« 2006-11 | Page d'accueil
| 2007-01 »
dimanche, 31 décembre 2006
Ecaroh I et II
La couverture est rouge vif, mais en gros plan sans macro elle a l’air fade de la chair des crevettes. (Je mange toujours la tête, les pattes, tout.) Faute de grives, on mange des merles, me lança le directeur. Et d’huîtres, des bulots. Lui répondis-je. Il faut dire que la mer moutonnait, se démontait jusqu’à former plaies et bosses, au bord des saignées pelucheuses. Une longue pirogue verte se démenait, mais c’était déjà un récit tragique. Tout ça pour une photo, me tança, toisa, tourmenta le directeur.
21:30 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Photographie, écriture
Enchaudirmi
Je viens de ruiner mes rêves, à extirper de force, comme un écoulement de pus, ces quelques textes – quatre – qui, pareils à des visages spectraux, lignes de force ou de couleurs envahissant la page à l’aquarelle, ont tracé des forêts (par les champignons), des cinémas intimes (par ma triste bobine), des ruptures (par l’apparition du faux Isidore), des lits défaits (par la chair des crevettes), des mythologies (par Pandore).
19:00 Publié dans Zoozéro | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Littérature, écriture
Knowledge Box
À délicieusement écouter vos envols, à voir les hirondelles sous les cieux africains déployer leurs mensonges, à la rame terne se tenant, le poète que de vains critiques ont estampillé romantique se remémore d’autres roucoulades, et finit, enivré, par confondre la besace grouillante de Pandore avec le tonneau des Danaïdes (tout cela qui dut s’écrire en cent quatre-vingt-neuf secondes).
16:30 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, Poésie
Saint Sylvestre
Voici peut-être Saint Sylvestre. Il a connu des marchands d’or, et de viles carabistouilles.
Voici peut-être Saint Sylvestre. Dans les forêts, livré aux ruées des sangliers et des ruades des cerfs, il s’est nourri d’épreintes et, veule, s’est épris d’une vouivre.
Voici peut-être Saint Sylvestre. Des fleurs comme des anémones lui disent de voyager plus loin. Il s’est perdu dans les marécages. On a bu avec lui d’affreux breuvages.
Un jour, en pleurant des larmes de feu, il a dit, à l’année 2006, un long adieu lumineux.
14:55 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Photographie, écriture
Instantané, 30 décembre vers midi
Le gros pavé était posé sur la Kangoo de Marie-Josèphe. Six pages du pavé lues, une bergeronnette grise aux aguets. Elle sautille avec nervosité, sans se prendre aux lignes de l’échiquier. Mon manteau tenait le haut de la plage.
14:00 Publié dans Aujourd'hier | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écriture
V
Dans une fabrique d’édredons. Vêtu de rouge, avec le ciel vêtu de bleu et, dans la boîte grise, les missives vêtues de blanc, la neige vêtue de vert, elle qui laisse voir, vêtue, revêtue, foutue et refoutue encore et encore, des tiges qui s’échappent encore et encore, vêtu de rouge je vois ces signes d’une grande âpreté, tandis que je m’interroge, et qu’encore et encore les aigrettes suivent les lignes du champ ponctué d’autant de tiges, encore et encore vêtu de rouge je suis du doigt la ligne de l’horizon vêtu de bleu, dans une fabrique d’édredons où, ligne à ligne vêtue de noir, je persiste à écorcher le clavier et à écrire frabrique, comme si l’arbre dévêtu de son vert, l’orbe de ce monde dénudé, rien ne me voyait vêtu de rouge, arbre émondé, silhouette étêtée et Gascon entêté à observer entre les silos la progression des aigrettes vêtues de blanc. Têtu toujours dans la fabrique. D’un trio sûr suivant son piano vêtu de noir, Ran danse The Saint Vitus Dance.
12:12 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature, Jazz, écriture
samedi, 30 décembre 2006
Qu’elle est loin, la terre
Le distique, déjà on l’entend une bonne trentaine de fois, semble-t-il, en n’écoutant la chanson qu’une fois. Il se love sous les larves. Où l’entendre, finir circonflexes.
19:00 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature, Chanson française
Images pieuses
Suzanne Fromont-Godefroy, dont la boutique est sise 19, rue du Collège, à La Flèche, est-elle apparentée au Fromont qui donne son nom à l’une des petites rues du quartier Victor-Hugo, à Tours ? Ou ce Fromont-là serait-il la commune de Seine-et-Marne ?
14:55 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Photographie, Ligérienne
Floralies grammaticales
Lu ce jour, à la page 2-4 de l’édition landaise de Sud-Ouest, une énorme faute de grammaire, de surcroît en sous-titre :
« Françoise Lapeyre s’est vu décerné [sic], jeudi dernier, le diplôme d’honneur pour la décoration florale de sa maison. »
Rappelons – à ceux qui ont besoin de ce stratagème pour retrouver la règle imposant l’infinitif après les tournures du type se voir + V-, se faire + V-, etc. – qu’il suffit de comparer avec un verbe du deuxième ou du troisième groupe. Ainsi, si vous désirez écrire correctement la phrase « Je me suis fait défoncer toute la nuit. », pensez à substituer, au verbe du 1er groupe défoncer, un verbe du 3ème groupe : « Je me suis fait mettre toute la nuit. » Comme on ne dit pas « je me suis fait mis », vous saurez qu’on n’écrit pas « je me suis fait défoncé ».
De même, ces tournures pronominales sont invariables en genre, et vous devez dire (et écrire) « je me suis fait défoncer », même si vous êtes du sexe féminin. Ainsi, une jeune fille qui se présente au concours des Miss France peut dire (et écrire) : « je suis faite comme une déesse » – mais : « je me suis fait une bouffe entre filles », « je me suis vu donner de beaux bouquets floraux à Mayotte », « je me suis fait engueuler par Mme de Fontenay parce que j’avais l’écharpe à l’envers », etc.
10:30 Publié dans Narines enfarinées | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Langue française
vendredi, 29 décembre 2006
Voisinons
Encore lu, ce matin, quelques textes superbes de Michaux (dans Passages, notamment), puis, en feuilletant par curiosité le tome 10 des Œuvres de Cendrars que c’était a eu pour Noël, je suis tombé sur quelques textes. Même nervosité, même envie mi-furieuse mi-joueuse de saisir. Pourtant, avant de rapprocher par hasard Cendrars et Michaux, rien, dans mon esprit, ne les faisait voisiner (et sans doute sont-ils très différents, when all is said and done). Paquetages de nerfs désolés.
20:35 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature
No Seen till Brooklyn
J’envisage – si l’affreuse mégère à voix métallique confirme sa candidature à l’élection présidentielle – d’apporter mon soutien discret à son manque total de panache en transformant mon pseudonyme abrégé de MuMM en MMaM. Après tout, MAM a raison : il y a encore de la place, avant le second tour, entre l’ennemi de la démocratie et la folle des spotlights. Et, si Le Pen ne rassemble pas ses 500 signatures, elle pourra toujours harponner les gaullistes historiques réticents à voter pour Sarkozy (on les qualifie souvent de « vieux gaullistes historiques » mais ils ne sont pas tous si vieux que ça, d’ailleurs).
Depuis hier, le mot tangon me hante, peut-être (me dis-je dans les moments d’introspection esthétique les plus aigus) parce que je m’imagine ce carnet comme le tangon le long duquel pendent toutes les lignes (rubriques), où s’attrapent les mots-poissons. Sur ce thonier, pourtant, on n’a jamais fait de mal à une mouche.
Sur un tangon, aussi, on suspend des fils pour la pêche aux voix. (Hypothèse plus politique que poétique.)
17:45 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : UMP, Langue française
Calendrier / qui tombe en poussière
Une fois écrit « Images plus en dentelle », la seule vérification a consisté à consulter le Robert culturel, pour voir si desquamer était intransitif ou pronominal. Les deux, mon commandant. Seul le décompte des mots a permis de trancher en faveur de la tournure intransitive. Entre-temps, un desman avait grimpé sur mon épaule. (Le tome 2 préconise le tiret à entre-temps, mais donne toutefois une citation de Racine, dans laquelle ce terme est un substantif d’un seul tenant.)
14:55 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Photographie, Langue française, Littérature
jeudi, 28 décembre 2006
« Images plus en dentelle »
Il se fait des cheveux. Il épile les secondes, égrène les minutes, et rien, dans le sablier, ne donne la moindre épaisseur à sa peau, qui desquame, part en flocons ténébreux. Mieux vaut – quitte à devoir apprendre à s’endormir – le drap du désespoir. Des requins, des orques gisent, curieusement, dans le fond de la barque. Images plus en dentelle.
14:55 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Photographie, écriture
mercredi, 27 décembre 2006
Le mystère du cinéma
14:55 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Photographie, Ligérienne
mardi, 26 décembre 2006
Battants bantous
Bonjour, c'est pour un sapin. Je voulais savoir si vous comptiez faire de vieux os. Mais si, enfin, même les lapins se décalcifient...
(On m'a fermé la porte au nez.)
14:55 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Photographie, écriture
lundi, 25 décembre 2006
Virer au violoncelle, version 1089/1295
[En reproduisant le texte manuscrit, je n’ai changé que trois mots : figure, immense, basse. J’ajoutai inaccessible, ôtai un et qui prêtait à contresens.]
Le cerisier nu figure une colonie incessamment remuante de passereaux. Un chat de gouttière, fort repu et pas sauvage, a guetté près des thuyas. Allongé, écoutant Alter ego d’Artem Vassiliev, je me vois gravir une montagne immense. M’imagine sur les pentes, les yeux rivés sur les détails des herbages, que le vent m’apporte. Dans cette rêverie douloureuse, j’essaie de me concentrer sur certains noms communs tels que marc, martingale, girolle et solstice.
[J’hésite à ajouter des points de suspension entre ces deux paragraphes. Combien ?]
Comme, pour me tirer de ma torpeur, je mangeais une clémentine, debout dans la cuisine, j’aperçus le chat qui, tout en me fixant de ses yeux jaunes, était occupé à manger sous la table basse orange. Pas de plume, ni de trace d’un quelconque combat. Après s’être purgé avec une longue tige gelée et avoir observé un merle inaccessible, il s’en alla nonchalamment vers le fond du jardin.
[Alter ego est une pièce très contemporaine pour violoncelle soliste. Elle n’a rien d’apaisant, ni qui incite à la paresse. Le chat, d’un magnifique gris uniforme, ne s’était jamais montré auparavant dans ce jardin.]
21:55 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, écriture
Virer au violoncelle
Le cerisier nu figure une colonie incessamment remuante de passereaux. Un chat de gouttière, fort repu et pas sauvage, a guetté près des thuyas. Allongé, écoutant Alter ego d’Artem Vassiliev, je me vois gravir une montagne immense. M’imagine sur les pentes, les yeux rivés sur les détails des herbages, que le vent m’apporte. Dans cette rêverie douloureuse, j’essaie de me concentrer sur certains noms communs tels que marc, martingale, girolle et solstice.
Comme, pour me tirer de ma torpeur, je mangeais une clémentine, debout dans la cuisine, j’aperçus le chat qui, tout en me fixant de ses yeux jaunes, était occupé à manger sous la table basse orange. Pas de plume, ni de trace d’un quelconque combat. Après s’être purgé avec une longue tige gelée et avoir observé un merle inaccessible, il s’en alla nonchalamment vers le fond du jardin.
19:55 Publié dans Diableries manuelles | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne
On n'en revient pas
D'ordinaire, dans les prétendues "remastérisations" d'anciennes chansons de Gérard Manset, il n'y a absolument rien de nouveau. Une des exceptions notables est le gommage de plusieurs demi-vers, dans "Ils", sur le CD de La Mort d'Orion.
Il faudra désormais ajouter, pour mon répertoire, la version du "Masque sur le mur" qui se trouve dans le coffret Capitaine courageux (EMI, 2002).
Il grogne, il gronde, il rugit. Il pleut doucement dans les rues, et, le long des murs, ruissellent aussi des larmes. Cherché le choc, fendu le roc.
17:55 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Photographie
Popote interne
Il y eut une époque où je brûlais seulement d'alimenter une seule rubrique par lettre de l'alphabet catégoriel (soit 27 "catégories"). Désormais, me voilà près d'aspirer à écrire selon une arborescence de 4 x 27 rubriques. Les lettres A et M ont déjà leurs quatre rubriques, et il existe également quatre catégories dont le titre commence par un chiffre. Les lettres D, S, T et V proposent trois rubriques chacune. Avanti !
[Cette note devait apparaître, initialement, hier, dans Ex abrupto, qui est une sorte de fourre-tout insatisfaisant. Je décide de la transvaser, en fin de compte, vers Fièvre de nombres, non seulement en raison des séries d'équivalences intéressantes * que suggère le nombre 108 (4 x 27), mais aussi car plusieurs textes relevant de la cuisine interne de ces carnets furent publiés dans cette rubrique.]
* 108 s'inverse en 801, qui n'est autre que le produit de 9 et de 89.
En juxtaposant 9 et 801, on obtient 9801, dont j'ai déjà dit qu'il s'agissait d'un nombre de MuMM. (Mais il me reste, entre autres travaux esquissés, à conceptualiser de manière plus approfondie les "nombres de MuMM".)
12:55 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)
Long arroi. D'aimer.
Long arroi. D'aimer.
Revient de jeu commencé et... que romance aussi tue leurs hauts peignes, Oise à se mettre à cran.
S'arrêter.
Absence d'abandon, jours roux, efforts pour s'attacher, ou pour croupir sac sur la craie, pour se détruire, dorant ces hères peu mis. Aucun respect pour la Bible en sang du Golgotha.
10:55 Publié dans Xénides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Littérature, écriture
Calamité
On ne peut pas se taire pendant une pleine semaine, puis publier sept billets en un jour et demi.
(Mais si, on peut.)
08:55 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (1)
Express de 6 h 41
Un café, pour se dégager. Se déprendre, mais de quoi, je vous le demande. Cela fait bientôt une semaine que je suis grabataire, dans un sens qui n’a rien de métonymique, ni, donc, de conventionnel. (J’en mettais trois n à conventionnel. Maintenant les doigts me manquent.) Dans le vieux lit défoncé du rez-de-chaussée, à même le matelas, sous une couette repliée en deux, le reste de la couche occupé non par l’âme sœur mais par tout un fatras (livres en cours, autre paire de lunettes, les deux volumes de la thèse – tout récemment soutenue & passionnante, foisonnante – de G.C.), ainsi ai-je, encore cette nuit, (peu) dormi.
Depuis deux jours, ayant enfin trouvé le temps de me plonger dans le tome II de ses Œuvres, je découvre des textes superbes de Michaux, comme les Quatre cents hommes en croix, un texte non conservé dans l’édition finale d’ Ici Poddema (page 139 dans le Pléiade), ou encore « Arriver à se réveiller » (Passages). OUI, PENDANT CE TEMPS, PYNCHON PIÉTINE.
Longue haleine, lecture.
06:55 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature, Ligérienne, écriture
Amour vénal et name-dropping
24 décembre. 11 h.
J’ai placé, sur la platine multi-disques, le CD du trio de Pierre-Alain Goualch, que je n’avais pas écouté depuis le printemps. Tant que j’y suis, la proximité alphabétique m’ayant remis le coffret de Fred Hersch en mémoire, je décide d’écouter, dans la foulée, le disque que le pianiste a consacré à Cole Porter ; fort logiquement, colportant mes goûts dans le salon de musique, je programme ensuite le CD du Patrice Caratini Jazz Ensemble, Anything Goes, car je veux, notamment, comparer les deux versions de « Get Out of Town » (Hersch et Caratini). Entre-temps, le second morceau du disque de Pierre-Alain Goualch a débuté… il s’agit de « Not for sale », réécriture de Love for Sale, de… Cole Porter.
Il faudrait maintenant aller pêcher, dans le coffret idoine, la version que Miles Davis et Coltrane ont enregistrée de Love for Sale. Cela ne manquerait pas d’ouvrir la voie à de nouveaux rapprochements (Oscar Peterson ? Coleman Hawkins ? Ornette Coleman ? Bix Beiderbecke ?). Unissons nos efforts, encore affermis par la douceur du temps qui pèse.
00:10 Publié dans Aujourd'hier, J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jazz
dimanche, 24 décembre 2006
Op. 76
23 décembre. 11 h 40.
Coincé dans le gel, j’écoute les Pièces pour piano op. 76 de Brahms (dans l’intégrale enregistrée par Idil Biret entre 1990 et 1997). Peu à peu reprendre pied dans l’écriture, abandonnée presque une quinzaine, et peut-être dans les traductions de poèmes, délaissées plus de huit jours. Un soleil pâle perce à travers la brume, puis les glissandi s’apaisent. Vais-je m’endimancher d’inquiétude, en ce premier samedi où je peux, enfin, glaner quelque repos ? (Nous devions être sur la route, ou, à cette heure, dans le salon de la maison de mes grands-parents paternels, à Saintes. Si je songe aux familles, aux destinées familiales, il y aurait aussi à signaler les 51 ans de ma tante, la sœur de ma mère, que je ne vois plus qu’une fois l’an.)
23:50 Publié dans 721, Aujourd'hier | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature, Ligérienne
Rub(r)ik's Kubb
Ce matin, je reçus un coup de téléphone d’un éditeur, à qui j’avais envoyé un tapuscrit en septembre, et qui m’avait écrit, sans tarder, une lettre de refus pleine d’humour bienveillant et de remarques globalement justes. À l’époque, j’avais songé à reproduire dans ces carnets-ci plusieurs passages de cette lettre et à les commenter. Puis j’étais passé à d’autres fritures.
Or, ce matin, l’éditeur ne se rappelait plus s’il m’avait écrit ou non. Il venait de relire le manuscrit, fort bref, et trouvait surprenant de ne pas avoir coché mon nom, car, d’ordinaire, il indique toujours l’envoi d’une lettre de refus, à titre de pense-bête. Ce petit quiproquo fut l’occasion d’une brève conversation, très chaleureuse. Il m’a redit qu’il trouvait certains textes « vraiment très bien » et qu’il ne fallait pas que j’hésite à lui envoyer de nouveaux essais de ma main.
Les lecteurs les plus fidèles de ces carnets connaissent déjà les textes en question, puisque ce sont ceux qui composent la rubrique 59. J’avais donné, pour titre de mon tapuscrit, J’allaite le nouveau Kant.
Peu après cette conversation, relisant – afin de le publier dans la nouvelle rubrique Aujourd’hier – un petit texte écrit hier, je vérifiai, machinalement, le nombre de mots grâce à l’outil de statistiques de Word : cinquante-neuf mots. Il fallait célébrer cette coïncidence bouffonne en créant aussitôt une nouvelle catégorie, sœur de la précédente, et, de ce fait, baptisée J’allaite le nouveau Kant, II.
(Et, en trichant à peine, je pourrai publier celui-ci dans 1295 !)
15:45 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, écriture
Même un poème...
Même un poème peine à poindre. C’est la pointe au cœur, souffle court, comme glisse dans l’herbe un serpent, comme grimpe à la rampe d’escalier la mante religieuse. Pointer le bout du nez, oui, mais aussi sentir cette pointe vous déchirer le thorax – autant se laisser emporter par une secte. C’est trop de douleur, vraiment, même pour un poème.
12:45 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne, écriture
Surlendeveille
Ce simple mot, aujourd'hui, n'a guère de sens ici. Souvent, dans mes carnets, j'écris une note que je publie plus tard, un autre jour, dans le futur incertain. Il m'arrive même de jouer de la discrépance entre les deux dates. Aujourd'hui, comme le savent les vains érudits, est un pléonasme (hui tirant son origine du latin hodie : heute !). Pour fêter la discrépance, mais aussi la veille de Noël, avec son cortège de doutes, je fonde en ce jour une nouvelle rubrique, Aujourd'hier (histoire de fuir un peu plus mes responsabilités : que sont devenues les Vertes voltes et les Tropographies, hein ? en standby, today of all days !).
.....................
Aujourd'hui, donc, soit cette nuit (mais depuis hier soir), j'ai eu dans la tête l'une des chansons du Soldat rose (cette resucée sans saveur d'Emilie Jolie (merci, une fois encore, à l'illustre M. pour son manque d'audace et sa mollesse conformiste)), Chien et chat. Que ce titre soit chanté (casserolesquement) par Shirley et Dino n'enlève rien à l'agacement qui naît d'en avoir la mémoire saisie.
................................
En ce moment, je n'écris guère, mais je vous livre quelques liens pour vous rafraîchir la mémoire.
12:00 Publié dans Aujourd'hier | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature
samedi, 23 décembre 2006
Siège liant
Aux âmes mortes, l'air frais ne saurait faire du bien. Bah, peu importe... Je sais que, quand l'envie reviendra, ce sera de nouveau la boulimie des ciels céruléens, avec d'autres flèches moins rabougries ou moins farcesques. Bonnes fêtes de fin d'année, dit-on.
(Tout de même, cette quadruple espace & la lettrine en gras, ne serait-ce pas là une version typographique du métronome, ou la politesse du désespoir ? )
Il faudrait du liant.
08:05 Publié dans Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne, Littérature
mercredi, 20 décembre 2006
Thomas et Tomasz... j'ai des doutes
Tout de même, là, en écoutant Soul of Things du Tomasz Stanko Quartet (la deuxième variation, avec éclats de trompette et pépites de contrebasse), je me dis que c'est bizarre de ne pas avoir trouvé une minute pour laisser une petite trace dans ce carnet, ne serait-ce qu'un signe de vie, pour qu'au moins mes lecteurs ne s'imaginent pas que je me suis fait écraser en prenant une photo, n'est-ce pas Aurélie ? (Hier encore, sorti de l'université à huit heures passées, et toujours aussi surpris du contraste entre les locaux universitaires déserts et la ville encore bien vive.) Toute la journée du long sur la brèche, et la nuit à tousser, souffler dans le trombone à torpeur du camarade Thomas Pynchon. C'est une vie.
18:15 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature
mercredi, 13 décembre 2006
Low fields and light / Champs bas sous la lumière (W.S. Merwin)
En écoutant le premier des Concertos pour orgue de Handel (HWV 289), j'ai achevé de recopier, en la retravaillant de fond en comble, ma traduction d'un poème de W.S. Merwin. Il faut tout de même que je raconte dans quelles circonstances j'ai bricolé la première mouture de cette traduction : debout, au stylo, en surveillant un devoir lundi après-midi. La concentration que requiert une traduction ne m'a pas empêché de repérer les trois ou quatre étudiants qui cherchaient à communiquer entre eux, et que je n'ai même pas avertis ni sanctionnés, car je sais qu'ils n'auront échangé que des erreurs ou des détails si infimes que cela ne changera rien à la note.
En revanche, j'ai pu, une fois encore, appliquer mon système de traduction : livrer un premier jet sans dictionnaire, même unilingue, ni recours au Web. La version informatique s'appuie sur de nombreuses vérifications lexicales et d'usage, sans compter quelques vérifications de nature encyclopédique ; ainsi, le cowbird que, faute de mieux, j'avais traduit par garde-boeufs, s'est avéré ne pas être du tout un héron. (Mais je doute que "vacher brun" dise grand chose à un lectorat français. Que faire ?)
Ce dont je suis plus content, c'est de l'alternance (irrégulière mais plutôt satisfaisante) entre décasyllabes et alexandrins, avec même quelques vers plus longs (vers 21 et 24, surtout), qui m'a donné l'impression, à la relecture et au "gueuloir", d'avoir trouvé une langue poétique qui, entre pierre et lumière, n'est pas loin des premiers recueils de Bonnefoy. (C'était tout à fait imprévu et involontaire.)
Low fields and light (In W.S. Merwin. Green with beasts, 1955.) | Champs bas sous la lumière Traduction MuMM, DR |
I think it is in Virginia, that place That lies across the eye of my mind now Like a grey blade set to the moon’s roundness, Like a plain of glass touching all there is. The flat fields run out to the sea there. There is no sand, no line. It is autumn. The bare fields, dark between fences, run Out to the idle gleam of the flat water. And the fences go on out, sinking slowly, With a cow-bird half-way, on a stunted post, watching How the light slides through them easy as weeds Or wind, slides over them away out near the sky Because even a bird can remember The fields that were there before the slow Spread and wash of the edging light crawled There and covered them, a little more each year. My father never plowed there, nor my mother Waited, and never knowingly I stood there Hearing the seepage slow as growth, nor knew When the taste of salt took over the ground. But you would think the fields were something To me, so long I stare out, looking For their shapes or shadows through the matted gleam, seeing Neither what is nor what was, but the flat light rising. | Je pense qu’il se trouve en Virginie, ce lieu Qui maintenant se trouve en moi, devant mes yeux Comme un brin d’herbe gris sur fond de lune ronde, Comme une plaine de verre effleurant le monde. Les champs étals courent vers l’océan. Ni sable ni horizon. C’est l’automne. Les champs à nu, noirs entre les haies, courent Vers la mer étale et ses lueurs monotones. Les clôtures vont leur chemin en s’affaissant : Seul, sur un poteau courbe, un vacher brun regarde La lumière les effleurer, comme le vent Des brindilles, les frôler puis toucher le ciel, Car même un oiseau peut se rappeler Les champs qui étaient là avant que la lumière Lentement ne s’étende, et de son eau ne vienne Les recouvrir un peu plus chaque année. Mon père n’a jamais labouré ces champs, ni ma mère Attendu, et jamais consciemment je ne suis Resté à entendre la coulée lente à croître – Pas senti le goût du sel envahir le sol. On dirait vraiment que ces champs me tiennent À cœur, moi qui longuement les contemple Cherche aux lueurs emmêlées leurs formes ou leurs ombres, Ne vois ni présent ni passé – seulement se lever cette lumière étale. |
12:28 Publié dans Darts on a slate | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Poésie, Anglais, Traduction, Littérature
mardi, 12 décembre 2006
Esprit, es-tu là ?
Celle-là, lança la rue, on me l'a déjà faite. Vous passez tous par Truyes, vous les beaux esprits... Répartie qui elle-même ne manque pas de sel.
.......
(Le jeune fils d'une collègue ne s'appelle-t-il pas Guérande ?) Si, il chante déjà des antiennes viriles.
17:05 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ligrienne, Photographie, écriture
"Your eyes" / "Tes yeux" (Lenrie Peters)
Lenrie Peters est un poète gambien d'expression anglaise, sans doute le plus célèbre des écrivains gambiens... Je ne possède, de lui, qu'un seul recueil, Katchikali, publié dans la collection des African Writers Series par Heinemann en 1971, et dont j'aime beaucoup le ton et la teneur. Il se compose de 69 poèmes qui n'ont, en général, pas de titre. (Note pour moi-même : à la relecture, je suis particulièrement féru des poèmes [36], [43], [44] et [66]. Le [32], qui repose sur un acrostiche strophique, est une forme de gageure.)
Je me suis essayé hier, dans la matinée, à essayer de traduire les vers très brefs du cinquième poème, "Your eyes / are two faces". À deux ou trois exceptions près, je suis resté très proche du texte original. L'une de mes frustrations vient de l'impossibilité de traduire l'enjambement "Impaled / Sensuality" de manière satisfaisante. En effet, l'ordre épithète-substantif est ordinaire en anglais, mais, si je respecte la grammaire ("La sensualité / Empalée"), le dernier mot de la deuxième strophe n'est plus impaled/empalée. Tout menu problème, mais qui se pose là toutes les cinq minutes.
Dans le "Journal de bord" qu'elle a consacré à sa traduction du tome III du Journal de Paul Nizon, Diane Meur écrit, à la date du 10 juin 2005 : "Sans cesse composer avec l'insatisfaisant, quel métier...!" (TransLittérature, n° 31, été 2006, p.20).
Heureusement, ce n'est pas mon métier, mais un violon d'Ingres (ma vocation?).
Lenrie Peters. Katchikali, [5]: “Your eyes” | « Tes yeux » |
Your eyes are two faces the closer I get: mingled with utterances tenuous as chewing gum oblique. Impaled
hangs a curtain to the open sea. Driftwood,
grind soft teeth in its flesh. Time Is not ripe for singing ; crisp twilight fades. I speak to you as a child to my brother my sister. Demoness with lifted skirt won’t save the world Apples fester in autumn. Stabs of sunlight, Pomegranate ravaged by night wind explores vicissitudes of earth. I have expected much from you my black brother ; bloodlessly Slide in your two faces speak without snakes. Change with swift spears in the air Must find you ready. | Tes yeux sont deux visages plus je m’approche : entremêlés
minces comme du chewing-gum de biais. Empalée la sensualité tend un rideau au large de la mer. Du bois de flottaison Des mollusques, des anémones enfoncent leurs dents délicates dans sa chair. Le temps
de chanter : le crépuscule sec s’efface.
comme un enfant à mon frère ma sœur. La démone à la jupe relevée ne sauvera pas le monde. Les pommes suppurent en automne. Coups de poignard du soleil, Une grenade ravagée par le vent de la nuit explore les vicissitudes de la terre. J’en ai beaucoup attendu de toi mon frère noir : escamote sans faire couler le sang tes deux visages et parle sans serpents. Pour le changement et ses lances agiles dans l’air tu dois te tenir prêt. |
14:04 Publié dans Darts on a slate | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Traduction, Anglais, Poésie, Littérature
lundi, 11 décembre 2006
Chartres (Edith Wharton)
Sans savoir s'il existe déjà, de ce double sonnet, des traductions, j'ai fini, ce soir, par m'atteler à la traduction de Chartres. J'avais envoyé ce poème, il y a déjà une petite quinzaine, à Philippe[s], qui m'en avait demandé la version française. J'ai traduit le premier panneau du diptyque, et, assez curieusement, j'en ai trouvé la traduction plutôt aisée. Sur l'heure environ que j'ai consacrée à ce premier jet, plus de la moitié a été consumée sur ce maudit vers 11, évidemment celui dont je suis le moins satisfait : comment rendre le jeu de mots sur les deux sens (architectural et économique) de bosses ? comment m'en tenir à mon choix de respecter, peu ou prou, le schéma des rimes ? Au cours de mes menues recherches sur la Toile, je suis tombé sur un beau poème de Péguy, que, dans mon ignorance profonde, je ne connaissais pas, et sur l'entrée ARTS LIBERAUX du Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle.
Entre autres sujets de mécontentement : les synérèses trop précieuses à majestueux (v.1) et à nuée (v.14) ; la traduction alambiquée du vers 9 ; la liaison disgracieuse et même cacophonique attestent-en (v.14) ; trop de "césures muettes" (comme au vers 11 (encore lui) : je ne connais plus le terme exact et je ne vais pas aller farfouiller dans Mazaleyrat maintenant)...
Once again it's work in progress... (Je songe maintenant que j'eusse pu nommer ce billet "Larve de diptyque", histoire de vaincre Dame Fuligineuse sur le terrain des calembours...)
Chartres (Edith Wharton) | Chartres (traduction MuMM, DR) |
I. IMMENSE, august, like some Titanic bloom, | I. Immense, majestueux, titanesque bourgeon, Le chœur puissant dévoile à tous son cœur pierreux, De vitraux corollé – d’azur, d’or et de gueule – Au cœur du noir gothique un splendide rayon Étaminé de vives flammèches qui vont Éclairant l’autel pâle. Et, au sol priéreux Usé par la cohue des fidèles d’antan, Sont, amies du tombeau, quelques bistres croûtons, Le flottis qu’a laissé là, au ressac, la Foi : Pour elles seules les fleurons fendent les cieux, Les flambeaux libèrent les bulbes de leur loi ; Tandis que des triples portails, les graves yeux – Paisibles et rivés, sur l’éternité, droit – De la nuée de témoins attestent en ces lieux.
|
Bon, je ne sais pas pourquoi l'interligne est supérieur dans la traduction ; on dira que c'est mieux que de ne pas avoir du tout la V.O. et la V.F. en regard, hein ? (Là, quand même, je vais me coucher.)
00:33 Publié dans Darts on a slate | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : Poésie, Traduction, Anglais, Littérature
dimanche, 10 décembre 2006
La mer monte haut
(Mardi dernier. Dans le bus 8.)
La mer monte haut
voltaire
Je souligne un œil
château de tours
mirabeauAux cils inégaux
Qui franchit le seuil ?
D’or les rayons faux
passerelle
iutBlonds comme les veines
Sèchent le tuffeau
chopin
De ma vie malsaine
23:23 Publié dans Fil bleu : Tridents & autres textes brefs | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie, Ligérienne
Marchez au blé
Un monde interdit, interloqué, surpris, ébahi, bâille aux corneilles avec le désarroi posé sur l'oreille, regard complice du côté de la halle.
06:15 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne, Photographie
samedi, 09 décembre 2006
Journées parisiennes, 5 : Dépôt d'ordures interdit
1er décembre. 19 h 40. Dans le train.
Hier soir, j’étais trop fatigué pour écrire dans ces carnets, et même pour lire. Ce matin, j’ai bénéficié d’une connexion sans fil inattendue, dont j’ai profité pour purger ma boîte à lettres électronique de ses 276 spams, et lire les 22 messages sérieux qui s’y étaient accumulés. Ce soir, j’écris enfin ici, mais je suis profondément déprimé. Est-ce le rythme affreux et bruyant des journées à Paris ? Est-ce la vacuité de certains ateliers, qui m’a agacé ? Est-ce l’enthousiasme et l’hyperactivité de certains chercheurs rencontrés, dont la profondeur des recherches me renvoie, admiratif et peiné, à la vacuité des miennes ? Est-ce de ne pas être allé faire un tour dans Paris, pourquoi pas au musée du quai Branly, et d’avoir préféré rester boire, jusqu’à la lie, le calice de ces journées fortes et frustrantes ? Est-ce le soir qui tombait sur le Jardin des plantes et surtout sur les sculptures devant la Galerie de paléontologie, qui m’a rappelé mars dernier (pointe de nostalgie) ? Est-ce le passage par l’échangeur arachnéen de Châtelet, qui m’a rappelé mes trois années de commuting entre Beauvais et Nanterre ? Est-ce de ne plus pouvoir traîner cette carcasse inutile ? Il vaut mieux que je cesse de poser ces questions, de crainte d’être tenté d’y répondre. Le train va démarrer, et, si la lumière veut bien revenir parmi nous, je me saisirai de Wizard of the Crow, histoire de noyer dans la beauté narrative ce spleen plus ridicule que malin.
19:40 Publié dans Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Photographie, écriture
The Critic / Le critique (Frank O' Hara)
Je n'aime pas beaucoup la poésie de Frank O' Hara, et pourtant, la lisant assidûment, ces derniers temps, je me suis surpris à griffonner quelques traductions de ci de là, sur des feuilles volantes qui sont venues boursoufler l'exemplaire de ses poèmes choisis (Selected Poems. Vintage, 1974). O' Hara avait beau écrire en vers libres, dans une langue d'apparence souvent simple, c'est bougrement dur de rendre la mélodie et le rythme de ses poèmes. Dans le petit essai ci-dessous, je suis surtout mécontent de n'avoir su garder l'enjambement final.
The Critic | Le critique |
I cannot possibly think of you other than you are: the assassin of my orchards. You lurk there in the shadows, meting out conversation like Eve’s first confusion between penises and snakes. Oh be droll, be jolly, and be temperate! Do not frighten me more than you have to! I must live forever. | Il m’est impossible de voir en toi un autre que toi : celui qui saccage mes vergers. Tu guettes là, tapi dans l’ombre, à faire la conversation, pareil à Ève quand elle prit les verges pour des serpents. Allons, sois gai, sois joyeux et surtout sois mesuré ! Ne m’effraie pas plus que nécessaire. Il faut qu’à tout jamais je vive. Traduction Droits réservés. |
11:21 Publié dans Darts on a slate | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : Traduction, Littérature, Poésie, Anglais
Place Lazare de Baïf
Épigramme (II)
Si ce qui est enclos dedans mon coeur
Je pense au vrai par écrit vous dépeindre,
Je suis certain que votre grand rigueur
Serait semonce à lamenter et plaindre.
Car si pitié peut noblesse contraindre,
Et tout bon coeur voyant un grief martyre,
J'endure, las ! tant et tant que le dire
N'est rien au mal que j'ai sous joie feinte ;
Et si n'ai rien qui à confort m'attire,
Fors que ma foi qui d'espérance est ceinte.
(Lazare de Baïf)
06:00 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Ligérienne
vendredi, 08 décembre 2006
Journées parisiennes, 4
30 novembre. 7 h 15.
Rue des Tanneries, toujours. Je ferais bien de boire mon thé fissa, et de partir en quête de l’arrêt Tolbiac-Glacière du bus 62 (qui doit me conduire directement du côté de la Chapelle)… plutôt que d’écrire ici ce que je dois faire ! Mal dormi, ou pas assez, recroquevillé sur le petit canapé. Comme je ne voulais pas me surcharger de bagages, je n’ai fait suivre qu’un « sac à viande », ayant aussi la flemme de défaire le lit, où sont les draps de mon hôte, pour en mettre d’autres.
(C’était prétend que l’expression « sac à viande » est propre à ma famille, ou, dans tous les cas, à un nombre très restreint de gens. Il faudra que je vérifie.)
Allons, en route pour la Chapelle !
19:19 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : Photographie, écriture
Journées parisiennes, 3
08:03 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Photographie
jeudi, 07 décembre 2006
Journées parisiennes, 2 : Gabon, présence des esprits
29 novembre. 22 heures.
La bouilloire va siffler (c’est un air d’Angleterre). J’ai déposé les feuilles de tisane à même la mug (la boule à thé était remplie de vieilles feuilles collées par une moisissure bleu verdâtre). Je crois que je ne vais pas devoir recourir au chauffage électrique de G.I.
Beaucoup marché, comme toujours beaucoup l’on marche à Paris (mais mal, en piéton amateur comme s’en plaindrait Roubaud). La bouilloire siffle. Bientôt. Je vais interrompre ces notes jetées à la va-vite.
Beaucoup marché, exprès, tours & détours, dans l’air frais mais pas hivernal. Le petit restaurant où j’ai dîné (convenablement) était enfumé à un point… j’ai étendu mes vêtements séparément sur plusieurs chaises qu’ils puissent aérer (surtout pantalon, veste et pull). La bouilloire siffle, cette fois.
Je voulais jeter quelques mots de l’exposition Gabon, présence des esprits, vue tout à l’heure, en nocturne (et donc gratuitement, comme on dirait chez moi) au Musée Dapper. Je ne suis pas allé très souvent au Musée Dapper depuis qu’il a changé de lieu, car le nouveau lieu n’a pas d’âme. C’est une muséographie à la mords-moi-le-nœud, typique parisianisme mollasson de la fin des années 1990. Rien de commun avec le superbe hôtel particulier où le musée vivait auparavant de toute sa vigueur. Le plus triste est que tout le monde trouve ça mieux : neutre, surtout pas connoté grande bourgeoisie comme le précédent lieu. Mais enfin, ce qui est gênant, si on veut, dans ces musées d’art africain, c’est l’idée que toutes ces pièces n’ont pas été collectées ni collectionnées d’une manière très morale. Ensuite, le lieu, puisque l’on veut muséifier, doit être le plus beau possible, et le plus doué d’âme possible, même si cette âme-là est sans rapport avec celle qu’expriment les objets exposés. La discrépance ne me gêne pas, au contraire (Isou est un de mes maîtres, et la rubrique « Unissons » lui doit quelques fières chandelles). La discrépance ne me gêne pas, mais le vasouillardisme approximatif de tous ces nouveaux musées, si, et grandement.
Je n’ai toujours pas traîné mes guêtres, depuis son ouverture, au musée du quai Branly (rien que le nom, mmmm…) ; aussi faut-il dire que je ne suis venu qu’une seule fois à Paris depuis son ouverture, et encore une journée aller-retour, pour les trente ans d’un ami.
(Il faut que j’aille touiller les feuilles, puis les évacuer du liquide, afin de boire ma tisane.)
Bien… que disais-je ? Ah oui, l’exposition Gabon, présence des esprits. Elle est très bien faite, remarquable de sobriété et d’expertise, comme tout ce que fait Christiane Falgayrettes-Levreau. Mais (il faut des mais, aux plus grandes amours même) il faut toujours que la présence de certains des objets paraisse moins pertinente, comme si, les collections du musée n’étant pas assez riches – et elles le sont pourtant diablement – par rapport à la ténuité du thème choisi, il fallait quelque peu tirer sur la corde et refourguer des pièces qui, pour être fort belles, ne sont que très secondairement liées à la question de la présence des esprits… à moins d’arguer, évidemment, que toute forme de sculpture issue d’Afrique noire est spirituelle, ce qui est à peu près vrai.
Ce que je veux dire, c’est que les pièces du rez-de-chaussée sont toutes parfaitement en adéquation avec le sujet : figures de reliquaire, objets-témoins de rites mortuaires, etc. Les grandes cuillers exposées au premier étage, certes extraordinaires, comptent parmi les pièces moins convaincantes, par rapport à la réflexion sur les modalités de la représentation symbolique (et même symbiotique) des ancêtres, ou des défunts.
Toujours aussi impressionné par l’art Fang (et notamment par cette capacité qu’ont les masques Fang, n’en déplaise aux tenants de la différenciation réaliste de cet art, à superposer au masque une surface moindre, découpée, et qui, redessinant un visage, à l’intérieur du masque, met en scène la dualité même du jeu masque-figure. Un masque Fang, arboré par un homme, propose une superposition, non de deux, mais de trois faces : la peau humaine, dissimulée, le masque et la figure sur le masque. Cela n’est pas vrai de tous, mais de beaucoup.), j’ai découvert les kota, et aussi l’art des Tongwo, en particulier la figure de reliquaire qui porte le n° d’inventaire 806, et que je ne pense pas avoir vue lors de précédentes expositions.
Il y a eu, de mon point de vue, un moment assez comique, car je visitais l’exposition en même temps qu’un couple de cinquantenaires très b.c.b.g. (est-ce que cela se dit encore ?) qui s’est longuement arrêté devant les mukuyi des Punu, une remarquable série de quatre masques. Ils s’incitaient l’un l’autre à trouver cela « asiatique » (non mais, tu trouves toi, aussi, hein ? c’est fou, hein, ce n’est pas du tout africain, etc.). La raison en est que les visages sont très stylisés, les yeux fortement bridés et les nez fins (ce dernier point faisant l’objet d’exclamations véhémentes du couple susnommé). L’époux en vint même à se demander pourquoi les cartouches explicatifs ne mentionnaient pas cela, qui leur avait sauté aux yeux, hein, quand même, non, etc. Or, si yeux bridés et nez fins il y avait, il y avait aussi, sur tous ces masques, de très nettes marques de scarification en bouquet (front et tempes), ainsi que d’épaisses chevelures rehaussées et structurées selon un agencement stylisé et tripartite qui peut être signe de beauté, de puissance (par l’analogie avec la forme des cimiers) ou même de vie dans l’au-delà. Bien sûr, je suis loin de blâmer ce couple, qui a très nettement vu quelque chose de très intéressant, et qui représente un trait saillant de ces mukuyi ; mais avoir vu cela les a aveuglés sur tout le reste, ce qui est dommage.
Pis même, on peut imaginer qu’ils contemplent l’art africain et l’art asiatique comme s’ils s’agissaient de deux blocs homogènes, aux caractéristiques spécifiques très précises et incompatibles. Or, l’art africain – qu’on l’affuble de ce singulier ou non – est nettement plus divers et varié qu’il n’y paraît de prime abord. Je me rappelle avoir fortement pris conscience de cela lors de la colossale exposition Africa – The Art of a Continent à Londres, à l’hiver 1996. (Mon Dieu, onze ans déjà, bientôt !) Pour cela, il faut accepter de se dessiller les yeux, et surtout ne pas avoir les yeux rivés aux cartouches explicatifs, justement. Généralement, je regarde la plupart des pièces avant de m’informer des ethnies ou groupes de créateurs, pour ne rien dire des fonctions attribuées par les commissaires de l’exposition.
Je cesse mon bavardage. Le lit m’appelle, et Wizard of the Crow.
***********
Prolongement : Dossier de presse édité par le Musée Dapper.
22:01 Publié dans Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Art, Afrique
mercredi, 06 décembre 2006
De porche en porche
Mercredi dernier, avant mon départ pour Paris, je lisais – sur le canapé de la chambre beige, où je surveillais d’un œil les tribulations du train électrique –
“The Visits”, la neuvième nouvelle du huitième volume de l’édition Edel des Complete Tales of Henry James. Or, cet après-midi, dans le jardin, je lisais “Collaboration”, la onzième de ce même tome, dans laquelle il est question – entre autres – d’un projet de collaboration, au lendemain de la guerre de 1870, entre un musicien allemand et un poète français. Il s’agit d’un livret d’opéra, comme hier déjà, il avait été question de la librettiste de Britten et d’Owen Wingrave, nouvelle de Henry James. Tout se tient.
20:20 Publié dans YYY | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature
Journées parisiennes, 1
29 novembre. 18 h 15.
Rue des Tanneries. Cela me change un peu de la rue des Tanneurs. Je suis arrivé par le bus 91, quasi bondé et escargot. Des visages fermés, des sirènes de SAMU et de police à tous les carrefours. Paris la ville bruit. Paris bruit de millions de fourmillements. C’é comme ça.
Dans le TGV, mon ordinateur m’indiquait un réseau qui, en fait, ne m’a jamais connecté à rien. Ici, au moins, c’est plus honnête : aucun réseau repéré. Tous voisins méfiants ont des accès protégés. C’est bien.
Je vais ressortir, de toute façon ; faire un tour, manger un morceau, peut-être aller au Musée Dapper (ouverture en nocturne, ai-je lu, les derniers mercredi du mois).
18:15 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (2)
Le Démantèlement de la bibliothèque / Stephen Romer
Comme il était prévisible, je ne m'en tiendrai pas au rythme envisagé d'un poème traduit chaque jour (ou, du moins, pas tant que j'aurai des tonnes de choses à faire par ailleurs), mais j'aimerais essayer de proposer trois poèmes par semaine, en moyenne. Aujourd'hui, allongé dans le canapé de la chambre beige, j'ai fini par poser, sur le papier, l'esquisse d'une traduction du poème de Stephen Romer, "Dismantling the Library", avant de la reprendre à l'ordinateur. Je suis plutôt content de la dernière strophe, avec le rythme 11-8-11-11, mais il y a, bien sûr, de nombreux points de friction.
(Accessoirement, et bien que cela me flatte, évidemment, j'aimerais vous demander de ne pas formuler d'éloges, mais de soulever des critiques et, à la rigueur, de proposer des solutions alternatives. Ce serait, en quelque sorte, une version interactive de Traduire, journal, le beau livre de Roubaud (mais où ne figurent pas les versions originales, ce qui est bien dommage).)
Le démantèlement de la bibliothèque
Enlever les alvéoles
ou le nid de frelons
par petites touches
ce n’est pas ce que je m’imaginais, je n’ai pas dit
voici mes provisions, mes douceurs,
ma liqueur, je n’ai pas pensé
être ici, en tout cas,
le maître de ce qui s’offre à mon regard
en revanche j’ai remarqué, avec consternationque beaucoup n’avaient pas été lus,
comme cette Anthologie de la poésie turque contemporaine
ou cette Vie de Tolstoï, absolument passionnante
et que même les vieux complices cornésse terraient sous leur couverture
comme s’il me fallait reprendre à zéro
et m’approcher d’eux en parfait inconnu.
16:21 Publié dans Darts on a slate | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie, Traduction, Littérature, Anglais
Largonji
Comme je me suis donné, ici, droit de citer... citons ! Quoi ? Eh bien, pourquoi pas la prose que l'on peut trouver dans le projet d'établissement d'un lycée tout à fait ordinaire...?
Le relevé sémantique des bulletins d'élèves redoublants a permis de constater que les appréciations portées n'apportaient que très insuffisamment voire pas du tout, les palliatifs de la rhétorique qu'elles caractérisaient. Ce qui peut être à l'origine d'un "effet Pygmalion" ou au mieux d'un désespoir dans les améliorations souhaitées.
Dont acte. (?)
P.S.: Je tiens à préciser que ce paragraphe n'a pas été rédigé par un professeur. Si j'en comprends la teneur (mais rien n'est moins sûr), il s'agit de réduire le fossé entre les élèves en difficulté et les enseignants. Ce qui est certain, c'est que le projet d'établissement n'est pas, semble-t-il, destiné à être lu par les parents d'élèves ou par les "élèves en difficulté".
10:20 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Langue française, Enseignement, Education
mardi, 05 décembre 2006
De fiel en anguille
De rapides recherches au sujet du prénom gallois Myfanwy me poussent à m'intéresser à Myfanwy Piper (de son nom de jeune fille Mary Myfanwy Evans), qui fut la librettiste de trois des opéras de Britten, dont Owen Wingrave, l'un des rares que je ne connaisse pas et qui fera d'ailleurs l'objet d'une nouvelle mise en scène au printemps prochain au Linbury Theatre Studio. Du coup, je me surprends aussi à lire la nouvelle de Henry James.
And all that for Daffyd ! Eh, eh, eeeeh !
12:55 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Littérature
Mardi, voix vieillie (Trendy #1)
onze pièces pour
(un euro,
dix de deux centimes)
iut
aller m'asseoir au
fond du bus
plus vibrant de voix
passerelle
qu'à l'ordinaire Un
vieux J'ai l'air
d'un vieux au milieu
mirabeau
de tous ces gamins
Mars me fixe
de son oeil brutal
château
rouge immaculé
Comment ai-je
l'oeil rouge de neige ?
voltaire
Je cherche ce mot
- pour mes yeux -
qui ne vient pas Vieux
anatole france
10:45 Publié dans Fil bleu : Tridents & autres textes brefs | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie, Ligérienne
lundi, 04 décembre 2006
Gratefulnesse / Gratitude (George H.)
Comme je l'ai écrit précédemment, je ne suis guère satisfait de cette première mouture de traduction. Vous trouverez une version du poème original de George Herbert, Gratefulnesse, ici. Ma traduction n'est pas satisfaisante, parce qu'elle est trop archaïsante, qu'elle ne respecte pas suffisamment le schéma métrique et le système des rimes. Par ailleurs, plusieurs glissements de sens, quoique légers, me gênent aux entournures. J'essaierai de corriger au fur et à mesure que des idées me viendront...
Toi qui m’as donné tant et tant,
Encore donne-moi un cœur reconnaissant.
Vois ton suppliant œuvrer pour toi par
Son art.
À chacun de tes dons il accroît son œuvre
Et se dit Si ceci contre toi le courrouce,
Tout ce qu’à ce jour d’hui tu lui avais tenduEst perdu.
Mais tu tenais pour sûr, quand au commencement
Nos cœurs comme nos mains aspiraient à ton verbe,
Ce qu’il te faudrait bien, le pire envisagé,
Sauver.
On frappe sans cesse à ta porte,Ton céleste logis est flétri par les larmes,
Tes dons sont infinis ; beaucoup se voudrait large
Davantage.
Sans nous tenir rigueur, toi, tu as persisté,Nous autorisant même à faire du tapage.
Mieux même, tu as su, de nos plaints et soupirs
Te réjouir.
Pourtant, là-haut, tu peux ouïrPlus belles mélodies que de tels grognements,
Mais tu t’es pris, pour ces chansons de basse-cour,
D’amour.
Aussi suis-je toujours à t’implorer :
Tu ne peux trouver le repos
Tant que je n’ai, de toi, reçu un cœur content
Pour présent :
Non content quand cela me chaut,
Comme si tes bienfaits connaissaient des relâches :
Mais un cœur qui ne battrait
Qu’à te louer.
16:10 Publié dans Darts on a slate | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Poésie, Traduction
Ingrate
Je ne suis pas très convaincu par le premier jet de ma traduction du poème de George Herbert, "Gratefulness", pondue en fin de matinée. J'ai transposé le système des rimes, je n'ai pas pu versifier en recourant au même mètre sur les trois premiers vers de chaque strophe, et je m'arrache les cheveux avec plusieurs séries sémantiques. Faute de mieux, & histoire d'inaugurer la rubrique des traductions prétendûment quotidiennes, je la transcrirai tout de même ce soir dans ces carnets.
13:25 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie
Place Charles VII, Universal Indians
Tout de même, ce n'était pas si terrible de pousser la grille et de déposer, sur le front nu et froid du bronze qui s'ennuie, un baiser solitaire. Si on vous jette, d'une fenêtre haut placée, l'eau savonneuse de quelle vaisselle, vérifiez que vous n'avez rien oublié à votre place. Le néon cligne bruyamment, et j'aspire au repos. Bribes de mots... rire comme un veau. Le texte s'est désuni, fausse manipulation. Au train où vont les choses, les peaux rouges ont dû parcourir l'univers, d'une poudre tourbeuse.
10:45 Publié dans Onagre 87, Rues, plaques, places, Unissons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, Poésie, Jazz
Seul dans l'univers
A : Tiens, un point vert à côté de ton nom !
07:41 Publié dans Ma langue au chat | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Photographie, écriture
dimanche, 03 décembre 2006
Moutonnements de la musique
22:22 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Photographie, Ligérienne
samedi, 02 décembre 2006
Forza !
Sur les murs blanchis, reblanchis, à la chaux, le prince emprisonné (en des temps reculés où les Playmobil n’existaient pas) avait ponctué de signes répétitifs, décorés sa cellule, où ne manquait pourtant pas de trôner un âtre, histoire de se réchauffer le cœur. Certains de ces dessins demeurent farouchement énigmatiques, comme l’espèce de tube rouge à capuchon rond, où l'on perçoit un préservatif démesuré, ou, peut-être, un sexe de cheval dont la longe aurait été, trop lourdement, tirée. Neuf mots encore peuplent le silence de la cellule.
08:20 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Photographie, Ligérienne, Littérature, Art
vendredi, 01 décembre 2006
Au creux du vent
Cette tête de cheval, gravée – au couteau ou à la barre de fer – dans la pierre d’un cachot, a traversé les âges, en sens inverse, pour danser une nuit avec des comparses rouge manganèse, avant aussi de trouver, au bout du tunnel, d’autres équipées, d’éternelles sorcelleries. On s’envole, envoûté, pris aux ramures du soleil, et le bloc de pierre froid, venu soudainement vous heurter aux tempes, vous ramène à la dure réalité : tout cela n’était qu’un rêve.
08:15 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Photographie, Ligérienne, Littérature