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mardi, 28 février 2006

Latte de banc graffitée

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    Sur le fond de verdure de la butte, je lisais tranquillement à la source des racines, songeant au long fouaillement des taupes, à l'alanguissement merveilleux des lombrics qui sont autant de tortillards échappés d'une rue en pente, et où se voient les costumes annelés de passagers en partance pour un morne bureau, lorsque je vis, presque stupéfait, l'éclat céruléen d'un bandeau net, qui abrite trois hiéroglyphes mystérieux, lesquels sont eux-mêmes accompagnés de fioritures et de brimborions déposés,

comme un pigeon travaille pour la postérité. 

(Cette parenthèse finale compte comme une soustraction.)

19:19 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (1)

Caniches du stade

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Place des Vignaux, Bagnères-de-Bigorre.

15:50 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (0)

Payolle, 24 février

    Un quadragénaire barbu, essoufflé à force de courir, et qui est responsable d’un groupe d’enfants qu’il initie à l’art subtil des chiens de traîneau, nous lance :

« Ils vont me crever, ces gosses ! Ils courent comme des rats empoisonnés ! C’est les premiers que j’ai comme ça : d’habitude, ils bougent pas… »

Voilà une comparaison inédite… ?

14:45 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

Roumanie

    Bienvenue au lecteur roumain, ou à la lectrice roumaine, qui vient de passer par ces pages. Cela m'émeut toujours beaucoup, quand je prends ainsi conscience de l'ouverture de la grande Toile mondiale.

13:40 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

Russes, Arabes, Amérindiens

    C’est l’autre nom de l’autre, et c’est le Bourguignon. Une lèvre carmin chante de toutes ses dents.

“Il étudiait cette rigidité particulière au tissu des gens qui vivent en plein air, habitués aux intempéries de l'atmosphère, à supporter les excès du froid et du chaud, à tout souffrir enfin, qui font de leur peau des cuirs presque tannés, et de leurs nerfs un appareil contre la douleur physique, aussi puissant que celui des Arabes ou des Russes.
« Voilà les Peaux-Rouges de Cooper, se dit-il, il n'y a pas besoin d'aller en Amérique pour observer des Sauvages. » ” (Les Paysans, I, II)



Dans ce roman, d’ailleurs, le terme péjoratif dont les paysans affublent les Parisiens n’est autre qu’Arminac (souvenir des guerres médiévales opposant les Bourguignons aux Armagnacs !).

11:25 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0)

Haut délit

    Le haut mal qui gagne les rires fendus, transitoires, d’une assemblée déloyale – il ne nous en faut pas plus, à nous, les vents glaciaux, pour cingler joues, fronts et mains, malgré les écharpes, les cache-col et les gants de laine ou de cuir. Âpres et vifs, nous faisons pousser des roseurs verdâtres sur vos visages, que le froid délabre.

10:00 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (1)

B

    Je bats le pavé ; un passant qui lit un fort volume toussote près de moi ; la ceinture de mon imperméable se décroche de ses guides.

(Où je me rêve en vagabond, ce que je ne suis pas.)

07:29 Publié dans Arbre à came | Lien permanent | Commentaires (2)

lundi, 27 février 2006

A

    Je ne dors pas ; à pas comptés, l'heure tourne ; de la fine mine d'un crayon Conté, je trace en gras sur la feuille élimée, au hasard des rencontres.

(Où je me rêve en insomniaque, ce que je ne suis pas.)

18:00 Publié dans Arbre à came | Lien permanent | Commentaires (0)

1

    Vous qui seule dormez, rue

de la Scellerie,

mes pas vous détachent

 

de ce sommeil minuté

à minuit pile ou passé

 

16:00 Publié dans Tankas de Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)

Tintin à Bu-le-Ment

    Est-ce le nom d’un album méconnu de Hergé, dont l’on imagine déjà comment les fanatiques se l’arracheraient, poule aux œufs d’or d’un éditeur en perdition ? Ou le calembour malingre, famélique, risible, d’un auteur en mal de titre, et qui voudrait préciser que le substantif tintinnabulation, employé précédemment par lui, semble être un néologisme ? Le Robert culturel donne tintinnabulement, avec une citation de Genevoix.

Puis-je arguer, toutefois, de l’excellence de ce mot en anglais, qui fut immortalisé dans un poème de Poe, The Bells ? C’est aussi, en ce sens, une forme mélodique à pärt entière, dont se réclame le génial Arvo.

Edgar aussi connaît ses émules.

15:15 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (0)

Widerstehe doch der Sünde

    « Je battais les taillis et les prés gorgés d’eau. »

La superbe cantate BWV 54 exsude l’inquiétude sereine d’une voix en proie au pêché, d’un corps tenté, d’une tintinnabulation fébrile, de fibrilles qui vont s’élargissant, dans la dignité et l’ampleur d’un appel à se maîtriser, à se respecter, à se fortifier, quasiment à se barricader contre le Mal ; la seconde aria, qui clôt cette brève cantate, témoigne d’une joie grandissante, car les semis prennent forme, le Diable (nommé) s’enfuit déjà – le ciel et ses taillis nous appartiennent en propre.

« Une éparse joie baigne la terre, et que la terre exsude à l’appel du soleil. »

13:10 Publié dans Droit de cité, MUS | Lien permanent | Commentaires (0)

Froidures et coulures

    Ce matin, les températures glaciales s’accompagnaient d’un radieux soleil, d’où une impression de chaleur, presque, par contraste avec l’air d’hier tantôt, censément plus doux, mais brisé par les rafales d’une bise hivernale qui nous rendit presque heureux de trouver refuge dans le Château de Tours, où sévissait, pour le dernier jour, l’installation colorée et vaine du fumiste imposteur, Daniel Buren – surtout ce deuxième étage aux tons d’un rouge flamboyant, où l’œil se perd et s’échauffe le sang.

11:46 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (0)

Arpions du jeu d’échecs

    Ford Madox Ford : to render, not to tell.

« De toutes ces figures, la plus originale, vous le pressentez, était Mme Soudry, dont le personnage, pour être bien rendu, exige toutes les minuties du pinceau. » (Les Paysans, II, I)

Je ne peins pas l’être.
Même au pied de la lettre.
Autant dire que ces histoires de plume, de pinceau, occupent pas mal de place sur l’écran.

11:15 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0)

Lac gelé de Payolle

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07:40 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 26 février 2006

Platitude et fatuité d'auteur

    D'aucuns me font, à juste titre, remarquer que je suis avare de réponses aux commentaires si gentiment (et, souvent, si talentueusement) laissés par mes lecteurs. J'ai pour seule excuse d'avoir été absent, condamné au bas débit, et d'avoir programmé la plupart de mes notes à l'avance, ou de les avoir publiées en vitesse, prenant le temps de lire les commentaires mais n'ayant pas la possibilité d'y répondre. Je compte écrire une note de réponse aux commentaires de ces deux dernières semaines, qui risque d'être curieuse.

21:32 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (1)

À la manière de l’Etoilé

    Lors de la quinzaine où vous fûtes absent, la demeure tomba dans le silence froid (9°). Vous revenez, plus pétri de doutes quant au sens de votre existence qu’au moment de partir, et pourtant, quoique accablé sous les tâches et travaux divers que vous devez accomplir, quoique vous ayez aussi décidé de ne pas laisser s’enfler ni s’enflammer ce carnet, afin de vous laisser la vie sauve et de rester cantonné, confiné dans ce confort monotone loin de l’écriture mensongère et songeuse, vous rêvez d’écrire, comme naguère, douze notes par jour, dont celle-ci, qui serait publiée dans la foulée, au beau milieu de la fournée. Ce beau mot de fournée d’ailleurs sied à votre emportement, à cet embrasement dès l’aube, car vous vous êtes levé, ce dimanche, comme les boulangers, pour mettre en route le four, pétrir la pâte, que sais-je encore de ce métier qui a quasiment disparu sous sa forme ancienne ?


Vous rêvez donc de coups d’éclat, de notules jetées tels des éclats de silex, et pourtant votre vie n’a pas retrouvé plus calme cours, n’était-ce qu’un très bref séjour dans une ville de moyenne montagne a pu vous permettre d’engranger quelques images qui pourraient, sinon racheter, du moins combler votre silence. Mais vos lecteurs, déçus, resteront prudemment muets, lassés de ce vouvoiement.

19:25 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (2)

Autoportrait

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Payolle, 24 février 2006.

16:35 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (1)

Quelque chose de louche

    Quelque chose de louche envahit le paysage, vue du jardin où je me repose les yeux, en attendant mieux.

« Malgré sa figure ronde, plate, assez gracieuse au premier aspect, ce drôle offrait je ne sais quoi de sinistre. Il était bigle, c'est-à-dire qu'un de ses yeux ne suivait pas les mouvements de l'autre ; il ne louchait pas, mais ses yeux n'étaient pas toujours ensemble, pour emprunter à la peinture un de ses termes. » (Les Paysans. I, XI)

Que bigleux, binoclard, pourvu de verres, je sois devenu à vingt-trois ans ne change rien au présent calcul (I’m dressed up to the nines).

15:10 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (1)

Dimanche, huit heures

    Deux heures que je suis levé. Je n'ai encore rien "fait de ma journée", selon l'affreuse expression consacrée, si hostile aux oisifs, que m'impose la pensée de ces dizaines de tâches, menues ou massives, qu'il me faut accomplir au cours des trois prochains jours. Le carton du verre à recycler déborde (bouteilles, pots de yahourt, crèmes, conserves, fioles).

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11:48 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (4)

En jambes

    Je viens d’écrire un sonnet en prose, dans le salon de la maison retrouvée, refroidie et que la chaleur peine à regagner ; je retrouve mes pénates, réveillé depuis six heures par un bruit métallique et sourd resté inexpliqué. Je pianote avec rien dans le ventre, et, aux neurones, comme toujours, des chimères sans espoir. Il reste à peupler de maillots et de jambes (pour ne pas dire jambages) cette dernière phrase semblable au sport de tête.

09:50 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (2)

Soif

    Le mal s'enfuit, mais dans mes yeux aussi glissent des estuaires. Je ne t'ai pas connue, violente averse de printemps sous le ciel corse, et pourtant je désirais ces rivières, entre autres.

Le nuage et l'arbre font désormais cause commune ; le ciel vire au grisâtre, et voici l'aubade que tu exigeais hier ; le printemps devenu automne, je me défais des oripeaux de la colère.

Peste soit de vos tintamarres, orages de sang, fleuves de fiel, malheurs qui nous cueillent sens dessus dessous ! L'avalanche a guidé notre abandon d'amertume.

J'entrevois, la colère passée, les brouillards de cette charade, et ce fantôme dépecé qu'on nomme amour. Loin de l'estuaire, mon désir d'eau aussi s'étiole.

06:47 Publié dans Sonnets de février et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 25 février 2006

Témoins d'autrefois

medium_hpim0873.jpgLes arbres, témoins d'autrefois,

Lui font de leurs cheveux de bois

Le soleil et l'ombre à la fois.

 

 

 

 

 

 

[Dans le parc du château de Chenonceau. Droits réservés.]

15:55 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (4)

Bizarre barbagrisca

    Votre âme est un paysage grisé.

« Je me souviens d’un bizarre barbagrisca, dont il ne restait plus qu’une bouteille, de sorte que je ne pus savoir si le goût saugrenu qu’il avait se serait retrouvé dans les autres. » (A.G. Im., p. 161)

J’y promène mes pas, de senteur en voltige.

11:30 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (1)

vendredi, 24 février 2006

Allégorie de stalle

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16:45 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (2)

Qu’illimitait

    Oui, avec le nez, je vois le bocage, les prés devant mes yeux sentis.

« Il me semblait, ainsi, que ma vue ne fût plus seule à m’enseigner le paysage, mais que je le sentisse encore par une sorte d’attouchement qu’illimitait cette bizarre sympathie. » (A.G. Im., p. 135)

Non ; j’entends le frisson des vols d’alouette en points-virgule.

11:25 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 23 février 2006

Ange de stalle

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16:40 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (0)

Fausse couche

    Route barrée, avec feux alternés.

« Le terrain cédait brusquement sous mon pas ; devant moi n’était plus qu’un trou vide où je trébuchais tout entier. » (A.G. Im., p. 129)

La taupe est un marteau hydraulique qui fait pénétrer une tringle sous terre.

11:25 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (1)

mercredi, 22 février 2006

Ménalque

    Ce que la vie inédite réfute, je croirais pouvoir m’en passer.

« Je ne veux pas me souvenir, répondit-il. Je croirais, ce faisant, empêcher d’arriver l’avenir et faire empiéter le passé. C’est du parfait oubli d’hier que je crée la nouvelleté de chaque heure. » (A.G. Im., pp. 125-6)

Ce que le tourbillon des heures fait s’envoler, c’est ma vie pierreuse (où s’entend l’hier heureux).

17:45 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 21 février 2006

Palimpseste de soi

    Voyez-moi ce visage où virent les ridules !

« Et je me comparais aux palimpsestes ; je goûtais la joie du savant, qui, sous les écritures plus récentes, découvre, sur un même papier, un texte très ancien infiniment plus précieux. Quel était-il, ce texte occulté ? Pour le lire, ne fallait-il pas tout d’abord effacer les textes récents ? » (A.G. Im., p. 61)

Ouvrez-moi cette peau qui pleure de sueur !

18:35 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (6)

Bocage

    Je commence la lecture des Paysans de Balzac.

« Sa sentencieuse prud’homie, ses continuels discours, l’évidente satisfaction de lui-même, la montre qu’il faisait de son honnêteté, au bout de peu de temps m’exaspérèrent. » (A.G. Im., p. 85)

Quel début étonnant : la lettre et la loutre. Quel début étonnant !

14:40 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0)

El Jem

    Un bref roman qui donne à lire et à voir tant de lieux, de sites que l’on connaît, et surtout le paysage de son âme propre, si différent sous les coups singuliers donnés par l’écrivain :

« L’amphithéâtre, en quelques instants parcouru, me déçut ; même, il me parut laid, sous ce ciel terne. Peut-être ma fatigue aidait-elle, augmentait-elle mon ennui. » (A.G. Im., p. 24)

Un jour d’août 2000, accablés par la chaleur, nous fûmes aussi déçus par l’amphithéâtre, et surtout par le morne assemblage de cahutes alentour, qui voulait faire bourgade. Malgré la fièvre qui me tenaillait quelques jours plus tard, et malgré le long trajet à pied sous un cagnard d’anthologie, le site de Tuburbo Magnus, lui, m’enchanta.

10:34 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (1)

dimanche, 19 février 2006

Les fraises sauvages

    Comme, dans un pantalon de velours vert tout neuf, assis dans le salon de la maison chalossaise, je regardais Les Fraises sauvages, jamais vu, je rêvai à ce beau prénom d’Evald, que je voudrais avoir porté, et, non sans repenser à cette Lucrèce de Ponsart (où la dénicher ?), je savourai la première heure de sérénité depuis bien longtemps.

09:25 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (1)

samedi, 18 février 2006

Survivance

    Vendredi 17.

    Cinq jours sans pouvoir me relier à la Toile. Grippe, entourage malade, gros problèmes de travail, moral personnel guère mieux. Peu de place, dans ma vie perdue, pour ces carnets. Je reviendrai dans quelques jours, quand l'espace reverdira.

    Difficile de réussir à survivre dans ces lieux virtuels.

14:25 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (2)

vendredi, 17 février 2006

Chenille sur feuille sur... ?

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Veigné, juillet 2005.

22:20 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (3)

jeudi, 16 février 2006

La Bourdaisière

[12.02. 22:00]

    Je veux (avant de m’endormir, à présent que la fièvre me délaisse (mais là (lasse) est la fatigue)) écrire quelques miniatures afin de peupler un peu le vide que laissera, dans ces pages, une quinzaine d’éloignement sans haut débit (comme je l’ai déjà écrit), et je tombe, par un simple jeu de liens et d’emboîtements infinis, sur le site dont Jean-Claude Bourdais vient de cesser la publication et qui est une mine. Du coup, je n’écris pas.

12:15 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (1)

mercredi, 15 février 2006

La Rouille et le vert

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17:20 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (2)

Sous l’égide de Hégésippe

    Un « arboriculteur biologiste » nommé Antoine Moreau, producteur à Vallères, dans l’Indre-et-Loire, et qui fait un jus de pommes à se pâmer – je songe à lui, quand l’index gluant d’une goutte sournoise et sourdement oubliée, je laisse une trace collante sur le pavé tactile de mon laptop. J’espère, mais pas trop. Vite, allons à la pêche au cachalot.

08:05 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (1)

mardi, 14 février 2006

Alfred : Kubin :: Aus : meinem : Leben

    La brève autobiographie du génial dessinateur et graveur Alfred Kubin, lue l’autre jour – avant d’être malade – d’un trait, en moins de deux heures, dans mon lit, se signale surtout par son absence totale, malgré les scrutations, de coquetteries et de fioritures. Les chapitres se sont ajoutés au fil du temps, par la sédimentation des envies d’écrire ou de s’expliquer sur son œuvre, qui saisissaient l’artiste. Lecture recommandée à tous les amoureux d’art, d’autobiographie, et de Kubin bien entendu (encore que, par ce désir complet et fondamentalement réussi de rabaissement, le mythe n’en sort en rien grandi) – le sixième et dernier chapitre, par exemple, offre, en creux, l’un des plus beaux textes sur ce que put être l’expérience intime du quotidien dans l’Autriche pendant la seconde guerre mondiale.

Comment, pourtant, ne ferais-je pas remarquer que presque tous les dessins et crayonnés reproduits dans l’édition française sont décevants, presque ternes, en regard des extraordinaires hallucinations des années 1901-1905, qu’il ne va pas jusqu’à renier dans le second chapitre… mais enfin, presque ? Il reste à trouver plus de sources sur l’artiste afin d’affiner mon idée : Kubin, qui n’est connu, de nos jours, que pour ses œuvres de jeunesse, est-il incompris (de moi y compris) ?



Edition française : Ma vie. Allia, 2000.

14:55 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (2)

Epreuves

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    De Saché, le 14 août 1856.

 

         Très honoré Honoré,

quoique vous sachant mort depuis quelque temps déjà, je voulais vous assurer de mon entière admiration pour ces admirables paraphes et ces épreuves corrigées en toutes lignes, surcharges et décharges, croupières et pousse-rapières.

Salutations distinguées,

Isidore Ducasse

 

 

10:55 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (1)

lundi, 13 février 2006

Haut débit

    Privé pendant quelques jours du haut débit, vais-je devoir endurer ce silence qui me ronge – et d’ailleurs, je ne me suis jamais vraiment tu ? À corps perdu dans l’écriture, ce qui signifie perdre tout le reste, ou beaucoup du reste. Je ne crains même pas de laisser cette phrase médiane, qui fait pourtant mieux que friser le ridicule.

18:00 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

12 février

    À la veille de l’anniversaire de mon père (qui aura soixante et un ans), à la veille d’un voyage en voiture, dans un lit solitaire et sali par les suées fiévreuses, je me remets à songer, avec la frénésie dénuée de fièvre des écrivains ridicules et des amoureux transis, à tout ce que je pourrai écrire dans mes carnets.

11:55 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (1)

Vizir de Neuilly

    C'est un rien puéril, mais cela me fait quand même plaisir d'apporter ma contribution à une entreprise de bombardement googlien. Sinon, j'aime bien Nicolas Sarkozy, hein...

10:25 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (2)

Pour cela, préfère l'impair

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Moulage de la main de Balzac.

07:51 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 12 février 2006

Nulla in mundo pax sincera

    Longtemps, je n'ai guère aimé la musique de Vivaldi.

Quel soupçon, quelle réticence - quel adolescent et imbécile préjugé me retenait ? Lorsque je découvris l'oratorio Juditha triumphans, il y a deux ou trois ans, je fus subjugué. Depuis, c'est comme si un empire, une caverne pleine d'ors sonores, un ciel qui était déjà là mais que je ne savais entendre s'était révélé à moi.

Ces temps-ci, je fais mes délices des concertos pour flûte à bec, avec Laszlo Kecskemeti, mais aussi du coffret Erato de musique sacrée par l'Ensemble Vocal de Lausanne et l'Orchestre de Chambre de Lausanne sous la direction de Michel Corboz. Entre autres splendeurs, les quatre partitions qui composent le motet (non numéroté en RV) Nulla in mundo pax sincera figurent au sommet, telles, aux touffeurs de l'été, les neiges éternelles au sommet d'un pic parfaitement pyramidal.

Trop parcouru de bouffées fiévreuses pour en écrire davantage, je me laisse aller, languissamment, à écouter le chant si pur des cimes.

10:20 Publié dans MUS | Lien permanent | Commentaires (4)

samedi, 11 février 2006

Chaud et froid

    Quant, au quatrième jour de grippe, on se trouve plus mal en point que n'importe lequel des jours précédents, j'ai tendance à penser que ce n'est pas très bon signe, d'autant que la nuit fut peuplée d'atroces cauchemars, puis, en sa seconde moitié, d'hallucinations, de ressassements, de fantasmes, à quoi une torpeur hâve a succédé pour toute la journée. Même pas moyen de lire... c'est tout dire.

18:25 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (3)

vendredi, 10 février 2006

Drogué

    Outre que je me suis traîné à mon travail pour diverses tâches vitement exécutées, et chez le docteur pour avoir un traitement contre cette *** de grippe, le temps passe lentement, douleurs oculaires quasi permanentes : ai-je si bien choisi que cela mes lectures du moment, quelques Microgrammes de Robert Walser, et Mason & Dixon de Thomas Pynchon (là, il faudrait une esperluette d'un autre style, pour respecter les idiosyncrasies typographiques de l'auteur) ? Oui, à n'en pas douter, car je ne peux pas vraiment me passionner (et donc oublier momentanément la fièvre) pour des lectures dites "simples".

C'est la spirale du drogué : j'ai besoin de doses de plus en plus fortes.

17:35 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (1)

jeudi, 09 février 2006

Endécasyllabe statuaire

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Balzac par Rodin, au château de Saché

19:27 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (6)

Grippé

    Il semblerait bien que la malédiction des diaristes s'abatte sur moi, car, après une semaine de découragement, je n'ai plus guère d'idées. Elles vont revenir, je pense, mais, par ailleurs, je suis grippé, et me suis rarement senti aussi fatigué.

Décourageant début de ces pages grisâtres.

Merci, dans tous les cas, à mes lecteurs de leur retour fidèle et quasi immédiat !

10:36 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (8)

mercredi, 08 février 2006

Biquotidien

     Le directeur d'une entreprise de télévision numérique me propose un abonnement à "leur nouveau quinzomadaire".

Les bimensuels, cela ne doit plus exister.

14:30 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (3)

Nulla dies sine linea

     C'était ma devise auparavant. Seule l'écriture quotidienne (et même pluriquotidienne) pour mon petit public de fidèles lecteurs réussissait à stimuler la plume (le clavier).

M'étant trop exposé, parviendrai-je à quelque chose dans ce nouveau carnet ?

10:30 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (13)