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mardi, 29 août 2006

Mante et menthe

Lundi après-midi, toujours.

    Sous la pluie, en débroussaillant à mains nues et à pleines brassées le massif de menthe de la courette, je me retrouve soudain avec une mante religieuse, superbe, accrochée à mon chandail. Je l'admire et la repose sur le mur, le temps de finir ma besogne. Pendant que mon fils l'observe, j'invente dans ma tête un petit poème de circonstance :

Il y a mante

Et menthe.

 

Si l'une est un insecte,

L'autre est une plante.

Si l'une vous débecte,

L'autre, douce, vous tente.

 

Une pousse à l'orée,

L'autre pose  à l'orante ;

Si l'une est odorante,

L'autre n'est éplorée

Qu'en semblant implorante.

 

De l'une enamouré,

J'arrache, à dire vrai,

Plusieurs plants de l'autre, en t-

Rimant comme en quarante.

 

Un cocker noir et feu passe, au bout d'une laisse, la truffe en alerte, sans songer à mal.

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lundi, 28 août 2006

Planète ou pluton...? Planéton !!!

    Pendant les vacances, j'avais suivi de loin (c'est le cas de le dire) la saga des "nouvelles planètes". Or, j'apprends aujourd'hui, avec un décalage de quelques jours, que l'Union Astronomique Internationale, plutôt que de décider de l'ajout de trois planètes à notre système solaire (au prix d'un élargissement de la notion même de planète), a pris le problème dans l'autre sens en tranchant en faveur d'un retranchement : ainsi, Pluton, jusqu'ici singulière tant par ses caractéristiques physiques que par sa taille, n'est plus une planète.

 

Le sombre crétin qui a été chargé de l'article pour Libération commence par la phrase suivante : "Les Plutoniens, s'ils existent, doivent s'en foutrent [sic] comme de l'an quarante." Pauvreté de la vanne, indigence de la langue. Comment avoir envie de poursuivre sa lecture ? D'ailleurs, on ne la poursuit pas.

(Je traite de sombre crétin le journaliste, alors que l'équipe de correction (si tant est qu'on dépense encore du fric pour une chose aussi superflue) est largement aussi coupable. Bientôt, on verra fleurir des phrases du style Les zèbrent manges (double faute sur le pluriel, attestée chez de nombreux collégiens) qui renverront aux oubliettes le ta zoa trekkei de mon adolescence...)

 

Fin de la parenthèse. Revenons à Pluton, pour conseiller la lecture de proses moins incultes : un petit article de vulgarisation très clair ; l'entrée de la WP anglophone consacrée à l'U.A.I. ; le texte officiel des résolutions prises lors du congrès de Prague.

On dit ici et là que d'aucuns s'apprêteraient à demander des autorités de l'Union européenne qu'elles s'inspirent de cette décision dans le cadre des négociations avec la Turquie, mais c'est vraiment une rumeur d'un mauvais goût sans pareil...

20:40 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 27 août 2006

Verticales, 3

medium_Saintes_24_aout_015.jpg

 

    Riche en couleurs, en formes, en secrets,

Vous vous ouvrez des fenêtres

discrètes

de chaque côté de la grille.

 

Votre vie n'est qu'un échiquier entrechoqué

de secousses surprenantes.

La serrure fait un roque.

 

D'autres corbeaux vous attendent,

parmi les briques

de la prison.

16:05 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 14 juillet 2006

En bazage

    Une collègue me confie qu'elle croyait, enfant, que l'expression "en bas âge" s'écrivait en deux mots (en bazage). Je lui confie que je mis, pour ma part, un certain temps à ne plus entendre gai tapant sous l'énigmatique "guet-apens". Aragon évoque "le mot démangeaisons que jusqu'à douze j'ai écrit démange-des-ongles"*. Où l'ai-je lu ? Dans un livre que, ce même jour, un collègue m'offre.

 

* Aragon. Je n'ai jamais appris à écrire ou Les Incipit (1969). Flammarion, "Champs" : 1981, p. 8.

20:20 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (1)

vendredi, 07 juillet 2006

"Ambiance de folie"

    La France serait-elle devenue un asile ?

 

03:55 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 03 juillet 2006

Meuglements et patibourres

    J'ai appris aujourd'hui que le meuglement se disait low en anglais (verbe et nom).

Il y a, par ailleurs, au début du chapitre 28 de Links , un verbe que je n'avais jamais rencontré (enfin, jamais, façon de parler : je l'avais rencontré, sans tiquer, lors de mes précédentes lectures du roman) et qui, à en croire Google (six résultats trouvés seulement), est presque un hapax :

Jeebleh watched Makka romb about with Faahiye.

 

Pour l'instant, j'ai traduit par une expression trop banale : "faire la folle avec". Mais je me demandais s'il ne fallait pas risquer un terme aussi rare... Enfant, c'était disait "faire la patibourre", mais là, Google ne donne aucun résultat (c'est un peu comme "à toute banane", si vous voulez...).

21:55 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (7)

Snip goes the weasel !

    Je note ici une nouvelle impasse de cette journée de traduction, pour que ce billet serve d'aide-mémoire (et, comme toujours (soyez-en tous remerciés) d'appel à contribution).

 

Au début de la scène dans le salon de coiffure, déjà évoquée, Nuruddin Farah écrit : "The three barbers stopped snipping". (Fragment de phrase que j'avais traduit comme suit : "Les trois coiffeurs arrêtèrent de jouer du ciseau.")

Deux pages plus loin, au moment où Jeebleh se fait couper les cheveux, il a une vision, qui disparaît furtivement. L'évanouissement de la vision est signalé par une onomatopée : "then snip ! "

Comment traduire cette onomatopée qui est, de toute évidence, un écho quintessentiel du verbe snip, dans l'une des premières phrases de la scène ? J'ai pensé aux deux traductions suivantes :

Le cliquetis des ciseaux s'arrêta. (Mais comment garder les trois coiffeurs ???)

Et puis clic !

 

Affaire à suivre...

13:13 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (4)

lundi, 19 juin 2006

Guère des Malouines

    L'immarcescible Marie-Ève Malouine, sur France Info, à propos du match de catch permanent entre Galouzeau et le petit Nicolas :  "Le Premier Ministre dit vouloir défendre la France avec un grand F."

 

On peut reprocher beaucoup de choses à Dominique de Villepin, mais ni sa sottise, ni son inculture. Ainsi, il doit savoir, lui, que, pour une notion abstraite à valeur allégorique, on peut employer la formule en question ("je me bats pour la vérité avec un grand V")... mais pas pour un nom propre, qui requiert de toute manière la majuscule.

(Ajoutons que le double infinitif n'est pas terrible non plus.)

 

France Info... la France avec un petit f (ou l'info avec un petit Q.I.?)

14:41 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (2)

jeudi, 15 juin 2006

Palafox / Pas la force

    Il faudrait, tout de même, que je cesse ces billets minuscules. De neuf à cinq, une journée d'administration, qui s'est même prolongée sur mon ordinateur, à domicile.

Nulla dies sine linea.

Mais tout de même...

22:00 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (1)

dimanche, 11 juin 2006

Tuyau

    La prochaine fois que quelqu'un cherche à vous épater en manifestant ses talents pour la prononciation en langue anglaise, ou en démontrant l'étendue de ses connaissances lexicales dans cette même langue, demandez-lui de prononcer qhythsontyd, puis renseignez-vous sur le sens de ce mot auprès du frimeur qui vous sert d'interlocuteur.

MuMM, pas du tout frimeur

17:47 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (6)

mardi, 30 mai 2006

Pas même un sizain

    Six heures.

 

Avec les ciseaux,

Indécise,

L'heure

Mise au

Rebut

Pleure

Et, assise,

Imbue

Effleure

L'aile exquise

D'un oiseau.

 

18:00 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (1)

dimanche, 28 mai 2006

Dieu sot loué

    Pour une coquille, un i manquant, quelles guerres de religion ne seraient-elles prêtes à renaître ?

18:10 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (2)

mardi, 23 mai 2006

Vieux père au poing

    Ils ne pensent pas souvent à leur vieux père.

Le personnage qui dit cela est une sorte de démon minable, de petite brute imbue de pouvoir. Il est heureux, ici, que l'expression vieux père soit si proche, en français, du substantif vipère, avec ses nombreuses connotations métaphoriques et culturelles.

(Heureusement, surtout, que je ne m'interromps pas dans ma traduction à chaque fois qu'une remarque comme celle-là me vient à l'esprit.)

15:20 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (1)

lundi, 22 mai 2006

Paronymes

    Quand, sous les doigts gourds de trop tapoter, après seize pages traduites, la femme devient gemme, je me dis qu'elle est (assurément) un or précieux, une émeraude qui illumine les nuits, mais qu'il est temps d'aller rejoindre mon oreiller.

23:55 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 09 mai 2006

Psaume sur magnétophone

    Quand on trouve, dans le texte d'un roman en langue anglaise, un verset de la Bible dont chaque mot a son importance, on le traduit fidèlement. Puis, pris d'un scrupule (et d'une curiosité légitime), je vérifie la source (Psaume 51, quatorzième verset), et je m'aperçois qu'aucune des traductions françaises consultées ne mentionne une idée pourtant essentielle dans la version anglaise (la culpabilité).

Ne connaissant pas le texte original, et n'étant nullement compétent pour trancher en ces matières qui font s'arracher les cheveux à des milliers d'érudits depuis les siècles des siècles, je me trouve confronté à un dilemme : garder la version française la plus attestée, pour que les lecteurs français qui connaîtraient le texte puissent identifier la source ; traduire le texte anglais très fidèlement, pour ne pas perdre cette idée de culpabilité, qui s'inscrit dans un jeu d'échos essentiel dans l'ensemble du roman. Bien sûr, la deuxième solution est la moins mauvaise, mais il faudrait pouvoir donner la référence et s'expliquer de ce choix dans une note de bas de page, ce que jamais l'éditeur n'acceptera (d'autant qu'ils ne me connaissent pas encore, au Seuil, mais s'ils m'autorisent cela, ils n'ont pas fini d'en baver (voyez, à titre d'exemple, cette note qui ne devait faire, dans mon esprit, que trois ou quatre lignes [pour ne rien dire des commentaires (pas moins de quinze moins de vingt-quatre heures après la rédaction de ce billet)])).

22:05 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (15)

lundi, 08 mai 2006

Filles économes

    En préparant les carottes et les pommes de terre (qui avaient "fait des filles"), je me suis, en ôtant des morceaux minuscules qui obstruaient les lames de l'économe, épluché la peau du pouce.

11:35 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Ligérienne

dimanche, 30 avril 2006

À en croire les mots proposés par Anu Garg cette semaine…

    Si j’ai des tendances onychophages, c’est plutôt ma sœur qui a hérité des pulsions philographes et oniomanes de la famille.

16:30 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 26 avril 2006

Jose : Eduardo : Agualusa :: Le Marchand : de : passés

    Comme l’albinos, le caméléon est un foudroyé (souvenir de lectures anciennes).

 

Ce bref roman, narré par un gecko, a beaucoup pour (me) plaire : situations narratives réjouissantes, réflexions obliques sur l’art photographique, critique de biais des dérives politiques de l’Angola post-colonial. Le lisant, je me suis aperçu que je n’avais aucun souvenir de La Saison des fous, premier roman d’Agualusa paru en français, si ce n’est que je l’avais, comme celui-ci, beaucoup aimé.

Si improbable que soit l’histoire, elle tourne autour des thèmes du mensonge, de la dissimulation et de la folie, ce qui aide à faire passer la pilule… Tant Félix, albinos spécialisé dans la constitution de faux passés contre espèces sonnantes et trébuchantes, qu’Eulalio, ancien centenaire vieux garçon gentiment veule réincarné en gecko, donnent le ton de ce récit où les personnages se rencontrent et conversent “réellement” en rêve. Ce couple étonnant croise la route d’Angela Lucia et de José Buchmann, dont l’identité d’emprunt a été forgée par le marchand de passés – là resurgissent les ombres des noires années 1970.

 

Ce qui me chagrine le plus, c’est la fascination apparente de l’albinos pour Eça de Queiros (il faut dire qu’il fut trouvé, par son père adoptif, dans une caisse d’exemplaires de La Relique) et du gecko pour Le Livre de l’intranquillité, « qui est peut-être l’œuvre la plus intéressante de la littérature portugaise » (p. 99), et que j’ai trouvé, jadis et pour ma part, très ennuyeux. I may have to give those works another try. (Tiens, au fait, la liste des textes publiés par l’éditeur comprend au moins un titre qui donne envie de découvrir le roman : Le Vent qui siffle dans les grues de Lidia Jorge. (Mais il faudrait aussi donner leur chance à Nuno Judice, à Rosa Lobato de Faria, à Vergilio Ferreira, à Andrea Camilleri, à Arnaldur Indridason, à Jose Angel Mañas, etc.))

 

Pour en revenir au Marchand de passés, le plus beau, sans doute, est le traitement réaliste des six rêves, mais aussi la figure traumatisante, pour l’homme devenu gecko, de la « première fois », de la soudaine nudité, dans une chambre peuplée de miroirs, d’Alba a.k.a. Dagmar, qui ne cesse de revenir hanter le narrateur.

Folie, hantise, mensonge, mémoire, photographie – hmmmm, Agualusa est un grand romancier.

 

[José Eduardo Agualusa. Le Marchand de passés. Traduit du portugais par Cécile Lombard. Paris : Métailié, 2006.]

07:15 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (2)

mardi, 11 avril 2006

Précoce préciosité

    "Comment sortir de la crise du CPE ? Après la météo, vous entendrez les préconisations de Laurence Parisot." (France Info, il y a quelques minutes)

Le mot préconisations m'a choqué, heurté l'oreille. Il existe pourtant, d'après mon fidèle Robert culturel, et en deux sens : 1/ acte solennel par lequel le pape ou un cardinal préconise un évêque 2/ action de recommander avec insistance. Le premier sens est attesté depuis 1680, le second depuis 1852. Dont acte. J'avais dégainé plus vite que mon ombre, et par ignorance.

Toutefois, ce mot est bien vilain, et, hormis son sens technique ecclésiastique (dont je ne peux imaginer qu'il s'applique à la "patronne des patrons"), qu'apporte-t-il de plus que des termes plus avérés et mieux-sonnants, comme recommandation, conseil, objurgation, avis ou exhortation ? Je n'ai pas trouvé, sur la quarantaine d'occurrences glanées ès les recoins de la grande Toile, une seule phrase qui ne gagnerait grandement à voir l'un de ces termes se substituer à cette bien vilaine préconisation...*

Me perdant dans les méandres du dictionnaire, as is my wont, je déterre cette jolie phrase de Léon Bloy : "l'objurgation amoureuse recommença, plus enflammée, plus véhémente". Elle est tirée d'un texte (roman?) intitulé Le Désespéré. Tout un programme...

 

En somme, il faut bien dire que je ne trouve pas le verbe préconiser très heureux non plus, si ce n'est dans ce quatrain de Brassens :

Ne laissons pas, quelle pitié,

Notre lune de miel quartier

De la zone. Je préconise

Qu'on l'ait vécue en Italie

Sous le beau ciel de Napoli

Ou de Venise.

(Retouches à un roman d'amour à quatre sous)

 

 

* Cette phrase elle-même est bien vilaine. Comment la tourner autrement ? Sur la quarantaine d'occurrences trouvées ès les recoins de la grande Toile, il n'y en pas une que ne dépare ce terme bien vilain. [???] Pas terrible non plus.

14:30 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (1)

jeudi, 06 avril 2006

Daniel : Boulanger :: Œillades

    Par un cortège de sons, la poésie de Daniel Boulanger donne à voir.

C'est sorti comme ça ; je voulais écrire quelques lignes sur ma relecture de poèmes de Daniel Boulanger, à l'occasion de l'achat récent d'un recueil ancien (Œillades, 1979), et, feuilletant plusieurs de ces recueils de "retouches" (c'est le nom qu'il donne à tous ses poèmes), s'est imposée à moi, assez curieusement, la phrase qui ouvre ce billet.

Daniel Boulanger n'est sans doute pas le plus grand poète de langue française des dernières décennies, et certainement cède-t-il parfois à la facilité, ou à l'esprit de système... mais enfin, son art poétique est bougrement intéressant. Le concept même de "retouche", qui donne son titre au premier recueil paru (Retouches, 1970), semble impliquer que le langage poétique a pour fonction de reprendre le réel, de le repriser, de le dire en y apportant la touche personnelle du poète - qui sait, en l'améliorant... Cette poésie fait la part belle aux métaphores surprenantes, au regard du peintre, à l'ellipse, aux multiples suggestions d'un sens qui miroite.

Il y a longtemps que je le lis avec plaisir. Le seul roman que j'aie lu de Daniel Boulanger (vers la fin des années 1980, je crois) s'intitulait La nacelle, et, si l'idée en était très séduisante, le récit s'épuisait. Plus tard, à Paris, j'ai découvert les poèmes du sieur D.B., après avoir acheté, pour dix francs, Sous-main, le dernier recueil paru mais déjà soldé, et même bradé, chez le bouquiniste du haut de la rue d'Ulm (son nom doit être Aichenbaum).

Tous les recueils de Daniel Boulanger sont constitués de poèmes très courts, parfois monostiches, qui occupent chacun une page, et sont organisés par ordre alphabétique, en fonction du titre. Dans Œillades, il se trouve que la retouche à la séparation se trouve au verso de la retouche à la rupture. Voici la première de ces "retouches", comme pour vous faire goûter au fruit amer et suave de ces mots retenus :

RETOUCHE A LA SEPARATION

ne comprends pas ma peine

je l'accepte

 

mais non le chant

de ton ombre sur la route

 

le vent disperse les morceaux du ciel

les mots ont fui de colombe à corneille

couleurs tombées en duel

 

De recueil en recueil, certains titres reviennent, comme l'enfance, le soir ou l'été - de tels thèmes qui demandent à être sans cesse retouchés.

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Renaud : Camus :: Rannoch : Moor

    Il a été question ici, avant-hier, de l'éditorial dont je voulais demander la publication sur le Site de la Société des Lecteurs de Renaud Camus. Il s'agissait, en fait, d'une lecture flottante, parcellaire, du dernier ouvrage paru de l'écrivain, Rannoch Moor. J'en publie ici le brouillon, tout en sachant qu'il s'adressait avant tout à des lecteurs déjà avertis, d'où quelques allusions peut-être sibyllines ; je l'ai pourtant gardé tel quel.

 

Editorial

 

3 avril 2006.

 

999. Lisez cet éditorial !

998. Fenêtres ouvertes, offertes au soleil, une théière de lapsang souchong non loin, il est temps de tergiverser, puisqu’il ne reste qu’une centaine de pages dans la lecture du journal 2003, et que le regret naîtra certainement de n’avoir pas assez différé la fin, je l’avoue au risque d’encourir le reproche d’être un peine-à-jouir (mais cela est-il aussi grave, lisant dans un cabriolet, que baisant dans un sauna ? il y a plus expert que moi).

Rannoch Moor est une symphonie faite de contretemps, de contrariétés, de contre-pieds, de voix de haute-contre soudain jetées à la face du baryton. Il importe de trouver un tempo de lecture convenable. Après les premiers mouvements, d’humeur surtout, l’hiver apportant, semble-t-il, son lot de désolations ou de récriminations (« c’est ce journal qui prend tout »), un large mouvement printanier nous conduit de Plieux à Paris, puis, après un intermède primesautier, aux marches de l’été, c’est-à-dire de l’Ecosse. (J’enrage de ne pas retrouver le “caractère spécial” qui me permettait naguère de former des é majuscules.)

Comment lire cette Ecosse-là, quand les paysages écossais furent surtout, pour moi, les paysages nonchalants et augustes de l’enfance, et, plus différemment encore de ce que Renaud Camus propose de son itinéraire avec Pierre, des paysages insulaires – je veux dire que nous passâmes surtout de merveilleuses journées dans les îles écossaises, Mull en particulier ? Rannoch Moor, dès son titre, fit resurgir ces faisceaux écossais du fond de ma mémoire, pour aussitôt me dérober cette « mon Ecosse » retrouvée. Il s’ensuivit cette fascinante lecture des pérégrinations écossaises de Renaud et Pierre, au son de l’Armida de Haydn, histoire de multiplier les discrépances.

899. À peine l’écriture interrompue, le livre offre des joyaux, qui sont la source de méditations infinies – ainsi, « l’Ecosse de cet été jouit en moi d’une formidable puissance d’inscription rétinienne » (ces trente-trois jours ou 126/129 pages irradient, aveuglent, émerveillent, éblouissent) ou le passage qui souligne combien la première symphonie de Walton est « la plus impressionnante », c’est-à-dire « celle qui fait le plus de bruit » (j’ai parlé plus haut de symphonie, mais nul bruit dans Rannoch Moor, si ce n’est les aboiements des dobermans (hautbois souffreteux) et les jingles de Javel (pizzicati rigolards)).

99. Rannoch Moor est une lande écossaise. Rannoch Moor est un lac parcouru de ridules, qui sont les affleurements de sens multiples, le vertige de la sensation et la folie du sens (meaning).

89. Il faut lire ce volume du journal de Renaud Camus, qui est peut-être l’un des mieux construits de l’œuvre in progress. (J’ai envie d’écrire cela à chaque nouveau volume, et peut-être même que c’est vrai ! L’écrivain devient meilleur à chaque nouvelle phrase.) Entre autres points saillants, l’auteur diariste s’étant remis à lire régulièrement (c’est-à-dire qu’il consacre le plus clair de ses matinées à la lecture), ce tome se distingue aussi par de lumineuses analyses de Sterne, mais aussi par l’examen des difficultés (au sens le plus fertile) qu’il y a à lire Hobbes et Platon.

96. Je lisais Platon. J’ouvris
      La porte de ma retraite,
      Et j’aperçus Lycoris
     C’est-à-dire Turlurette.

66. Autant dire que de faux-semblants, il n’y eut jamais dans les divers tomes du journal, et pas plus dans celui-ci. Il est savamment orchestré, mais au fur et à mesure de l’improvisation quotidienne, les fils sans cesse resserrés ou dénoués, pour atteindre au corps de l’œuvre.

969. Hugo, s’interrompant dans sa lecture de Platon, s’offre, se livre à la pastorale. Renaud Camus aussi, à la pensée autant qu’à la bergerie ; il montre le monde à la loupe, et ses mots sont aussi un miroir. Il scrute les façades des maisons décrépies avec la même minutie qu’il examine les rides de son visage, dans un amour absolu du Temps. Pour lui, écrire son journal n’est pas lutter contre le temps, mais s’adosser aux jours, dans la plénitude des heures qui passent.

696. Je vais clore ces bribes par une pirouette (on s’y attendait).

1. Il ne saurait y avoir de meilleure antépigraphe, à placer en tête de Rannoch Moor, que le célèbre distique de Corneille : « Le Temps aux plus belles choses / Se plaît à faire un affront. » Ce livre dit, en tous sens, l’inverse de cette vérité de convention.

 

Renaud Camus. Rannoch Moor. Paris : Fayard, 2006. 814 pages.

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jeudi, 30 mars 2006

Sentences

Silence pour ferrailler,
Loquace des briques,
Harem maladie.

Tout cela est d'or (dehors, est-ce à dire).

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lundi, 27 mars 2006

Sodoku stup

    Ne parlais-je point de sudoku récemment ? Si fait. Pourtant, j'abhorre ce jeu. (Être fasciné par les nombres ne signifie pas que l'on se passionne pour la cruciverbie appliquée aux chiffres, il faut croire.)

Eh bien, avant-hier, ma compagne, qui consultait le quatrième volume du Robert culturel, m'apprit qu'il existait un substantif masculin qui en est le paronyme.

SODOKU <1916; transcription d'un mot japonais, composé de so "rat" et doku "poison"> Méd. Maladie infectieuse transmise par la morsure de rongeurs (notamment du rat).

 

Il avait été question, la veille au soir lors d'un dîner avec des amis, des dègues du Chili, petits rongeurs aussi nommés octodons, dont un de nos amis possède deux représentants. Ma compagne a donc, désormais, une excellente raison pour justifier sa répulsion viscérale et quasi-allergique aux rongeurs fourrés (lapins nains inclus). On apprend aussi, en cette page 838 du tome 4, que le japonais doku signifie "poison". Que le sudoku empoisonne la vie de ses adeptes, je n'en doute pas. (Que d'intolérance !)

Pourtant, signe de la nouveauté foudroyante de cette mode crucinumérale, SUDOKU ne figure pas dans le Robert culturel et marque, de sa béance, l'interstice entre SUDISTE et SUDORAL.

 

J'en viens au point d'ancrage de ce billet. Lorsque ma compagne me lut l'entrée du Robert culturel, je venais tout juste, moi, de lire les lignes suivantes :

Mais Jean Puyaubert nous disait toujours, à Jean-Paul, à Rodolfo et à moi :

« Vous avez toujours l'air de croire que c'est vous qui avez inventé la sodomie ! On ne vous avait pas attendus ! »

(Renaud Camus. Rannoch Moor. Fayard, 2006, p. 174)

 

Je vous laisse deviner quel mot suit immédiatement (et avec deux citations, l'une de Sade, l'autre de Joë Bousquet) SODOKU à la page 838...

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vendredi, 24 mars 2006

Titres possibles pour un recueil

Au salon de coiffure, comme sur l'océan, quatre titres traversent l’esprit :

  • Mort ou if
  • Jardins estoniens
  • Terre, or immense
  • Îles lointaines

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jeudi, 23 mars 2006

Fatrasie du mercredi, 1

    Mercredi, onze heures du soir.

Je ne sais par quoi commencer cette fatrasie. Fatrasie, car mon cerveau est un tel capharnaüm, une telle bousculade de petites pensées informes, qu’il ne saurait y avoir d’ordre, de progression. Enfin, nous verrons bien.
[Il faudra peut-être en segmenter la publication. (D’un autre côté, c’est fatigant.)]

 

J’aime que la langue française, au dualisme constaté en allemand et en anglais, préfère, pour la situation pédagogique, une amphibologie : apprendre, c’est donner comme recevoir. Cela pose d’ailleurs d’énormes difficultés aux étudiants anglicistes peu attentifs, qui peuvent à l’occasion s’emmêler les pinceaux entre learn et teach, comme les germanistes approximatifs sont facilement déroutés par le duo lehren/lernen. J’enfonce des portes ouvertes, mais ce que je voulais raconter, c’est qu’ayant appris aujourd’hui à mon fils le mot alevin, j’ai été saisi de l’envie d’écrire une note sur ce beau mot, et donc par le désir d’en apprendre moi-même plus sur le mot, sur l’alevinage bien sûr, mais aussi – pourquoi pas ? – sur des poèmes qui feraient rimer ce substantif avec l’adjectif divin ou le nom devin.

Fils ? j’apprends plus encore que je ne lui apprends (enfin, il eût fallu que je me penchasse sur mes dictionnaires au lieu de me précipiter sur le prurit de ces pages).

 

 

--- Bonus I ---

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mercredi, 22 mars 2006

D’une belle équivoque de Beyrouk

    « La fugue de Lolla m’a appris à tout attendre du nouveau cours des eaux. Elles peuvent rompre les digues les plus solides et aller dévaster les champs. La colère, la douleur m’ont longtemps empêché de regarder le miroir en face, de scruter les images crues renvoyées par le reflet des soleils qui passent. Mais désormais, il faudrait se laver les yeux, chasser les somnolences qui guettent et surveiller ! » (Mbarek Ould Beyrouk. Et le ciel a oublié de pleuvoir. Paris : Dapper, 2006, p. 75)

 

Crues : adjectif bifide, mais aussi nom commun.

Bechir, l’une des quatre voix du roman, évoque la rupture des digues, comme dans le célèbre poème d’Eluard (“Prends garde, c’est l’instant où se rompent les digues…”), et sous la plume vient ce curieux groupe nominal images crues renvoyées, dans lequel l’adjectif déjà riche de potentialités (cru au sens métaphorique de non cuit, ou de cruel, sanglant, brut) est suivi d’un participe passé. Le contexte aqueux invite le lecteur à voir dans ces “images crues” non seulement les visions brutes ou cruelles, mais aussi des images qui montent, eaux qui enflent, un fleuve chargé, en état de charrier.

Polysème à tout vent, dans l’œil du cyclone.

Du coup, le soleil se reflète et devient lui-même eau ; les yeux brûlants, sphères mimant la lueur de l’astre, doivent être lavés ; ces soleils pluriels sont des ors qui s’échappent de la répétition du son-graphème mais (Mais désormais).

Ainsi de suite.

 

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............ sans oublier Le Renard et les raisins, tous évanouis......................

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lundi, 20 mars 2006

Salon du Livre, 2 : "Quel français écrivez-vous?"

    Les questionnaires soumis à des écrivains sont de bien curieuses choses. Toutefois, il faut rendre hommage à l’équipe du Monde des livres, qui a concocté, pour la première fois depuis bien longtemps, un numéro globalement fort intéressant, à commencer justement par la double page consacrée aux réponses de huit écrivains dits francophones à la question « Quel français écrivez-vous ? ». La réponse la plus excellente, la plus admirable (et en contraste total avec l’entretien tout aussi génial, dans son genre, accordé par Boubacar Boris Diop en page 8), est celle de Nimrod, écrivain rare et atypique, que j’avais eu la chance de rencontrer à Beauvais en octobre 2001.

Je ne résiste pas au plaisir (prohibé) de la citer in extenso.


Pour l'Africain que je suis, la question est suspecte, mais passons. Je préfère m'en remettre à Jorge Luis Borges, qui soutenait que le génie des écrivains français résidait dans leur capacité à interroger les voies et moyens qu'emprunte leur art. La création suppose génie et méthode, et je suis condamné à être le critique de ma propre cause. Au-delà des considérations relatives au métier, pareille posture vise l'être même de l'artiste. De fait, celle-ci l'enjoint à se demander : suis-je un créateur ? Suis-je un dieu ? Et il doit y répondre.
De temps en temps, au coeur du français que j'écris se fait entendre une langue inaudible et mystérieuse. Je ne saurais l'apparenter à aucune des langues que je parle. Elle est sauvage, rebelle ; elle est irréductible. Par là, je comprends que j'ai touché à une manière de dire qui contredit au sens qui devrait la rendre transparente. C'est toujours quand la phrase est longue que de semblables problèmes surgissent.
Comment résister à la séduction de deux périodes successives, suivies de deux incises, le tout couronné par une nouvelle période où, par miracle, se trouvent enchâssées deux ou trois syllabes comme ultime renfort à la basse fondamentale ? J'aime vraiment quand le sens épouse le rythme, dans une manière de décantation sui generis, laquelle me permet de percevoir, en même temps que les inflexions de la phrase, un soupçon de célérité propre à la prose du XVIIe siècle, ou bien les acquêts d'une exaltation romantique, ou bien la minéralité émouvante d'Albert Camus, ou bien l'exquise clarté de Paul Valéry. Mais je vous sens inquiet. "Où est passé l'Africain ?", demandez-vous. Mais que vous en semble ! C'est lui qui parle en ce moment, c'est encore lui qui souligne la phrase déployée sous vos yeux. Je suis fils de la littérature française, mais c'est là un aveu banal, je vous le concède.

Pourquoi ne poser cette question qu'aux seuls écrivains dits "francophones" ? Cette question est riche d'enseignements pour tous les écrivains, car tout écrivain recrée la langue.  Le fait de ne pas écrire dans sa langue maternelle, ou d'écrire dans l'une de ses langues de référence (au lieu d'une langue unique qui n'a pu même faire l'objet d'un choix), ou dans la langue des colons, etc., est un aspect primordial pour de nombreux écrivains célébrés à l'occasion de ce Salon du Livre, mais il ne faudrait pas oublier que cette question est pertinente pour tout écrivain. [Retrouver ce qu'écrit Bénézet à ce propos dans son Roman journalier.] 

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dimanche, 19 mars 2006

Salon du Livre, 3 : Cassiopée Peca

    Il faut  – au Salon du livre, cette grand’messe où je ne vais jamais qu’à reculons mais où, pour des raisons personnelles, je suis allé quelques heures ce vendredi avec un grand plaisir –   s’attarder au stand du CIPM, dont le responsable éditorial est extrêmement gentil, de bonne conversation.

Lui, au moins, il sait ce qu’il y a dans son catalogue, contrairement à ces nuées de jeunes filles au teint clair et bien vêtues qu’emploient les maisons d’édition pour tenir la caisse, et tenir le crachoir aux importuns, ou servir d’escorte aux écrivains qui viennent pour les signatures ou les débats – lesquelles jeunes filles n’ont pas la moindre idée des publications un peu antérieures ou à venir, ni des noms de la plupart des auteurs, et encore moins, évidemment, de ce que peut bien être la ligne éditoriale de la maison qui les emploie. J’achève cette diatribe (je n’avais nullement l’intention de me laisser ainsi emporter) pour la relativiser, au moins pour ce qui est de l’appartenance des incompétents salonnards à la seule gent féminine : sur le stand d’Actes Sud, trois messieurs, âgés d’entre vingt-cinq et quarante-cinq ans, n’avaient pas la moindre idée de Jamal Mahjoub, de son éventuelle venue au Salon, ni de son dernier livre (qui vient de paraître), ni de la localisation éventuelle de ses ouvrages sur le stand (pourtant, ils étaient tous fort bien placés, sur les tables).

 

J’en reviens au CIPM ; je ne vous invite pas à consulter leur site Web, qui est totalement ridicule et donne une mauvaise idée de leurs publications, mais cet éditeur associatif publie de nombreuses œuvres expérimentales d’un très grand intérêt. Les plaquettes et les recueils sont bien faits, agréablement composés, et (cela mérite d’être signalé) c’est l’un des rares stands où l’on vous fait un prix d’ami, avec une petite réduction et un opuscule offert en sus. Je n’attends pas des éditeurs qu’ils « cassent » le prix de leurs ouvrages, d’autant que le Salon représente des frais importants pour les éditeurs – mais enfin, ceux qui le font n’en sont que plus louables !

 

J’ai acheté plusieurs livres, dont le très déroutant et fascinant Cassiopée Peca de Ryoko Sekiguchi, version française publiée en 2001 d’un poème très visuel et labyrinthique dont la version japonaise date de 1994. Je n’y ai peu près rien compris, mais la structure est très inspirante, sans compter que plusieurs des textes sont, tout de même, très émouvants.

Quand j’écris que je n’ai rien compris, c’est que l’énigme, comme elle dit, semble reposer sur un jeu de syllabes et d’interversions autour des noms de Cassiopée et d’Okapi. En français, si l’on soustrait les sons composant le nom Okapi du nom Cassiopée, il reste sait ou c’est (ou est-ce (ou la lettre S)). De même, l’énigmatique Peca semble avoir été arraché au nom de Cassiopée, pour laisser…quoi ? sio ? oise ? sois ? soi ? Enfin, ce n’est pas le seul intérêt, heureusement, de cet énigmatique itinéraire dans une constellation de phrases qui, pour emprunter sa métaphore typographique à l’univers mallarméen, a dépassé l’idée même d’une orientation du poème au profit d’une totale déroute du lecteur, peut-être plus proche d’une « parole en archipel » ou d’une forme très poussée d’origami textuel. (Je sais ce que la référence à l'origami peut avoir de clichéeuse, mais elle est loin d'être impertinente, ici, aussi la risqué-je.)

 

Tiens ! On s’y perd, au Salon du Livre. Il faudrait suggérer à un plasticien ami de Ryoko Sekiguchi de proposer l'an prochain une architecture des stands franchement bordélique, histoire que même le plan et l’index des éditeurs ne servent à rien, que les pages minables du programme en papier journal périssent définitivement délaissées dans une poche intérieure de veste. Nous serons bien obligés, tous, de déambuler à l’aveuglette.

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samedi, 18 mars 2006

Rock attitude : tentative de définition

La rock attitude semble inclure le forfait "pollution de site sans même faire semblant de lire ce qui s'y écrit", "promotion agressive" et "fautes de français à tous les mots".

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