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vendredi, 18 janvier 2008

Ronflements

    Ratures striant la toile des nuits –

ostensibles étendards, hymne aux

nuages – vos

fripes effilochées comme des banderoles

lumineuses,

en plastique rouge et blanc

meurtrières sur motorways ! Mais

enfin – ratures striant la toile des

nuits – vous n’avez pas d’excuse, servir à

tant de terribles rodomontades rhétoriques :

syllogismes, images (dés)abstr(e)uses, allitérations, calembours (Ô, ratures !)

 

jeudi, 17 janvier 2008

Lire, un pavé (pour aider à la noyade)

# avec 7 liens hypertextuels impersonnels # 

    Certaine d’avoir conservé, dans son coffre-fort, le souvenir des jours anciens du collège de nonesses, elle avait traversé le très large boulevard sans songer que, sa bottine droite ayant buté contre un pavé descellé, ce simple incident donnerait le signal d’une longue série d’oublis. Elle en fut pour ses frais, la rombière. Ça lui apprend à tergiverser, du plomb dans la cervelle. On ne peut que constater l’envahissement du terrain vague par les marteau-piqueurs de l’amnésie, comme certainement d’autres coffres-forts, en d’autres contrées, en portent les stigmates.

14:00 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture

lundi, 14 janvier 2008

Bzz

    Sans mélodie ni fourmillement

Sans vapeurs ni frétillements

Il se mit à écrire un poème

 

Des oliviers passèrent sous ses yeux, dans le grondement sourd des roues.

Il se mit à écrire un poème. 

 

Bouche bée le vague-à-l'âme dormait

sans vapeurs ni frétillements

Dans l'astronef Il se mit à écrire un poème

 

Quand bien même il dormirait

Quand bien même il dormirait trois jours

Il dort du sommeil du juste sous l'encre de la toile de jute

Il se mit à écrire un poème

 

Et si Morminal, tus ses

murmures, n'existait pas ? Il se mit...

 

... à écrire seize mots de seize lettres.

mercredi, 09 janvier 2008

Akosh S. Unit ::: Imafa

    Dix ans après sa parution, cet album flambe toujours de la même ardeur. Immense polyinstrumentiste, Akosh Szelevenyi excelle surtout au saxophone – je ne connaissais bien, de lui, jusqu’alors, qu’un disque en solo tout à fait épatant (Aki, 2004). Sans doute des dizaines de critiques musicaux ont-ils aligné, à propos d’Imafa, le même poncif sur la rencontre entre l’esprit du free jazz et la mélopée stridente façon Europe centrale ; n’est-il pas rassurant, après tout, de constater que ce poncif est étonnamment juste ?

Kebelen, Lenne et Vetek ont suivi. Une trilogie (Kebelen, Lenne et Vetek) a suivi. (Et d'autres encore.)

Le premier instrument d’Akosh S. fut le basson. Là encore, c’est l’évidence même.

Pour n’en dire que quelques phrases... « Paprika » : appel distant de l’autre côté de la plaine ; envol fou furieux de l’autour ; hésitations, dans le vent, des graminées. Tout cela, histrions s’abstenir.

 

(Enfin, on n’oubliera pas qu’il a un site Web.)

lundi, 07 janvier 2008

Clochard, neige, lys

    Charles de Coligny, marquis d'Andelot, né le 15 décembre 1565, abjura la religion réformée et mourut le 7 janvier 1632.

Cages d’ambre

[ 3 janvier 2008 ]

    En lisant les poèmes de Vincent O’ Sullivan, je bute sur les mots cadging et camber, que je me promets de vérifier une fois rentré à la maison. « C’est aux mots de vous chercher, à eux de vous trouver. On doit pouvoir dire de n’importe laquelle de vos phrases : „C’est son père tout craché.“ Un écrivain doit avoir sa propre longueur d’onde. » (Venises)

J’aime bien mettre des guillemets allemands à l’intérieur d’une citation de Paul Morand. En outre, il m’agace, avec son style sec coupé, ses cascades de points-virgules et sa mythomanie à la Cendrars (« Brancusi nous y cuisait des beefsteaks », p. 31). Ces pages me rappellent aussi qu’il faudra vérifier l’authenticité de la prétendue dernière phrase de Wilde, dans son galetas miteux : either this wallpaper goes or I do.

Paris est meublé de cimetières, et pourtant c’est à Caen que tout le monde semble s’ennuyer à mourir, de nos amis archéologues à Morand lui-même (au service, il faut dire). « J’étais un très vieux monsieur, un peu madérisé, ravi de l’être. » (p. 51)         /       Pour ma fête, ma mère m’offre Imafa – les fripes folles d’Europe centrale.

« ... les mères occupées par l’interminable / métier de materner... » (O’ Sullivan. ‘Travel bug’ [La bougeotte])

samedi, 05 janvier 2008

Aner, quoi devenu ?

    De temps à autre, si la tradition des relectures s’estompe, le libraire du cours de la Somme sent l’ennui l’envahir, de sorte qu’entre les piles de livres de poche jaunis, pour peu qu’il voie arriver ce jeune couple qui lui achète toujours des recueils de poètes symbolistes ou des essais littéraires, il sourit – l’aubergine violacée de son tarin humant quelques fibrilles gazeuses de vieux tabac, parmi les almanachs dans la jonchée, comme autant de cercueils – aux anges.

 

 

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Tandis que je recopie ces lignes écrites avant-hier, lambeaux de souvenir que la phrase méandreuse tente de rendre moins efflanqués, la pluie tombe drue sur Tours, cinq heures du matin, sans moyen de survie autre que les yeux brûlés et le café.

En durant froidure

    Des nuages de glace lavent la braise. Sous les roches fondues, tombent les ténèbres.

 

 

05:40 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, écriture

mercredi, 19 décembre 2007

Erbarme dich

    Heures passées dans la contemplation muette de l’aurore glacée (et des cormorans déjà hâtifs). Heures dénouées sur le fil du rasoir, sans cri ni sursaut. Heures brisées contre les récifs. Heures déjà mortes, à se frotter aux sueurs d’autres. Heures dont l’envol soudain fut sans saveur, mais qui restent froides, si infiniment froides. J’envie aux nostalgiques leur candeur délicieuse.

Sind Blitze, sind Donner...

    Il suppute que le monde ne s’effondrera pas de sitôt, alors il se résigne, mais sans être certain de la nuance entre s’effondrer et exploser. Gravir la falaise d’un air austère, se retrouver seul au sommet à attendre la décrue, ce n’était pas la peine vraiment. On ne va pas lire la double page sur les races de loups. Il suggère que continue le bal, mais quelle est cette appréhension qui noue le moindre de ses rêves ?

vendredi, 14 décembre 2007

1555 - Darn my socks

    Ce matin, du pont Wilson, on voyait éclater les lueurs roses orangées de l'aube au-dessus de la cathédrale Saint-Gatien. Un chien remballait sa morsure. Tu as entendu pétarader le fusil avant la chute des alouettes. Le plus beau, par de tels climats froids dégagés, c'est peut-être la tour ronde du château de Tours dans la suite du Pont de Fil. Il y eut quelques coups de téléphone, pour rien. And then I don't feel so sad...

 

Les Formes

mardi, 04 décembre 2007

Nothing doing

    Souvent, je me dis – surtout en ces petits matins d’insomnie où je me retrouve coincé et plutôt désœuvré dans le bureau-bibliothèque – qu’il y a des milliers de livres dans cette maison et qu’il est regrettable de ne pas constituer une sorte de répertoire de citations pour essayer de les tirer de l’oubli, voire d’inciter tel ou tel internaute à découvrir le livre d’où serait extraite une citation (et c’est dans cet esprit que j’avais créé la rubrique Droit de cité), de même  qu’il y a, au salon, sept ou huit cents disques de genres divers, dont je devrais chroniquer au moins l’impression qu’ils me font, histoire de tracer ma voie grise, malgré les ronces.
 
Sur l’autre bureau sont empilés plusieurs ouvrages que je dois ranger, notamment des livres de critique sur Sterne, deux textes essentiels d’auteurs africains dont je renonce à penser qu’un éditeur français voudra les publier (Amriika de M.G. Vassanji et Darkvisions de Sola Osofisan), et un volume ‘Budé’ des Odes et épodes de Horace, que m’avaient offert F. et V. il y a déjà trois ans, et où je me plonge  de temps à autre.
 
(Plus haut, j’ai orthographié « désœuvré » avec un e dans l’o, mais je me  demande si ce n’est pas abus de ma part… ou peut-être une résurgence d’un autre vieux projet, littéraire celui-là : Eu dans l’eau.)

12:15 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature, écriture

In your hammock

Rue de la Moquerie
 
    Un jour, on en eut assez de l'avenue des quolibets, du boulevard de la dérision, et, sans même emprunter la ruelle des calembredaines, on prit la tangente, pour d'autres cieux, pensait-on. À l'orée d'une forêt de feuillus se balançait, fermement attaché entre un chêne et un orme, un hamac couleur des siècles, son tressage un peu las mais toujours solide, où je me couchai, pour attendre. Comme rien ne vint, pas même la mort dont je voulais voir le visage, on s'en fut par d'autres sentiers.

vendredi, 30 novembre 2007

Grain décrépit

Place du Marché aux Légumes

    Place du Marché aux enclumes, le cerveau lourd de mille brumes (la brume humide baigne... (comment, déjà, se terminait ce vers ?)), j'ai trimbalé ma carcasse. Pris entre I Fall in Love Too Easily (je suis un vrai coeur d'artichaut) et My Man's Gone Now (mon mec a pris la tangente), puis entre A Sleepin' Bee (Une abeille assoupie) et Blue in Green (Vert-de-bleu), ronronnant je m'endors, comme le félin que je fus (avant). Finies les vieilles embrouilles...

lundi, 26 novembre 2007

Trop d’erreurs parfaites

    « Trop de perfection est une erreur » dit – en espagnol – le personnage principal du western déjanté lorgnant vers la série Z El Topo, dont je ne sais s’il s’agit d’une parodie par anticipation de High Plains Drifter ou d’un hommage appuyé à Théorème, mais qui, dans son délire suranné, est tout à fait distrayant (c’est déjà ça).

Ce même jour – coïncidence absolue – ma compagne a acheté Le Clown frappeur, bande dessinée dont Alejandro Jodorowski est le scénariste / dialoguiste. « Trop de perfection est une erreur » disait – en espagnol et en 1970 – Alejandro Jodorowski. Aux Amours jaunes, j’ai acheté le fort volume des poésies complètes de Jean Sénac (où se trouvent quelques scories mais beaucoup de pépites).

Tout est sec dans ce désert, on vous l’avait dit : pas d’ambages. (Les g, les j, et aussi les z en cursive manuscrite pleuvent.) La frénésie christique du Mexique cinématographique (et non du cinéma mexicain) est aussi l’un des thèmes de Mantra (de Rodrigo Fresan). Justement, à ce moment même, la naine déroule le parchemin.

Trop d’erreurs parfaites...

dimanche, 25 novembre 2007

Moustache interdite aux poids lourds

    Hier soir, de retour de la rue des Minées, nous avons croisé le voisin au volant de sa moustache. De Nardis – version du 21 octobre 1966 avec Eddie Gomez et Arnie Wise – à Elsa – version du 21 mai 1967 avec Eddie Gomez et Philly Joe Jones, se prolonge le trajet, déjà lourd de glaise céleste, d’un qui se savait, plus que d’autres, vivant. D’autres construiront des puits dans le Sahel. D’autres construiront des pluies dans le Sahel. La grisaille d’automne ne nous a pas beaucoup lâchés, ces jours-ci, à moins de considérer les heures passées près de la boîte à lettres de la place Paul-Bert à mendier pitance, comme des moments volés à l’astre du jour. Pitié pour les dimanches ! D’anticiper au doux fumet de volaille rôtie, le chien se pourlèche les babines. Je travaille à la fourrière, au service des enlèvements. Quand ils l’ont su, m’ont posé la patte dessus... Dans son manteau lourd élimé, il tient son poste tantôt près de la boîte à lettres, tantôt près de l’horodateur, où personne ne peut prétendre ne pas le voir ou manquer de monnaie. Traversée de la commune interdite aux poids lourds.

jeudi, 22 novembre 2007

....... gubre gon .......

    Je m’éloigne en pleurant dans la lugubre gondole. Non, je ne pleure pas ; je suis plus vautré qu’allongé. Le désespoir me serre, et je ne sais même pas si le ciel est noir. Une lueur de douleur perce la trame des ténèbres. Lentement, le corps emporté à la dérive, las, je contemple les clapotis sombres où mon reflet n’apparaît pas. On a frappé trois coups secs dans le désert des forêts, au point de chasser l’ombre de l’eau. Ma vie s’en va dans la lugubre gondole.

15:49 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Musique, écriture

Lettres intimes (version 835/1000)

    Leoš s’envole sur la sifflante – ce long plané de busard au loin en maraude – et déclare, pas décontenancé pour deux sous qu’il y eut, en cette époque tout aussi lointaine que le v allongé du busard, Toit avec maints pigeonsdes toux en fond d’orchestre, qui prirent le large, comme avant encore avant, par boiseries débridées tardivement flétries, dans les broussailles, au détour d’un boqueteau, et firent s’enfuir la biche aux abois, au grand regret des veneurs, quoique gibecières et charrettes fussent déjà pesantes du trophée, après la course de la harde, les frustes brames du dix-cors au lieu même de l’embuscade, tant et si bien que le souffle manqua, et que l’on entendit encore et toujours des toux en fond d’orchestre, déclare Leoš, les jambages arqués désormais surmontés d’une flèche (« il est en érection ! » s’exclamaient les catins) et la bouche ouverte d’hébétude de nouveau agrémentée d’une migration d’oies sauvages au loin, comme antan : des dénominations post-futuristes qui ne servent à rien (du tout).

07:00 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Musique, écriture

mercredi, 21 novembre 2007

Lettres intimes (version 612/721)

    Leoš s’envole sur la sifflante et déclare, pas décontenancé pour deux sous     qu’antan des toux en fond d’orchestre prirent le large, comme avant encore avant, par boiseries débridées tardivement flétries, par les sentiers, au détour de ce boqueteau – ou d’un autre –, et la biche aux abois de s’enfuir, à notre grand regret, quoique nos poches fussent déjà lourdes du trophée, après la course de la harde, les frustes brames du dix-cors au lieu même de l’embuscade, tant et si bien que le souffle manqua, et que l’on entendit encore et toujours des toux en fond d’orchestre, déclare sans se lasser ni se prélasser Leoš.

22:40 Publié dans ABC*ACB | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Musique, écriture

Lettres intimes (version 393/469)

    Des toux en fond d’orchestre prennent le large, dans la même échappée qu’antan, par boiseries déridées tardives tardivement ménopausées par les sentiers, au détour de ce boqueteau, et la biche aux abois qu’en ferons-nous camarades, nos poches lourdes déjà du trophée, la pente souveraine de la harde, les frustes brames du dix-cors au lieu même de l’embuscade, tant et si bien que le souffle manqua, et que l’on entendit encore et toujours des toux en fond d’orchestre.

lundi, 19 novembre 2007

Samedi s’y frotte

    Difficile de reprendre pied dans l’écriture, a foolish figure. Au domino des spectres, j’ai perdu, citoyen d’Arras. Maintenant on me respecte, aux Buttes-Chaumont. Au terme de sa longue cavale, peut-on dire que Mesrine fit la culbute ? J’ suis bourré d’ protéines. Tout transformiste aura la tête tranchée. Un jour à Verdun il mourut, comme tant de milliers d’autres, de l’autre côté des embardées aussi. Douceur du soir, sources du vent, la mégère prit les devants.

samedi, 17 novembre 2007

Serre le rouleau

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Rogier van der Weyden obtint sa maîtrise dans la Guilde de Tournai en 1432.

Une mention conservée dans les archives tournaisiennes relate la réception officielle par le magistrat de Tournai, d'un "maître Roger de la Pasture", le le 17 novembre 1426.

Vers 1450, je peignis Philippe le Bon. (J'avais du talent, alors.)

dimanche, 28 octobre 2007

1525 - Dust my broom

    Franchement, je tarde à me remettre à l'écriture, ici ou dans l'autre carnétoile. De longues conversations, récentes, avec un ami, au sujet de la recherche, des publications, de la sacro-sainte tout autant que satanée H.D.R., me font percevoir ce fossé entre mes intentions et mon faire effectif. (Tout cela relève du faitiche, pace Bruno Latour.)

Je suppose que l'encadrement administratif, les copies, les cours,et le butinage d'écriture, aussi l'éternel et langoureux vagbondage de lecture, tout cela mange du temps, mais ça n'est pas une raison suffisante. Quand je pense mettre plus d'ordre dans mes projets, ou dans mes essais de fiction, ou encore dans mes velléités diverses, ça cesse d'être désirable, en quelque sorte. (Me risquerai-je à de freudiennes et sauvages explications ? On n'en est pas là...)

Le vrai, on n'en a jamais fini de commencer.

mercredi, 24 octobre 2007

Un franc succès

    Quand la terreur trouve son rythme de croisière, que les emportements du rouquin prennent le dessus, la barque dévie de sa juste route, et vous voici ainsi englouti, comme si de rien n'était, à l'automne du corail, pour ne pas déflorer encore le peu de mystère qui reste.

Alors, dans le miroir, que voir ?

Parfois je suis face au miroir et ce type me hurle à la face You stand in my way / With nothing to say

En plus il est teint en brune .......... ........ ...... .... ..

Alors, que voir dans le miroir ?

11:00 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie, Fiction, écriture

mercredi, 17 octobre 2007

Après le déluge

    Que de temps passé et que d’eau écoulée depuis que l’on foula ce sol hostile, après des journées de canoë, des heures de marche, des nuits passées à essayer de retrouver toutes les rimes du nom Joan – ce qui ne va pas sans dire –, et dans les ténèbres découvrit cette montagne sculptée, ce temple comme inca, dont jour après jour par familles ou faisceaux d’amis nous gravissons les degrés jusqu’à ne plus savoir le goût de la sueur sur nos mentons, comme à l’époque des canoës.

09:40 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, écriture

lundi, 15 octobre 2007

Treize tropes

    Revigorée par le jet, la douchette dans la baignoire ondule comme un serpent. Tu as saisi tes sabots pour me les jeter à la figure. Trop, c'est trope, as-tu crié. À peine un gendarme est-il passé dans la ruelle que tu t'es radoucie. Je lèguerai mes manuscrits inexistants à un mécène célèbre.

C'est dangereux d'être treize à table. Pourtant, Phèdre attendait le retour de Thésée sans la moindre inquiétude. Tu as alors crié que tu te sentais comme une tortue d'eau d'une espèce menacée. Cela m'a paru curieux, mais il y a belle lurette que je ne lis plus les romans de Peter Matthiessen.

Dans les champs du Seigneur on s'amuse follement.

samedi, 13 octobre 2007

Aux encoignures revirgore

    Ces mêmes terribles tremblements

toujours volant

dans les ténèbres

 

toujours réfugiés

aux encoignures

 

D’être pris au filet des Judas

serait, aux dents,

à susciter sussurations

 

donne la nausée,

revigore.

 

mardi, 09 octobre 2007

Outrages

    Est-ce le signe d’une mentalité torturée, ou encline, du moins, aux aspects les plus douloureux de la foi ? 61583ed3fd2ad4d7be8966ab04ae2624.jpgLes Bretons nourrissent une vraie passion – sans jeu de mots – pour les figures de Christ aux outrages et de Saint Sébastien transpercé de flèches. Comme tout ne saurait être simple, Saint Jean-Baptiste est, lui aussi, très représenté, mais presque toujours en gai triomphateur portant l’enfant Jésus dans ses bras ; les statues de décollation, qui feraient pourtant écho au Christ ligoté, n’abondent pas.

1b1b19be28b9fd99e4337189eef86591.jpg

 

 

Ainsi, même dans une basilique dédiée à la Vierge, comme Notre-Dame du Folgoët, et où foisonnent les statues de la Vierge, on ne manque pas de distinguer, à quelques pas l’un de l’autre, deux Christ aux outrages, l’un robuste et serein, l’autre contrit et fruste. Les Piéta sont également plus nombreuses que les Vierge à l’enfant.

 

[21.08.2007.]

lundi, 08 octobre 2007

Tant que nous grimperons...

    Tant que nous grimperons

tant que notre ferveur

d’aller vers le soleil

ponctuera d’horizons

le futur enchanteur

 

ce sera le marasme

& la désillusion

la chasse aux phalènes

courir les fantasmes

en ce monde crevé de dérision

crises de

foie crises d’asthme

des larmes la douleur à perdre haleine

sanglots qu’Iseult de-

vra ravaler d’avoir dévoré Tristan

à rêver de l’Utopistan

 

Tant que je vois, de ce côté du mur,

ton sourire

ou le nuage au visage pensif

même sans futur,

je peux espérer d’écrire.

 

 

 

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Ce poème sert d’ouverture à une nouvelle rubrique.

Le titre apparent de la rubrique est Ta nurse, ton fils, mais le titre réel, refusé par l’hébergeur H&F pour cause d’incompatibilité typographique, est

µ t e x t '

Je laisse les épigones de Genette s’étriper pour savoir lequel est plus rhématique ou thématique que l’autre… Pour moi, l’un est le titre par défaut de cette série de textes qu’ici j’inaugure ; l’autre, son vrai titre, polysémique et surtout policémique.

Je distingue aussi, au sein de cette rubrique, entre trois types de textes : méditations, récits et arcanes.

Le poème ci-dessus appartient à la série des arcanes.