mercredi, 19 mars 2008
Station balnéaire transformée en citrouille (version 266/313)
Boulangerie bondée
– il n’y a ailleurs âme qui vive – : l’air
songeur il ressort,
contemple le fronton, les
affiches décolorées, un
recueil de Rose Ausländer (et ses provisions) à la main, ne
redémarre pas tout de suite :
on l’a retrouvé pendu à un pin
sec, noueux, robuste, gavé de
sandwiches engloutis
en un temps record.
22:26 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, fiction
vendredi, 29 février 2008
Gare de Facture (version 51/57)
Un désert d’opérette fermente aux paupières. Insomnie(s).
06:00 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : poésie, photographie
jeudi, 28 février 2008
Gare de Facture (version 841/1000)
[ 20.02.2008. ]
Les pluviers et les goélands dansaient dans les nuages. C’était un désert d’opérette.
Ailleurs. Ornette brandit les bannières. Le jour soupèse ses chances, dans le faux petit jour gris, au-dessus du port d’Arcachon. Les plaisanciers ont délaissé les bateaux, qui tanguent comme des fourmis désœuvrées. Les jetées à hauteur d’épaule se mouillent de cette écume inusuelle, tombée du ciel, qui n’a pas la saveur des harmolodiques.
L’espace colporte des cris, des rumeurs lancées contre les coques de bois. Les lueurs rougeoyantes sur fond de ciel pétrole – à ne pas prendre au tragique. Trouée dans la nuit brune aux paupières lourdes, l’orge s’enfonce dans la brume : à force de se triturer les cornes, de tituber sous les coups de faux de la grisaille, le jour enfin se lève.
Le soleil peine à poindre. Nous aurons d’autres insomnies, le traversin chiffonné de désespoir. Nous verrons d’autres pluviers gravir les nuages, d’autres goélands croiser au large. Le cor d’Ornette fait taire même les mouettes.
16:30 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, jazz, écriture
mardi, 26 février 2008
Coiffes montagneuses de Bath
Il ne faisait pas si chaud que cela ce matin, malgré le redoux de ces jours de février, et, comme j’attendais le bus, je lorgnais du côté du vert faïence brisée qui orne le mur anti-bruit, avenue du maréchal Juin. Ayant raté le bus de 8 h 22, je me retrouvais à attendre celui de 8 h 46 en lisant des poèmes de Wallace Stevens et en faisant les cent pas.
Une fois dans le bus, après m'être plongé dans “The Snow Man” et “Extraordinary References”, je butai, songeur, sur le troisième onzain du poème intitulé “Le Monocle de Mon Oncle”. (Déjà, le titre est cryptique, occulte.)
Il y eut, au début du deuxième vers, le curieux tittivating, jamais rencontré avant.
Puis il y eut le tercet dont le premier est vers est
You know the mountainous coiffures of Bath
et sur lequel je me creusai l’esprit.
Enfin, il y eut la Loire. Le bus venait d’arriver sur le pont Mirabeau. Je quittai Wallace Stevens pour méditer sur les cormorans.
11:00 Publié dans Fil bleu : Tridents & autres textes brefs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, ligérienne, anglais
dimanche, 24 février 2008
Michel Butor
Mimer le monde
immense
caravane de sons, d’hallucinations
heureuses : même un
enfant aux joues empourprées par la course
retiendrait son souffle.
Bien que la première voyelle,
usée de trop voyager, se dérobe, le
train du monde garde intacts les
ornements et la course des
récifs.
14:00 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Littérature
samedi, 23 février 2008
Ton chandail à l’étage
[13.02.2008. ]
Invitée à la danse des scolopendres, l’écuyère n’a pas mâché ses mots. Dans la vallée de l’Ouche, n’omettez pas de visiter la superbe abbaye de la Ferté-Dieu. La scène la plus drôle de Chat noir, chat blanc est aussi la seule dont je me souvienne. Après cet échec mémorable, que dis-je, ce total râteau, il va bien devoir se rabattre sur la petite Bulgare (qui n’est pas si laide). Tu as dû oublier ton chandail à l’étage.
23:03 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture, Poésie
samedi, 09 février 2008
(Tout attendra, alors.)
Des centaines d'autres projets aventureux me taraudaient l'esprit, mais, comme le corps ne tenait pas le rythme, je me suis simplement retrouvé face au petit tabouret de bois clair, juste avant minuit, à griffonner quelques menues griffures, histoire d'écorcher les peaux mortes du calendrier - de corner, avec l'énergie de l'épuisement désespéré, la page du jour qui s'en va et ne reviendra plus, sauf, qui sait, dans les souvenirs durs, écailleux comme des ongles coupés. (Tout attendra, alors.)
23:23 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture, Poésie
lundi, 04 février 2008
L'oiseau d'amour...
[griffonné 21.01.2008.]
L'oiseau d'amour réincarné
- Anthony arpège au piano -
Contre le sort s'est acharné,
Inversion et pluie de guano.
Lorsque Marty Ehrlich déchaîne
Au chanvre nourris ses éclairs
Veloutés de sons, la rengaine
Vient enfluviasser nos déserts,
Comme il pleut zébrures zig-zags
- L'oiseau de feu se perd en trilles -
Gomorrhes et Brobingnags
Que le vent aussi défibrille.
09:52 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie, Jazz, écriture
lundi, 21 janvier 2008
Lourdement, déchu
Lourdement, pesamment
tombant tombant lourdement
comme en un rêve dans l'étang
La porte sombre ;
aux noyades étouffades
préférer les sourdines
lourdes d'avoir déchu.
10:22 Publié dans Aujourd'hier | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie
samedi, 19 janvier 2008
1603 - En quarantaine
03:00 Publié dans Clés du sol | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, écriture
vendredi, 18 janvier 2008
Renne&Gorki
Ravir l’air aux anges
entre chien et loup
n’être la part d’ombre d’aucune
étoile tombée dans sa course :
Kagel peut souffler du verre pilé,
on s’en moque ; on
embrasse encore l’espace – alors, se
ravisant, il
infléchit la course des astres,
nuages d’anges
grandiloquents.
22:15 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Musique
Ronflements
Ratures striant la toile des nuits –
ostensibles étendards, hymne aux
nuages – vos
fripes effilochées comme des banderoles
lumineuses,
en plastique rouge et blanc
meurtrières sur motorways ! Mais
enfin – ratures striant la toile des
nuits – vous n’avez pas d’excuse, servir à
tant de terribles rodomontades rhétoriques :
syllogismes, images (dés)abstr(e)uses, allitérations, calembours (Ô, ratures !)
13:15 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, écriture
lundi, 14 janvier 2008
Bzz
Sans mélodie ni fourmillement
Sans vapeurs ni frétillements
Il se mit à écrire un poème
Des oliviers passèrent sous ses yeux, dans le grondement sourd des roues.
Il se mit à écrire un poème.
Bouche bée le vague-à-l'âme dormait
sans vapeurs ni frétillements
Dans l'astronef Il se mit à écrire un poème
Quand bien même il dormirait
Quand bien même il dormirait trois jours
Il dort du sommeil du juste sous l'encre de la toile de jute
Il se mit à écrire un poème
Et si Morminal, tus ses
murmures, n'existait pas ? Il se mit...
... à écrire seize mots de seize lettres.
16:16 Publié dans Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, écriture
vendredi, 11 janvier 2008
Oyez
Dans les moires
Une vie de planches
perdue en d'infinis déboires
à broyer des branches
Même si la fonte des neiges
Même si les terreurs nocturnes
Même si le piège à mâchoires
Même si les bourrasques
t'entendent Entendent tes cris
Ce ne sera pas la Saint-Jean, ni le feu sacré en soi,
l'encre des ciboires.
(Broyer des branches, crie-t-il : toute ma vie broyer des branches.)
18:13 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie, Littérature
samedi, 05 janvier 2008
Blute nur, du liebes Herz
Dans le bleu des yeux, dans le bleu des lacs
Dans la balayure
Insensible aux remords
Insensible aux marées
Comme avant, mieux qu’avant, comme autrefois perdu
Tout comme autrefois retrouvé
Dans le bleu des pierres, dans le bleu furieux des paupières
Dans la brisure des eaux
Dans la brisure des vagues
Insensibles d’être d’écume
Insensibles d’être froides
Insensibles d’avoir aimé
Comme à chaud, comme à brûler
Tout comme autrefois embrasé
Dans le bleu des collines et dans le bleu des prés
À fond perdu
De courir
Dans le bleu des prés
Dans le bleu des yeux.
20:55 Publié dans MUS | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie, Musique
Aner, quoi devenu ?
De temps à autre, si la tradition des relectures s’estompe, le libraire du cours de la Somme sent l’ennui l’envahir, de sorte qu’entre les piles de livres de poche jaunis, pour peu qu’il voie arriver ce jeune couple qui lui achète toujours des recueils de poètes symbolistes ou des essais littéraires, il sourit – l’aubergine violacée de son tarin humant quelques fibrilles gazeuses de vieux tabac, parmi les almanachs dans la jonchée, comme autant de cercueils – aux anges.
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Tandis que je recopie ces lignes écrites avant-hier, lambeaux de souvenir que la phrase méandreuse tente de rendre moins efflanqués, la pluie tombe drue sur Tours, cinq heures du matin, sans moyen de survie autre que les yeux brûlés et le café.
10:45 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, écriture
En durant froidure
Des nuages de glace lavent la braise. Sous les roches fondues, tombent les ténèbres.
05:40 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, écriture
mercredi, 19 décembre 2007
Erbarme dich
Heures passées dans la contemplation muette de l’aurore glacée (et des cormorans déjà hâtifs). Heures dénouées sur le fil du rasoir, sans cri ni sursaut. Heures brisées contre les récifs. Heures déjà mortes, à se frotter aux sueurs d’autres. Heures dont l’envol soudain fut sans saveur, mais qui restent froides, si infiniment froides. J’envie aux nostalgiques leur candeur délicieuse.
11:10 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, écriture
samedi, 15 décembre 2007
Une porte m'appelle
I Am Summoned by a Door * Une porte m'appelle
I am summoned by a door Une porte m’appelle
but forgotten by the knock mais comme son toc-toc m’oublie
and left standing here alone je reste seul ici dans un
in a long silent hall, like long couloir silencieux pareil
a marble intestine, that knows à un boyau de marbre, qui connaît
my name. mon nom.
* R. Brautigan. Rommel drives on deep into Egypt (1970), p. 82.
Au vers 1, j’ai hésité à traduire par “Une porte m’exhorte”, auquel j’ai dû renoncer (pas assez banal, trop « poétique ») ; au vers 2, dont la simplicité est si difficile à rendre en français en raison de l’absence d’un substantif de même registre en français (coup est trop vague, toc-toc est trop familier), la traduction sombre dans l’aporie ; au vers 3 de la traduction trône le « je », posé dès le principe dans le texte d’origine ; au vers 4, je préfère couloir à toute autre interprétation de hall, en grande partie à cause de l’image de l’intestin ; au vers 5, l’intestin de marbre, justement, m’a paru trop étrange (sans compter qu’il ne convenait pas, rythmiquement) ; au vers 6, le traducteur éprouve le soulagement d’avoir enfin trouvé un équivalent satisfaisant.
(Un truc de fou, ce poème mine de rien, à vous rendre toqué pour toujours.)
18:25 Publié dans Darts on a slate | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Traduction, Anglais, Littérature, Poésie
vendredi, 14 décembre 2007
Rommel s’enfonce en Egypte
Rommel drives deep into Egypt * Rommel s’enfonce en Egypte
Rommel is dead. Rommel est mort.
His army has joined the quicksand legions Son armée a rejoint les sables mouvants
of history where battle is always de l’histoire, où la guerre n’est jamais
a metal echo saluting a rusty shadow. qu’un écho de ferraille à une ombre rouillée.
His tanks are gone. Ses chars ont disparu.
How’s your ass? Et, au fait, comment va ton cul ?
* Richard Brautigan. Rommel drives deep into Egypt. Delacorte Press, 1970, p. 1.
15:55 Publié dans Darts on a slate | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Traduction, Anglais, Littérature, Poésie
samedi, 08 décembre 2007
Ode à Bill (John Ashbery)
C'est mercredi matin, je crois, que j'ai travaillé au premier jet de cette traduction.
Il s'agit d'un poème tiré d'un des premiers recueils de John Ashbery, Self-Portrait in a Convex Mirror (Viking, 1975). Le plus difficile est de ne pas trahir le caractère "anti-poétique", en quelque sorte, du rythme et du lexique.
Ode à Bill
Certaines choses que nous faisons prennent beaucoup plus de temps
Et on considère que c’est là quelque chose de normal ou d’utile.
Je quitte un chemin pour me retrouver
Dans un champ de blé labouré. Sur ma gauche, des mouettes,
En vacances loin de la mer. Ma façon d’écrire les gêne, on dirait.
Prenons un autre exemple : le mois dernier
Je me suis promis d’écrire davantage. Qu’est-ce que l’écriture ?
Eh bien, dans mon cas, il s’agit de poser sur une feuille
Non des pensées, en fait, mais des idées, peut-être...
Des idées au sujet de pensées. Pensées, c’est un mot trop ronflant.
Idées, c’est mieux, même si ce n’est pas exactement ce que je veux dire.
Un jour j’expliquerai ça. Mais pas aujourd’hui, non.
C’est comme si quelqu’un m’avait fait un gilet,
Comme si je le portais pour sortir et marcher dans la campagne
Par égard pour ce quelqu’un, et ce bien qu’il
N’y ait personne pour voir ça, à part moi,
Moi et ce que je perçois en moi de mon apparence.
Porter ce gilet, c’est un devoir et un plaisir
Parce que ça m’obsède, ça m’obnubile.
Un cheval se détache du paysage, là-bas au fond ;
Ça fait comme une aspérité. Est-ce que je perçois
Vraiment cela ? Cette vue m’appartient-elle, ou la dois-je
À d’autres vues, passées inaperçues ou restées inédites
Sur le grand arc relâché du temps –
Toutes ces sources oubliées, ces galets lancés,
Des chansons entendues et qui se sont éteintes avant
De sombrer dans la file oublieuse des jours ? Il s’éloigne lentement,
Lève la tête et puise à même le ciel – question
Persistante. Lui aussi nous pouvons le sacrifier
Au progrès suprême, car il faut, il nous faut aller de l’avant.
Traduction, Droits réservés.
15:55 Publié dans Darts on a slate | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Traduction, Anglais
mardi, 04 décembre 2007
Pédaliers
Entre se garer des voitures et être rangé des voitures, ne peut-on choisir le Vélib ?
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Hier, comme nous passions rue Florian, je m'aperçus qu'aucun de mes deux collègues, pourtant quadragénaires + et bien élitistes, ne connaissait le fabuliste qui donne son nom à la rue.
Il faut dire que ne figurent, sur la plaque, ni les dates du poète injustement méconnu, ni même son identité. Cela devait sembler évident aux édiles ; il faut croire que la culture commune de la IIIème République s'est définitivement perdue.
Il se trouve que j'aime beaucoup ses fables, lues quand j'étais enfant, circa 1983-4, et qui n'ont pas grand chose à envier à celles de son illustre prédécesseur La Fontaine. Pauvre Florian...
10:00 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Littérature, Poésie, Ligérienne
vendredi, 30 novembre 2007
Les Guêpes – Une parabole
They went, like wasps Comme des guêpes ils sont allés
down to the riverside, au bord de la rivière,
gathered up the silt in balls & ils ont fait des boules de vase
brought it here for building. pour bâtir ici leurs demeures.
Cell heaped up on cell, their Cellule après cellule, de leur
juices turning silt to stone salive ils ont pétrifié la vase
– frantic creatures – des êtres frénétiques
sealing themselves en train de se fermer
in stone de s’emmurer de s’empierrer
a humming stone une pierre bourdonnante
pelted by wasps battue par les guêpes
hail stones whacking par des grêlons qui cognent
a boulder un rocher
"A Parable of Wasps". In Lew Welch. Ring of Bone Collected Poems 1950-1971, p. 40.
Traduction, droits réservés.
11:33 Publié dans Darts on a slate | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Traduction
lundi, 26 novembre 2007
Trop d’erreurs parfaites
« Trop de perfection est une erreur » dit – en espagnol – le personnage principal du western déjanté lorgnant vers la série Z El Topo, dont je ne sais s’il s’agit d’une parodie par anticipation de High Plains Drifter ou d’un hommage appuyé à Théorème, mais qui, dans son délire suranné, est tout à fait distrayant (c’est déjà ça).
Ce même jour – coïncidence absolue – ma compagne a acheté Le Clown frappeur, bande dessinée dont Alejandro Jodorowski est le scénariste / dialoguiste. « Trop de perfection est une erreur » disait – en espagnol et en 1970 – Alejandro Jodorowski. Aux Amours jaunes, j’ai acheté le fort volume des poésies complètes de Jean Sénac (où se trouvent quelques scories mais beaucoup de pépites).
Tout est sec dans ce désert, on vous l’avait dit : pas d’ambages. (Les g, les j, et aussi les z en cursive manuscrite pleuvent.) La frénésie christique du Mexique cinématographique (et non du cinéma mexicain) est aussi l’un des thèmes de Mantra (de Rodrigo Fresan). Justement, à ce moment même, la naine déroule le parchemin.
Trop d’erreurs parfaites...
22:11 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Cinéma, écriture, Littérature, Poésie
lundi, 19 novembre 2007
Samedi s’y frotte
Difficile de reprendre pied dans l’écriture, a foolish figure. Au domino des spectres, j’ai perdu, citoyen d’Arras. Maintenant on me respecte, aux Buttes-Chaumont. Au terme de sa longue cavale, peut-on dire que Mesrine fit la culbute ? J’ suis bourré d’ protéines. Tout transformiste aura la tête tranchée. Un jour à Verdun il mourut, comme tant de milliers d’autres, de l’autre côté des embardées aussi. Douceur du soir, sources du vent, la mégère prit les devants.
16:30 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, écriture
dimanche, 18 novembre 2007
Lew Welch, quite a rare bit
Plongé une bonne partie dans l’après-midi dans les poèmes et les textes théoriques – hilarants – du poète américain Lew Welch, je continue de déplorer, sottement, sans aucune robustesse d’âme, la mollesse de mon indolence, l’étendue vasouillarde de ma paresse, et en cela la friche de mes traductions. Depuis septembre 2006, j’aurais dû, même sans contrat, traduire au moins un roman et un recueil de poèmes, ne serait-ce que pour moi. C’est lamentable de ne travailler qu’à la trique, ou, du moins, à l’éperon. Au moins, la grande fraîcheur des poèmes a-t-elle contribué à contrecarrer la noirceur de mes atermoiements. Il y a là des sauvageries de rythme, des pépites, une vraie pâte linguistique longuement travaillée, qui redonne vigueur au lecteur. De là – pour mon gouvernail – à me redonner du tonus créatif, c’est une autre affaire. (C’est ridicule, ce billet : on dirait que je cherche à pasticher Landolfi. Pas du tout.)
J’ai tout de même noté, dans les essais, quelques collusions intéressantes avec mes travaux actuels.
Et aussi – en amont, lire Welch m’a incité à ouvrir de nouveau Spicer, ce que je n’avais pas fait depuis ma traduction – inédite et même perdue, je crois – de son Graal. En aval, il me pousse à découvrir enfin Snyder et Corso, et aussi Whalen, dont je n’avais jamais entendu parler.
20:23 Publié dans Aujourd'hier | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Littérature
dimanche, 04 novembre 2007
L’élégie et la cavatine
« Even Elegiac poetry at its best is not mere senile blubber or the pleasure of crabbing something, it is an “And yet…” » (Ezra Pound. Guide to Kulchur. 1938, reed. 1970, ‘Human wishes’, p. 179)
Des ajouts toujours repris : pourquoi, dans la traduction de Michel de Tours, un quatrain des Bucoliques de Virgile devient-il douze ou quinze vers ? L’étirement de l’églogue a-t-elle quelque parenté avec l’emballement mélancolique de la cavatine ? (Reste qu’au fond je ne comprends pas, ici, le sens du verbe crab.)
23:29 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Poésie, Littérature
mercredi, 24 octobre 2007
Un franc succès
Quand la terreur trouve son rythme de croisière, que les emportements du rouquin prennent le dessus, la barque dévie de sa juste route, et vous voici ainsi englouti, comme si de rien n'était, à l'automne du corail, pour ne pas déflorer encore le peu de mystère qui reste.
Alors, dans le miroir, que voir ?
Parfois je suis face au miroir et ce type me hurle à la face You stand in my way / With nothing to say
En plus il est teint en brune .......... ........ ...... .... ..
Alors, que voir dans le miroir ?
11:00 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie, Fiction, écriture
mercredi, 17 octobre 2007
Après le déluge
Que de temps passé et que d’eau écoulée depuis que l’on foula ce sol hostile, après des journées de canoë, des heures de marche, des nuits passées à essayer de retrouver toutes les rimes du nom Joan – ce qui ne va pas sans dire –, et dans les ténèbres découvrit cette montagne sculptée, ce temple comme inca, dont jour après jour par familles ou faisceaux d’amis nous gravissons les degrés jusqu’à ne plus savoir le goût de la sueur sur nos mentons, comme à l’époque des canoës.
09:40 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, écriture