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mardi, 31 mai 2016

Nientesophie

    lacunes

lacustres

au débit, à sec

 

mazette la photo

 

un frisson (l’aube est longue à naître)

un soupçon

d’encens dans l’abreuvoir

(en être) à sec,

boue craquelée

du monde qui

se fissure

22:54 Publié dans Onzains germains | Lien permanent | Commentaires (0)

Quelque part à Argentan

Hier, 11 h 50.

    Quel abri reste-t-il contre les chevauchées fantastiques ? De quel monde héritons-nous quand nous tombons dans des débats tarabiscotés ?

La petite fille avait traversé l'enclos des fièvres sans un regard pour le bouc et sans cesser de chantonner la rengaine qui passait ce matin-là sur W9. Il lui arrivait de changer de disque, mais ce n'était jamais par hasard, c'était toujours parce qu'un coup de vent ou un coup de sang lui avait dicté une nouvelle mélodie, parce qu'elle s'était levée d'humeur joyeuse ou parce qu'elle avait perdu le nord en répétant ces exercices de violence. D'habitude, le bouc venait lui renifler le pantalon et elle lui parlait d'un air distrait tout en improvisant une musique qui permettrait à l'animal de se rappeler plus tard son passage et de savoir qui elle était.

Elle ne connaissait pas le nom du bouc, mais comme il ne connaissait pas son nom à elle, cela lui semblait normal. Les nombreuses fois où il était venu vers elle, matois et précautionneux, elle lui avait trouvé quelque chose d'italien, ce qui ne signifiait nullement qu'elle eût un quelconque don d'identification de nationalité, fondé peut-être sur la lecture de magazines de mode ou le visionnage de films, mais c'était là encore les exercices de violon qui lui avaient permis de répertorier toutes ses expériences dans de nombreuses catégories, tant et si bien que le bouc lui semblait plutôt italien par la vertu de quelque madrigal ou de quelque partita qu'elle avait eu l'occasion de jouer.

Avec le bouc, ce matin, ce qui se passait était un mystère. La fillette poursuivit son chemin sans semblers'en préoccuper. Elle chantonnait, toute la vérité du monde dans un chantonnement.

 

12:47 Publié dans Aujourd'hier, Élugubrations, Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (0)

Sans —

8 h 42 — 8 h 55

    Les lignes de fuite dans le gazon, les fleurs saccadées sous l'eau de la cascade, Les âmes secouées à la pointe des barricades, la teneur en sucre de l'existence, c'est fort, c'est très très fort. Caprice des fantômes, farandole des spectres, solitude de l'homme emprisonné dans le glacier. Les rongeurs s'activent dans le rouge.

Chaque fois que je frôle, de mon blouson, une branche d'acacia, je songe à tous les romans que je n'ai pas pu écrire. Presque systématiquement quand je vois une lézarde dans un mur, ou une clôture, j'imagine que dans aucune réalité parallèle je n'aurais pu devenir peintre. Questionner la matière, c'est trop dur, vraiment trop dur. Goulag des efforts avec Gulliver.

La cavité où s'enfonce mon temps de vieillesse, la tricherie des belles lettres, la dureté du soc qui fait des étincelles contre la pierre cachée, le fracas des odeurs malmenées par l'orage, la couardise de chacun de mes gestes, c'est très laid, franchement trop. On ne peut pas lutter contre le romanesque d'un Alexandre Dumas, il a tout envahi. Ainsi, la laideur me retombe dessus, sans faux-semblants, sans lapsus, sans que dalle.

Mêle-toi de tes oignons, je ne te cause pas, je ne pose pas pour toi mes couilles sur un tabouret, ça suffit, vraiment tu en as assez.

Le peintre travaille une autre matière, et d'ailleurs c'est fou d'en parler au singulier, les peintres ne cessent de s'éparpiller par, pour des matières insaisissables. Question pour les temps futurs, et pourquoi en sommes-nous encore à nous piquer de poésie comme on se pique sottement à une ortie.

Je ne veux plus être laid dans mes gestes, je veux être une ortie.

 

09:19 Publié dans Élugubrations | Lien permanent | Commentaires (1)

Bombasse

Untung-untung

    31 mai 2013

Le mot bombasse est entré dans le dictionnaire. Alpha explique à son frère (6 ans) : « tu vois, c'est une super belle fille, genre Doria Tillier ».

Dois-je les priver de Canal + ou du Petit Robert ?

 

31 mai 2016

Aujourd'hui, l'averse pèse sur les chevelures. Contrairement à bien des derniers jours de mai, il faudra avoir l'œil acéré, celui qui traverse les parapluies, pour distinguer les bombasses.

09:13 Publié dans Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 30 mai 2016

Nadasophie

    passe par rien

incohérence

il demeure une incertitude

 

le passé meure

 

pour des enfantillages

des

annihilations

cowboys planqués

dans la cabane

guettant souffle court

fins de récréation

 

14:09 Publié dans Onzains germains | Lien permanent | Commentaires (0)

Poème à tuer

    Avec des chaussures en daim, on peut tout faire.

On peut sauter dans les flaques, on peut écrire des poèmes, on peut presser le pas quand une voiture arrive trop vite sur le passage pour piétons, on peut admirer un crépi, s'émouvoir d'un sourire entrevu, on peut même fouler la peinture écaillée d'une piste cyclable.

Avec des chaussures en daim, on peut éviter les escargots et les crottes de chien, frôler les fleurs sauvages des trottoirs, prendre des photographies, imaginer tout en marchant des plats exotiques venus des pays froids.

On peut même tuer un homme. N'oubliez jamais ça, même pieds nus lacets défaits on peut tuer un homme.

12:26 Publié dans Élugubrations | Lien permanent | Commentaires (0)

Palimpseste

Untung-untung

    30 mai 2013

Vouvray-moi cette porte où je frappe en pleurant.

Les Palimpsestes ligériens, 1.

 

30 mai 2016

Ça ne marche pas, vu que le son n'est pas identique.

 

08:17 Publié dans Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 25 mai 2016

Rash

Untung-untung

    25 mai 2013

Un roman de Ford Madox Ford (qui signait encore Ford Madox Hueffer, d'ailleurs), devenu introuvable, est enfin numérisé sur Gutenberg.

J'en profite pour rappeler qu'un roman très sous-estimé (ou tout simplement ignoré) de l'ère "moderniste" fut écrit par FMF en 1933. Il s'agit de The Rash Act, que je place aussi haut, pour ma part, que les grands romans de Virginia Woolf ou Ulysses.

 

25 mai 2016

Hier soir, lu et médité les remarques — cinglantes mais justes — de Roubaud sur Finnegans Wake.

06:37 Publié dans Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 24 mai 2016

2660 — De nos frères blessés

    Les éditions Actes Sud ont publié tout récemment un bref roman d'un jeune écrivain encore inconnu, et qui publie, apparemment, sous pseudonyme. Ce roman s'intitule De nos frères blessés et il s'agit d'un portrait extrêmement minutieux, très documenté, lyrique et emporté, du seul condamné à mort français de la guerre d'Algérie, Fernand Iveton. Iveton n'est évidemment pas le seul Français à être mort au cours de la guerre d'Algérie, mais il a été guillotiné, et c'est son parcours que Joseph Andras retrace dans ce beau récit.

Sur les massacres perpétrés par l'armée française, sur le rôle plus que trouble joué par le gouvernement de la Quatrième République (dont une figure, celle de François Mitterrand, ponctue le texte dès l'épigraphe), sur les ambiguïtés du Parti communiste et de l'Humanité, le lecteur déjà au fait de ce qui s'est passé d'atrocités et de compromissions pendant la guerre d'Algérie n'apprendra pas grand-chose. Toutefois, comme avec tout bon roman, tout grand roman, il n'est pas seulement question d'apprendre mais de pénétrer, par la langue, dans certaines mentalités et dans le déroulement d'événements tels qu'ils ont pu être vécus par un témoin malheureux qui se retrouve aux premières loges.

Le roman alterne longues phrases narratives et brèves phrases nominales descriptives, notamment du ciel ou de tel moment de la journée, non sans rappeler Jean Sénac, auquel toute prose lyrique d'inspiration algérienne fait immanquablement penser. Le roman alterne aussi, dans ses brefs chapitres, le récit de l'arrestation et des différents épisodes qui conduisent à l'exécution de Fernand Iveton, et celui du bref séjour parisien de ce dernier, quelques années plus tôt, peu après la Libération, quand il rencontra son épouse.

De nos frères blessés est une grande œuvre littéraire, non seulement parce que la langue de Joseph Andras tente de redonner un sens, sinon plus pur, du moins plus habité, plus construit, plus profond aux mots de la grande généalogie littéraire de l'engagement et du bras-le-corps, mais surtout parce qu'il ne cesse d'y inscrire la parole du peuple, et de s'inscrire en faux contre la langue artificielle et factice de la politique et du révisionnisme historique. Dans un pays qui a tant de difficultés à admettre tout bonnement la réalité de ce qui s'est passé, dans un pays sans cesse tenté par la fiction nationale, c'est le roman qui se trouve, paradoxalement peut-être, investi du pouvoir de vérité.

La prose de Joseph Andras pourrait être qualifiée de classique, au sens d'un classicisme nourri de nombreux auteurs contemporains ou presque tels (Gracq, Jauffret, Ndiaye) et non d'un académisme de pacotille. Entendre classique au sens d'un refus d'expérimentations qui paraîtraient peut-être, à leur auteur, gratuites. Il est à signaler, toutefois, que la dernière phrase du livre est inachevée et que le roman se clôt sur une virgule, quoi que je laisse à ceux qui liront ce livre la découverte de ce dispositif et de son sens, au bord de l'abîme.

11:23 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (0)

The Unanswered Question

    Si la ville venait à se vider de ses voitures, si enfin, même avec d'autres énergies trouvées, la ville était désertée par les pétarades, les bruits de moteurs, le vacarme des groupes électrogènes comme des insupportables vélomoteurs, nous ne manquerions pas de croiser beaucoup plus de passants, nous serions des milliers de piétons à nous croiser sur les trottoirs, mais cela déboucherait nécessairement sur d'autres nuisances, comme les vélos, qui rouleraient n'importe où, sans faire attention à qui que ce soit, ou bien des piétons renfermés sur eux-mêmes, robotiques.

L'utopie s'achève toujours en dystopie, en navrance. Il n'y a pas de refuge, pas de tour d'ivoire qui tienne, pas de pré carré qui permette de courir à son rythme personnel.

Le plus beau des amours se termine en cadavre. La poésie, art de mémoire, finit détruite dans des cellules sombres. Le garçon qui n'a pas connu la désillusion se charge de remords comme un dauphin boursouflé. Bref, c'est la pagaille et la mortitude.

Comment connaître d'autres horizons.

Ce ne sont pas les passants que je croise qui détiennent la réponse.

09:17 Publié dans Élugubrations | Lien permanent | Commentaires (1)

24052016 / 759

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    Pas atteint sur le chemin du bus, avec mon fils cadet. Il venait de me faire remarquer qu'un des étrons canins jonchant le trottoir était très blanc.

Lernen Sie sehen, und Sie werden wachsen.

09:05 Publié dans 1177 pas, Brille de mille yeux, Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 23 mai 2016

Un chien dans un jeu de quilles

Dimanche 22, 9 h.

    Plutôt que me fier au rythme de mes pas, ou à l'odeur, de loin en loin, des lilas, j'aurais sans doute dû, oui, tenter de dénombrer les escargots des trottoirs.

Ils sont innombrables.

Innombrables, façon de parler. Je sais par exemple que, sur une portion très restreinte, entre la poste et le supermarché, j'en ai vu environ une douzaine. Les escargots ne sont donc pas innombrables, et encore moins indénombrables. Il y en a des jaunes crème, des marron rayés, certains, les plus beaux, dont la coquille est rayée de jaune et d'orangé, et on ne cesse de les éviter en marchant.

L'homme tête en l'air, le piéton, écrase forcément des escargots sous ses chaussures. L'homme tête en l'air, de toutes les façons, manque immanquablement la poésie du bitume. L'escargot qui glisse sur le gravier, cornes dressées vers le ciel, ne manque rien de cette poésie, Mais on ne peut rien lui arracher non plus.

La grande chèvre de la ferme peut, de temps à autre, boulotter un escargot avec sa coquille, l'escargot n'en demeure pas moins le plus fort et le plus savant. C'est ce que je me dis en marchant, en oubliant de dénombrer les escargots qui glissent sur le bitume. Je plisse les yeux et je n'en vois plus un seul.

Je deviens à mon tour le piéton enfermé dans sa coquille.

20:33 Publié dans Aujourd'hier, Élugubrations, Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 22 mai 2016

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    Pas atteint au début du chemin, en route vers le marché, sous la pluie, en ce mois de mai où, même à onze heures du matin, il faut la lampe dans les maisons pour y voir goutte. Sous la grisaille, ensuite, les cinq camions — à tout casser — du marché de l'Europe occupaient la placette en laissant des intervalles.       Au retour, cinquante minutes plus tard, le caddie ↑ avait disparu (volé ? rangé ?).

11:35 Publié dans 1177 pas | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 18 mai 2016

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 .

    Pas atteint dans un vague terrain, derrière l'Université, le long de la Loire, comme en un gouffre où se construisent des résidences, comme un gravier qui fait crisser tant et tant de providences, les provendes dans la musette, oui mais — mais là                               c'est la              Loire                (un doudou minuscule tout écrasé et                   très sale).

19:00 Publié dans 3333 pas | Lien permanent | Commentaires (0)

Trouées

    Yeux explosés de fatigue. Curieusement, cela me rappelle quand j'étais très jeune, quand j'avais 19 ans, notamment le mercredi matin quand j'allais faire ma prise de sang à jeun, très loin de l'appartement, à Talence, tout cela à cause du traitement contre l'acné.

Je me sentais fatigué, comme cela m'est arrivé régulièrement au cours de ces trois années de classe préparatoire, et rétrospectivement quand je repense à tout ce que je faisais, je me demande même qui était cet homme. Alors, si, au sortir d'une nuit de trois ou quatre heures seulement, je marche dans le froid, puisqu'il semble désormais définitif que le mois de mai est un mois froid, et si je ressens la fatigue, yeux explosés de fatigue, je ne dois pas m'en étonner.

On peut faire un poème avec rien, avec trois fois rien, seulement en marchant, et c'est ainsi, par les rédactions parlécrites, que je peux étoffer ma propre parole, en caractères énigmatiques. Trois fois rien.

La louche au valseur.

Ce n'est pas la peine, yeux explosés de fatigue, d'en conclure à la fin définitive du sexisme. On peut faire un poème avec trois fois rien, et avec toute la société contemporaine, comme on pourrait aisément et stupidement résumer toute la société contemporaine à la mode des jean's troués aux genoux.

Trois fois rien, même à la louche. Même en louchant sur un smartphone. Prendre initiative n'a pas de sens.

09:06 Publié dans Élugubrations | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 17 mai 2016

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    Pas atteint en attendant l'ouverture du portail de l'école élémentaire, mon fils cadet piaffant à cause de la course des palissades      (il est en tête        au classement).

18:55 Publié dans 1177 pas | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 16 mai 2016

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    Pas atteint tôt le matin, en étendant déjà la première lessive, et donc face à la grande toile monochrome que formait, devant la vitre de la chambre à coucher, le drap de bain qui avait fait le voyage charentais.

16:29 Publié dans 1177 pas | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 15 mai 2016

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    Pas atteint à l'horizontale des falaises, pointe du Chay (à Angolins), et à la verticale théorique de l'astre (mais il était donc dix heures au soleil, bien avant le zénith).

Une épagneule nous devançait, nous suivait, nous accompagnait, bondissait. Chercher midi des crabes à quatorze heures sous les rochers.

12:18 Publié dans 1177 pas | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 14 mai 2016

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    Pas atteint dans l'après-midi, fait rarissime et pas seulement dû à un long trajet automobile le matin, mais aussi à l'absence sur moi du smartphone, de sorte que cela ne donne guère d'idée vraie de l'activité pédestre ou piétonnière de l'autobiographe, surtout à Aytré, mais offre la statue de Fromentin, pile heureux hasard, une avant-veille de Pentecôte.

16:12 Publié dans 1177 pas | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 13 mai 2016

Blanche

Untung-untung

    13 mai 2015

Il y a une seule chose que je crois ne jamais pouvoir comprendre de mon époque, et je mourrai sans l'avoir comprise : le battage médiatique ahurissant, chaque année en mai, pour le festival de Cannes.

 

13 mai 2016

Il y aurait une explication : les organisateurs fournissent de la cocaïne et de la bibine à volonté aux journalistes qui font le battage.

17:17 Publié dans Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

13052016 / 915

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    Pas atteint lors du second brossage de dents du matin, car on a eu la faiblesse de reprendre un café, alors...

Nous irons à La Rochelle demain, comme il y a trois ans, et comme il y a trois ans au cœur d'un printemps pourri. — Je ne me rappelle plus ce que sont les nombres de Perec.

10:10 Publié dans 1177 pas, Fièvre de nombres | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 12 mai 2016

Lacustre

    Le violoncelle fait vaciller en moi tout le chaos préétabli, solidement arrimé. C'est comme une catastrophe joyeuse. Tout est remis en cause, les langues et les voix, les gestes comme les saveurs. Ce n'est ni une grotte au fond de la forêt ni un rêve en pleine tourmente, mais c'est le long chemin escarpé de la joie aussi catastrophique que nécessaire.

Car la joie est forcément catastrophique, cataclysmique.

Elle est remise en cause, je le disais.

La joie va à tâtons au fond des marigots. Et, au fond des crevasses, au fond des marais asséchés, à pleines mains dans la bourbe, je trouve la joie plaintive et robuste du violoncelle. Ces accords magnifiques sont ce qui la tarabuste.

Après cela, allez tenter de convaincre la Vouivre de vous relâcher.

23:03 Publié dans Élugubrations | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 11 mai 2016

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    Pas atteint sous la bruine, ou le crachin, dans cette ruelle pavée de Tours que reconnaîtront les familiers de la ville, à vaguer, vaquer, vagabonder, errer, tournoyer, rôdailler sans baguenauder, déambuler sans flâner, taquiné peut-être par une petite guêpe personnelle, cliquant sur les pavés et les tuilages, enfin soupirant, enfin farci de pensées, mais de pensées vides.

17:13 Publié dans 3333 pas | Lien permanent | Commentaires (0)

Des tacots au cimetière

Est-ce

    Le vrombissement d'un avion de guerre n'est pas plus assourdissant que lorsque une petite voiture ralentit à l'approche d'une priorité à droite. Je me demande si le désespoir du singe est une métaphore de notre condition humaine. Est-ce l'avion de guerre qui passe qui me fait songer à cela ? Les amis anglais, ou plus largement britanniques, qui m'écrivent leur fascination pour le barbecue, pour les saucisses grillées et la salade, pensent-ils que je vis dans la canicule ? Auquel cas ils se trompent.

Les voitures bariolées pourraient faire un bon sujet. Quand j'étais enfant je n'aimais que les voitures blanches. C'était aussi toute une collection de petites autos miniatures, surtout de la marque Majorette. Mes préférées étaient les plus cabossées, celles qui commençaient à avoir des taches de rouille. Pour les vraies voitures, celles que je voyais les adultes conduire, mes préférées étaient donc celles dont la carrosserie était blanche. À un moment donné, les trois tacots que conduisaient mes parents, de vrais oignons, je parle des voitures et pas de mes parents, ces trois tacots étaient tous les trois blancs : la 304, héritée de mes grands-parents quand ils avaient changé de voiture, la 4L, et la R16, qui était la voiture principale, avec laquelle mes parents tractaient la caravane, donc aussi la voiture des vacances. Toutes blanches. Toutes les trois.

Une voiture que j'aimais, même quand elle n'avait rien à voir avec celle de mes parents, ou avec celle d'autres proches, de la famille, était toujours une voiture blanche.

Je foule le gravier sous des cèdres superbes, je longe le boulevard mais de l'autre côté d'une grande muraille. Je m'assois sur un banc mais je pense à toi. Les cyprès sont comme des plots dans un jeu d'enfant. Pourtant, je suis entouré par les morts.

11:05 Publié dans Élugubrations | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 10 mai 2016

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    Pas atteint au moment où, descendu chercher le courrier, j'ai fait un léger détour pour aller humer encore le lilas blanc du fond du jardin, lui dont la pluie, depuis hier soir, défleurit le parfum.

(Occasion de rappeler que, même en remettant à l'honneur le décasyllabe, Coppée — qui a partout ses noms de rue, et même à Tours un arrêt de tramway — fut vraiment un des pires poètes du dix-neuvième siècle.)

12:40 Publié dans 1177 pas, MOTS | Lien permanent | Commentaires (0)

Des profondeurs

9 mai, 9 h 45

    Du tréfonds de l'averse, je sens monter une sorte de berceuse. La fleur a poussé par paliers, et, de loin, on ne peut pas encore confondre les glycines et les lilas. Pourtant, je préfère habituellement les lilas blancs aux lilas mauves. La berceuse qui monte, entre les gouttes de l'averse, entre les éclats de la bruine, se rappelle à nous, sans qu'on puisse se retenir de sentir monter les larmes.

L'ivresse des profondeurs n'est pas autre chose. Je le sais bien, moi qui ai plongé dans tous les océans du monde. Je le sais, moi qui ai côtoyé les coraux. Je comprends cela parfaitement, moi qui ai dansé avec les requins. Quand les méandres passent outre aux recommandations du diable, il n'y a pas d'autre solution que de se jeter dans la danse de la plongée.

La pluie tombe fine, on la sent à peine sur le crâne. Ce n'est plus une bruine ni même un écho de flûte. Le mois gris s'écharpe et s'essouffle sous le crachin. Les notes de musique elle-même sont déstructurées. Le mois gris met un bémol à ses ardeurs.

J'imagine sans peine, pour avoir cru mourir d'étouffement si souvent au fond des océans, la souffrance de ceux qui sont criblés par l'allergie au pollen, au printemps. Pour eux, même le béton n'est pas un secours. Ils aperçoivent les palissades, reprennent espoir, mais se sentent néanmoins piégés par le pollen. À quoi bon ? Et à quoi bon plonger dans l'écran de lavande ?

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Catherine Frontière / Quatrains frankiens.

9 mai 2016, 15 h 50 *

    Un jour à la frontière

J'ai vu des gars descendre à la mine.

Tu claques la portière.

Que n'aurais-je fait pour Catherine ?

 

Le temps qu'on envisage

Les derniers faisceaux sous la bruine,

Renaît le paysage.

Avais-je déjà vu Catherine ?

 

Les gars sont remontés,

Visage de charbon et d'hermine.

Dans ma gloire éhontée

Je n'avais d'yeux que pour Catherine.

 

Du fond de l'antre noir

J'ai entendu la brise marine.

Quel est ce nonchaloir ?

Est-ce le nom de Catherine ?

 

Ça prend quelques minutes

De parler au corbeau, à la fouine.

Elle a fait la culbute,

Cette démente de Catherine.

 

Les gars, vingt pieds sous terre,

Noient le charbon dans la crinoline,

En deuil célibataire

Du long jupon blanc de Catherine.

 

* Le logiciel de dictée ayant transformé “Quatrains frankiens” (qui était ce que j'avais dit) en “Catherine frontière”, j'ai décidé d'en faire le point de départ du poème.

11:52 Publié dans Quatrains frankiens | Lien permanent | Commentaires (0)

Aeri perennius

4 mai, 14 h 49.

    Une fois encore, mais cette fois-ci rue Émile Zola, le parfum de la glycine aura atteint mes narines avant mon œil, et je m'interroge toujours autant sur les échafaudages de la parole. Ce qui dans la ville est dépenaillé n'est pas le sujet de mon poème.

Les grappes de jeunes filles ou de jeunes garçons assis par terre, c'est une métaphore bien commode après avoir humé la glycine. Qui vole un œuf vole un bœuf, vous avez ma parole pour aller la faire cuire. Se faire bronzer au pied de la statue de Michel Colombe, voilà le seul propos du printemps retrouvé. Vous avez ma parole. Aux différents  instants où une banderole de plastique accompagne la phrase, c'est toujours dans le square brumeux et noyé déjà par le bleu que l'on se retrouve.

La statue de pierre, mon poème ne peut pas s'achever là-dessus, le lierre déborde de partout, le printemps est ton accumulation, ton accumulation à toi, la statue n'est pas en bronze.

 

10:05 Publié dans Élugubrations | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 09 mai 2016

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    Pas atteint à 11 h 08, à la bibliothèque des arts et lettres, site Tanneurs, où je venais notamment récupérer un livre commandé, et qui était le seul lieu pas absolument désert du bâtiment.

Soulages, sur un présentoir, m'a accueilli. Pourtant, c'est la grisaille qui a nuancé cette journée. Peut-être le liège offre-t-il d'autres métaphores ; j'avance masqué.

20:47 Publié dans 3333 pas | Lien permanent | Commentaires (0)

Silhouettes & carrières

Untung-untung

    9 mai 2012

Coincé dans le labo 68, je regarde passer les silhouettes, le long du surplomb ligérien.

 

9 mai 2016

Coincé entre deux bidons d'huile...

La phrase datant d'il y a quatre ans me suggère que j'enseignais déjà le cours de traduction audio-vidéo, qui fut de si courte durée (il a été promptement supprimé des maquettes de master, car il était trop innovant, pas assez centré autour de modalités éprouvées, archaïques, pantouflardes) qu'il me semble aussi qu'il n'avait pas déjà lieu en 2011-2012.

C'est ça qui ne va pas avec moi : je n'aime pas tout ce qui ronronne, et je n'aime pas ce qui ne sert à rien. Impossible, ainsi, de faire carrière à l'Université.

(J'écris ceci dans mon bureau, justement, et pourquoi justement traîner mes guêtres à la fac un 9 mai. La rubrique Untung-untung achève de signer le mélange des genres, car ces quelques phrases, qui auraient dû se trouver dans WAW, se déposent ici à la faveur des dates : comme les vieux couples, le blog vert et le blog anthracite ont fini par déteindre l'un sur l'autre.)

 

12:45 Publié dans Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

Claire fontaine

4 mai, 14 h 15.

    Un dimanche du mois de mai, refleurit toujours, avec cette glycine. L'impact lumineux sur le gris blanc des flèches de la cathédrale. Nous n'avons pas cherché pour rien la pierre philosophale. Quand on chantait à la claire fontaine, on ne savait pas tout ça, on haussait les épaules. Le soleil décline. J'en ai entendu, vu ou senti, qui se servaient leur quatrième Ricard.

En tout cas, ce n'est pas la faute du lapin en peluche. Horodateur en panne. Statut paranoïaque. Des châssis bouffés pour les cyclistes, avec des trottoirs encombrés.

Je file acheter un guide d'identification des oiseaux d'Europe, alors je n'ai pas le temps pour l'art africain. Pas une miette de phrase n'échappe. Il est tout à fait normal de ne pas avoir une minute à soi, dans de telles circonstances. Nous sommes tous, nous humains, faits comme des branches de céleri.

Alarme. Sirène de la police.

Avec la pierre grise et blanche, frappée par le soleil, de la cathédrale, je compromets mon propre regard comme un pollen livré aux abeilles.

 

10:00 Publié dans Élugubrations | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 08 mai 2016

Les aviatrices

    Toutes ces aviatrices que nous avons oubliées, toutes ces exploratrices, montant de la mer, en quelque sorte, même quand elles faisaient la guerre, même sous la mitraille. Elles nous tendent la main. C'est la saison où les branches et les feuilles s'échappent des grillages. Je crois que je n'articule pas bien, ou que je confonds un peu dans ma voix les dentales et les vélaires.

La petite souris ne passe plus jamais. Il y a un temps pour tout. La carlingue de l'avion se déglingue. Le parking souterrain a l'air abandonné, mais il finit par donner sur la ferme de la Milletière. On ne récolte pas assez le pognon. En fait, on ne récolte rien du tout, pas même le souvenir d'un poème de Norge. Le cancanement qu'on entend souligne encore plus, encore davantage, le fait que l'on se trouve au cœur de la ville la plus embrouillée. Des kilomètres de bureaux vides.

Comme dans les allées du parc zoologique, les avions ont fini de dessiner dans le ciel des brumes, ces sortes de zézaiements qui nous faisaient rêver quand nous étions enfants. Ce n'est pas le brouillard, c'est le dessin sur le flanc de l'animal. Ce n'est pas la vapeur d'eau échappée au contact de l'air chaud, c'est le dessin, la rayure sur le flanc de l'animal semblable au cheval. Tout un musée de cire.

En se promenant le dimanche dans la zone industrielle, en longeant les ateliers municipaux désertés, on se permet de parler à haute voix dans un dictaphone. Les avions dans le ciel inlassablement dessinent des mirages, comme quand j'étais gosse.

La ville, malgré tout, est plus poubelle que verdure, plus bitume défoncé que brume d'avion dans le ciel. Ce qui s'échappe des grillages, ce qui crève l'asphalte, ce ne sont pas les zébrures dont nous rêvions quand vous étiez enfants.

22:22 Publié dans Élugubrations | Lien permanent | Commentaires (0)

08052016 / 1041

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    Pas atteint au milieu des terrains de hand de la Milletière. Personne n'y joue, jamais.

 

La prétendue nécessité d'infrastructures sportives aura été, aussi, prétexte à bétonner, bétonner, bétonner.

15:18 Publié dans 3333 pas | Lien permanent | Commentaires (0)

S'assumer idiot (= vivant)

Untung-untung

    8 mai 2009

La durée d'un épisode de Mimi la souris permet de lire une des Lettres algériennes de Rachid Boudjedra.

 

8 mai 2016

Bien entendu, Mimi la souris est un des dessins animés les plus idiots que mes fils aient regardé, et pourtant l'époque où je regardais cela avec eux (ça et les Petites bêtes, ou, pour l'aîné, lors de notre première année à Tours, Léo et Popi) me met au bord des larmes.

Idiot aussi, bien entendu.

 

 

08:33 Publié dans Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

La Vérité en peinture / Quatrains frankiens.

    C'est la Mona Lisa.

Son sourire est une carie

Pour le babiroussa.

Que n'ai-je soigné le pécari ?

 

L'imagination,

On la nomme folle du logis.

Même en hibernation

Que n'apprendrais-je en zoologie ?

 

Le vieux nestor kéa

Dans la nuit trop noire a péri.

Ce genre d'aléa,

Que n'avais-je soigné le kiwi ?

 

Pas l'être, le passage :

Ce que je peindrai, que je peignis.

Vous connaissez l'adage.

Que n'ai-je appris avec Harpignies ?

 

Mort de soif dans l'enclos,

Mon fantôme ce soir a gémi.

L'axiome est forclos.

Que n'ai-je potassé l'alchimie ?

 

Toujours vous revenez

À ce débrouillard de Vinci.

Moi, je l'ai dans le nez.

Que n'ai-je l'âme plus endurcie ?

Que n'ai-je l'âme plus endurcie ?

Que n'ai-je l'âme plus endurcie ?

 

07:44 Publié dans Quatrains frankiens | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 07 mai 2016

Marchandisation

Untung-untung

    7 mai 2009

Je ne peux pas assister au rassemblement de 14 h, pour lequel j'ai fait un battage terrible hier... Mon fils cadet a toujours 40° de fièvre.

 

7 mai 2016

Il y a sept ans, donc, “nous” nous battions depuis six mois contre la réforme dite de la mastérisation, et nous n'allions absolument rien gagner. Depuis, les gouvernements de MM. Ayrault et Valls, censés être “de gauche” ont fait pire encore, pour ce qui relève de la marchandisation du savoir.

(Marchandisation est un bien vilain mot ; il convient donc à merveille, ici.)

07:43 Publié dans Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 06 mai 2016

Cinq ans seront passés / Quatrains frankiens.

4 mai, 15 h 35.

    Perdu dans le miroir

Avec Alice et ses fourmis

Égaré ma mémoire

Suis-je allé un jour à Laramee

 

Je me souviens du soir

À la fraîcheur d'hiver infinie

Rue de la  Tombe-Issoire

On jouait ce Lorca mes amis

 

Dedans moi c'est la foire

Même la rime se récrie

Déchanté au lavoir

Suis-je allé un jour à Conakry

 

Cinq ans sont bien passés

Même dix-neuf ainsi je rumine

Les soupirs de la fée

On a joué ce Lorca sublime

 

Perdu dans le sommeil

Mes mots ne valent pas la roupie

Mes tempes sont vermeil

Ai-je un beau jour rêvé Pintupi

Ai-je un beau jour rêvé Pintupi

Ai-je un beau jour rêvé Pintupi

 

08:00 Publié dans Quatrains frankiens | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 05 mai 2016

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    Pas atteint au début d'une promenade en Grande Brenne, à Rosnay.

Plus que les étangs, ce qui m'aura frappé, pendant ce bref séjour, ce sont les haies, les bocages, les prés, les prairies humides, les jonchées, les roselières à l'approche de ces fameux mille étangs (qui sont plus de 2 000, à ce qu'il paraît).

11:20 Publié dans 1177 pas | Lien permanent | Commentaires (0)

Le Poète cavalier / Quatrains frankiens.

4 mai, 11 h 30.

    Enténébré pour rien

Quand mes mots ont franchi la trémie

J'ai cru mourir de faim

Que ne ferait-on pour un salmis

 

Mes mots sont souverains

Le poème est ce qui me ravit

Je gambade à tout crin

Mais quel est donc ce salmigondis

 

Dans la plaine j'éreinte

Un peu mon cheval sous la pluie

Il desserre l'étreinte

Que ne ferait-il pour que je plie

 

Les fleurs de pommiers roses

Envol de la neige au pays

Mon cœur est à l'osmose

Que n'aurais-je vécu ébahi

Que n'aurais-je vécu ébahi

Que n'aurais-je vécu ébahi

 

07:51 Publié dans Quatrains frankiens | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 04 mai 2016

04052016 / 1437

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    Pas atteint à 14 h 37, dans la file d'attente de la FNAC, où je ne vais jamais, ce qui est manière de dire, étant donné que là j'y étais, et j'y achetai un guide d'identification des oiseaux dont j'avais parlé auparavant dans un poème parlécrit. J'avais aussi pris un coffret des cinq premiers albums de Keith Jarrett, dont un très étrange et désuet album chanté, dans lequel le pianiste joue aussi de la guitare, de l'orgue, de la flûte à bec, du sax soprano.

(On dirait du Nick Drake, en moins bien.)

23:34 Publié dans 3333 pas, Brille de mille yeux, J'Aurai Zig-Zagué, MAS | Lien permanent | Commentaires (0)

“Crevures”

Untung-untung

    4 mai 2014

Un camion transportant 22 000 litres de vin s’est renversé. — Le genre d'accident où tu es sûr que les gendarmes vont rappliquer en nombre.

 

4 mai 2016

C'est malheureux, mais la police nationale, les CRS et — dans une moindre mesure — les gendarmes montrant ces jours-ci, encore leur vrai visage (répression, brutalité, haine des intellectuels), on peut de nouveau les critiquer et rappeler que ce ne sont pas les héros des temps modernes que l'on nous vend ou nous vante depuis les attentats du 7 et du 9 janvier 2015. Rien ne m'a autant déprimé, dans ce contexte, que les slogans “Je suis flic” et qu'apprendre qu'il y avait un engouement encore accru pour les carrières militaires. —— C'est ça que l'on veut pour notre pays ? un tiers de la population dans l'armée ou employé comme indics, comme dans la Tunisie de Ben Ali ou la Corée du Nord de Kim Jong-un ?

10:32 Publié dans Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (3)

mardi, 03 mai 2016

Tragic error

Untung-untung

    3 mai 2013

16 h 24. Me voyant partir à 4 h moins 5, sachant qu'il pouvait y avoir du monde à la boucherie, ou des embouteillages au rond-point des Compagnons, elle pensait que ce pouvait être ric-rac ; or, me voici impasse du Colombier treize minutes à l'avance, à pianoter cette phrase, rôti de porc pain et asperges dans le coffre, à écouter "Magic Mirror".

 

3 mai 2016

Je ne peux savoir ce  qu'on me dira ce jour, puisqu'il commence à peine. Je temporise avant les deux dernières copies, et la douche, et le sofa, puis enfin le lit. Demain, au Bürgerbräukeller...

00:07 Publié dans Les Murmures de Morminal, Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 02 mai 2016

Peut-être

Untung-untung

     2 mai 2015

Les deux découvertes de la soirée sont :

— la prose de Jaccottet me bouleverse à chaque phrase, alors que je ne pige rien à ses vers

Blue Jasmine est un gros nanard

 

2 mai 2016

Pas lu une ligne aujourd'hui. Pas vu un film depuis quand ?

(J'exagère. Pas si longtemps.)

Si. On m'a demandé ce que voulait dire Untung-untung. C'est du malais. Ça veut dire peut-être. Peut-être que je suis dingue.

23:58 Publié dans MAS, Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (2)