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lundi, 13 novembre 2006

Pont des soupirs

    Sans moi. Il n'est partout question que de Madame Bovary.

Who talks to saints. If they talk to Saints are they said to resemble Madame Bovary.

In talks to saints they are believed to be reminded of their times. The times when they were this. This and that and that and this and a bell and a bull. A bull and a bull. When they were this.

I planted I implanted in them a symbol of bees of bread of meat of figs of trees not of birds nor of cows nor of doors nor of rivers but of fountains and of water and of sheep and of size.

He sighs and she sighs.

 

Si je commence, si je ne me retiens pas, je vais tout recopier. Quand même, c'est. Talks to Saints Or Stories of Saint Remy. Comment c'est. Un texte (sublime, forcément sublime) de Gertrude Stein (Voice Lessons and Calligraphy 1915-1930. In Painted Lace and Other Pieces. NY : Books for Libraries Press, 1969, p. 108). Commencez quand même.

08:00 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature

dimanche, 12 novembre 2006

Inachever jusqu'au bout

    Question inachèvement, le projet même des Eglogues de Renaud Camus (dont le prochain volume doit paraître au printemps prochain) se pose là. Voici ce que je trouve ce matin même dans la cinquième des Elégies pour quelques-uns (intitulée "Préface. La Mort.") :

"Aux Eglogues, enfin, il manque toujours trois volumes. Or, j'aimerais inachever jusqu'au bout cette entreprise, et de préférence avant trop longtemps." (p. 46)

 

Quelques lignes plus bas :

"Et puis, pour se livrer à l'art des églogues, il faut avoir tordu le coup, sans esprit de retour, à tout désir d'expression, s'être désencombré du sens, n'avoir vraiment plus rien à dire. Je n'en suis pas encore, hélas, à ce degré-là de sagesse." (ibid.)

 

19:25 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature

L'ivre certes historié

    C'est très probablement le 12 novembre 1345 que mourut Jean de Vicktring, abbé de Victoria. La date en est confirmée par André Joris, dans son article "Le passé lorrain de Jean de Vicktring, abbé de Victoria (Carinthie)" (in Le Moyen-Âge, Vol. CXI, 2005, n° 3-4). Jean de Vicktring est aussi l'auteur d'un Liber certarum historiarum, dont je ne sais comment en comprendre le titre : recueil de certaines histoires ou recueil d'histoires certaines ? La première hypothèse paraît plus probable, mais allez savoir avec le bas latin.

***********

Par ailleurs, Jean-Michel Bonet est l'auteur d'un essai intitulé L’if ou l’olivier. Sagesse et perdition d’après le Conte du Graal de Chrétien de Troyes (Paris : L’Harmattan, 2003), dont je pressens, de par mon désir pressant, qu'il faudrait l'avoir lu.

15:15 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, Histoire

Police de caractères (244/288)

medium_Langeais_5_nov._2006_004.jpg

 

 

    Accaparé, affolé, crapahutant, l'alphabet rejoint les nombres. Des algues d'ombre sur le mur font ahaner l'artiste qui met les angles et d'autres abstractions en lumière.  Armez-vous d'ardeur au 26. Arrachez abruptement les masques des acteurs, qui se terrent adroitement au 18 de la rue.

13:45 Publié dans ABC*ACB, Fièvre de nombres, Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Ligérienne, Littérature

Dadatologue

    Fatalement, j'ai raté, hier, la publication d'une note à onze heures onze (11/11 à 11:11), mais, quoique je me sois un peu rattrapé ce dimanche matin, c'est pour constater ensuite (au grand dam de mes Hystéries historiées) qu'il ne s'est rien passé, apparemment, le 12 novembre 1111. Comme je ne saurais inventer d'événements fictifs (l'ayant fait, pourtant, une ou deux fois), je me retrouve à déballer ici ma fièvre de nombres, ce qui retarde d'autant la très légère note que m'inspirent les concertos pour clarinette de Franz Krommer.

À quelque chose malheur est bon, comme aurait dit Hugo, puisque, me livrant à de très rapides recherches, j'ai découvert l'emploi, un peu hérétique, du substantif datologue. Il me plaît bien, quand même.

(Il toujours impersonnel, à présent : il, sans illoiement, faudrait reprendre sérieusement l'écriture des sonnets et des tankas, pour ne rien dire du très long texte, abandonné et ridiculement bref.)

12:20 Publié dans Fièvre de nombres, MAS, MOTS | Lien permanent | Commentaires (4)

Son analogue

    J'aime bien les toiles intérieures peintes à l'humeur de l'heure de Tamarouf, mais, hélas, le site refuse tout commentaire. Lisons silencieusement, alors.

(Bien travaillé ce matin. Je vais peut-être m'offrir une petite distraction en écrivant un billet sur les concertos pour clarinette de Franz Krommer. Vous verrez comme c'est gai, ce que j'ai à dire.)

11:11 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

Prône animal

Vendredi, vers six heures. 

    Pendant que tu dormais un peu, avant de repartir pour une énième réunion, et avant que je ne me rende, pour ma part, à l'école maternelle, je lisais quelques poèmes brefs de W.S. Merwyn.

*****

 

Au retour, pendant que tu lisais ton livre sur les chevaliers, je lisais, en attendant son retour, plusieurs poèmes - dont certains très beaux - de mon collègue Stephen Romer, un peu honteux de n'avoir encore jamais eu la curiosité de découvrir cette oeuvre dont je connaissais l'existence, et peu convaincu que les pièces pour piano et orgue d'Emmanuel Bex (Conversing with Melody) soient réellement appropriées à cette lecture.

*****

 

Enfin, tu refermas ton livre.

Cependant, tu n'étais pas rentrée.

10:15 Publié dans Diableries manuelles, Unissons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie

Hubert : Antoine :: Introduction : à tout autre : chose

    Le poème de Bigongiari qui m'émerveilla jeudi soir s'intitule Con becco di sale ("Avec son bec de sel") et se trouve à la page 38 du choix de poèmes (traduits par Antoine Fongaro) publié dans la collection "Orphée" (Paris : La Différence, 1994). De façon générale, ces poèmes sont très beaux.

*********

Je n'ai pas pour coutume de parler d'un livre avant de l'avoir terminé, mais, en dix-huit mois, j'ai si souvent remis à la fin de la lecture pour finir par ne rien écrire du tout, que je me dis qu'un tiens vaut mieux que deux oiseaux dans le bosquet. Par ailleurs, dans le cas du livre de Hubert Antoine, il s'agit d'une suite de soixante introductions, et je postulerai donc, avec quelque légitimité, que c'est un ouvrage qui n'a pas de terme. (Pourtant, j'avouerai penaud que mon marque-pages est calé à la page 29.)

Ces remarques ne portent donc, pour être honnête, que sur les neuf premières "introductions". Ces remarques d'ailleurs risquent de faire long feu. Ces remarques ne sont que des marques (de mon désarroi).

Mon désarroi allait grandissant, tandis que je lisais, jeudi soir, les neuf premières "introductions" du livre de Hubert Antoine. Je n'ai pas, depuis, repris l'ouvrage, sauf pour feuilletter les trente premières pages. Mon désarroi est dû, je pense, à la tonalité foncièrement illogique des fragments. On devine des règles de composition, peut-être du même ordre que celles qui président à mes Xénides, ou, qui sait, à mes chers 721. (Que je vienne de regarder les Bleus prendre la pilée face aux Blacks ne doit pas être tenu pour avoir une quelconque influence sur ce billet.)

Mon désarroi ouvre-t-il la voie aux réticences ? J'écrirai pourtant.

J'écrivais donc que les textes brefs d'Introduction à tout autre chose (Verticales, 2006) donnent l'impression d'avoir été écrits soit selon une technique d'écriture proche de l'automatisme surréaliste (et l'épigraphe d'Achille Chavée n'entre pas modérément dans cette hypothèse), soit selon des principes de composition syntaxiques et lexicaux plus retors (c'est-à-dire plus ouvragés). Peut-être, évidemment, y a-t-il une combinaison des deux. Toujours est-il que je me surprends à admirer les ressorts de l'écriture dans ses formes les plus réduites (à l'échelle d'une phrase, voire d'un simple groupe nominal) et à ne rien saisir d'une "introduction" dans son ensemble (à part, tout de même, pour l'"Introduction des Etats-Unis", plutôt transparente dans sa signifiance).

Hubert Antoine sait fort bien écrire. J'en trouverais, à chaque page, dix exemples. Mais à quoi cela mène-t-il, rime-t-il ? Je n'en ai pas la moindre idée. Alors, dois-je m'en tenir à l'admiration muette de certaines phrases par moi isolées, comme

Couve un de ces moments où le cerveau gratte. (p. 21)

 

ou de certains paragraphes savamment construits, et très efficaces, comme

Je sens la nuit comme un coulis pour ceux qui n'ont rien à croquer. J'y crève d'angoisse, ce froid sans degré. j'ai beau essayer de forniquer quelques aveugles séduites par mon désintéressement, d'obscures pensées me font haïr la sauce béchamel. (p. 25)

 

?

(Oui, le signe de la fin est bien ? .)

08:50 Publié dans Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Littérature

Potius mori quam foedari

medium_Langeais_5_nov._2006_017.jpg
Anne de Bretagne et Charles VIII :
plutôt la mort que la souillure.
(C'est la devise lue à Langeais.)
medium_Loches_11_novembre_2006_026.jpg
Charles VIII, encore, le fit inscrire sur les vitres, mais quel est, face aux brumes d'un samedi qui couvrent la ville de Loches, ce possius barbare (plutôt que potius) ?


Courbes, orbes, dorures, losanges ou cordelettes :
toujours pas d'accélérateur d'orgones.

06:30 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne

samedi, 11 novembre 2006

Double entendre

    Deux phrases que m'écrit ma grand-mère paternelle, qui vient de fêter ses 92 automnes :

Nous deux cela va piano piano bien sûr. Mais nous profitons au maximum de cette belle arrière-saison.

 

18:45 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 10 novembre 2006

Dame Zette et Vladimir

    Je griffonne ceci en vitesse de la fac, donc sans le livre à portée de main (air connu), mais le volume des Lectures on Literature de Nabokov regroupe plusieurs chapitres sur divers "grands textes" de la littérature mondiale (notamment Mansfield Park de Jane Austen, Bleak House de Dickens, je ne sais plus quel Dostoïevski, Du côté de chez Swann et Ulysses, bien entendu). Je doute qu'il s'agisse de l'intégrale de ses cours, si tant est même qu'une telle chose existe.

(Vérification faite, il semble que le seul ouvrage actuellement disponible soit un volume de Lectures on Russian Literature.)

09:25 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (1)

Au ciel de sel

Jeudi 9 novembre, dix heures et demie du soir.

    Un poème bouleversant de beauté, de pudeur, et regorgeant de l'expression d'un monde, sous la plume de Pietro Bigongiari, a suivi, pour mon bonheur, la lecture de quatre fragments de Hubert Antoine, dont  – par delà son hommage – appuyé – à l’écriture automatique et fantaisiste telle que la pratiquait, par exemple, Benjamin Péret –  je ne sais trop que penser. Ne succombe-t-il pas à la facilité de l'exercice de style, pour ne rien avoir à dire ? (J'ai belle gueule d'écrire ça.) La poésie tellurique et terraquée de P.B. résonne plus longtemps dans le silence ; son envol lyrique pèse plus lourd dans la balance. (Il faut toujours lire douze livres en même temps. Nabokov achève de me décomplexer sur ce point (mais, à dire vrai, je ne l'avais pas attendu).)

Il y a que je ne sais toujours pas si orgones est une faute de frappe ou un hapax étrange ignoré des dictionnaires.

08:25 Publié dans Diableries manuelles | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : Littérature, Poésie

Talés mais pas mûrs (les kakis)

    Là, comme de bien entendu, je n'ai pas les textes sous la main, donc ce n'est pas encore ce soir que je vous entretiendrai des plaqueminiers & plaquemines dans les haïku de Shiki et de Basho.

medium_Kaki_9.jpgCes alignements de kakis ont tout de ce jeu de mes années gamines, le Puissance 4, que mon fils a découvert cet été dans une version en bois, beaucoup plus solide. À cinq ans, il est difficile, apparemment, de fomenter une stratégie (surtout avec les terribles verticales), et plus encore de déjouer celle de l'adversaire. (En jouant contre un enfant, le plus difficile est de savoir tricher suffisamment subtilement pour qu'il ne gagne ni ne perde trop souvent. À la bataille, quand on s'ennuie, par exemple, regarder par en-dessous les quelques cartes qui restent, si on est en train de perdre, afin de bien donner sa dernière dame quand l'enfant vous sort, triomphalement, un roi ou un as. Vous voyez d'ici, si vous lui piquez un valet, avec votre dame : reparti comme en quarante !)

Bref, je ne sais plus trop pourquoi je dégoise ici en vous entretenant de Puissance 4 et de jeu de bataille, alors que j'aurais pu, tout aussi bien choisir le jeu de bonneteau, que ces quatre kakis, alignés sur fond de mur blanc que traverse un rai de soleil vertical, évoquent aussi, quoique, comme je crois le savoir, le jeu de bonneteau ne compte que trois gobelets et trois cartes. (Et d'ailleurs, j'ai appris tout récemment, pour l'oublier aussitôt, le nom anglais du jeu de bonneteau. Je me rappelle l'avoir découvert dans l'un des chapitres de Gallimaufry, le très distrayant (mais visiblement très oubliable) ouvrage du grand lexicographe britannique Michael Quinion.)

Enfin, les gallimâfrées de kakis, se bâfrer de ces fruits, ça ne lui réussit pas terrible, à notre masque musicien. S'il se laisse trop convaincre par Fire, il va finir à la rubrique Cuisinier casque de kakis.

07:25 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature

jeudi, 09 novembre 2006

7 Kap

    Vous menez le bal rondement, dites-moi.medium_Kaki_12.jpg

(Tout de même, si je veux écrire ce soir un texte de 703 mots, il va falloir que la petite histoire y mette du sien. Bah, nous verrons bien.)

Toujours est-il, disais-je à Fire, que de la vitre de l’officine naguère dévouée au piercing et désormais rebaptisée Lord Sandwich, on pourrait aisément, discrètement, photographier la plupart des collègues, ou des étudiants, ou des inconnus, qui déambulent d’un pas empressé.

Fire, elle, m’apprend que, grâce à moi (pourtant, MuMM est un autre), elle mange enfin les kakis proprement.                  Comme je m’étonne, car ma manière est épouvantablement insortable, elle me décrit sa façon de déguster ce fruit, qui est rien moins que débectante et que je tairai pour ne pas lui faire honte.

22:00 Publié dans 721, Kyrielles de Kaprekar | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature

Spirits Rejoice (Paris, automne 1994)

    Aspire de ton souffle une nuée de

langueurs

bercées comme des océans

embrassant la tempête Aspire

richement

ton propre souffle

 

Ah ton son entre tous entre mille

yeux braqués sur les nuages qui en fumée sortent

langoureusement

embrassant les voix des femmes

rutilantes.

21:00 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie

Jeudissonances

    Ce matin, en travaillant dans mon bureau glacé (ah, l'université!), j'ai découvert les titres suivants : 

  • Urs Voerkel. "Improvisation No. 2" (Tiegel, Atavistic Records 2006).
  • Fred Anderson. "Dark day" (Dark Day + Live in Verona).
  • Jeff Johnson Trio. “Shadow Me” (Free, 1999).
  • Anthony Braxton. “Piece Two” (Creative Orchestra Music, 1976)
  • Sun Ra. “Heliocentric Worlds” (Heliocentric Worlds Vol. 3, Esp-Disk Us 2005)

 

De ces artistes, je ne connais bien qu'Anthony Braxton, pour qui j'ai une profonde admiration (l'écouter subjugue), mais j'aurais bien du mal à avoir une connaissance même partielle de sa discographie, car il doit en être à plus de 150 albums enregistrés... En écrivant cette note, j'écoute "New Leaf", un titre extrait de l'album Seven Black Butterflies de Drew Gress (Koch Records, 2005), qui me plaît moins, en raison peut-être de la structure rythmique, ou de l'usage trop uniforme des répons entre la section des cuivres et la section des cordes, et malgré la ressemblance frappante entre le son chantourné du ténor* et le sax tornade de mon bien-aimé John Zorn...

 

* Vérification faite, il s'agit de Tim Berne. (Entre-temps (encore), j'ai découvert la harpiste (entre autres) Zeena Parkins, par le titre "Solo for Neil" (Necklace, Tzadik** 2006).

** Tiens, le label fondé par John Zorn ! On tourne en rond, merde, on tourne en rond...

10:05 Publié dans MUS | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 08 novembre 2006

Lundistes

    Voici les ouvrages que j'ai empruntés ce lundi à la Bibliothèque des Lettres et Sciences Humaines de l'Université François-Rabelais :

  • Basho. Cent onze haïku. Traduction de Joan Titus-Carmel. Verdier, 1998.
  • Quentin Bell. Mode et société. Essai sur la sociologie du vêtement. Traduction d'Isabelle Bour*. P.U.F., 1992.
  • René Berger. La mutation des signes. Denoël, 1972.
  • Martin Crimp. Plays 2. Faber & Faber, 2005.
  • Jean Favier. Louis XI. Fayard, 2001.
  • W.S. Merwin. The First Four Books of Poems. Atheneum, 1980.
  • Vladimir Nabokov. Lectures on Literature. Picador, 1980.
  • Vladimir Nabokov. Strong Opinions. Vintage, 1990.
  • Shiki. Cent sept haïku. Traduction de Joan Titus-Carmel. Verdier, 2002.

 

* De l'aveu même de la traductrice, le texte original est introuvable. Elle n'est même pas sûre de l'avoir encore, ni qu'il se trouve à la B.N.F. Sur le Web, il est inaccessible (éditions rarissimes à 170 livres sterling, dix fois trop chères, proportionnellement à mon intérêt a priori pour ce texte). Je verrai avec le prêt entre bibliothèques, tout de même.

20:20 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature, Ligérienne

Il y a 596 ans...

    Le 8 novembre 1410, Dreux Decani, Pierre de Troyes et Nicolas Barbot, respectivement choisis comme junior des Nations picarde, française et normande, furent délégués comme intrants afin de procéder à l'élection du Doyen de la Faculté de Médecine.

(Source : Laurent Tournier. "Junior et antiquior à l’Université de Paris à la fin du Moyen Âge".)

17:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)

Italienisches Konzert BWV 971, Alfred Brendel

    Il nous offre l'Italienisches Konzert et cinq autres pièces pour clavier de Bach dans l'interprétation d'Alfred Brendel (1977; Decca 2006). Puis nous parlons de Liszt et de Brahms.

Première écoute, distraite, hier soir, à l'apéritif, puis reprise ce matin avant de me plonger vraiment dedans, sur les midi. C'est très beau, subtil, pénétrant, mais il faudrait maintenant faire des recherches, écouter encore et encore, et essayer d'approfondir ce doute qui se dessine : l'interprétation ne pèche-t-elle pas par excès de romantisme (au sens musical, dira-t-on, pour faire simple), notamment dans la Fantaisie BWV 903 ? N'ayant pas le temps* ni vraiment de compétences, je préfère noter ce doute ici à la va-vite, faute de mieux, pour l'inscrire, et, qui sait, susciter des commentaires (outrés, je le crains) de la part de mes lecteurs avertis**.

 

* Tout ce que j'ai glané, c'est, d'après la WP italophone, que Glenn Gould détestait le Concerto italien. (Mais, comme Brendel devait détester Glenn Gould...***)

** Je pense à Philippe[s], bien sûr, mais aussi à Zvezdo et à L'Amateur (et j'en oublie).

*** Je dis cela sans en rien savoir... Proposition purement épistémique, vraiment. Mais, à consulter rapidement quelques sites, dont l'incontournable WP, on constate que ce ne doit pas être forcément un contresens. (Le site que Decca consacre à Brendel n'est pas inintéressant, non plus, et montre que ses interprétations de Bach ne sont pas mises en avant.)

14:10 Publié dans MUS | Lien permanent | Commentaires (8)

Passablement fourmillant

    D'après le Robert culturel, l'adverbe passablement a deux sens principaux, l'un qualitatif ("pas trop mal") et l'autre quantitatif, plus courant ("plus qu'un peu, assez").

" À Santa Barbara, j'ai dîné seul dans un restaurant tranquille aux tons pâles, rendez-vous feutré d'habitués amoureux. Chaque table était ornée d'un minuscule bouquet. Je me sentais passablement déplacé, mais ce n'était pas un sentiment désagréable ; du moins n'en gardé-je pas un mauvais souvenir aujourd'hui. "  (Renaud Camus. Elégies pour quelques-uns. I. (NOWHERE, U.S.A.). Paris : P.O.L., 1988, p. 18)

 

De mon côté, il y eut ce dîner en solitaire dans un restaurant italien de Summertown, à Oxford, à l'hiver de mes vingt-et-un ans, et, l'année d'avant, un restaurant tunisien du boulevard de Port-Royal, déjeuner printanier resté dans les annales à cause de l'épisode du vin gris foumillant. J'ai dû, bien sûr, manger d'autres fois seul au restaurant, mais ce sont ces deux-là qui ressortent.

10:37 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature

mardi, 07 novembre 2006

Kakis soleils coupés

    Je ne suis pas au bout de mes peines. Il y a quelques heures encore, j'ignorais que Mexmine fût un prénom féminin. Il y a quelques minutes, j'ignorais encore qu'il y eût une mine à Cananea, dans la province de Sonora, au Mexique (ce qui m'a remis en mémoire les Détectives sauvages). Hier matin, je ne m'étais jamais aperçu que kakis & plaqueminiers étaient des motifs récurrents de l'esthétique des haïku. (Basho en a écrit un fabuleux, que je relis en écoutant la Composition n° 141 d'Anthony Braxton, dans la version enregistrée avec son ensemble en public à Victoriaville, en 1988.)

medium_mexmine.jpg

Que l'adjectif hindi kaki, qui signifie "couleur de poussière", ait pu donner son nom au fruit orangé tirant sur le rouge signifie-t-il que le fruit a reçu son nom à un stade plus précoce de maturation, ou est-ce par référence à la poussière plus ocre des pays asiatiques ? Il faudrait cesser de tourner en rond, autour du pot, et écrire quelques poèmes en l'honneur des kakis et des plaqueminiers. Je ne suis pas au bout de mes peines.

18:25 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature

Mexmine

    Mexmine Rouzier (whoever she was) naquit le 7 novembre 1621 à Saint-Louans, près Chinon.

18:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)

Par la Poste

    Reçu aujourd'hui, dans la boîte à lettres, Elégies pour quelques-uns de Renaud Camus et Introduction à toute autre chose de Hubert Antoine, ouvrages achetés d'occasion. Toutefois, j'ai surtout travaillé et fait le ménage, aujourd'hui. (Après l'aspirateur de fond en comble, la paillasse de la cuisine et l'évier, j'ai aussi "toilé" au bureau et dans la salle de bains. Vais-je m'attaquer aux vitres du salon ?)

16:21 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (5)

Stephen Romer siffle un air mort

    Il s'évente avec quelques phrases, que, l'air de rien, l'air lui dérobe pour les emporter par-dessus les montagnes. Il s'offre une valse avec l'azur, mais c'est pour mieux nier qu'il y a des nuages. À la nue insolente soubrette il réplique par un non sequitur. Toutes proportions gardées.

medium_Romer.jpg

13:00 Publié dans Âcres fins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Littérature

O Ultimo Mergulho

    Que choisir - des deux danses de Salomé, de l'échappée dans les tournesols, du très surprenant début "réaliste", du couple allégorique formé par Eloi et Samuel, des flamants de Hölderlin, du visage bouleversant de Fabienne Babe - pour évoquer le film de Joao César Monteiro, O Ultimo Mergulho ?

Le Dernier plongeon : rien n'est dernier, rien n'est donné, puisqu'on ne saute jamais deux fois dans la même eau saumâtre. (Port de Lisbonne. (Tramways de Lisbonne au début des années 1990 : vieilles impériales en boîtes de sardines et publicités pour Carlsberg.))

C'est, évidemment, un film bouleversant, mais tous les films de Joao César Monteiro sont bouleversants.

Dans le glissement de la danse "musicale" de la Salomé brune à la danse muette de la Salomé blonde, se joue le dénudement liquide du silence, jusqu'au dénouement, stricto sensu. Répétition, mue, mutité. Les tournesols offrent autant de visages multiples, qui viennent sauver le spectateur de la confrontation au seul visage de la danseuse dédoublée. (Je charabie, mais c'est un film magnifique.)

On peut dire aussi : Joao César Monteiro est un obsédé de la chatte. Autre façon de dire Salomé féline.

Lors de la scène en extérieur, où le groupe des cinq se retrouve mêlé à la fête de Saint-Antoine, dans cet immense escalier rétif aux talons hauts et aux jupes serrées des prostituées, on aperçoit furtivement le cinéaste lui-même, dissimulé dans un coin de l'écran, à la manière d'Alfred H. (ou de Jean de Dieu!) : on le voit se saisir de quelques feuilles de papier hygiénique, à même un volumineux rouleau, puis se tourner vers le groupe des cinq, qu'il lorgne avant d'entrer dans les cabinets publics. Le cinéaste s'efface du plein air pour pénétrer au coeur de l'intimité la plus physique, du monde public vers l'univers privé (secret/scatologique).

 

11:55 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma

Groupe & ombres (version 249/294, et dernière)

medium_Langeais_5_nov._2006_120.jpg

 

    Votre regard se farde d'ombre, votre épaule aimée s’illumine, et la griffe du félin accroche le ciel. Le souvenir de l'universelle araigne se perpétue sur ce promontoire, belvédère où les dernières lueurs du soir virent au noir lumineux.

N'oubliez pas de vous garder parfois des phrases creuses.

09:00 Publié dans ABC*ACB | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie, Littérature, Ligérienne, Photographie

lundi, 06 novembre 2006

Plaqueminiers, suite II

    En fait, ne nous voilons pas la face : j'aime beaucoup les kakis, ces fruits couleur de rouille qui n'ont rien de martial. Le plus amusant, c'est que c'est, à ma connaissance, le seul fruit qu'il est rigoureusement impossible de manger proprement. Une fois décalotté au couteau, le kaki mûr se mange à la petite cuillère, et dégouline (voir aussi *******), se répand dans l'assiette*. Si vous parvenez à le peler puis à le manger proprement, c'est qu'il n'a pas encore atteint le stade où il est mangeable (et même comestible***).

Il est temps de vous inciter à découvrir ce fruit, si vous ne le connaissez pas, et de citer le haïku célèbre de Masaoka Shiki**** :

kaki kueba

kane ga naru nari

Horyuji

 

On trouve ici une longue discussion des maintes traductions possibles (en angais, au moins*****) de ce merveilleux poème. 

 

* Les esprits mal tournés liront encore je ne sais quelle cruelle obscénité dans cette phrase. Qu'y puis-je si je suis blanc comme l'agneau qui vient de naître (et qui, en général, loin de toute blancheur est plutôt dégoulinant de glaires et de morceaux de placenta.**)

** Loin de moi l'idée, toutefois, que la chair dégoulinante du kaki se rapproche d'un placenta éventré.

*** La poussière râpeuse est si désagréable que c'est à se demander si l'on ne s'empoisonne pas, s'empoussiérant le palais.

**** Pour de plus amples renseignements, préférez la WP anglophone, ou mieux, nippone. Masoaka Shiki est mort à trente-cinq ans, ça fout les foies******.

***** Je suis conscient que je devrais vous proposer, ou, à défaut, vous promettre une traduction française de ce poème. I'll look that up, won't I ? *******

****** Que de relâchement langagier dans ces notes astérisquées !

 

******* (Ajout de 16 h 10, puisque tout le reste de ce billet a été composé aux alentours d'onze heures du matin.) Entre-temps (entre onze heures du matin et quatre heures de l'après-midi, ne faites pas semblant de ne pas comprendre), j'ai emprunté, au Service Commun de Documentation de l'Université François-Rabelais (a.k.a "la B.U."), la traduction de Joan Titus-Carmel, Cent sept haïku de Shiki, parue en 2002 aux éditions Verdier. Il me semble que la traductrice (dont je connais certains travaux de traduction, notamment les haïku de Yosa Buson) est un peu loin de l'original, du moins à ce que j'en ai compris en lisant attentivement le site sus-mentionné. Par ailleurs, je découvre qu'il y a, au moins dans ce choix de poèmes, une série de quatre haïku ayant le kaki pour motif principal. Il s'agit des haïku 88 à 91, sur lesquels je reviendrai très prochainement.

Pour en revenir à la traduction du haïku 91, cité intégralement en japonais translittéré ci-dessus (aussi), elle me désarçonne :

Croquant un kaki

et la cloche qui résonne -

Horyuji !

 

Comment peut-on croquer un kaki ? Shiki croque-t-il littéralement dans son kaki ? N'est-ce pas plutôt la traductrice qui ne connaît pas du tout la texture du fruit ? Pour qui sont ces croquis qui sifflent nos kakis ?

18:05 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Poésie, Japon, Jazz

Groupe & ombres, version 547/656

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    Comme le ciel parfois se nourrit d’avoine, votre regard se charge d'ombre, la mêlée du temps sur l'épaule, et la griffe de l'histoire sur le fond drapé du ciel. L'universelle araigne n'est peut-être pas passée par ici, mais son souvenir s'y perpétue, de ce balcon, belvédère où les derniers instants du jour virent au bleu. (Son fils voudrait s’envoler vers les forêts, au-dessus de la Loire, et retrouver ses fauconniers, qui, déjà, malgré les ombres noires de l’aube, font des merveilles.)

Arbre, ce n'est pas la peine d'ouvrir ainsi la gueule. Lion, ce n'est pas la peine d'effacer la trace de tes pas. N’oubliez jamais, non, jamais, le fard des phrases.

 

 

16:10 Publié dans YYY | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Ligérienne, Poésie, Littérature, Photographie

Plaqueminiers, suite

    La pénultième n’est pas morte, non, et cette brève prose en cinq paragraphes, publiée ce matin entre deux images de la série des statuaires, a tout pour me hanter et longtemps me désorienter. Son titre, tout d’abord, est issu d’un jeu de mots translinguistique passablement alambiqué, puisque, lorsque j’écris, dans ces carnets, ne serait-ce que quelques phrases inspirées par le jazz, je songe bien évidemment à Simon, et puisque le fruit du plaqueminier, le kaki (dont je me gorge ces jours-ci, en ayant récupéré, de mes parents, trois cageots pleins), se dit en anglais persimmon, ce qui se prononce « peur-si-meun » *  et, quoique sans rapport aucun avec l’anglais for Simon (« fort-saï-meun »*), n’est pas très éloigné de la forme française « pour Simon ».

La chair des kakis est orangée, tirant sur le rouge, proche ainsi (et aussi) des cuivres coloratures des orchestres hard-bop.

Hier matin, je me suis éreinté, échiné même à peler une citrouille : la chair de la citrouille mûre est ferme, de même couleur que celle du kaki quand il n’est pas blet et que, par conséquent, il faut encore se retenir de le consommer, de crainte de garder longtemps, au palais, la poussière râpeuse du fruit.

Poussière ? In pulverem reverteris… ? Pas exactement. En hindi, kaki signifie « couleur de poussière », et de là vient le nom du fruit. En revanche, le terme « plaquemine » aurait été emprunté à l'algonquin piakimin. Voilà ce que nous apprend la Wikipedia francophone (je n’ai pas vérifié ailleurs).

 

* Cette notation ne respecte pas l'A.P.I. (Alphabet Phonétique International).

14:25 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature