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dimanche, 31 mars 2013
Gardons
On t’a poussé devant, tu t’y es poussé seul aussi il faut dire, on faisait une ronde de protestation, on a tapé du poing, on secouait le flic, on faisait n’importe quoi, toi le magma te déconcerte, on t’a emmené mal au bide à l’Alliance, on est venu t’y cueillir, on te regardait d’un œil inquiet, matraque et stylo, on conduit, on longe, on arrive et on t’apprend que tu es en garde à vue, ça dure cinq bonnes heures, on se fait à tout il paraît.
12:12 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 30 mars 2013
A Pole & a plot
À l’arrivée, nous fûmes défaits de ne voir arriver qu’une bande d’arrivistes.
Ça va barder, lançai-je alors, en voyant le barda que transportaient ces bardes hautains.
Un commentateur avisé me tira alors par la manche, et me suggéra de ne pas livrer le moindre commentaire – suggestion que je me contenterai de ne pas commenter.
Décidément, il fut décisif, ce moment dans cette gare surpeuplée.
D’un air entreprenant, l’un des arrivistes entreprit, folle entreprise, de me faire l’éloge des entrepreneurs. Folle entreprise, totale folie, digne d’un fou. Dans cette gare, je vis se garer le train à grande vitesse d’où étaient descendus les arrivistes, et pas sur une voie de garage. L’arriviste au dithyrambe s’enhardit alors et me fit un clin d’œil genre Journal du hard.
Dans son idiome, ce genre de clin d’œil – tout à fait idiomatique – valait idéalisme.
Pas un sou de jugeote, lui crachai-je à la gueule, sûr de mon jugement : il fut interloqué de voir un tel juge ainsi le juger. La livraison d’arrivistes, je n’ai pas de quoi en faire un livre. Dans mon malheur, pourtant, je ne fus pas malheureux de ce qu’il advint. Le sourcil nuageux et entouré d’une nuée de ses semblables, l’arriviste au dithyrambe leva les yeux aux nues et me dit : dissipons ce nuage entre nous.
Optimiste par profession, il opta pour un ton professoral, ce qui n’était qu’une option parmi d’autres : vous êtes professeur, et je professe, moi, la liberté d’entreprendre. Je trouvai son jargon plus inqualifiable encore, et pour le disqualifier de ce quai de gare, fort de mes qualifications, entrepris de lui démontrer la piètre qualité de ses propos. Il rua dans les brancards, tandis qu’autour de lui la nuée se faisait ruée, les arrivistes multipliant les ruades.
Je vois qu’il me faut stratifier mon récit, le nuage entre l’ultralibéral et moi ayant viré au stratocumulus, et en voici donc les dernières strates.
Terrifié par mes terrifiantes imprécations, l’arriviste, terrorisé, s’enfuit de la gare pour aller se terrer dans quelque terre accueillante. Une terre unie, baignant dans un universalisme niais. Voyons, le voyage de ce voyeur avait bien failli tourner saumâtre, pas à la revoyure, tous les voyageurs descendent du wagon. Du wagonnet, d’ailleurs, où tous vaquent en wagonnant. Toujours est-il que, ce xénophobe disparu, je pus, le sourire revenu, accueillir mes amis xénomorphes et reprendre l’écriture de mes Xénides.
L’écriture, yo man ! — ce doit être comme un yoyo qu’on yoyote.
À l’écrit, vous ne le sentez pas, mais le zézayeur ne cesse ses zézaiements qu’au zénith, à l’abri d’une verrière de gare… ou pas.
(Ill. : une des planches de G. Roux pour La Chasse au météore)
17:36 Publié dans Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 29 mars 2013
Le printemps semblait poindre
Le printemps semblait poindre. Et puis rien du tout, peau de zébi en quelque sorte. Les poètes allèrent chercher, au fond des bennes, leurs complaintes sur la prairie morte. D'autres préfèrent cueillir les asphodèles dans la vallée de l'Indre.
Sur les réseaux sociaux, comme toujours, on employait la manière forte. S'enflammer, que cela ne mène à rien, ou à pas grand chose, ne suffit pas à éteindre. Chevillard évoque encore Albert Moindre. —L'hiver, pas de quoi se sectionner l'aorte.
Il vous reste des alizés. Une fauvette noire mâle s'active dans la haie de troènes. —Les poètes, cette race infecte, ne comprennent pas que nous cédions à nos humeurs maussades.
Ce n'est pas encore pour ce week-end, pandas et chimpanzés ! Les poètes fouillent de plus belle dans les bennes, eux à qui on devrait tout pardonner — sirops, furies et passades.
(243+177) x 2 = 840
15:39 Publié dans Sonnets bifides | Lien permanent | Commentaires (0)
Sinful
Que t'arrive-t-il, ce matin, que tu n'aies rien sur la peau ? Cette phrase contournée, question aux pores ouverts, ne t'accompagnait pas au réveil, mais cela n'eût pas été impossible. Après l'opium d'Ovide, tu as plongé – pour rien, encore – dans le bassin aux Ernests, évitant soigneusement les tables en bois, et les jeunes filles qui déambulaient sur le gravier en mouvements saccadés, comme des pièces de jeu d'échecs.
Si les échecs peuvent rendre fou (ce que pense Paul Auster), la musique aussi, à un certain degré d'écoute (ce que pense Colomba).
Tu ne cesses d'interrompre le fil de ta vision ; que t'arrive-t-il ce matin ?
Peut-être est-ce d'avoir admiré, toute la semaine déjà, les feuilles qui poussent avec vigueur sur les saules pleureurs (ceux du square au bout de la rue, ceux de l'avenue voisine, ceux du parc), tandis que ni le prunier ni le cerisier ne se sont réveillés. Ce n'est sans doute pas plus mal, si ce froid de canard (on dit toujours un froid de canard, les ours polaires trouvent ça bizarre) dure encore, paraît-il jusqu'à la mi-avril, ce n'est pas possible, on ne tiendra pas, même avec le soleil on ne tiendra pas. Au moins, après ça, je sais que je peux écrire, sans trop forcer mon talent, un onzain pour célébrer Ivo Perelman.
Célébrer n'est pas le mot juste, je ne trouve pas le mot juste, les jeunes filles continuent de se mouvoir étrangement, il règne, au fond du bassin aux Ernests, un froid vaseux, il y a si longtemps (bouzin déglingué dans la chambre dont tu as oublié jusqu'au numéro) que l'on n'a pas écouté ce beau disque d'Oscar Pettiford ça va me rendre fou. Les jeunes filles se poursuivaient à pas ultra-lents, souples comme des virgules, raides comme des contre-cotices.
Et fou de métaphores, devenu dingue après trop de parties d'échecs sur le dos d'une contrebasse, tu es parti dans un envol de cymbales, c'est curieux tout de même, ce silence qui ne parvient pas à s'immiscer dans le feutre, ce glissando, curieuse leçon pour d'étonnantes ténèbres, cette eau poreuse qui m'étouffe au fond du bassin aux Ernests.
(2060)
09:13 Publié dans B x A, J'Aurai Zig-Zagué, MUS | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 28 mars 2013
La besace de Dieu
Tout tombe un jour dans mon escarcelle. Après les cols blancs fonctionnaires, les incroyants inventèrent les cols verts. — Ah, ce pain ! quel délice !
Le cas de tricherie étant flagrant, l'étudiant fut renvoyé devant la commission de discipline. « Le début des terres se nomme Mauritanie. » Ce flacon ouvert m'a soulevé le cœur, j'avais six ans, c'était au sous-sol, je m'étais ouvert le genou en courant trop vite sur la route, sale môme.
18:46 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 27 mars 2013
Sehr ruhig (1921)
Entre
gamine des rues,
ose entrer ici — dans ce musée vivant
nature irruptive.
Wagons de tes cheveux,
entre la fenêtre et la table,
lisibles,
lumineuse présence à l’entrée du musée —
entre
sans ambages dans ce
zoo de sons et de couleurs.
17:25 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 26 mars 2013
Nonette
Restée sur le bastingage,
une page
de toute beauté
oraison autant qu’appel
libellule sans but
farouche envolée dans le vent
Klička et Dvořák pesaient encore dans ce souffle
alerte, vivace
rébus, cette page envolée
encre persistante d’une
libellule exterminée.
17:40 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 25 mars 2013
Geirr Tveitt
Glaner les parfums
errer ainsi ton prénom
île en île, prairies
racines reprenant la route
riffs d'avant le futur
Trouer les fjords, fondre la terre
vases prairies racines
errantes dans les étangs d'or
inhabités de vouivres
têtus à reprendre la route
tenaces comme un envol d'aigles.
22:33 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (0)
Brief an den alten Dichter (version française)
n'écris pas de sonnets – méfie-toi
des sestines – ne va pas
je t'en prie succomber au plaisir
puéril de pondre une série de haïku –
évite surtout de mettre au
goût du jour les ballades lyriques
(bordel de bleu, on est en 2013) –
laisse tomber ton amour des limericks –
et arrête de te complaire
dans ces contrepets que tu oses
nommer poèmes en prose – jette
au panier rondeaux et odes –
et surtout – je te jure
ce n'est pas un conseil facile –
écris pour un vrai lecteur pas
pour ces bribes guillemetées
Ce poème est une vraie première. Hier, dimanche, à sept heures du matin, j'ai composé un poème en anglais pour le nouveau recueil en cours, et, le relisant, recomptant, révisant, j'ai aussitôt eu envie de le traduire en français, ce que j'ai fait en quelques minutes. Les 16 vers ci-dessus sont donc ma première auto-traduction. Comme j'ai envie, depuis quelque temps, de traduire en plusieurs langues mes Douzains d'aise, voire d'autres textes plus anciens de ce carnétoile, ce n'est probablement pas la première.
09:25 Publié dans Aujourd'hier, Darts on a slate, MAS, Self-Be/Portrayal | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 24 mars 2013
dit du quatuor
libellules humeurs lancinances
envols océans hellesponts
tourbes lancinances envols
détours guides libellules
traques bardas douceurs fenêtres
guides tourbes détours bardas
fenêtres zéphyrs océans
flammes zéphyrs envols douceurs
lettres fenêtres tessons
humeurs douceurs océans guides
flammes tessons
zéphyrs envols feux libellules
09:39 Publié dans Douzains d'aise | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 23 mars 2013
Springfield
Mal rasé, rougeaud, bien hideux,
Cadré par le cintre en moumoute —
Ce pull en lambswool me les broute :
Je l'achèterai si je veux.
Dans la cabine, je filoute
À tenter le pantalon bleu
Ou le jean's jaune, hasardeux
Pour draguer à Knokke-le-Zoute.
Tirant le rideau, non sans lutte,
Je remarque une anacoluthe
Dans le premier quatrain ; je sue,
Chaussures vertes et jean's tomate,
À ravauder fil et tissu
De ce poème en carapate.
08:23 Publié dans Sonnets de juin et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 22 mars 2013
Nombres inronds
Si je ne me trompe pas dans mes calculs, le sonnet sur la Ninoxe bariolée était le cinq millième billet en cumulant les deux carnétoiles principaux, Touraine sereine et celui-ci. À la minute où j'écris ces lignes, je viens de me rendre compte que les 2030 textes publiés ici et les 2974 textes mis là en ligne, ce seuil symbolique avait été franchi tout récemment, et de peu.
J'ai donc raté, de quelques heures, une conjonction consciente – ce qui est sans importance aucune. Il faut avouer que, comme souvent avec ma polygraphie bipolaire, à la jachère a succédé la frénésie. On ne le dirait pas, mais j'ai passé une grande partie de ma soirée d'hier à traduire plusieurs pages des Jeux d'oiseaux dans un ciel vide, et de cette matinée à lire des articles sur les nombres narcissiques. Les impairs sont ceux qui ont les propriétés les plus fascinantes, en soi déjà parce que ce sont des impairs.
Les nouveaux projets me font bien marrer, je me marre tout seul, c'est déjà ça, et même s'ils accentuent le plantage des anciens en souffrance.
Même la nuit, le chemin pas effacé.
11:22 Publié dans Fièvre de nombres, YYY | Lien permanent | Commentaires (1)
Marque le pas
Sur cette terre âpre,
Où le pas ne foule pas
La cendre hors de l'âtre,
Marque le pas.
.
10:51 Publié dans Souvenirs pârïsîens | Lien permanent | Commentaires (0)
La Valse des carabosses
Je ne suis pas « pété de tunes » ;
Je te défends de dire ça,
Ou alors, pareil au fossa,
Je hurlerai tant à la lune
Et au soleil qu’une bossa
Nova que l’on danse à Béthune
Ou dans un lieu gai (tiens : la Hune)
Te poursuivra. Carabosse a
Plus d’un tour dans son sac, de l’or
À foison. Toi, dans le décor,
Mon pauvre ami, tu fais la pieuvre,
Et nous valsons — de nos Rolex
L’éclat éclaire les chefs-d’œuvre.
Va-t-en sur ton vélo-solex !
.
09:11 Publié dans Sonnets de juin et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 21 mars 2013
La Ninoxe bariolée
— We were hugging the coast of New Ireland when, rather to our surprise, a group of low islands, one of them conspicuous from a solitary tree standing out in bold relief on it, hove in sight. — W.D. PITCAIRN
D'une syntaxe affriolée,
Toujours féru d'octosyllabe,
Je veux, stercoraire ni labbe,
Que la Ninoxe bariolée
Ici nous ouvre la cabale,
Avant son plumage moiré
Qu'il nous enivre de poiré
Servi à même la timbale :
La Strige de Nouvelle-Irlande
N'est, au poème, une guirlande,
Mais un alcool des plus puissants.
Au lendemain de l'équinoxe,
Ma lyre prendra les accents
Jaunes pentus de la Ninoxe.
23:23 Publié dans Sonnets de juin et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
Auprès d'avoir
Tout ce temps qu'on abandonne, qu'on ne reprend pour rien,
on le passe en quoi
en acrostiches
en fumerolles de rien
Ton ombre s'agace d'être pâle
et dans le jardin fondu au noir
Tes jambes lourdes te terrassent
le monde à l'envers
tête tombe
Tout le temps que tu bombes
le torse, radicelles poussées
phrases émoussées
Rien que fumerolles
22:59 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 20 mars 2013
Boulanger des épluchures
Paha hänet ehkä sittenkin olisi perinyt, jos lamppu olisi särkynyt
Le boulanger parle de leur refuser crédit
he sprang roaring at my tree and snapped and shook
des épluchures de navets ou des cosses de petits pois
la conoscenza nuda e cruda della rovina in cui eravamo piombati
11:41 Publié dans lignes|coupures | Lien permanent | Commentaires (0)
2025 - Lys orangés
Tu assouvis les térébinthes
Mon pauvre tricholome équestre
Tu te cognes contre les plinthes
Et empoisonnes les bourgmestres
Et sur tous les sentiers pédestres
Foulés par les buveurs d'absinthe
Des spores que tu ne séquestres
On entrevoit les labyrinthes
Un monde étouffe entre tes rails
On en admire les camails
Avec le temps qui s'enchevêtre
Autour des troncs sur les sentiers
Pédestres, les nombres entiers
Égaient le spectre de l'ancêtre
08:09 Publié dans Sonnets de juin et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 19 mars 2013
F = Frise
Stupeur dans les rimes, un creux de vague nous désempare. On zézaie peut-être un peu trop, ici on force la note. Ton étonnement me stupéfie, oui, c'est cela qui me défrise.
08:11 Publié dans En/tiers (Triolets quantifiés) | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 18 mars 2013
Mater dolorosa
La branche sciée du cognassier
tremble sous la grêle
¨ ¨ ¨ ¨ ¨ ¨
Sur les trottoirs les trémas blancs
chantent dansent à tire-d’ailes
oiseaux de ce printemps
qui ne viendra jamais
comme s’enfuit la sève à la branche coupée
16:44 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (0)
Le Do de ma clarinette
Hier, je jouais aux dominos avec mon fils cadet. — The Bottoms consisted of six blocks of miners' dwellings, two rows of three, like the dots on a blank-six domino, and twelve houses in a block.
Je ne veux pas consulter les dictionnaires, aucun dictionnaire.
I only gave a tug / At the goddam bonding lug — Est-ce un texte à faire tomber les masques ?
Comme il avait disjoncté, et comme son père lui disait plaisamment qu'il était raisonnable de péter les plombs, il installa le nouveau luminaire, à la lueur de la lune, et d'une lampe-torche. — Entre un domino noir qui traverse lentement la terrasse au fond. Après une attaque au double 4 lors de la cinquième partie, on se retrouva avec une alternative 4/5 après la troisième tuile, ce qui m'obligea à piocher.
Et après cela, surtout, on ne peut envisager qu'une porte de sortie : publier ce texte follement ficelé, dans chaque carnétoile, à chacun son recueil, et rien ne sert de rappeler que, bosse de la terre, affichée sur un mur, le zébu rumine.
09:01 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 17 mars 2013
Zébu (J.-J. Rabearivelo), traduction anglaise
Traduction Guillaume Cingal
ZEBU
Stooping like the cities of Imerina
in full view on the hills
or carved directly on the rocks –
hunchbacked like the gables
which the moon sculpts on the ground,
here comes the vigorous bull
purple like the colour of his blood.
He has drunk at the edge of rivers,
grazed on cacti and lilacs –
here he kneels in front of cassava
still heavy with earth's perfume,
and in front of balls of rice
that stink of sun and shade.
Evening has dug everywhere with its spade,
and there is no more horizon.
The bull sees a desert spreading
to the borders of the night.
His horns are like a crescent
rising upwards.
Desert, o desert,
desert in front of the vigorous bull
who, wandering, got lost with nightfall
into the realm of silence,
what is it you're conjuring up in your half-sleep ?
Is it the likes of his that have no hump
and are red like the dirt
which flies up under their hooves,
they who are the masters of uninhabited lands ?
Or is it his forefathers, fattened by peasants
who walked them to town, adorned with ripe oranges,
to have them slaughtered in honour of the King ?
He leaps and lows,
he who shall die without glory,
then, meanwhile, he gets back to sleep
and looks like a hump of the ground.
« Zébu », le poème original de l'immense poète Jean-Joseph Rabearivelo, mort à 36 ans, Malgache mäiakovskien, se trouve aux pages 96-97 de la belle anthologie publiée dans la collection “Orphée-La Différence” (Traduit de la nuit, 1990, choix et présentation par Gonzague Raynaud).
Petite webliographie :
- Présentation du tome 1 des Oeuvres complètes
- Extraits, avec version malgache
- Le texte intégral du recueil Presque-Songes (dont “Zébu”)
- recension en anglais d'une traduction anglaise à laquelle je n'ai pas eu accès (Joel Calahan) — Il en existe une autre, de 1975, parue chez Heinemann, et à laquelle je n'ai pas eu accès non plus (ce serait plus aisé, je pense).
- un article de Serge Meitinger
- un article de Jean-Louis Joubert
23:32 Publié dans Darts on a slate | Lien permanent | Commentaires (0)
dit de la bisque
# 2020
tarasque presque texte
barrique offre bourrasque
bisque de fresque masque
coffre d'un bloc de presque
matelot sec mollusque
étonné d'une bisque
texte barrique risque
coffre la fresque offusque
truc textuel les frasques
offrent traquent l'attaque
barrique ou bien baraque
offusquent les bourrasques
10:56 Publié dans Aujourd'hier, Douzains d'aise | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 16 mars 2013
22/28
Judo. Ballan- Miré.
Ennui dans le gymnase.
L'hiver a empiré
Jigoro, l'autre nase.
20:03 Publié dans Quatrains d'Aoustrille | Lien permanent | Commentaires (1)
Cicéron Vuitton
Cicéron, qui va sur ses dix-huit ans et vient de
Il était très désagréable et après chaque grimace il
Aproxima-se : pertencer ao horizonte é ja contacto,
À quoi puis-je reconnaître ce qui me lie
if you've ever marched into Vuitton with a
Clément Rosset Noyé Nathalie Léger Supplément José Bento Silabario Emmanuel Régniez L'ABC Barthelme Guilty pages 63 ou 16 16 mars
09:55 Publié dans lignes|coupures | Lien permanent | Commentaires (0)
dit du hiatus
parcimonie tréma cacochyme
histrions boulevards passades
cacochyme hiatus promenade
chapelle avec parcimonie
mater hiatus tréma
historier trémas dans hiatus
boulevards chapelle cacochyme
passades mater historiettes
assauts berceaux hiatus pommades
trémas sur angles boues assauts
boues historiées mater berceaux
passer les promenades promener des passades
04:24 Publié dans Douzains d'aise | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 15 mars 2013
15/20
Muré. Festif. Tonnerre.
Navrant ; naze ; navet.
De légumes sous terre
Un orbite. Un ave.
21:21 Publié dans Aujourd'hier, Quatrains d'Aoustrille | Lien permanent | Commentaires (0)
La Mangeuse d'opium
– Tu joues du hautbois ?
– Nan.
– Tu aspires des fourmis avec une paille ?
– Nan.
– Tu sais que les Amerloques seront assez débiles pour donner un sens absurde à Caucasian ?
– Nan.
– Tu me prêtes ta robe de chambre ? elle est belle...
– Nan.
– Tu sais, le bâton de majorette, ça ne se tient pas comme ça.
– Eh non.
– Tant pis, je renance.
18:18 Publié dans Aujourd'hier, J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)
dit de glace
barbote clapotis tiare
destinées glaciales passées
wassingue neigeuse barbote
fomec fomenter la wassingue
clapote garage cambouis
tambours ailleurs avalés phares
neige avale passé garage
forme la neige la fomente
cambiste lampe amour glacial
billets doux fomec sous le masque
wassingue de cambouis cambiste
à tiare la lampe barbote
08:11 Publié dans Aujourd'hier, Douzains d'aise | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 14 mars 2013
2013 — Neige vierge
Ton cri a
effrayé les oiseaux,
S'envolant des
arbres dépouillés,
Que l'haleine de
l'hiver a mis à nu.
Des petits nuages
de buée parlée,
S'échappent des lèvres
d'amoureux perdus,
S'évanouissent entièrement.
Genoux gracieux
de froid deviennent bleus,
Dans des draps glacés
d'un blanc étincelant,
Dans un lit
où tombe la neige
tachée de sang.
21:12 Publié dans Darts on a slate | Lien permanent | Commentaires (0)
Du banyan
Il ne m'en faut pas beaucoup. Je sais. Mais bon, il a suffi de lire, inopinément, le texte du haka, pour que me saisisse l'envie de relire Leaves of the Banyan Tree, un magnifique roman de formation. Et d'avoir (de prendre) enfin le temps de lire les autres textes d'Albert Wendt. Par ailleurs, je découvre qu'il a fini par être publié, traduit par mon ancien directeur de thèse d'ailleurs... publié en français en 2009... et déjà épuisé...
11:33 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 13 mars 2013
Un moment de chaleur
Pendant la séance d’éveil musical de mon fils cadet, le collègue professeur de mathématiques avec qui je discute souvent me prête son exemplaire d’une pièce de David Auburn, Proof. Je traduis, non sans m’arracher les sourcils, un beau poème de Cynthia Atkins, avant de m’attaquer à ceux de Red Shuttleworth. Hier, j’ai enfin découvert l’œuvre poétique de Jaime Siles, et j’ai relu la première partie des Vases communicants (ce qui ne manque pas de faire remonter de nombreux souvenirs).
Mon fils aîné m’apprend des choses sur les guerres puniques (j’ai toujours été notoirement nul en histoire ancienne), et le cadet, quand il n’est pas happé par les Pokemon ou les vignettes de rugby Panini, me demande de lui lire son livre sur le judo (je suis notoirement incompétent en sport et en japonais).
Hier, un collègue m’écrit et, au passage, se plaint encore et toujours de la nullité des étudiants, mais moi, je viens, le même jour, de m’ajouter encore une charge de travail pour pallier la lâcheté fainéante d’un autre collègue, et d’assurer un cours de traduction en Master, avec ce qui me semble la meilleure promotion de M1 qu’on ait eue depuis longtemps.
Je ne dis pas tout, ceci n’est pas un journal intime, mais je comprends, en écrivant ces trois paragraphes, et si besoin était, pourquoi j’aime ma vie.
11:48 Publié dans Narines enfarinées, YYY | Lien permanent | Commentaires (2)
mardi, 12 mars 2013
Schweppes aux agrumes (555/672)
Brouhaha, et obscurité dans les couloirs, alors que dehors il fait si beau, un ciel si lumineux. Je choisis une canette de Schweppes aux agrumes, et aussi un cacao corsé – le boire tandis que la boisson gazeuse tiédit un peu, ce n’est pas la saison des glaçures. Fenêtre ouverte, étouffe en 44, le soleil donne à plein sur les grandes baies vitrées. Bonheur du brouhaha, joie d’avoir chaud. Humeur et saison d’écriture tous azimuts, donc le clavier affecte parataxe et même abuserait presque d’anacoluthes. Il paraît que le gel, la neige vont revenir nous casser les pattes, rafraîchir nos ardeurs, en attendant c’est le printemps, ou presque, on ne boude pas sa joie.
05:55 Publié dans Aujourd'hier, B x A | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 11 mars 2013
L’Excavation du totem (version 410/500)
En ouvrant les rideaux métalliques, il s’assura qu’il n’y avait personne, voulut prendre en photo le trou laissé, dans la terre du quad, par l’excavation du triple totem de Nico Nu, mais, toutes fenêtres bloquées (pourquoi donc ?), à travers la vitre, avec le reflet, la photo, bien sûr, ne donna rien. Repensant à l’excavation du triple totem la semaine passée, il revint au 44, n’ayant rien trouvé dans son casier. Au passage, il reprit une photo de l’Olympia, avant de composer un quatrain.
21:53 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (0)
L’Excavation du totem (version 377/454)
Ouvrant les rideaux métalliques, il n’y avait personne, veut prendre en photo le trou laissé, dans la terre du quad, par l’excavation du triple totem de Nico Nu, toutes les fenêtres sont bloquées, et à travers la vitre, avec le reflet, la photo, bien sûr, ne donne rien. Repensant à l’excavation du triple totem la semaine précédente, revient à son bureau, pas de courrier dans son casier. Voyant l’Olympia, la reprend en photo, va composer un quatrain.
10:11 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (0)
L’Excavation du totem (version 1085/1295)
Ouvre les rideaux métalliques de cet assez vaste espace où trônait naguère, et même jadis, une photocopieuse, et que choisissent de hanter désormais des grappes (/des groupes) d’étudiants, assis par terre le netbook sur les genoux, profitant de la proximité des prises électriques, tant il est vrai qu’un ordinateur portable ne peut fonctionner sans une batterie un tant soit peu rechargée. Là, à cette heure très matinale, il n’y avait personne. Ouvre les rideaux métalliques, veut prendre en photo le trou laissé, dans la terre du quad, par l’excavation du triple totem de Nico Nu (c’était mardi, Céline l’avait signalé, un épisode héroï-comique if ever there was one), avant de s’apercevoir que toutes les fenêtres sont bloquées, sans doute pour empêcher les suicides : on est au rez-de-chaussée, le dénivelé est de quatre-vingts centimètres. À travers la vitre, avec le reflet du smartphone, la photo, bien sûr, ne donne rien. Passe aux toilettes, repense à l’excavation du triple totem la semaine précédente, revient à son bureau, non sans vérifier tout d’abord qu’il n’y a pas (il n’y en a pas) de courrier dans son casier (de poste escargot dans son trou de pigeon). Voyant l’Olympia, la reprend en photo, va composer un quatrain. (L’a composé déjà naguère.) Met anglicismes en italiques.
09:15 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (0)
On a retrouvé le livre égaré
Et donc plaid jaune, cadre avec chimères, visage semi-caché,
un lecteur poilu comme un grizzly.
06:00 Publié dans Brille de mille yeux, Ex abrupto, MAS | Lien permanent | Commentaires (2)
dimanche, 10 mars 2013
On = Con
Il écrit, par fragments, un roman sur le réseau social aliMan, puis copie-colle cette œuvre en cours, sous forme de chapitres, sur son blog. Comme il existe un lien technique automatique entre la publication de billets sur son blog et son profil sur un autre réseau social, viSages, le texte se trouve donc détriplé. Pour faire bon poids, l'écrivaillon se photographie à chaque fois qu'il écrit une suite de fragments, et publie cet autoportrait sur Picasa. Pas possible, il se prend pour Opalka, rien moins, ce con.
21:37 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0)
Où est passé Kotik Letaïev ?
Suite à cette conversation, l'autre jour, avec Éric – il ne sait pas s'il pourrait relire Moby Dick, qu'il porte au plus haut, et, de mon côté, je doute de pouvoir relire intégralement Les Misérables comme à douze ans, ou les Dickens que j'aime, comme à vingt – je me rappelle ne pas avoir réussi à continuer de lire Nostromo, une fois arrivé à Pietermaritzburg (or, pourrais-je relire, à cette aune, Lord Jim ou The Secret Agent? ), mais note qu'en revanche j'ai envie de relire Sarraute, et, relisant en ce moment deux chapitres de la thèse d'une amie, je voudrais reprendre les grandes proses de Breton. Lisant Calcutta, le dernier Chaudhuri, et Ma tête de l'autre (Sylvie Taussig m'évoque un hybride subtil de Kotik Letaïev (tiens... tiens... que je ne retrouve pas sur mes étagères!!!), de Kafka et de Virginia Woolf), je conçois aussi tout ce qu'il reste à arpenter (traverser ? jalonner ?).
10:49 Publié dans Fall in Love | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 08 mars 2013
dit d'oser
ribambelle parasol oser déterminisme
allons oser la ribambelle
évent fanon collier oser le parasol
aucune fausse raison allons
effroi oser faussé évent
carnage paravent parasol cigarillo
fausser oser l'effroi ribambelle allons donc
déterminisme ce n'est rien faux ménestrel
aucun faux raison allons parasol ribambelle
collier courir fanon grimpereau
oser allons carnage effroi et ribambelle
cigarillo parasol faussé oser aucun
(14 février)
05:56 Publié dans Douzains d'aise | Lien permanent | Commentaires (0)
VOUS dans la montagne : Franck Doyen
Ouvrage de poésie, ouvrage étrange, comme on parlerait de boîte à ouvrage, archaïque trésor en bois d’où s’échappent bobines dépareillées etc. On a lu ce poème comme texte triple. La traduction de Laura Vazquez n’est pas donnée en regard, mais juxtaposée, proposée avec les fragments du poème français. Le travail graphique de Karim Blanc est lui aussi un texte. — « Altitude de bleu » — Donc, même moi dont la compétence en castillan est limitée, je me surprenais à commencer parfois par la traduction (j’avais d’ailleurs cru, en l’achetant, qu’il s’agissait d’un texte bilingue de Doyen lui-même). Glossolalie, récit escarpé et repris d’un périple jamais naufrage, le poème est (peut-être) allégorie de ce qu’on endure, tragiquement et prosaïquement, de nos jours au Mexique (la dédicace aux femmes de Ciudad Juarez ?).
05:27 Publié dans 721, MOTS | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 07 mars 2013
Imagiro
Il y a trop de rubriques, on s'y perd.
Pourtant, en faisant défiler très rapidement la page d'accueil de ces carnets, j'ai cru lire, dans le deux-millième texte, le mot origami.
21:00 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 06 mars 2013
Last of the Chicken Wings
Si j'ai proclamé peu de choses, ces dernières semaines, disait l'orateur, le beugleur de Hyde Park, si je me suis résolu à reprendre le chemin de cette grille, vous me pardonnerez le raccourci, la brachylogie, disait-il en fanfaronnant du bout des lèvres, si je me suis décidé à revenir ici, en équilibre précaire sur ma caisse de McEwan's, ce n'est pas pour rien, pas par ennui ou désœuvrement, j'ai tout bonnement des révélations à vous faire, et ainsi, disait, dit, lança l'orateur improvisé au teint blafard, une information qui a échappé à tous jusqu'à ce jour doit être portée à votre connaissance – ne devrait-on pas plutôt moduler, what a muddle, pense le traducteur, ainsi : « il faut porter à votre connaissance une information de prime importance » – et vous en serez tous bien heureux, ravis même, l'orateur sourit, puis il se tait longuement, les badauds commencent à s'éloigner.
Il est possible aujourd'hui, murmure-t-il, de changer de lieu à la seconde même. Vous trouvez pénible cette pluie incessante, la bruine de chaque jour, Londres ou la Touraine, hein, vous consultez cette nouvelle application disponible sur Internet et sur vos téléphones portables (le traducteur s'interroge) et décidez de vous téléporter instantanément en un lieu ensoleillé. Il a forcé la voix, il répète ce qu'il vient de dire, les badauds se marrent. Ils ne se marrent pas doucement, ils rient ouvertement. Vous cliquez sur tel lieu de votre choix, le mieux est d'avoir un support de connexion mobile, afin de le faire suivre avec vous sur le lieu de téléportation, la voix de l'orateur est sans emphase, ça intrigue quand même certains des auditeurs, et donc vous voici au soleil, il fait beau, il fait doux, pour un peu vous vous désaperiez total, déloquage intégral au vu de tous, les auditeurs rigolent (le traducteur multiplie les surlignages en orange et les points d'interrogation en commentaire), attention toutefois de ne pas tous cliquer sur Ibiza ou Miami, on va risquer l'écrasement par surpopulation. Alors, je songe que je choisirais systématiquement un coin ensoleillé mais paumé, en Dalmatie ou loin des côtes australiennes, un jour de soleil en Tasmanie peut-être, le Quercy écrasé par la canicule.
Bam, bam, ça cogne fort, je chaloupe, je loupe toutes connexions neuronales, quelle invention curieuse, furieuse, terrible, formidable (non : terrifiante – le traducteur s'arroge d'étonnantes prérogatives), on retombe dans cet héliotropisme de façade, l'application permet aussi messieurs dames d'aller à la neige, de choisir un coin pluvieux, d'aller se rafraîchir, s'embruiner, vous ferez comme bon vous semblera (endrizzle yourselves, une réminiscence baudelairienne pointe le bout du nez, on n'est pas à Hyde Park pour rien), mais enfin voilà le début d'une nouvelle ère, l'ère des applications informatiques mobiles qui changent véritablement l'existence, ça sent le slogan, je vous jette mon gant au visage, l'orateur sur sa caisse de McEwan's ne s'emporte pas, on voit, à la douceur de ses expressions (faciales aussi ? hmmm, m'étonnerait), qu'il n'est pas fou, et que ce dont il parle existe vraiment, d'ailleurs il brandit une tablette numérique, il va faire la démonstration, hors langage, de son transport.
11:36 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, Les Murmures de Morminal, MUS | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 05 mars 2013
Note tenue
« Sometimes Lewis himself turned cook, and made a suet dumpling for every man. More frequently he was off to the hills with Clark, taking a look at the country. Nor was Sacajawea idle. With her baby on her back, she opened the nests of prairie mice, and brought home artichokes. Sometimes she brought sprouts of wild onion for the broth, or the pommie blanche, the peppery Indian turnip. » (Eva Emery Dye - The Conquest, p. 209)
Tout de même, c'est au moment précis où je cherchais à saisir les moindres nuances de l'accent traînant et emprunté du vice-roi qu'un émigré, un pâtre grec, un métèque, allez savoir, me tendit son regard farouche, pas du tout implorant, et lança vers le ciel des imprécations, ainsi qu'un brouet de paroles qui recouvrit intégralement les chantonnements monocordes (le vice-roi poursuivait ses molles incartades) et dessina devant moi, assez brusquement, la figure d'une jeune fille en bottes, un fouet noir à la main.
21:07 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 04 mars 2013
Rien, cette écume
Il y a sans doute eu un moment de ma vie où je me suis senti aussi épuisé, où tout geste, toute action me paraissaient aussi difficiles. Deux moments, même, peut-être.
Je dirais décembre 1991, juste à la fin du premier concours blanc d’hypokhâgne.
Et ces journées froides – mercredis – de février, peut-être, février 1994, pendant ma deuxième khâgne, mercredis où j’allais à jeun faire faire ma prise de sang bimensuelle (en raison de la prise de Roaccutane) et où je rentrais, ayant attrapé au vol tout de même quelque pain aux raisins, au studio pour y travailler le programme de philo, ou le programme de la Licence d’Anglais (que je préparais en parallèle).
Toutefois, l’impression que je ressens ces jours-ci dans mon corps de quasi quadragénaire, pour être similaire, admet une différence essentielle : lors de ces deux épisodes, je me sentais épuisé et j’allais de l’avant. Là, à rebours, la moindre projection d’une quelconque menue tâche me défait totalement. Très entre autres, je n’avais, alors, pas vingt ans, et j’en ai aujourd’hui le double.
14:37 Publié dans Narines enfarinées | Lien permanent | Commentaires (0)