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mercredi, 22 novembre 2006

Sale mort

    Des meurtres, des menaces ! Ah, je vois le genre. Un convoi lent s’élance dans la mêlée et remonte l’avenue, même sans élan ni lueur d’espoir. Apparaît une luge, pour me faire mentir.

Dans l’instant, des gueux surgissent de partout, guenilles, ricanements et bons mots. L’enfant les salue, sa luge retenue d’une main, l’affaire dans le sac.

Ambre de l'aube

Odelette composée sur demande

 

    Comme un cerisier de novembre

Je sens de moi tomber les feuilles

L'air du temps d'automne je cueille

Et sens de moi s'envoler l'ambre

Comme un cerisier de novembre

 

Feuilles jaunes rousses brunies

Vous allez, piétinées sans fard,

Brunes, me donner le cafard

Mes lourdes pensées désunies

Comme d'autres feuilles jaunies

 

Que je gardais dans mes tiroirs

Avant qu'un soleil couleur d'ambre

Vienne réchauffer ce novembre

À ne plus ternir les miroirs

Que je cachais dans mes tiroirs

 

09:40 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie

1ère manche

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    Je ne plaisantais pas : 9081 est l’un de ces nombres vertigineux dont une existence, même contemplative, ne saurait faire le tour. Voyez par exemple ce visage austère, pourvu d’un nez colossal. Demain, le compteur kilométrique de ma voiture franchira la borne des 91019 kilomètres. Il n’est dénué ni de dignité ni de robustesse. Dans ce qui est un de mes livres de chevet, David Wells répertorie le nombre 9801, qui est (d’après lui) un nombre de Kaprekar. La ferveur et la frivolité trop longtemps dissimulée se disputent le champ de bataille dans ce visage, partagé entre une encolure sobre et un foulard précieux. Il n’empêche que 9081 m’intéresse plus que 9801. La dame en vert de ce tableau attribué à Bronzino n’est pas sans une certaine noblesse ; sur le fond rouge, son regard énigmatique se détache, à l’égal de la triste sorcière de Léonard. Il va peut-être falloir inventer un nouveau genre de nombre bipartite, pour rétorquer à Kaprekar et alii. Manches bouffantes, la dame en vert s’en bat l’œil.

mardi, 21 novembre 2006

] Neuf feuillets

    Abandonné ! Je me suis rappelé, en tri-

Fouillant, du figuier, les feuilles pourrissantes,

Ces neuf quatrains. Peut-on qualifier de flétri

Un poème qui n'a pas encore fleuri ?

 

13:15 Publié dans Rimes quartes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie

Rendez-vous d’automne

    Tout le dimanche durant, il chercha vainement une chanson qui contînt la rime novembre. Le marteau retomba dans la salle des ventes.

lundi, 20 novembre 2006

Vitraux, version 721/864

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    Elle est moins nette, ici, la collégiale Saint-Ours. Reconnaissez l’une des deux tours hautes, et encore à peine.

Oui, nous peinons à les reconnaître. Est-ce notre affaire, d’ailleurs ?

Le Lochois n’est que rails rouillés. Charles VII s’en bat le blason sur le bord du vitrail. C’est tout dire. (Que l’on tire au cordeau des mots qui auraient pu sortir au forceps, cela est étonnant.)

Parlez donc aux freux, qu’ils avouent ce qu’ils faisaient dans un champ de ruines (c’était ce rêve comme crayonné). Ils s’envolent en lourdes traînées, avec leurs ailes somptueuses qui me ramènent à l’époque où j’étais le roi.

Ce sont les reflets du temps qui passe, voilà tout. J’ai bien failli écrire cartonné ou encore couronné. Ce sont les grues – certaines tout au moins – qui sont couronnées. Le cartonnage, c’est encore autre chose ; un mot qui ressuscite un jeune homme mort.

Freux (Vitraux, version 409/490)

    Au cours de la semaine dernière je n’ai écrit que vingt-deux textes dont beaucoup tout à fait mauvais ou pas au sommet de mon œuvre.

Le roi s’en bat fatalement l’œil.

(Qu’on tire au cordeau des phrases qui eussent pu s’extirper au forceps, cela me surprendra toujours.)

Parlez donc aux freux, qu’ils avouent un peu ce qu’ils faisaient dans ce pré si tendre (un rêve). Ils s’envolent en noirs nuages, ces jolis plumis qui me ramènent tant d’années en arrière, quand j’étais encore le souverain.

Corbeaux (Vitraux, version 410/500)

    Au fil de la semaine qui prend fin, je n’ai écrit que vingt-deux billets, dont beaucoup tout à fait mauvais ou pas au sommet de mon œuvre.

Le roi s’en bat fatalement l’œil.

(Que l’on tire au cordeau des mots qui eussent pu s’extirper au forceps, cela me surprend toujours.)

Parlez donc aux corbeaux, qu’ils disent un peu ce qu’ils faisaient dans ce pré si vert (un rêve). Ils s’envolent en noirs nuages, ces jolis plumis qui me ramènent tant d’années en arrière, quand j’étais encore le souverain.

03:00 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, Poésie

jeudi, 16 novembre 2006

28

    jour de Jupiter

si je me noie dans mes rêves

un ange repasse

 

au bleu des cieux sa chemise

étincelante de noir

 

mercredi, 15 novembre 2006

Ne manque le plaqueminier

    J'aurais peut-être dû ouvrir Le Livre des plaquemines, mais, même sans compter sur la beauté du nombre 44 (rencontré aussi hier dans le chapitre que Jared Diamond consacre aux Mayas), il me faut affirmer un principe de transversalité essentiel à l'écriture de ces carnets : la longue saga des kakis, ainsi, est transcatégorielle.

 medium_Kaki_1.jpg

 

 

 

sato furite

kaki no ki motanu

ie mo nashi *

 

 

 

(C'est se payer de grands mots.

Cet ancien hameau / le plaqueminier ne manque / à aucun foyer ! )

Se payer la tête des nombres, la fiole des fruits (qui passeront la promesse des pleurs, et la froideur des fesses, et...). Pile entre le tigre et la girafe, le camescope me laisse en carafe. Heureusement que je peux me rattraper avec l'appareil photographique, qui magnifiquement saisit, derrière les barreaux de sa cage, le sourire terrible du félin mûr, à point nommé.

 

* 77ème des Cent onze haïku de Basho, et traduction de Joan Titus-Carmel (Verdier, 1998).

Photographier les kakis, passe-temps de choix

    On trouve de tout, dans les kakis, maintenant, et même des vers. (Grouillez-vous, quoi, merde.) medium_Kaki_4.jpgMa série de photographies, honteusement interrompue, reprend le fil de son bonneteau, mais à cette réserve près que je ne vole pas l'âme des fruits.

 

" Comme je me réjouissais à l'avance d'aller avec toi voler des poires, expédition qui manque de charme quand on l'entreprend en solitaire, alors qu'à deux, c'est un passe-temps de choix."

 

(Robert Walser. "Lettre d'un peintre à un poète". In Vie de poète. Traduction de Marion Graf.

Zoé, 2006, p. 12.)

 

Variations véreuses, peut-être, mais, à tout prendre, versifier autour des kakis est aussi l'apanage des haïkistes (dont il n'a encore été question qu'indirectement).

lundi, 13 novembre 2006

Chiens de Langeais (version 385/461 et dernière)

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    Ce chien-ci pose sur fond de damier. L’air rêveur, repu par le banquet, il laisse s’enfuir un daguet, dont l’échappée reviendra le hanter dans ses rêves, et les coups de pied de l’échanson.

Le damier se transforme en plateau de scrabble, et le chien écoute, intrigué, interdit, Taylor Ho Bynum et son vieux maître dialoguer à grands coups de cornet et à jets de lèvre surpuissants. Ai-je déjà écrit mon admiration pour les tapisseries sonores d’Anthony Braxton ?

Chiens de Langeais (version 834/1000)

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    Que regarde-t-il ? Rien. L’oreille tendue, aux aguets sur la tenture, il écoute.

Féru de chasse à courre et de ses fastes tonitruants, il écoute Wood Flute Song, par le quartette de William Parker (album Sound Unity, 2005).

Taïaut, semble lui lancer le saxophone endiablé. Faut-il  suivre les avis du Malin ? s’interroge, inquiet, le chien au port altier.

Ai-je déjà dit que le saxophone était un des instruments dont je ne joue jamais ? C’est sans doute pour cette seule raison que je me plais à imaginer ces chiens bruns ou blancs, langue pendante, et dont parfois certains se collent la truffe au feuillage, et qu’extirpant de mon manteau anthracite un saxophone baryton en piteux état, je commence à en jouer, ce qui ne manque pas d’alerter les surveillants de salle. Comme je respecte leurs remontrances, et puis j’ai une bonne tronche, ils m’écoutent béats. Pas de course folle, car je n’ai pas le temps de me payer la fiole d’honorables fonctionnaires. Les chiens aboient, on sous-entend Caravan.

Chiens de Langeais (version 871/1042)

    Ai-je déjà écrit que le trombone était, pour le jazz, l’un de mes instruments préférés ?

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C’est sans doute pour cette seule raison que je me plais à imaginer tous ces chiens bruns ou blancs, gueule fermée, et dont parfois certains même ont l’oeil si bleu près de fleurs écarlates qu’extirpant de mon manteau anthracite un trombone en piteux état, je commence à en jouer, ce qui ne manque pas d’alerter des surveillants choqués. Comme je reçois leurs réprimandes, et vu que j’ai une bonne tronche, ils n’engagent pas de poursuite. Pas de course folle à travers le château, car j’ai autre chose à faire que me payer la fiole d’honorables fonctionnaires. Les chiens boivent, la caravane s’enlise.

Alors, j’imagine encore d’autres chiens, au collier bleu impeccablement ponctué d’ocre, la langue rose pâle, l’oreille aplatie et la queue basse. C’est à peine si, d’un écart intérieur qui me vaudra l’escalot, je parviens à esquiver la roulotte qui me fonçait dessus, avec la mère d’Aurélie Lenfant, sa seule dent pointue affolée comme un gouvernail.

14:45 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Ligérienne

Chiens de Langeais (version 819/981)

    Que regardent-ils ? Ils ne regardent rien. Ils écoutent.

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Habitués à la chasse à courre et à ses fastes tonitruants, ils écoutent Reap the Whirlwind, par le quartette de Don Pullen et de George Adams. Taïaut, semble leur lancer le saxophone endiablé. Devons-nous suivre les avis du Malin ? s’interrogent, gentiment amusés, les deux chiens.

Ai-je déjà dit que le saxophone était l’un des instruments dont je joue ? C’est sans doute pour cette seule raison que je me plais à imaginer tous ces chiens bruns ou blancs, langue pendante, et dont parfois certains se collent la truffe au feuillage, et qu’extirpant de mon manteau anthracite un saxophone baryton en piteux état, je commence à en jouer, ce qui ne manque pas d’alerter les surveillants de salle. Comme j’obtempère à leurs objurgations, et vu que j’ai une bonne tronche, ils m’écoutent béats. Pas de course folle, car je n’ai pas le temps de me payer la fiole d’honorables fonctionnaires. Les chiens aboient, Caravan se déploie.

13:15 Publié dans ABC*ACB | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, Poésie

Chiens de Langeais (version 1084/1295)

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    Ai-je déjà dit que le trombone était, en jazz, l’un de mes instruments préférés ? C’est sans doute pour cette seule raison que je me plais à imaginer tous ces chiens bruns ou blancs, langue pendante, et dont parfois certains même dissimulent savamment leur visage derrière de modestes feuillages, et qu’extirpant de mon manteau anthracite un trombone usagé, je commence à en jouer, ce qui ne manque pas d’alerter des surveillants scandalisés. Comme j’obtempère à leurs objurgations, et vu que j’ai une bonne tronche, ils n’engagent pas de poursuite. Pas de course folle à travers les salles, car je n’ai pas le temps de me payer la fiole d’honorables fonctionnaires. Les chiens aboient, la caravane se déchaîne.

Alors, j’imagine encore d’autres chiens, au collier bleu impeccablement ponctué d’ocre, la langue rose pâle, l’oreille aplatie et la queue basse. C’est à peine si, d’un écart intérieur sans tourniquet préalable, je parviens à éviter la roulotte qui me fonçait droit dessus, avec la mère d’Aurélie Lenfant, sa seule dent pointue affolée comme un gouvernail.

Le collier se détache du cou des deux chiens, tel le ruban d’Olympia. Un molosse me court après, se rue sur moi. Je rêve encore et encore de la roulotte rose pâle. Soixante-cinq cygnes sonores s’envolent à la fin, sans un bruit.

11:50 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne, Poésie

Chiens de Langeais (version 461/548)

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    Enregistré en direct dans les années 1970 et paru en version remasterisée pour la première fois en 1999, Four Winds est une composition pour quartette, avec Braxton himself toujours poly-instrumentiste (sax sopranino, clarinette et piccolo), Dave Holland à la contrebasse, Barry Altschul à la batterie et le stupéfiant George Lewis au trombone. (Ai-je déjà dit que le trombone était, en jazz, l’un de mes instruments préférés ? C’est sans doute pour cette raison que, pas du tout nerveux, j’en démantibule parfois un ou deux tout en faisant cours.)

10:10 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Ligérienne

dimanche, 12 novembre 2006

Prône animal

Vendredi, vers six heures. 

    Pendant que tu dormais un peu, avant de repartir pour une énième réunion, et avant que je ne me rende, pour ma part, à l'école maternelle, je lisais quelques poèmes brefs de W.S. Merwyn.

*****

 

Au retour, pendant que tu lisais ton livre sur les chevaliers, je lisais, en attendant son retour, plusieurs poèmes - dont certains très beaux - de mon collègue Stephen Romer, un peu honteux de n'avoir encore jamais eu la curiosité de découvrir cette oeuvre dont je connaissais l'existence, et peu convaincu que les pièces pour piano et orgue d'Emmanuel Bex (Conversing with Melody) soient réellement appropriées à cette lecture.

*****

 

Enfin, tu refermas ton livre.

Cependant, tu n'étais pas rentrée.

vendredi, 10 novembre 2006

Au ciel de sel

Jeudi 9 novembre, dix heures et demie du soir.

    Un poème bouleversant de beauté, de pudeur, et regorgeant de l'expression d'un monde, sous la plume de Pietro Bigongiari, a suivi, pour mon bonheur, la lecture de quatre fragments de Hubert Antoine, dont  – par delà son hommage – appuyé – à l’écriture automatique et fantaisiste telle que la pratiquait, par exemple, Benjamin Péret –  je ne sais trop que penser. Ne succombe-t-il pas à la facilité de l'exercice de style, pour ne rien avoir à dire ? (J'ai belle gueule d'écrire ça.) La poésie tellurique et terraquée de P.B. résonne plus longtemps dans le silence ; son envol lyrique pèse plus lourd dans la balance. (Il faut toujours lire douze livres en même temps. Nabokov achève de me décomplexer sur ce point (mais, à dire vrai, je ne l'avais pas attendu).)

Il y a que je ne sais toujours pas si orgones est une faute de frappe ou un hapax étrange ignoré des dictionnaires.

jeudi, 09 novembre 2006

Spirits Rejoice (Paris, automne 1994)

    Aspire de ton souffle une nuée de

langueurs

bercées comme des océans

embrassant la tempête Aspire

richement

ton propre souffle

 

Ah ton son entre tous entre mille

yeux braqués sur les nuages qui en fumée sortent

langoureusement

embrassant les voix des femmes

rutilantes.

mardi, 07 novembre 2006

Stephen Romer siffle un air mort

    Il s'évente avec quelques phrases, que, l'air de rien, l'air lui dérobe pour les emporter par-dessus les montagnes. Il s'offre une valse avec l'azur, mais c'est pour mieux nier qu'il y a des nuages. À la nue insolente soubrette il réplique par un non sequitur. Toutes proportions gardées.

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Groupe & ombres (version 249/294, et dernière)

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    Votre regard se farde d'ombre, votre épaule aimée s’illumine, et la griffe du félin accroche le ciel. Le souvenir de l'universelle araigne se perpétue sur ce promontoire, belvédère où les dernières lueurs du soir virent au noir lumineux.

N'oubliez pas de vous garder parfois des phrases creuses.

lundi, 06 novembre 2006

Plaqueminiers, suite II

    En fait, ne nous voilons pas la face : j'aime beaucoup les kakis, ces fruits couleur de rouille qui n'ont rien de martial. Le plus amusant, c'est que c'est, à ma connaissance, le seul fruit qu'il est rigoureusement impossible de manger proprement. Une fois décalotté au couteau, le kaki mûr se mange à la petite cuillère, et dégouline (voir aussi *******), se répand dans l'assiette*. Si vous parvenez à le peler puis à le manger proprement, c'est qu'il n'a pas encore atteint le stade où il est mangeable (et même comestible***).

Il est temps de vous inciter à découvrir ce fruit, si vous ne le connaissez pas, et de citer le haïku célèbre de Masaoka Shiki**** :

kaki kueba

kane ga naru nari

Horyuji

 

On trouve ici une longue discussion des maintes traductions possibles (en angais, au moins*****) de ce merveilleux poème. 

 

* Les esprits mal tournés liront encore je ne sais quelle cruelle obscénité dans cette phrase. Qu'y puis-je si je suis blanc comme l'agneau qui vient de naître (et qui, en général, loin de toute blancheur est plutôt dégoulinant de glaires et de morceaux de placenta.**)

** Loin de moi l'idée, toutefois, que la chair dégoulinante du kaki se rapproche d'un placenta éventré.

*** La poussière râpeuse est si désagréable que c'est à se demander si l'on ne s'empoisonne pas, s'empoussiérant le palais.

**** Pour de plus amples renseignements, préférez la WP anglophone, ou mieux, nippone. Masoaka Shiki est mort à trente-cinq ans, ça fout les foies******.

***** Je suis conscient que je devrais vous proposer, ou, à défaut, vous promettre une traduction française de ce poème. I'll look that up, won't I ? *******

****** Que de relâchement langagier dans ces notes astérisquées !

 

******* (Ajout de 16 h 10, puisque tout le reste de ce billet a été composé aux alentours d'onze heures du matin.) Entre-temps (entre onze heures du matin et quatre heures de l'après-midi, ne faites pas semblant de ne pas comprendre), j'ai emprunté, au Service Commun de Documentation de l'Université François-Rabelais (a.k.a "la B.U."), la traduction de Joan Titus-Carmel, Cent sept haïku de Shiki, parue en 2002 aux éditions Verdier. Il me semble que la traductrice (dont je connais certains travaux de traduction, notamment les haïku de Yosa Buson) est un peu loin de l'original, du moins à ce que j'en ai compris en lisant attentivement le site sus-mentionné. Par ailleurs, je découvre qu'il y a, au moins dans ce choix de poèmes, une série de quatre haïku ayant le kaki pour motif principal. Il s'agit des haïku 88 à 91, sur lesquels je reviendrai très prochainement.

Pour en revenir à la traduction du haïku 91, cité intégralement en japonais translittéré ci-dessus (aussi), elle me désarçonne :

Croquant un kaki

et la cloche qui résonne -

Horyuji !

 

Comment peut-on croquer un kaki ? Shiki croque-t-il littéralement dans son kaki ? N'est-ce pas plutôt la traductrice qui ne connaît pas du tout la texture du fruit ? Pour qui sont ces croquis qui sifflent nos kakis ?

18:05 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Poésie, Japon, Jazz

Groupe & ombres, version 547/656

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    Comme le ciel parfois se nourrit d’avoine, votre regard se charge d'ombre, la mêlée du temps sur l'épaule, et la griffe de l'histoire sur le fond drapé du ciel. L'universelle araigne n'est peut-être pas passée par ici, mais son souvenir s'y perpétue, de ce balcon, belvédère où les derniers instants du jour virent au bleu. (Son fils voudrait s’envoler vers les forêts, au-dessus de la Loire, et retrouver ses fauconniers, qui, déjà, malgré les ombres noires de l’aube, font des merveilles.)

Arbre, ce n'est pas la peine d'ouvrir ainsi la gueule. Lion, ce n'est pas la peine d'effacer la trace de tes pas. N’oubliez jamais, non, jamais, le fard des phrases.

 

 

Groupe & ombres, version 405/491

medium_Langeais_5_nov._2006_115.jpg

    Comme la vie se nourrit d’avoine, dans les lieux attristés, votre regard se charge d'ombre, la mêlée du temps sur l'épaule, et la griffe de l'histoire sur le fond drapé du ciel. L'universelle araigne n'est peut-être pas passée par ici, mais son souvenir s'y perpétue, de ce balcon, belvédère où les derniers instants du jour virent au bleu.

Arbre, ce n'est pas la peine d'ouvrir ainsi la gueule. Lion, ce n'est pas la peine d'effacer la trace de tes pas. On n’oublie pas le fard des phrases.

 

Groupe & ombres, version 361/437

medium_Langeais_5_nov._2006_114.jpg

    Votre regard se charge d'ombre, la mêlée du temps sur l'épaule, et la griffe de l'histoire sur le fond drapé du ciel. L'universelle araigne n'est peut-être pas passée par ici, mais son souvenir s'y perpétue, de ce balcon, belvédère où les derniers instants du jour virent au bleu.

Arbre, ce n'est pas la peine d'ouvrir ainsi la gueule. Lion, ce n'est pas la peine d'effacer la trace de tes pas. N'oubliez pas le fard des phrases creuses.

dimanche, 05 novembre 2006

Ivoire, shoah

    Well

i (

longingly)

knew

one

moment

i

remember

standing on

knots of

ivory

 

samedi, 04 novembre 2006

Statue salie

    Terres meurtries par le soupçon

humides

ors ternis par les ambassades

migraines

adossé à la statue

salie

 

Seul au monde je

parais m'effacer du souvenir

rare

adossé à la demeure de mes songes

ternis par les embrassades.

 

vendredi, 03 novembre 2006

... soirs où je suis...

    Kilomètres de béton (les yeux,

navrés, s'en souviennent)

ornements douteux d'art flamand

kleptomanes de tous côtés

kyrielles de calculateurs

Embourbé dans l'océan

le

 

Zézaiement ondoyant des vagues

oscillant sous la pleine lune

urnes de souvenirs Défunts

terrassés par le bitume

Embourbés dans les ossements