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mardi, 31 janvier 2023

Baal design, 6.2.

    Tout en écoutant un album de reprises/décalques/bidouillages des Residents, Dot.Com, j’ai appris la mort – et l’existence – de Tom Verlaine. Il n’est jamais trop tard pour s’instruire, et j’enchaînerai donc en écoutant des albums du susnommé. Toutefois, la chanson que j’écoute, Wanda, me fait dériver plus loin encore des rivages de ce projet, et pas tout à fait si loin non plus : Wanda est le titre d’un des innombrables romans de Maria Louise Ramé, qui publiait sous le pseudonyme de Ouida, et qui est un peu synonyme des romans populaires de l’ère victorienne. Il y a très longtemps j’avais essayé de lire Folle-Farine, et j’avais abandonné. Toutefois, Ouida n’est pas du tout oubliée ni invisibilisée au même titre qu’Isa Blagden.

 

En parcourant rapidement l’article que lui consacre l’Encyclopaedia Britannica, je vois qu’elle s’est installée définitivement en Italie (à Florence !), en 1874, un an après la mort d’Isabella Blagden donc, et au même âge (35 ans) auquel cette dernière y apparaît aussi. Le même article explique le succès des premiers romans de Ouida, dans les années 1860, par « l’absence rafraîchissante de tout prêchi-prêcha » [the refreshing lack of sermonizing]. À noter pour ma lecture en cours d’Agnes Tremorne. Par contre pas un mot sur le sens du pseudonyme, et pas plus sur la Wikipédia. D’autres sources prétendent que Ouida signifie « famous warrior » en français (!!) ou dans une langue proto-germanique (…) ; outre que c’est bien farineux, je trouve plus intéressante l’explication, plusieurs fois reprise aussi, selon laquelle il s’agit du second prénom de l’autrice, Louise, tel qu’elle le déformait quand elle était très jeune.

St Agnes Wauchier de Denain.JPG

 

 

Vous pensez que je vais parler du nom d’autrice avec diminutif, « Isa Blagden » – plutôt qu’Isabella (et pourquoi ce diminutif ?) ? Eh non. Je voulais en profiter pour parler, avant même d’avoir vraiment découvert le personnage d’Agnes Tremorne, de ce que suggère son nom. Agnes, j’en ai déjà dit deux mots, outre que W. la voit pour la première fois sur l’escalier de l’église Sant’Agnese in Agone. La légende romaine / catholique veut que, suppliciée sur le lieu où l’on érigea plus tard l’église en son honneur, la sainte, exposée nue, fut miraculeusement recouverte de ses propres cheveux. Dans les hagiographies du Moyen-Âge, c’est souvent – par souci de vraisemblance ? – un ange qui apporte une robe ou une tunique afin que la sainte en soit également recouverte. Blagden connaissait bien la légende, vu qu’au premier abord W. voit Agnes dissimulée par ses cheveux et sa cape.

 

Tremorne. En français, les connotations sont explicites et audibles : très morne. Mais dans quel sens ? Dissimulation ou invisibilité, là encore ? Quelqu’un de morne n’est toutefois pas quelqu’un de fade, mais peut-être qu’on ne distingue pas quelqu’un de très morne. À creuser.

 

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lundi, 30 janvier 2023

Baal design, 0.8.

    Toujours la fabrique : le billet 1.4. & 6.1. instaure un système de double numérotation : les billets commençant par le chiffre 1 se concentrent sur Agnes Tremorne, et ceux qui commencent par 6. s’intéressent aux questions d’onomastique.

 

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dimanche, 29 janvier 2023

Baal design, 0.7.

    Un élément qui me frappe, et qui ne s’est pas calmé avec les années, est qu’en me lançant dans un projet je ravive la flamme pour dix autres idées possibles, comme dans les années les plus créatives de ce blog, quand 59 avait appelé 1295, puis 410/500, et puis et puis… comme on écrivait dans nos rédacs de CM2.

Un autre élément, c’est qu’en 0.6. comme ici je ne parle que du projet, et pas d’Isa Blagden même ou de ses écrits.

On ne voit plus que la fabrique.

 

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De la garde à vue au corps de garde

Untung-untung

 

    29 janvier 2020

Philippe Vendrix 29 janvier 2020.jpg

 

29 janvier 2018

Romain Rolland, citant favorablement Maurras (je fais de la provoc', mais le texte est très beau, par ailleurs).

« Voici le fait qui domine : l’Europe n’est pas libre. La voix des peuples est étouffée. Dans l’histoire du monde, ces années resteront celles de la grande Servitude. Une moitié de l’Europe combat l’autre, au nom de la liberté. Et pour ce combat, les deux moitiés de l’Europe ont renoncé à la liberté. C’est en vain qu’on invoque la volonté des nations. Les nations n’existent plus, comme personnalités. Un quarteron de politiciens, quelques boisseaux de journalistes parlent insolemment, au nom de l’une ou de l’autre. Ils n’en ont aucun droit. Ils ne représentent rien qu’eux-mêmes. Ils ne représentent même pas eux-mêmes. « Ancilla ploutocratiæ… » disait dès 1905 Maurras, dénonçant l’Intelligence domestiquée et qui prétend à son tour diriger l’opinion, représenter la nation… La nation ! Mais qui donc peut se dire le représentant d’une nation ? Qui connait, qui a seulement osé jamais regarder en face l’âme d’une nation en guerre ? Ce monstre fait de myriades de vies amalgamées, diverses, contradictoires, grouillant dans tous les sens, et pourtant soudées ensemble, comme une pieuvre… Mélange de tous les instincts, et de toutes les raisons, et de toutes les déraisons… Coups de vent venus de l’abîme ; forces aveugles et furieuses sorties du fond fumant de l’animalité ; vertige de détruire et de se détruire soi-même ; voracité de l’espèce ; religion déformée ; érections mystiques de l’âme ivre de l’infini et cherchant l’assouvissement maladif de la joie par la souffrance, par la souffrance de soi, par la souffrance des autres ; despotisme vaniteux de la raison, qui prétend imposer aux autres l’unité qu’elle n’a pas, mais qu’elle voudrait avoir ; romantiques flambées de l’imagination qu’allume le souvenir des siècles ; savantes fantasmagories de l’histoire brevetée, de l’histoire patriotique, toujours prête à brandir, selon les besoins de la cause, le Væ victis du brenn, ou le Gloria victis… Et pêle-mêle, avec la marée des passions, tous les démons secrets que la société refoule, dans l’ordre et dans la paix… Chacun se trouve enlacé dans les bras de la pieuvre. Et chacun trouve en soi la même confusion de forces bonnes et mauvaises, liées, embrouillées ensemble. Inextricable écheveau. Qui le dévidera ?… D’où vient le sentiment de la fatalité qui accable les hommes, en présence de telles crises. Et cependant elle n’est que leur découragement devant l’effort multiple, prolongé, non impossible, qu’il faut pour se délivrer. Si chacun faisait ce qu’il peut (rien de plus !) la fatalité ne serait point. Elle est faite de l’abdication de chacun. En s’y abandonnant, chacun accepte donc son lot de responsabilité. »

Les Précurseurs, 1920, ch. III

 

29 janvier 2023

Je voulais rédiger un petit billet transannuel simple (comme il y a six ans ?) et voici ce qui m'arrive.

Puis-je me contenter d'ajouter une note d'élucidation lexicale : le brenn, c'est sans doute le nom donné au chef de guerre gaulois.

(J'ai dû chercher.)

 

08:53 Publié dans Droit de cité, Ma langue au chat, Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 28 janvier 2023

Baal design, 0.6.

    Quatre jours sans écrire dans le projet Baal design [working title], c’était à parier. Et si je m’organisais en partant du principe que je ne pourrai y consacrer que le week-end, et en m’organisant pour écrire 7 billets en 2 jours ?

Il faut donc imaginer que les billets publiés les 25, 26 et 27 janvier vont être écrits à la suite de celui-ci, par un effet de rattrapage. Il faudrait alors, ce week-end, que je ponde 12 billets. Ça va être fissa et bâclé, c’est moi qui vous le dis.

 

10:26 Publié dans Baal design | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 27 janvier 2023

Baal design, 1.5.

    It was a bit of heathendom : d’une phrase se trouve résumée la vision, par Wentworth, d’un char mené par deux magnifiques bœufs (d’un blanc laiteux, milk-white) et qui évoque aussitôt la Rome antique (très antique : pré-républicaine). Rome est à la fois catholique et païenne, pieuse et impie, d’une dualité peut-être comparable à celle esquissée précédemment.

But behind Wentworth […] the dark old church was seen : Blagden serait-elle en train de mettre en place une sorte de focalisation panoptique ? a-t-on déjà écrit (je ne suis pas spécialiste de narratologie) sur la focalisation zéro comme focalisation démultipliée absolue ?

Mais voici qu’à ses côtés W. remarque une jeune femme absorbée dans ce qu’elle fait : elle peint la scène que W. vient de contempler. [Deux peintres, deux regards : démultiplication tous azimuts décidément.] La jeune femme est d’abord décrite par le biais d’un chapeau difficile à décrire et qui dissimule son visage, de même que sa cape.

Puis, nouveau débord, nouveau dédoublement : un jeune garçon et son père. Le garçon est vêtu pour servir de modèle, ce que W. voit au premier coup d’œil (avec emploi intransitif de betray : that peculiarity which betrayed at once to Wentworth, p. 14). W. engage le garçon qui doit d’abord rapporter une palme (ah, l’action se situe le Dimanche des Rameaux) à la ‘Signora Agnese’. Comme on le suppose, la fameuse Signora Agnese est la peintre que W. vient de remarquer juste à côté de lui (au moins, Blagden ne nous a pas pris-es en traître : le récit commence par expliquer que Rome, autour de 1830, était une sorte de gros village peu peuplé) mais que l’homme et son fils n’avaient pas aperçue non plus : they also became aware of the lady that sat sketching there.

Avant qu’on ne découvre cette ‘Signora Agnese’, la narratrice insiste sur le fait que cette peintre est inaperçue, dissimulée, comme invisible, hiding in plain sight selon l’expression anglaise que Blagden n’emploie pas mais qui est le titre d’un roman de Nuruddin Farah. [J’ai réussi à placer une référence à Farah moins de dix jours après le début de ce projet.]

Narration panoptique, personnage invisible – vous ne pensez pas que je tiens un truc ?

 

11:22 Publié dans Baal design | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 26 janvier 2023

Baal design, 1.4. & 6.1.

    Toujours à la page 11, je m’en avise, Wentworth se place sur les marches de la « Church of St. Agnese ». Or, le titre du roman est celui d’un personnage encore à découvrir, prénommé Agnes. (Par intertextualité presque immédiate, on songe à Agnes Grey d’Anne Brontë, ou au poème de Keats, The Eve of St Agnes.)

 

10:31 Publié dans Baal design | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 25 janvier 2023

Baal design, 1.3.

    À la page 11 d’Agnes Tremorne, la narratrice – je vais formuler cela ainsi, car le roman débute avec une instance omnisciente dont chaque aparté ou chaque intrusion semble relever de l’intrusion d’auteur – suit toujours Wentworth, qui regarde la populace de surplomb, en se sentant à la fois détaché et proche (bestialement) de cette foule animale.

Low down in the inner depths of many of us there lurks a tiger nature, and however firmly chained up in ourselves, it somewhat exults in the freer manifestation of its kindred beast which abides in our fellows.

 

Cette phrase constitue l’un des nombreux plagiats par anticipation – au fil des siècles – de la théorie du Ça et du Surmoi. Qu’y trouve-t-on de singulier, à savoir qui la détache du simple cliché ?

Eh bien, l’image du tigre : est-ce vraiment traquer l’indianité éventuelle des textes de Blagden dans les moindres recoins, abusivement ?

Eh bien, l’antithèse chained up / exults, dans laquelle la particule s’oppose au préfixe.

Eh bien, le comparatif freer : la dualité de l’être humain (dont sa part animale) n’implique pas d’oppositions mais des degrés. [è The Strange Case of Dr Jekyll & Mr Hyde.]

Eh bien, la bête en nous se caractérise de deux façons : kindred [c’est notre espèce, cette animalité est de notre genre] & abides [elle réside, elle demeure, elle attend, elle rôde… quel verbe compliqué à traduire dans toutes ses nuances].

Eh bien, le genre humain, c’est nous au pluriel et nous séparé ou séparable idéalement de ce collectif : many of us in ourselves → in our fellows.

 

Il n’y a rien, d’un cliché, qu’une analyse sémiotique ne puisse diffracter.

Dites qu’on s’amuse.

 

10:28 Publié dans Baal design, MOTS | Lien permanent | Commentaires (0)

De la Chine à l'encre

Untung-untung

    25 janvier 2020

China express.jpg

 

 

 

Contre le Coronavirus je viens de recevoir mon antidote.

*

(Légende de la photo : avoir les yeux en billes de loto.)

▓▒░ Bug-eyed ogler goggling at book ░▒▓

 

 

25 janvier 2021

Je connais(sais) un certain nombre de septuagénaires qui sont de fervents défenseurs de Macron le méprisant, Castaner le bastonneur et des réformes iniques du gouvernement Philippe.

Je souhaiterais savoir ce qu'ils/elles pensent de l'hypothèse du député LREM Da Silva, selon lequel l'idéal pour l'équilibre financier du système de retraite serait "une épidémie de coronavirus chez les plus de 70 ans".

Bon, ils/elles m'ont bloqué, donc je ne saurai pas.

 

25 janvier 2023

Ce billet rapide, écrit surtout pour saluer l'envoi du livre co-écrit par une amie, Françoise Guichard, me permet de me rappeler que fin janvier nous commencions toutes et tous à baliser méchamment (comme plus une personne de moins de 60 ans ne dit, je pense) face à la pandémie. C'était pourtant plus d'un mois et demi avant le confinement. J'ai regretté ne pas avoir tenu un carnet Covid en 2020-1, afin de m'y retrouver rétrospectivement dans la farandole démente des confinements, déconfinements, semi-confinements, l'obligation de porter le masque oui mais où et quand et dehors et/ou dedans etc.

Avec la levée de toutes les restrictions en Chine, il est possible que de nouveaux variants se développent, que la pandémie redémarre. (Hier, des étudiantes m'ont dit quand j'ai ouvert la fenêtre pour aérer : "mais c'est fini, le Covid, monsieur !". Franchement, comment leur en vouloir dans la mesure où c'est exactement ce message que les autorités et le gouvernement martèlent de facto depuis l'été dernier ?)

 

08:26 Publié dans Brille de mille yeux, Narines enfarinées, Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 24 janvier 2023

Baal design, 0.5.

    Pas eu une minute pour me préoccuper d’Isa Blagden aujourd’hui.

Citons alors Henry James, qui la rencontra une fois et l’évoqua ainsi : « an eager little lady whose type gives, visibly enough, the hint of East-Indian blood ». Il n’avait donc rien d’autre à en dire, ou presque, que son apparence.

Ici, on creuse. On ne s’arrête pas à la peau.

 

20:58 Publié dans Baal design | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 23 janvier 2023

Baal design, 0.4.

    Je dois expliquer le système de titrage / numérotation de cette rubrique. Les billets dont le titre commence par le chiffre 0 correspondent à la préface du projet, en quelque sorte, l’inventaire avant de se lancer. Les autres numéros correspondront à d’autres sous-catégories ; par exemple, je vais commencer* la lecture, page à page, sur écran, du premier roman d’Isa Blagden, Agnes Tremorne, et chaque jalon de lecture donnera lieu à un billet numéroté 1.x. J’imagine que pour les 4 autres romans je suivrai ce système, de 2.x. à 5.x.

 

* Ce billet a été écrit le 21 janvier en vue d’une publication programmée. Entre-temps la publication des commentaires au fil de ma lecture d’Agnes Tremorne a aussi débuté. Dites qu’on s’amuse.

 

20:47 Publié dans Baal design | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 22 janvier 2023

Baal design, 1.2.

     Je n’ai pas commenté en 1.1. l’épigraphe du roman, un vers de Robert Browning (tiré de ‘A Serenade at the Villa’, dans le recueil Men and Women, 1855). Isa Blagden, dont plusieurs sites affirment qu’elle s’est lancée dans l’écriture sous les encouragements de Robert et Elizabeth Browning, ne manque pas de rendre ainsi hommage… à Robert. Difficile de ne pas voir dans ce choix – mais il faudra bien sûr considérer le sens de l’épigraphe par rapport au sujet du roman, ou par rapport à ses thèmes, & se garder d’une lecture uniquement centrée sur la question de l’effacement des créatrices – une forme de sexisme intégré ; il me semble qu’Elizabeth Barrett Browning s’est plusieurs fois auto-dénigrée (alors que, long long story I shan’t embark into now, je trouve sa poésie plus excitante que celle de son époux). Bref, c’est aussi dire que dès l’épigraphe, la lecture d’Agnes Tremorne tire à dia, vers les Browning, comme, à chaque fois qu’on s’intéresse à I.B., on les trouve sur son chemin.

 

Au bas de la page 3, voici donc notre personnage, Godfrey Wentworth (désormais G.W.). Le récit nous dépeint son arrivée à Rome, ville alors paisible, quasi déserte (silent streets, the beautiful desolation of the Campo Vaccino, bare to the stars…), dans la villa où l’accueillent quelques domestiques italiennes – « staring at him with the childish curiosity of Italian females ». On marque une pause : repérage orientaliste classique qui voit dans les femmes non occidentales (ce qu’étaient les Italiennes du point de vue des Anglais) des mineures, des inférieures : si les non-Européens sont « de grands enfants », selon le trope colonialiste bien connu, que dire de leurs femmes ? [Rappel : en Angleterre, les femmes n’ont eu le droit d’avoir des biens propres, distincts de ceux de leur époux, qu’en 1870, neuf ans après la publication du roman.] On suppose donc un narrateur ou une narratrice omniscient-e qui observe ces femmes italiennes en les connaissant (ce n’est donc pas le point de vue de G.W., qui débarque) et en s’en distinguant. La connivence avec le lecteur ou la lectrice est évidente : les Anglais parlent aux Anglais.

Dans le § suivant, Blagden se débarrasse de ce passage obligé de tout roman du 19e siècle : le pognon. G.W. est orphelin ; il a aussi perdu son frère aîné ; éploré (le § commence ainsi : « Wentworth had suffered much »), certes, il se trouve dans une situation financière particulièrement confortable. Ce qui est plus retors, dans sa situation, c’est que la cousine dont il était amoureux alors qu’il n’avait pas un rond a épousé un homme plus riche, s’est retrouvée veuve très jeune, et elle-même à son tour fauchée – G.W., toujours le cœur brisé par cette rupture mais devenu riche, la tire d’embarras mais sans l’épouser. Le texte nous dit de cette jeune femme, Millicent, qu’elle s’est vendue (the worldly advantages for which she had sold herself), et de G.W. qu’il sait lui en vouloir à tout jamais. Afin de continuer d’expliquer pourquoi, sans doute, Godfrey se réfugie à Rome, on apprend qu’il aimait beaucoup l’oncle chez qui Millicent s’en va vivre (et qui se prénomme Marmaduke (ces prénoms victoriens ! ici, comment ne pas penser au film Ruggles of Red Gap avec Charles Laughton ?)) mais qu’il ne pourra donc plus lui rendre visite.

Bizarrement, de la première soirée de G.W. à Rome, voici qu’on bascule vers sa vie pendant les premiers mois (voire davantage ?), une vie bien rangée mais dans le milieu bohême comme on ne disait peut-être pas encore. En effet, G.W. est peintre (ou le devient à Rome ?). Toute la page 7 insiste sur son portrait psychologique : il méprise les femmes mais se méfie surtout beaucoup de lui-même : If she had been frail, he must have been besotted. Le § s’achève ici sur une métaphore habituelle, celle du cœur [en fait, il s’agit du character] glacé que seul le soleil de l’amour peut faire fondre : « Many of its softer qualities were for the moment frozen, and the moral sunshine of some true and deep affection was needed to thaw them. » - Notons que le rayon de soleil est qualifié de moral.

baiocco.jpg

 

 

G.W. est peintre et passe donc ses journées à écumer les galeries et les rues. La description du marché de la piazza Navona, du point de vue de quelqu’un qui est très attentif au pittoresque, abonde en formes passives, par ex. : « Beauty, in its great artistic sense, is found here. » Les Italiens sont beaux, mais ils sont somptueux à la façon méridionale ; parlent avec les mains (p. 9), sont bruyants (the vehement bickering and clashing for a 'bajocco'), à peine distincts des bêtes (brutes)…

Le texte bascule d’ailleurs sur le point de vue de G.W., qui trouve au peuple italien le mérite de la transparence. Par une mise en abyme assez singulière, cette absence de dissimulation inculquée ou sociale (dans laquelle G.W. voit l’archétype des English girls) s’exprime comme une forme de lisibilité : « He who runs may read. There is individuality, there is genuineness here. » G.W. file la métaphore en comparant les jeunes Anglaises (white muslin) et leurs mères (black velvet) à des livres imprimés aux couvertures interchangeables.

 

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De l'idée à la réforme

Untung-untung

 

    22 janvier 2023

Il y a six ans comme il y a douze ans, il était donc question du Salon des Lycéens, devenu Forum de l'Orientation mais surtout placé, cette année, nettement plus tard, début février. J'avais oublié qu'avant il avait lieu entre les deux semestres. Je trouve plutôt meilleur ce calendrier, plus adapté tant aux demandes des élèves de Terminale, qui seront en plein Parcoursup, qu'aux élèves de Première, qui seront en train de peaufiner leur choix de 2 spécialités pour l'année suivante.

 

11:30 Publié dans Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

Baal design, 0.3.

    Intéressante moisson, suite à mon appel sur la liste de messagerie de la SAES.

Un collègue m’a envoyé un scan de la préface au volume de correspondance entre Robert Browning et Isabella Blagden, Dearest Isa. (Entre, ce n’est pas exact : ce volume ne rassemble que les lettres de R.B. à I.B., d’où son titre. On sait qu’on n’a jamais retrouvé les lettres d’I.B. aux Browning – autre jalon dans l’histoire de son effacement. Voici quelqu’un qui se croyait suffisamment peu autrice pour ne pas conserver de double de ses lettres, ou pour que ses ami-es, pourtant célèbres, n’en gardent pas les originaux.)

Une autre m’a signalé la notice biographique de l’Oxford Dictionary of National Bibliography, qui est une ressource restreinte par abonnement, à laquelle ma B.U. n’est hélas pas abonnée. Elle me l’a ensuite envoyée sous format PDF.

 

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samedi, 21 janvier 2023

Baal design, 1.1.

    Je commence à lire Agnes Tremorne.

Faudrait-il que je le lise « normalement », comme un roman normal, en le téléchargeant sur tablette par exemple et en lisant ce PDF à coup de dizaines de pages, sans annotation, en rendant simplement compte de ma lecture après l’avoir achevée ?

Bon, ce n’est pas comme ça que ça se goupille.

Je commence à lire, ou plutôt j’ai commencé à lire – les pages 1 à 3 de l’édition Smith Elder & Co de 1861 en version numérisée. Dès l’incipit, le ton est donné : ce récit s’inscrit dans la bascule entre l’Italie prétouristique et la naissance de la nation italienne moderne.

 

Thirty years ago Rome was not the crowded resort it now is.

On suppose que l’histoire se passe 30 ans avant la date de publication, vers 1830 donc.

Pas de virgules.

Crowded : adjectif plutôt péjoratif, qui sous-entend que le tourisme de masse n’a rien de bon. Cf l’ambivalence baudelairienne sur la ville populeuse. Le nom crowd, depuis Wordsworth au moins, suggère le tumulte, la dispersion, l’affront fait à l’harmonie paisible à laquelle aspire l’artiste (individualisme, élitisme ?).

Resort : ce nom (plutôt que place ou city) montre que le point de vue est celui des touristes, ou, en tout cas de personnes qui ne sont pas des autochtones. C'est un lieu où on se rend, un lieu de déplacement, d'ex-patriation pourrait-on dire.

 

Le premier § développe cette antithèse : Rome aujourd’hui (en 1860 – la jet set [anachronisme délibéré de ma part] s’y presse) et Rome jadis/naguère. Le point de vue est celui du you impersonnel si commode. Le § s’achève en précisant qu’à part les Romains eux-mêmes, on ne croisait, comme étrangers, que des artistes et des cœurs brisés.

Le deuxième § enchaîne sur cela, avec présentation du personnage (principal ? je n’en sais rien, je n’ai lu que 3 pages) : Godfrey Wentworth belonged to both these classes. La villa où vit ce fameux Godfrey est célèbre pour les fresques qu’y ont laissé Overbeck et Führich. La voix narrative insiste sur le fait que les peintures se sont déjà défraîchies mais sans perdre de leur pouvoir poétique : Yet still we gaze on their tarnished frescoes.

[Oui, je suis donc allé vérifier sur le Web Overbeck et Führich. Il s'agit du mouvement des Nazaréens et la villa dont ils ont peint une chambre est la casa Zuccari. (D'après la WP, les fresques ont été vendues en 1867 à la Alte Nationalgalerie de Berlin. Le protagoniste du roman de D'Annunzio L'Enfant de volupté y réside. Pas un mot ici d'Isa Blagden, évidemment.)]

Le jeu entre you et we est très marquant, à ce stade. La phrase que je viens de citer est précédée d’une belle période avec double parallèle Clorinde / Tancrède – la chevelure de l’une et l’armure de l’autre. Clorinde est blonde (cheveux dorés). C’est comme si les fresques étaient ternies (tarnished) mais pas ce qu’elles représentent.

De fait, cela fait l’objet du troisième §, plus court et que je donne en entier :

 

AT3.JPG

Je considère que la dernière phrase fait partie du même § alors qu'il y a un alinéa. Ce passage relève sans doute de l’intrusion d’auteur, du discours d’artiste. Tout y passe : le médiévalisme, le thème de l’immortalité de l’art sous son versant romantique, l’adjectif wondrous (dont je pense qu’il était déjà archaïsant, ou à tout le moins littéraire, en 1861 – mais il faut vérifier).

Sans comprendre parfaitement le rapport entre l’argument du § et la citation, je suis allé vérifier celle-ci, imputable a priori à Henry St-John, vicomte de Bolingbroke (1678-1751), que certaines encyclopédies (fors la Britannica) décrivent, de fait, comme un homme politique mais aussi comme un philosophe dans le domaine de la théorie politique. Ce qui m’amuse, c’est qu’on trouve cette citation dans The Disowned, roman publié en 1829 (donc 30 ans avant Agnes Tremorne) et dont l’auteur est Edward Bulwer-Lytton… le père de Robert Bulwer-Lytton, le grand amour, à ce qu’il semblerait, d’Isa Blagden (et qui l’avait déjà vilainement larguée à ce moment-là).

 

Je m’arrête là : si je ponds 2 pages à chaque fois que j’en lis 3, on n’a pas le cul sorti des ronces. (Voilà qui rompt, non la chaîne du froid, mais le niveau de langue.)

 

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Baal design, 0.2.

    Une des questions qui se pose, pour moi, ce sont les origines anglo-indiennes d’Isa Blagden. Je me permets, pour une fois, de citer longuement la Wikipédia :

Blagden's father's first name is given as Thomas in the records of the Florentine Protestant cemetery and her nationality as Swiss, but she was widely thought to be the illegitimate offspring of an English father and an Indian mother. This seemed to be confirmed by an Oriental appearance. There is circumstantial evidence that she was born in Calcutta, the natural daughter of one Thomas Bracken and of a Eurasian, possibly named Blagden. Little is known firmly about her before she arrived in 1850 in Florence, where she soon became a feature of the English community. She was probably educated at Louisa Agassiz's Ladies School near Regent's Park, London, which was favoured by English parents in India.

 

Comme je n’ai pas trouvé de biographie détaillée d’Isa Blagden – et comme, selon toute vraisemblance, il n’y en a pas – je vais peut-être lancer un appel auprès de la liste de diffusion de la Société des Anglicistes de l’Enseignement Supérieur.

 

Il se trouve que je n’ai pas encore décidé ce que serait réellement ce projet. L’idée est d’écrire chaque jour au sujet d’Isa Blagden, et plutôt de ses textes que d’elle. Mais le fait qu’on ne sache rien de précis sur elle jusqu’à l’âge de 33 ans à peu près, et qu’elle ait été aussi proche de grandes figures telles que Elizabeth Barrett Browning et son mari, ou les Trollope, ou encore avec Robert Bulwer-Lytton, fils d’Edward, connu comme poète sous le pseudonyme d’Owen Meredith puis, longtemps après, comme vice-roi des Indes, ne manque pas d’intriguer et de faire aisément déraper tout projet de ce type vers ces figures mieux connues qu’elle. C’est, sans rien m’interdire, ce que je voudrais éviter.

La solution, bien sûr, est d’aller lire et fouiller les textes d’Isa Blagden.

 

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vendredi, 20 janvier 2023

Baal design, 0.1.

    Le 20 janvier 1873 mourait à Florence la romancière anglaise – et même anglo-indienne, ce qui m’a tout particulièrement intrigué – Isabella Jane Blagden, plus souvent nommée Isa Blagden, et ainsi désignée notamment dans le cercle de ses ami-es les Browning ou les Trollope.

 

Je ne sais presque encore rien d’elle, ai appris son existence par hasard il y a quelques jours, et me suis dit que ce hasard de calendrier, outre mon amour du mot sesquicentennial lui-même, pouvait me lancer sur la piste d’un nouveau projet : chaque jour une bribe, un état de l’avancement de ma découverte d’Isa Blagden. J’ai un peu lu le début de deux de ses (cinq ?) romans, Agnes Tremorne et The Cost of a Secret, mais ce projet va me permettre de me contraindre à aller plus loin, je l’espère. [Le secret ici n’en est pas un : nulla dies sine linea.]

 

Le jour de sa naissance, on sait que c’est le 30 juin, mais sans certitude apparemment quant à l’année : 1816 ou 1817 ? Cela aussi m’a amusé, me rappelant tout le foin qu’on a pu faire de la petite tricherie de Beckett à ce sujet, lui qui s’est rajeuni d’un an en cherchant à faire croire qu’il était né en 1907.

 

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mercredi, 18 janvier 2023

Du gingembre au livre imaginaire

Untung-untung

    18 janvier 2019

gingembre.jpg

 

 

《 L'époustouflante fille aux cheveux gingembre. 》

 

Ça a un petit côté Benjamin Péret. J'aurais dû accepter...

 

18 janvier 2023

Depuis le temps (près de vingt-cinq ans) que j'enseigne la traduction, et que je suis devenu moi-même, ce faisant, bien meilleur traducteur, j'aurais pu constituer une fatrasie absolument fascinante, un livre massif constitué entièrement d'énoncés bizarres, comptabilisés comme des erreurs (collocations, non-sens, faux-sens) mais au pouvoir poétique tout à fait remarquable, ainsi cet hendécasyllabe.

(Il n'est peut-être pas trop tard, me direz-vous.)

 

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mardi, 17 janvier 2023

De l'appel à la parenthèse

Untung-untung

    17 janvier 2018

Perec appelle Grangaud tout aussi bien.

 

17 janvier 2023

Michelle Grangaud est morte en janvier dernier, dans le silence. Poète et écrivaine confidentielle, car du côté de l'expérimentation, mot à la fois très fort et terrible car il condamne l'écrivain-e en question à être perçu-e comme illisible. (Mon ordinateur portable n'a pas de pavé alphanumérique donc faire les points médians implique d'aller les copier-coller à partir d'une page Web. Parfois, j'ai la flemme. (Comment ça, ces pages ne sont pas un dépotoir ? Mais je suis tout à fait dans le sujet : la contrainte technique -- non ?))

En lisant la page du site de l'OuLiPo expliquant la contrainte du poème fondu inventée par Grangaud, j'avoue ne pas comprendre à partir de l'exemple donné : d'où sortent les deux occurrences d'arbre dans le haïku ?

arbre Grangaud.JPG

20:23 Publié dans Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 16 janvier 2023

De l'erreur au crâne

Untung-untung

    16 janvier 2016

cardline.jpg

 

 

On vient de se faire tout le paquet du Cardline Globe-trotter, en alternant superficie population PIB et CO2... Je crois que j'ai trouvé une carte erronée.

 

16 janvier 2023

Plusieurs personnes m'avaient signalé en commentaire qu'il s'agissait des données chiffrées pour l'Equateur. -- J'ai eu quelque difficulté à dénicher une citation qui évoque les îles Galapagos en évitant à la fois Melville et Darwin, mais j'ai ainsi découvert un roman de Kurt Vonnegut intitulé Galapagos (1985), et d'où j'extrais cette pépite :

It is hard to believe nowadays that people could ever have been as brilliantly duplicitous as James Wait--until I remind myself that just about every adult human being back then had a brain weighing about three kilograms! There was no end to the evil schemes that a thought machine that oversized couldn't imagine and execute.

So I raise this question, although there is nobody around to answer it: Can it be doubted that three-kilogram brains were once nearly fatal defects in the evolution of the human race?

A second query: What source was there back then, save for our overelaborate nervous circuitry, for the evils we were seeing or hearing about simply everywhere?

My answer: There was no other source. This was a very innocent planet, except for those great big brains.

 

Le roman est censé être narré par une entité humaine dans un million d'années.

 

15:25 Publié dans Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 15 janvier 2023

De la piqûre à l'applique

Untung-untung

    15 janvier 2021

Pour rétablir la communication entre elles, Victoire dut se plier à ses goûts, comme un auteur des Editions de Minuit qui se piquerait d'écrire pour la collection Harlequin.

(Maryse Condé)

Punchline totale.

 

15 janvier 2023

Le grand livre de cuisine, c'est 961 heures à Beyrouth de Ryoko Sekiguchi.

Mais il y en a d'autres, évidemment.

Mon problème est que je ne cuisine pas, et que je ne sais pas cuisiner. Mais au fond, je ne sais pas écrire non plus. (Mais j'écris.)

 

(Se piquer : ici, développer.)

 

 

12:07 Publié dans MOTS, Unissons, Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 14 janvier 2023

Du lipogramme au rebaptême

Untung-untung

 

    14 janvier 2017

 

14 janvier 2023

Une fois n'est pas coutume, je donne directement en lien le billet précédemment publié ce même jour dans cette même rubrique.

Je ne comprends pas grand chose aux livres de la série des Aujourd'hui de Dominique Meens, que je lis depuis un gros mois désormais, les seuls de cet auteur que je n'avais pas lus. Ici j'avais tenté Aujourd'hier. Et ces égrènements pâles de Untung-untung lorgnaient plus du côté du journal de Claude Mauriac, au moins dans leur principe. (Claude et Dominique, deux prénoms mixtes. Je devrais me rebaptiser Camille ou Anne.)

 

10:00 Publié dans Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 13 janvier 2023

De l'arbre à la forêt

Untung-untung

    13 janvier 2021

gendarmerie.JPG

 

 

On entrevoit cette affiche dans une gendarmerie dans le 7e épisode d'OVNI(S).

Je l'ai retrouvée sur le Web. Elle serait de Philippe Fauré dit Foré, et, selon un site, de 1997. Mais cette date ne correspond pas au style ni à l'époque de la série (années 70).

Je chercherai davantage quand je serai sur ordi. Mais quelqu'un a-t-il une idée ?

 

13 janvier 2023

J'avais cherché (et ma sœur aussi), et je n'ai rien trouvé de concluant. Alors, je dépôte ici.

L'espèce de réductionnisme des problèmes écologiques à la question des forêts (et même ici, au singulier, de l'arbre) n'a pas vraiment disparu depuis. On continue de lire les arguments négationnistes les plus farfelus sur la base de surfaces boisées sans aucun rapport avec la biodiversité, par exemple.

 

08:33 Publié dans Brille de mille yeux, Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 12 janvier 2023

De l'île à l'ovni

Untung-untung

 

    12 janvier 2021

Vuillermoz en Hippolyte de L'Île aux enfants, j'étais pas prêt.

 

12 janvier 2023

Cela fait donc déjà deux ans qu'on regardait la série Ovni(s).

 

12:01 Publié dans Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 11 janvier 2023

Du coma à la boucle

Untung-untung

    11 janvier 2014

Bon, si j'ironise sur le fait que la meilleure partie de la carrière d'Ariel Sharon a eu lieu de 2007 à 2014, Valls ne fera pas clore mon compte FB, si ?

 

11 janvier 2023

Le problème avec cette rubrique est de risquer les doublons. Il faudrait que je recherche des tweets, et non des posts Facebook. Surtout, il y a un côté un peu vain, un peu paresseux. Je devrais me motiver à écrire autre chose que ces petites notules rapides qui n'apportent pas grand chose.

(Au moins pour boucler sur le post de 2014, noter ici qu'Israël s'est désormais doté, il y a quelques jours seulement, d'un véritable gouvernement d'extrême-droite anti-démocratique.)

 

05:43 Publié dans Les Murmures de Morminal, Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 10 janvier 2023

De la friteuse à la branlette

Untung-untung

    10 janvier 2022

ulysses.jpg

 

 

 

Pour la Saint Guillaume j'ai reçu l'édition Alma de Ulysses et une friteuse électrique.

J'annonce donc une nouvelle série de vidéos pour l'année du centenaire : ULYSSE DANS LA FRITEUSE.

 

10 janvier 2023

Une fois la plaisanterie lancée, j'ai tout de même entamé un projet que j'ai mené à son terme : lire Ulysses entre le 2 février (date du centenaire de la publication en anglais) et le 16 juin (date du Bloomsday). J'ai effectué cela en assurant 18 lives sur Twitch, avec entre 5 et 14 participant-es selon les séances. L'intégralité de ces lives est archivée sur YouTube.

 

10 janvier 2017

Ce n'est pas pour dire, mais branlette vient de faire son entrée dans l'Oxford English Dictionary*.

 

* C'était vrai à une lettre près, donc c'était faux :

bralette.JPG

 

05:46 Publié dans Minimalistes, MOTS, Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 09 janvier 2023

Du judo au ping-pong

Untung-untung

    9 janvier 2013

O* m'accueille en me disant : « j'ai fait un randori ».

Y a plus de jeunesse.

 

9 janvier 2023

O* a, de fait, fait du judo pendant deux ans, mais comme il ne progressait pas et trouvait cela plutôt ennuyeux, il a embrayé sur le roller puis sur le tennis de table (depuis quatre ans, avec une certaine maestria, et, en tout cas, beaucoup de plaisir).

Le sport est un sujet assez rare dans ces pages, sauf à y inclure les distiques ribéryens des carnets verts.

Il faut savoir que pour cette date du 9 janvier cette rubrique propose un dédoublement.

 

09:11 Publié dans Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 08 janvier 2023

Des menstrues aux traques

Untung-untung

    8 janvier 2018

catimini.jpg

 

 

Je suis tombé par hasard, il y a trois heures, en cherchant autre chose, sur l'étymologie problématique de "catimini".

Et là. Bam.

 

8 janvier 2023

Bien entendu, il m'est impossible d'être certain de la source de cette photo sans faire de recherches. Ma manie de poster régulièrement des extraits en faisant exprès de ne mentionner ni l'auteurice ni le livre est aussi souvent un piège (un défi) tendu à moi-même, à ma mémoire. Je compte sur Google, mais avant même d'avoir cherché, je pense (au vu de l'éditeur et de la date) que cette page est tirée d'un livre de Jean Rolin, Le traquet kurde. Le sujet aurait pu suggérer Dominique Meens, que je relis beaucoup ces jours-ci (ou plutôt : que je lis -- je n'avais jamais lu la série des Aujourd'hui et je m'en vois les sept croix), mais pas le style.

Sous mon post Facebook, Michel Renaud , l'éminent spécialiste des 16e et 17e siècles et auteur notamment d'une monographie exceptionnelle sur le Moyen de parvenir de Béroalde de Verville, avait cité une page du Dictionnaire étymologique de Gilles Ménage (1694) :

On dit, faire quelque chose en catimini, pour dire, en cachette, en particulier. Mr Nublé dérivoit ce mot de katamênia, qui sont les purgations auxquelles les femmes sont sujettes tous les mois : dont elles se cachent fort scrupuleusement : Et, ce qui pourroit favoriser l'opinion de Mr Nublé ; catimini dans les Curiosités Françoises d'Oudin, est interprété par fleurs de la femme. Néanmoins, je ne doute point que mini dans catimini, ne soit une production, comme en grippemini, & en brouillamini. Mais je ne say pas d'où peut venir ce mot. N'auroit-il point été dit par contraction au lieu de cachettimini ? Cette conjecture ne me déplaist pas.

 

10:29 Publié dans Droit de cité, MOTS, Répétitions, Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 07 janvier 2023

De l'invasion du Congrès à l'impossibilité de prévoir

Untung-untung

 

    7 janvier 2021

Petit avertissement aux journalistes et aux « simples citoyen·nes » (dont certain·es parmi mes contacts FB) qui disent que les événements d'hier marqueront la rupture entre Trump et l'essentiel de sa base, ainsi que des ténors des Républicains : cela fait 5 ans qu'on sous-estime systématiquement (et moi le premier, jusqu'en 2017) le soutien dont bénéficie Trump, et qui a permis à 70 millions d'Américain·es de voter pour lui en novembre, malgré tout ce qu'il a fait.

L'électorat républicain adore l'ordre et déteste le chaos ? Sans doute, mais quid du soutien officiel de Trump aux ‘Proud Boys’ ?

Depuis hier, des millions de partisans de Trump, totalement « qanonisés », diffusent partout l'idée que ce sont les « antifas » déguisés en pro-Trump qui ont semé le chaos à Washington. Ces gens sont des complotistes : la vérité est toujours ailleurs. Tout ce qui se passe depuis hier (l'élection des démocrates en Géorgie, le lâchage de Pence, l'invasion du Capitole) confirme leurs biais : c'est le « deep State » qui continue de s'en prendre au pauvre petit Donald seul contre tous, ce sont les gauchistes qui font une mise en scène (j'ai vu des analogies avec l'incendie du Reichstag en 1933, avec les antifas US dans le rôle des nazis, et les pro-Trump dans le rôle des pauvres communistes injustement accusés, c'est renversant au sens fort), etc.

On sous-estime le degré de fanatisation de la base trumpienne après 5 ans de mensonges. N'oublions pas que ce type a constitué son capital politique de départ sur son soutien à la théorie conspirationniste birther, selon laquelle Obama n'était pas américain. N'oublions pas qu'avec Conway, Pence, McConnell et toustes les autres qui ont donné un pouvoir toujours grandissant à Trump (ses enablers), ce sont la « post-vérité » et les « faits alternatifs » qui règnent depuis 4 ans. Ce n'est pas l'escarmouche d'hier, ni la vision du drapeau confédéré dans le « saint des saints » – le Congrès –, ou d'un gros connard en boots dans le fauteuil de Pelosi, qui va faire retomber ces gens dans la réalité.

 

7 janvier 2023

Côté post-vérité et manipulation, on ne fait pas dans la dentelle en France non plus, avec Macron qui a encore réussi la prouesse de dire il y a quelques jours, dans un discours à la nation, qu'il n'était pas possible de prévoir la canicule de l'été dernier ni les dérèglements climatiques, alors que ça fait 40 ans que le GIEC multiplie les rapports de plus en plus alarmants, et 20 ans que Chirac a lancé sa fameuse phrase : notre maison brûle, et nous regardons ailleurs. Cela fait vingt ans que la droite libérale, conservatrice, macronarde, inégalitariste, regarde ailleurs, avec la complicité de tant de Français·es.

 

10:00 Publié dans Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 06 janvier 2023

Du papier peint au livre inexistant

Untung-untung

    6 janvier 2019

je change le papier peint

j'ai écouté à fond la 42e de Haydn

pas eu la fève

mais c'est pas grave

 

6 janvier 2023

Tiens, c'est amusant : ces jours-ci nous nous sommes replongés dans l'intégrale Haydn. (Il y a certains des 160 CD que je n'ai toujours pas écoutés, côté opéra et musique de chambre à coup sûr.)

Quand je vois, en cherchant sur Facebook des posts des années précédentes, des ami-es qui publient à tour de bras, je me dis que j'ai vraiment manqué le coche, les coches, avec mon caractère velléitaire, me contentant d'accumuler des milliers de pages ici et là, sans jamais en faire un livre.

 

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jeudi, 05 janvier 2023

De l'onglet à la rime

Untung-untung

    5 janvier 2015

J'ai taché ma lavallière
Avec l'onglet au roquefort.
Suis-je François de Callières
Ou Abraham de Wicquefort ?
(Page 773)
 

5 janvier 2023

Il y a huit ans, bien sûr, je n'étais pas végétarien. Toutefois, le je du quatrain ci-dessus est évidemment fictionnel, d'abord car je n'ai jamais porté de lavallière.

Je me rappelle que ce quatrain avait pour point de départ une page de l'Histoire des traductions en langue française. Les noms qui ont imposé les rimes en -lière et -efort, selon le principe des bouts rimés, sont des noms de traducteurs.

 

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mercredi, 04 janvier 2023

Du monastère à la maison caverneuse

Untung-untung

    4 janvier 2020

Magnifique lettre de Keats à Shelley, que je découvre grâce à une copie d'étudiant qui en a extrait la phrase suivante : My imagination is a monastery, and I am its monk. La citation ne prend son sens qu'avec la lettre dans son intégralité.

 

4 janvier 2023

But I want to talk of yourself, dearest Isa. Come away from Madrid. I long to see you & to know that you are out of the cavernous house, the plan of which (as Annette showed it) iced my blood. Everything you say too sounds wretched, for body & soul.

(lettre de Robert Browning à Isa Blagden, circa 1857)

 

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mardi, 03 janvier 2023

Du boitement à la mise en boîte

Untung-untung

    3 janvier 2020

Fini de lire Martin Eden. Trop de choses à dire pour un tweet : ce sera blog et vlog. Mais déjà : très riche et complexe intertextualité. Et envie de lire ce texte de Stevenson, "The Bottle Imp", et de relire (vraiment (mieux qu'à 15 ans)) La Peau de chagrin.

 

3 janvier 2023

Incapable de me rappeler (et ne voulant pas perdre de temps à chercher) si j'ai vraiment écrit ou parlé de Martin Eden, je peux toutefois confirmer que, three years down the line, je n'ai pas lu cette nouvelle de Stevenson et pas relu le roman de Balzac. Je me débecte, mais ne me surprends guère.

 

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lundi, 02 janvier 2023

De l'Indian à la douceur

Untung-untung

    2 janvier 2016.

En famille, un verre à l'Indian. Pensée pour Virginia Wosholf.

 

2 janvier 2023.

Je me rappelle très bien cette journée. C'est un des deux ou trois réveillons que nous avons fêtés à Tours avec ma nièce et ses parents (ou ma soeur seule, au moins une fois). Peut-être était-ce deux jours après la visite du zoo de Beauval pour la Saint-Sylvestre.

Virginia Wosholf (pseudonyme sur Facebook d'une collègue et ancienne étudiante, A.-G.), nous l'avons perdue de vue depuis. La dernière fois que j'ai échangé quelques mots avec elle par SMS à l'occasion des voeux, c'était juste avant le premier confinement, il me semble.

Aujourd'hui, toujours grande douceur, mêlée d'averses. Les lessives peinent à sécher. Je me suis remis au boulot pour de bon.

 

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dimanche, 01 janvier 2023

De l'opium au patriarcat

Untung-untung

    1er janvier 2000.

C'est à la lueur des bougies, près de la cheminée, que j'ai fini de lire, pour le basculement d'une année sur l'autre, Le vin est tiré de Desnos, dans le Quarto qui m'a été offert pour Noël.

 

1er janvier 2023

Au moment de remettre sur le métier cette rubrique, je dois avouer qu'à titre exceptionnel l'entrée de journal ci-dessus est inventée ; c'est une reconstitution rétrospective car je ne tenais pas de journal, et il n'y avait ni blogs ni gmail ni carnets en ligne -- pour moi -- à la fin du dernier millénaire. Je suis quasiment sûr que, suite à la tempête Lothar, la maison des mes parents, dans les Landes, était restée sans alimentation électrique jusqu'au Nouvel An, mais, en cherchant sur le Web, pas moyen d'avoir confirmation de cela. La tempête ayant dévasté les forêts et fait tomber de nombreux poteaux électriques le 26 décembre, cela me paraît très long : je me rappelle trois ou quatre jours sans électricité... mais six ?

Certitude absolue, la lecture de l'époque, qui m'avait beaucoup marqué, ce seul roman de Desnos.

Ce 1er janvier, j'ai achevé la lecture d'un roman tout à fait étonnant de Colette Yver, Princesses de science, que ma soeur vient de m'offrir dans une édition d'origine ou quasi (le livre, comme tant d'autres écrits par des autrices invisibilisées, est épuisé). Il s'agit théoriquement d'un roman antiféministe, qui cherche à vanter le modèle du mariage bourgeois et de la société patriarcale, mais dont la structure et les approfondissements psychologiques sont tout à fait susceptibles de favoriser une lecture critique : les personnages de femmes indépendantes, certes vaincues, démontrent la validité de l'aspiration, et plus encore combien l'incapacité des hommes à gérer les nécessités quotidiennes fait du mariage une institution toxique et servile.

 

11:01 Publié dans MAS, Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)