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jeudi, 30 novembre 2006

7ème manche

medium_Pablo_Picasso_1901.jpg
    Vers la collerette volage – vers les volutes – vers les jambages squelettiques de la signature vont les regards. Il faudrait des mots de neuf lettres commençant par a et finissant par i mais ils sont rares. Le carmin des lèvres prend de court les griffures bleues. Abasourdi, un horloger regarde ce mécanisme inhabituel en interrogeant la courbe bleue du fond. Ni alangui, ni attiédi, ni affadi ne conviennent ; ni asservi, ni aluni, ni attendri ne font l’affaire. Un bois de lit ? Pablo Picasso avait une idée derrière la tête, avec son nom d’alexandrin dans Grenade détruite, avec sa patte d’escogriffe dans Syracuse en ruines. Cherche du côté de Zanzibar. De petites mouches vertes, graciles comme des fêlures, naissent sur les franges, puis volent se poser ailleurs dans la pièce, hors champ, à l’envers du décor, où convergent aussi les pas de plusieurs touristes allemands venus, de toute leur solide vertu, admirer les merveilles du Met. La perruque de limaille s’échappe enfin aimantée. A(l)guer(t)ri.

06:40 Publié dans Vertes voltes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Art, Littérature, écriture

mercredi, 29 novembre 2006

Bémol

    Il y a trois semaines, j'ai écrit un petit texte pour saluer Stephen Romer, qui est un de mes collègues mais aussi (surtout) un poète assez renommé. Récemment, il m'a appris qu'un choix de ses poèmes allait paraître, au printemps, en traduction française.

Ce matin, j'ai reçu le dernier numéro de The European English Messenger, revue à destination des enseignants-chercheurs anglicistes d'Europe. Il s'y trouve, par ce qui n'est nullement une coïncidence, un florilge de quatre poèmes inédits de Stephen Romer, et un petit article de Raphaël Costambeys-Kempczynski, dont le titre, extrêmement original, est "Stephen Romer : A Poet in Translation", et qui, plus qu'un article critique, est une sorte d'exercice béat d'hagiographie dont j'hésite si je dois le trouver déplacé ou ridicule à hurler.

Mauvais esprit à part, si j'en reviens à mes projets récents, je pourrais proposer une traduction d'un des poèmes inédits, "Dismantling the Library", qui est plutôt réussi.

11:44 Publié dans Narines enfarinées | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Poésie, Littérature

6ème manche

medium_Roger_Bobley_Masculine_lady_in_green.jpg

    On change de registre, avec cette forme caricaturale, où ce qui ressort, ce sont ces dents éparses, effrayantes, et ces regards lancés torves comme des cocards, sans brandir d’oriflammes – il n’en est nul besoin, à la vue aussi de ce nez difforme, un rien testiculaire, et de ces cheveux filasses – dans la galerie des portraits. Ce qui me frappe, moi, c’est qu’elle est en chemise de nuit, cette « femme masculine » dont la boutonnière, à peine devinée, a tout de la chenille. Ça y est, je bricole des textes de 1009 signes presque comme qui rigole. Roger Bobley, le croqueur de la dame adamantine, est un petit éditeur américain reconverti depuis peu dans le cinéma d’auteur (Marvelous Margaretville). Appelons cette « dame masculine », si disproportionnée et presque défigurée, Margaret. C’est à peine si j’ai besoin de vérifier le nombre de signes, à la fin (et de rectifier, dans la marge). Elle nous scrute, nous adresse des reproches même pas muets, avec, pour motifs d’aigreur, les traces sur sa peau.

06:35 Publié dans Vertes voltes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Art, Littérature, écriture

mardi, 28 novembre 2006

Agatha sur le petit écran

    Elsa Zylberstein dit toutes ses répliques d'un ton doucereux, comme une femme qui retient un hurlement d'orgasme.

21:09 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (5)

Ma langue au chat, 3

    12:54 A: SALUT ! (Je t'embête mais en fait, je vais aller déjeuner avec un collègue, là.)

13:01 B: Salut, je n'avais pas vu ton message.

A: Pas de problème. J'attends toujours Z.!

13:02 B: ça va bien ?

13:03 A: Oui, impeccable... sinon que j'ai encore essayé de donner mon sang, mais que je suis toujours rejeté ! Motif : plus de dix mois passés dans les Îles britanniques entre 1980 et 1996.

13:05 B: Eh ouais... mes longs mois sont plutôt venus après.

A: C'est le grand âge, que veux-tu... (Et puis Chicago ne compte pas dans les Îles britanniques.)

B: Ouais, mais j'ai passé un an à Edimbourg, entre autres.

13:06 A: Ah ça, oui, ça compte. (Incidentally, I'm listening (through Pandora (again and again)) to an amazing jazz harpist called Zeena Parkins.)

13:07 Bon, je vais déjeuner. BYE.

 

17:00 Publié dans Ma langue au chat | Lien permanent | Commentaires (0)

Hommage à Ornette Coleman

    Psaumes !

rêver dans les collines

où les fruits rêvent aussi

où le jus des

fruits dégouline sur les joues

 

Rêver que je m'endors

en fumant la rosée des ténèbres, que j'

allume dans la nuit

dégoulinant d'étoiles

en vain le suave flambeau -

rêveur de psaumes...

 

10:10 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Jazz

Hommage à Charles Mingus

    Guère dépossédé de rien, sans nulle envie

restreinte,

oublie ces pas anciens

un moment

pose tes sentiments dans la danse des sentinelles

 

dansez fugitifs

autres fuyards encore aux gestes oubliés

n'allez

croire de nos amours que la route soit faite

encore N'allez

répéter en tous lieux qu'un nuage s'est tu

 

09:09 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Jazz

5ème manche

medium_Matisse_Dame_en_vert_avec_oeillet_rouge_1909.jpg

    Manches de telle ampleur, une étole à tout le moins ! Toujours sur le motif remettre votre ouvrage. Le pinceau en pince pour le décolleté, ce qui ne va pas sans maraudage ni braconnage. Il fut décidé d’intercaler à triple intervalle. On se braque toujours sur les compotiers, mais les vertes voltes d’une danseuse au repos, ce n’est pas rien tout de même. Que regarde-t-elle, d’ailleurs, de ces curieux orbites creux ? Cherche-t-elle à se rappeler quelque vers égaré de son passé d’actrice ? Si j’écoute Even the Sounds Shine, cette composition stupéfiante de Myra Melford, jouée avec son Extended Ensemble, je ne peux pas me mettre à la place d’un modèle de Matisse, si ? Le mur n’est pas plus vert que le pli de mon bras. Le nom de Matisse semble avoir été inventé pour se prêter aux plus subtils jeux de mots, aux détours par les formes et les matières. La danseuse regarde une toile du peintre, tiens. Vous êtes dans le puits ; passez deux tours. Orbites émotifs : la vérité en a mis, du temps à remonter.

06:30 Publié dans Vertes voltes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Art, Littérature, écriture

lundi, 27 novembre 2006

Lune vienne

    Sous la fondrière des étoiles

anatole france 

Orphée catarrheux lance des traits

voltaire

flèches qui tombent longtemps après

 château de tours

à peine si d'un frisson distrait

 mirabeau

du soleil il perce l'os à moelle

passerelle

L'archer des terreurs est envoûté

par la ténèbre désenchanté

iut

Orphée sanglote sans bruit Tout est

chopin

enseveli dans les autres voiles

ronsard

16:00 Publié dans Fil bleu : Tridents & autres textes brefs | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Poésie, Ligérienne

Comme un mégot

    comme un mégot sur le trottoir

maréchal juin 

la ronde des efflorescences

 chopin

- avec ma cervelle en sautoir

et mon coeur lourd dans la balance -

 iut

voltiger il ferait beau voir

(à ton) entre (tour) dans la danse

 passerelle

comme, d'un violacé intense,

un vieux crachat sur le bavoir

 mirabeau

tu rampes comme un escargot

dans le jardin comme un mégot

 château de tours

fumé écrasé solitaire

 voltaire

noirci par la fuite du temps

et vert d'azurs compromettants

lubrique comme un ver de terre

anatole france

 

10:00 Publié dans Diableries manuelles, Fil bleu : Tridents & autres textes brefs, Sonnets de juin et d'après | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Ligérienne

4ème manche

medium_Boris_Anisfeld_Lady_in_Green_1910.jpg

    Échappée d’un tourbillon orageux, la vigoureuse jeune femme – une violoniste – a tout du fantôme. Je m’étends ce dimanche dans la prairie. Dans le silence du concert, son long collier de perles rouges lui fait comme un foulard qui laisse entendre, aux quelques romantiques attentifs et alcooliques hallucinés que ne manque pas de compter la salle, le tumulte de la mer. Cinq jours ont passé, peut-être, depuis ma dernière excursion. Vous voyez comme sa chevelure immense se mêle aux fumerolles noires des bougies pour former de lourds nuages, de sorte que, patiemment, les buveurs de vin se munissent de chasse-mouches. Retrouvons-nous sur le pré, avec moi-même pour un duel. Cette ombre portée est l’épouse de l’artiste, échappée à quels cauchemars, quelles insomnies d’artiste maudit. L’autre tire un coup sec, dont la déflagration m’arrache les oreilles. Entre deux séances de pose, elle joue de la guitare. Je tire une bouffée de ma gitane, et je laisse le spectre crever de trouille. Déjà l’orage gronde.

06:25 Publié dans Vertes voltes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Art, Littérature, écriture

Hiatus musical

    Qu'attends-tu, vil masque musicien, pour écrire quelques paragraphes sur la soirée de mardi soir, avec le big band, Guillaume Hazebrouck et le Voyage en Grande Garabagne ?

Mais, avec « Saül », il en va bien différemment ; à l'inverse de ce qui se passe pour « Esaü » (où le hiatus joue pleinement, renforcé par le coup de scie préalable du za), dans « Saül » – à cause, peut-être, du sa trop doux ? – le a-ü ne grince pas : il s’oblitère, s’oublie, se noie, entièrement résolu dans la limpidité de ul. (Michel Leiris. Biffures.)

 

Ce samedi, pour son anniversaire, on lui avait offert le tome II des Œuvres de Henri Michaux (avec justement la Garabagne et tout Ailleurs, entre autres) et le Pléiade (aussi) de La Règle du jeu. (Vendredi matin, d'un geste délicat, il décolle d'un mur, pour se l'approprier, l'affiche du spectacle désormais passé.)

00:45 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature, Ligérienne

dimanche, 26 novembre 2006

Froment

    Après un jour de jachère, un des projets que je rumine consisterait à traduire chaque jour un poème et à en publier la traduction dans ces carnets.

18:18 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Littérature, Poésie

vendredi, 24 novembre 2006

3ème manche

medium_Bartolomeo_Montagna_Ste_Justine_de_Padoue.jpg

    Ah, vous comprenez ce que cela signifie, hein, maintenant, le blond vénitien ? Comme le soleil disparaissait, je sirotais ma mug de Rembeng en pensant à Rembrandt. Le Vénitien Bartolomeo Montagna n’est pas aussi célèbre qu’Andrea Mantegna, mais ce n’est pas une raison pour les confondre. Champagne ! Sainte Justine de Padoue est ravissante, avec ses mèches, son nez volontaire et sa gracile main de vieille. Comme le soleil disparaissait derrière le toit de la maison d’en face, j’écoutais la “Symphonie” qui se situe juste au milieu de The Fairy Queen, séparant les 29 airs qui constituent les préludes et les actes I à III des 29 qui forment les actes IV et V. Son habit est riche, sa coiffure soignée, comme à la parade. Mes mains forment le nom de Purcell. Pourquoi est-elle toujours représentée avec une plume ? Une auréole de soleil se pose toujours sur ma joue. Broches, bijoux précieux, brocarts, tous ces brimborions n’arrivent pas à la cheville – si j’ose dire – de vos boucles et de vos blessures.

06:20 Publié dans Vertes voltes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Art, Littérature, écriture

jeudi, 23 novembre 2006

De l'eau dans le zag

    La cause est entendue : je ne joue d'aucun instrument, je suis d'une rare incompétence en matière de musique, etc. Seuls mes goûts vont en s'affinant chaque jour davantage. Je me décrirais plus volontiers, déjà, comme un professionnel de l'écriture... depuis le temps que je fais mes gammes, dans des styles divers, sur des supports variés...!

Bref, ce préambule maladroit n'annonce rien de terriblement meilleur. Il s'agit de fixer la trace d'un vieux projet. Amateur de jazz, un de mes centres d'intérêt consiste à dénicher des formations dans lesquelles le trombone joue un rôle essentiel, et donc à me pencher sur les trombonistes (leaders ou non), sur la part active des trombones dans certains standards plus célèbres pour les interventions du pianiste, du saxophoniste, que sais-je...

Qu'il y ait d'excellents trombonistes de jazz, et réputés, ce n'est pas un scoop : J.J. Johnson, Steve Turre, Glenn Ferris, et j'en passe... Quand, à la salle Ockeghem, à Tours, au printemps 2004, j'eus (enfin) l'occasion d'entendre et de voir en direct l'ICP Orchestra, je fus impressionné par la carrure, la stature de Wolter Wierbos, qui est quasiment inconnu, même dans le domaine du jazz d'avant-garde.

medium_Wolter_Wierbos_2530.jpg

Si j'avais eu quelque ouverture dans les radios locales de ma ville, j'aurais pu proposer, à titre complètement bénévole, d'animer une émission consacrée au jazz, et il me serait certainement venu en tête de proposer, en trois ou quatre heures, un parcours autour du trombone. À défaut, je vais me contenter, une fois encore, de tout déverser dans ces carnets.

15:15 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Jazz, écriture

Jeudiligence

    Nouvellement découverts, ces titres étonnants :

  • Steven Bernstein. "N'Kadesh Oz B'Kol" (Diaspora Blues, 2002).
  • Parish. "Improvisation Ii" (Parish, 2006).
  • Chris Speed. "Pith Remix" (Deviantics, 1999).

 

... sans oublier un Steve Lacy très agité, avec son quintette en 1975 ("The Rush". Esteem 1975), et le be-bop pas très inventif de Louis Hayes & the Cannonball Legacy Band ("New Delhi". Maximum Firepower, 2006).

10:55 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jazz

2ème manche

medium_August_Macke_lady_in_green_jacket.jpg

 

    Tant que le soleil cogne contre les vitres, il fera bien bon ici. Que d’élégance dans cette scène de promenade ! Cela me fait cligner, mais l’avarice n’a pas de bornes. August Macke n’est pas mon préféré, parmi les peintres expressionnistes allemands, mais je dois lui reconnaître, ici, un génie certain de la composition. Aujourd’hui encore mardi. Ce qui retient mon œil, once all is said and done, ce n’est pas la dame filiforme, le squelette délicat recouvert d’une élégante veste d’un vert plus soutenu que celui des frondaisons. Revenue la saison du fenouil. Ce qui retient mon œil, c’est l’habit clair de la dame de droite, et plus encore, les cabanons (maisons ?) au fond. L’ od eur du chou vert ne s’est pas incrustée dans la demeure. Ces cubes. Pas contre les vitres –par les vitres le soleil vient déplier les phrases que mes doigts retenaient prisonnières. Ces cubes répondent à l’impression de solitude ou d’enfermement, d’autisme peut-être, qui se dégage de la dame en vert (de quoi prisonnière ?).

06:15 Publié dans Vertes voltes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Art, Littérature, écriture

mercredi, 22 novembre 2006

Sale mort

    Des meurtres, des menaces ! Ah, je vois le genre. Un convoi lent s’élance dans la mêlée et remonte l’avenue, même sans élan ni lueur d’espoir. Apparaît une luge, pour me faire mentir.

Dans l’instant, des gueux surgissent de partout, guenilles, ricanements et bons mots. L’enfant les salue, sa luge retenue d’une main, l’affaire dans le sac.

19:40 Publié dans Sonnets de février et d'après | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie

Comme / s’installer à Pornic

    Quand les jours devenaient plus longs, y avait d’l’ombre qu’en dessous du pont.

De la plage des Sablons, on aperçoit, par temps clair, l’île de Noirmoutier. Il paraît aussi que, du phare situé sur la Pointe de St Gildas, on peut observer le phare de Noirmoutier. Cela, ce sont plutôt des on dit, dirais-je. Toutefois, je ne peux avoir, à ce propos, aucune certitude. Tout juste si je me contente, et déjà ce n’est pas mal, de me prélasser souvent sur la plage des Sablons, avec Séverine, que je passe chercher, avec mon Amy 8 déglinguée, chez elle à Chauvé, un trou que c’en est pas permis, un trou à se jeter dans le canal de Haute Perche, les soirs de mélancolie.

Entre Chauvé et Pornic, on se pelote dans la bagnole. Parfois, au premier feu rouge, juste après La Bourrelière, on se roule une bonne gamelle. Séverine ne pense pas à s’installer avec moi, mais c’est dommage. Comme elle adore les promenades à vélo (et si je voulais être tout à fait exact, je devrais préciser qu’elle participe à des courses cyclistes où je vais l’encourager et l’applaudir, car elle ne s’en sort pas mal), nous avons, un jour, roulé de Pornic à la Pointe de St Gildas, puis jusqu’à Bourgneuf en passant par Préfailles, Sainte-Marie et La Bernerie. Sur le chemin du retour, j’avais les pattes cassées. Séverine, elle, cavalait loin devant, non sans me dire, quand elle revenait à ma hauteur, qu’elle n’était pas pressée, qu’elle roulait lentement pour ne pas me stresser.

J’en ai eu ma claque, j’ai bu un jus à Arthon. C’est ridicule, m’a lancé Séverine, il reste quatre bornes juste. N’empêche que même avec le jus, à Chauvé, allongé dans son lit, j’étais vidé. Le vélo, très peu pour moi. Cela ne nous dit pas si, du phare de Saint Gildas, on voit Noirmoutier par temps clair, oui ou merde.

14:39 Publié dans Tropographies | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, écriture

Nostalgie vieille (un peu) de 966 ans

    En novembre 1050, Casimir Ier se présente à Goslar devant l’empereur. Il promet de rendre la Silésie et revient en Pologne ayant obtenus les faveurs de l’empereur.

C’est à Goslar, que la belle Agnès, fille de Guillaume V le Grand, comte de Poitou et duc d’Aquitaine et épouse de Henri III le Salien, donna le jour, dans le palais impérial, à son fils Henri, le 11 novembre 1050.

(Le 22 novembre, on fêta le première décade du prince, enfin remis de son ictère.)

*******

Goslar en novembre 1050, sous la plume d'historiens même amateurs, me remet en mémoire Goslar à l'été 1985, une de mes plus fortes épiphanies touristiques. Je me suis rarement, voyageant, pris aussi intensément de passion pour une ville. (J'avais onze ans. Je n'ai jamais remis les pieds à Goslar.)

12:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Histoire, Littérature

Auréolés

    Ce sont toujours des matinées belles et mitigées, quand je me trouve à feuilletter le tome I de Henri Michaux dans la Pléiade, le Voyage en Grande Garabagne (en collection NRF "Poésie") et mon tome des poèmes de Wordsworth. (Ce pourraient être d'autres livres ; ceux-ci, ce matin, pèsent de toute leur légèreté.)

Mon intérêt va croissant, non pour les coïncidences, mais pour le démon de l'analogie, tel qu'il s'exprime dans les rencontres de la vie quotidienne mais aussi dans l'écriture de ces carnets. Ainsi, des deux commentaires écrits un peu à la va-vite sur le blog de Simon, l'un portait sur sa question quant aux titres que je lui avais suggérés (facétieusement) pour sa composition et l'autre répondait à son billet Hic inconsidéré. Dans le premier, j'évoque la guitare acoustique de Pat Metheny, en solo dans l'album One Quiet Night. Dans l'autre, je cite (de mémoire) un dialogue du Goût des autres (relatif aux gaffes et aux "pédés"). Or, je me rappelle à présent que l'une des musiques employées par Bacri et Jaoui dans leur film n'est autre qu'une composition du Pat Metheny Group, "Au Lait" (album Offramp, que je possède).

(Il se trouve aussi que je préfère, sur ce même album, "Are You Going with Me?" mais c'est une autre affaire.) D'après iTunes, la dernière fois que j'ai écouté One Quiet Night était le 2 juin dernier.

10:50 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jazz, Ligérienne, Littérature, écriture

Mardivague

    Il m'est décidément difficile de livrer mes petites listes telles quelles (ce qui trahit mon peu de penchant pour les listes). Ci-dessous, je donne les références des six albums de jazz que je viens de prêter à un ami. Je me suis aperçu, en recopiant la liste, que j'avais très fortement centré ce choix autour des pianistes, sans que je parvienne à comprendre pourquoi (indépendamment du fait qu'à l'origine je voulais lui faire découvrir Brad Mehldau, qu'il m'avait dit ne pas connaître). Je me "console" en me disant que, dans le disque de Bojan Z., ce n'est pas nécessairement le piano que je préfère (quoique...), et que, dans le groupe Kartet (existe-t-il encore, d'ailleurs, ou a-t-il succombé aux projets parallèles de ses membres?), le bassiste, le batteur et le saxophoniste sont largement aussi importants que mon bien-aimé Benoît Delbecq.

  • Emmanuel Bex. Conversing with Melody.
  • Zool Fleischer. Zoolitude.
  • Kartet. Pression
  • Brad Meldau Trio. Progression The Art of the Trio vol. 5.
  • Brad Mehldau. Live in Tokyo.
  • Bojan Zulfikarpasic. Koreni.

 

Quand j'ai choisi ces six albums dans ma discothèque, mon doigt s'est arrêté sur d'autres favoris (ICP Orchestra, J.J. Johnson, Steve Lacy, Coltrane, Jimmy Giuffre, Sophia Domancich...) sans les élire. Une prochaine fois...

10:15 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Jazz, jazz, Ligérienne

Ambre de l'aube

Odelette composée sur demande

 

    Comme un cerisier de novembre

Je sens de moi tomber les feuilles

L'air du temps d'automne je cueille

Et sens de moi s'envoler l'ambre

Comme un cerisier de novembre

 

Feuilles jaunes rousses brunies

Vous allez, piétinées sans fard,

Brunes, me donner le cafard

Mes lourdes pensées désunies

Comme d'autres feuilles jaunies

 

Que je gardais dans mes tiroirs

Avant qu'un soleil couleur d'ambre

Vienne réchauffer ce novembre

À ne plus ternir les miroirs

Que je cachais dans mes tiroirs

 

09:40 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie

1ère manche

medium_Agnolo_Bronzino_attrib._1530-2.jpg
    Je ne plaisantais pas : 9081 est l’un de ces nombres vertigineux dont une existence, même contemplative, ne saurait faire le tour. Voyez par exemple ce visage austère, pourvu d’un nez colossal. Demain, le compteur kilométrique de ma voiture franchira la borne des 91019 kilomètres. Il n’est dénué ni de dignité ni de robustesse. Dans ce qui est un de mes livres de chevet, David Wells répertorie le nombre 9801, qui est (d’après lui) un nombre de Kaprekar. La ferveur et la frivolité trop longtemps dissimulée se disputent le champ de bataille dans ce visage, partagé entre une encolure sobre et un foulard précieux. Il n’empêche que 9081 m’intéresse plus que 9801. La dame en vert de ce tableau attribué à Bronzino n’est pas sans une certaine noblesse ; sur le fond rouge, son regard énigmatique se détache, à l’égal de la triste sorcière de Léonard. Il va peut-être falloir inventer un nouveau genre de nombre bipartite, pour rétorquer à Kaprekar et alii. Manches bouffantes, la dame en vert s’en bat l’œil.

06:10 Publié dans Fièvre de nombres, Kyrielles de Kaprekar, Vertes voltes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Art, Littérature, Poésie

mardi, 21 novembre 2006

Christine Angot, dans mes cordes

    Monseigneur Google (je m'imagine assez volontiers le célèbre robot en prélat ventru) a beau me diriger vers les carnets de Zvezdoliki, ou Finis Africae (que je lis irrégulièrement), ou encore vers le blog de Marc Villemain, que je n'avais jamais lu... je ne parviens pas à avoir la confirmation de ce que je pense ête la vérité, à savoir que l'altiste Christine Angot (qui joue notamment dans la version de The Fairy Queen par les Arts Florissants) est l'homonyme de l'écrivain.

Si cette hypothèse se confirmait, cela me permettrait de dire que j'adore Christine Angot, & surtout son jeu. Délicieuse ambiguïté. (On s'amuse comme on peut.)

17:25 Publié dans Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Littérature, Musique

] Neuf feuillets

    Abandonné ! Je me suis rappelé, en tri-

Fouillant, du figuier, les feuilles pourrissantes,

Ces neuf quatrains. Peut-on qualifier de flétri

Un poème qui n'a pas encore fleuri ?

 

13:15 Publié dans Rimes quartes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie

ParkBrax1

[Lundi : j’ai écrit ce §

    Vous n’imaginez pas, quand même, Anthony Braxton et Evan Parker rivalisant ou s’épaulant, un soir de demi-brume à Londres ? Une nuit, dans la brume des pintes, comme je remontais vers ma piaule, à Summertown, j’entendis un son furieux, tout en rodomontades, et dont je crus qu’il émanait du saxophone ressuscité d’Albert Ayler. Réflexion, c’était plutôt l’épopée de deux géants vivants, qu’à l’époque je ne connaissais pas. Mais, le lendemain, qui, dans le parc le plus beau du monde (les University Parks), repassait dans sa tête, tout en suivant l’évolution des fours and sixes et des maiden overs, le trajet à grandes enjambées, perdu dans les spirales sonores ? Je vous le demande.

jeudi avant de devoir m’interrompre pour

Long texte. Ce billet va être bien long ; ce n’est pas que je veuille ici faire amende honorable. C’est un long texte (virtuellement, pour le moment), car ainsi vais-je le vouloir (vouloir l’écrire). (Un ami me dit que la lecture de Prunus spinosa ne me réussit pas. Le prunellier, en tisane – surtout si après coup on se couche à une heure du matin, même pas somnolent, d’avoir exceptionnellement dormi entre trois et quatre, sur le canapé de la chambre filiale –, ne provoque pas seul ces exubérances.)

recevoir plusieurs étudiants. Les autres §

Ce que je voulais écrire dans le deuxième § (que j’abrège ainsi : § (d’autres versions d’autres textes parlent de, ou plutôt écrivent noir sur blanc paragraphe)) n’a rien à voir avec Prunus spinosa, ni avec le long texte qui sous vos yeux commence. (Un adversaire de mon ami suggère alors que c’est plutôt la lecture d’Aragon qui m’a parfois nui, ou influencé. Je ne l’écoute pas et poursuis mon chemin.) Ce que je voulais écrire, et dont je ne sais si le troisième § fera mieux que porter la trace – au rythme de mes digressions, on s’inquiète –, c’est l’histoire du compteur kilométrique de ma voiture. En effet, je me suis trompé en notant ici (non, pas ici : dans un autre carnet) le nombre qui s’affichait au compteur de ma voiture, dimanche dernier. C’était aussi un palindrome, et plus beau d’ailleurs.

ont été composés ce matin, lundi 21 novembre

Ce palindrome, c’était le nombre 90909. À quelques hectomètres près, à un moment précis, dimanche dernier, la voiture que je conduisais (que je conduis depuis fin juin 2001) fêtait dignement (non sans souffler ses bougies, me souffle un facétieux camarade de mon ami, qu’il ne faut pas confondre avec l’adversaire d’icelui (ils se ressemblent pourtant comme deux gouttes d’eau)) ses 90909 kilomètres parcourus, et je me faisais la réflexion qu’en renversant ce nombre – comme dans le célèbre gag des portes de chambre d’hôtel dans La Grande Vadrouille – on obtenait 60606. Depuis lors, je ne cesse d’envisager les hypothèses les plus variées quant au moment précis (le plus précis possible, me glisse-t-on à l’oreille) où la voiture franchit le cap fatidique des 60606 kilomètres. Il se peut, d’ailleurs, que je n’aie exceptionnellement pas été à bord ce jour-là. Il devait pourtant s’agir, d’après mes calculs et mes reconstructions, d’une journée de l’année universitaire 2003-2004, et même, du premier semestre de l’année civile 2004.

entre deux rendez-vous avec

Une fois précisée l’ère approximative du franchissement des 60606 kilomètres, plusieurs scènes sont imaginables, que je vous épargnerai. (« Je te fiche mon billet qu’il ne va pas longtemps nous les épargner ! » lance, sarcastique, son adversaire à mon ami.)

des étudiants.]

Il n’en demeure pas moins, que ce matin

[Ces différents § sont composés lundi matin, je le

, dans la voiture, je me suis aperçu de l’erreur commise en notant dans un autre carnet le nombre (palindromique) de kilomètres parcourus à la date du 12 novembre. Puis j’ai rêvassé – tout en restant vigilant quant aux changements de file, feux rouges & autres babioles dont s’amuse le quotidien – à la possibilité d’un texte qui chercherait à retracer (à résumer, plutôt, suggère, bienveillant, mon ami) en 30303 signes l’essentiel des voyages que représentent ces 30303 kilomètres. Une variante serait de retracer, résumer à grands traits, mon existence au cours de la période qui s’est écoulée de la première de ces deux bornes palindromiques à l’autre. Une variante encore, musais-je et m’amusais-je au volant, consisterait à imaginer où j’en serai (où la voiture en sera) et ce que j’aurai vécu d’ici la borne des 151515 kilomètres (qui n’est pas un nombre palindromique, mais la somme des palindromes 90909 et 60606). Ici, le projet bute sur la difficulté de consacrer tant d’énergie à un texte de 151515 signes.

rappelle. Il y a aussi

Déjà, 30303 signes ne sont pas rien, comme on dit. (Il resterait aussi à déterminer qui est ce « on », dans ce texte-ci où pourtant d’autres instances ont été précisées, tels l’ami, l’adversaire ou le facétieux camarade, mais aussi dans l’ensemble des carnets rassemblés dans le site Musicien masque de mots, et singulièrement dans la rubrique Onagre 87. L’auteur principal des carnets, celui qui se tape tout le sale boulot de mise en forme, tremble et sue à grosses gouttes en imaginant le travail de mise en ligne que va représenter ce très long et tortueux texte, sans parler même des liens hypertextuels qui devront être ajoutés, comme ci-dessus, à Onagre 87. Pour le moment, l’auteur principal et ses acolytes travaillent sous Word, dans un fichier baptisé Chiens de Langeais, et qui a été créé lundi dernier lors de la composition de la série des billets ainsi intitulés.

que, pour la première fois, des crochets sont ouverts dans cette lignée

Il va bien falloir ajouter des liens hypertextuels qui pointent vers l’une ou l’autre ou plusieurs des versions de Chiens de Langeais, maintenant, me suggère l’adversaire de mon ami d’un ton cauteleux ou patelin. Il change de stratégie et veut se faire passer pour une personne bien intentionnée. Heureusement que je le tiens pour un personnage. À l’écart, autant dire.

et une parenthèse dans l’autre.

Il va bien falloir évoquer la question du titre de ce texte, titre donné jeudi dernier, quand le texte n’était composé que du seul premier §, celui qui commence par « Vous n’imaginez pas » et qui constitue maintenant le deuxième §. Le texte, pour l’instant, s’intitule ParkBrax1, comme la composition d’Evan Parker et d’Anthony Braxton que j’écoutais jeudi à cette même heure et qui inspira ce §. Pendant la rédaction des trois § précédents, j’écoutais Moms de Steve Lacy, et maintenant Sun Star. John Coltrane, reconnaissable entre mille.

J’ai reçu une étudiante qui va travailler, avec un collègue, sur

C’est aussi l’occasion de découvrir Matthew Welch, mais c’est une autre histoire. Doit-on changer le titre de ce long texte ? Qui est on ? Quelqu’un écrira-t-il ce texte en 30303 signes, ce qui représente environ vingt pages à double interligne et marge de trois centimètres de chaque côté ? Autant de questions sans réponses.)

The God of Small Things et me demande des conseils. Maintenant

Donc, 30303 signes ne sont pas rien, ai-je écrit plus haut. Peut-être pensez-vous que c’est ce texte-ci qui va atteindre les 30303 signes, et peut-être aurez-vous raison. Peut-être vous dites-vous que vous n’irez pas jusqu’au terme de ces 30303 signes, et peut-être aurez-vous raison. Toutefois, je pense garder l’idée du texte en 30303 signes pour un projet étroitement lié à l’idée des trajets, des kilomètres parcourus, des existences enrubannées.

(mais je me suis interrompu vingt minutes entre le moment où j’écrivais « maintenant » et maintenant) je vais recevoir (je viens de recevoir) Charlotte, qui connaît Calgary et le Canada, la chanceuse.

Il y aurait cette vieille idée d’écrire des voyages imaginaires, à l’aide de cartes routières. Comme il existe désormais, grâce au Web, des sites qui permettent de calculer les distances et de définir avec précision les itinéraires, ce ne serait pas malcommode du tout. Les cartes routières ont plus de charme, pourtant, pour la rêverie et l’écriture. Enfant, combien de trajets, et même d’étapes fictives du tour d’Aquitaine, n’ai-je pas imaginés, ventre à terre sur le carreau froid de ma chambre, une carte routière dépliée devant moi ?

D’autres étudiantes veulent partir aux Etats-Unis ou au Canada. Je n’imaginais pas

La question du titre continue de se poser. Y a-t-il encore une raison à nommer ce texte du nom de la composition/improvisation qui n’a suscité que le premier § (devenu deuxième, me souffle le facétieux, décidément peu disert) ?

que la structure volontairement hachée de ce texte

Quant au moment où il me sera enfin possible d’écrire le texte de 30303 signes en tenant compte des impératifs autobiographiques et/ou routiers qui y sont liés, je ne sais quand il adviendra. De nombreux projets d’écriture restent en suspens, à l’état larvaire, comme la Galerie de larcins ou les 53 stations (ou encore les Vertes voltes, à peine esquissées). Je m’aperçois toutefois que ce texte-ci, en démarrant le dénombrement au tout premier crochet, compte déjà 9081 signes.

se trouverait confirmée dans l’organisation temporelle de ma

9081 est un nombre intéressant, mais quel nombre ne l’est pas, à ma folie furieuse ? (« Tu as appelé cela fièvre » me rappelle mon ami. « Mon ami, on ne peut courir deux fièvres à la fois. » C’est l’adversaire qui parle, et qui cherche à se faire passer pour son affable jumeau facétieux.) Surtout, il n’est pas très éloigné du tiers de 30303, qui est, comme vous le savez, 10101. Cela montre qu’un texte de 30303 signes n’est pas la mer à boire, et d’autant moins quand l’on a écrit récemment le 1111ème texte de carnets commencés en février de cette même année. (C’est de Musicien masque de mots qu’il s’agit, disent en chœur les trois fourbes.)

matinée.]

Reste à savoir si l’ajout de liens hypertextuels s’impose. Et si oui, lesquels, et dans quelle proportion. 10101 signes, je vous demande un peu. La voiture fut achetée d’occasion, quand elle avait déjà dans les 18000 kilomètres. On ne va tout de même pas se lancer à imaginer quels trajets ce véhicule, qui était alors immatriculé dans les Alpes-Maritimes, a faits avant que j’entre en sa possession.

10:17 Publié dans Fièvre de nombres | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Littérature, Jazz

Rendez-vous d’automne

    Tout le dimanche durant, il chercha vainement une chanson qui contînt la rime novembre. Le marteau retomba dans la salle des ventes.

03:00 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature, Poésie

lundi, 20 novembre 2006

Exacts, brutaux

    Juste une trace. Il y aura – il doit y avoir – d’autres textes, qui prolongeront la version 721/864. Que ça vous plaise ou non. Je trace un sillon. Juste une trace.

21:20 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (2)

Vitraux, version 721/864

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    Elle est moins nette, ici, la collégiale Saint-Ours. Reconnaissez l’une des deux tours hautes, et encore à peine.

Oui, nous peinons à les reconnaître. Est-ce notre affaire, d’ailleurs ?

Le Lochois n’est que rails rouillés. Charles VII s’en bat le blason sur le bord du vitrail. C’est tout dire. (Que l’on tire au cordeau des mots qui auraient pu sortir au forceps, cela est étonnant.)

Parlez donc aux freux, qu’ils avouent ce qu’ils faisaient dans un champ de ruines (c’était ce rêve comme crayonné). Ils s’envolent en lourdes traînées, avec leurs ailes somptueuses qui me ramènent à l’époque où j’étais le roi.

Ce sont les reflets du temps qui passe, voilà tout. J’ai bien failli écrire cartonné ou encore couronné. Ce sont les grues – certaines tout au moins – qui sont couronnées. Le cartonnage, c’est encore autre chose ; un mot qui ressuscite un jeune homme mort.

19:00 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, Ligérienne, Photographie, Poésie

A-phorisme

    Que toujours un texte commence par la lettrine A, cela agace l’auteur.

15:15 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature

Parenthèses (Vitraux, version 1089/1295)

    vrai dire, je ne comprends pas comment un texte long de 105 mots peut ne compter que cent espaces. Ce sont peut-être les parenthèses qui jouent des tours, mais dans tous les cas, le projet consiste à faire confiance au dénombreur de Word, ce qui est certainement une erreur d’un point de vue statistique, mais permet une grande souplesse d’écriture tout en maintenant la rigueur des contraintes arithmétiques. Si faussée fût-elle, une norme savait toujours servir d’étalon. (Un ami s’étonne ici du recours à l’imparfait. On n’est pas mort que je sache. (D’autres s’impatientent, justement et à juste titre, de ces parenthèses. Le texte – comme on le dit d’un spectacle – va-t-il enfin commencer ?)))

 

J’y repense, on entrevoyait sur la première photo, à travers les vitraux teintés, les ombres fastueuses de la collégiale Saint-Ours.

Le roi s’en bat l’œil, pensez.

(Qu’on tire au corbeau du rêve des chants qui eussent pu illuminer la nuit, c’est très surprenant.)

Questionnez donc les freux, qu’ils avouent ce qu’ils faisaient dans ce champ de ruines (de mines). Ils s’envolent en lourds nuages célestes, plumes qui donnent l’image, finement ciselée, de l’artiste croquant ses crayons avant de les tailler, encore et encore.

L’un d’entre eux freux m’assène qu’il fut un temps où j’étais souverain.

14:00 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, Ecriture

Vitraux, version 556/656

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     Maintenant que l’on y repense, on entrevoyait sur la première photographie, à travers les vitraux recolorés, les ombres fastueuses de la collégiale Saint-Ours.

Le roi allègrement s’en bat l’œil.

(Qu’on soutire au corbeau du rêve des croassements qui eussent pu illuminer la nuit, cela est très surprenant.)

Parlez donc aux freux, qu’ils avouent un peu ce qu’ils faisaient dans ce champ de ruines (un champ de mines). Ils s’envolent en noirs nuages, célestes plumes qui donnent l’image, finement ciselée, de l’artiste croquant ses crayons avant de les tailler, encore et encore.

L’un d’entre eux freux m’assène qu’il fut un temps où j’étais encore le souverain.

10:00 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, Photographie

Aphorisme lyrique (#1111)

    J’étale ma culture, je me ramasse. (Triste vérité).

07:10 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Littérature

Freux (Vitraux, version 409/490)

    Au cours de la semaine dernière je n’ai écrit que vingt-deux textes dont beaucoup tout à fait mauvais ou pas au sommet de mon œuvre.

Le roi s’en bat fatalement l’œil.

(Qu’on tire au cordeau des phrases qui eussent pu s’extirper au forceps, cela me surprendra toujours.)

Parlez donc aux freux, qu’ils avouent un peu ce qu’ils faisaient dans ce pré si tendre (un rêve). Ils s’envolent en noirs nuages, ces jolis plumis qui me ramènent tant d’années en arrière, quand j’étais encore le souverain.

06:00 Publié dans ABC*ACB | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Littérature, Ecriture

Corbeaux (Vitraux, version 410/500)

    Au fil de la semaine qui prend fin, je n’ai écrit que vingt-deux billets, dont beaucoup tout à fait mauvais ou pas au sommet de mon œuvre.

Le roi s’en bat fatalement l’œil.

(Que l’on tire au cordeau des mots qui eussent pu s’extirper au forceps, cela me surprend toujours.)

Parlez donc aux corbeaux, qu’ils disent un peu ce qu’ils faisaient dans ce pré si vert (un rêve). Ils s’envolent en noirs nuages, ces jolis plumis qui me ramènent tant d’années en arrière, quand j’étais encore le souverain.

03:00 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, Poésie

Vitraux, version 417/502

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    Au cours de la semaine qui s’achève, je n’ai publié « que » vingt-deux billets, dont certains tout à fait futiles ou peu au faîte de ma prose.

Charles VII s’en bat l’œil, forcément.

(Que l’on tire au cordeau des mots qui auraient pu sortir au forceps, cela me surprendra toujours.)

Parlez donc aux freux, qu’ils avouent un peu ce qu’ils faisaient dans ce champ de ruines (mon rêve). Ils s’envolent en noires traînées, ces jolis plumis qui me ramènent tant d’années en arrière, quand j’étais encore le roi.

00:03 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, Ligérienne

dimanche, 19 novembre 2006

Ma langue au chat, 2 : Nick Drake

    18:06 A: Salut.

B: Salut.

18:07 A: J'ai vu que tu étais connecté, ça m'a amusé.

B: Je le suis assez souvent...

18:08 A: Je ne fais pas très attention, dois-je avouer. En plus, gmail n'est pas mon adresse principale, et je n'ai pas encore le réflexe!

18:09 B: Oui oui je comprends bien.

18:10 A: Peut-être suis-je un peu distrait, là, parce que je voulais écouter du Nick Drake, je me suis branché sur Pandora, qui n'arrête pas de me passer des morceaux dans le style guitare solo soporifique.

18:11 Au fait, connais-tu Pandora? (Sinon, mon message devait être un peu crypté.)

B: Oui, je connais... for all Pandora knows, j'habite à Chicago...

A: Sweet home Chicago, dixit old Robert J.

18:12 B: Ouais, comme il leur faut un zip code pour ouvrir un compte... ça fait un moment que je n'ai pas utilisé cela dit...

A: Ah? J'ai dû tricher, alors. [...] Mais Chicago, sinon, ah, je n'y ai jamais mis les pieds.

18:14 B: Remarque, si tu as entré 37000, ça correspond peut-être à une ville de l'Iowa... ou je ne sais pas quoi.

A: Oui, j'ai dû inscrire 37100. Sinon, la thèse, ça va ? (La question salope par excellence, surtout un dimanche soir.) [Cat Stevens, là, par exemple (Ruby Love, tout à la balalaïka ou que sais-je), j'ai zappé.]

18:15 B: Euh, ouais, joker là ;) Je zappe ;)

18:17 A: Tiens, les smileys marchent ici ?

Essai : :-)))

Ah, avec une seule bouche, sinon ça ne marche pas. (Bêtement rationnel, Google, je trouve.)

18:18 B: ça les perdra... ou peut-être pas en fait...

18:21 A: Google Print, en tout cas, c'est un beau fiasco.

B: connais pas !

18:22 A: Mon fils, en train de dîner, s'imagine que je suis "en train de faire le jeu vidéo Playmobil". On va dire que c'est l'équivalent... [Sinon, Pandora m'a enfin proposé quelque chose de beau : "Avalanche" de Leonard Cohen.]

18:24 B: oui, c'est bien... Nick Drake cache un peu ses côtés dépressifs (faut bien avouer que c'est ça), alors que là LC annonce la couleur !

18:25 A: En fait, je ne connais pas du tout Nick Drake, et le peu que j'ai écouté, là, ne me branche pas. Je cherchais 'River Man', parce que Brad Mehldau l'a joué sur trois albums différents, ce qui me turlupine. Autre citation de mon fils (en train de se regarder dans un miroir de poche): "Ouh, mais j'ai des betteraves à la place des joues." Je pense en effet que la fièvre monte légèrement ce soir (après un week-end enrhumé, c'est la saison).

18:26 B: J'ai des CDs de Nick Drake, moi je trouve que ça vaut le coup, mais bon question de goût.

18:27 A: Bon, Leonard Cohen dépressif, tu exagères. D'ailleurs, je ne me suis jamais suicidé en l'écoutant. (Aaaaaaaaaaaaah, pour Nick Drake, je ne demande qu'à écouter ça autrement que par bribes pandoriennes.)

B: Ce n'est pas un jugement général, mais cette chanson-là est quand même super sombre. Pour Nick Drake, pas de problème...

18:28 A: Where Where Where Where is my gypsy wife tonight (toundoungoundoung)

18:33 Pour le code postal, vérification faite, il y a des zip codes en 37--- dans le Tennessee. Je savais bien qu'il y avait quelque chose en moi de Tennessee (c'est pour ma poire).

B: 75, c'est au Texas je crois...

18:34 No comment.

A: Le 37101, c'est McEwen (presque comme la bière). C'est tout moi, ça.

Ah, you mean Paris residents are beating about the bush, or sumpfin?

18:35 B: Peut-être que l'idée de Paris Texas est venue de là ?

18:36 A: L'idée de Wim Wenders, alors, parce que je crois qu'il y a des Paris un peu partout aux Etats-Unis :-) (D., qui était chez nous hier soir, me disait qu'il y avait un trou infâme qui s'appelait Versailles dans l'Ohio.)

B: :)

18:37 A: Cela dit, j'imagine mal "La Membrolle-sur-Choisille" dans le Kentucky. (Et encore moins la prononciation américaine du toponyme!)

18:39 Trêve de toponymie extravagante, je ne sais si on va se croiser cette semaine, mais je vais devoir aller m'occuper un peu de ma progéniture (toussante).

18:40 B: Ok... j'essaie de penser à prendre du Nick Drake pour toi demain, mais je ne sais pas si on va se croiser... sinon, dans ton casier ?

18:41 A: OK, volontiers. Ce serait très gentil (River Man, si tu as?).

18:43 B: Va voir la page Wikipedia sur lui (en anglais), je n'ai pas le temps de regarder en détail, mais j'ai l'impression que c'est un truc tardif, pas sur les albums, mais surtout il y a un extrait (ou la totalité ?) qui s'écoute sur cette même page ! Tu as de la chance on dirait.

A: Ah, merci, beaucoup! Je ne pense pas que ça soit récent, parce que Mehldau le jouait déjà circa 1998.

18:45 Je regarderai sur WP ce soir, dans tous les cas if you've got a CD to spare for a week, you may well pigeonhole it. I'd be grateful.

B: Oui, mais Nick Drake est mort en 74.

(OD d'antidépresseurs... hmmm)

No pb, I'll try not to forget !

A: Ah d'accord. Je débarque, désolé. (Je ne savais même pas ça, tu vois.)

Bonne soirée & merci d'avance !

18:46 B: You're welcome, bonne soirée.

19:31 Publié dans Ma langue au chat | Lien permanent | Commentaires (2)

Homme du fleuve

    Dans ma discothèque personnelle, je possède trois versions de River Man, chanson de Nick Drake, par Brad Mehldau. Deux sont en trio, et une au piano seul, que j'écoute en ce moment. La puissance mélancolique de cet air sous les doigts de Brad Mehldau est formidable, au sens étymologique (smart ass!).

Faut-il dire que je ne connais pas la version originale de Nick Drake (ni aucun autre titre de Nick Drake, ni même la voix de Nick Drake) ?

C'est un oubli à réparer. Ce sont oublis à réparer.

 

La version pour piano seul se trouve sur l'album Live in Tokyo et dure 8 minutes et 58 secondes.

La version la plus ancienne pour trio se trouve sur l'album Songs. The Art of the Trio vol. 3. Elle dure 4 minutes et 47 secondes et répond splendidement, de sa huitième position sur le disque, au morceau de Radiohead, Exit Music (for a Film).

L'autre version, enregistrée par le trio de Mehldau, Rossy et Grenadier au Village Vanguard en septembre 2000. Elle figure sur le double album Progression. The Art of the Trio, vol. 5 et dure 11 minutes et 29 secondes ; la composition est attribuée à "Nicholas Drake" (sans diminutif).

 

Le disque vient de s'arrêter. J'ai remarqué ma propension, les jours où j'écris peu, à déplacer les espaces qui séparent les mots. Il faudra que je publie un jour un texte entièrement composé de mots dont la dernière lettre est celle qui devrait débuter le mot suivant (et inversement). En haut, des bip! et des ting!

17:37 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Jazz

samedi, 18 novembre 2006

On est comme je suis

    Il s'agit d'une réécriture du mythe du jardin d'Eden. On se rêve doucement, délicatement, paisiblement transporté dans un lieu sans souffrance, lieu d'absolue solitude. medium_Kaki_14.jpg

 

Pas de femme, nulle compagne. Ataraxie, être allongé. On trouve enfin le repos, avec Dieu. Jardin d'Eden sans Eve. On rêve absurdement.

Ce poète part à Dax, encore. Croit-il que le plaqueminier soit l'arbre de la Connaissance ?

 

(Au mur, lumineuse, la signature du geste lyrique vient désigner le seul fruit mûr, prêt à choir, lâché par ses amis comme un souvenir égaré.)

 

17:00 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature, Photographie

Frauenliebe & Pink pulp, op. 2575/42

    Bien sûr que, techniquement, tu n'y peux rien, si l'hébergeur du site, depuis quelques jours, provoque des conflits de programme avec la plupart des navigateurs. Mieux vaut songer aux longues galopades gaies, aux franches chevauchées dans les vergers lourds de kakis encore jaunes.

medium_Kaki_5.jpg

 

Well, you haven't written to me, not one word, not one post card, so perhaps Sissigt. is blotted out - the Tower fell, crushing the daughter of the Sackvilles to pink pulp - a very fitting end for a woman who forgets old but humble, humble but old, friends.

(V. Woolf à Vita Sackville-West.

Lettre n° 2575. In The Sickle Side of the Moon)

 

 

En effet, même si des notes continuent d'être publiées chaque jour, nombreux sont ceux qui, me disent-ils, ne voient apparaître, en haut de page, que des notes déjà anciennes. Qu'y puis-je ? Bien sûr que tu n'y peux rien.

Il y aurait aussi, somewhere around here, le récit de cette violente épiphanie, vers dix heures du matin, hier, pendant un cours particulièrement inspiré (ce n'est pas si fréquent), puisque j'ai trouvé, soudain (mais après des années de mûrissement, car le poème étudié à cet instant précis est un texte dont j'ai déjà proposé l'étude à trois reprises au cours de ma carrière universitaire), une optique de recherche qui me permet de croiser des questions très diverses et qui me tiennent à coeur : le sujet lyrique, la signification visuelle de la typographie, la réappropriation des mythes. Tout cela se subsumera (devrait se subsumer) dans la notion de mutation.

(Tandis que je jette ces quelques phrases brouillonnes dans ces carnets, j'écoute Catherine Dubosc chanter Frauenliebe und Leben, de Schumann, le cycle de lieder emprunté à des poèmes d'Adalbert von Chamisso. J. Clare est-il le double anamorphique de W. Blake ?)

14:49 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, Ecriture, Photographie

Gérard :: Allada :: Gavarry

    Cela fait si longtemps (plusieurs semaines, plus d’un mois) que je laisse en suspens, que je remets au lendemain la rédaction d’un petit billet sur le curieux roman de Gérard Gavarry (Allada. P.O.L. : 1993), cela fait si longtemps qu’une réticence ou que le mimétisme, toujours pernicieux, des rois fainéants, me retient d’écrire cette recension, que je ne sais plus vraiment ce que je voulais en écrire. (À part qu’il faudrait citer in extenso les pages 100 à 103, aussi un beau sujet idéal de thème (déformation professionnelle)).

Allons de l’avant, et, un oubli fâcheux, laissons Allada à ses limbes. (Au moins, par rapport à l’époque où je ne tenais pas de tels carnets, reste-t-il une trace, passée au peigne fin, de ce récit coiffé sur le poteau.)

12:12 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature

Philippe Jaworski à Tours

Comme elle traîne, avec l'aide d'une camarade, un énorme sac de voyage, d'une salle à l'autre, toute la journée, elle m'explique qu'elle habite à Varennes, et n'a même pas besoin de préciser que le Lochois est terriblement enclavé, car c'est bien connu dans le département. Trains et cars, et les cours du vendredi soir qui décalent son départ au lendemain, parfois tard. (Pourquoi le sac, alors ?)

Elle habite Varennes, qui semble être, dans ce dialogue, le bout du monde, coin perdu. Suis-je jamais allé à Varennes ? Un de mes collègues, que j'aime bien, y habite, avec sa femme et ses filles. (J'écris ces lignes sur le canapé de la chambre beige, où la longue portée du WiFi tourne court. Je devrais plutôt travailler sous Word. (« Sous Word » : ça se voit que je suis en train de lire Prunus spinosa.))

Il est donc question de Varennes, où sans doute je ne suis jamais passé (mais tout de même, samedi dernier, n'y étions-nous pas, entre Loches et ce château robuste et sévère plus au sud ?). Les lignes de fuite de la soirée me conduisent à la librairie, où, deux heures durant, j’écoute Philippe Jaworski, remarquable traducteur, austère et exigeant, de Moby Dick notamment, et responsable de la publication de l’édition des œuvres en prose de Melville dans la Pléiade (le troisième tome vient de sortir). C’est un homme qui prend le temps de parler en détail, de manière approfondie, à mille lieues de la culture contemporaine du zapping et du saupoudrage, ce qui a l’air de décontenancer même certains habitués de la librairie Le Livre. Ses paroles, parfois l’air de rien, ont une longue résonance. Certains dormaient hier soir, ne s’en cachant même pas.

Juste avant d’évoquer Varennes, j’avais vivement encouragé les deux porteuses de sac (et leurs camarades) à aller écouter Philippe Jaworski. De la fuite aux fanons, il n’y a qu’un pas, canon-harpon ou pas.

 

Ce matin, j’ai appris que le fils cadet d’un ancien collègue de mes parents – un garçon de deux ans plus jeune que moi, avec qui parfois je jouais au tennis, enfant – s’est tué en faisant une chute vertigineuse du haut d’une statue, à Barcelone. Son père est professeur d’arts plastiques, et sculpteur.

Philippe Jaworski a dû repartir à Paris, et mon étudiante à Varennes. Je suis face à l’écran, sur les nerfs.

11:11 Publié dans Âcres fins | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature, Ligérienne

vendredi, 17 novembre 2006

L'Auribar

    Le Cap-Ouest était fermé (volets métalliques marron baissés). D'où ailleurs, autrement, sous les chaussettes dépareillées qui ne sèchent même plus. Nous avons parlé du chien noir, qui avait les pattes posées sur le comptoir. Sage, doux, le regard perçant, cinq mois seulement. (Un croisement de bas-rouge et de labrador, m'a-t-elle dit.) Entre la rue de Maillé et la rue des Carmes, le peintre, à la fenêtre ouverte d'un premier étage, avait l'air d'un trompe-l'oeil. Discute fervente canine.

12:01 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, Littérature

jeudi, 16 novembre 2006

#1100

    La Nouvelle-Zélande fut officiellement déclarée une colonie distincte de la Nouvelle-Galles du Sud le 16 novembre 1840.

 

(Regard qui parti rapetisse.)

18:40 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)

28

    jour de Jupiter

si je me noie dans mes rêves

un ange repasse

 

au bleu des cieux sa chemise

étincelante de noir

 

10:10 Publié dans Tankas de Touraine | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Ligérienne, Poésie

mercredi, 15 novembre 2006

Ne manque le plaqueminier

    J'aurais peut-être dû ouvrir Le Livre des plaquemines, mais, même sans compter sur la beauté du nombre 44 (rencontré aussi hier dans le chapitre que Jared Diamond consacre aux Mayas), il me faut affirmer un principe de transversalité essentiel à l'écriture de ces carnets : la longue saga des kakis, ainsi, est transcatégorielle.

 medium_Kaki_1.jpg

 

 

 

sato furite

kaki no ki motanu

ie mo nashi *

 

 

 

(C'est se payer de grands mots.

Cet ancien hameau / le plaqueminier ne manque / à aucun foyer ! )

Se payer la tête des nombres, la fiole des fruits (qui passeront la promesse des pleurs, et la froideur des fesses, et...). Pile entre le tigre et la girafe, le camescope me laisse en carafe. Heureusement que je peux me rattraper avec l'appareil photographique, qui magnifiquement saisit, derrière les barreaux de sa cage, le sourire terrible du félin mûr, à point nommé.

 

* 77ème des Cent onze haïku de Basho, et traduction de Joan Titus-Carmel (Verdier, 1998).

13:50 Publié dans Fièvre de nombres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Littérature

Photographier les kakis, passe-temps de choix

    On trouve de tout, dans les kakis, maintenant, et même des vers. (Grouillez-vous, quoi, merde.) medium_Kaki_4.jpgMa série de photographies, honteusement interrompue, reprend le fil de son bonneteau, mais à cette réserve près que je ne vole pas l'âme des fruits.

 

" Comme je me réjouissais à l'avance d'aller avec toi voler des poires, expédition qui manque de charme quand on l'entreprend en solitaire, alors qu'à deux, c'est un passe-temps de choix."

 

(Robert Walser. "Lettre d'un peintre à un poète". In Vie de poète. Traduction de Marion Graf.

Zoé, 2006, p. 12.)

 

Variations véreuses, peut-être, mais, à tout prendre, versifier autour des kakis est aussi l'apanage des haïkistes (dont il n'a encore été question qu'indirectement).

10:10 Publié dans Brille de mille yeux, Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Poésie, Photographie, Littérature

mardi, 14 novembre 2006

Hi, gals !

    Ces carnets se structurent désormais selon 44 rubriques différentes (à droite, sous le titre Solidement). Certaines de ces rubriques ont déjà tiré leur révérence. D'autres sont à l'état embryonnaire.

Ygal est l'ange du bizarre, ce que J.Z. suggère (mais pas l'assassin de Yitzhak Rabin, tout de même).

11:00 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

Hautbois de mon coeur

medium_Loches_11_novembre_2006_005.jpg
    La musique d'Ornette est belle, proclame, par le recours à l'acronyme MOB, un ensemble de jazz bien français. En écoutant "Proof Readers", le premier titre du coffret Beauty Is a Rare Thing - The Complete Atlantic Recordings du sieur Coleman, fort comme la raison et fou comme un frelon, je me répète que la musique d'Ornette est belle, est belle infiniment la musique d'Ornette.


(Illustration : "Allégorie de la musique".
Détail d'une tapisserie des ateliers de Bruxelles, XVIème siècle.
Château de Loches.)

09:40 Publié dans MUS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, Jazz

Enliance

    Le son sans pareil, inimitable, de Steve Lacy, dès Jumpin' Punkins (enregistré sous la houlette de Cecil Taylor, en 1961), et vous revoyez votre enfance, toute en douces stridences. Vos bras en liance.

06:30 Publié dans MUS | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 13 novembre 2006

Ma langue au chat, 1

    18:09 A: Ah, je voulais revenir sur le cadeau. Ce n'est pas du pinard stricto sensu, mais plutôt deux bouteilles de vin fin, bien sûr, du genre qui ne fait pas de mal. Quand il est bon, il ne monte pas à la tête, etc.

Là, j'étais sorti dans la cour pour "lancer les poireaux".

B: Tu lances des poireaux toi maintenant ?

18:11 A: Oui, je m'entraîne pour les championats du monde.

B: C'est quand, que je rigole un peu ?

18:12 A: Je n'ai pas été sélectionné pour les cracheurs de noyaux, et pour le cri de cochon je suis hors compétition.

Donc, les championnats du monde de lancer de poireaux ont déjà débuté. La première manche est ce soir.

18:13 C'est une manche de veston prince de Galles, bien sûr.

B: Dommage pour le cri du cochon !!! Sais tu que les championnats du cri de cochon se font à côté de Tarbes à Trie sur Baïse ?

18:14 A: REVELATION. "Lancer les poireaux": en fait, il entend par là qu'il est allé placer la cocotte-minute sur une plaque électrique dans la cour, car dans la maison (avec cuisine américaine) l'odeur en est trop nauséabonde.

Pour Trie-sur-Baïse, j'avais su (mais oublié). Déjà vu des images: ça n'a pas l'air piqué des hannetons (ni des andouillettes).

18:16 B: Un de mes collègues à participé à cette vaste manifestation il y fort longtemps !!!

A: Tu as des collègues porcino-imitateurs ?

18:17 B: Eh oui, tu vois, le cri du cochon peut mener au pétrole aussi nauséabond que le cochon !

A: En même temps, imiter le cri de l'hydrocarbure au sortir du geyser, c'est coton !

18:18 B: Surtout le cri venant du jet venant du fond des mers !!!

23:20 Publié dans Ma langue au chat | Lien permanent | Commentaires (1)

Chiens de Langeais (version 385/461 et dernière)

medium_Chiens_de_Langeais_082.jpg

 

 

    Ce chien-ci pose sur fond de damier. L’air rêveur, repu par le banquet, il laisse s’enfuir un daguet, dont l’échappée reviendra le hanter dans ses rêves, et les coups de pied de l’échanson.

Le damier se transforme en plateau de scrabble, et le chien écoute, intrigué, interdit, Taylor Ho Bynum et son vieux maître dialoguer à grands coups de cornet et à jets de lèvre surpuissants. Ai-je déjà écrit mon admiration pour les tapisseries sonores d’Anthony Braxton ?

20:00 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie, Ligérienne, Jazz

Chiens de Langeais (version 834/1000)

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    Que regarde-t-il ? Rien. L’oreille tendue, aux aguets sur la tenture, il écoute.

Féru de chasse à courre et de ses fastes tonitruants, il écoute Wood Flute Song, par le quartette de William Parker (album Sound Unity, 2005).

Taïaut, semble lui lancer le saxophone endiablé. Faut-il  suivre les avis du Malin ? s’interroge, inquiet, le chien au port altier.

Ai-je déjà dit que le saxophone était un des instruments dont je ne joue jamais ? C’est sans doute pour cette seule raison que je me plais à imaginer ces chiens bruns ou blancs, langue pendante, et dont parfois certains se collent la truffe au feuillage, et qu’extirpant de mon manteau anthracite un saxophone baryton en piteux état, je commence à en jouer, ce qui ne manque pas d’alerter les surveillants de salle. Comme je respecte leurs remontrances, et puis j’ai une bonne tronche, ils m’écoutent béats. Pas de course folle, car je n’ai pas le temps de me payer la fiole d’honorables fonctionnaires. Les chiens aboient, on sous-entend Caravan.

16:40 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Littérature, Ligérienne

Chiens de Langeais (version 871/1042)

    Ai-je déjà écrit que le trombone était, pour le jazz, l’un de mes instruments préférés ?

medium_Chiens_de_Langeais_022.jpg

C’est sans doute pour cette seule raison que je me plais à imaginer tous ces chiens bruns ou blancs, gueule fermée, et dont parfois certains même ont l’oeil si bleu près de fleurs écarlates qu’extirpant de mon manteau anthracite un trombone en piteux état, je commence à en jouer, ce qui ne manque pas d’alerter des surveillants choqués. Comme je reçois leurs réprimandes, et vu que j’ai une bonne tronche, ils n’engagent pas de poursuite. Pas de course folle à travers le château, car j’ai autre chose à faire que me payer la fiole d’honorables fonctionnaires. Les chiens boivent, la caravane s’enlise.

Alors, j’imagine encore d’autres chiens, au collier bleu impeccablement ponctué d’ocre, la langue rose pâle, l’oreille aplatie et la queue basse. C’est à peine si, d’un écart intérieur qui me vaudra l’escalot, je parviens à esquiver la roulotte qui me fonçait dessus, avec la mère d’Aurélie Lenfant, sa seule dent pointue affolée comme un gouvernail.

14:45 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Ligérienne

Chiens de Langeais (version 819/981)

    Que regardent-ils ? Ils ne regardent rien. Ils écoutent.

medium_Chiens_de_Langeais_020.2.jpg

Habitués à la chasse à courre et à ses fastes tonitruants, ils écoutent Reap the Whirlwind, par le quartette de Don Pullen et de George Adams. Taïaut, semble leur lancer le saxophone endiablé. Devons-nous suivre les avis du Malin ? s’interrogent, gentiment amusés, les deux chiens.

Ai-je déjà dit que le saxophone était l’un des instruments dont je joue ? C’est sans doute pour cette seule raison que je me plais à imaginer tous ces chiens bruns ou blancs, langue pendante, et dont parfois certains se collent la truffe au feuillage, et qu’extirpant de mon manteau anthracite un saxophone baryton en piteux état, je commence à en jouer, ce qui ne manque pas d’alerter les surveillants de salle. Comme j’obtempère à leurs objurgations, et vu que j’ai une bonne tronche, ils m’écoutent béats. Pas de course folle, car je n’ai pas le temps de me payer la fiole d’honorables fonctionnaires. Les chiens aboient, Caravan se déploie.

13:15 Publié dans ABC*ACB | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, Poésie

Chiens de Langeais (version 1084/1295)

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    Ai-je déjà dit que le trombone était, en jazz, l’un de mes instruments préférés ? C’est sans doute pour cette seule raison que je me plais à imaginer tous ces chiens bruns ou blancs, langue pendante, et dont parfois certains même dissimulent savamment leur visage derrière de modestes feuillages, et qu’extirpant de mon manteau anthracite un trombone usagé, je commence à en jouer, ce qui ne manque pas d’alerter des surveillants scandalisés. Comme j’obtempère à leurs objurgations, et vu que j’ai une bonne tronche, ils n’engagent pas de poursuite. Pas de course folle à travers les salles, car je n’ai pas le temps de me payer la fiole d’honorables fonctionnaires. Les chiens aboient, la caravane se déchaîne.

Alors, j’imagine encore d’autres chiens, au collier bleu impeccablement ponctué d’ocre, la langue rose pâle, l’oreille aplatie et la queue basse. C’est à peine si, d’un écart intérieur sans tourniquet préalable, je parviens à éviter la roulotte qui me fonçait droit dessus, avec la mère d’Aurélie Lenfant, sa seule dent pointue affolée comme un gouvernail.

Le collier se détache du cou des deux chiens, tel le ruban d’Olympia. Un molosse me court après, se rue sur moi. Je rêve encore et encore de la roulotte rose pâle. Soixante-cinq cygnes sonores s’envolent à la fin, sans un bruit.

11:50 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne, Poésie

Chiens de Langeais (version 461/548)

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    Enregistré en direct dans les années 1970 et paru en version remasterisée pour la première fois en 1999, Four Winds est une composition pour quartette, avec Braxton himself toujours poly-instrumentiste (sax sopranino, clarinette et piccolo), Dave Holland à la contrebasse, Barry Altschul à la batterie et le stupéfiant George Lewis au trombone. (Ai-je déjà dit que le trombone était, en jazz, l’un de mes instruments préférés ? C’est sans doute pour cette raison que, pas du tout nerveux, j’en démantibule parfois un ou deux tout en faisant cours.)

10:10 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Ligérienne

Pont des soupirs

    Sans moi. Il n'est partout question que de Madame Bovary.

Who talks to saints. If they talk to Saints are they said to resemble Madame Bovary.

In talks to saints they are believed to be reminded of their times. The times when they were this. This and that and that and this and a bell and a bull. A bull and a bull. When they were this.

I planted I implanted in them a symbol of bees of bread of meat of figs of trees not of birds nor of cows nor of doors nor of rivers but of fountains and of water and of sheep and of size.

He sighs and she sighs.

 

Si je commence, si je ne me retiens pas, je vais tout recopier. Quand même, c'est. Talks to Saints Or Stories of Saint Remy. Comment c'est. Un texte (sublime, forcément sublime) de Gertrude Stein (Voice Lessons and Calligraphy 1915-1930. In Painted Lace and Other Pieces. NY : Books for Libraries Press, 1969, p. 108). Commencez quand même.

08:00 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature

dimanche, 12 novembre 2006

Inachever jusqu'au bout

    Question inachèvement, le projet même des Eglogues de Renaud Camus (dont le prochain volume doit paraître au printemps prochain) se pose là. Voici ce que je trouve ce matin même dans la cinquième des Elégies pour quelques-uns (intitulée "Préface. La Mort.") :

"Aux Eglogues, enfin, il manque toujours trois volumes. Or, j'aimerais inachever jusqu'au bout cette entreprise, et de préférence avant trop longtemps." (p. 46)

 

Quelques lignes plus bas :

"Et puis, pour se livrer à l'art des églogues, il faut avoir tordu le coup, sans esprit de retour, à tout désir d'expression, s'être désencombré du sens, n'avoir vraiment plus rien à dire. Je n'en suis pas encore, hélas, à ce degré-là de sagesse." (ibid.)

 

19:25 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature

L'ivre certes historié

    C'est très probablement le 12 novembre 1345 que mourut Jean de Vicktring, abbé de Victoria. La date en est confirmée par André Joris, dans son article "Le passé lorrain de Jean de Vicktring, abbé de Victoria (Carinthie)" (in Le Moyen-Âge, Vol. CXI, 2005, n° 3-4). Jean de Vicktring est aussi l'auteur d'un Liber certarum historiarum, dont je ne sais comment en comprendre le titre : recueil de certaines histoires ou recueil d'histoires certaines ? La première hypothèse paraît plus probable, mais allez savoir avec le bas latin.

***********

Par ailleurs, Jean-Michel Bonet est l'auteur d'un essai intitulé L’if ou l’olivier. Sagesse et perdition d’après le Conte du Graal de Chrétien de Troyes (Paris : L’Harmattan, 2003), dont je pressens, de par mon désir pressant, qu'il faudrait l'avoir lu.

15:15 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, Histoire

Police de caractères (244/288)

medium_Langeais_5_nov._2006_004.jpg

 

 

    Accaparé, affolé, crapahutant, l'alphabet rejoint les nombres. Des algues d'ombre sur le mur font ahaner l'artiste qui met les angles et d'autres abstractions en lumière.  Armez-vous d'ardeur au 26. Arrachez abruptement les masques des acteurs, qui se terrent adroitement au 18 de la rue.

13:45 Publié dans ABC*ACB, Fièvre de nombres, Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Ligérienne, Littérature

Dadatologue

    Fatalement, j'ai raté, hier, la publication d'une note à onze heures onze (11/11 à 11:11), mais, quoique je me sois un peu rattrapé ce dimanche matin, c'est pour constater ensuite (au grand dam de mes Hystéries historiées) qu'il ne s'est rien passé, apparemment, le 12 novembre 1111. Comme je ne saurais inventer d'événements fictifs (l'ayant fait, pourtant, une ou deux fois), je me retrouve à déballer ici ma fièvre de nombres, ce qui retarde d'autant la très légère note que m'inspirent les concertos pour clarinette de Franz Krommer.

À quelque chose malheur est bon, comme aurait dit Hugo, puisque, me livrant à de très rapides recherches, j'ai découvert l'emploi, un peu hérétique, du substantif datologue. Il me plaît bien, quand même.

(Il toujours impersonnel, à présent : il, sans illoiement, faudrait reprendre sérieusement l'écriture des sonnets et des tankas, pour ne rien dire du très long texte, abandonné et ridiculement bref.)

12:20 Publié dans Fièvre de nombres, MAS, MOTS | Lien permanent | Commentaires (4)

Son analogue

    J'aime bien les toiles intérieures peintes à l'humeur de l'heure de Tamarouf, mais, hélas, le site refuse tout commentaire. Lisons silencieusement, alors.

(Bien travaillé ce matin. Je vais peut-être m'offrir une petite distraction en écrivant un billet sur les concertos pour clarinette de Franz Krommer. Vous verrez comme c'est gai, ce que j'ai à dire.)

11:11 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

Prône animal

Vendredi, vers six heures. 

    Pendant que tu dormais un peu, avant de repartir pour une énième réunion, et avant que je ne me rende, pour ma part, à l'école maternelle, je lisais quelques poèmes brefs de W.S. Merwyn.

*****

 

Au retour, pendant que tu lisais ton livre sur les chevaliers, je lisais, en attendant son retour, plusieurs poèmes - dont certains très beaux - de mon collègue Stephen Romer, un peu honteux de n'avoir encore jamais eu la curiosité de découvrir cette oeuvre dont je connaissais l'existence, et peu convaincu que les pièces pour piano et orgue d'Emmanuel Bex (Conversing with Melody) soient réellement appropriées à cette lecture.

*****

 

Enfin, tu refermas ton livre.

Cependant, tu n'étais pas rentrée.

10:15 Publié dans Diableries manuelles, Unissons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie

Hubert : Antoine :: Introduction : à tout autre : chose

    Le poème de Bigongiari qui m'émerveilla jeudi soir s'intitule Con becco di sale ("Avec son bec de sel") et se trouve à la page 38 du choix de poèmes (traduits par Antoine Fongaro) publié dans la collection "Orphée" (Paris : La Différence, 1994). De façon générale, ces poèmes sont très beaux.

*********

Je n'ai pas pour coutume de parler d'un livre avant de l'avoir terminé, mais, en dix-huit mois, j'ai si souvent remis à la fin de la lecture pour finir par ne rien écrire du tout, que je me dis qu'un tiens vaut mieux que deux oiseaux dans le bosquet. Par ailleurs, dans le cas du livre de Hubert Antoine, il s'agit d'une suite de soixante introductions, et je postulerai donc, avec quelque légitimité, que c'est un ouvrage qui n'a pas de terme. (Pourtant, j'avouerai penaud que mon marque-pages est calé à la page 29.)

Ces remarques ne portent donc, pour être honnête, que sur les neuf premières "introductions". Ces remarques d'ailleurs risquent de faire long feu. Ces remarques ne sont que des marques (de mon désarroi).

Mon désarroi allait grandissant, tandis que je lisais, jeudi soir, les neuf premières "introductions" du livre de Hubert Antoine. Je n'ai pas, depuis, repris l'ouvrage, sauf pour feuilletter les trente premières pages. Mon désarroi est dû, je pense, à la tonalité foncièrement illogique des fragments. On devine des règles de composition, peut-être du même ordre que celles qui président à mes Xénides, ou, qui sait, à mes chers 721. (Que je vienne de regarder les Bleus prendre la pilée face aux Blacks ne doit pas être tenu pour avoir une quelconque influence sur ce billet.)

Mon désarroi ouvre-t-il la voie aux réticences ? J'écrirai pourtant.

J'écrivais donc que les textes brefs d'Introduction à tout autre chose (Verticales, 2006) donnent l'impression d'avoir été écrits soit selon une technique d'écriture proche de l'automatisme surréaliste (et l'épigraphe d'Achille Chavée n'entre pas modérément dans cette hypothèse), soit selon des principes de composition syntaxiques et lexicaux plus retors (c'est-à-dire plus ouvragés). Peut-être, évidemment, y a-t-il une combinaison des deux. Toujours est-il que je me surprends à admirer les ressorts de l'écriture dans ses formes les plus réduites (à l'échelle d'une phrase, voire d'un simple groupe nominal) et à ne rien saisir d'une "introduction" dans son ensemble (à part, tout de même, pour l'"Introduction des Etats-Unis", plutôt transparente dans sa signifiance).

Hubert Antoine sait fort bien écrire. J'en trouverais, à chaque page, dix exemples. Mais à quoi cela mène-t-il, rime-t-il ? Je n'en ai pas la moindre idée. Alors, dois-je m'en tenir à l'admiration muette de certaines phrases par moi isolées, comme

Couve un de ces moments où le cerveau gratte. (p. 21)

 

ou de certains paragraphes savamment construits, et très efficaces, comme

Je sens la nuit comme un coulis pour ceux qui n'ont rien à croquer. J'y crève d'angoisse, ce froid sans degré. j'ai beau essayer de forniquer quelques aveugles séduites par mon désintéressement, d'obscures pensées me font haïr la sauce béchamel. (p. 25)

 

?

(Oui, le signe de la fin est bien ? .)

08:50 Publié dans Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Littérature

Potius mori quam foedari

medium_Langeais_5_nov._2006_017.jpg
Anne de Bretagne et Charles VIII :
plutôt la mort que la souillure.
(C'est la devise lue à Langeais.)
medium_Loches_11_novembre_2006_026.jpg
Charles VIII, encore, le fit inscrire sur les vitres, mais quel est, face aux brumes d'un samedi qui couvrent la ville de Loches, ce possius barbare (plutôt que potius) ?


Courbes, orbes, dorures, losanges ou cordelettes :
toujours pas d'accélérateur d'orgones.

06:30 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne

samedi, 11 novembre 2006

Double entendre

    Deux phrases que m'écrit ma grand-mère paternelle, qui vient de fêter ses 92 automnes :

Nous deux cela va piano piano bien sûr. Mais nous profitons au maximum de cette belle arrière-saison.

 

18:45 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 10 novembre 2006

Dame Zette et Vladimir

    Je griffonne ceci en vitesse de la fac, donc sans le livre à portée de main (air connu), mais le volume des Lectures on Literature de Nabokov regroupe plusieurs chapitres sur divers "grands textes" de la littérature mondiale (notamment Mansfield Park de Jane Austen, Bleak House de Dickens, je ne sais plus quel Dostoïevski, Du côté de chez Swann et Ulysses, bien entendu). Je doute qu'il s'agisse de l'intégrale de ses cours, si tant est même qu'une telle chose existe.

(Vérification faite, il semble que le seul ouvrage actuellement disponible soit un volume de Lectures on Russian Literature.)

09:25 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (1)

Au ciel de sel

Jeudi 9 novembre, dix heures et demie du soir.

    Un poème bouleversant de beauté, de pudeur, et regorgeant de l'expression d'un monde, sous la plume de Pietro Bigongiari, a suivi, pour mon bonheur, la lecture de quatre fragments de Hubert Antoine, dont  – par delà son hommage – appuyé – à l’écriture automatique et fantaisiste telle que la pratiquait, par exemple, Benjamin Péret –  je ne sais trop que penser. Ne succombe-t-il pas à la facilité de l'exercice de style, pour ne rien avoir à dire ? (J'ai belle gueule d'écrire ça.) La poésie tellurique et terraquée de P.B. résonne plus longtemps dans le silence ; son envol lyrique pèse plus lourd dans la balance. (Il faut toujours lire douze livres en même temps. Nabokov achève de me décomplexer sur ce point (mais, à dire vrai, je ne l'avais pas attendu).)

Il y a que je ne sais toujours pas si orgones est une faute de frappe ou un hapax étrange ignoré des dictionnaires.

08:25 Publié dans Diableries manuelles | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : Littérature, Poésie

Talés mais pas mûrs (les kakis)

    Là, comme de bien entendu, je n'ai pas les textes sous la main, donc ce n'est pas encore ce soir que je vous entretiendrai des plaqueminiers & plaquemines dans les haïku de Shiki et de Basho.

medium_Kaki_9.jpgCes alignements de kakis ont tout de ce jeu de mes années gamines, le Puissance 4, que mon fils a découvert cet été dans une version en bois, beaucoup plus solide. À cinq ans, il est difficile, apparemment, de fomenter une stratégie (surtout avec les terribles verticales), et plus encore de déjouer celle de l'adversaire. (En jouant contre un enfant, le plus difficile est de savoir tricher suffisamment subtilement pour qu'il ne gagne ni ne perde trop souvent. À la bataille, quand on s'ennuie, par exemple, regarder par en-dessous les quelques cartes qui restent, si on est en train de perdre, afin de bien donner sa dernière dame quand l'enfant vous sort, triomphalement, un roi ou un as. Vous voyez d'ici, si vous lui piquez un valet, avec votre dame : reparti comme en quarante !)

Bref, je ne sais plus trop pourquoi je dégoise ici en vous entretenant de Puissance 4 et de jeu de bataille, alors que j'aurais pu, tout aussi bien choisir le jeu de bonneteau, que ces quatre kakis, alignés sur fond de mur blanc que traverse un rai de soleil vertical, évoquent aussi, quoique, comme je crois le savoir, le jeu de bonneteau ne compte que trois gobelets et trois cartes. (Et d'ailleurs, j'ai appris tout récemment, pour l'oublier aussitôt, le nom anglais du jeu de bonneteau. Je me rappelle l'avoir découvert dans l'un des chapitres de Gallimaufry, le très distrayant (mais visiblement très oubliable) ouvrage du grand lexicographe britannique Michael Quinion.)

Enfin, les gallimâfrées de kakis, se bâfrer de ces fruits, ça ne lui réussit pas terrible, à notre masque musicien. S'il se laisse trop convaincre par Fire, il va finir à la rubrique Cuisinier casque de kakis.

07:25 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature

jeudi, 09 novembre 2006

7 Kap

    Vous menez le bal rondement, dites-moi.medium_Kaki_12.jpg

(Tout de même, si je veux écrire ce soir un texte de 703 mots, il va falloir que la petite histoire y mette du sien. Bah, nous verrons bien.)

Toujours est-il, disais-je à Fire, que de la vitre de l’officine naguère dévouée au piercing et désormais rebaptisée Lord Sandwich, on pourrait aisément, discrètement, photographier la plupart des collègues, ou des étudiants, ou des inconnus, qui déambulent d’un pas empressé.

Fire, elle, m’apprend que, grâce à moi (pourtant, MuMM est un autre), elle mange enfin les kakis proprement.                  Comme je m’étonne, car ma manière est épouvantablement insortable, elle me décrit sa façon de déguster ce fruit, qui est rien moins que débectante et que je tairai pour ne pas lui faire honte.

22:00 Publié dans 721, Kyrielles de Kaprekar | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature

Spirits Rejoice (Paris, automne 1994)

    Aspire de ton souffle une nuée de

langueurs

bercées comme des océans

embrassant la tempête Aspire

richement

ton propre souffle

 

Ah ton son entre tous entre mille

yeux braqués sur les nuages qui en fumée sortent

langoureusement

embrassant les voix des femmes

rutilantes.

21:00 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie

Jeudissonances

    Ce matin, en travaillant dans mon bureau glacé (ah, l'université!), j'ai découvert les titres suivants : 

  • Urs Voerkel. "Improvisation No. 2" (Tiegel, Atavistic Records 2006).
  • Fred Anderson. "Dark day" (Dark Day + Live in Verona).
  • Jeff Johnson Trio. “Shadow Me” (Free, 1999).
  • Anthony Braxton. “Piece Two” (Creative Orchestra Music, 1976)
  • Sun Ra. “Heliocentric Worlds” (Heliocentric Worlds Vol. 3, Esp-Disk Us 2005)

 

De ces artistes, je ne connais bien qu'Anthony Braxton, pour qui j'ai une profonde admiration (l'écouter subjugue), mais j'aurais bien du mal à avoir une connaissance même partielle de sa discographie, car il doit en être à plus de 150 albums enregistrés... En écrivant cette note, j'écoute "New Leaf", un titre extrait de l'album Seven Black Butterflies de Drew Gress (Koch Records, 2005), qui me plaît moins, en raison peut-être de la structure rythmique, ou de l'usage trop uniforme des répons entre la section des cuivres et la section des cordes, et malgré la ressemblance frappante entre le son chantourné du ténor* et le sax tornade de mon bien-aimé John Zorn...

 

* Vérification faite, il s'agit de Tim Berne. (Entre-temps (encore), j'ai découvert la harpiste (entre autres) Zeena Parkins, par le titre "Solo for Neil" (Necklace, Tzadik** 2006).

** Tiens, le label fondé par John Zorn ! On tourne en rond, merde, on tourne en rond...

10:05 Publié dans MUS | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 08 novembre 2006

Lundistes

    Voici les ouvrages que j'ai empruntés ce lundi à la Bibliothèque des Lettres et Sciences Humaines de l'Université François-Rabelais :

  • Basho. Cent onze haïku. Traduction de Joan Titus-Carmel. Verdier, 1998.
  • Quentin Bell. Mode et société. Essai sur la sociologie du vêtement. Traduction d'Isabelle Bour*. P.U.F., 1992.
  • René Berger. La mutation des signes. Denoël, 1972.
  • Martin Crimp. Plays 2. Faber & Faber, 2005.
  • Jean Favier. Louis XI. Fayard, 2001.
  • W.S. Merwin. The First Four Books of Poems. Atheneum, 1980.
  • Vladimir Nabokov. Lectures on Literature. Picador, 1980.
  • Vladimir Nabokov. Strong Opinions. Vintage, 1990.
  • Shiki. Cent sept haïku. Traduction de Joan Titus-Carmel. Verdier, 2002.

 

* De l'aveu même de la traductrice, le texte original est introuvable. Elle n'est même pas sûre de l'avoir encore, ni qu'il se trouve à la B.N.F. Sur le Web, il est inaccessible (éditions rarissimes à 170 livres sterling, dix fois trop chères, proportionnellement à mon intérêt a priori pour ce texte). Je verrai avec le prêt entre bibliothèques, tout de même.

20:20 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature, Ligérienne

Il y a 596 ans...

    Le 8 novembre 1410, Dreux Decani, Pierre de Troyes et Nicolas Barbot, respectivement choisis comme junior des Nations picarde, française et normande, furent délégués comme intrants afin de procéder à l'élection du Doyen de la Faculté de Médecine.

(Source : Laurent Tournier. "Junior et antiquior à l’Université de Paris à la fin du Moyen Âge".)

17:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)

Italienisches Konzert BWV 971, Alfred Brendel

    Il nous offre l'Italienisches Konzert et cinq autres pièces pour clavier de Bach dans l'interprétation d'Alfred Brendel (1977; Decca 2006). Puis nous parlons de Liszt et de Brahms.

Première écoute, distraite, hier soir, à l'apéritif, puis reprise ce matin avant de me plonger vraiment dedans, sur les midi. C'est très beau, subtil, pénétrant, mais il faudrait maintenant faire des recherches, écouter encore et encore, et essayer d'approfondir ce doute qui se dessine : l'interprétation ne pèche-t-elle pas par excès de romantisme (au sens musical, dira-t-on, pour faire simple), notamment dans la Fantaisie BWV 903 ? N'ayant pas le temps* ni vraiment de compétences, je préfère noter ce doute ici à la va-vite, faute de mieux, pour l'inscrire, et, qui sait, susciter des commentaires (outrés, je le crains) de la part de mes lecteurs avertis**.

 

* Tout ce que j'ai glané, c'est, d'après la WP italophone, que Glenn Gould détestait le Concerto italien. (Mais, comme Brendel devait détester Glenn Gould...***)

** Je pense à Philippe[s], bien sûr, mais aussi à Zvezdo et à L'Amateur (et j'en oublie).

*** Je dis cela sans en rien savoir... Proposition purement épistémique, vraiment. Mais, à consulter rapidement quelques sites, dont l'incontournable WP, on constate que ce ne doit pas être forcément un contresens. (Le site que Decca consacre à Brendel n'est pas inintéressant, non plus, et montre que ses interprétations de Bach ne sont pas mises en avant.)

14:10 Publié dans MUS | Lien permanent | Commentaires (8)

Passablement fourmillant

    D'après le Robert culturel, l'adverbe passablement a deux sens principaux, l'un qualitatif ("pas trop mal") et l'autre quantitatif, plus courant ("plus qu'un peu, assez").

" À Santa Barbara, j'ai dîné seul dans un restaurant tranquille aux tons pâles, rendez-vous feutré d'habitués amoureux. Chaque table était ornée d'un minuscule bouquet. Je me sentais passablement déplacé, mais ce n'était pas un sentiment désagréable ; du moins n'en gardé-je pas un mauvais souvenir aujourd'hui. "  (Renaud Camus. Elégies pour quelques-uns. I. (NOWHERE, U.S.A.). Paris : P.O.L., 1988, p. 18)

 

De mon côté, il y eut ce dîner en solitaire dans un restaurant italien de Summertown, à Oxford, à l'hiver de mes vingt-et-un ans, et, l'année d'avant, un restaurant tunisien du boulevard de Port-Royal, déjeuner printanier resté dans les annales à cause de l'épisode du vin gris foumillant. J'ai dû, bien sûr, manger d'autres fois seul au restaurant, mais ce sont ces deux-là qui ressortent.

10:37 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature

mardi, 07 novembre 2006

Kakis soleils coupés

    Je ne suis pas au bout de mes peines. Il y a quelques heures encore, j'ignorais que Mexmine fût un prénom féminin. Il y a quelques minutes, j'ignorais encore qu'il y eût une mine à Cananea, dans la province de Sonora, au Mexique (ce qui m'a remis en mémoire les Détectives sauvages). Hier matin, je ne m'étais jamais aperçu que kakis & plaqueminiers étaient des motifs récurrents de l'esthétique des haïku. (Basho en a écrit un fabuleux, que je relis en écoutant la Composition n° 141 d'Anthony Braxton, dans la version enregistrée avec son ensemble en public à Victoriaville, en 1988.)

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Que l'adjectif hindi kaki, qui signifie "couleur de poussière", ait pu donner son nom au fruit orangé tirant sur le rouge signifie-t-il que le fruit a reçu son nom à un stade plus précoce de maturation, ou est-ce par référence à la poussière plus ocre des pays asiatiques ? Il faudrait cesser de tourner en rond, autour du pot, et écrire quelques poèmes en l'honneur des kakis et des plaqueminiers. Je ne suis pas au bout de mes peines.

18:25 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature

Mexmine

    Mexmine Rouzier (whoever she was) naquit le 7 novembre 1621 à Saint-Louans, près Chinon.

18:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)

Par la Poste

    Reçu aujourd'hui, dans la boîte à lettres, Elégies pour quelques-uns de Renaud Camus et Introduction à toute autre chose de Hubert Antoine, ouvrages achetés d'occasion. Toutefois, j'ai surtout travaillé et fait le ménage, aujourd'hui. (Après l'aspirateur de fond en comble, la paillasse de la cuisine et l'évier, j'ai aussi "toilé" au bureau et dans la salle de bains. Vais-je m'attaquer aux vitres du salon ?)

16:21 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (5)

Stephen Romer siffle un air mort

    Il s'évente avec quelques phrases, que, l'air de rien, l'air lui dérobe pour les emporter par-dessus les montagnes. Il s'offre une valse avec l'azur, mais c'est pour mieux nier qu'il y a des nuages. À la nue insolente soubrette il réplique par un non sequitur. Toutes proportions gardées.

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13:00 Publié dans Âcres fins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Littérature

O Ultimo Mergulho

    Que choisir - des deux danses de Salomé, de l'échappée dans les tournesols, du très surprenant début "réaliste", du couple allégorique formé par Eloi et Samuel, des flamants de Hölderlin, du visage bouleversant de Fabienne Babe - pour évoquer le film de Joao César Monteiro, O Ultimo Mergulho ?

Le Dernier plongeon : rien n'est dernier, rien n'est donné, puisqu'on ne saute jamais deux fois dans la même eau saumâtre. (Port de Lisbonne. (Tramways de Lisbonne au début des années 1990 : vieilles impériales en boîtes de sardines et publicités pour Carlsberg.))

C'est, évidemment, un film bouleversant, mais tous les films de Joao César Monteiro sont bouleversants.

Dans le glissement de la danse "musicale" de la Salomé brune à la danse muette de la Salomé blonde, se joue le dénudement liquide du silence, jusqu'au dénouement, stricto sensu. Répétition, mue, mutité. Les tournesols offrent autant de visages multiples, qui viennent sauver le spectateur de la confrontation au seul visage de la danseuse dédoublée. (Je charabie, mais c'est un film magnifique.)

On peut dire aussi : Joao César Monteiro est un obsédé de la chatte. Autre façon de dire Salomé féline.

Lors de la scène en extérieur, où le groupe des cinq se retrouve mêlé à la fête de Saint-Antoine, dans cet immense escalier rétif aux talons hauts et aux jupes serrées des prostituées, on aperçoit furtivement le cinéaste lui-même, dissimulé dans un coin de l'écran, à la manière d'Alfred H. (ou de Jean de Dieu!) : on le voit se saisir de quelques feuilles de papier hygiénique, à même un volumineux rouleau, puis se tourner vers le groupe des cinq, qu'il lorgne avant d'entrer dans les cabinets publics. Le cinéaste s'efface du plein air pour pénétrer au coeur de l'intimité la plus physique, du monde public vers l'univers privé (secret/scatologique).

 

11:55 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Cinéma

Groupe & ombres (version 249/294, et dernière)

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    Votre regard se farde d'ombre, votre épaule aimée s’illumine, et la griffe du félin accroche le ciel. Le souvenir de l'universelle araigne se perpétue sur ce promontoire, belvédère où les dernières lueurs du soir virent au noir lumineux.

N'oubliez pas de vous garder parfois des phrases creuses.

09:00 Publié dans ABC*ACB | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie, Littérature, Ligérienne, Photographie

lundi, 06 novembre 2006

Plaqueminiers, suite II

    En fait, ne nous voilons pas la face : j'aime beaucoup les kakis, ces fruits couleur de rouille qui n'ont rien de martial. Le plus amusant, c'est que c'est, à ma connaissance, le seul fruit qu'il est rigoureusement impossible de manger proprement. Une fois décalotté au couteau, le kaki mûr se mange à la petite cuillère, et dégouline (voir aussi *******), se répand dans l'assiette*. Si vous parvenez à le peler puis à le manger proprement, c'est qu'il n'a pas encore atteint le stade où il est mangeable (et même comestible***).

Il est temps de vous inciter à découvrir ce fruit, si vous ne le connaissez pas, et de citer le haïku célèbre de Masaoka Shiki**** :

kaki kueba

kane ga naru nari

Horyuji

 

On trouve ici une longue discussion des maintes traductions possibles (en angais, au moins*****) de ce merveilleux poème. 

 

* Les esprits mal tournés liront encore je ne sais quelle cruelle obscénité dans cette phrase. Qu'y puis-je si je suis blanc comme l'agneau qui vient de naître (et qui, en général, loin de toute blancheur est plutôt dégoulinant de glaires et de morceaux de placenta.**)

** Loin de moi l'idée, toutefois, que la chair dégoulinante du kaki se rapproche d'un placenta éventré.

*** La poussière râpeuse est si désagréable que c'est à se demander si l'on ne s'empoisonne pas, s'empoussiérant le palais.

**** Pour de plus amples renseignements, préférez la WP anglophone, ou mieux, nippone. Masoaka Shiki est mort à trente-cinq ans, ça fout les foies******.

***** Je suis conscient que je devrais vous proposer, ou, à défaut, vous promettre une traduction française de ce poème. I'll look that up, won't I ? *******

****** Que de relâchement langagier dans ces notes astérisquées !

 

******* (Ajout de 16 h 10, puisque tout le reste de ce billet a été composé aux alentours d'onze heures du matin.) Entre-temps (entre onze heures du matin et quatre heures de l'après-midi, ne faites pas semblant de ne pas comprendre), j'ai emprunté, au Service Commun de Documentation de l'Université François-Rabelais (a.k.a "la B.U."), la traduction de Joan Titus-Carmel, Cent sept haïku de Shiki, parue en 2002 aux éditions Verdier. Il me semble que la traductrice (dont je connais certains travaux de traduction, notamment les haïku de Yosa Buson) est un peu loin de l'original, du moins à ce que j'en ai compris en lisant attentivement le site sus-mentionné. Par ailleurs, je découvre qu'il y a, au moins dans ce choix de poèmes, une série de quatre haïku ayant le kaki pour motif principal. Il s'agit des haïku 88 à 91, sur lesquels je reviendrai très prochainement.

Pour en revenir à la traduction du haïku 91, cité intégralement en japonais translittéré ci-dessus (aussi), elle me désarçonne :

Croquant un kaki

et la cloche qui résonne -

Horyuji !

 

Comment peut-on croquer un kaki ? Shiki croque-t-il littéralement dans son kaki ? N'est-ce pas plutôt la traductrice qui ne connaît pas du tout la texture du fruit ? Pour qui sont ces croquis qui sifflent nos kakis ?

18:05 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Poésie, Japon, Jazz

Groupe & ombres, version 547/656

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    Comme le ciel parfois se nourrit d’avoine, votre regard se charge d'ombre, la mêlée du temps sur l'épaule, et la griffe de l'histoire sur le fond drapé du ciel. L'universelle araigne n'est peut-être pas passée par ici, mais son souvenir s'y perpétue, de ce balcon, belvédère où les derniers instants du jour virent au bleu. (Son fils voudrait s’envoler vers les forêts, au-dessus de la Loire, et retrouver ses fauconniers, qui, déjà, malgré les ombres noires de l’aube, font des merveilles.)

Arbre, ce n'est pas la peine d'ouvrir ainsi la gueule. Lion, ce n'est pas la peine d'effacer la trace de tes pas. N’oubliez jamais, non, jamais, le fard des phrases.

 

 

16:10 Publié dans YYY | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Ligérienne, Poésie, Littérature, Photographie

Plaqueminiers, suite

    La pénultième n’est pas morte, non, et cette brève prose en cinq paragraphes, publiée ce matin entre deux images de la série des statuaires, a tout pour me hanter et longtemps me désorienter. Son titre, tout d’abord, est issu d’un jeu de mots translinguistique passablement alambiqué, puisque, lorsque j’écris, dans ces carnets, ne serait-ce que quelques phrases inspirées par le jazz, je songe bien évidemment à Simon, et puisque le fruit du plaqueminier, le kaki (dont je me gorge ces jours-ci, en ayant récupéré, de mes parents, trois cageots pleins), se dit en anglais persimmon, ce qui se prononce « peur-si-meun » *  et, quoique sans rapport aucun avec l’anglais for Simon (« fort-saï-meun »*), n’est pas très éloigné de la forme française « pour Simon ».

La chair des kakis est orangée, tirant sur le rouge, proche ainsi (et aussi) des cuivres coloratures des orchestres hard-bop.

Hier matin, je me suis éreinté, échiné même à peler une citrouille : la chair de la citrouille mûre est ferme, de même couleur que celle du kaki quand il n’est pas blet et que, par conséquent, il faut encore se retenir de le consommer, de crainte de garder longtemps, au palais, la poussière râpeuse du fruit.

Poussière ? In pulverem reverteris… ? Pas exactement. En hindi, kaki signifie « couleur de poussière », et de là vient le nom du fruit. En revanche, le terme « plaquemine » aurait été emprunté à l'algonquin piakimin. Voilà ce que nous apprend la Wikipedia francophone (je n’ai pas vérifié ailleurs).

 

* Cette notation ne respecte pas l'A.P.I. (Alphabet Phonétique International).

14:25 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature

Groupe & ombres, version 405/491

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    Comme la vie se nourrit d’avoine, dans les lieux attristés, votre regard se charge d'ombre, la mêlée du temps sur l'épaule, et la griffe de l'histoire sur le fond drapé du ciel. L'universelle araigne n'est peut-être pas passée par ici, mais son souvenir s'y perpétue, de ce balcon, belvédère où les derniers instants du jour virent au bleu.

Arbre, ce n'est pas la peine d'ouvrir ainsi la gueule. Lion, ce n'est pas la peine d'effacer la trace de tes pas. On n’oublie pas le fard des phrases.

 

12:50 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, Poésie, Littérature, Photographie

Plaqueminiers de Virginie

    La boîte de Pandore s'ouvre. C'est une besace, un tunnel, une beauty-case.

De cette malle aux trésors s'échappe ESP dans l'interprétation du Vanguard Jazz Orchestra.

Puis, éblouissement post-hard-bop (ces étiquettes ont-elles encore un sens pour tout autre que celui qui en use?), Bulldog's Chicken Run : Renée Rosnes (qui a notamment accompagné l'un de mes musiciens préférés, l'immense et regretté tromboniste J.J. Johnson) & the Danish Big Band. Qu'il est dommage de ne pas connaître le nom des musiciens et solistes.

De la valise de Pandore s'écoulent de longs fleuves que l'on pourra toujours rattraper, avec le filet à papillons de la mémoire.

Flux et reflux de la prose post-hard-bop.

10:25 Publié dans MUS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, Jazz

Groupe & ombres, version 361/437

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    Votre regard se charge d'ombre, la mêlée du temps sur l'épaule, et la griffe de l'histoire sur le fond drapé du ciel. L'universelle araigne n'est peut-être pas passée par ici, mais son souvenir s'y perpétue, de ce balcon, belvédère où les derniers instants du jour virent au bleu.

Arbre, ce n'est pas la peine d'ouvrir ainsi la gueule. Lion, ce n'est pas la peine d'effacer la trace de tes pas. N'oubliez pas le fard des phrases creuses.

09:50 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, Littérature, Poésie, Photographie

dimanche, 05 novembre 2006

Ivoire, shoah

    Well

i (

longingly)

knew

one

moment

i

remember

standing on

knots of

ivory

 

03:20 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie

samedi, 04 novembre 2006

Araignée sur murette

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    Pendant que je vous regardais, comme au bal vous restiez muette. Ce n'était pas à Onzain, mais à Loches, la ville qui porte la marque de ce si grand roi. À toutes fins utiles, je vous ai longtemps observée, tant et si bien, même, que j'ai soudain vu, dans le cristal de mes yeux, se découper la chair du temps. La note longtemps tenue du désamour s'épuise ad libitum.

13:20 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (5)

Statue salie

    Terres meurtries par le soupçon

humides

ors ternis par les ambassades

migraines

adossé à la statue

salie

 

Seul au monde je

parais m'effacer du souvenir

rare

adossé à la demeure de mes songes

ternis par les embrassades.

 

09:50 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : Poésie

vendredi, 03 novembre 2006

Rue Saint-Stéphane

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    Tout ce que l'on peut encore écrire, c'est du vent, c'est-à-dire quelque chose de très beau, un souffle qui n'a jamais le même sens, ni les mêmes sonorités.

Pourtant, il n'était pas séduit par la Symphonie n° 3 op. 42 d'Albert Roussel, dont le Vivace au moins ne s'encombrait pas de subtilités. L'Adagio n'en était pas vraiment un, et c'était peut-être là que résidait le mystère, la plus grande force de cette musique.

Pendant ce temps-là, des fils métalliques rouillaient aux façades de grès, et on emportait par la force des souvenirs brûlants de cette journée d'été passée à Saint-Léonard de Noblat. Toute aube chose, ce serait encore du vent.

16:55 Publié dans MUS, Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (0)

... soirs où je suis...

    Kilomètres de béton (les yeux,

navrés, s'en souviennent)

ornements douteux d'art flamand

kleptomanes de tous côtés

kyrielles de calculateurs

Embourbé dans l'océan

le

 

Zézaiement ondoyant des vagues

oscillant sous la pleine lune

urnes de souvenirs Défunts

terrassés par le bitume

Embourbés dans les ossements

 

11:25 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie

Amaryllis granité

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    Huit jours, soit le temps d'une glaciation. Je ne prends pas d'anisette avec mon amaryllis. Les murs ont des oreilles.

... 25 octobre ...

 

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... 2 novembre ...

Cette nuit, il a peut-être pris un méchant coup de gel. Les kakis, dans le garage, mûrissent gentiment, lentement, et je songe que Madame de Véhesse, la reine des amaryllis en quelque sorte, a peut-être laissé passer (ce qui ne lui est aucunement reproché) une note à l'unisson qui lui était principalement destinée.

 

(Cela dit, de mon côté, je ne réponds pas aux commentaires, en l'espèce parce que je n'ai pas de réponse.)

 

Ah, la voix de son maître (en double stéréo) !

10:53 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature

Doux rêvant d'automne

    Y a des troncs qui se fendent

Y a des fronts qui se tendent

Et toi ta barque crisse

Tu geins sous ton fardeau

Tes seins sont des aimants

Tu ris de l'âme qui rêve

08:18 Publié dans Xénides | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie

jeudi, 02 novembre 2006

Quatre (presque) siècles

    À dix jours près, est-il permis de saluer (non sans quelque ambiguïté) la mémoire de Jeanne Mance, née le 12 novembre 1606 à Langres ? (Du bout des doigts, je pince les cordes du violon. Un hongreur passe pas loin, avec ses pinces vigoureuses, l'allure malingre. Bigre...!)

18:59 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)

Feuilles d'ocre

    De retour après cinq jours d'absence (les notes publiées depuis samedi avaient été programmées à l'avance), je me rappelle avoir beaucoup lu, peu travaillé, médité (en les ramassant) sur la chute des feuilles, orangées plus que rousses, et jaunes souvent plus que brunes. L'enchanteur pourrissant passait parfois me dire bonjour, histoire de faire peser un peu de mélancolie dans ma joie légèrement trop douce, et le rêve qui m'a réveillé aux premières heures de novembre m'a laissé une mauvaise conscience atroce : trois époques de ma vie, théâtre des humeurs, vanité des prétentions littéraires, et trois générations d'amis aussi laissés sur le bord du chemin. Suis-je excusable ?

16:06 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (3)

mercredi, 01 novembre 2006

Maxime

    Ce que tu décides de ternir, ne tergiverse pas pour l’accomplir, le salir. Pas d’atermoiements.

11:45 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (1)