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dimanche, 07 octobre 2007

Massacre du vent

    Sneaky. Je me faufile en rasant les murs, je manigance dans les coulisses. Dude. Mon pote t’es trop taré, dixit Lebowski. Oatmeal. Elle s’est étouffée en entendant cette nouvelle effarante, le menton collé contre l’avoine et les mèches pleines de lait éclaboussé. Three Day Sucker. Dans ce jeu de dupes, si je tire les ficelles, on m’enverra bon pour le service, à faire crisser la gratte. Greasy spoon. Ce n’est qu’après avoir déplacé le cadavre de la mère que l’inspecteur remarqua la cuillère à porridge grasse de beurre. Whose bag is it. La question allait de soi, pensa l’inspecteur. First kiss. Je me faufile en rasant les murs, je guette et jette de tous côtés le regard, jusqu’à voir ces deux enfants de dix ans, pas plus, qui se roulent, très professionnellement, une pelle. Pick up. À l’arrière, je reprends pile là où je m’étais arrêté : je me faufile en rasant les murs, je manigance dans les coulisses où deux vieillards, expertement, avec l’ardeur des nouveau-nés, se roulent une pelle.

17:40 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jazz, écriture

Mal méridional miné

    Sous ourdir j’entends fou, or, sourdine, dire, peut-être même entends-je hourds, hardi et horde, mais pas amour ni mourir, pas ardent mais, sans doute, sans nul doute, étourdi (qui explose aux dernières pages de Conte de l’amour bifrons).

(S'interroger sur l'oiseau de mauvais augure : Muse négative, trickster, paon fallacieux, haruspice chasseur d'espoir à découper des carrés dans le ciel.)

14:50 Publié dans Brun socle déformation | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature

Mort des traductions

    Le pape Clément II n'est pas mort le 7 octobre 1047 (mais pas loin).

Dans le texte de présentation des pièces religieuses de Johann Joseph Fux par le Clemencic Consort (Arte Nova, 1995), le pape Benedikt XIV. du texte allemand devient, dans la version française, "le pape Bénédicte XVI". Que l'amateur comprenne qu'il s'agisse de Benoît, il reste un mur d'incompréhension face à l'intervention de notre pape actuel dans la liturgie du XVIIIème siècle...

XVI n'est pas XIV, comme le savent Louis.

12:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)

Glas

    La voisine est partie, ce matin, pour la Vendée. Hier, nous étions allés cueillir des figues dans son jardin.  Le carillon sonnera dans le vide, pour nos seules oreilles.

Son mari est mort, au printemps dernier, la nuit même de la naissance de notre fils.

Elle a laissé tourner quelques minutes le moteur de la Mercedes avant de prendre la route de la Vendée, où elle possède une maison.

250 kilomètres.

10:47 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écriture, Ligérienne

samedi, 06 octobre 2007

Après presque huit cents ans

    L'église du prieuré d'Altavaux fut consacrée le 6 octobre 1213.

14:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)

Marin, momie

Rencontre avec Linda Lê. Le Livre, 5 octobre 2007.

 

    Chemin faisant, j’ai croisé une très jolie Vietnamienne, sapée à mort (c’est-à-dire vulgairement, sinon de façon commune), tenue à la taille par un garçon quelconque, et qui n’allait pas évidemment pas au même endroit que moi. En attendant que commence la rencontre avec Linda Lê, ma main à la chair mauve près des livres de Gracq, j’ai remarqué que les ouvrages de l’invitée du jour se trouvaient, sur les rayonnages, entre ceux de Laure et ceux de Léautaud. J’ai noté le titre d’un livre de Klossowski, Le Baphomet, mais aussi que le tiret séparait Louis de Combet, et non Claude de Louis, ce que j’avais toujours cru, de sorte que ce prolixe écrivain est classé à la lettre L, et non à C, comme je l’avais toujours pensé. (Il en est de même pour Roger Gilbert-Lecomte.)

 

« Un cri vite étouffé interrompt la sonate » (extrait lu, par Laurent Evrard, du Complexe de Caliban).

 

Les influences

« L’un des plus beaux mots de la langue française, c’est hommage. » (à propos d’une écriture nourrie par les lectures)

« Ce sont surtout les interrogations que la découverte d’un grand livre font naître en moi, un afflux de questions. »

Tsvétaïeva a su « résister à la tentation du silence ».

« Lire, c’est déchiffrer des oracles. »

 

À couteaux

Laurent Evrard suggère que l’obsession des lames et armes blanches (Laguiole d’In memoriam, Kriss, etc.) pourrait venir de Kafka ; Linda Lê renvoie plutôt au « virus du crime » selon Ingeborg Bachmann. (De proche en proche, on en vient à Uwe Johnson.)

À un point du débat, ou du dialogue (de sourds, parfois), je me demande comment on peut admirer Des Forêts (que Linda Lê prononce dévorez).

 

Une voix 

À propos de ses 3 premiers livres, qu’elle refuse de voir réédités et même mentionnés dans sa bibliographie : « Je ne les reconnais plus comme étant miens. Avec Les Évangiles du crime commence une voix qui, même balbutiante, est la mienne. Les trois premiers sont comme des photos floues. »

Kriss : « je ne pense plus écrire de théâtre. Je voulais revisiter l’histoire d’Électre en la replaçant dans la guerre du Vietnam. »

À la question que lui pose Laurent Evrard sur son style, et plus précisément sa phrase, équilibrée – selon lui – entre pros od ie classique et mouvement vers la m od ernité, Linda Lê répond que tout est dans le ton, dans le rythme. « On ne verse pas dans l’académisme en s’en tenant à une prose mesurée. »

Une dame lui demande si, parallèlement aux figures suicidaires de Tsvétaïeva, Bachmann mais aussi de Sola, héroïne d’In memoriam, elle a de l’admiration pour Danièle Collobert. Linda Lê ne l’a pas lue. Toutefois, ajoute-t-elle avec finesse, « j’aurais pu parler d’Unica Zürn ». « Même si ce sont des destins funestes qui suscitent de l’émotion, il n’y a pas non plus de tropisme vers les suicidées. »

 

Être ourdi 

À ma question sur la récurrence du verbe ourdir dans ses textes (ourdi / ourdit), et sur la possibilité qu’il s’agisse d’un terme symptomatique d’une oscillation ténue entre dissimulation et dévoilement, Linda Lê répond qu’il s’agit d’une belle métaphore de la littérature. « Même si Roger Laporte disait qu’il fallait se méfier de l’image du tissage, je me vois assez en tisserande. » Sola fomente des complots, dit Linda Lê, ce qui est, pour elle, salvateur. (J’entendais aussi, sous ourdir, des significations positives données à un verbe plus souvent péjoratif.) Sur la question de la dissimulation : « Un des textes qui m’ont le plus marqué quand j’avais vingt ans, c’est Kierkegaard, l’idée de tourner toujours autour d’un secret sans jamais le dévoiler, reconnaître qu’il y a un secret mais ne jamais livrer ce qui en est le fondement. »

 

(Replonge dans Les Murmures de Morminal.)

12:13 Publié dans Brun socle déformation | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature, Ligérienne

vendredi, 05 octobre 2007

Liberxécuté

    Le 5 octobre 1822, Jean-Baptiste Berton fut exécuté à Poitiers, place de la Liberté.

20:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)

Mime manoir

    Je m'apprête à aller écouter Linda Lê, dont je ne connaissais pas les livres (a priori ils ne m'attiraient pas) et dont j'ai lu en blitz mais attentivement, deux romans.         Voix, j'ai refermé aussitôt, agacé. Le dernier n'est pas mal, et j'ai pris de nombreuses notes en vue de nourrir ces carnets. (Pourtant, sussurre une voix au for, tu n'as pas fini de publier tes textes bretons.)         Personne, plus qu'In memoriam, m'a plu, quoiqu'on y retrouve ces figures de désaxés artistes maudits, comme s'il était si difficile de guérir de Rimbaud et Kafka.

(D'affilée, thème de la filiation.)

18:22 Publié dans Brun socle déformation | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature, Ligérienne, écriture

1489 - Vénus velours

    La guitare autruche et l'alto couinant

me tapent sur les nerfs autant

que ces rites cuir à deux francs

freaky interminablement

 

Tandis que Sévère ou Szweryn

fourrés de latex et d'hermine

se gargarisent de vermine

On reprendra deux aspirines

 

(Tant pis pour rien du tout, Léopold !)

 

17:10 Publié dans MUS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Ligérienne

Entre brume et bruine

    Entre brume et bruine, que sépare seulement cette mince boucle de cheveux ourlés délicatement autour du visage pâle et frais, le souvenir commence à gravir les escarpements, et, sous le ciel gris, plafond de bitume, des fleurs d'encre s'immiscent entre l'image pure de l'amante et les mots galvaudés qui partout ont traîné leurs basques. Entre brume et bruine, que sépare seulement le point d'espoir à l'horizon, la cathédrale oppose la salinité de ses tours. Il faut vivre.

08:50 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Poésie, écriture

mercredi, 03 octobre 2007

Sabbat des sorciers

    Shelley hors de sa coquille

Gulliver chassé par les mouettes

& Joyce au comble de l'extase


Dickens guetté par l'épaisseur

Beckett sourd aux injonctions

Roderick dur comme une trique

& moi perdu dans mes pensées

 

(29 septembre)

 

10:30 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Littérature, Ligérienne

Bracheumeuneu, the story so far.

Abracheumeuneu (je pense que Zvezdo a été plus rapide qu'Aurélie : de toute manière, comme elle n'a pas de blog, elle pourra considérer que son mot a été adopté).

Zabracheumeuneu (VS).

Zabracheumeuneur (Guillaume "MBR").

Zabrachezumeuneur (Guillaume "TS").

 

Cela ne constitue qu'un fil possible, celui tiré par Zvezdo. D'autres chaînes peuvent naître, toujours à partir d'ici.

(Ah, au fait : on peut rejouer, à condition de laisser passer deux ou trois tours. (Si on a plusieurs blogs, ce qui peut arriver, ça se corse.))

09:40 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 02 octobre 2007

Cerisy

    Décrété bien national, le château fut vendu en l'An II à un marchand de Coutances. Après annulation de l'achat, il fut acquis en 1804, par François Duherissier de Gerville qui le revendit, le 2 octobre 1819, pour la somme de 40.000 écus, à Joseph Savary, capitaine d'infanterie en retraite. Depuis cette date, le château est resté dans la même famille.

20:20 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Histoire

Bracheumeuneu

    Comme le combat pour Racheumeuneu est perdu d'avance, je propose un autre défi : construire une chaîne de blogueurs qui ajouteront chacun une lettre au mot figurant en titre. Pour ma part, j'ai ajouté un B en début de mot, et attends de ceux qui me lisent qu'ils ajoutent, sur leur propre blog, une lettre à Bracheumeuneu. Und so weiter.

 

(Suis sûr que VS, Zvezdo, If6, Paul, Guillaume et Fuligineuse, entre autres, s'y prêteront.)

18:19 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (5)

La grandeur de l’armée américaine

Traduction d'un poème de Gertrude Stein ("The Great American Army").

1er jet *

 

Aujourd’hui j’ai trouvé un gland.

Vert

Au cœur.

Non, sur les bords.

Et quel est le nom de ce pont ?

C’est ce qu’on dit.

« La grandeur de l’armée américaine. »

C’est ce qu’on dit.

 

J’écris pour prêter.

On travaille si bien.

Et nous, qu’est-ce qu’on doit faire ?

 

Dans le monde.

Comment ça s’appelle, déjà ?

Des plaques blindées.

Et où les met-on ?

Sur les fusils.

Les Français prononcent ça Fu-zi.

Mais les Anglais aussi.

Et nos p’tits gars, ils disent quoi ?

« On peut, on peut ? »

 

Au milieu.

Ou alors au milieu.

La grandeur de l’armée américaine.

Ça se niche au milieu.

On garde l’espoir :

C’est sûr –

À nos réussites !

 

 

* Satisfait du rythme. Il reste des problèmes sémantiques (vers 9, 14 et 24). Incertitude encore quant à la traduction généralisée de we par on. Je recopierai le texte anglais as soon as I can. (Darts on a slate, projet de traductions régulières, avait avorté : it's baaaack ! Yeeees !)

14:20 Publié dans Darts on a slate | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Anglais, Littérature

... et ce chien ...

    Ressorti de la librairie, près de la statue du Monstre gris, j'avais commencé de lire le livre acheté, et ce chien au pelage mâtiné de blanc et d'anthracite eut un mouvement d'humeur, cherchant à me toucher pour, pensai-je, me mordre. Peut-être était-ce un chien dressé à pister les littéraires ou les bibliophiles, les amoureux des Lettres, comme il en est qui s'attaqueront à toute personne qui malmène un enfant. Drôle de monde, où tout cesse d'être définitif.

13:45 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, écriture, Ligérienne

lundi, 01 octobre 2007

Beynac & Castelnaud

    Le 1er octobre 1405, Magne de Castelnaud épousa en secondes noces Pons de Beynac.

(En général, on visite les deux châteaux, si près placés, comme une sorte de couple adversaire, yin et yang du Périgord. La date là importe peu. Jours de juillet 1995, je crois, à Prigonrieux.)

 

20:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Histoire, Périgord, Moyen-Âge

Récurrence

Et puis, il y a cette autre ritournelle. La tienne, la mienne, qui ne sera jamais la nôtre. Celle qui est éternelle, qui nous accompagne toute notre vie, que nous aimerions entendre à nos obsèques. Le Muzak de notre ADN, la chanson qui nous choisit en nous faisant croire que c'est le contraire. Cette chanson est si littéralement collante que nous la portons comme un tatouage dans l'oreille interne de notre mémoire. Elle y est arrivée, elle y reste et y demeurera toujours.

 

(Rodrigo Fresan. Mantra. Traduction d'Isabelle Gugnon.

Albi : Passage du Nord-Ouest, 2006, p. 401.)

 

The hitch is that some ten or possibly twenty songs foot the bill, through different eras of my life. (Ritournelles était le titre d'un des douze romans de la série projetée en 1995.) Kumpanen, dann, dann fällt Euch ein...

14:05 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, Chanson, écriture

... l'allure prospère

    La brume passe son chemin. Au beau milieu du sentier de notre pauvre vie, nous voilà, pavés de bonnes intentions. Jacques Roubaud n'est pas originaire de Roubaix. Un hydrolat lacrymal lave etc. Ce qui fouette les pleurs, c'est le vent qui les assèche. Tu fumes trois paquets par jour et tu triches aux examens, tu crois que tu vas y arriver comme ça ? Le directeur de la Banque centrale finit par donner sa démission. Neddy & Teddy are in a boat. Dans la hâte de baiser, elle avait gardé ses cuissardes. Un chevreuil passe en courant, l'allure prospère.

08:50 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, écriture