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mardi, 11 octobre 2011
La corrida la conscience sauve
Voici une nouvelle traduction :
- Bullfighting with a Conscience (poème de John Hand primé en 2009 par l'Université de Monash)
- La corrida la conscience sauve (traduction faite ce jour)
19:11 Publié dans Darts on a slate | Lien permanent | Commentaires (3)
O = Ouverture
La forme sera celle du trident, déjà explorée en voyage. Dans la prose, les mots remplacent les syllabes (unité de base). Reste à écrire des textes brefs mais pas trop débiles.
16:29 Publié dans En/tiers (Triolets quantifiés) | Lien permanent | Commentaires (0)
Sandales à néant
La chatte dort encore sur mes sandales. Elle ne sait pas que je suis protégé par Leduc. Elle me voit boire comme un trou, ça l’afflige. Madame, ne vous réveillez pas, miaulez contre ma jambe, ne plantez pas vos griffes dans le papier peint. Qu’on leur donne de la brioche ! J’enfile mes sandales, sans avoir eu besoin de déloger la chatte – qui se faisait, entre-temps, les griffes sur l’écorce du néflier –, et je trimbale mon gros ventre jusqu’à la boîte à lettres.
Une fois encore, c’est le néant.
12:27 Publié dans 410/500, Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 10 octobre 2011
La Conure magellanique
La Conure magellanique (aussi nommée Perroquet austral, ou Conure émeraude) se distingue de la Conure à long bec par l'absence de rouge sur le front.
Dans un poème de Robert W. Service, 'The Younger Son', dont on ne sait trop s'il est censé se passer en Afrique australe, en Amérique du sud (où vit notre Conure), ou même en Océanie (sans doute les trois à la fois – c'est un poème sur l'éloignement, l'exil, la nostalgie), on trouve le huitain suivant :
When the wattle-blooms are drooping in the sombre she-oak glade,
And the breathless land is lying in a swoon,
He leaves his work a moment, leaning lightly on his spade,
And he hears the bell-bird chime the Austral noon.
The parakeets are silent in the gum-tree by the creek;
The ferny grove is sunshine-steeped and still;
But the dew will gem the myrtle in the twilight ere he seek
His little lonely cabin on the hill.
Je le traduirai un jour si j'en trouve le temps, ou si l'envie m'en prend. En attendant, je préfère regarder quelques photos, quelques vidéos, où l'on voit, en action, la Conure magellanique. ― Tandis que je glandouille ainsi, un noceur me tend la cornue à laquelle il s'enivre. Je n'ai pas envie de picoler maintenant. Pauvre type.
09:29 Publié dans Répétitions | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 09 octobre 2011
La Perruche alexandrine
Elle se nourrit de fruits, de baies, de nectars.
(C’est un alexandrin.)
C’est une alexandrine – la grande perruche – la perruche Grand-Alexandre. Elle est de noble patrie. Son bec recourbé ne se livre à aucune forfanterie. Bien née, vert vif avec des reflets violacés, elle vous mettra, par sa seule vue, en joie.
Alors, quoi ?
Qu’est-ce qui cloche ?
Et d’abord, est-ce que quelque chose cloche ? Ne fait-on pas des histoires pour pas grand-chose ? pour tirer à la ligne ? pour ne pas avoir à pointer à l’usine ? pour baguenauder, point barre… ?
On ne trouve la sous-espèce Magnirostris que dans les îles Andaman. Suis-je censé savoir où sont les îles Andaman ? Adam déjà, c’est du nanan, alors Andaman… pfffff, n’importe quoi… je jase, dégoise… et pendant ce temps… pendant ce temps la perruche… pendant ce temps pas un mot sur la perruche…
Sale type.
William Pember Reeves me glisse les mots karaka, pukeko, kamara. Il manque un quatrième terme maori pour compléter la formule incantatoire.
Maori ? qu’est-ce à dire ?
Trop tard, bien trop tard je m’aperçois qu’il parle de la Nouvelle-Zélande, où jamais on ne trouva de perruche Grand-Alexandre – du pays d’Aotearoa, où l’alexandrine jamais ne s’égara. N’ai-je pas déjà amplement parlé de cette île bifide (ce n’est pas le bon mot, mais bifide sonne bien, donc c’est le bon mot), de cette île où justement se déroule la Coupe du monde de rugby (nous bassine-t-on assez avec ça ?), sans que l’inimitable Reeves (est-il bien prudent de parler d’inimitable dans un ouvrage consacré aux psittacidés ?) vienne me coloniser la page ? Pfff. Inimitable sale type. Ses italiques nous perdront.
Peut-être alors me suis-je condamné moi-même à clore ce texte comme je l’ai commencé, par de la prosodie pure, un vers, un alexandrin. Vous aurez remarqué que le premier était bancal (7/2/3, grinçant à souhait). On va tenter de faire pire pour celui qui vient. La perruche n’a qu’à bien se tenir : ――――
―――― L’iris est blanc jaunâtre, et autour, c’est gris pâle.
22:59 Publié dans Répétitions | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 08 octobre 2011
Hier hérisson
Hier soir, soit quatre jours après le dernier jour d’été indien presque caniculaire, j’ai dû remettre le chauffage, inaugurant le début de la saison froide. Un énorme hérisson, déjà entraperçu, l’autre soir dans la rue, au retour de chez Eric et F***, est venu par trois fois s’attabler aux croquettes de la chatte. Malgré mes yeux qui se fermaient, je me suis contraint, après France-Albanie, à lire un bon moment Letting Go. C’était aussi le soir d’une journée très dense pour la recherche.
19:28 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 07 octobre 2011
Le Gris du Gabon
Sur la colline poivrée, au milieu des étangs royaux, se trouve le territoire idéal du Perroquet jaco.
Le gris du Gabon – comme on l'appelle aussi (avez-vous remarqué la propension des psittacidés à multiplier les dénominations, comme si tout, avec eux, toujours, était question de répétition ?) – y règne en seigneur. De temps à autre, on le voit picorer un escargot. Ainsi se déroule la vie exaltante du Perroquet cendré du Congo (je connais un Irlandais qui le nomme ainsi).
Idéal.
16:22 Publié dans Répétitions | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 06 octobre 2011
Le Nestor kéa
Il vit dans la montagne. La neige épaisse ne le chasse pas.
Ces oiseaux (dont on dit, quand ils sont en bande, qu’ils forment un cirque – a circus of Keas) avaient jadis, et même naguère, la réputation d’attaquer les agneaux. Chassés avec ardeur, ils ont fini par se raréfier.
Charlotte Perkins Gilman, pourtant pourfendeuse de l’androcentrisme, n’a pas dédaigné de l’appeler « ferocious sheep-eating bird ». Fallait oser. ― Au singulier il reste curieux. On le trouve surtout dans les forêts de hêtres.
Malgré un équipement très sophistiqué, tous nos efforts pour capter ses cris ont été réduits à néant. C’est une autre histoire, que je pourrai raconter lors d’une autre étape de mon périple. La plus belle de toutes les journées fut celle où nous pûmes observer longuement une petite colonie (pardon, un cirque) de Nestors kéa (ou de Kéas), au-dessus de Te Anau, à814 mètres d’altitude. L’espace autour de nous était si dense et vaste, que nous en avons oublié la technique, l’enregistrement, le décompte.
12:59 Publié dans Répétitions | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 05 octobre 2011
Passage par la B.U. (3ème étage)
Une erreur de cote : Mosquito, le roman de Roma Tearne, écrivaine sri lankaise, a été classé au rayon de la littérature africaine anglophone.
Deux cours d'affilée pour lesquels je ne suis pas en forme (courbatures, douleur au dos).
Trois de mes meilleurs étudiants, très concentrés.
Quatre emprunts, dont Tiepolo's Hound de Walcott.
Cinq liens, je prévois, dans ce billet.
14:17 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 04 octobre 2011
Le voici grisonnant. (version 1062/1295)
Octobre grisonnant a fini par noircir, c’est la nuit depuis plus d’une heure. Jusqu’à dimanche nous avions recommencé à déjeuner et dîner dehors, sur la terrasse. Là, la chatte – que j’avais fait rentrer à onze heures parce qu’elle faisait la sieste dehors (et, plus particulièrement, sur mes sandales), et qui a passé une bonne partie de la journée à pioncer sur une chaise de la salle à manger – a pris ses quartiers vespéraux : sur le dessus du sofa. Aujourd’hui, j’ai écouté Bach (la Messe en si) et Berg (le concerto pour violon), tout en passant trois bonnes heures à mettre en forme, en vue du cours de demain, les notes prises, le matin même, dans American Pastoral (dans le bureau, où je me terre pour ne pas faire pouchiou, j’écoutais Berlioz – la Symphonie fantastique). Le linge a séché, il est plié et rangé, la chatte dort sur le dessus du sofa. Les gouttes de pluie que j’avais cru sentir au moment même où je mettais les chemises sur les cintres n’ont pas été de la partie. On ne sait comment se vêtir : pendant la partie de pétanque, autour de six heures du soir, au square, nous avions, les garçons et moi, frais en manches courtes, et chaud en ajoutant un petit gilet. Ainsi s’affirme la disparition d’octobre ardent, que voici, pour le ciel, grisonnant. Ce n’est plus à dire.
22:05 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (0)
Le voici grisonnant (version 59/69)
Ne voyant pas arriver la bectance, la chatte s’est rendormie, illico.
15:09 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (0)
Le voici grisonnant. (version 442/528)
Mardi. Le brouillard s’obstinait encore, vers onze heures, et à midi passé, il n’était pas certain qu’il n’allait pas finir par pleuvoir. La chatte, qui s’est réveillée de sa longue sieste sur une chaise, réclame encore à manger, tandis que j’ai finalement passé trois heures à mettre en forme, en vue du cours de demain, les notes prises dans American Pastoral. Outre une faible brise très début d’automne, le soleil réussit à s’imposer. On n’aura pas encore, aujourd’hui, de fraîcheur, même si octobre va grisonnant. Le voici.
15:08 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0)
Le voici grisonnant. (version 559/669)
Le brouillard s’obstinant, vers onze heures, j’ai fait rentrer la chatte, qui dormait sur la terrasse (et, plus particulièrement, sur mes sandales), afin qu’elle puisse poursuivre son intense occupation sur une des chaises de la salle à manger. J’espérais ne pas passer plus d’une heure à mettre en forme, en vue du cours de demain, les notes prises dans American Pastoral, mais c’est râpé. La lessive étendue, j’ai déjeuné tout en guettant les gouttes de pluie que j’avais cru sentir au moment même où je mettais les chemises sur les cintres et le reste sur le tancarvil. Octobre ardent finit par s’évanouir, mais un soleil timide voudrait percer. Le voici grisonnant.
13:51 Publié dans YYY | Lien permanent | Commentaires (0)
Le voici grisonnant. (version 648/777)
Une fois la femme de ménage partie – car nous employons, depuis un an et après maints atermoiements, une femme de ménage épatante qui, en venant trois heures par semaine, nous permet de gagner un temps fou – et le brouillard refusant obstinément de se lever, j’ai fait rentrer la chatte, qui faisait la sieste sur la terrasse (et, plus particulièrement, sur mes sandales), afin qu’elle puisse poursuivre son intense occupation sur une des chaises de la salle à manger. J’espère ne pas passer plus d’une heure à mettre en forme, en vue du cours de demain, les notes prises dans American Pastoral. Le concerto pour violon d’Alban Berg (version Zehetmair / Holliger) vient de s’achever. La lessive étendue, je déjeunerai. Octobre ardent a fini par s’évanouir. Le voici grisonnant.
11:50 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 03 octobre 2011
Octobre ardent.
Tout d'abord, aérer le bureau 44, afin de profiter, non de la circulation continuelle sur la rue des Tanneurs, mais de l'air frais du matin. Il fait encore un peu sombre, mais ne pas allumer les néons. On va crever assez tôt de chaud comme ça. (Mourir de chaleur, crever de chaud. Rester cohérent dans les registres, et l'incorrection.)
On entame la quatrième semaine. Le lanternon, en face, est toujours légèrement penché – les ardoises de la maison toujours ternies, patinées. L'espace prend ses aises. Octobre ardent.
08:05 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 02 octobre 2011
Le Bâti
Nous avons fait poser, au printemps, des barreaux à toutes les fenêtres non protégées par des volets. Toujours pour cette maison qui n’est résidence que secondaire, nous faisons faire des devis pour les peintures extérieures, mais aussi pour rénover les chambres du rez-de-chaussée. Nous envisageons de faire établir un devis pour abattre un des immenses chênes, celui (trop) près duquel passerait la clôture s’il s’avérait indispensable de séparer notre terrain de celui qui est à vendre. On ne roule pas sur l’or, mais plus moyen de reculer.
[15 juillet 2011.]
21:46 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 01 octobre 2011
Diérèse / diarrhée
(14 juillet 2011)
Hier soir, en poursuivant ma lecture de Malone Dies (que je mène simultanément aux Demeures 7, à Mes deux mondes de Sergio Chejfec commencé hier matin, et au bûcheronnage intensif dans le parc), je me suis demandé – toujours sans pouvoir vérifier – si diaeresis et diarrhoea étaient phonologiquement voisins (paronomase ?). Je pense que oui. Par ailleurs, pour vérifier l’hypothèse de mon hypothèse, il me faudrait, entre autres, le texte français, Malone meurt.
Il s’agit du passage suivant :
« And if ever I succeed in breathing my last it will not be in the street, or in a hospital, but here, in the midst of my possessions, beside this window that sometimes looks as if it were painted on the wall, like Tiepolo’s ceiling at Würzburg, what a tourist I must have been, I even remember the diaeresis, if it is one. » (Malone Dies (1958), Calder & Boyars, 1975, p. 64)
En effet, il me faudrait vérifier tout d’abord d’où vient cette allusion à Tiepolo, et si la diérèse n’est pas – par exemple – une référence à un poème de Robert Browning. Le nom de Tiepolo, en anglais, se prête à l’hésitation entre synérèse et diérèse sur Ti-e. (Par ailleurs, qu’est-ce que ça peut bien être dans le texte français ?)
Si je me suis interrogé sur la possible paronomase diaeresis / diarrhoea, ce n’est pas pure fantaisie scatologique, mais en raison d’une phrase de la page précédente sur la chute des crottes aux antipodes. Lorsque le narrateur, Malone, sent que ses membres sont très loin, et même distincts de lui, il commence par les pieds et finit par son cul : « For my arse, for example, which can hardly be accused to be the end of anything, if my arse suddenly started to shit at the present moment, which God forbid, I firmly believe the lumps would fall out in Australia. » (p. 63) De manière caractéristique, le récit, qui consiste à brouiller tous les repères topologiques en insistant de manière récurrente sur un narrateur non situé, à la position géographique aussi incertaine que son statut existentiel, précise ici, comme par hasard, au détour censément fortuit d’une image (qui n’en est pas vraiment une d’ailleurs), le contexte spatial d’énonciation : Malone, seul, allongé dans une chambre à la localisation indéterminée, a recours à l’Australie pour évoquer les antipodes. Il se trouve donc de l’autre côté du continent que les Britanniques surnomment Down Under. (Et là encore, je m’interroge : qu’est-ce que cela donne, à l’origine, dans le texte français ? Est-ce également l’Australie ? Si tel est le cas, alors l’Australie joue, en français, un rôle de signifiant géographique pur, en quelque sorte, alors que, dans un (con)texte anglophone, le signifiant se charge de connotations plus complexes. Si le narrateur de Beckett parle aussi de la chute des crottes en Australie dans le texte français, n’est-ce pas la voix anglophone de Beckett qui lui fait choisir, par en-dessous, si j’ose dire, cette image, tout autant que la logique géographique ?)
Il y a aussi, pour en revenir à l’hypothèse de la paronomase diaeresis / diarrhoea, une extension du trope rabelaisien du haut et du bas à la configuration planétaire : le haut figuratif du globe (irlandais ? français ? européen, à coup sûr) se vide par le bas (l’Australie). Plus loin, la métamorphose imaginaire/référentielle en plafond peint (ceiling) d’une fenêtre en trompe-l’œil (window) suggère un prolongement de la diarrhée planétaire en diérèse géométrique. (Tout cela, une fois encore, se colorera différemment selon que diaeresis / diarrhoea est bien une paronomase, selon la structure sémiotique du texte français, mais aussi en fonction de l’origine de cette référence à Tiepolo. L’interprétation crypto-rabelaisienne que j’ai esquissée plus haut paraît plus convaincante en anglais : en effet, si la fenêtre est dans une situation similaire à celle du cul (au milieu du corps : it can hardly be accused to be the end of anything), le signifiant window double et même triple la mise, tant avec wind (le vent, avec sa connotation scatologique) qu’avec la terminaison en –ow (objet de nombreux jeux sémiotiques, à l’époque élisabéthaine, tant par allusion au vagin qu’à l’anus).
18:11 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (0)