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lundi, 20 juin 2011

Hypochristmutreefuzz (version 468/553)

    Nada pour personne, qu’à aucun moment les badauds ne s’arrêtent pour me bader. C’est Kneebus, en fait, enfin. Pour la forme, et pour la bonne poire. Sans hésitation, mais sans histoires. Le pluriel ne vaut rien à l’homme. Toujours le non t’emporte. Toujours on t’emporte. Toujours le nON lance des semONces. Négatif. Pas une Once.

Alors, juste un soupçon de comédie musicale (westsidestory pourlesnuls), la langue d’ONly RevolutiONs et sa structure, des échanges accordés qui rendraient muettes même les Parques. (C’est encore la rue Colbert qui frappe.)

11:50 Publié dans Onagre 87, Unissons | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 14 juin 2011

Herdentrieb und Hospitalismus

 

    D’aucune manière la danse

À peine lancée à la face du monde

n’a peur

Et nous, sinueux, sommes d’autres fantômes.

(S'en vont nuages faims regards.) Nous allons en zigzag

chaloupant nos envies nos aventures nos

cauchemars pour rien d’étonnant. Mais la route

est longue, avec ses

glissières, embardées, pertes de sang

Dans les virgules. Pertes d’accent dans le

déhanchement.

11:44 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II, J'Aurai Zig-Zagué, Unissons | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 19 mars 2008

Rams/es/ey

    En cherchant dans la Britannica de 1975 de plus amples renseignements sur les différents pharaons du nom de Ramsès (et notamment les II et III), je me suis perdu dans la contemplation (abstraite) des nombres de Ramsey, dont je n’avais jamais entendu parler auparavant. Par ailleurs, que le calcul des probabilités puisse reposer sur une subjectivité axomiatisable, cela m’estomaque et m’émerveille. Dans son passionnant livre de vulgarisation arithmétique, David Wells se garde bien d’aborder cette question aussi épineuse que palpitante (ou palpitante because épineuse).

----- Talking of which, je n’ai pas le moindre argument à avancer afin d’expliquer pourquoi je préfère la Musique pour Cordes, Percussion et Célesta de Bartok (Sz. 106) dans la version de Levine, alors que celle de Boulez me laisse de marbre (ou de glace). Ça ne se calcule pas, qui sait.

Le (jeune) chef italien Carlo Tenan, dont on trouve l’interprétation intégrale (mais en quatre vidéos distinctes) sur youTube, a le mérite de proposer une lecture vraiment tranquille, apaisée, de l’Andante tranquillo, un peu inquiet encore dans la version Levine.

Il paraît que Rafael Kubelik mérite le détour, aussi.

 

Cela nous a quelque peu éloigné du théorème de Ramsey, auquel, est-il besoin de le préciser, je ne comprenais à peu près rien…

10:40 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, ramsey, bartok, mathématiques

lundi, 25 février 2008

Pique, trèfle, ardoise

    La maison du couvreur-zingueur au nom si commun – Martin, le patronyme le plus courant en France, me suis-je laissé dire (encore que les diverses variantes orthographiques Gautier, Gauthier, Gaultier, Gautié etc. cumulent, paraît-il, plus de citoyens que le simple et uniforme Martin) – est assez belle, et amusante, avec les couleurs des jeux de carte qui ornent la toiture (cœur, carreau, pique, trèfle).

 

"Maison du zingueur", 50, rue du Pas Notre-Dame (détail de la toiture) « Un joueur de congas – le pire de tous, c’est Sam – s’est subrepticement glissé dans le quartette de Coltrane. »

 

Ce qui surtout gâche cette maison sise au 50, rue du Pas Notre-Dame, c’est sa situation, justement : la rue est laide, ordinaire, a plain street, avec panneaux d’affichage publicitaire, résidences hideuses, passages pour piétons. Ses alentours sont au-delà du quelconque : avec un grand jardin, quelques arbres pour la séparer de la rue, elle aurait plus d’allure.

 

« Quand j’étais malade, je passais des heures à faire des mosaïques Ministeck, mais au lit, ça n’est guère commode. »

 

03:30 Publié dans Brille de mille yeux, Pêle-mêle, Unissons | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ligérienne, art, photographie, écriture, fiction

mardi, 05 février 2008

L’Airone Unità nera

    Au premier feu rouge, sur la rue Nationale, j’ai lu les trois premières phrases du Héron. Au feu suivant, juste avant le pont Wilson, quatre phrases entières, et même le début du paragraphe suivant. Sur la table où j’écris sont posés les deux livres achetés aux Amours jaunes sur le coup de midi, deux cartes longilignes « Le Poste Livre » (je n’utilise jamais ces mochetés conventionnelles quand j’expédie des livres à des amis), et une petite assiette ave un kiwi, deux clémentines et une orange.

Le temps de garer la voiture dans la rue, en face de la maison, j’étais parvenu à la « silhouette voûtée et emmitouflée » du concierge, Romeo Manzoli. Avant de déjeuner de fruits, j’ai recommencé à écouter Black Unity, par l’octette de Pharoah Sanders, monument entre les merveilles de l’ère free. Déjà deux écoutes, hier soir et ce matin, et je ne cesse – par delà les riches harmoniques du trio cuivré – d’être stupéfait en suivant la ligne des deux contrebasses.

Ce qui m’a donné envie de réentendre cet album mythique, c’est une conversation que j’ai eue samedi soir avec Jean-Pierre Saint-Lau.

Nous avons évoqué Braxton, dont son fils venait d’acheter For Alto (le classique du Maître), puis Ayler et Sanders, avant que je ne lui fasse – brièvement – écouter l’ouverture de Black Vomit, album cosigné par Braxton et Wolf Eyes. Il se trouve que le titre, Black Vomit, aurait été inspiré, à en croire certaines sources, par un critique qui avait dézingué Black Unity en ces termes : « Mr Sanders may well be fighting for unity, yet his efforts so far have only produced black vomit ».

Voilà ce qui fait que votre fille est muette !

(Et le héron aussi.)

13:57 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, Unissons | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Jazz, Littérature, Musique

mercredi, 09 janvier 2008

La mort à la noce

[ 29.12.2007.

    Vers six heures du soir, j’ai lu, dans un recueil d’archives du magazine Paris Match que je feuilletais car il se trouve dans la chambre de mon fils cadet, une rubrique nécrologique consacrée au décès de Boris Vian, dont j’ai appris à cette occasion qu’il était mort pendant la première projection d’une adaptation cinématographique d’un de ses romans. L’une des illustrations était une photographie en noir et blanc représentant Vian et d’autres germanopratins – dont Juliette Greco – « dans le style du Douanier Rousseau ». Je n’avais pas le tableau du Douanier en tête, mais quelques minutes plus tard, mon fils cadet couché pour sa troisième sieste, je feuilletais au salon un volume un peu didactique consacré aux « chefs-d’œuvre de l’histoire de la peinture » (or some such title) afin d’y trouver quelques informations sur Maurice Utrillo. Que le volume s’ouvrît à la page où figure la seule reproduction du Douanier Rousseau du volume, cette Noce justement mimée dans la photographie, c’était inévitable – de même que l’ajout du circonflexe au-dessus du i d’ouvrit quand je me suis aperçu qu’aucune apodose ne pourrait me venir après une telle protase à l’indicatif.

Dans ce même recueil d’archives de Paris Match, j’ai appris qu’Albert Camus était mort le 4 janvier 1960, date qui ne m’avait pas autrement frappée auparavant, et qu’on avait trouvé, dans la poche de son pardessus, un billet de train inutilisé. L’auteur (anonyme) de la notice nécrologique évoque un « détail stupide pour ce maître de l’absurde », alors que c’est là, au contraire – à supposer que ce détail ne soit pas un « effet de légende », comme l'écrivit un autre A. – , une illustration excellente de l’absurde selon Albert Camus lui-même.

Bref, ces feuilletages, pour ineptes qu’ils soient, donnent à réfléchir, et matière à la rubrique Unissons (sans circonflexe).

11:12 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, Art

lundi, 07 janvier 2008

Cages d’ambre

[ 3 janvier 2008 ]

    En lisant les poèmes de Vincent O’ Sullivan, je bute sur les mots cadging et camber, que je me promets de vérifier une fois rentré à la maison. « C’est aux mots de vous chercher, à eux de vous trouver. On doit pouvoir dire de n’importe laquelle de vos phrases : „C’est son père tout craché.“ Un écrivain doit avoir sa propre longueur d’onde. » (Venises)

J’aime bien mettre des guillemets allemands à l’intérieur d’une citation de Paul Morand. En outre, il m’agace, avec son style sec coupé, ses cascades de points-virgules et sa mythomanie à la Cendrars (« Brancusi nous y cuisait des beefsteaks », p. 31). Ces pages me rappellent aussi qu’il faudra vérifier l’authenticité de la prétendue dernière phrase de Wilde, dans son galetas miteux : either this wallpaper goes or I do.

Paris est meublé de cimetières, et pourtant c’est à Caen que tout le monde semble s’ennuyer à mourir, de nos amis archéologues à Morand lui-même (au service, il faut dire). « J’étais un très vieux monsieur, un peu madérisé, ravi de l’être. » (p. 51)         /       Pour ma fête, ma mère m’offre Imafa – les fripes folles d’Europe centrale.

« ... les mères occupées par l’interminable / métier de materner... » (O’ Sullivan. ‘Travel bug’ [La bougeotte])

16:32 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, écriture, Ligérienne

lundi, 29 octobre 2007

Des maquiladoras aux caqueteuses

    C'est tout moi... j'écoute Maquiladora par le Dave Douglas Tiny Bell Trio, alors je vais du côté de l'Oxford English Dictionary (d'habitude, je dis ou écris OED mais je ne voudrais pas paraître trop snob ou étroitement "professionnel" donc je fais un effort extrême, admirez !) consulter l'entrée maquiladora, qui, de proche en proche, m'amène à butiner jusqu'à ces citations inattendues où se trouve, en français dans le texte, le mot maquereau, dans son seul sens métaphorique une fois emprunté à notre langue piscivore. Alors, je découvre un roman dont je n'avais pas entendu parler, Hemingway's Suitcase, et glane, sur le site américain de la fière Amazone, un jugement (très) critique où se trouve la phrase suivante

The second tier of status in any pecking-order will be snobbier than the top tier.

  

 qui correspond aussi à mes observations, et que je suis bien embarrassé pour traduire. Première approximation : "les seconds couteaux sont toujours plus élitistes que les génies". (Mais on en perd, du sens, ici...)

17:55 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (1)

lundi, 08 octobre 2007

Envers du sac mat (ivres 1279/1547)

    Sneaky. J’ai beau regarder les ballets de Gallotta et relire inlassablement toujours le même article sur Fatos Kongoli alors que je n’ai jamais lu ni même ouvert le moindre livre de Fatos Kongoli mais parce que le journal est ouvert à cette page dans les toilettes, je sais que je m’effile, complote dans les coulisses. Dude. Mon pote t’es trop taré, dit-on à Lebowski (mais ça sonne faux). Oatmeal. Elle s’étouffa à ouïr cette nouvelle effarante, le menton collé contre l’avoine et les mèches pleines de lait éclaboussé. Three Day Sucker. Dans ce jeu de dupes, si je tire les ficelles, on m’enverra bon pour le service, à faire crisser la gratte dans ces sous-sols fusionnels où s’étire l’âme charnelle, prise entre les bas-fonds de Tirana – que je ne connais pas même de Fatos Kongoli –, les chorégraphies tentaculaires de Gallotta – que je matai quelque temps dans la lucarne – et mon pote le gitan qui me tenait la jambe avec sa clarinette déglinguée. Greasy spoon. Ce n’est qu’après avoir déplacé le cadavre de la mère que l’inspecteur remarqua la cuillère grasse de beurre. Whose bag is it. La question allait de soi, pensa l’inspecteur. First kiss. Je me faufile en rasant les murs, je guette et jette de tous côtés le regard, jusqu’à voir ces deux enfants de dix ans, pas plus, qui se roulent, très plaisamment, une pelle. Pick up. À l’arrière, je reprends pile là où je m’étais arrêté : je me faufile en rasant les murs, je manigance dans les coulisses où deux vieillards, expertement, avec l’ardeur des nouveau-nés, se roulent une pelle.

15:15 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Fiction, écriture, Littérature

samedi, 29 septembre 2007

Dès qu'Adam...

    Dès qu'Adam attaque le scherzo de la Sonate n° 2 opus 35 de Chopin, Marius Tincu aplatit dans l'en-but des Blacks. Joie sauvage, et ferveur sous le clavier. Plus tard encore, ça se gâte. Tout de noir vêtus, quelques gentlemen portent un cercueil.

13:39 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Musique, Rugby, écriture

mercredi, 29 août 2007

Point d’ironie

    La puissance qui émane de l’Étude sur les masques n’est pas si différente du vibrato langoureux de Roland Kirk, dans l’album Now Please Don’t You Cry Beautiful Edith. On ne peut s’aveugler, sur la seule foi d’une coïncidence chronologique ou temporelle, mais il faut, au contraire, entendre, sous les quatre instruments joués simultanément, la déprise vocale dont est victime Svortsov, ventriloque malgré lui, polyphone par aliénation, et voir, sous les lunettes noires du grand Rahsaan, les mille et cent masques de César « le masquier ». Qui a dit qu’il faudrait inventer une notation, un signe de ponctuation nouveau afin de signaler toute formulation ironique à l’attention des lecteurs ? Un imbécile. Point d’ironie s’il y a un point d’ironie. Plus d’ironie du tout. Quoi. César fragmente ses phrases, les coupe au mauvais endroit, ou marque trop de pauses. (La question de l’intonation n’a aucun sens : les vrais ironistes ne laissent aucunement deviner le sens de leurs propos par un ton ironique. Le « ton ironique » n’est pas un non-sens, mais un oxymore. Où l’on en revient à la polytonie de Rahsaan, dans “Blue Rol”, par exemple.) Et je ne veux pas t’entendre. Rouscailler.

 

[21 juillet.]

 

14:25 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jazz, Littérature

mercredi, 15 août 2007

Fables de feu

    Fire Waltz, par le quintette de Dolphy. (16 juillet 1961). Il s’agit d’une de mes compositions favorites de Mal Waldron, et, comme je suis persuadé d’en détenir un enregistrement de Waldron en duo avec Steve Lacy, je cherche frénétiquement dans ma discothèque. Rien, évidemment, même de proche en proche, de clarinettiste en clarinettiste. Ai-je aussi été induit en erreur par les nombreux vinyls écoutés, fin juillet, dans la maison de Chalosse ?

Resterait à clore par un détour côté Mingus, dont j’ai fait mon miel (Fables of Faubus, plus que jamais), au point de rapporter, de Chalosse toujours, six CD de Mingus, qu’il serait temps que je connaisse mieux, avec ce bail qu’on se fréquente, lui et moi.

L’autre jour, baigné d’une lumière pluvieuse, nageant en plein bonheur, je me disais qu’Archie Shepp ni Jimmy Giuffre n’ont joué la valse du feu ou ces fables-là, mais que j’aurais, moi, donné beaucoup pour avoir composé l’un et l’autre de ces hauts morceaux (et savoir les bricoler différemment).

[14 août.]

01:30 Publié dans Aujourd'hier, J'Aurai Zig-Zagué, MUS, Pêle-mêle, Unissons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jazz, Musique

mardi, 03 juillet 2007

Finasseries

    Je sais parfaitement que, dès que j’aurai pu m’extirper de mon travail et aussi de cet ordinateur, je pourrai, le soleil enfin venu, me consacrer à des questions de la plus extrême importance – comme : « Comment se fait-il que, dans un roman anglais que je lis, il y ait une Eustacia, et que, dans l’autre roman que je lis, il y ait un Euclides et une Anastacia ? »

Éléments de réponse : 1. unissons 2. coïncidences 3. paréchèmes 4. une lettre seule sépare l’angolais de l’anglais.

 

(Il y a, depuis toujours mais plus encore depuis peu, trop de chantiers en cours.)

18:30 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature

Tout ce qui me tombait sous la main

    1er juillet toujours. J’ai laissé mûrir en moi ces moments. Dans la chambre jaune, au hasard des bercements, je lus tantôt les vingt premières pages d’Acide, Arc-en-ciel, tantôt quelques chapitres de Till Eulenspiegel, tantôt encore des lettres de Thomas Gray ou des poèmes de Dana Gioia. Dans la chambre jaune, une frise de verdure me tenait compagnie. J’ai repensé aujourd’hui au premier texte que j’ai connu de Monénembo, Pelourinho, car le dernier Agualusa s’en rapproche, pour la collusion mi-mythique mi-historique entre Afrique et Brésil. Pourquoi le Brésil ? n’est-ce pas un titre de la meuf à Doc Gynéco ? Tout ça est loin déjà : Pelourinho, en 1995 je crois. De l’eau a coulé sous les ponts, et bien des pèlerins se sont usé les semelles près des chapelles et des calvaires, moqués par le Christ en croix. Oui, tout ce qui me tombait sous la main.

14:10 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature, Journal, écriture

dimanche, 29 avril 2007

Magnificat (Hommage au kazoo)

    Le mois bientôt sera clos, qu’on s’y fasse. Mais enfin les deux coexistent ! Le soir même du jour où j’ai lu la page de L’Amour l’Automne où il est question de l’affirmation de Pesson selon laquelle « septuor est l’anagramme de Proust au subjonctif » (p. 408), je regardai Le Temps retrouvé de Raul Ruiz, que je n’avais pas vu, en son temps. Ici Marcel enfant filme Marcel adulte (tout est inversé). Dans J.R.G. il y a l’initiale de Gabriel, prénom caché de Renaud Camus , signe de l’archange, arc bandé, statuaire sans fin, mais aussi le clin d’œil à Le Clézio et à Godard. Marcel est Marcel Proust (tout est aplati) ; du grand n’importe quoi. Dans cet Antoine-là, il y a le jardin aux carpes mais surtout l’amour avec Auguste (au printemps estival de la vie). Je ne mange pas de ce pain-là. Puisqu’on vous dit que Fall in Love c’est l’automne en amour et non pas tomber amoureux ! Pesson, vous le savez, est sans espoir (anglais latin de la Princesse Palatine). Quel dommage qu’il n’y ait pas de page 804 pour greffer encore l’un de ces 173 textes de 937 signes (émois : noirs morts à Rüggen). Gros pré danse, grand-père S.O.S. ! grand os perse, gardon pressé, perd sans ogre, grès rond sapé, gré nord passé, Sponde regras. Mais cela ferait un 174ème texte qui ficherait tout par terre, enfin !

10:20 Publié dans 1295, Fall in Love, Unissons | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature, écriture, Musique, Polices

vendredi, 20 avril 2007

Silexpectatives / Progrès en pensée assez lents

Vendredi 13, onze heures du soir (puis par bribes de ci de là)

 

    La nage entre deux univers, et même entre de multiples. Après lecture des trois premiers chapitres de L’expectative de Damian Tabarovsky, jeudi 12 avril, s’être retrouvé avec L’Amour l’Automne (Travers III), acheté au Livre, vers une heure et demie vendredi 13. En avoir lu quelque 70 pages dans la foulée, bien sûr. Le soir, au concert, dans le sixième chapitre de L’expectative, être tombé sur ça :

Il prend une brochure, la lit : Ushuaïa, la ville du cul du monde. (L’expectative, p. 73)

 

qui rappelle ça, quelques heures plus tôt :

Moi, dit Carlos, je viens d’une ville du sud du pays : quand on est là on a l’impression que c’est le cul du monde. Eh bien en effet, quand je suis arrivé à Paris, on me demandait d’où j’étais, je disais Lanus, tout le monde était plié en deux. (L’Amour l’Automne, p. 72)

 

J’ai noté plusieurs autres collusions entre les deux textes, mais il me semble que, dans l’extrait de Renaud Camus on pourrait aussi observer d’autres significations à l’œuvre : ainsi, la phrase citée date de 1976 mais, recomposée pour figurer dans l’églogue publiée cette année, pourrait tout aussi bien s’appliquer à Plieux, où Renaud Camus s’est installé en 1992 et qui est, d’un certain point de vue, et comme il le suggère notamment dans les premières pages du Département du Gers, une forme de « trou du cul du monde ». Or, en réduisant l’expression plié en deux à ses trois premières et ses trois dernières lettres (comme au jeu des papiers pliés), qu’obtient-on ? Plieux, justement.

Ce sont éclats de silex, exils entre les pages, propos taclés de main de maître. Un clavecin même nous amuse. (La main d’un maître anime etc. ?)

 

Sinon/ d’ailleurs/ entre autres choses, je ne suis pas sûr de saisir ce que l’on trouve de si fort ou de si déroutant à ce texte de Damian Tabarovsky. Le chapitre sur l’absence de morts visibles, de sang, lors des attentats du 11 septembre est franchement plat ; la manière même de plaquer l’effondrement des Tours jumelles dans le monologue intérieur de Jonathan est complaisante.

Le reste du récit exploite le filon des textes où l’on suit les méandres d’une pensée qui se cherche : Jonathan, pensant beaucoup, puis de moins en moins, ne sait finalement que penser. Tout se chamboule, du coup, non pas le chaos des souvenirs remouvants au gré d’une stream of consciousness, mais bien la pensée – ou les pensées. Jonathan doit beaucoup aux figures d’intellectuels désemparés ou revenus de beaucoup, singulièrement à la Marelle de Cortazar.

Comme je déteste ces stylos plume de gamine qui ne donnent comme choix que :

1) d’écrire en posant le bouchon sur la table dans ce cas, le stylo est trop frêle, ne tient pas en main

2) d’écrire en fixant le bouchon au-dessus de l’abdomen du stylo, à la place prévue dans ce cas, le bouchon tombe

3) de pousser le bouchon afin d’éviter le cas n° 2 dans ce cas, il se coince, et on risque de tout casser en le retirant

 

Damian Tabarovsky dresse le portrait d’un personnage traversé par un tumulte intérieur plutôt gentillet, un trentenaire dans l’indécision. Rien de bien neuf à cela. Pas pour le style, si la traduction est fidèle. Ni pour la froideur sèche avec laquelle l’idylle à peine née, traduite en effets ménagers, s’émiette dans l’indécision perpétuelle et le penchant de Jonathan pour une existence velléitaire. Ni encore pour la façon dont Jonathan s’enfuit, part en vrille vers Berlin, sur la seule suggestion d’un article de journal sur les chambres à gaz. Le récit s’achève sur l’intervention d’une voix à l’origine énigmatique et qui prononce des avis complexes sur l’ironie absolue des conditions de pensée (dans ce que l’on imagine le monde post-m od erne).

 

Le trajet de Jonathan l’amène à ne plus vouloir penser – et presque à y parvenir : « simplement, il ne va pas » (p. 119). Il se retrouve à laver de petits avions en Allemagne, coupé alors des autres par le barrage de la langue, et progresse encore dans l’abandon de toute pensée : « Tout se passait comme si le seau et le chiffon occupaient à présent la dimension absolue de son être, de l’être ouvert pour le seau. » (p. 125). Nouvel épis od e convenu, plaqué ou complaisant, il y côtoie Mathias Rust avant son périple en Cessna et son atterrissage inattendu sur la Place Rouge. (À l’époque, j’avais appris le mot Cessna ; aussi ai-je tout de suite compris que le jeune Allemand dont J. fait la connaissance était cet énigmatique pilote amateur dont on n’a jamais bien compris les motivations pour avoir pris tant de risques.) C’est convenu, parce que Tabarovsky n’en fait rien, ne prend pas de parti esthétique, s’en tient à l’écume de l’événement. Si son objectif était d’écrire un roman sur l’importance grandissante de pensées superficielles, pourquoi ne pas l’avoir situé tout de go dans un salon de coiffure ?

(Je sais : on exagère.)

00:55 Publié dans Diableries manuelles, Fall in Love, MOTS, Unissons | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature

lundi, 05 mars 2007

Traductions : Edmund Mach & Pessoa

    Je lis – d’un œil curieux – l’édition bilingue du recueil d’Edmund Mach, Triumph des Schockens (Triomphe d’un choqué), dans la traduction de Hugo Hengl (Harpo&, 2005). Impasse de la traduction : le patronyme du poète, Mach, est l’un des motifs les plus puissants de la texture poétique du recueil. Or, ce patronyme est aussi le verbe faire (machen) à l’impératif singulier. (Oui, oui, amis heideggeriens, le poiein est un faire.) Autre impasse de traduction : le recours – dans certains poèmes – aux quatre lettes du patronyme, non comme acrostiche, mais comme pulsation (un peu comme dans les jeux littéraux de Bach, ou les Trois strophes sur le nom de Paul Sacher de Dutilleux).

& ma déception, il y a trois semaines, quand on m’a offert le fort volume des Poésies de Pessoa en Pléiade et que j’ai découvert que l’édition, scandaleusement, n’était pas bilingue. Comment aimer ce livre ? Le lire, oui, encore en faisant abstraction – mais l’aimer ? (Heureusement, j’avais acheté en 1993 l’édition bilingue des poèmes anglais du même Pessoa, ici repris dans une traduction révisée (pas forcément pour le meilleur, d’ailleurs).)

11:20 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie, Traduction

dimanche, 14 janvier 2007

En lisant les deux premiers chapitres de « The Demon »

    His ministrations : détournement du langage puritain (pasteur de l’adultère)

Le regard de Wyatt Earp, l’hypnose du prédateur.

Le refus des apostrophes, une marque de fabrique… mais enfin, c’est aussi l’attachement dans le cas possessif (possession : histoire du diable au corps), le rejet de la norme consistant à scinder la marque du génitif du substantif (génitalité, coupure, sexion, voir Maertens et Ferenczi).

The spectators ooood and aaahhhhd : les spectateurs lancèrent des oh et des ah! (Ce n’est pas pareil du tout.)

Le mythe du rire (faire rire les femmes, p. 24). Don Juan pourtant n’est pas drôle. Alors, Chaplin ou Keaton ? (Comme dans ce film de Bertolucci qui se passe en mai 68, avec Louis Garrel. (Titre ?))

Refus des apostrophes, bis. Si fusion des génitifs, alors pourquoi ces slashes entre sujets et auxiliaires contractés ?

Danser ensemble & avec leurs souvenirs, le bel âge.

Life is just a bowl of berries, p. 38.

Right up the old gazoo, p. 43 (et gazookus). The old zortch, p. 45 (la baise). To make some semblance of sense out of the events. A sigh inside of Harry went kerflop (p. 49).

Midway through chapter 2, I’m suddenly wondering whether the person who offered me the novel had some kind of (potentially unkind) intention. Folie furieuse de l’identification, non tout de même pas.

Moving : sur le deuxième disque du trio allemand [em], une mélodie entraînante appuyée par un crescendo de batterie qui sur l’échelle sismique de Roach prend le niveau 9. Personne dans la voiture 11. Je place le marque-pages au début du chapitre 3. Another Mr. Lizard : ce Wollny est génial, mais il faudra parler de ce disque dans un autre billet (autre rubrique, autres temps, autres fureurs), peut-être demain (le 14).

21:25 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature, Jazz, Anglais

mercredi, 20 décembre 2006

Thomas et Tomasz... j'ai des doutes

    Tout de même, là, en écoutant Soul of Things du Tomasz Stanko Quartet (la deuxième variation, avec éclats de trompette et pépites de contrebasse), je me dis que c'est bizarre de ne pas avoir trouvé une minute pour laisser une petite trace dans ce carnet, ne serait-ce qu'un signe de vie, pour qu'au moins mes lecteurs ne s'imaginent pas que je me suis fait écraser en prenant une photo, n'est-ce pas Aurélie ? (Hier encore, sorti de l'université à huit heures passées, et toujours aussi surpris du contraste entre les locaux universitaires déserts et la ville encore bien vive.) Toute la journée du long sur la brèche, et la nuit à tousser, souffler dans le trombone à torpeur du camarade Thomas Pynchon. C'est une vie.

18:15 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature

mardi, 05 décembre 2006

De fiel en anguille

    De rapides recherches au sujet du prénom gallois Myfanwy me poussent à m'intéresser à Myfanwy Piper (de son nom de jeune fille Mary Myfanwy Evans), qui fut la librettiste de trois des opéras de Britten, dont Owen Wingrave, l'un des rares que je ne connaisse pas et qui fera d'ailleurs l'objet d'une nouvelle mise en scène au printemps prochain au Linbury Theatre Studio. Du coup, je me surprends aussi à lire la nouvelle de Henry James.

And all that for Daffyd ! Eh, eh, eeeeh !

12:55 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Littérature

lundi, 04 décembre 2006

Place Charles VII, Universal Indians

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    Tout de même, ce n'était pas si terrible de pousser la grille et de déposer, sur le front nu et froid du bronze qui s'ennuie, un baiser solitaire. Si on vous jette, d'une fenêtre haut placée, l'eau savonneuse de quelle vaisselle, vérifiez que vous n'avez rien oublié à votre place. Le néon cligne bruyamment, et j'aspire au repos. Bribes de mots... rire comme un veau. Le texte s'est désuni, fausse manipulation. Au train où vont les choses, les peaux rouges ont dû parcourir l'univers, d'une poudre tourbeuse.

10:45 Publié dans Onagre 87, Rues, plaques, places, Unissons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, Poésie, Jazz

mercredi, 22 novembre 2006

Auréolés

    Ce sont toujours des matinées belles et mitigées, quand je me trouve à feuilletter le tome I de Henri Michaux dans la Pléiade, le Voyage en Grande Garabagne (en collection NRF "Poésie") et mon tome des poèmes de Wordsworth. (Ce pourraient être d'autres livres ; ceux-ci, ce matin, pèsent de toute leur légèreté.)

Mon intérêt va croissant, non pour les coïncidences, mais pour le démon de l'analogie, tel qu'il s'exprime dans les rencontres de la vie quotidienne mais aussi dans l'écriture de ces carnets. Ainsi, des deux commentaires écrits un peu à la va-vite sur le blog de Simon, l'un portait sur sa question quant aux titres que je lui avais suggérés (facétieusement) pour sa composition et l'autre répondait à son billet Hic inconsidéré. Dans le premier, j'évoque la guitare acoustique de Pat Metheny, en solo dans l'album One Quiet Night. Dans l'autre, je cite (de mémoire) un dialogue du Goût des autres (relatif aux gaffes et aux "pédés"). Or, je me rappelle à présent que l'une des musiques employées par Bacri et Jaoui dans leur film n'est autre qu'une composition du Pat Metheny Group, "Au Lait" (album Offramp, que je possède).

(Il se trouve aussi que je préfère, sur ce même album, "Are You Going with Me?" mais c'est une autre affaire.) D'après iTunes, la dernière fois que j'ai écouté One Quiet Night était le 2 juin dernier.

10:50 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jazz, Ligérienne, Littérature, écriture

samedi, 18 novembre 2006

Frauenliebe & Pink pulp, op. 2575/42

    Bien sûr que, techniquement, tu n'y peux rien, si l'hébergeur du site, depuis quelques jours, provoque des conflits de programme avec la plupart des navigateurs. Mieux vaut songer aux longues galopades gaies, aux franches chevauchées dans les vergers lourds de kakis encore jaunes.

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Well, you haven't written to me, not one word, not one post card, so perhaps Sissigt. is blotted out - the Tower fell, crushing the daughter of the Sackvilles to pink pulp - a very fitting end for a woman who forgets old but humble, humble but old, friends.

(V. Woolf à Vita Sackville-West.

Lettre n° 2575. In The Sickle Side of the Moon)

 

 

En effet, même si des notes continuent d'être publiées chaque jour, nombreux sont ceux qui, me disent-ils, ne voient apparaître, en haut de page, que des notes déjà anciennes. Qu'y puis-je ? Bien sûr que tu n'y peux rien.

Il y aurait aussi, somewhere around here, le récit de cette violente épiphanie, vers dix heures du matin, hier, pendant un cours particulièrement inspiré (ce n'est pas si fréquent), puisque j'ai trouvé, soudain (mais après des années de mûrissement, car le poème étudié à cet instant précis est un texte dont j'ai déjà proposé l'étude à trois reprises au cours de ma carrière universitaire), une optique de recherche qui me permet de croiser des questions très diverses et qui me tiennent à coeur : le sujet lyrique, la signification visuelle de la typographie, la réappropriation des mythes. Tout cela se subsumera (devrait se subsumer) dans la notion de mutation.

(Tandis que je jette ces quelques phrases brouillonnes dans ces carnets, j'écoute Catherine Dubosc chanter Frauenliebe und Leben, de Schumann, le cycle de lieder emprunté à des poèmes d'Adalbert von Chamisso. J. Clare est-il le double anamorphique de W. Blake ?)

14:49 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, Ecriture, Photographie

dimanche, 12 novembre 2006

Prône animal

Vendredi, vers six heures. 

    Pendant que tu dormais un peu, avant de repartir pour une énième réunion, et avant que je ne me rende, pour ma part, à l'école maternelle, je lisais quelques poèmes brefs de W.S. Merwyn.

*****

 

Au retour, pendant que tu lisais ton livre sur les chevaliers, je lisais, en attendant son retour, plusieurs poèmes - dont certains très beaux - de mon collègue Stephen Romer, un peu honteux de n'avoir encore jamais eu la curiosité de découvrir cette oeuvre dont je connaissais l'existence, et peu convaincu que les pièces pour piano et orgue d'Emmanuel Bex (Conversing with Melody) soient réellement appropriées à cette lecture.

*****

 

Enfin, tu refermas ton livre.

Cependant, tu n'étais pas rentrée.

10:15 Publié dans Diableries manuelles, Unissons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie

mardi, 07 novembre 2006

Kakis soleils coupés

    Je ne suis pas au bout de mes peines. Il y a quelques heures encore, j'ignorais que Mexmine fût un prénom féminin. Il y a quelques minutes, j'ignorais encore qu'il y eût une mine à Cananea, dans la province de Sonora, au Mexique (ce qui m'a remis en mémoire les Détectives sauvages). Hier matin, je ne m'étais jamais aperçu que kakis & plaqueminiers étaient des motifs récurrents de l'esthétique des haïku. (Basho en a écrit un fabuleux, que je relis en écoutant la Composition n° 141 d'Anthony Braxton, dans la version enregistrée avec son ensemble en public à Victoriaville, en 1988.)

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Que l'adjectif hindi kaki, qui signifie "couleur de poussière", ait pu donner son nom au fruit orangé tirant sur le rouge signifie-t-il que le fruit a reçu son nom à un stade plus précoce de maturation, ou est-ce par référence à la poussière plus ocre des pays asiatiques ? Il faudrait cesser de tourner en rond, autour du pot, et écrire quelques poèmes en l'honneur des kakis et des plaqueminiers. Je ne suis pas au bout de mes peines.

18:25 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature

vendredi, 03 novembre 2006

Amaryllis granité

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    Huit jours, soit le temps d'une glaciation. Je ne prends pas d'anisette avec mon amaryllis. Les murs ont des oreilles.

... 25 octobre ...

 

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... 2 novembre ...

Cette nuit, il a peut-être pris un méchant coup de gel. Les kakis, dans le garage, mûrissent gentiment, lentement, et je songe que Madame de Véhesse, la reine des amaryllis en quelque sorte, a peut-être laissé passer (ce qui ne lui est aucunement reproché) une note à l'unisson qui lui était principalement destinée.

 

(Cela dit, de mon côté, je ne réponds pas aux commentaires, en l'espèce parce que je n'ai pas de réponse.)

 

Ah, la voix de son maître (en double stéréo) !

10:53 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature

jeudi, 26 octobre 2006

V/B

    À l'aller, dans l'Aqualys, près la brume :

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" Je fermai précipitamment mes cahiers et détournai la conversation sur autre chose. C'est-à-dire que je lui demandai s'il jouait au diabolo. Nous étions en pleine mode de ce jeu-là en 1908. J'y étais assez adroit, et quand le "nouveau" m'eut avoué qu'il n'arrivait pas à être bien brillant à cet exercice, et tu parles ! il était d'une maladresse... je sortis mes baguettes et ma bobine et lui fis une telle démonstration qu'il me demanda de lui donner des leçons de ce nouveau sport. Du coup, les rapports entre nous changèrent de nature, je devenais le professeur de ce Monsieur, en cachette bien entendu, je l'éblouissais à rattraper la bobine cent, cent cinquante fois à la volée, c'est-à-dire sur le fil tendu, d'un coup de bras, sans retricoter... mais plus personne ne sait de quoi je parle. Et ce n'est qu'au bout de deux ou trois jours que je découvris à qui j'avais affaire : mon élève s'appelait Miguel Zamacoïs."

(Louis Aragon. Je n'ai jamais appris à écrire ou Les Incipit (1969). Repris en "Champs-Flammarion", 1981, p. 29)

 

Au retour, dans le TGV, à la brune :

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" En cet Eden laborieux serpentent les routes étroites, montant sans cesse et descendant, et jouant avec l'horizon comme si c'était un diavolo, que l'on sait bien qu'on rattrapera toujours." (Renaud Camus. Le Département du Gers. § 186. P.O.L., 1997, pp. 93-4)

 

09:05 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature

mercredi, 25 octobre 2006

Kehr um, kehr um !

    Est-ce un hasard ? L'un des motifs de la Courante (troisième partie) de la Sonate pour luth n° 36 de Sylvius Leopold Weiss est très proche d'un passage de la Belle Meunière, de Schubert. Il s'agit du "refrain" (avec maints guillemets) de Eifersucht und Stolz :

Kehr um, kehr um, und schilt erst deine Müllerin

für ihren leichten, losen, kleinen Flattersinn,

kehr um, kehr um, kehr um !

 

Est-ce vraiment un hasard ? Cet air, le quinzième de la Belle Meunière, suit de très près un autre, qui s'intitule Mit dem grünen Lautenbande (littéralement : "avec le ruban vert du luth"). De surcroît, l'amoureux, dans Eifersucht und Stolz, demande au ruisseau d'inverser son cours (kehr um), et l'air de la sonate pour luth n'est autre que la... courante.

11:05 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (1)

Samedires

    Dans la foulée d'un répertoire précédemment livré, ici même, et qui concernait mes achats parisiens de disques, j'inscris ci-dessous, sans autre forme de procès, la liste des livres que j'ai achetés samedi, toujours à Paris (et toujours chez Gibert Joseph (toujours en inversant l'ordre habituel du prénom et du nom)) :

  • Coplas. Poèmes de l'amour andalou. Traduction de Guy Lévis Mano. (Allia)
  • Claude Ollier. Eté indien. (Hachette/Flammarion)
  • Hermann Melville. Moby Dick. (Wordsworth Classics) *
  • Leonardo Sinisgalli. Poèmes d'hier. Traduction d'Odette Kaan. (Orphée/La Différence)
  • Danielle Mémoire. Prunus spinosa. (P.O.L.)
  • Piero Bigongiari. Ni terre ni mer. Traduction d'Antoine Fongaro. (Orphée/La Différence)
  • Maurice Rheims. Abracadabrantesque ! Dictionnaire des mots inventés par les écrivains. (Larousse)
  • Anghélos Sikélianos. Une voix orphique. Traduction de Renée Jacquin. (Orphée/La Différence)
  • Renaud Camus. Le Département du Gers. (P.O.L.) **

 

* Me croirez-vous si je vous dis que je ne possédais pas d'exemplaire de ce roman, et même que je ne l'ai encore jamais lu ? Shame on me... Reste à le lire ! (Il me tarde.)

** C'est tout de même autre chose de mettre la main sur le livre que de lire cet ouvrage en ligne.

09:21 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature