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jeudi, 11 mai 2006

"Le plaisir primitif de la cueillette"

    Sur le chemin de l'école, au retour, mon fils a cueilli un bouquet composé de quatre marguerites, puis a ramassé quatre samares. S'en est suivie une conversation philologique de très haut vol sur le genre du mot samare. (Vérification faite, samare est bien féminin, comme je le soutenais. En revanche, le Robert culturel cite les samares "de l'orme et du frêne", alors que, dans mon esprit, ce fruit était associé à l'érable.)

On n'a pas fini d'entendre parler de l'herbier commencé en avril. Feuilles et fleurs sèchent.

17:55 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (2)

Inini

    Il y a trois jours, après avoir évoqué assez longuement Tristes Tropiques (la chanson de Gérard Manset) à la demande d'une lectrice, qui n'a d'ailleurs pas reparu, j'avais commencé l'écriture d'une autre note, interrompue après la première phrase. Je livre, sans plus attendre et à la lecture d'un nouveau commentaire, cette première phrase isolée :

Revivre est, de Manset, l’un des albums que j’aime le moins. Pourtant, il s’y trouve deux de ses plus belles chansons, Le Chant du cygne et Territoire de l’Inini, que j’évoquais à l’instant, mais sans dire que, si je devais partir sur une île déserte avec une seule chanson de Manset, je choisirais peut-être celle-là.

 

Je précise, par ailleurs, à l'adresse de M. Morel, que, n'étant nullement un proche de Manset et encore moins au fait de ce qui se passe dans le petit monde de la chanson française, je serai bien en peine de l'informer, comme il l'exige, sur l'éventuel concert de Manset à l'Olympia. (Et même d'autant moins que ce concert me semble, à titre personnel, être la mauvaise idée par excellence, comme je l'ai exprimé clairement dans la note commentée.)

16:05 Publié dans MUS | Lien permanent | Commentaires (0)

Damian Marley, ou l'enfant extraordinaire

    C'était une erreur de m'en prendre aussi vertement, dans une note de mon blog précédent, aux animateurs incultes ou écervelés d'une radio locale. Les animateurs qui ont pignon sur rue et pérorent dans les émissions de certaines stations nationales ne valent guère mieux.

Ainsi, tout à l'heure, sur France Info, une journaliste accueillait, le jour du vingt-cinquième anniversaire de la mort de Bob Marley, un confrère de France Inter, qui s'appelle, je crois, Malik Boulabaï. Celui-ci a assez longuement parlé de Damian Marley, dont je n'avais jamais entendu parler et qui, a-t-il dit, est le dernier enfant de Bob Marley, "aujourd'hui âgé de vingt-trois ans". Que je sache (et sauf cas d'insémination très post mortem) un homme mort depuis vingt-cinq ans ne peut pas avoir un fils de vingt-trois ans. Réussir à affirmer cela sans s'apercevoir que quelque chose cloche, c'est curieux (ou est-ce la marijuana, dont on sait qu'elle ne rend pas tout le monde plus intelligent ? (litote)).

 

(Vérification faite, grâce à Wikipedia, Damian Marley est né le 21 juillet 1978 ; ce n'est même pas le dernier enfant de Bob Marley ; quant à sa mère, Cindy Breakspeare (patronyme que je trouve admirable), elle était Miss Monde 1976. Autant dire que, pour un prétendu "spécialiste du reggae", ce Malik B. a l'air bien flou.)

14:45 Publié dans Narines enfarinées | Lien permanent | Commentaires (4)

XXIX

    Ajouter une demi-syllabe à un tanka ne doit pas être chose facile. Pensait Samuel Barclay Beckett un beau jour de décembre 1934 en contemplant la couverture ternie de l'édition originale de More Pricks than Kicks. D'où me vient ce sentiment de fin du monde ?

Ses yeux tombèrent, au hasard d'un feuillettage, sur cette phrase qu'il avait marquée au crayon, et qui lui sembla ne pas être de lui : "Past the worst of his best, there was nothing so very terrible in that, on the contrary".

Quand mon âge se tiendra au centre de la trente-deuxième année, je recevrai une lettre d'un inconnu érudit, qui m'écrira que le docteur Seamus Freud est mort, lui aussi, à quatre-vingt-trois ans, mais qu'il est né cinquante ans avant moi. Ce sera à n'y rien comprendre, puisque Freud se prénommera encore, que je sache, Sigmund, et qu'il ne sera pas mort.

"The owner was out in the field, scarifying the dry furrows with a fork."

Cap au pire.

13:05 Publié dans Comment je n'ai pas célébré le centenaire de S.B. | Lien permanent | Commentaires (0)

Trouées, 4 : La Roche aux Fées

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    Vous saluerez, de ma part, Gargantua, qui sème ses dents de lait et ses osselets vraiment en tous lieux.

Il y avait un groupe d'illuminés fort bruyants, munis de pendules et discutant des liens entre l'architecture de ce célèbre dolmen à couloir et la constitution du corps double, ou je ne sais quelle autre ânerie. À en croire leur attitude tapageuse et leurs discours approximatifs, spiritualité new age et intelligence ne font pas bon ménage.

12:25 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (2)

Arcanes des neurones

    (La note évaporée, il se remit au clavier.)

    Me croira-t-on si je jure ici que je n'avais pas encore eu vent, quand j'écrivais lundi dernier certaine anecdotique note relative à des bols malouins, de la publication, en mars dernier, dans la collection "Continents noirs" des éditions Gallimard, de l'autobiographie d'une écrivaine rwandaise, Scholastique Mukasonga, dont je découvre même, au fil du Net, qu'elle tient un blog ? Il m'est impossible de lui offrir un bol en hommage, puisque le H manquait.

Je dois avouer (car la honte m'étreint (mais il serait plus honteux encore, car plus malhonnête, de m'autocensurer en corrigeant la note vieille de seulement trois jours)) que, me moquant gentiment de ce prénom, je faisais preuve d'une ignorance crasse, en ne me rappelant pas que, dans de nombreux pays d'Afrique, comme le Rwanda, on trouve ce genre de prénoms français inusités et tombés en désuétude, comme Victurnien, Jean Damascène, Triphine ou Placide. Vieux relent d'ethnocentrisme, sans doute, de ma part...

Il se peut aussi que, me trouvant en Bretagne, j'aie surtout (par une simplification tout aussi stupide, d'ailleurs) lié, dans mon esprit, ce prénom de Scolastique (toujours sans son h, sur le bol) au catholicisme très conservateur dont les Bretons sont, selon certains clichés, les parangons. Je n'avais pas dû, dans mes lectures d'ouvrages (romanesques ou non) relatifs au Rwanda, rencontrer ce prénom. Ceci expliquerait cela... Peut-être aussi n'ai-je noté, on the spot, que les sonorités plutôt rêches de ce prénom... Je ne sais. Ah, les arcanes des neurones sont difficiles à pénétrer...

En tout cas, Scholastique Mukasonga, cela fait un sacré nom d'écrivain !

 

11:50 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (2)

Aaaargh

    Est-il, pour un auteur de carnet, chose plus terrible, à la seconde où elle se produit, que l'évaporation d'une note assez longue que l'on vient d'écrire et dont on n'avait pas fait de sauvegarde ? Cela vient de m'arriver. Cela m'apprendra, tiens, à utiliser les ordinateurs de l'université à mauvais escient !

11:38 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (4)

17

    Est-ce une allée envolée

au soleil dru du

jardin botanique

 

ou la tristesse moqueuse

qui fait son nid dans l'étang ?

09:00 Publié dans Tankas de Touraine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne

mercredi, 10 mai 2006

Némésis

    Les spaghettis froids, en revanche, ça ne vaut rien.

20:20 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (2)

Ce que dira l'imprécateur

    Je juge ces femmes.

Oryx and Crake, je n'en ai cure.

Honnir des sorcières, des créatures du diable.

Nourrir des vipères, et puis quoi encore ?

 

Honnir.

Allez, maudissez-moi.

Terre des mes ancêtres, aux

Hululements des hiboux

Ocres ou bruns, je te voue.

Reste à

Nourrir des vipères.

 

18:50 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (2)

Stances de l'époux

    J'ai fait une découverte, qui est, à ma modeste échelle, rien moins que sensationnelle : la peau de poulet froide est un mets succulent. Froide, meilleure que chaude, et seule sans chair, meilleure qu'accrochée à son blanc. J'aimais la peau de poulet, mais croustillante, chaude et accrochée à sa chair. C'est un vrai renversement copernicien.

(Vous en déduirez que, préparant le repas de mon fils, j'ai perruqué (synonyme gascon ou patoisant de grignoter ou grappiller).)

18:15 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (0)

Mort un 10 mai

    John Hathorn (5 août 1641 - 10 mai 1717) fut l'un des juges assesseurs des procès des sorcières de Salem et, plus tard, le seul qui ne regretta pas ses actions.

Il fut aussi le grand-père de l'écrivain Nathaniel Hawthorne qui modifia légèrement son patronyme pour s'épargner la honte d'être associé à son grand-père.

18:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)

Âme noire

    Immédiatement après que j'eus écrit (et publié dans la foulée) la note relative à notre promenade de ce matin au Jardin botanique, une mélancolie atroce me saisit, me pétrifia, et je ne pus plus envisager de me mettre au travail. J'enfilai le blouson rouge que je traîne par passades depuis 1992, et marchai jusqu'au salon de coiffure où je cueillis, au vol, fils et compagne, afin de les accompagner à la médiathèque de La Riche.

D'ordinaire, pourtant, l'écriture a sur moi un effet euphorisant, et m'incite à plus d'efforts. D'ailleurs, cette promenade était très joyeuse, et le texte que je lui ai consacré est surtout hantée par les ombres de l'ours mort et de sa veuve affligée.

À présent, le trio pour piano KV 496 m'apaise et m'attriste.

17:17 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : TRES GRANDE MUSIQUE

Italianismes

    À force de frayer dans les eaux troubles, vous vous êtes effarouchée...

 

" J'ai profité d'une petite pause pour leur indiquer qu'en italien, langue que je connais bien, si frère se dit fratello, en revanche, pour soeur, on emploie sorella, et dire fratella et fratellita mia, c'est une grossière erreur, mais, pour toute réponse, ils m'ont ri au nez, aux éclats et à l'unisson. "  (Mater la divine garce. Traduction de Gabriel Iaculli. Gallimard, p. 58)

 

Ainsi vont les finesses et les jacasseries de l'inceste.

17:10 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0)

Jardin botanique, mercredi matin

    Automne, feuilles de paulownia. Au printemps, fruits du magnolia.

L'ourse Sophie est plus désemparée que jamais, solitaire à tourner en rond dans sa triste fosse de pierre. Willy (nous informe une affichette signée par un responsable de la municipalité) a dû être euthanasié le 30 mars.

Une tortue d'eau, d'une espèce que je ne connais pas et n'avais jamais vue là, a gobé sous nos yeux un poisson mort.

Parfois, le soleil apparaissait, pareil au paon roué.

 

14:12 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Ligérienne

XXVIII

    Quand je commandai, au tout début du mois d'avril, un exemplaire du dernier livre de Margaret Atwood, The Penelopiad, je pensais le ramener à ma mère (qui, contrairement à moi, aime cette écrivaine) lors des vacances de Pâques, et ce d'autant que mes parents rentraient d'un voyage à Chypre. Je ne savais pas alors que l'exemplaire mettrait plus d'un mois à me parvenir (à tel point d'ailleurs que j'avais oublié avoir passé cette commande), me donnant alors l'idée de le transformer en cadeau de fête des mères (cette divulgation n'a pas d'importance : ma mère ne lit pas ce blog), et je n'avais pas non plus emprunté, plus ou moins par hasard, Wittgenstein's Mistress, le roman de David Markson (je l'ai choisi sur l'un des rayonnages de la bibliothèque d'anglais des Tanneurs le 13 avril, pour le soixante-septième anniversaire de Seamus Heaney).

Or, il se trouve que, feuillettant l'exemplaire du roman de Margaret Atwood (qui n'a, une fois encore, pas l'air de casser des briques), je me suis rappelé que la narratrice de Wittgenstein's Mistress cite à plusieurs reprises l'hypothèse selon laquelle l'Odyssée aurait été écrite par une femme, hypothèse qu'elle n'attribue pas à son véritable auteur (car elle s'embrouille assez souvent, ce qui fait le charme du roman). Atwood, qui se targue pourtant d'une culture à toute épreuve, ne semble pas avoir eu vent de cela. En tout cas, elle n'en souffle pas mot dans les notes qui closent l'ouvrage.

J'ai donc pris mon plus beau clavier pour écrire un courrier électronique au professeur Seamus Waddington, qui m'a confirmé tout le bien que je pensais de l'auteur de l'hypothèse pourtant passablement farfelue et évoquée ci-dessus, et tout le mal que l'on peut dire de l'écrivaine canadienne. Le plus surprenant, c'est qu'Enrique Vila-Matas a aussi répondu à mon e-mail, que je ne lui avais pourtant pas adressé.

Voici ce que m'écrit le génial écrivain barcelonais :

Cher Mathieu,

que l'Odyssée ait été écrite par une femme ne fait aucun doute. D'ailleurs, Fleur Jaeggy m'a confié un jour n'avoir jamais pu traduire un seul vers de l'Iliade. N'est-ce pas là une preuve irréfutable ?

Toutefois, cher Mathieu, vous m'avez menti sur vos recherches, et, depuis, je vous appelle le mystificateur à la dernière gorgée de bière. Vous savez pourquoi : en me quittant, ce soir-là, vous avez prononcé cette phrase d'une beauté envoûtante : "Je prends cette dernière gorgée de bière, et après un taxi." Voilà pourquoi je vous nomme, depuis lors, le mystificateur à la dernière gorgée de bière, ce qui vous rend cher à mon coeur et me donne grand plaisir dès que je reçois un e-mail de vous, même si je préfèrerais vous voir creuser l'éventuelle parenté entre votre maudit Barclay et son petit neveu Justin.

Il n'est pas facile de ramper sans chaussures.

Bien à vous,

Enrique V.-M.

 

Dois-je lui répondre en faisant une allusion savante au roman de Markson, ou simplement m'offusquer qu'il puisse répondre à un courrier que je ne lui ai jamais envoyé ? Ah ! il n'est pas facile d'être le confident d'écrivains géniaux. Quand j'aurai fini d'écrire ces pages pour ne pas célébrer S.B., je prendrai pour nom de plume Max B., histoire de montrer à tous mon visage de traître.

13:05 Publié dans Comment je n'ai pas célébré le centenaire de S.B. | Lien permanent | Commentaires (5)

Trouées, 3 : Abbatiale de La Roë

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    Rarement (hormis pour le château de la Mothe Champdeniers, circa 1999) aurai-je eu l'impression d'un monument autant abandonné des hommes et du monde. Un grand pré fauché derrière, quelques tables de pique-nique, trois statues en ferraille rouillée, la porte de l'abbatiale close - tout comme si nous étions les premiers visiteurs depuis des années, tout comme si le village même n'était pas habité.

12:20 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (0)

Avant de regagner les draps

    J'ai refermé les volets métalliques. Dehors, dans la rue, même les lampadaires se sont assoupis. Dans le salon, le brachiosaure ronfle et dérange les piles de livres. Cela fait longtemps que je n'ai pas écrit de sonnet.

00:43 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne

mardi, 09 mai 2006

Psaume sur magnétophone

    Quand on trouve, dans le texte d'un roman en langue anglaise, un verset de la Bible dont chaque mot a son importance, on le traduit fidèlement. Puis, pris d'un scrupule (et d'une curiosité légitime), je vérifie la source (Psaume 51, quatorzième verset), et je m'aperçois qu'aucune des traductions françaises consultées ne mentionne une idée pourtant essentielle dans la version anglaise (la culpabilité).

Ne connaissant pas le texte original, et n'étant nullement compétent pour trancher en ces matières qui font s'arracher les cheveux à des milliers d'érudits depuis les siècles des siècles, je me trouve confronté à un dilemme : garder la version française la plus attestée, pour que les lecteurs français qui connaîtraient le texte puissent identifier la source ; traduire le texte anglais très fidèlement, pour ne pas perdre cette idée de culpabilité, qui s'inscrit dans un jeu d'échos essentiel dans l'ensemble du roman. Bien sûr, la deuxième solution est la moins mauvaise, mais il faudrait pouvoir donner la référence et s'expliquer de ce choix dans une note de bas de page, ce que jamais l'éditeur n'acceptera (d'autant qu'ils ne me connaissent pas encore, au Seuil, mais s'ils m'autorisent cela, ils n'ont pas fini d'en baver (voyez, à titre d'exemple, cette note qui ne devait faire, dans mon esprit, que trois ou quatre lignes [pour ne rien dire des commentaires (pas moins de quinze moins de vingt-quatre heures après la rédaction de ce billet)])).

22:05 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (15)

Délices & supplices du traducteur

    Plus c'est beau, plus c'est coton.

 

13:43 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (4)

XXVII

    Le 13 avril 1939, Samuel Barclay Beckett fêtait ses trente-trois ans avec un mois d'avance, et n'osa toutefois pas parodier la Cène, au cours du repas d'anniversaire auquel il n'avait pas invité ses meilleurs amis, de crainte que l'un d'entre eux n'ait le regard acéré de Judas. William Barker Lymer mourait à Hawaï, à cinquante-cinq ans, pour être aussitôt oublié ; pour son enterrement, ils étaient cent treize à table. Le 13 avril 1939, pendant que Samuel B. se préparait à se remettre d'une mémorable gueule de bois, naissait Seamus Justin Heaney, poète irlandais qui reçut le Prix Nobel en 1995, vingt-six ans après son illustre et dublinois prédécesseur.

13:05 Publié dans Comment je n'ai pas célébré le centenaire de S.B. | Lien permanent | Commentaires (0)

Trouées, 2 : Le grand Bé

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    La mère de l'illustre écrivain ressentit les premières douleurs sur le grand Bé (la légende voulant qu'il y naquit).

Vous saluerez, de ma part, la pomme, la pipe et la colombe.

11:15 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (10)

Pont de Lussac

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    D'un pont médiéval du quinzième siècle qui permettait d'accéder au château ne restent que cinq piles, dont trois sont encore immergées. Cette vue est un assez joli symbole de l'expérience du voyageur curieux dans cette petite ville de Vienne, car qui cherche le Musée de la Préhistoire, censément situé dans un hôtel particulier du XVIème siècle, ne pourra nullement le trouver. Le "Musée" est fléché mais introuvable (même en s'aidant du plan de la commune proche de l'église), et ce sans qu'aucun habitant ne soit capable de vous dire s'il s'agit du musée que vous cherchez ni même où se trouve "le musée" (n'importe lequel).
Nous avons croisé un couple de quinquagénaires qui, nous prenant pour des Lussacois (?), nous ont demandé, pour leur part, où avait lieu la "Fête des Bisons". Est-ce que j'ai une gueule à aller à la fête des Bisons ? Je suppose que oui.

09:40 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne

lundi, 08 mai 2006

Fresque murale de Saint-Savin

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Sur la placette, la façade borgne de la maison qui jouxte la boulangerie a été repeinte, sous forme de fresques célébrant le travail des champs, la culture du blé, le vannage, le fauchage, le transport des sacs de farine, la cuisson du pain. Ces fresques (d'un style trop naïf pour emporter habituellement mon adhésion) sont très réussies, dans des tons ocre, orange, bruns et jaunes qui gomment ce qu'elles pourraient avoir, sinon, de kitsch. Le Poitou patine.

18:30 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ligérienne

Sur fond de ciel de nacre (Quinton)

    Sous notre ciel de nacre les voiles d'or vont filant leur œuvre. Un ciel de nacre entre les passerelles. J'ai encore dans l'œil un Château Saint Ange croustillant et doré comme un pain blond, et le ton de jade de la terrasse de Saint-Germain-en-Laye sur un ciel de nacre que je savoure depuis ce jour-là. On voit pesamment approcher le char, tout noir sur le ciel de nacre. En effet, figurez-vous une pâleur d'ambre jaune, deux soleils noirs nageant sur un ciel de nacre, la bouche la mieux coupée, la plus amoureusement antique, une poitrine sans ombre, sans demi-teinte, d'un seul ton, et modelée cependant d'une manière admirable, des bras d'un tour divin, et des mains aux longs doigts effilés, comme Ingres seul peut en dessiner.

 

[Soient remerciés Paul Mathieu, Simone Auguste, Guillaume Gillet,

Paul-Jean Toulet et Théophile Gautier.]

17:35 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0)

(((Virevoltes)))

    Vingt-trois virevoltes en seize jours, une série interrompue par les congés, mais aussi par la difficulté de poursuivre selon la contrainte d'origine. De nombreuses trouées poissonneuses gisent pourtant dans mes archives.

15:20 Publié dans Virevoltes | Lien permanent | Commentaires (0)

Recours

    Si jamais je manquais un jour d’inspiration dans l’écriture de ces notes, j’aurais toujours, pour recours, a) d’écouter la radio, ce que je fais rarement mais jamais sans trouver x sujets de réflexion ou d’agacement b) de compiler mes nombreux livres pour tirer, de phrases écrites par d’autres, un suc propice c) de choisir des photographies dans mes dossiers   –   mais si je devais ainsi manquer d’inspiration, je n’aurais sans doute plus envie de tenir ces carnets.

14:45 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

Pas de bol...?

    Vous connaissez sans doute ces bols de style breton, où est inscrit à l'extérieur, en lettres manuscrites noires, un prénom. Quoique je trouve ces bols assez laids, j'ai commencé, depuis la naissance de mon fils, à chercher, dans les boutiques qui en vendent, son prénom, sachant que, de toute manière, entre les différents grands-parents et arrière-grand-parents, cela nous pendait (en quelque sorte) au nez. Or, et bien que son prénom soit on ne peut plus classique, attesté et de belle ancienneté religieuse et culturelle, jamais je n'en trouvais. Hier matin, comme nous visitions le site des rochers sculptés de Rothéneuf (près de Saint-Malo), que nous avions déjà découvert, par hasard, en avril 1999, j'ai avisé, près du guichet d'accueil, l'officine où sont exposés des centaines de ces bols, avec les prénoms les plus farfelus : deux exemplaires du bol Scolastique, Marie-Rozenn en trois exemplaires, Annaïs avec deux n, j'en passe et des plus invraisemblables. Si vous connaissez des petites filles prénommées Scolastique, saluez-les de ma part, sans oublier de leur souhaiter bon courage sur le doux chemin de la vie. Or, nous ne finîmes par trouver de bol pour notre fils qu'au bout de plusieurs minutes de quête, nous acquittant alors, devant ses yeux implorants, des huit euros demandés afin de lui procurer cette joie ; il ne boit plus jamais de lait ni de chocolat au lait depuis l'âge de trois ans et demi, mais il y mangera ses petits suisses... ou des fraises, comme ce midi, d'ailleurs, où le bol fut étrenné.

14:00 Publié dans Narines enfarinées | Lien permanent | Commentaires (4)

XXVI

    Quand on visite le château de Combourg, on ne manque pas d'entendre prononcer le nom de Madame de Récamier.

Rien de plus (à moins que).

13:05 Publié dans Comment je n'ai pas célébré le centenaire de S.B. | Lien permanent | Commentaires (5)