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mardi, 18 juillet 2006

Galerie Nationale

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Si vous posez, d'un doigt songeur,

    Votre regard sur la verrière,

Un garçonnet face aux immeubles

   Encadrera votre semaine.

07:55 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Ligérienne

samedi, 15 juillet 2006

Livres à meneaux

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    Cher Joachim,

puisque je ne reçois qu'aujourd'hui ta très brève missive, je peux y répondre : non, tu ne m'avais jamais dit ainsi que tu m'aimais. Je serais évidemment curieuse d'en savoir plus.

Ta vie me passionne, et je sens en toi un être d'exception. (Si je me trompe, c'est que je suis amoureuse, n'est-ce pas ? )

Sinon, j'ai songé à un titre pour le livre que tu as commencé d'écrire et qui, à ce que je comprends, n'a rien à voir avec Pauvres Pyrénées : le Manuscrit trouvé près de la forteresse... Trop référentiel, peut-être ?

Je t'embrasse,

Ada

12:35 Publié dans Novembre d'Angers | Lien permanent | Commentaires (2)

vendredi, 14 juillet 2006

En bazage

    Une collègue me confie qu'elle croyait, enfant, que l'expression "en bas âge" s'écrivait en deux mots (en bazage). Je lui confie que je mis, pour ma part, un certain temps à ne plus entendre gai tapant sous l'énigmatique "guet-apens". Aragon évoque "le mot démangeaisons que jusqu'à douze j'ai écrit démange-des-ongles"*. Où l'ai-je lu ? Dans un livre que, ce même jour, un collègue m'offre.

 

* Aragon. Je n'ai jamais appris à écrire ou Les Incipit (1969). Flammarion, "Champs" : 1981, p. 8.

20:20 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (1)

Vivy aux lèvres

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    Chère Ada,

je ne sais si je te l'ai dit, mais j'ai une très bonne amie qui vit à Vivy. Vivy est l'une des bourgades les plus mortes que je connaisse. Mais bon, elle y vit, dit-elle. Peut-être qu'elle joue sur les mots, parce que tout est froid, mort, là-bas.

Elle joue aussi sur les morts, c'est une sorte de coutume là-bas. Mieux que le Loto sportif, si tu vois le genre.

Tu n'as pas répondu à ma question. Je n'ai pas repris l'écriture du roman, mais, dès que je me remets au trombone, je me trouve très en lèvres.

Crois en moi,

Joachim

12:20 Publié dans Novembre d'Angers | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 13 juillet 2006

Dharma bums pas vraiment

    Je stocke les photos

Attentat aux pirates

Choisir la route la plus longue

Katmandou ou Vladivostok

 

Klondyke ou Patagonie

Eternité qui nous habille

Rêves marinés au pochoir

Une amie

Allume le stock de clopes

Choisit la route la plus longue

21:30 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (0)

Vivre oraison

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    La roue tourne dans la nuit. Toujours dans la nuit, la roue tourne. Aucun échec n'a foiré, même si Judith te regardait d'un air goguenard pendant que tu prenais cette photo. C'est comme si tu avais été soudainement détrôné de ta position de force, alors tu as tout lâché.

Pourquoi pas, d'ailleurs ? Je comprends qu'on en ait assez de risquer de se faire renverser par des brutes pour finir par se faire engueuler par des blaireaux qui te reprochent d'être en retard, eux ils sont affamés et ils veulent leur pizza, etc.

Mais lâcher ton roman, même en abyme, je ne sais pas, vraiment. La bulle de savon s'est envolée au-dessus de la mare et s'est fichée, finalement, dans la haie. A éclaté. Mais une autre est restée dans l'herbe, contre un bouton d'or.

C'est celle-là dont j'attends tout. Le bouton d'or tourne dans la nuit. Toujours la bulle nous guide.

                       Ton Ada

12:05 Publié dans Novembre d'Angers | Lien permanent | Commentaires (1)

mercredi, 12 juillet 2006

Vasavadatta vue en songe

    Violents orages

Anémies

Sang qui se fige

Autrement dit

Vierge

Anémone aux plis

Du drap

Arrivez ô violents orages

Tonnerre qui frémit

Tonnerre qui ruisselle

Autrement gît.

21:30 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (0)

Nirvana...?

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    Ada,

 

t'ai-je dit que je t'aimais ?

 

J.

11:50 Publié dans Novembre d'Angers | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 11 juillet 2006

Au fond de l'Arno

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    Très cher Joachim,

l'Arno ne coule pas à Angers. Il y a l'astre du jour pour tous les malheureux. Le gel ne guette pas. Au fond des rues bonnes pour le coupe-gorge et pas pour danser le guilledou, aucun guet-apens à craindre.

Sais-tu qu'enfant j'ai longtemps cru que guet-apens s'écrivait gai tapant ? La bastonnade en joie, autant dire.

Même le soleil chauffe sur Regensburg endormie.

Je te laisse,

Ada

11:35 Publié dans Novembre d'Angers | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 10 juillet 2006

Rue double

Non, je vous l'assure, vous aurez beau chercher, vous ne trouverez nulle part l'expression "écrivain bifide". Ne me demandez pas pourquoi, alors que les bons écrivains se doivent d'être cela, justement.

(En tout cas, il doit bien leur pousser des jambes, en sus des ramifications étranges de leur cerveau, quand ils se retrouvent au bas de la rue du Nouveau Calvaire et qu'ils doivent crapahuter jusqu'à la rue du Colombier. Si d'aventure l'un d'eux veut suivre une jeune fille très jolie et très court vêtue, il devra prendre plutôt l'enfilade qui mène au bout de la rue de l'Ermitage, mais entre la vertu et la gaudriole, René Boylesve a déjà choisi.)

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Tu pouvais aussi proposer ces fariboles sous forme de dialogue, de crochets, voire de rencontre avec Astolphe Chieuvrou.

21:00 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne

Sans rime

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    Mon ardeur,

 

je me noie et je brûle, on connaît la chanson. Mais quand même, manquant de temps, il faut que je te dise que je n'ai jamais pu blairer l'art déco. Tu ne me demandes pas de déblatérer, heureusement.

Crois en moi,

Joachim

11:20 Publié dans Novembre d'Angers | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 09 juillet 2006

Rue du Cheval blanc

J'en ai parlé un peu hier, à propos de la rue du Vieux Pont. M'inquiète, tout ça. Le torrent, la période ; un peu comme la bourse ou la vie.

Y en a-t-il, pourtant, de ces chevaux blancs, dans les villes, dans le monde de l'hôtellerie, comme cette minuscule venelle en escalier du quartier Paul-Bert, où habite l'un de mes amis (mais pas du côté ici photographié),

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et dans le roman de Nathalie Quintane, Cavale, où les phrases s'enfilent (au sens obscène, aussi), où la syntaxe forme une sorte de filature perpétuelle, avec les cotonnades prises dans le ciel bleu, les Californiens à la lanterne, et toujours la cavale, jamais de haridelles ni de rosses ni de carnes ni de pouliches ni de canassons ni de bourrins ni de bourricots et encore moins d'aliborons ou d'onocéphales, du moins tant que Henri IV ne changera pas de monture et que la couleur de son cheval blanc ne virera à rien d'autre, ni au gris ni à l'anthracite ni au rouge carmin que Ravaillac inspire, avec la hachette de Jeanne, dont il est question dans Cavale au début de la troisième partie, avec même la seule photographie du livre, qui représente la place principale de Beauvais, et non celle de Jeanne d'Arc, plus réputée dans la vallée de la Loire et dont, à une apostrophe près, le nom servit aussi de titre à l'un des livres de Nathalie Quintane (et pas son plus réussi).

21:00 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne

XXIV : Si

    Si Samuel B. avait connu l'époque bénie (ou merveilleuse) de la publication anticipée par blog interposé, il se serait moins affolé pour ses relations épistolaires.

17:25 Publié dans Voici venir Samuel B. | Lien permanent | Commentaires (0)

Ivre sans raison

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    Joachim, mon ami,

je sais que vous vous battez comme un lion et ce soir, recevant votre lettre, je bois à votre santé, je picole, me pochtronne, dégringole dans l'escalier. Un grand gringalet comme vous doit être aussi poli que la Loire à Bouchemaine. Je sais ce que je dis, malgré l'ivresse. Vous aussi, vous comprenez, même pas à demi-mot. Quand la laine sera aussi dure que pierre, le gel vous aura purifié de vos défauts.

Follement,

Ada

11:05 Publié dans Novembre d'Angers | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 08 juillet 2006

Rue du Vieux Pont

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En voyant cette antenne, en publiant, longtemps à l'avance, cette photographie, je me dis que je n'écrirai pas beaucoup pendant ce mois de juillet, qu'il y aura, au bas mot, une dizaine de jours où les images remplaceront les mots, et je commence à m'en expliquer, non pas à me justifier, mais à donner quelque éclairage, et je me retrouve déjà au milieu d'une longue phrase, c'est-à-dire d'une période, à moins que ce terme de période ne soit réservé aux phrases savamment construites, avec de nombreuses subordonnées, des balancements, de subtils rythmes ternaires, ce qui n'est pas du tout le cas ici, les mots charriant d'autres mots, les fragments ou segments de phrase en appelant d'autres, ce qui ne relève pas non plus de la parataxe, pourtant, d'autant que je suis frappé, soudainement, par le triangle blanc au bas de l'image, qui semble se ficher dans ma conscience pour me reprocher de ne pas avoir dit le moindre mot de ce ciel bleu parcouru de cotons (3 juillet, vers cinq heures et demie), ni de la rue du Vieux Pont, qui se trouve, comme son nom l'indique, juste en face de l'un des plus vieux ponts de Tours, le Pont de Fil, aussi appelé Pont bleu par les gens du cru, et qui, pour être "vieux", est pourtant de (re)construction bien récente, ce que nie en partie le nom de cette petite rue étroite, dont les riverains doivent être bien ennuyés les nuits où s'épanchent les notes violentes du festival Aucard de Tours, quoique, cette année, il me semble que le dit festival a eu lieu ailleurs que sur l'île Aucard, en un refus audacieux de tout cratylisme, comme ma phrase bancale et charriante a fini par se muer en une période, avec ses ruptures, certes, mais aussi avec ses balancements, ses savants rythmes ternaires, etc. (ce n'est pas ainsi, je crois, que j'avais employé l'adjectif savant, peut-être même était-ce l'adverbe savamment), autant dire une période dont le découpage selon les schémas de la grammaire générative, ou même selon les codes plus souples ou moins scientifiques de la stylistique, ne manquerait pas d'occuper plusieurs pages ou "étages", à tel point que je me demande bien comment l'achever, comment elle s'achèvera, puisqu'elle a commencé comme une phrase sans structure logique, un peu comme dans certains chapitres de Cavale, et qu'elle se termine autrement, pas tellement plus glorieusement, d'ailleurs, à glorifier le Vieux Pont, ou la rue du Vieux-Pont, ce fleuron du quartier Paul-Bert, dont je publierai prochainement d'autres vues, sur les bords de la Loire.

21:00 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ligérienne

Première livraison

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    Chère amie,

je vous écris sur mon scooter, à l'abri de l'abîme. Je me suis rangé des voitures, alors je lis Butor, même si les lourds volumes de l'édition de ses oeuvres ne sont guère maniables. C'est toujours mieux que de livrer des pizzas les soirs de Coupe du Monde. Je me demande quand même ce que je vais faire de ma vie, maintenant. Peut-être reprendre, un jour, après un galop d'essai, mon roman sur les pauvres Pyrénées (pauvres, oui, d'être délaissées).

Croyez-en moi comme je crois en vous,

Joachim

10:50 Publié dans Novembre d'Angers | Lien permanent | Commentaires (0)

XXIII : Méridiennes

    Vous avez traversé les mers, déjoué les commérages. Enfin, dans votre sillage, vous reposant sur un vieux banc (l'un de ces bancs qu'un mort a dédiés à un amour déçu, le léguant à la ville, selon la mode américaine), vous avez laissé de nombreux admirateurs qui ne laissaient pas décourager par votre faible popularité auprès des universitaires, dons, deans et scholars de tout poil. Peut-être étaient-ils (ces adeptes, mais aussi ces dons, deans et scholars de tout poil) justement fascinés par votre refus des règles universitaires, votre humanisme, votre grande culture qui ne se laissait pas enfermer dans les codes étriqués de l'enseignement universitaire.

Voici venir, encore une fois, Samuel B., avec ses guêtres et son chapeau, le banc où il s'asseoit non loin de lui.

10:35 Publié dans Voici venir Samuel B. | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 07 juillet 2006

Phrase (du jour)

    Tout de même, à cette heure-ci, les publications vont bon train, et on disparaît vite des "derniers blogs mis à jours".

La phrase du jour (Arbor) : Non, je n'aime pas ce macareux, parce qu'il soutient Sarkozy, et je trouve ça dégueulasse, pour un animal marin.

20:20 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

XXII : Archit*hectic

    Jecktic s'inquiète d'une construction commencé sans plans. Beaucoup d'écrivains font ça, tu sais, surtout de nos jours. Va dans l'atelier de Samuel B., goûte son thé bouillant, pose les yeux sur les rangées de livres et passe la main dans la fine couche de poussière près d'un vieux Plutarque à mettre mes rabats.

Jecktic s'inquiète. L'orage a mis une belle branlée aux roses trémières. À quelque chose malheur est bon.

Passe en revue tous les vers que tu connais d'un poème épique et satirique. Les yeux te piquent ? Voilà : tu es devenu, à toi seul, Hectic et Jecktic. L'architecture savante de ce rez-de-chaussée, dont on sait seulement qu'elle s'arrêtera à la trente-et-unième chambre, pour ouvrir alors sur un nouvel étage, t'inquiète, t'affole, tout autant qu'elle te rassure et te stimule. Oui, il y a, en toi, les visages cachés des deux danseurs de cirque Jecktic et Hectic.

17:25 Publié dans Voici venir Samuel B. | Lien permanent | Commentaires (0)

La Loire n'est pas bleue

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Vous me ferez cramer dans l'âtre,
Cet hiver à Saint-Avertin,
Cette longue plaque verdâtre
Où remue le menu fretin.

12:50 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (1)

Conversation universitaire, II

    Oui, contre le Portugal, on s'est plutôt ennuyés, c'était un match pénible, alors que, contre l'Espagne et le Brésil, c'était l'érection permanente.

Dis donc, c'est toi qui reprends le cours sur Gay Studies ?

Il faudrait surtout que tu arrêtes le Vouvray...

10:20 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (3)

# 11

    Clef dans ma main, qui n'ouvre

aucune porte, mais

rien de rien,

 

damier des villageois

autrichiens tyroliens taraudés par leurs rêves

 

déments

rêveurs

annonçant le déluge pour demain, au

bal.

 

 

09:00 Publié dans Cardadrab | Lien permanent | Commentaires (1)

Conversation universitaire

    Non, tu vois, Louis Saha est vraiment nul ; il a réussi à jouer dix minutes contre le Brésil et dix minutes contre le Portugal, et non seulement il n'a pas gagné un duel, perdu à peu près tous les ballons, mais en plus il s'est pris à chaque fois un carton jaune, ce gros mauvais.

Justement, tu devrais être content. Il ne pourra pas jouer contre l'Italie.

Oui.

Football ? Oh please, not here...

07:45 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (1)

"Ambiance de folie"

    La France serait-elle devenue un asile ?

 

03:55 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 06 juillet 2006

Tous yeux bus, 3

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12:10 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne

XXI : Hectic & Jecktic

    Il m'est difficile de laisser en plan un projet ambitieux.

C'est-à-dire : de le laisser moisir à l'état de plan.

Non : à l'état d'esquisse inachevée. Car, justement, il n'y a pas de plan prédéfini, mais la construction a commencé, depuis bientôt trois mois.

Autant dire que je l'ai tout sauf laissé en plan.

Au temps pour moi. (Mais le temps joue pour moi.)

 

***********

Jecktic s'en agace, de ces circonvolutions, circonlocutions, jeux sur les mots, bêtises, calembredaines. Jecktic voudrait qu'on lui explique qui est Samuel B. Puisqu'il a compris que ce n'était pas, que ce n'était plus Barclay Beckett, il attend. Comme il sait bien que des Samuel, il y en a eu à la pelle. Vu que je n'ai pas l'intention de me faire mieux comprendre dans les jours qui viennent, laridondon laridondaine, il attend.

10:35 Publié dans Voici venir Samuel B. | Lien permanent | Commentaires (1)

mercredi, 05 juillet 2006

Autotélisme de l'Héautontimorouménos

    Sous une saucée mémorable, je rangeai la nappe, les sandales, la balancelle, le couvre-poêle, en sautillant in petto au son de l'Allegro de la Sonate pour violoncelle et piano en sol majeur de Sammartini (que je ne connaissais pas encore). Comment est-ce possible ?

L'imaginaire, ou le plagiat par anticipation existentiel, ou le règlement de comptes mental, n'est pas pour demain. (Ce qui est à comprendre littérairement et dans toutes les scènes.)

20:20 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (0)

Au gui bleu l'an neuf

    J'ai fini par me rabattre, faute d'autre choix, sur le Guide bleu du Limousin, alors que la collection s'est sérieusement détériorée, notamment dans sa présentation. Tout a été fait pour que ces guides ne se distinguent plus en rien  - par la maquette, les polices de caractères, les choix de photographies, la structure même -  des autres "produits" sur le marché. On a peut-être encore envie de s'y plonger, d'y chercher des renseignements, mais, pour ma part, je sais que je n'aurai plus envie de m'y perdre. C'est bien triste. Pourquoi la forme des guides touristiques change-t-elle plus vite, hélas, que les yeux des mortels ?

(Il faut enfin ajouter six mots.)

19:19 Publié dans YYY | Lien permanent | Commentaires (0)

Anamphore

    Vais quand même pas vous dire ce que je cherche à faire, avec mes histoires d'heures, quel sort je conjure, quel but je vise, vais pas faire ça. Vais pas vous expliquer par a+b les arcanes éberlués de mon tout petit cerveau risotto con carne, ni passer par quatre chemins pour décourager les plantes vivaces de me pousser dans les orties et se prendre dans mes pinceaux, vais pas vous dépeindre mes motifs, non. Vais pas vous faire ça, de toute façon j'écris trop, vais pas changer maintenant, non. Vais pas sécher car il vase, vais pas vous mettre en boîte, vous charrier, vais pas vous trouver une jarre ou une aiguière pour que vous y reposiez à la fraîche, un peu courbaturés mais bien au frais, vais pas oser. Vais pas affoler la chèvre, embrouiller le hamac, débroussailler les tignasses déjà un peu littéraires de ces carnets, vais pas vous dégotter une cruche, qu'elle puisse vous fixer de ses yeux de merlan frit, vais pas vous emmerder comme ça, promis. Vais pas me mettre à dégoiser plus que nécessaire (voire), ni vitupérer en plein milieu de la chaussée (voire), ni causer des incidents de circulation, en appeler à la voirie (voire), faudrait voir. Vais pas vous trouver un coussin, un oursin bien douillet, un couillard bien dodu pour clore ce billet, vais pas me pavaner des plombes encore, corniaud, vais pas faire ça. Vais donc pas trouver de grande soupière, ni de vaisselier, ni d'urne cinéraire, oh non, vais pas déraper.

18:18 Publié dans Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (1)

XX : Balles neuves

    Que les Anglais aient inventé le tennis sous sa forme moderne, mais que les Français lui aient donné son nom, par l'intermédiaire de l'appel de service courant lors des parties de jeu de paume, tout cela est connu comme le loup blanc. Après un mois de silence, que faisait Samuel B. quand il voulait se remettre au travail ? Quand il composait Hudibras, le tennis n'existait pas, mais quand il mourut, peu après avoir soutenu une nouvelle fois que l'Odyssée avait été écrite par une femme, le tournoi de Wimbledon existait déjà. D'ailleurs, peu après sa mort, Lawrence Doherty remportait la première de ses cinq victoires consécutives dans le simple messieurs, sur gazon, traçant le chemin de la chair.

Tenez-vous bien.

17:25 Publié dans Voici venir Samuel B. | Lien permanent | Commentaires (0)

;)

    Aujourd'hui, plutôt qu'au tennis barbu, il fallait choisir de jouer au tennis maillots : dans le centre de Tours, les maillots de l'équipe de France étaient presque aussi nombreux que ceux de l'équipe du Portugal. De quoi faire plaisir aux nationalistes et patriotes...!

17:17 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

Myrrhe bruloit jadis...

medium_HPIM4940.JPG     Il semble, à en croire cette image capturée dans un parterre des jardins du Prieuré Saint Cosme, que le poète Etienne Jodelle ait donné son nom à une plante.

C'est l'occasion de vous épargner mes rimailleries et de vous proposer un sonnet féroce de ce merveilleux oublié.

(Sur l'oubli, on évoquera Saint-Pol Roux, aussi, mais pas aujourd'hui.)

 

 

Myrrhe bruloit jadis d'une flamme enragée

Osant souiller au lict la place maternelle

Scylle jadis tondant la teste paternelle,

Avoit bien l'amour vraye en trahison changée.

Arachne ayant des Arts la Deesse outragée,

Enfloit bien son gros fiel d'une fierté rebelle :

Gorgon s'horrible bien quand sa teste tant belle

Se vit de noirs serpens en lieu de poil chargée :

 

Medée employa trop ses charmes, et ses herbes,

Quand brulant Creon, Creuse, et leurs palais superbes

Vengea sur eux la foy par Jason mal gardée

Mais tu es cent fois plus, sur ton point de vieillesse

Pute, traîtresse, fiere, horrible, et charmeresse

Que Myrrhe, Scylle, Arachne, et Meduse, et Medée.

 

Etienne Jodelle (1532-1573). Les Contr'amours.

15:15 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (1)

Appelez les pompiers / Maintenant

    Huit heures du matin. J'apprends à l'instant même que l'Allemagne a été défaite par l'Italie, lors de la demi-finale. Mon petit texte qui évoquait la R.D.A. avait été écrit hier, et ne saurait donc être interprété à cette aune. Par ailleurs, je remarque que les brillants pronostiqueurs, dont un qui s'était exprimé ici, ont failli, une nouvelle fois.

14:14 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

# 10

    Comme la pie

allume un flambeau

rouge autour du nid délaissé,

dessine une

aventure :

 

diamants, escrocs, voleurs, faussaires

riches de leur vilénie,

 

amants qui flambent sur les ailes de la

buse.

 

13:55 Publié dans Cardadrab | Lien permanent | Commentaires (0)

Huitain retrouvé sur une feuille volante, et qui doit dater de treize ou quatorze mois environ

Il devient difficile aux mornes de mourir

Et le monde s'épanche au bord des embrasures

Un brasier, un charnier qui peint notre aventure

Et où l'horizon sale est pressé de courir

 

Un teint qui se dérobe, une gravitation

Autour de l'harmonie céleste des nuages,

Une hémorragie qui s'enténèbre à ces pages,

Dans l'oeil échaudé c'est comme une irritation.

 

12:25 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (1)

Tous yeux bus, 2

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11:50 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Ligérienne

Dans l'atelier, suite

medium_HPIM4897.JPG

 

 

    C'était hier.  Aujourd'hui, je n'y arrive pas. (L'orage de la nuit ?) Suffit-il de s'y mettre ? Pas sûr. Bruit, fatigue, jambes lourdes, inutile de s'y mettre si c'est pour écrire n'importe quoi (ou presque) .

 

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Ces quelques images illustrent plutôt la note écrite hier. La photographie ci-contre montre mon ordinateur, avec le fichier Word en 200% (ça doit être la page 188 ou quelque chose comme ça, car je travaille sans interligne), et la couverture de l'édition sud-africaine de Links, que je préfère pour plusieurs raisons.

 

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Bon, si je vous dis qu'en ce moment nous écoutons, en fait, You Are the Quarry de Morrissey, vous allez vous dire que cette troisième image est vraiment maniérée, ou mensongère. Pourtant, quand je traduisais, hier, c'était bien Apollo et Hyacinthus, que j'écoutais. J'ai parlé d'opéra l'autre jour, mais ça n'est pas vraiment un opéra ; évidemment, je simplifie toujours.

 

 

Sinon, parmi mes facilités du moment (je sombre dans la facilité), la rubrique Unissons accueille les notes pour lesquelles je n'ai pas le courage de procéder à un décompte statistique.  

(Incidentally, this is the 700th post...)

 

11:10 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (0)

# 9

    Camelote, c'est de la camelote ! RDA : un vieux sigle pour un pays qui n'existe plus. Drue, la pluie cingle mon visage comme un martinet de mots. Abonné aux contusions, le roi n'est pas mon cousin.

06:25 Publié dans Cardadrab | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 04 juillet 2006

Un peu n'importe quoi (mais à peine)

    Dis, tu n’as pas fini de faire ton cinoche ?

Elle verse à pleins seaux des pleurs d’alligator

Sommes-nous à Pékin ou à Oulan-Bator

Les souvenirs sont plus piquants qu’une épinoche

Tu aimais Goldorak j’adorais Albator

Moi déjà je lisais René Char (quel cador !)

Impatiemment nous attendons le medianoche !

 

Je la vois verser des larmes de crocodile

Dans le bolide fou et le discours futile

Et faux du député devant le cinéma

 

L’agace follement, l’ulcère, l’horripile

À en avoir soudain des plaques d’eczéma

Et elle envoie valser les fiches de l’édile

Bon, c’est fini, ce bin’s ? Tiens, il est midi pile !

 

19:10 Publié dans Sonnets de juin et d'après | Lien permanent | Commentaires (7)

Unissons nos efforts

    Dans la dernière des variations d’après “La belle Françoise” (KV 353, interprétation de Bart van Oort), le clavecin a presque une sonorité de guitare. Or, c’est un piano-forte.

Quel est le point commun entre Pas de nom de Gérard Manset et Les Gueux de Dick Annegarn ?

 

Cendrars comme Le Clézio s’intéresse à l’or. J’écris mes textes avec les conseils avisés d’un poisson d’argent. (Fair Portia, je sais que votre portrait est dans la cassette de plomb.)

Y a-t-il des enregistrements de la Julie de Nicolas Dezède ? Et des Mariages Samnites d’André-Ernest-Modeste Grétry ? J’en doute. (D’ailleurs, qu’est-ce donc qu’un Samnite, ou qu’un mariage ainsi épithétisé ?)

 

Vous voyez ce pilote ? Il flambe son essence, et ça fait des plombes qu’on attend ses photos. Harpagon peut aller se rhabiller.

18:10 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (0)

Samsara 696

    La chatte noire de la courette sautille et bondit pour attraper un bourdon (une grosse mouche, peut-être ?). Dans le jardin, à l’arrière, le chat noir et blanc a sa place attitrée, son lit de menthe au pied du prunier. Je choisis d’écrire chatte et chat, indifféremment, arbitrairement. Toutes les combinaisons imaginables sont possibles.

Si t’es foutu, morfondu

Comme une vieille violoncelle

(Dick Annegarn. “L’homme de l’aube”)

 

Bien entendu, le philosophe vagabonde, divague, sautille lui aussi à la recherche d’articulations conceptuelles inouïes, et l’écrivain se noie à force de plonger pour aller chercher, tel Robert Caillet sans domicile, des piécettes dans le Doubs. (Mais ces piécettes sont aussi, s’il y prend garde, des pépites.)

16:40 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (1)

Liens, lignes, silènes et silences

    Pour maintenir ouvert l’exemplaire de Links dont je me sers pour la traduction (il s’agit d’un volume relié de très bonne qualité correspondant aux secondes épreuves non corrigées : “Uncorrected Proof for Limited Distribution”), j’utilise tantôt l’édition hardback américaine, tantôt la réédition en paperback dans la célèbre collection des manchots (je cite Penguin, ouvrez les guillemots), tantôt l’édition originale, sud-africaine.     Tout est lié, tout se livre, tout est lu.

15:10 Publié dans ABC*ACB | Lien permanent | Commentaires (0)

Petite cuisine

Note liminaire :

Ce billet est publié dans la rubrique Fièvre de nombres

et doit être vivement déconseillé

aux âmes sensibles et autres arithmétophobes.

 

    Comme, avant elle, la rubrique 410/500, la catégorie ABC*ACB vient de subir un ajustement de ses contraintes d’écriture. Ainsi, le billet publié à 9 heures 30 (mais écrit entre 8 h 47 et 8 h 49), compte 439 caractères espaces non comprises, et 532 espaces comprises, ce qui ne correspond pas exactement à la contrainte de départ. Toutefois, il reste fidèle à l’esprit de cette rubrique, par un savant calcul.

 

Voici la règle :

Soit A, B et C les trois chiffres constituant, dans cet ordre, le nombre de caractères espaces non comprises du billet (ci-après dénommé S1).

Les trois chiffres constituant le nombre de caractères espaces comprises (ci-après dénommé S2) doivent être les mêmes, mais avec une inversion à l’intérieur de la centaine : à l’ordre ABC se substitue l’ordre ACB.

Par exemple, le texte intitulé Divertimento KV 136, Allegro comprend 319 caractères espaces non comprises, et 391 caractères espaces comprises°°°.

 

Il appert clairement que le texte Place Plumereau etc. ne respecte pas cette règle, mais il n’est pas si relâché que ça, tout de même : en effet, S2- S1=W ; de surcroît, W est composé des chiffres B et C selon l’ordre inverse de la structure de S1.

 

C’est la première fois que je révèle mes petits secrets de fabrication, la popote de mon atelier. Reprenez donc un Aspro. Moi, ça m’amuse… (C’est déjà ça.)

 

°°°

Il existe, pour Divertimento, une autre subtilité de calcul, liée au fait que le texte est composé de 73 mots.

En effet, 319 = (73x4)+27 et 391 = (73x5)+26. Ainsi, avec W le nombre de mots du texte, on obtient

S1=4W+x

S2=5W+(x-1)

 

Mais là n’est pas le propos aujourd’hui.

13:55 Publié dans Fièvre de nombres | Lien permanent | Commentaires (3)

Tous yeux bus, 1

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12:00 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (0)

Un bol fut

    Aujourd'hui, à marquer d'une pierre blanche, voit la découverte, par votre serviteur, des infos-bulles dont je ne manquerai pas, désormais, de truffer mes billets.

11:17 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

Croix et bannière

    Pas moyen de rafraîchir vraiment, durablement la maison, ni même de l’aérer en fait, car les appareils électriques (ordinateurs, chaîne stéréo) et la sueur humaine rendent tout essai vain, dans la durée, mais aussi : pas moyen de supprimer le petit grigri laid et gris en dessous de la nouvelle bannière. Simon

[qu’il soit ici fÉlicitÉ de sa superbe Mention Bien au baccalaurÉat, dont il est digne]

avait raison : ça prend dix minutes de préparer et de mettre en ligne une bannière, mais je ne compte pas les essais infructueux pour bidouiller la feuille de styles et tenter de faire disparaître ce Musicien masque de mots gris, décalé, superfétatoire et redondant (et qui ont plutôt duré, à eux seuls, un quart d’heure, ce matin, entre six et sept).

10:45 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (7)

Place Plumereau, Place Plum', Place Plume...

    Franchement, je ne parviens pas à me rappeler le mot que m'a appris Simon, hier, place Plumereau (je persiste à ne pas tronquer le nom de cette illustre place tourangelle). Je me souviens très bien de la définition, mais je ne la donnerai pas pour ne pas faire honte à mon ami devant tout le monde. (Simon, tu as mon adresse électronique, hein ? )

Quand on ne connaît pas l'adresse du site Web idoine, on reste inquiet pour les résultats du bac. Comme ton blog reste désespérément muet, je suis saisi d'angoisses compassionnelles...

09:30 Publié dans ABC*ACB | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ligérienne

Le munster Astolphe Sijouvray

[Lire le chapitre 1

 

    J'étais assez embarrassé pour répondre à mon hôte.

Il y avait, dans la courette, une bise agréable. (C'était le mois de janvier, et je n'aurais peut-être pas dû sortir en peignoir.) Tandis qu'une stalactite me pendait au bout du nez, je me livrai à sept bonnes minutes de réflexion, avant de répondre le plus honnêtement du monde au sieur Astolphe Sijouvray :

"Monsieur, votre question m'embarrasse. Des deux livres entre lesquels vous hésitez, il en est que je n'ai pas lu mais que j'emporterai l'été prochain dans ma valise avec la ferme intention de réparer cet oubli, et l'autre que je n'ai pas du tout l'intention de lire. Pour le premier, vous devriez tout de même savoir qu'il n'est pas encore publié en français. Pour le second, vous devez vous moquer de moi."

Astolphe Sijouvray se lissa une barbichette absente, roula entre ses doigts des favoris imaginaires, délogea d'entre ses dents une miette de salade chimérique, avant de m'offrir un large sourire, qui, au vu de sa physionomie générale, était plus affreux et effrayant encore que sa mine ordinaire. Puis il partit d'un grand éclat de rire et commença à m'expliquer que cette question était en fait un test, et que je venais de gagner au grand concours du Munster Astolphe Sijouvray, oui, que j'avais gagné pas moins de soixante-dix-sept munsters de 400 grammes chacun, que sa camionnette était garée juste dans la rue voisine et qu'il allait revenir me remettre mon lot.

(Nous étions en janvier. Il valait mieux, pour le munster.)

 

... Affaire à suivre ...

09:10 Publié dans Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (4)

# 8

    Caramel fondu, comment récurer la paillasse ? Donne-moi l'éponge, on n'est pas des chiffons. Adrénaline des interviews d'après-match, quand on dit n'importe quoi. Absents des stades, non plus, on n'est pas des chiffons.

07:00 Publié dans Cardadrab | Lien permanent | Commentaires (1)

Juin

    S'endormir à minuit, se réveiller tôt et se lever, en restant à l'étage pour ne pas réveiller la maisonnée avec les craquements bruyants de l'escalier, c'est aussi être au bureau, keeping office hours at dawn, la fenêtre ouverte, avec les oiseaux qui lancent un concert de trilles, rêvent de recouvrir les pétarades lointaines des motos, avenue du maréchal Juin.

05:45 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 03 juillet 2006

Meuglements et patibourres

    J'ai appris aujourd'hui que le meuglement se disait low en anglais (verbe et nom).

Il y a, par ailleurs, au début du chapitre 28 de Links , un verbe que je n'avais jamais rencontré (enfin, jamais, façon de parler : je l'avais rencontré, sans tiquer, lors de mes précédentes lectures du roman) et qui, à en croire Google (six résultats trouvés seulement), est presque un hapax :

Jeebleh watched Makka romb about with Faahiye.

 

Pour l'instant, j'ai traduit par une expression trop banale : "faire la folle avec". Mais je me demandais s'il ne fallait pas risquer un terme aussi rare... Enfant, c'était disait "faire la patibourre", mais là, Google ne donne aucun résultat (c'est un peu comme "à toute banane", si vous voulez...).

21:55 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (7)

Nathalie : Quintane : Cavale

2 juillet, onze heures du soir

 

    Je n’aurais pas dû boire ce café, chez les W.

Longtemps avant de commencer à écrire ce texte, j’avais décidé que la première phrase serait : « Je n’aurais pas dû boire ce café, chez les W. » (Longtemps, c’est-à-dire une heure avant, tandis que ce texte mûrissait en moi. (La meilleure métaphore est-elle mûrir, germer ou un autre verbe ? La meilleure métaphore ne serait-elle pas tout autre verbe qui éviterait de tels clichés ?))

Tandis que je lisais la deuxième partie du dernier roman paru de Nathalie Quintane, Cavale, j’étais attentif au texte et je pensais aussi à des centaines d’autres choses. (Je ne pense pas que cela ait été vraiment fait, en littérature : noter avec autant de minutie que possible, selon le souvenir d’un passé proche, tout ce à quoi pense un lecteur pendant sa lecture. C’est une autre affaire, mais n’excluons pas d’y revenir.)

Je pensais notamment à la sueur de ma peau contre le drap de dessous, ou contre la chaise en plastique rouge – puisque je me suis déplacé dans la bibliothèque pour lire –, à la douche froide que je ne manquerai pas de prendre avant de me coucher pour de bon, au discours qu’Arbor nous avait tenus, il y a un an environ, à propos de son choix de ne plus manger de poissons, aux autres livres de Nathalie Quintane, à celui (son premier, Chaussure, lu à l’époque où j’étais littérairement obsédé par les chaussures) qui m’a fait découvrir cet écrivain inégal (inégal est l’anagramme de génial (je lis aussi l’essai de Pierre Bayard sur les œuvres ratées, please bear with me)), je pensais à bien d’autres choses que Nathalie Quintane ou ses livres, comme Thomas Bernhard, qu’elle pastiche brièvement, Glenn Gould, les notices encyclopédiques des Animaux du Bois de 4 Sous (en particulier celles du gloméris ou du crotale céraste), le mot pêche ou le mot fenêtre, les mots mensonge, démenti, dimenticar, mais aussi la polysémie de ce beau mot de cavale, que je n’ai pas essayé de rappeler mes parents, que l’île près du poney-club de Hagetmau est bien jolie, etc.

Je sais que je ne vais pas parler de Cavale. D’ailleurs, je ne l’ai lu qu’à moitié. Mon drame, ici : quand je n’ai pas fini de lire un livre, je meurs d’envie d’écrire de longs paragraphes dans ce blog, puis je suis pris, une fois le livre achevé, d’une plus grande inspiration à la lecture du suivant. Une sorte de donjuanisme de l’érotique littéraire, qui se mue, paradoxalement, en impuissance critique. Un peu de Viagra, et ça repart ? Je ne sais pas… Filons la métaphore (celle-ci, oui) et craignons que cette note ne soit un signe d’éjaculation précoce. (En tout cas, c’est peine à jouir. Nouveau paradoxe.)

Je sais que je ne vais pas parler de Cavale. (Tiens, je ne savais pas, avant d’écrire cette texte, que je céderais au charme facile de l’anaphore paragraphique, ni qu’une autre phrase que l’initiale, et aussi commençant par je, y serait répétée) mais je sais d’ores et déjà que ce roman est bien meilleur que les précédents de Nathalie Quintane, avec ses 21 débuts, son jeu trouble sur l’identité du narrateur et de son crime, la réflexion (jamais théorique) sur les codes culturels, ses personnages fuyants, plusieurs de ses audaces stylistiques, parfois pataudes ou malvenues mais toujours signifiantes.

Il y a une demi-heure, peut-être, parmi les nombreuses choses auxquelles je pensais en lisant Cavale, il y avait cette anecdote, dont je ne sais où je l’ai lue ou entendue mais qui m’a marquée car j’y repense souvent : P.O.L. ne demande jamais à « ses » auteurs de réécrire et il accepte qu’ils changent de registre ou de style ; selon cette anecdote, il déciderait, d’emblée, de faire signer un auteur chez lui, indépendamment du type d’ouvrages qui seront écrits. L’exemple de Renaud Camus doit inciter à réviser ce récit, sans doute partiel ou exagéré, puisque Renaud Camus a souvent dû retirer des paragraphes ou des passages à la demande de son éditeur (voir édition de P.A. (Petite Annonce) en livre, par exemple), mais il n’en demeure pas moins que, quel que soit son degré de véracité, cette anecdote revient me hanter régulièrement, pour ce qu’elle implique pour la notion de ratage. Que Pierre Bayard soit un des rares à essayer de la théoriser, cette notion, voilà qui est choquant, car je ne connais pas un seul écrivain dont telle ou telle œuvre n’est pas considérée comme mineure ou ratée ; cela est d’ailleurs formulé tel quel dans les conversations informelles qui ont lieu entre « spécialistes » dans les colloques. Curieux, non ? Je songe à Un rêve utile de Tierno Monénembo, dénigré par l’auteur lui-même a posteriori, c’est-à-dire sous l’influence de ses amis, des critiques, de la presse, etc. ; or, c’est un livre que j’aime beaucoup.

Dans cette perspective, l’anecdote (apocryphe, alors ?) relative à P.O.L. donne l’image d’un éditeur soucieux de donner aux auteurs qu’il publie la certitude que l’ensemble de leur œuvre sera un tout impur constitué de parties inégales, de moments creux, de ratages. À creuser, décidément. (Comme Cavale, dont je n’ai pas dit trois mots.)

 

Ajout : Vrai Procuste, je me dois d’ajouter pas moins de trente-trois mots à cette note écrite hier soir, yeux brûlés et cerveau en charpie, afin de publier ce billet dans la rubrique YYY.

21:12 Publié dans YYY | Lien permanent | Commentaires (3)

Nelly Kaplan, plan-plan

    Dans la rubrique Cinéma du Magazine littéraire de juillet-août (n° 455), à la page 20, Nelly Kaplan, dont je crois me rappeler vaguement qu'elle est censée avoir écrit des livres (à défaut, peut-être, d'en avoir lu), écrit quelques paragraphes au sujet d'une adaptation, par Michael Winterbottom, de Tristram Shandy. Elle nous enjoint vigoureusement de lire la magnifique traduction de Guy Jouvet (certes, et je m'associe à elle), mais elle appelle l'auteur de La Vie et les opinions de Tristram Shandy... Laurence Stern ! Ce n'est pas une simple coquille, puisqu'elle réédite cet étrange exploit à quatre reprises, et n'écrit jamais Sterne avec son e. Pas grave, me direz-vous, ce n'est jamais que l'un des sept ou huit écrivains majeurs de la littérature européenne... (Et je suppose qu'il n'y a pas de relecteur compétent non plus dans l'équipe du Magazine littéraire...)

Mais le plus amusant est sans doute cette phrase : "Quant à vous, aimable lecteur, l'avez-vous lu ?"  Moi, oui, justement, et je crains, chère Nelly Kaplan, que vous ne me trouviez pas très "aimable" lecteur. Mais la littérature ne rend pas nécessairement aimable : c'est une activité dont vous avez raison de vous dispenser.

Ah la la... pour un peu vous donneriez raison aux rares pourfendeurs d'adaptations cinématographiques, dont je ne suis pas, et qui prétendent que les films permettent aux spectacteurs de se croire dispensés de la lecture du livre. (D'ailleurs, peut-être saurez-vous me renseigner sur l'auteur du roman dont Les Bronzés 3 a été tiré ? Je meurs d'envie de découvrir ce chef-d'oeuvre.)

Autre perle : "Le livre enchanta Kant, Diderot, Balzac, Nerval, Baudelaire, Goethe".  Erratum, voyons ! Il fallait lire : "Le livre enchanta Quant, Didereau, Balsac, Nerwal, Beaudelère, Gueute". Bien entendu !

18:35 Publié dans Narines enfarinées | Lien permanent | Commentaires (6)

Snip goes the weasel !

    Je note ici une nouvelle impasse de cette journée de traduction, pour que ce billet serve d'aide-mémoire (et, comme toujours (soyez-en tous remerciés) d'appel à contribution).

 

Au début de la scène dans le salon de coiffure, déjà évoquée, Nuruddin Farah écrit : "The three barbers stopped snipping". (Fragment de phrase que j'avais traduit comme suit : "Les trois coiffeurs arrêtèrent de jouer du ciseau.")

Deux pages plus loin, au moment où Jeebleh se fait couper les cheveux, il a une vision, qui disparaît furtivement. L'évanouissement de la vision est signalé par une onomatopée : "then snip ! "

Comment traduire cette onomatopée qui est, de toute évidence, un écho quintessentiel du verbe snip, dans l'une des premières phrases de la scène ? J'ai pensé aux deux traductions suivantes :

Le cliquetis des ciseaux s'arrêta. (Mais comment garder les trois coiffeurs ???)

Et puis clic !

 

Affaire à suivre...

13:13 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (4)

Le Tout-Paris, à vélo

    Elle est revenue du lycée à bicyclette en prétendant qu'avec le vent léger, la chaleur n'était guère perceptible, ou qu'en tout cas ce n'était pas la franche canicule. Puis une demi-heure après, s'apercevant qu'elle s'était beaucoup échauffée, elle a concédé qu'il faisait déjà très chaud.

 

Vais-je vous proposer encore une réflexion sur mes apories de traducteur ? Oui, puisque je fais ce que je veux et puisque Madame de Véhesse a commis l'imprudence de me réclamer d'autres notations dans ce genre. Eh bien, dans Links (tandis que j'écoute les douze variations KV 264 à partir de l'arietta "Lison dormait"), il y a, au milieu du chapitre 27 (j'en suis encore là car je n'ai rien traduit ce week-end), la phrase suivante :

The barber-shop had been the rendezvous for the city's cosmopolitans in the days before the civil war.

 

Ce n'est pas seulement la traduction de rendezvous qui me chiffonne, car il eût été préférable, avec une autre syntaxe, de le traduire différemment (mais finalement, je le garde tel quel, ou plutôt avec le seul ajout du tiret obligatoire), mais aussi (surtout) le substantif cosmopolitans, qui n'a, comme équivalent strict, en français, que le très ambigu "cosmopolites".

En l'occurrence, dans le contexte somalien, cela signifie que les Somaliens qui avaient passé quelques années à l'étranger et qui avaient des goûts moins traditionnels (plus modernes, plus dégrossis, plus occidentaux, que sais-je) se pressaient dans ce salon de coiffure. Cette idée n'est en rien traduisible par cosmopolites. Pour l'instant, j'ai choisi, temporairement, d'écrire, en français, "le rendez-vous de la clientèle huppée de Mogadiscio". Mais je suis frustré. J'aurais aimé qu'il existât, pour les autres cités du monde, une expression équivalente au Tout-Paris (même si la connotation de goûts occidentaux en serait également absente), d'autant que j'aurais évité la traduction littérale de rendezvous : "le salon où se pressait le Tout-Mogadiscio", "le salon où se pressait tout ce que Mogadiscio comptait de gens à la pointe / modernes / ..."

Peut-on aller jusqu'à user de l'adjectif occidentalisé, ici ? Comme ni l'adjectif Westernized ni la racine West ne sont présents dans le texte original, je m'y refuse.

 

Bart van Oort, au pianoforte, semble se gausser délicatement de mes atermoiements.

11:25 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (1)

Saepe terrent numina

    Ébloui par la première aria de l'opéra Apollo et Hyacinthus, composé par Mozart à onze ans et dont, dans mon ignorance, je ne connaissais pas même l'existence, je cherche le texte du livret (en latin) sur la Toile, le trouve aisément grâce à la base de données de l'université de Stanford (il est ici) et me surprends à lire ce latin-là, du 18ème siècle, à livre ouvert. On peut bien se vanter un peu de temps à autre...       Sérieusement, cette aria, chantée par Arno Raunig dans la version enregistrée en 1990 par le Rundfunk-Sinfonieorchester Leipzig, est à la hauteur de bien des airs de l'époque.

10:10 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : TRES GRANDE MUSIQUE

Ne traduisons plus, hein...?

    Mon fils regarde Robbie le renne, dessin animé (mal) doublé. Le film d'animation en question est aussi mal traduit, ou plutôt, selon la mode galopante, pas traduit du tout. Ainsi, l'un des personnages s'appelle Vixen. Il se trouve que c'est le nom du personnage féminin principal, fortement idéalisé (à ce que je comprends sur le mode audio (je ne regarde pas le film mais suis les dialogues d'une oreille)), et qu'il est annoncé à grands renforts d'hyperbole parodique : "elle est merveilleuse, elle a un nom si doux, et elle s'appelle... Vixen!"

Or, vixen, en anglais, est un terme qui peut se traduire par "renarde", ou, au sens figuré, par "mégère". Tant les sonorités que le sens du mot sont très péjoratifs, ce qui est évident pour un auditeur anglophone... En revanche, Vixen n'a aucune espèce de signification pour un public francophone. Pourquoi ne pas avoir traduit par Mégère, Harpie Mocheté ou Saleté ? L'aspect antiphrastique du nom est complètement perdu, alors que, même inconsciemment, il doit faire partie du charme du film, pour les enfants et les adultes.

(Par ailleurs, dans un autre passage du film, trois rennes bêlants ou hurleurs sont annoncés comme "les Trois Grosses Cloches", ce que je pense être une parodie des Trois Ténors. Cela me réconcilie plus avec les auteurs du film, mais pas tellement avec les traducteurs : je suis prêt à parier que, dans la version originale, tenor est transformé en terror ; il y avait sans doute mieux, comme paronyme de "ténor", que "grosse cloche"...)

09:00 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (1)

Diamants d'ici

    Faut beaucoup lire par ici.

Oh, quand même, cinq notes par jour en moyenne, ce n'est pas la mer à boire.

Hmmm... Changeons de sujet.

Oui ?

Tu mets toujours trois points de suspension ?

Oui. Pourquoi ? C'est une question de convention, non...?

Oui, mais...

?

Ma question n'est pas conventionnelle, tu peux au moins me reconnaître ça.

Pour le coup...

Ce que j'essaie de te dire, c'est que tu passes ton temps à peaufiner, à finasser, à creuser de toutes petites choses, et ça, ça ne t'a pas traversé l'esprit. Pourtant, les écrivains qui se sont interrogés sur les points de suspension ne manquent pas.

Justement.

Oui, je sais que tu n'étais pas très convaincu par l'étudiante qui avait toute une théorie sur les quatre points de suspension. Mais quand même...

Non, ce que je disais, c'est : justement.

?

Justement, il y en a assez qui se sont penchés là-dessus. Je peux vaquer à autre chose. En plus...

Quoi ?

Au début, je comptais me contenter de nos deux premières répliques. Pourquoi as-tu tout fait déraper ?

Par désir de suspension, peut-être.

Je vois le genre.

07:30 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (2)

dimanche, 02 juillet 2006

Polichinelles

    Ce dimanche, j'ai appris qu'une "collègue" avait dit, à plusieurs reprises, que je révélais sur mon blog des "secrets concernant l'université". Elle parlait de mon autre blog, publié sous mon vrai nom et où, bien entendu, je n'ai absolument rien révélé de secret ou d'inavouable.  D'ailleurs, si j'étais attaquable d'une quelconque façon, elle ne s'en serait pas privée.

Donc, je ne révèle pas de "secrets". Et même si j'écris ici qu'elle est, pour sa part, mégalomane, paranoïaque, machiavélique, autocratique et atteinte de narcissisme pervers, sans compter qu'elle ne respecte jamais les délais pour la remise des sujets d'examen, des copies, et qu'elle empêche tout le monde de travailler, je n'aurai révélé qu'un secret de Polichinelle.

23:40 Publié dans Narines enfarinées | Lien permanent | Commentaires (1)

Institut de Touraine

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Dans la vitre, la photographe s'est reflétée.
C'était le 28 juin 2006.

17:05 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (2)

# 7

    Car mon sang ne saurait effleurer la peau du Mal. Damien parle pour ne rien dire. Dragueur qui n'a peur de rien. Branleur, petit branleur.

15:55 Publié dans Cardadrab | Lien permanent | Commentaires (0)

Paradise for Mickey II

    Finalement, passée l'erreur technique dont il était question hier, et même très précisément il y a 25 heures et 10 minutes (tout ceci écrit en fait jeudi matin), j'ai pu écouter Paradise for Mickey, composition originale d'Aldo Romano, jouée par son trio avec Danilo Rea et Rémi Vignolo dans le cadre du festival Jazz à Porquerolles en juillet 2005.

[Les lourds nuages noirs dansent dans l'herbe.]

[[[Les termitières jaillissent comme une explosion de dynamite.]]]

[[[[[Vous vivrez des époques bénies, bienheureuses. Le monde est un amas de projectiles.]]]]]

 

14:50 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jazz

Résurrection

Ressuscité,

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En majesté.

12:00 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne

Ouestuaire

    Ce n'est pas la première fois que, dans ces carnets, j'écris un texte de manière plus ou moins automatique * et que je m'aperçois, en comptant les mots, que je suis tombé d'emblée sur le nombre exact requis. Le texte alors se glisse dans le nid-de-pigeon auquel, si spontanément, il s'est rattaché.

Le nouveau chat est tout gris avec des yeux jaunes. Mais, avec le mot klaxon, n'écrirait-on pas un très beau poème dans l'esprit des Kyrielles de Kaprekar ?

( - Parce que tu trouves ça beau ??? )

 

* Depuis mes premières découvertes de l'écriture automatique, vers l'âge de quatorze ans, avec Les Champs magnétiques, bien sûr, mais surtout Poisson soluble, de toujours mon favori et que mon professeur de khâgne ne comprenait pas que je m'obstinasse à lui proposer comme texte d'étude en classe, je suis convaincu que l'écriture automatique, par-delà les prétentions de ses inventeurs, est toujours une affaire de plus ou moins, de dosage approximatif entre la "dictée de l'inconscient" et la veille de la raison, d'impureté générique pour évoquer un autre livre fondateur de mes années  de formation, Le Pur et l'impur de Vladimir Jankélévitch**, que j'annotais et dont je griffonnais mon exemplaire à couverture jaune (portant une reproduction de Gauguin, je crois), à ma première khâgne justement.

** L'année suivante, nous découvrant, avec Elvire K.,  cette passion commune pour le philosophe musicologue, nous nous mîmes à le surnommer Yanké et à tenter des pastiches de phrases vladimiriennes, ce qui est tout sauf aisé.

11:25 Publié dans Fièvre de nombres | Lien permanent | Commentaires (2)

Le mystère Astolphe Sijouvray

    Il fallait bien commencer par noter que la somme de son prénom et de son nom reposait sur un équilibre subtil, entre le cube de 2 et le carré de 3, débouchant sur le nombre premier qui fait partie de mes préférés, 17. Toute personne dont le prénom compte huit lettres et le nom, neun Buchstaben, fait aussitôt l'objet de ma curiosité bienveillante, sinon de mon admiration.

Lui, Astolphe Sijouvray, muni d'une canne à pommeau d'or et vêtu d'un habit à queue-de-pie, se présenta un jour à mon domicile. J'étais encore en peignoir (car je dors nu et, quand je n'ai pas d'affaire urgente pour me pousser sur les routes, l'été, je me vêts, au lever, d'un simple peignoir de bain qui me donne l'allure lascive d'une star de grande classe, une version masculine d'Ava Garner, dirons-nous pour faire simple). Astolphe Sijouvray me tendit sa carte, d'une élégance infinie.

Quand je fus rassuré sur ses motivations (il n'était ni témoin de Jehovah, ni mormon, ni, pire encore, conseiller financier d'un institut spécialisé dans les nouvelles mesures de défiscalisation), je l'invitai à venir prendre avec moi une tasse de Rembeng. Il déclina mon offre, préférant "boire une tasse de thé vert Gunpowder dans votre ravissante courette". Bien sûr, pour l'accueillir dans l'infâme cour de gravier qui sépare la maison de la rue, il fallut déplacer la Clio et sortir les cabriolets Régence. Déjà, la scène n'était pas du tout décalée. (La Clio, elle, cala. Merde alors, elle sort du contrôle technique, cette putain de caisse ! (Car je parle ainsi dans la vie de tous les jours, et hors de mes précieux carnets.))

Astolphe Sijouvray ne voulait pas me demander quoi que ce soit, et, en dépit de son allure surannée, il n'était même pas venu me proposer un pacte avec le diable, or a new lease of life, que sais-je... Il voulait absolument que je lui donne un conseil de lecture, car il hésitait, m'expliqua-t-il avec force ronds de jambes et circonlocutions, qui, pour être savamment tournées et charmantes de rhétorique, ne m'en donnaient pas moins l'impression qu'il cherchait, in vulgar parlance, à noyer le poisson (car l'hyperhypotaxe sert aussi, dear students and fellow scholars et n'en déplaise à Henry James, à cela). Bien entendu, il lui était impossible de battre la campagne autour des buissons, puisque nous étions en ville, dans ma courette, qui est, de surcroît, en fait de buissons, protégée par une épaisse haie de thuyas (l'arbre le plus affreux qui soit, cela n'a aucune espèce d'importance ici, mais autant le noter). Mais les digressions n'en tombaient pas moins de sa lèvre digne et subtile.

Un conseil de lecture, donc. (Il faut toujours se méfier des personnes qui préfèrent une tasse de Gunpowder à une mug de Rembeng, alors que je serais plus mesuré dans mon jugement à l'encontre des amateurs de Gainsborough qui ne goûtent pas trop Rembrandt : voyez comme l'alphabet est retors...)

Il voulait savoir si je lui conseillais plutôt de lire Les Détectives sauvages de Roberto Bolaño ou Lapinot et les carottes de Patagonie, de Lewis Trondheim.

 

... À suivre...

10:50 Publié dans Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (17)

Adagio KV 411

    Si les silènes s'emboîtent comme des ronces dans la nuit, je ne verrai pas les silures qui chantent pourtant d'une voix si douce, à en attirer les marins sur les récifs et au pourtour précieux des ombres. On ne vit qu'une fois, et vous verrez de quel bois je me chauffe.

Chacun son métier, les flûtes seront bien boisées. Ou, si les lamentations s'élèvent jusqu'aux cieux, verrai-je les amants qui, tombés dans le fleuve à son estuaire, creusent leur amour à belles dents, comme un fruit talé ?

10:00 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 01 juillet 2006

J'adore les bouibouis

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Photographie prise par c'était, depuis le "petit train touristique" qui traverse Tours.
(La honte ! )

17:00 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (4)

Paradise for Mickey I

Porquerolles, juillet 2005

 

    Il n'est pas question ici de la version en disque de cette composition d'Aldo Romano (Aldo Romano : Threesome, Emarcy 2004), mais de la version enregistrée en concert à Porquerolles.

Ce qui me surprend, c'est que ce morceau dédié à la mémoire du pianiste Michel Graillier est apparemment une composition originale d'Aldo Romano. Je la découvre à l'instant, et la première écoute me donne l'impression d'entendre une composition déjà connue, de Steve Lacy, je crois, ou peut-être de Thelonious Monk.

Que fais-je alors ? Je suis tenté de mettre sur la platine tous mes disques de Steve Lacy, mais je vérifie tout d'abord le disque que je suis en train d'écouter et je m'aperçois que, de manière tout à fait inhabituelle (et inexplicable), le lecteur de CD a "sauté" une plage, et j'écoutais bel et bien une version d'Epistrophy par la Campagnie des Musiques à Ouïr. Or, Epistrophy est, bien entendu, une composition archi-connue de Monk, mais j'en possède plusieurs versions différentes par Steve Lacy, en duo avec Mal Waldron.

Simple quiproquo, ou confusion technique.

13:40 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jazz

Christ aux outrages

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Vous dansez, tristes tortionnaires ? Sautez.
Vos fouets : la musique des fous. Un habit jaune, un habit vert. L'un de face, et l'autre à revers. Ligoté. 

12:00 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne

# 6

    Carmen se déhanche vulgairement. Dansez toujours, belle et féroce. Drame de la passion, ou de la cohue ? Bizet l'ignore.

02:00 Publié dans Cardadrab | Lien permanent | Commentaires (1)