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vendredi, 29 février 2008

29 fées vrillées

    * Fonte

* Ottomane

* Trara !

* Un peu de lecture

* Coiffes montagneuses de Bath

* Mines minuscules

* Billy Boy (version 301/361)

* Pique, trèfle, ardoise

* 1625 - The Inch Worm

* Michel Butor

 

12:00 Publié dans Clés du sol | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : fiction, écriture

Gare de Facture (version 51/57)

    Un désert d’opérette fermente aux paupières. Insomnie(s).

Plage d'Arcachon

06:00 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : poésie, photographie

jeudi, 28 février 2008

Gare de Facture (version 682/804)

[ 20.02.2008. ]

 

    Les pluviers et les goélands dansent dans les nuages. C’est un désert d’opérette.

Ailleurs, Ornette brandit les bannières. Le jour soupèse ses chances, dans le faux petit jour gris. Les plaisanciers ont délaissé les bateaux, qui tanguent comme des fourmis désœuvrées. La jetée se mouille de cette écume inusuelle, tombée du ciel, qui n’a pas la saveur des harmolodiques.

L’espace colporte des cris, les rumeurs lancées contre les coques de bois.

Lueurs rougeoyantes sur fond de ciel pétrole. Trouée dans la nuit brune aux paupières lourde. L’orge fermente. Le jour enfin se lève.

Le soleil peine à poindre. Nous aurons d’autres insomnies, le traversin chiffonné de désespoir. Nous verrons d’autres pluviers gravir les nuages, d’autres goélands croiser au large. Le cor d’Ornette fait taire même les mouettes.

23:31 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (2)

Gare de Facture (version 841/1000)

[ 20.02.2008. ]

 

    Les pluviers et les goélands dansaient dans les nuages. C’était un désert d’opérette.

Ailleurs. Ornette brandit les bannières. Le jour soupèse ses chances, dans le faux petit jour gris, au-dessus du port d’Arcachon. Les plaisanciers ont délaissé les bateaux, qui tanguent comme des fourmis désœuvrées. Les jetées à hauteur d’épaule se mouillent de cette écume inusuelle, tombée du ciel, qui n’a pas la saveur des harmolodiques.

L’espace colporte des cris, des rumeurs lancées contre les coques de bois. Les lueurs rougeoyantes sur fond de ciel pétrole – à ne pas prendre au tragique. Trouée dans la nuit brune aux paupières lourdes, l’orge s’enfonce dans la brume : à force de se triturer les cornes, de tituber sous les coups de faux de la grisaille, le jour enfin se lève.

Le soleil peine à poindre. Nous aurons d’autres insomnies, le traversin chiffonné de désespoir. Nous verrons d’autres pluviers gravir les nuages, d’autres goélands croiser au large. Le cor d’Ornette fait taire même les mouettes.

16:30 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, jazz, écriture

Gare de Facture (version 1089/1295)

    Les gravelots et les goélands dansaient dans les nuages, à moins qu’on ne crût les voir nager à la surface des vaguelettes, dans la rade. De toute manière, peu importait, c’était un orage d’opérette.

Ornette brandit les bannières, l’orage de tomber en miettes. Le jour soupèse ses chances, dans le faux petit jour gris, au-dessus du port d’Arcachon. Les plaisanciers ont délaissé leurs bateaux, qui tanguent comme des fourmis désœuvrées, malades peut-être. Les jetées à hauteur d’épaule se mouillent de cette écume inusuelle, tombée du ciel, et sans la saveur des envolées harmolodiques.

L’espace constitué de milliers de minces points blancs colporte des cris, des rumeurs lancées contre les coques de bois. Les lueurs rougeoyantes sur fond de ciel pluvieux pétrole – à ne pas prendre au tragique. Trouée dans la nuit brune aux paupières lourdes, le seigle s’envole en feuilles de brume, puisque le jour enfin se lève, à force de se triturer les cornes, de tituber sous les coups de faux de la grisaille.

Un envol lave l’air. Le soleil peine à poindre. Nous aurons d’autres insomnies, d’autres nuits à pleurer les embrassades, le traversin chiffonné de désespoir. Nous verrons d’autres gravelots griser les nuages, d’autres goélands croiser au large. Le cor d’Ornette fait taire même les mouettes.

12:10 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fiction, littérature, jazz, écriture

Gare de Facture (version 318/381)

20.02.2008., toujours ]

 

Le bassin d'Arcachon, & port de pêche

    Ornette brandit les oriflammes, l’orage de tomber en miettes. Le jour soupèse Arcachon. Les promoteurs ont tout salopé ; l’anarchie règne ; seul un quartier a gardé une part de splendeur harmolodique. Les lueurs rougeoyantes sur fond de ciel pluvieux pétrole – à ne pas prendre au tragique. Trouée dans la nuit brune aux paupières lourdes, le seigle s’envole en feuilles d’écume.

06:30 Publié dans ABC*ACB | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fiction, écriture, photographie, arcachon

Gare de Facture (version 317/378)

    Ornette brandit les oriflammes, et l’orage tombe en miettes. Le jour soupèse Arcachon. Les promoteurs ont tout salopé ; l’anarchie règne ; seul un quartier a gardé une part de splendeur harmolodique. Les lueurs rougeoyantes sur fond de ciel pluvieux pétrole – à ne pas prendre au tragique. Trouée dans la nuit brune aux paupières lourdes, le seigle s’envole en feuilles d’écume.

02:00 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 27 février 2008

Gare de Facture (version 410/500)

    Ornette brandit les oriflammes, et l’orage tombe en miettes, cendres pour branches.

Le jour se lève sur             Arcachon. Les promoteurs ont tout salopé, bien sûr ; l’anarchie règne dans la station balnéaire ; seul un quartier, ou deux, a gardé une part des tonalités harmolodiques.

Les lueurs rougeoyantes sur fond de ciel benzène dorment d’un sommeil tardif, à ne pas prendre au tragique. Trouée dans la nuit brune qui luit aux paupières lourdes. Le seigle s’envole en feuilles de papier d’écume.

23:23 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fiction, écriture

Gare de Facture (version 419/497)

    Ornette brandit les oriflammes, et l’orage tombe en miettes.

Le jour se lève sur Arcachon. Les promoteurs ont tout salopé, bien sûr ; l’anarchie règne dans la station balnéaire ; seuls quelques quartiers – quelques rues – ont gardé une part de leurs belles tonalités harmolodiques.

Les lueurs rougeoyantes sur fond de ciel pluvieux pétrole dorment d’un sommeil tardif, à ne pas prendre au tragique. Trouée dans la nuit brune fulgurante aux paupières. Le seigle s’envole en miettes de papier d’écume.

Le bassin d'Arcachon, & port de pêche

19:20 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : arcachon, écriture, ornette

Gare de Facture (version 458/547)

[ 20.02.2008., comme tous les textes de cette série ]

 

    Ornette bande ses anches. The Ark : l’arche. On brandit des étendards, l’orage tombe en miettes.

Ailleurs. Le jour se lève sur le port d’Arcachon. Les promoteurs ont tout salopé, bien sûr ; l’anarchie règne dans la station balnéaire ; seuls quelques quartiers – quelques rues – ont gardé une part de leur harmonie.

Voici que les lueurs rougeoyantes sur fond de ciel pluvieux pétrole dorment encore d’un sommeil tardif, à ne pas prendre au tragique. Trouée dans la nuit brune fulgurante aux paupières. Le seigle s’envole en miettes de papier d’écume.

17:17 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : arcachon, écriture, ornette

Gare de Facture (version 582/695)

    21 décembre 1962. New York. Ornette bande ses anches. The Ark : l’arche. Noël vient toujours après Noé, d’autant que l’averse gronde. L’orage tombe en miettes.

19 février 2008. Le jour se lève sur le port d’Arcachon. Les promoteurs ont tout salopé, bien sûr ; l’anarchie règne dans la station balnéaire où Liszt et Manet passaient leurs fugues ; seuls quelques quartiers – quelques rues – ont gardé une part de leur harmonie.

Voici que les lueurs rougeoyantes sur fond de ciel pluvieux pétrole dorment encore d’un sommeil tardif, à ne pas prendre au tragique. Trouée dans la nuit brune, bleue de lune, fulgurante aux paupières. Le seigle s’envole en arpèges, papier d’écume pour d’autres factures.

 

Le bassin d'Arcachon, & port de pêche

15:30 Publié dans YYY | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, jazz, écriture, arcachon

Dans la pâleur des unissons

[ 17.02.2008. ]

 

    Dans la pâleur des unissons. Ce matin, tôt, profitant d’un accès inattendu à Internet, je consultai rapidement ma messagerie électronique, et, en contrôlant aussi les dernières photographies publiées sur FlickR, je constatai que Renaud Camus s’était rendu, en juillet dernier, sur les traces de William Beckford, à Bath. Quelques heures plus tard, à peine, j’ouvris un livre à la couverture rouge qui traînait dans la bibliothèque de mes parents, La Taverne du doge Loredan : dès la première page, il y est question de William Beckford.

Vathek et Woyzeck se battent dans un duel au poignard sépharade.

Dans Child of God, un enfant arrache, de la bouche, une patte d’oiseau vivant. « It’s his to kill if he wants to... »

Féline, la déesse Bastet veille sur les coïncidences littéraires.

 

13:13 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : fiction, littérature

Fonte

[ 14.02.2008. ]

    Dans l’âtre sifflent les bûches ; bien sûr, il en est toujours ainsi. Le sifflement même désigne la chaleur de l’hiver, évoque les gros romans riches en rebondissements lus lors des veillées, le cliquetis des pincettes et l’odeur de cendre chaude des tisonniers. Même les vieilles paysannes qui ramassent les fagots et les lient n’ont rien de pareil, pour les images d’Epinal. Alors, les bûches sifflent désespérément dans l’âtre, sur la plaque de fonte, face aux jours lunaires.

11:10 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fiction, écriture

mardi, 26 février 2008

Ottomane

    26 février 1618 : le jeune sultan Osman II Han prend la tête de l'Empire ottoman.

 

20:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)

Trara !

[ 14.02.2008.

    « Il est remarquable que l’un des grands maîtres du trombone, Jack Teagarden, ait joué pendant toute sa carrière – de 1927 à 1964 – dans le même style, qui s’est parfaitement adapté à toutes les esthétiques qu’il a traversées. » Voilà ce qu’écrit Marc Richard dans l’édition 1988 du Dictionnaire du jazz (« Bouquins » Laffont, entrée TROMBONE, p. 1021). À l’entrée TROMBONE A PISTONS, signée par le même Marc Richard, on apprend que Juan Tizol n’improvisait jamais, et que Bob Brookmeyer est le « grand soliste » de l’instrument.

Au demeurant, Marc Richard se contente de mentionner Albert Mangelsdorff en passant, en imaginant que la pleine page consacrée au grand tromboniste allemand dans le Dictionnaire suffit à compenser.

J’ai consulté ces deux entrées après avoir écouté les quatre faces de l’enregistrement du quartette de Gerry Mulligan à la salle Pleyel en 1954, avec Brookmeyer au trombone. Back at home, je sais que j’ai un CD de Brookmeyer en leader, disque que j’aime beaucoup mais dont le titre persiste à ne pas me revenir.

Les pommes de pin pétaradent dans l’âtre.

16:18 Publié dans Knobs & thorns | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jazz, musique, trombone

Un peu de lecture

Guerre de Troie

We left the Misses Buzza engaged in rowing their papa homewards. The Three Queens as they steered King Arthur to Avilion can have been no sadder pageant. It is true the Misses Buzza grieved for no Excalibur, but the Admiral had lost his cocked-hat.

Picture to yourself that procession: the journey past the jetties; the faces that grinned down from overhanging hulls, or looked out hurriedly at casements and grew pale; the blue-jerseyed Trojan lounging on the quay, and pausing in his whistle to stare; the Trojan maidens gazing, with arrested needle; the shipwrights dropping mallet and tar-pot; the ferrymen resting on their oars; the makers of ship's biscuit rushing out, with aprons flying, to see the sight; the butcher, the baker, the candle-stick maker—each and all agog. Then imagine the Olympian mirth that ran along the waterside when Troy saw the joke, and, hand on hip, laughed with all its lungs.

But even this was not the worst: no, nor the crowd of urchins that followed from the landing-stage and cheered at intervals. It was when Admiral Buzza looked up and spied the face of Mrs. Goodwyn-Sandys at an upper window of "The Bower," that the cup of his humiliation indeed brimmed over.

Mrs. Buzza, "tittivating" at the mirror, heard the stir, and, presentient of evil, rushed down-stairs. She saw her lord restored to her, dear but damp. Yet she "nor swooned, nor uttered cry:" she simply sat violently and suddenly down upon the hall-chair, and piteously stared.

"Emily, get up!"

She did so.

"You are wet, my love," she ventured timorously.

"Wet! Woman, is this the time for airy persiflage?"

"My love," replied Mrs. Buzza, meekly, "nothing was further from my thoughts."

The Admiral glared upon her for a moment, but the retort died upon his lips. He flung his hands out with an appealing gesture and something like a sob.

"Emily," he cried, hoarsely, "Troy has laughed at me again. Put me to bed."

(A.T. Quiller-Couch. The Astonishing History of Troy Town. Chapter IX) 

 

 

Bonzaïs 

The little trees were in evidence everywhere, decorating the living rooms, posted like sentinels on the terrace, and staged with the honour due to statuary at points of vantage in the garden. But their chief home was in a sunny corner at the back of a shrubbery, where they were aligned on shelves in the sunlight. Three special gardeners who attended to their wants were grooming and massaging them, soothing and titivating them, for their temporary appearances in public. Here they had a green-house of their own, kept slightly warmed for a few delicate specimens, and also for the convalescence of the hardier trees; for these precious dwarfs are quite human in their ailments, their pleasures and their idiosyncracies.

(John Paris. Kimono. Chapter XIV : The Dwarf-Trees)

 

 

Freux

You can hear them in the evening, discussing the matter of this surplus stock.

"Don't you work any more," he says, as he comes up with the last load, "you'll tire yourself."

"Well, I am feeling a bit done up," she answers, as she hops out of the nest and straightens her back.

"You're a bit peckish, too, I expect," he adds sympathetically.  "I know I am.  We will have a scratch down, and be off."

"What about all this stuff?" she asks, while titivating herself;

"we'd better not leave it about, it looks so untidy."

"Oh, we'll soon get rid of that," he answers.  "I'll have that down in a jiffy."

To help him, she seizes a stick and is about to drop it.  He darts forward and snatches it from her.

"Don't you waste that one," he cries, "that's a rare one, that is. You see me hit the old man with it."

And he does.  What the gardener says, I will leave you to imagine.

Judged from its structure, the rook family is supposed to come next in intelligence to man himself.  Judging from the intelligence displayed by members of certain human families with whom I have come in contact, I can quite believe it.  That rooks talk I am positive. No one can spend half-an-hour watching a rookery without being convinced of this.  Whether the talk be always wise and witty, I am not prepared to maintain; but that there is a good deal of it is certain.

(Jerome K. Jerome. Second Thoughts of an Idle Fellow. "Of the Motherliness of Man".)

 

 

Dictionnaires 

"I have come out with you, commodore," said Captain Truck, when they had got to their station, and laying a peculiar emphasis on the appellation he used, "in order to enjoy myself, and you will confer an especial favour on me by not using such phrases as 'cable-rope,' 'casting anchor,' and 'titivating.' As for the two first, no seaman ever uses them; and I never heard suchna word on board a ship, as the last, D----e, sir, if I believe it is to be found in the dictionary, even."

"You amaze me, sir! 'Casting anchor,' and 'cable-rope' are both Bible phrases, and they must be right."

(James Fenimore Cooper. Home as Found. Chapter XIX)

 

 

Bague au doigt

All women are alike. All housekeeping is amateurish. She (Mrs. Omicron, the criminal) has nothing in this world to do but run the house--and see how she runs it! No order! No method! Has she ever studied housekeeping scientifically? Not she! Does she care? Not she! If she had any real sense of responsibility, if she had the slightest glimmering of her own short-comings, she wouldn't have started on the ring question. But there you are! She only thinks of spending, and titivating herself. I wish she had to do a little earning. She'd find out a thing or two then. She'd find out that life isn't all moonstones and motor-cars. Ring, indeed! It's the lack of tact that annoys me. I am an ill-used man. All husbands are ill-used men. The whole system wants altering. However, I must keep my end up. And I will keep my end up. Ring, indeed! No tact!

(Arnold Bennett. The Plain Man & His Wife.)

 

 

 Envers du décor

Then, in view of cravings inner,

We go down and order dinner;

Or we polish the Regalia and the Coronation Plate -

Spend an hour in titivating

All our Gentlemen-in-Waiting;

Or we run on little errands for the Ministers of State.

Oh, philosophers may sing

Of the troubles of a King,

Yet the duties are delightful, and the privileges great;

But the privilege and pleasure

That we treasure beyond measure

Is to run on little errands for the Ministers of State!

 

 (W.S. Gilbert. "The Working Monarch". In Songs of a Savoyard.)

 

 

 

In spiritu

Now, the dinner is always a good one, the appetites of the diners being delicate, and requiring a little of what Mrs. Merrywinkle calls ‘tittivation;’ the secret of which is understood to lie in good cookery and tasteful spices, and which process is so successfully performed in the present instance, that both Mr. and Mrs. Merrywinkle eat a remarkably good dinner, and even the afflicted Mrs. Chopper wields her knife and fork with much of the spirit and elasticity of youth.  But Mr. Merrywinkle, in his desire to gratify his appetite, is not unmindful of his health, for he has a bottle of carbonate of soda with which to qualify his porter, and a little pair of scales in which to weigh it out.  Neither in his anxiety to take care of his body is he unmindful of the welfare of his immortal part, as he always prays that for what he is going to receive he may be made truly thankful; and in order that he may be as thankful as possible, eats and drinks to the utmost.

(Charles Dickens. "The Couple Who Coddle Themselves". In Sketches of Young Couples.)

 

 

Babyshambles

It was on the Friday before Martinmas, at dusk. In the centre of the town, on the waste ground to the north of the "Shambles" (as the stone-built meat market was called), and in the space between the Shambles and the as yet unfinished new Town Hall, the showmen and the showgirls and the showboys were titivating their booths, and cooking their teas, and watering their horses, and polishing the brass rails of their vans, and brushing their fancy costumes, and hammering fresh tent-pegs into the hard ground, and lighting the first flares of the evening, and yarning, and quarrelling, and washing—all under the sombre purple sky, for the diversion of a small crowd of loafers, big and little, who stood obstinately with their hands in their pockets or in their sleeves, missing naught of the promising spectacle.

(Arnold Bennett. "Jock-At-A-Venture". In The Matador of the Five Towns and Other Stories.)

 

 

Veuvage

"'Tis good to wear a bit of colour again," said Mrs Bosenna on Regatta morning, as she stood before her glass pinning to her bodice a huge bow of red, white, and blue ribbons.  "Black never did become me."

"It becomes ye well enough, mistress, and ye know it," contradicted Dinah.

"'Tis monotonous, anyway.  I can't see why we poor widow-women should be condemned to wear it for life."

"You bain't," Dinah contradicted again, and added slily, "d'ye wish me to fetch witnesses?"

Her mistress, tittivating the ribbons, ignored the question.

"I do think we might be allowed to wear colours now and again--say on Sundays.  As it is, I dare say many will be pickin' holes in my character, even for this little outbreak."

"There's a notion, now!  Why, 'tis Queen Victory's Year--and a pretty business if one widow mayn't pay her respects to another!"

"It do always seem strange to me," Mrs Bosenna mused.

"What?"

"Why, that the Queen should be a widow, same as any one else."

"Low fever," said Dinah.  "And I've always heard as the Prince Consort had a delicate constitution."

 (A.T. Quiller-Couch. Hocken and Hunken. Chapter XXIII.)

11:45 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0)

Coiffes montagneuses de Bath

    Il ne faisait pas si chaud que cela ce matin, malgré le redoux de ces jours de février, et, comme j’attendais le bus, je lorgnais du côté du vert faïence brisée qui orne le mur anti-bruit, avenue du maréchal Juin. Ayant raté le bus de 8 h 22, je me retrouvais à attendre celui de 8 h 46 en lisant des poèmes de Wallace Stevens et en faisant les cent pas.

 

Une fois dans le bus, après m'être plongé dans “The Snow Man” et “Extraordinary References”, je butai, songeur, sur le troisième onzain du poème intitulé “Le Monocle de Mon Oncle”. (Déjà, le titre est cryptique, occulte.)

Il y eut, au début du deuxième vers, le curieux tittivating, jamais rencontré avant.

Puis il y eut le tercet dont le premier est vers est

You know the mountainous coiffures of Bath

 

et sur lequel je me creusai l’esprit.

 

Enfin, il y eut la Loire. Le bus venait d’arriver sur le pont Mirabeau. Je quittai Wallace Stevens pour méditer sur les cormorans.

11:00 Publié dans Fil bleu : Tridents & autres textes brefs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, poésie, ligérienne, anglais

lundi, 25 février 2008

Mines minuscules

    Les modalités de fonctionnement des sites Haut&Fort ont changé, sans que les auteurs soient aucunement prévenus.

Ce qui change en bien : la possibilité de lier un (ou plusieurs) lieu(x) du monde à un billet. Toutefois, quoique je compte me servir désormais de cette fonction et placer mes billets sur la mappemonde, je ne vais pas pousser le bouchon jusqu'à reprendre chacun de mes anciens billets et les republier en les localisant...

Ce qui change en mal : l'apparition de liens automatiques "Lire la suite", laids et inutiles.

Ce qui change aussi en mal : la suppression des majuscules au début des "tags".

 

Rien ne me hérisse tant, je crois, parmi les modes de l'imprimerie contemporaine, que la disparition des majuscules. Titres de films, paroles de chansons, mails privés, etc. : rares sont les domaines dans lesquels les minuscules ne s'imposent pas, depuis une dizaine d'années. Je me rappelle m'être fait cette réflexion pour la première fois lors de la parution de l'album de Dick Annegarn, Approche-toi, en 1997 : dans le livret, dont la typographie est - par ailleurs - très belle, il n'y a pas la moindre majuscule, même aux prénoms, patronymes et toponymes.

Ce qui fut effet de style moderniste (il suffit de penser à e.e. cummings ou stefan george) devient la soupe des fainéants.

10:05 Publié dans Narines enfarinées | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : haut&fort, hautetfort, blogs

Billy Boy (version 301/361)

    Ahmad Jamal est-il vraiment l’auteur de Billy Boy ? Si tel est le cas, c’était assez pour assurer le succès des albums live à Chicago.

.........................................................

 

N’y a-t-il pas une version, également instrumentale, de ce même air sur un disque du trio d’Oscar Peterson ? Pour les chansons, c’est toujours la première écoute qui prime... et donc, ici, l’interprétation de Graeme Allwright.

07:30 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jazz, écriture

Pique, trèfle, ardoise

    La maison du couvreur-zingueur au nom si commun – Martin, le patronyme le plus courant en France, me suis-je laissé dire (encore que les diverses variantes orthographiques Gautier, Gauthier, Gaultier, Gautié etc. cumulent, paraît-il, plus de citoyens que le simple et uniforme Martin) – est assez belle, et amusante, avec les couleurs des jeux de carte qui ornent la toiture (cœur, carreau, pique, trèfle).

 

"Maison du zingueur", 50, rue du Pas Notre-Dame (détail de la toiture) « Un joueur de congas – le pire de tous, c’est Sam – s’est subrepticement glissé dans le quartette de Coltrane. »

 

Ce qui surtout gâche cette maison sise au 50, rue du Pas Notre-Dame, c’est sa situation, justement : la rue est laide, ordinaire, a plain street, avec panneaux d’affichage publicitaire, résidences hideuses, passages pour piétons. Ses alentours sont au-delà du quelconque : avec un grand jardin, quelques arbres pour la séparer de la rue, elle aurait plus d’allure.

 

« Quand j’étais malade, je passais des heures à faire des mosaïques Ministeck, mais au lit, ça n’est guère commode. »

 

03:30 Publié dans Brille de mille yeux, Pêle-mêle, Unissons | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : ligérienne, art, photographie, écriture, fiction

dimanche, 24 février 2008

1625 - The Inch Worm

[ 13.02.2008.*]

 

    Cinq biches qui traversèrent juste avant la maison neuve – la maison m’as-tu-vu de style floridien, avec ses palmiers rabougris, son portail à double blindage – ouvrirent le bal du mercredi avant les premiers gestes ordinaires : courses à la supérette, détour par le boucher, baguette bien cuite et tarte aux pommes chez Niffus, sans oublier le journal dont la vendeuse n’annonce même pas le prix car elle s’imagine qu’on l’achète tous les jours et que les 85 centimes sont déjà prêts.

 

Le soleil finit par se lever, la brume froide évanouie.

 

 

 

[ * comme tous autres publiés ce 24 février ]]]]]

18:00 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture, Jazz, Landes

Michel Butor

    Mimer le monde

immense

caravane de sons, d’hallucinations

heureuses : même un

enfant aux joues empourprées par la course

retiendrait son souffle.

 

Bien que la première voyelle,

usée de trop voyager, se dérobe, le

train du monde garde intacts les

ornements et la course des

récifs.

 

14:00 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Littérature

Tic-tac

    Elle n’a pas voulu prendre la mouche. Autant dire que, de son côté, il a raté le coche. Après avoir apposé le nombre de croix requis dans les cases prévues à cet effet, nous sommes allés nous promener, voir les quartiers défavorisés de la ville, leurs églises bombardées, puis, de retour à l’hôtel, avons bu de la tequila jusqu’au petit matin. J’ai des diplômes, de nombreux diplômes, mais à quoi bon, si je chôme ? Pour ses emplettes, que ce fût auprès du vieil affineur au sourire en coin ou à l’étal superbement fourni du grand type grisonnant en blouse bleue, il préférait toujours choisir un Langres, un Munster, un Vieux Lille ou un Curé nantais. Sa voix semblait fêlée, signe qu’elle n’avait pas souhaité se fâcher.

10:00 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture

Sans nerfs

    Qui se sent morveux se mouche ; qui se sent nerveux se douche.


 

06:00 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 23 février 2008

Ton chandail à l’étage

[13.02.2008.

    Invitée à la danse des scolopendres, l’écuyère n’a pas mâché ses mots. Dans la vallée de l’Ouche, n’omettez pas de visiter la superbe abbaye de la Ferté-Dieu. La scène la plus drôle de Chat noir, chat blanc est aussi la seule dont je me souvienne. Après cet échec mémorable, que dis-je, ce total râteau, il va bien devoir se rabattre sur la petite Bulgare (qui n’est pas si laide). Tu as dû oublier ton chandail à l’étage.

23:03 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture, Poésie

Tout, moi ça

    Tout moi, ça : avant de quitter mes pénates pour une dizaine de jours, j'avais commencé une exploration plus systématique des quatuors à cordes, mais aussi des quintettes avec instruments à vent de Mozart, avant de pouvoir me lancer (à corps perdu, pensais-je) dans les quatuors à cordes de Beethoven, là encore pour une exploration systématique qui aille au delà de mes habituels et aimés op. 59/3 et op. 131... Or, après avoir entendu une série d'émissions passionnantes consacrées à Liszt, Chopin et Schumann par le pianiste Nelson Goerner, me voici plongé dans l'intégrale Brillant de Chopin, dans laquelle, il faut bien l'avouer, les enregistrements "historiques" des CD 18 à 30 dépassent de cent coudées, pour la plupart, les enregistrements plus récents des CD 1 à 17. Ainsi, à quoi bon les Mazurkas de Cor de Groot si l'on a celles de Rubinstein, qui les feront toujours pâlir d'envie ?

 

Tout moi, ça : au cours de cette dizaine de jours, j'ai écrit quelques textes que je pensais publier dans ces carnets dès mon retour. Or, tout en écoutant la Ballade n° 3 op. 47 par Anatole Kitain (un pianiste dont je pressens qu'il est injustement tombé dans l'oubli), me voici à pianoter, tout à trac, ces quelques gribouillis immédiatement contemporains.

 

Tout moi, ça...

10:40 Publié dans MUS | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Ligérienne, écriture, Musique, Chopin, Piano

vendredi, 22 février 2008

Hantise hivernale

[ 13.02.2008.

    C’est la première fois – je pense – que je me retrouve à pianoter dans cette cuisine, où j’ai déjà, par le passé, installé l’ordinateur portable afin de montrer des photos à mon fils aîné, pendant son dîner, ou à mon beau-père, qui est mort il y a cinquante-deux semaines et une heure. C’est l’une des premières fois, aussi, que la table de la cuisine n’est pas recouverte d’une toile cirée, puisque la toile jaune, justement, je l’ai installée hier soir à la table du salon, pour le dîner, surtout par flemme de chercher une nappe dans les placards. Le bois clair de la table de la cuisine, avec ses nœuds plus bruns, me renvoie à des périodes hantées. Il est cinq heures et demie du matin, et je me suis tout de même fait chauffer un café, que j’accompagne de quatre « sablés des prés au pavot ».

La semaine prochaine, nous allons faire une petite virée de deux jours à Arcachon et sur le bassin, que je n’ai jamais visités de ma vie. Peut-être passerons-nous quelques heures à Bordeaux, histoire de montrer à notre fils le tramway, la cathédrale, le musée d’Aquitaine, les vieux quartiers, le jardin botanique – et peut-être même, si la nostalgie nous y conduit, le parc Peixotto, à Talence. C’est à Bordeaux, à l’hôpital Bergonié, que mon beau-père est mort il y a cinquante-deux semaines et une heure.

— Pourquoi le parc Peixotto ? me demanderez-vous.

— Pourquoi pas ? vous répondrai-je.

(Je n’arrête pas de tousser et de renifler depuis que je suis levé ; c’est agaçant.)

 

17:27 Publié dans Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Landes, Mémoire, Nuit, écriture

lundi, 11 février 2008

... à pic (version 355/430)

    Il semble que je deviens fou du quatorzième Quatuor à cordes de Beethoven. On fait pire comme folie, et d'autres m'ont précédé, je pense. D'autres (folies) m'ont passé. Je les regrette, pierre à pierre.

Se dire à chaque instant que le sentier se crevasse, c'était sa démence à lui, et il avançait, non à tâtons, mais à franches enjambées, certain à chaque pas de sentir le sol se dérober, d'aller droit à la catastrophe (et à pic).

12:01 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Fiction, écriture

dimanche, 10 février 2008

Edgardo 1992

    À Talence, un soir, m'étant assoupi alors que je m'étais allongé sur le dessus de lit, vers six ou sept heures, afin de réviser un énième chapitre d'histoire, je me réveillai, vers dix heures du soir, au printemps flamboyant, surpris de m'être ainsi laissé aller. Alors, je me levai, engourdi, dans un état de somnolence semi-brumeuse, me préparai une omelette au roquefort avant de m'asseoir au bout du petit bureau d'appoint, les vastes baies où s'alanguissait la nuit derrière moi, afin d'y taper à la machine.

Et sur-le-champ, éprouvant en même temps un soudain serrement d'angoisse, il comprit qu'il n'avait dormi qu'une heure. Le lendemain était loin, très loin. Entre celui-ci et lui, s'ouvrait, terriblement difficile à traverser, l'immense abîme d'une nuit tout entière, de l'une des plus longues nuits de l'année.

(Giorgio Bassani. Le Héron. III, 5. Traduction de Michel Arnaud. Gallimard, 1967, p. 163.)

 

Tout cela, c'était avant la décision du suicide...

17:45 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, écriture, Ligérienne

1616 - Edgardo Limentani, en suspens

    À peu de choses près, je sais que je tiens surtout ces carnets pour moi. Tant pis pour la vie, écrit Monsieur Songe. Puis il biffe pis. Reste tant pour la vie.

Ayant ôté son bonnet, il avait froid à la tête. De plus, la proximité du crucifix, de ce noir cadavre enfumé et encloué, l'intimidait.

(Giorgio Bassani. Le Héron. IV, 2. Traduction de Michel Arnaud. Gallimard, 1967, p. 195.)

 

Le coffret funéraire de Ramsès XI, déplacé sous la tente, livre ses secrets. On ne saura pas, finalement, si Edgardo, s'identifiant pleinement au héron, troublé aussi par le tableau savamment composé des animaux empaillés derrière la vitre, se suicide.

11:45 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, écriture, Ligérienne

Hardimanche

    Il ôta son chapeau et s'avança doucement.

L'oiseau, était-ce un pigeon ou une colombe (elle avait appris qu'il y avait des colombes dans la région), traversa le ciel, sa couleur effacée par le crépuscule.

Derrière, il y avait une grange. Des silhouettes de croque-morts qui sortent d'une maison, une nuit pluvieuse, en portant le cercueil de ce pauvre Monsieur Yipe. Debout sur la place, un prophète levait les bras pour haranguer la foule des mendiants. Tout ça, c'est à cause des péchés de nos mères.

Il avait tiré à pile ou face et il n'était pas question de remettre en cause l'arrêt du destin.

Au début, il m'arrivait de laisser des messages dans la rue.

 

10:17 Publié dans Darts on a slate | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture, Traduction

samedi, 09 février 2008

(Tout attendra, alors.)

    Des centaines d'autres projets aventureux me taraudaient l'esprit, mais, comme le corps ne tenait pas le rythme, je me suis simplement retrouvé face au petit tabouret de bois clair, juste avant minuit, à griffonner quelques menues griffures, histoire d'écorcher les peaux mortes du calendrier - de corner, avec l'énergie de l'épuisement désespéré, la page du jour qui s'en va et ne reviendra plus, sauf, qui sait, dans les souvenirs durs, écailleux comme des ongles coupés. (Tout attendra, alors.)

23:23 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture, Poésie

vendredi, 08 février 2008

Vendredimmolés

* All the Pretty Horses

* Carpenter’s Gothic

* Child of God

* Dr. Sax

* Outer Dark

* The Madonna of Excelsior

* White Teeth

* Wittgenstein’s Mistress

 

    Huit groupes nominaux, dont un titre honorifique, deux cas possessifs et deux compléments du nom. Trois de ces livres j’ai lu (il y a longtemps, pour certains). Je ne les ai pas empruntés pour moi. La roue tourne.

11:35 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne, Littérature

mercredi, 06 février 2008

Charte-partie dans les chairs

    Accord des consuls de Toulouse avec Bernard de Montaut et les autres coseigneurs d'Auterive, sous la caution de Bernard de Montesquieu. Six fondés de pouvoirs d'Auterive, vingt consuls; neuf témoins. Lundi 6 février 1204. Charte-partie.

(Archives de la mairie de Toulouse)

20:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Histoire

Narbonne en 1882

    La sirène médiane du premier mercredi pousse son long cri au soleil. Comment réussir à se rappeler qu'il faut quatre s et deux p au nom de Mississippi ? L'impératrice descendit de son trône. Un jour, il photographiait des troncs de frêne ; certaines autres fois, il peignait des faînes. Appuie sur le champignon, ducon ! C'est le jour même où il me demanda de lui emprunter Les Sorcières de Salem qu'il me fut impossible de le faire, car l'exemplaire était déjà pris, et pour deux semaines encore. Quelque commis-voyageur aux mains sales aura mis Henry James de mauvaise humeur.

12:04 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Fiction, écriture

Les Yeux de l’âme

    Soul Eyes est un album enregistré en 1997 par le pianiste Mal Waldron. Comme j’aime beaucoup Waldron – mais aussi son batteur Andrew Cyrille et son bassiste Reggie Workman – cet album devrait me plaire. Or, non. Pas vraiment. Il ne me déplaît pas, mais peut-être est-il trop bricolé, trop hétérogène. Cinq des dix morceaux sont chantés, Steve Coleman fait une apparition (fantôme (car rerecording)) sur deux titres et Joe Henderson sur un. L’ensemble manque vraiment trop d’unité ; pourtant, je ne suis pas un puriste, de ce côté-là.

L'album offre aussi un contraste saisissant entre les deux voix, Jeanne Lee, qui chante trois chansons, et Abbey Lincoln, qui en chante deux. J’ai déjà eu l’occasion d’écrire, plusieurs fois, quel culte je vouais à la voix d’Abbey Lincoln. Or, tout sépare Lee de Lincoln. Jeanne Lee est tout ce que je n’aime pas : maniérée, bluesy d’une façon convenue, limite grue tant elle se croit distinguée. Abbey Lincoln, elle, est une immense chanteuse : sa voix est tour à tour lourde et aérienne, fragile, profonde, bouillonnante, maniériste.

06:20 Publié dans 721, Aujourd'hier, J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Jazz

mardi, 05 février 2008

Le Coq sifflera trois froids

    Les états étant de nouveau réunis le 5 février 1357, Marcel et Robert le Coq, évêque de Laon, leur présentèrent le cahier des doléances, et obtinrent que chaque député le communiquerait à sa province.

(Jules Michelet. Histoire de France. Vol. IV, 1305-1364.)

 

Si je comprends qu'il s'agit des Etats généraux réunis par le roi Charles V, et si je comprends, grâce au contexte, que le pronom leur renvoie, selon toute probabilité, à ces mêmes "états", ce qui m'échappe complètement, en revanche, c'est l'identité des prénommés Marcel et Robert : qui est évêque, dans cette galère ?

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Bon, si, en fait, je comprends : Robert Le Coq est évêque de Laon, et Marcel désigne le célèbre Etienne Marcel, prévô des marchands de Paris et chef de file des opposants à la politique du Dauphin Charles V. Mais enfin, il faut être vigilant...!

20:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (2)

L’Airone Unità nera

    Au premier feu rouge, sur la rue Nationale, j’ai lu les trois premières phrases du Héron. Au feu suivant, juste avant le pont Wilson, quatre phrases entières, et même le début du paragraphe suivant. Sur la table où j’écris sont posés les deux livres achetés aux Amours jaunes sur le coup de midi, deux cartes longilignes « Le Poste Livre » (je n’utilise jamais ces mochetés conventionnelles quand j’expédie des livres à des amis), et une petite assiette ave un kiwi, deux clémentines et une orange.

Le temps de garer la voiture dans la rue, en face de la maison, j’étais parvenu à la « silhouette voûtée et emmitouflée » du concierge, Romeo Manzoli. Avant de déjeuner de fruits, j’ai recommencé à écouter Black Unity, par l’octette de Pharoah Sanders, monument entre les merveilles de l’ère free. Déjà deux écoutes, hier soir et ce matin, et je ne cesse – par delà les riches harmoniques du trio cuivré – d’être stupéfait en suivant la ligne des deux contrebasses.

Ce qui m’a donné envie de réentendre cet album mythique, c’est une conversation que j’ai eue samedi soir avec Jean-Pierre Saint-Lau.

Nous avons évoqué Braxton, dont son fils venait d’acheter For Alto (le classique du Maître), puis Ayler et Sanders, avant que je ne lui fasse – brièvement – écouter l’ouverture de Black Vomit, album cosigné par Braxton et Wolf Eyes. Il se trouve que le titre, Black Vomit, aurait été inspiré, à en croire certaines sources, par un critique qui avait dézingué Black Unity en ces termes : « Mr Sanders may well be fighting for unity, yet his efforts so far have only produced black vomit ».

Voilà ce qui fait que votre fille est muette !

(Et le héron aussi.)

13:57 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, Unissons | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Jazz, Littérature, Musique

lundi, 04 février 2008

L'oiseau d'amour...

[griffonné 21.01.2008.]

 

    L'oiseau d'amour réincarné

- Anthony arpège au piano -

Contre le sort s'est acharné,

Inversion et pluie de guano.

 

Lorsque Marty Ehrlich déchaîne

Au chanvre nourris ses éclairs

Veloutés de sons, la rengaine

Vient enfluviasser nos déserts,

 

Comme il pleut zébrures zig-zags

- L'oiseau de feu se perd en trilles -

Gomorrhes et Brobingnags

Que le vent aussi défibrille.

 

09:52 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie, Jazz, écriture