samedi, 12 janvier 2013
Les armoires griffées
J'approche de ce qui n'est rien
En me terrant au fond du gouffre
Huées des fous et des vauriens
Dans la foule vapeurs de soufre
Et plus proche de moi n'est rien
J'ai oublié le nom du nain
Et la mémoire enfin m'en griffe
Pas de coiffe ni de hénin
La main du guitariste riffe
À ne rien prendre oubli du nain
Et donc au fond de ma mémoire
Pour avoir péri en vaurien
Pour avoir vomi le grimoire
Pour être proche de plus rien
Le glas envahit les armoires
22:22 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 01 novembre 2011
Droit de cité
Sans le démon qui me taraude
Et m’incite à lever l’auvent,
Il y aurait quelque maraude
A prêcher plus près du couvent
Mais tout de même, une voilée
Ça ne s’enlève pas pour rien
– Même pour prendre une volée –
De bois vert si l’on est chrétien
Vos virgules qui dénaturent
Un soupçon de lubricité,
Je veux qu’un cloître les emmure
Sans qu’un point ait droit de cité
18:11 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 30 octobre 2011
Sofitel
Terminé dans dieu sait quels affres
Et majesté pleurant d’office
Un film, de popcorn on se bâfre,
Ni Dominique ni Nafiss’
Strophe audacieuse pathétique
Et maigre détroit du Bosphore,
Dans un sofitel hérétique
Un présidentiable phosphore
Ce n’est pas du jeu, à la fin
– Le film à peine se termine –
Et moi je lave le couffin
Qui sent (pas doucement) l’urine
10:30 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 26 octobre 2011
Médisance
Je ne sais de ce paltoquet
Ni le nom ni le phénomène
Et son langage bilboquet
Où rien ne va à la romaine
Est un tant soit petit coquet
– Que sais-je de ce paltoquet ?
Où sont passés les territoires
Et où aussi les échiquiers ?
Dans les marchés et dans les foires,
A Croisset comme à Villequier,
On s’en gargarise la poire :
Où sont passés les échiquiers ?
Donc, si je vous ai bien compris,
Rien ne sert de courir la montre,
Et, pauvre benêt malappris,
Votre gosier de haute-contre
A peu de force et peu de prix
Donc, si je vous ai bien compris.
19:59 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 25 octobre 2011
Asie
Vous ne mourrez pas de sitôt
Je vous remercie de l’aubaine
Non, jamais visiter Cîteaux
Au hêtre je suis comme faîne
Un roi paresseux nous envie
Je vous remercie du conseil
Non, jamais, jamais de la vie
Voir Fontevraud sous le soleil
Vous ne courrez jamais deux lièvres
Je vous remercie d’une langue
A la fois vifs, au froid des lèvres
A manqué l’écorce et la gangue
10:25 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 22 octobre 2011
Elle me dit (clip officiel)
Les couleurs pastels d’un clip
De Mika heurtent mes mirettes
Et de violet parme le slip
Deviendrait jaune pâquerette
Ce n’est pas si psychédélique
Et on perdrait bien vainement
Son temps à trier la colique
Au point de croix soudainement
De sorte qu’à peine entendu
L’air se fixe synesthésiste
Ce qui se perd n’a pas rendu
Vos mirettes moins fantaisistes
18:22 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 13 octobre 2007
Aux encoignures revirgore
Ces mêmes terribles tremblements
toujours volant
dans les ténèbres
toujours réfugiés
aux encoignures
D’être pris au filet des Judas
serait, aux dents,
à susciter sussurations
donne la nausée,
revigore.
07:30 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : Poésie, écriture
mardi, 21 août 2007
Shampooing
À cette pâleur qui perdure
En un jour terriblement froid
Dont on ne perçoit la bordure
Hâve bien plus qu’on ne le croit
Je devine l’aube d’été
Qui dans les replis se dessine
À l’éclat d’un soleil fêté
En un bouquet comme fascine.
[14 juillet]
14:25 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie
mercredi, 20 juin 2007
Fausse commune
Ces piétons ont le temps pour eux
Passent dans le ciel les nuages
Roses, laiteux, orangés, bleus
Ou détachés du long sillage :
Ces piétons ont le temps pour eux.
Passent dans le ciel les nuages
En ce petit matin d'été
Qui dédore les esclavages :
L'attente du vent arrêté
Freine dans le vent les nuages.
En ce petit matin d'été
Rêvant de toi à la fenêtre
Le cycliste que j'ai guetté
J'ai vu traîner sa peine d'être
En ce petit matin d'été
Rêvant de toi à la fenêtre
J'entends les merles voltiger
De leurs trilles traînant leurs guêtres
À ne rien pouvoir exiger
Rêvant de toi à la fenêtre
J'entends les merles voltiger
Ces piétons ont le temps pour eux
Le lait au bol va se figer
Le sablier devient poreux
.......
Ces piétons ont le temps pour eux.
06:16 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie
dimanche, 03 juin 2007
Un cri dans la nuit
Un cri dans la nuit.
Un cri dans la nuit qui
ne déchire rien, pas
même la page où j'écris
Il est midi, ou à peine plus :
ce n'est pas la nuit
ce gouffre à froussards entre
stupre et hurlements.
Un cri dans la nuit : dans mon antre
aux pierreries
et même aux pierres
on ne demande rien.
(Peut-être la main de la nixe,
qu'elle vous tend,
mine de rien. (À peine
un filet de voix.))
13:07 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie
lundi, 28 mai 2007
Bal des ardents
Emmenez au bal des ardents
Cette fière amazone qui
Dansait le branle au trot requis
À en braver tous les croquis
Menez-la au bal des ardents
Dans cette folle sarabande
Au bal frivole dont le feu
Pousse au plus tendre des aveux
Moines hâves, seigneurs grincheux
Que les filets encor se tendent
Dans cette folle sarabande
Que du silex blanc de vos dents
Vous me souriez j’en suis aise
Et m’enfonçant dans la fournaise
Ça fond tels des barreaux de chaise
Oui j’emmène au bal des ardents
Le soleil silex de vos dents
Mômeries du bal des ardents
Les moines du péché se gardent
Les dames de leurs yeux me dardent
Et nos ribambelles se fardent
Du soleil violent de vos dents
Menez-moi au bal des ardents !
14:50 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : Poésie
jeudi, 17 mai 2007
Maraude
Dans le miroir où tout s'effondre
Où tu te regardes pleurer
Le fleuve est noir l'orage gronde
Et ton monde se perd dans l'onde
Yeux ô renards désemparés
Dans le miroir où tout s'effondre
Le fleuve est glauque l'heure tourne
À ces instants chatironnés
Recuits à l'encre qui n'entoure
Au grand jamais rose ni foudre
Même tes pleurs sont erronés
L'heure à l'horloge glauque tourne
23:55 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie
lundi, 14 mai 2007
Pleins et déliés
C'était au matin de sa vie
De ce seul doigt que je désigne
Pleins et déliés de l'infamie
Un soubresaut d'aile de cygne
De ce seul souvenir diffus
Son avenir comme les algues
Englué empêtré confus
Le trot des chevaux de Camargue
C'était sans joie et sans envie
D'un soubresaut d'aile de cygne
Se vêtir de feuilles de vigne
C'était au mitan de sa vie
07:25 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie
mercredi, 10 janvier 2007
Danse nuptiale
Dans le jardin comme au printemps
Merle et merlette se pourchassent
Pas de côté et coeur battant
Je vois le monde à mes paupières
Dans le jardin comme un printemps
Merle et merlette se pourchassent
Et s'offrent larves et lombrics
Vent de côté soleil de face
Dans un nuage de poussière
Merlette et merle se pourchassent
Dansons autour des agarics
09:10 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie, Ligérienne
mercredi, 22 novembre 2006
Ambre de l'aube
Odelette composée sur demande.
Comme un cerisier de novembre
Je sens de moi tomber les feuilles
L'air du temps d'automne je cueille
Et sens de moi s'envoler l'ambre
Comme un cerisier de novembre
Feuilles jaunes rousses brunies
Vous allez, piétinées sans fard,
Brunes, me donner le cafard
Mes lourdes pensées désunies
Comme d'autres feuilles jaunies
Que je gardais dans mes tiroirs
Avant qu'un soleil couleur d'ambre
Vienne réchauffer ce novembre
À ne plus ternir les miroirs
Que je cachais dans mes tiroirs
09:40 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie
lundi, 09 octobre 2006
Ombre porteuse
Ton ombre
où ton nom s'efface
aux yeux noirs de la solitude
s'étend recouvrant les lettres
et le nez en l'air
une gamine parle aux nuages
devant le Helder
Au gré s'élève sa prière
De ton ombre peu familière.
17:09 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie
samedi, 30 septembre 2006
Ode aux naïades
Jeudi matin.
Vous avez pour vous le solfège
Je n'ai que mes yeux pour pleurer
Nous nous perdons sur ce manège
Vous apprivoisez le solfège
Apprenant ce que vous serez
Je m'endormais dans l'herbe épaisse
Notre orchestre était au complet
Comme vous brisiez vos promesses
Sous l'orme dans la foule en liesse
Vous ferez donc comme il vous plaît
Le temps futur n'est pas de mise
Tous mes rabats amidonnés
Les bras en croix dans la Tamise
Je suis près de la mer promise
Un fou feint de s'en étonner
14:00 Publié dans Diableries manuelles, Fil bleu : Tridents & autres textes brefs, Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Poésie, Ligérienne
mardi, 19 septembre 2006
Ode au rosalbin
J'aime, ô combien !
Avec sa roseur colombine -
Le cacatoès rosalbin
Comme roulé dans la farine.
Roses serins,
Vous cacatoès rosalbins,
Yeux passés à l'utra-marine,
Gesticulant comme Lubin
À faire pâlir Ororin -
Je vous aime, sachez combien !
05:15 Publié dans Diableries manuelles, Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie
lundi, 18 septembre 2006
Macavouane
Voyez cet ara macavouane
"Peu estimé du public",
Mais pas bête à bouffer l'avoine
Auf einem Augenblick ;
Moins aimé que le calao
Qui tressaute sur sa branche
Et dont le plumage mao
Noircit d'encre notre dimanche.
16:29 Publié dans Diableries manuelles, Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (1)
vendredi, 15 septembre 2006
Goujat !
Pourquoi avoir l'air si chagrine ?
Seraient-ce mes propos fâcheux
Sur votre teint de margarine ?
--- Mais, voyons, ce n'était qu'un jeu.
Pourquoi cette mine maussade ?
Serait-ce ma proposition
Digne (un peu) du marquis de Sade
Pour arranger la position ?
Pourquoi toujours cette grimace,
Cette moue comme de dégoût ?
Votre lèvre est une limace,
Mais puis-je lui trouver bon goût ?
17:31 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 07 septembre 2006
Sotanaht
Au vieux troquet où je ne vais
Jamais sans me prendre une cuite,
On sert de la soupe aux navets
Avec un excellent civet :
Pas une goutte d'eau bénite !
Au vieux troquet où, quand je dors,
Dansent les lunes de mon rêve,
On sert de la quiche aux remords
Avec de la liqueur de sève :
Sait-on jamais ce qui nous crève ?
15:21 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 18 juillet 2006
Galerie Nationale
Si vous posez, d'un doigt songeur,
Votre regard sur la verrière,
Un garçonnet face aux immeubles
Encadrera votre semaine.
07:55 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Ligérienne
mercredi, 05 juillet 2006
Huitain retrouvé sur une feuille volante, et qui doit dater de treize ou quatorze mois environ
Il devient difficile aux mornes de mourir
Et le monde s'épanche au bord des embrasures
Un brasier, un charnier qui peint notre aventure
Et où l'horizon sale est pressé de courir
Un teint qui se dérobe, une gravitation
Autour de l'harmonie céleste des nuages,
Une hémorragie qui s'enténèbre à ces pages,
Dans l'oeil échaudé c'est comme une irritation.
12:25 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (1)
vendredi, 30 juin 2006
À une princesse de conte
Votre tablette est de guingois
Allez au bal des coccinelles
Vous êtes la biche aux abois
Qui guette la marée au Gois
Avec d'étranges sentinelles
Le jardin n'est pas de plain-pied
Son herbe fait des rondes-bosses
Le tabouret est un trépied
D'où je pourrais vous épier
Princesse dans votre carrosse
Dans la haie se meurt une ronce
Allez au ballet des phalènes
D'un vigoureux coup de semonce
Vous redevenez pierre ponce
Auprès du fleuve qui se traîne
Et n'est magique pas une once
08:17 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (0)