cela ne nous dit pas si, du phare de Saint Gildas, on voit Noirmoutier par temps clair, oui ou merde.
14:39 Publié dans Tropographies | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, écriture