Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 07 septembre 2007

La femelle du molosse

    Dans la salle de bains, après la douche froide, avoir smashé, d’une serviette sans rage, la femelle du moustique (qui n’est pas la femelle du requin). Vous m’avez gâché ma joie, ce que je suis dans l’impossibilité de vous pardonner. Il s’était gavé de brioche vendéenne, dans l’espoir de tomber malade et de manquer l’école. Longtemps j’ai confondu Oloron et Les Sables d’Olonne. Le molosse nous dévisageait, la mâchoire en bataille.

[01.08.07.]

jeudi, 06 septembre 2007

7' 20"

    seulement le temps que dure Let's get to the nitty gritty seulement ça pas autrement paradoxe du thé : Le paradoxe du thé cuivres résonnants c'est que j'en bois là justement parce que réveillé très tôt après trop peu d'heures de sommeil je me suis senti la matinée les jambes lourdes alors café après filet & génoise puis deux heures plus tard l'envie de thé : D'où dans l'interstice électronique choisissant le thé vert que m'avait offert l'étudiante chinoise je me dis : Le thé vert est moins excitant, ce qui est faux bien entendu (c'est le thé rouge qui n'a pas de théine) : Enfin, je bois du thé alea jacta est et je veux finir de lire ce roman, pages 333-361, avant quatre heures, et pourquoi diable alors me suis-je interrompu : Est-ce d'avoir lu "Quelle malheur", énième coquille bourde ou faute de l'ouvrage de la plume pourtant d'un éminent traducteur d'avoir pensé chez Gallimard ni ailleurs il n'y a plus personne pour relire les textes ni on suppose pour les lire si l'éditeur se contrefout des textes qu'il édite pourquoi imputer au lectorat peau de chagrin l'affaiblissement sans cesse croissant de l'intérêt pour la littérature (ça, c'est foutrement mal écrit, on se croirait dans les Inrocks, enfin, je ne me corrige pas, solo de piano ou plutôt dialogue avec la batterie de Roy Brooks, il ne doit pas rester tant de temps que ça seulement le temps seulement tant et pas plus, les baffles sont derrière moi, et le cadran de la chaîne aussi : Je ne vais pas perdre vingt secondes à me retourner mais j'en perds quarante à écrire que je ne vais pas en perdre vingt à me retourner), et donc il n'est pas quatre heures (fini)

Du côté de l'eisteddfod

   Un papillon écru volète à la fenêtre. Deux rugueuses raies crème signalent désormais le début de la zone 30.

 

------ Si vous n'y comprenez rien, vous comprendrez encore mieux moins ici.

14:59 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture

Tombanx étourneau (Tout moi ça, 543/634)

    Aviateurs, oiseaux,

surtout le cliquetis des typewriters. (La liaison qu'imposait

"machines à écrire" aurait rompu le rythme.)

Cigognes dans des boîtes : Diga me. Vieux

téléphones vieux. Vieux très vieux appareils à

diapositives, tout ce bric-à-brac technique si

vieux vingt-sept ans après. C'est tout

VU ; c'est tout : MOI.

Images fixes de dindes, j'ai dégommé le vétérinaire. Un

ténor (aviateurs, oiseaux) barrit : c'est un : baryton.

Musicus Fallantly entre deux rideaux rouges chante en

gallois danse cette danse chantée en abyme. Tout cela me

fatigue. Jeux pythonesques

 

sur l'anachronisme.    Surfaces de lacs dans les landes

(d'Ecosse ?).

14:30 Publié dans ABC*ACB | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture, Poésie

W"e"eket carse (Tout moi ça, 456/544)

    C'est tout moi, ça. J'ai emprunté ce matin une dizaine de livres, et acheté plusieurs autres, et, de retour à la maison, après filet de lieu jaune au foie gras & génoise tutti frutti, je me mets devant The Falls de Peter Greenaway, jamais regardé alors que je possède le DVD depuis trois ans. It's disgracesful too eat schips depuis trente-trois ans presque. Langues inventées, files de caravanes violettes ou vert pistache, taxinomie entre folle oisellerie et ornithologie fantasque

Après ça, quoi ? J'ouvrirai à Vouvray La cage aux oiseaux...?

14:01 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture

Fêlure, un rien

    Jamais je n’aurais imaginé, écrit Mathieu Mesplède-Morandini (lui dont le nom fut ensuite abrégé en MuMM, sans rapport avec le champagne, dans la mesure où les seules relations qu’il entretînt jamais avec la Formule 1 consistèrent à dormir, d’aventure, dans un hôtel de cette désignation (et dans la mesure aussi où les seuls vins pétillants qu’il eût jamais bus à l’époque où ce surnom lui fut donné étaient de pâles crémants, d’affreux vouvrays de contrebande et peut-être même quelque blanquette de Limoux de derrière les fagots)), jamais je n’aurais imaginé, quand j’écrivais, en 1996, mon roman Frasques, en vue de le proposer aux éditions P.O.L., que, dans la parfaite dernière phrase du 68ème fragment de disaient les 2 fils, texte publié chez ce même éditeur quatre ans auparavant, se trouvait résumée une partie non négligeable du travail textuel de ce Frasques-là, et jamais non plus je n’aurais songé, écrit Mathieu Mesplède-Morandini, que je retrouverais encore une fois sur ma route des frasques sous la plume d’un auteur P.O.L. D’ailleurs, écrit Mathieu Mesplède-Morandini, qui est ce Nicolas Vatimbella, et a-t-il publié d’autres livres depuis ? Ce nom n’a-t-il pas tout du pseudonyme ? s’interroge Mathieu Mesplède-Morandini, perdu à corps rebroussé dans une expérience de la campagne que rien ne dénie ni n’affirme, et il lui traverse l’esprit, oui, il me traverse l’esprit, écrit Mathieu Mesplède-Morandini, que ce Vatimbella fut le premier nom de plume de Christine Montalbetti, à l’époque où elle publiait sa thèse, ou quoi d’autre encore, et donc je gagerais fort, écrit Mathieu Mesplède-Morandini, que ce Vatimbella prétendu (aux accents tantôt beckettiens tantôt chevillardiens (vérifier date de publication de Palafox – 1990 ? note en marge Mathieu Mesplède-Morandini) tantôt michaldiens (mais est-ce là l’adjectif approprié pour se référer à l’œuvre et à l’écriture même de Michaux ? s’interroge Mathieu Mesplède-Morandini)) ne soit qu’un masque de celle qui devait publier, quelques années plus tard, mais toujours à la P.O.L., aux côtés de Hubert Lucot (auteur en 1998 d’un roman intitulé Frasques), un bref mais somptueux texte, suivi de plusieurs autres, écrit Mathieu Mesplède-Morandini. Et si j’ai raté l’écriture de mes Frasques, cet hiver-là à Oxford, écrit Mathieu Mesplède-Morandini, c’est que je suis lent, désespérément lent à trouver mon rythme, à trouver une forme, à trouver le sujet, autant dire à trouver une forme dans mon rythme pour le sujet, et à faire autre chose, autrement qu’éparpiller des fragments, apprivoiser des fêlures, macérer des moisissures, pr od uire des filaments sans aucun point de paternité perdue ni retrouvée, puisque, écrit Mathieu Mesplède-Morandini, je peine à désespérément trouver mon rythme, une forme, le sujet (ou, suggère avec une accolade virile Mathieu Mesplède-Morandini, le rythme, ma forme, un sujet), à trouver un sujet pour ma forme avec le rythme.

 

[29.07.07.]

mercredi, 05 septembre 2007

Aklop

    De son toucher aérien, Andreas Schiff donne éclat et beauté même à une page plutôt oubliable, comme la Polka pour piano de Smetana.

17:17 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Musique, écriture

Histoire d’un livre à couverture rose

    Le petit livre à couverture rose – comme tant d’autres du même auteur – aura été lu par trois personnes au cours de ce seul mois de juillet : tout d’abord la mère, qui l’aura choisi par désoeuvrement, par défaut en quelque sorte, avant que le type ne le lise, lui, car il l’avait acheté en mars, avec toute une pile, et aime bien, de temps à autre, lire un texte d’Inoué Yasushi, cette prose plutôt classique, académique même, avec ses tons retenus, ses éclats soudains mais jamais plus vifs que le soleil ou le miroitement de l’eau après le plongeon d’un grèbe, et la grand-mère elle-même avait fini par se rabattre sur cette Histoire de ma mère (en fait, le récit de la sénilité gâteuse de la mère d’Inoué), car l’exemplaire, lu depuis trois jours déjà par le type (le pauvre type), avait été laissé là, sur les briques près de l’âtre, comme abandonné par une main nonchalante au bord d’être en proie au désordre, et donc, en moins de trois semaines, la couverture rose était passée de main en main, et le petit livre avait été lu par l’épouse, le mari et la grand-mère, successivement, ce qui avait pu alimenter quelques conversations, et d’autant mieux que le sujet en est universel. J’écris cela, et l’ordinateur repose sur la table basse en verre, où figurent seulement un livre (plus épais que l’Histoire de ma mère) et un ticket rose Zoo d’Asson Parc aux kangourous qui pourrait servir, un autre jour, une autre fois, de marque-pages à un autre exemplaire de la « Bibliothèque cosmopolite ».

[29.07.07.]

08:00 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, écriture

mardi, 04 septembre 2007

{ ma paresse }

À titre d’exemple, je n’ai écrit que la 1ère des 20 Novionates.

 

Voici ce que j'écrivais avant-hier, pour me plaindre de ma   paresse, de mon incapacité à écrire, ou maintenir le cap. Si je vous racontais que j'ai caressé, aujourd'hui, en poussant le landau, l'idée d'écrire vingt Ospianols qui seraient le double ombreux de ces mêmes Novionates, vous me prendrez certainement en pitié, sous votre aile protectrice,

aimés lecteurs.

14:18 Publié dans ABC*ACB | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Fiction, écriture

Chevaux d’espace

    Ce dimanche du feu d’artifice, le soleil ne s’était toujours pas montré, à onze heures du matin pourtant, et il ne faisait même pas très chaud, au point que l’on dut ressortir gilets légers et vestes ouvertes pour la promenade du matin jusqu’à la prairie des chevaux ; c’est assis sur un tabouret de piano, à écrire sur la terrasse, que l’on put se rappeler qu’il n’y avait pas si longtemps les chevaux étaient, non une denrée, mais un spectacle rare au bord des routes de cette région. On pouvait sillonner les routes, même les chemins vicinaux, pendant des heures, sans jamais en voir. Or, à présent, en parcourant le kilomètre et demi qui séparait la maison de la statue de la Vierge marquant le carrefour avant d’arriver au bourg, on longeait pas moins de deux prés où se trouvaient (paissaient ? dit-on d’un cheval qu’il paît ?) respectivement six et trois chevaux. Cette nouvelle m od e se confirmait à chaque route, à chaque chemin. Désormais, les chevaux étaient plus fréquents que les vaches et les bœufs, ou même les moutons et les canards. Le mot de la fin, poétique, littéraire, et pédant même serait : cheval en orge.

[29.07.07.]

lundi, 03 septembre 2007

Myra / Vatim

    Nos deux prénoms commencent par des voyelles, alors que ceux de nos parents commencent par des consonnes, disaient les 2 fils. Il a acheté le livre de Nicolas Vatimbella un peu au hasard, dans la caisse des livres bradés, avec tant d’autres, ce dernier jour de mars, et ne sait si le nom de l’écrivain est un pseudonyme, ni s’il a publié d’autres livres depuis (puisque ce volume-ci est une première édition). La plupart des noms de nos peluches commencent aussi par des consonnes, disaient les 2 fils. Il a passé les branches feuillues au broyeur, et coupé de minces baguettes, mille au moins, à la scie. Dans le récit, dès la première page, il est question des signes bleus sur les feuilles blanches lignées (et non quadrillées) ; dans l’un des premiers chapitres de Myra Breckinbridge (que je vais laisser en plan), il est aussi question du nombre de pages du carnet, et du nombre de lignes par page, au fil de l’écriture.

Dans disaient les 2 fils (bruissements d’abeilles, bourdonnements de mouches, fredonnements sans fin de bourdons), outre l’homographie – déjà présente (à ce que je crois, car je ne l’ai jamais lu) dans le titre d’un livre de Serge Doubrovsky (Fils, tout simplement) – entre la filiation et la filature, entre la paternité et le tissage, on remarque la récurrence des adjectifs futile et factice. Dans un lac artificiel se noient les feux d’artifice.

Les phrases – leur agencement, leur forme et même leur saveur – restent la clef de la lecture (texte incongru). Il y a aussi, dans Wert et la vie sans fin, ce passage relatif aux frasques (fragments, parole en archipel, découpures des nuages comme des copeaux dans la montagne). Bref, je mélange tout (furètement répétitif des feutres de couleur sur le papier, c’est déjà le 15ème coloriage depuis hier soir). Chaque minute a son épaisseur dont aucun système de notation ne peut rendre compte (exhaustivité impossible, grincement du relax Lafuma avant frottement frénétique des pieds frappés par une démangeaison). Comme le pas d’un pied-bot ou d’un cul-de-jatte, comme à petites touches la palette pointilliste d’un Seurat de pacotille, le bruit des doigts sur le clavier s’interrompt irrégulièrement pour des silences qui sont aussi chaque occurrence des lettres A ou Z. Le linge sec pouvait attendre.

M’étant arrêté à vingt-cinq pages de la fin du livre de Nicolas Vatimbella (trois heures de l’après-midi, soudaine crispation du gros orteil dans l’espadrille), je me rappelle que le nom du groupe britannique qui faisait la première partie de Depeche Mode à Bordeaux en 1990 (si mes souvenirs du récit que m’en avaient fait mes amies Karine et Dorothée ne sont pas faux) était Electribe 101, et que des spectateurs impatients avaient balancé des cannettes sur la chanteuse.

Jamais il n’a pris la peine de décrire les pièces d’ici ou d’autres demeures en se déplaçant avec son ordinateur portable de l’une à l’autre ; cela demanderait une forme d’ascèse, ou plus de solitude qu’il n’en a à sa disposition. Une nuit blanche ? Ou aller, de nuit toujours, jusqu’au potager où encore son père bine, bêche, creuse, fouille, fouaille et ahane…

[29.07.07.]

dimanche, 02 septembre 2007

Furibarde

    Il faudrait que je me lance sérieusement dans l’écriture d’α & ω, au lieu de toujours tergiverser, temporiser, vaciller. Tout est en chantier, tout en plan. À titre d’exemple, je n’ai écrit que la 1ère des 20 Novionates. La deuxième partie de J’allaite le nouveau Kant traîne lamentablement, comme si c’était grand-chose, franchement, d’aligner des textes comportant cinquante-neuf signes. Je voudrais chroniquer, en quelque sorte, la moitié de ma discothèque de jazz. Non, tout ça ne ressemble à rien. Hier, je crois, je m’amusais à constater que le texte de 1295 signes que je venais de braire avait été écrit peu avant 19 heures 25 et qu’il était donc possible de le publier à cette heure précise là. Ras la coupe, et pourtant les nombres et les mots sont tout autant mon garde-fou que ma folie. Quand aussi écrirai-je des notules sur les poèmes de Guillevic que je relis, plus de dix ans après le temps fort de ma prime passion pour ce grand poète ? Entretemps j’aurai pondu ceci, qui tombe pile.

Septième neuvaine

    Il y a, sur le pare-brises de la Clio garée dans la cour, une buée froide de septembre. Dans l’air de la nuit, la fraîcheur se dit septembre. Chaque cliquetis de talon qui passe dans la rue est maquillé en septembre. Le bleu sombre des soirées, dès le repas fini, a coulé lentement de la palette de septembre. Insistant.

samedi, 01 septembre 2007

Là bas syzygie

    L’envie d’écrire n’a toujours pas repris le dessus, mais je n’ai pas non plus le moindre désir de publier l’un des (assez) nombreux textes écrits au cours des mois de juillet et d’août, notamment – frénétiquement – en deux ou trois jours dans le Finistère. Il n’a pas suffi de lire un mot inconnu jusqu’alors – syzygie – sous la plume labile, et agaçante d’allitérations et d’assonances en verbigérations, de Patrick Quillier. Ni de constater que, si les 19 tomes de la partie macropædia de la Britannica de 1975 récupérée au printemps tenaient pile sur une des étagères de la chambre d’amis, les 10 volumes de la micropædia et les 3 volumes d’annexes avaient dû, quant à eux, se dégotter quelque emplacement au-dessus de leurs nobles confrères, et même près de vieux numéros de Jazzman. Tout ça, parler pour ne rien dire, écrire pour ne rien écrire, écrire pour démentir l’absence d’envie d’écrire posée en postulat.

Si, tout de même : la grande, l’immense découverte du jour : des carnets entièrement dédiés au génial Saint-Pol Roux, Les Féeries intérieures. Je suis loin d’en avoir encore fait le tour, mais je vous en conseille vivement la fréquentation assidue. Ce peut être une porte d’entrée toute trouvée pour frétiller enfin dans cette onde vive et lisse, l’écriture avide du Magnifique.

vendredi, 31 août 2007

Wanderlust a la bougeotte

    Sans écriture depuis une semaine, comme un peuple perdu pour la couleur des jours, il faut voir passer ces phrases rondement menées, formes de fragments. Il pose le point quand il ne sait plus que faire. Désemparé, sans recours.

De l’eau a coulé sous les ponts, je suppose. Vous n’y êtes pas du tout…

La sauvagerie est sans valeur, ce qui ne signifie pas qu’elle n’a pas de prix. Être sauvage, il lance le bras au loin, après cet arrachement de silex, tout à fait comme un exil.

La Randonnée. Pourquoi ? à cheval donné on ne regarde pas les dents.

 

Trois heures de l’après-midi. On compte les pas, les mots, ce qui signifie qu’on les économise, qu’on en garde sous la semelle. Le bourdonnement du gros taon dans la cloche à cidre où il s’est laissé piéger ; le cri répété de la buse qui appelle en chassant ; la sirène d’alarme d’une maison ou d’une voiture (plus au loin) ; le bruissement d’un grillon qui n’arrive pas à faire la sieste ; d’autres bourdonnements (de mouches). Rien d’économe là-dedans.

Je crois me rappeler qu’il faisait une chaleur semblable il y a douze étés, quand je lisais Outback. N’avait-on pas installé le hamac sur la terrasse ? J’avais prêté le roman à ma mère, qui ne l’avait guère aimé. Cette année, je sais, après avoir lu Wert et la vie sans fin, que je ne lui en conseillerai pas la lecture… on apprend de ses erreurs.

« Il reste cherchant ses mots et leur destination dans la phrase, ceux d’emphase n’ont cours sur ce versant-ci, il cherche des mots simples, des mots sans ornement, mais ce sont les mêmes mots qui s’élisent, quoi qu’il fasse, il n’y échappe pas. » (p. 157)

 

Le nom d’exote évoque aussi le vieux substantif grec d’hoplite : c’est celui qui vainc la piqûre du scorpion. Récit par bribes, initiatique autant qu’itératif, qui rappelle ces vieilles figures squelettiques et comme jaunies qui défilaient sur l’écran de mes insomnies, Abdel Zehnicki par exemple, et dont les dents soit gâtées soit d’une blancheur scintillante publiaient des messages ténébreux.

(Interruption, obscuration.)

[ 27 juillet ]

17:07 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature, écriture, Roman

jeudi, 30 août 2007

E piu passa il tempo...

    Sel sur la plaie du piano :

arrangements avec le vent

tornades

ouragans

kyrielles d'orages furieux

ouragans encore

 

Intense, le sel dans les plaies

noie les terreurs informes ---

---- offrandes aux morts

unissons

et arpèges.

 

mercredi, 29 août 2007

Office des morts mûrs

    L'ouvrage, un recueil de poèmes, s'intitule Office du murmure. L'auteur en est Patrick Quillier, dont j'avais déjà rencontré des poèmes, dans des revues sans doute. Je le connais surtout pour sa contribution majeure à l'édition, hélas unilingue, des poèmes de Pessoa en Pléiade.

L'exemplaire arbore, avant la page de faux-titre, une dédicace personnelle de l'auteur :

Pour Camille et Marcel,

cet autre usage de l'oreille,

autre forme de musique,

en rituel de reconnaissance,

de fidélité et d'amitié,

        de tout coeur,

          Patrick

Tancoigné, 03/11/96

 

Ce n'est pas tout. Deux feuilles de papier A4 pliées en quatre se trouvent dans l'ouvrage. L'une est l'annonce de la soutenance de thèse (ou d'habilitation ? ce n'est pas clair) de Patrick Quillier, Dispositions et dispositifs acroamatiques, le 16 octobre 2004 à 13 h 30, à Aix-Marseille I.

L'autre est une lettre manuscrite d'une vingtaine de lignes, de la main même de Patrick Quillier, et adressée, cette fois, au seul Marcel. D'après les informations qu'elle contient, elle date de l'envoi del'ouvrage dédicacé.

Toujours, face à tant de preuves d'un rapport intime et durable entre l'auteur et les dédicataires, on se demande pourquoi le livre se retrouve bradé dans une boîte de livres d'occasion. Les dédicataires sont-ils décédés ? Ruinés ? Fâchés ?

Office du murmure... Voici ce qu'écrit Peter Herborn, à propos de "Tell Me Your Secrets", composition pour quatuor à cordes, guitare à 12 cordes et contrebasse : "Ballads mean whispering. And whispering means secrets." [Une ballade, ça se murmure. Et murmurer, c'est avoir des secrets.]

mardi, 28 août 2007

Later / Avalon

    Dans la danse des touches, sur ce saxophone ténor auquel manquent l’alpha et l’oméga, de sorte que nul ne peut exprimer la gamme des émotions de A à Z, Sonny Stitt convulse calmement quelques nuages qu’il fait pleuvoir en orage sur les routes poussiéreuses et desséchées de l’Arizona, bizarre spectre venu d’autres ères, d’autres sphères (aztèque peut-être), au point d’en chasser le camion déglingué et bringuebalant de la famille Joad, et sans s’étonner d’apprendre, désormais perdu dans les blizzards farouches d’Azerbaïdjan, que la grand-mère, en fin de compte, n’est pas morte comme une pauvresse, elle qui eut droit aux plus sublimes envolées de cet instrument lumineux à faire pleurer les nimbus.

 

[21 juillet]

14:25 Publié dans YYY | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie, écriture, Jazz

lundi, 27 août 2007

Strandjutters

    Divi-Divi. L’œil retapé prend la tangente, pour des horizons familiers. Old Folks. Dans les longs couloirs du château de Hautefort, elle l’étreignit violemment puis commença à le caresser ; il ne reste pas passif, le bougre. En plein air. Tous les cailloux de l’Adour et du gave dans la bouche, elle parle de l’entonnoir pour les canards gras, des enclos et des mesures de précaution liées à la grippe aviaire. I Wish You Sunshine. C’est bien le moins, dirai-je, et ça ne sert rien d’extasier lentement le nappage – ou est-ce le glaçage ? – pour détourner l’attention. The Prisoner. Il dessine de longues lignes jaunes et rouges, sur les murs de sa cellule, dans le donjon de Loches. Talm. Crayonnée au théâtre, pour rien sa ligne de flottaison prit le large et se figea dans un dénouement sans saveur, à vous glacer les sangs. Sempre libero. Je rêve un livret, c’est déjà bien assez. Strandjutters. Nous nous promenons le long des quais, puis des rives, puis des dunes, puis des baïnes, puis des rêves (médusés nous sommes).

 

[17 juillet.]

dimanche, 26 août 2007

… prend la voilure…

    De mer en mer, à meurtres chauds passés, la meute des navires prend la voilure, et j’écris des lettres, moi aussi, à Sophie Volland.

[16 juillet]

samedi, 25 août 2007

Ligne de flottaison

    J’ai écrit, en tête de page : « Ligne de flottaison ». Je sais que le texte suivant doit s’intituler Ligne de flottaison, et par cet incipit même, le titre est déjà, amplement, justifié. Avoir une liaison : balancer son couple à la flotte. (My marriage is going to the dogs.) Un jour, passant la Loire (pris dans un bouchon (les « fanatiques / de la cause halieutique » me comprendront)), je fredonnai, inventai le refrain suivant :

And then

He went                       to the dogs

And then

He went                      to the dogs

And then

He went                      to the dogs

She sent him packing

He had no backing

There was no asking              him.

She sent him packing

He had no backing

There was no asking              her about it.

 

Je dirais que c’était en 2004. Qu’est-ce qu’il dégringole, Anatole. (Non, je rigole : il fait soleil.)

 

[14 juillet. Jouissif.]

vendredi, 24 août 2007

Moment de flottement

    Finalement, les huées se firent plus pressantes. C’était au plus fort d’une soirée d’été, quand la fête bat son plein, avec les clins d’œil des servantes dans les peñas – clins d’œil qui n’existent que dans l’imagination des poivrots et des rugbymen. Toutes rafales dehors, le chant des époumonés, des égosillées, des étrangleurs de litrons. Voici quelques lunes encore en pyjama, de quoi se dispenser du tic d’écriture qui consiste à répéter toujours encore (ou, encore et encore, toujours). Ici, les italiques prennent toute leur importance, ont droit de cité, dans la place forte. Cet imbécile fat et subventionné que vous voyez pontifier d’un sourire doux et si atrocement sympathique se nomme Erik Orsenna. Même sans la moustache, son nom reste le même, et on le voit encore (encore !) accoudé au zingue comme à un ponton de bastringue. Ça ne veut rien dire, c’est pour la rime : Erik Orsenna dit ne pas comprendre. On rêve alors du jour amer où, la tête écrasée sous la ferraille, il rate le virage et s’enfonce à 300 à l’heure dans un muret en béton. Plus nous faire chier avec ses chansons douces et ses révoltes à deux balles. Les époumonés, les égosillées, les étrangleurs de jaune demandent sa tête au bout d’un piquet. Oui, en fin de compte, les huées se firent plus pressantes. Circulez, rien à voir.

 

[14 juillet]

jeudi, 23 août 2007

Les pierres pleurent

    Nous nous accrochons à la roche. Dans toutes les guerres, à chaque instant, c’est l’escalade. Dans la verdure mordorée, si tant est que cela signifie quelque chose (mais qui nous le dira ?), vos valses se désagrègent. Je soutiens, j’affirme, j’assène avec force la nécessité de traverser le ruisseau tout de suite. Mon camarade le plus proche, à la faculté de théologie, se nommait Thomas Jansen ; plus tard, quand nous devînmes pasteurs, je le perdis de vue. Le bel azur me met en rage. C’est quand même là-bas que tu t’es fait cracher dessus par un alpaga. Il s’est fait mettre le grappin dessus au coin de la rue ; c’est l’escalade. Nous nous accrochons à la roche.

[14 juillet.]

vendredi, 17 août 2007

... des noyés faisant scandale ...

    Fou à lier, sans doute, il tient un blog, qui compte, après quatre ans d'activité frénétique, des centaines de textes. Pourtant, la page d'accueil reste, à tous (dont lui-même) désespérément vide, car il prend un malin plaisir à publier ses textes aux seules dates du 31 avril, du 31 juin, du 31 septembre et du 31 novembre, mais aussi (bien entendu) des 29, 30 et 31 février.

Seul apparaît, en haut de page, le titre : La Satanée semaine.

mercredi, 04 juillet 2007

Dans le gris laiteux de l’été

    Le jour est gris comme un matin sans café, où l’on a bu deux ou trois tasses de lait froid accompagnées de tartines sans parvenir à s’éveiller. On a préparé la poudre dans le filtre ; l’eau est dans le réservoir haut du percolateur ; mais on ne se résigne pas à enclencher le bouton On. Plusieurs livres sont en souffrance, à l’étage. La douleur donne des coups sous la carapace. Comme l’esprit, vif jusque là, s’est lentement défait de ses chimères, plusieurs textes sont en souffrance.

05:50 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Fiction, écriture

mardi, 03 juillet 2007

Tout ce qui me tombait sous la main

    1er juillet toujours. J’ai laissé mûrir en moi ces moments. Dans la chambre jaune, au hasard des bercements, je lus tantôt les vingt premières pages d’Acide, Arc-en-ciel, tantôt quelques chapitres de Till Eulenspiegel, tantôt encore des lettres de Thomas Gray ou des poèmes de Dana Gioia. Dans la chambre jaune, une frise de verdure me tenait compagnie. J’ai repensé aujourd’hui au premier texte que j’ai connu de Monénembo, Pelourinho, car le dernier Agualusa s’en rapproche, pour la collusion mi-mythique mi-historique entre Afrique et Brésil. Pourquoi le Brésil ? n’est-ce pas un titre de la meuf à Doc Gynéco ? Tout ça est loin déjà : Pelourinho, en 1995 je crois. De l’eau a coulé sous les ponts, et bien des pèlerins se sont usé les semelles près des chapelles et des calvaires, moqués par le Christ en croix. Oui, tout ce qui me tombait sous la main.

lundi, 02 juillet 2007

Méchante affaire / Jammertal

    Les ongles blancs comme le lait, épais comme la cendre soyeuse des volcans – sur fond de ciel de nacre – il avançait, le bâton noueux fermement en main. L’ongle du pouce gauche est nettement plus translucide, face au soleil, que celui du pouce droit. À ces signes-là je sais que Dieu ne m’a pas abandonné. Ça, et les poils sur les mains, qui poussent lisses vers l’extérieur, comme une harde de cerfs qui fuit l’incendie et la foudre.

vendredi, 29 juin 2007

De rien

    Les mazurkas, vraiment, c'est autre chose. Le droit de courte-cuisse fut abrogé, mais pas la luxure. Il est d'évidence qu'on attendait le ressac pour se jeter à l'eau, histoire de tenter le diable. Vous avez éprouvé de grandes difficultés lors du déménagement, alors que quelques engins appropriés vous auraient sauvé la mise.

jeudi, 21 juin 2007

Pas de risque de suture

    Rien de nocturne là-dedans. Juste mon humeur joueuse, rien qu'une gaillarde à danser.

Comme les plis de la main s'enfoncent, se creusent, je vois la lumière du ciel glacé gagner du terrain, et l'ombre s'affiner, se préciser, c'est-à-dire que la pénombre disparaît. En toute logique, non ? (Je ne devrais peut-être pas lire Le Navire de bois de Hans Henny Jahnn au compte-gouttes. À quand alors la trilogie entière ?)

Imaginez une voiture bondée avant même que l'on ait pu y glisser l'essentiel. Comment faire ?

Ce sont mots que le vent emporte. Ce sont des portes jaunes, à la peinture écaillée, dont je tourne le verrou pour me retrouver au chaud avec moi-même.

Pas de risque de suture.