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lundi, 29 février 2016

2409 — Bissextile

Untung-untung

    29 février 2012

21° sur la terrasse, en t-shirt, il devrait y avoir plus souvent des années bissextiles.

 

29 février 2016

Ce matin, à l'arrêt du tramway, bise glaciale diminuant encore les - 3 ° affichés. Pas le temps de vérifier cela maintenant, mais je pense qu'il y a quatre ans, cette douceur était landaise, pas ligérienne. — Dans le tramway, j'ai presque eu le temps de lire en entier “Shoga”, la quatrième des (impressionnantes) Fairy Tales for Lost Children de Diriye Osman.

(Il fait froid, oui. En ouvrant le volet roulant de mon bureau, à 7 h 35, vue directe sur les deux clochards qui se sont installés depuis octobre sur la grille avec leur barda, et leurs trois chiens. Fait-il un peu plus de zéro près des murs ?)

07:53 Publié dans Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 28 février 2016

Prêche

    Il s’était presque éborgné avec une serviette trop rêche, l’avant-veille, de sorte qu’il décida que tout ce qui était rêche était le signe d’une existence moderne. Il se mit, dès lors, à traquer le doux, le velouté, l’onctueux, pour tenter d’en expulser les effets délétères, de ne pas les laisser affecter ce qui demeurait de cette vie poignante, inepte.

09:18 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

Détaché

Untung-untung

    28 février 2013.

« Voir en permanence la mer, les marins polonais et leurs tatouages grossiers, les pêcheurs béninois excités par une pêche abondante, les albatros apeurés par la hauteur des vagues et les navires amarrés au port avec leurs voiles épuisées me détachait peu à peu de cette ville. » (Lumières de Pointe-Noire, 237)

 

28 février 2016.

Ce livre, lu il y a trois ans, à Hagetmau (où, manquant de lecture, j'avais eu l'idée d'acheter ce récit de mémoire à la maison de la presse), est, selon moi, le seul bon livre de Mabanckou. — Mabanckou est un faiseur. Ses romans sont faits de trois bouts de ficelle, cousus de clichés, avec des phrases approximatives, appliquant de façon gauche et machinalement les méthodes de Rushdie, Soyinka ou Garcia Marquez. — Mabanckou, c'est sans doute le plus grave, écrit exactement ce qu'il faut écrire : il critique le colonialisme et ses effets pervers, mais sans trop prendre de front les élites françaises qui constituent le milieu dans lequel il a pu se développer ; il critique la confiscation du pouvoir par des élites africaines corrompues, mais d'une façon qui lui permet d'avoir pignon sur rue et place en chaire aux États-Unis.

08:35 Publié dans Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 27 février 2016

Turquois

Untung-untung

    27 février 2014.

« Dans sa main un arc turquois,

Sous son aisselle un carquois. »

 

27 février 2016.

Pourquoi citer Ronsard ? Pourquoi ne pas citer Ronsard ? Pourquoi exciser ce distique de la gangue de son poème ? En avais-je après l'adjectif turquois ?

(En novembre 1998, si je ne m'abuse, je rapportais de Paris à notre appartement beauvaisien le disque de Manset sur lequel figure L'Amour aveugle. En septembre 1997, peu après notre emménagement dans ce même appartement, je lus Le Tramway de Claude Simon.)

Aujourd'hui, nous avons reçu, dans un grand carton, protégée contre les chocs par des milliers de bandelettes et lanières de papier magazine, une superbe lampe dont l'auteur est Gilles E., notre ancien voisin des années 1999-2003, à Beauvais toujours.

17:42 Publié dans Dimanche pleurera, Droit de cité, Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 26 février 2016

Yeux

Untung-untung

 

    26 février 2014

Tandis que dehors s'abat le déluge, j'ai trouvé, dans le roman allemand que je lis, l'adjectif qui qualifie les yeux de la femme de ma vie.

 

26 février 2016

Comme un idiot, je n'ai noté ni le titre de l'œuvre ni l'adjectif.

(J'ai dû le faire exprès.)

12:31 Publié dans Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 25 février 2016

Des crapauds aux fers

Untung-untung

 

    25 février 2015

Comme pendant mon enfance, ces semaines de pluie sans discontinuer sur le pays d'Orthe, ici et désormais toujours des journées à voir les barthes s'étendre, les mares se gonfler, et à entendre - la nuit - la polyphonie des crapauds accoucheurs.

 

25 février 2016

Grand soleil toute la matinée à Tours. Là, ça se gâte un peu.

Le meilleur symbole, pour cette nouvelle série de textes (alors que j'ai déjà trop de fers au feu), c'est cette interprétation des neuf variations sur un thème de Paganini de Frank Proto par Marek Romanowski et Natalia Tomecka que j'écoute en ce moment même.

 

14:05 Publié dans Aujourd'automne, MUS, Unissons, Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)

Ram Singh

    Je commence par la fin du quatrième jour, mais il faut dire que le monument britannique déclinant les noms de tous les soldats de l'Empire morts à Ypres est particulièrement mémorable, de sorte que, quitte à faire défaut, je noterai seulement que, sur le tableau dressant la liste, par grades, de tous les tués du 9e régiment d'infanterie de Bhopal, il y a trois Ram Singh, que ne distinguent, du coup, que leurs numéros de matricule, dûment notés à la suite de leur nom : 2609, 3105, 3376.

13:59 Publié dans Artois, à moi, Fièvre de nombres, MAS | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 24 février 2016

La partie de hockey des éléphanteaux & autres considérations

Pairi-Daiza 4 mai 2015 231.JPG    Le pachyderme peut aussi user de sa trompe comme d'une crosse, pour extirper d'une sphère de métal le foin qui s'y trouve enfermé. Les éthologues nomment cela enrichissement. Le regard des humains ne s'en appauvrit pas.

Pour la dernière fois, on peut dire “l'hyène” ou “la hyène”, même si le second est l'effet d'un usage erroné. Leur colonne vertébrale est comme un signe de parenthèse posé à la verticale.

La robe du sitatunga était d'un beau brun uniforme.

Pairi-Daiza 4 mai 2015 241.JPG

 

 

Ces grands lézards ont l'air complètement idiot, qui chevauchent une carapace de tortue.

13:45 Publié dans Artois, à moi, Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 23 février 2016

Brève approche éthologique des macaques à crêtes

    Tout autour du très beau temple bouddhiste, dans l'espace globalement (et plutôt sottement) nommé “royaume de Ganesha”, s'est déroulée la part la plus marquante de la visite, avec, notamment, ce groupe de macaques à crête, très en éveil, très sociables, que l'on a pu observer longuement, qui à épouiller l'autre, qui à fuir, qui tendant son fessier turgescent, qui frottant deux feuilles sèches l'une contre l'autre, qui se burclant, d'un doigt effilé, l'entre-deux-orteils dans un geste précis et très étonnamment humain.

Il y a aussi que le binturong, seul dans son enclos, on a pu enfin l'observer éveillé, alors que celui du Jardin des plantes, par exemple, est toujours endormi (c'est l'objet de plusieurs blagues de Chevillard), et ce grâce au timing impeccable, n'étions-nous pas arrivés là pile au moment où un soigneur lui apportait une assiette de légumes (de pommes et de raisins, dans une écuelle posée sur les rondins de bois), afin que, d'un pas précipité, il vînt s'en goberger et s'en lisser les moustaches blanches et frisées ?

On prit de nouveau appui sur des pierres. Combinatoire à ailerons. Sous le regard de multiples Ganesh, les macaques se livraient encore à de vétilleux rituels. Leur pelage et leur peau connaissent toutes les nuances du brun sombe au noir de jais — que Soulages n'a-t-il pris garde à eux, histoire de tenter un revirement vers la figuration (cela n'aura pas été).

 

13:42 Publié dans Artois, à moi | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 22 février 2016

2400 — Des chauve-souris dans une cave

    Dans une cave de l'ancienne abbaye, en-dessous de la tour en ruines dans laquelle on peut apercevoir un escalier livré aux caprices du temps, j'ai observé, été témoin direct même, frappé (ou plutôt : frôlé) de voir que ce que je croyais être une parfaite légende, une impossibilité biologique, pouvait s'accomplir : les chauve-souris n'ont pas des sonars si développés qu'elles ne puissent frôler vos cheveux.

Si je n'étais pas chauve comme un genou, d'ailleurs, j'aurais peut-être senti beaucoup plus nettement celle-ci.

Cette cave voûtée de Pairi-Daiza n'a pas manqué de rappeler la colonie de roussettes du château d'Arques (été 2011, un jour de faible chaleur et même de pluie). Que les chauve-souris puissent s'accrocher, se prendre aux cheveux des femmes, cela reste hautement improbable, mais peut-être pas impossible.

 

13:41 Publié dans Artois, à moi | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 21 février 2016

1379 “éléments”

 

    La mémoire doit travailler, bien sûr, et travaille — et la déconnade supplée à ses manques, à ses manquements. Pourtant, copiant dans le disque D:/ le dossier des photos et vidéos “Artois et Flandre”, je suis mis au fait : cette semaine a donné lieu à 1379 “éléments”.

Le mot désigne photos et vidéos, et il ne faut pas s'étonner du nombre, car bien des doublons, des flous repris avec flash ensuite mais conservés dans le dossier princeps, pas mal de cartouches photographiés à la hâte aussi pour tenter de pallier, justement, les susdits manquements.

Le mot “éléments”, passé le premier agacement face au jargon informatique, a tout pour séduire : éléments d'une grammaire, éléments d'un système, éléments d'une philosophie — éléments pour une histoire monumentale d'un voyage d'une semaine en Artois (et en Flandre).

 

1379 est le septuple d'un nombre premier, 197, dont tous les chiffres sont repris en lui, avec l'ajout, en deuxième position, de 3 = 1 + (9–7).

Existe-t-il, pour a·b·c premier, d'autres 7(a·b·c)=a·(a+(b–c))·c·b ?

Ou tels que c(a·b·c)=a·(a+(b–c))·c·b ?

 

21:55 Publié dans Artois, à moi, Fièvre de nombres | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 20 février 2016

Deux poids

    Qu'y puis-je si je trouve le takin plus beau et plus émouvant que le panda, ce gros lourdaud qui ne sait rien faire d'autre que se vautrer, dépiauter des bambous et vaguement, un jour par an, se rappeler de tirer un coup (je crois que la femelle y est moins résignée que le mâle, c'est tout dire) et mérite, de la sorte, sa multiplication en millions de peluches, et toute une diplomatie peu ragoûtante, alors que le takin, avec sa toison aux couleurs si variables, avec sa bonne gueule de mercenaire pacifique, reste largement méconnu, ce qui lui va bien, à ce grimpeur des pentes raides sous des ciels arides, qu'y puis-je ?

 

10:26 Publié dans Artois, à moi | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 19 février 2016

Le bébé à deux têtes

   Pairi-Daiza est un univers en soi, vaste monde clos. Les résurgences de cabinets de curiosités y trouvent aussi leur place, ainsi avec ce squelette d'un “bébé à deux têtes” exposé après les grands aquariums, étrange confrontation du regard avec ce qui épouvante tous nos efforts, et ce cartouche presque aussi étrange, qui parle de l'incendie du musée d'Orsay en 1871 – on ne s'est jamais renseigné, on n'a jamais vérifié, on dit qu'on va le faire, on ne le fait pas, pas toujours en tout cas, et là ni la chimère réelle ni l'incendie, on n'a jamais vérifié.

 

22:22 Publié dans Artois, à moi | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 18 février 2016

Balises

    Dans les ruines d'une abbaye, entre les pampres d'une végétation presque luxuriante, par des chemins parfaitement balisés, parmi des flots d'enfants surexcités dont certains piaillaient d'une voix aussi suraiguë qu'hystérique, nous avons encore admiré le Sarcoramphe roi et le Nestor kéa. Rêves de Caracas et d'Auckland. Pourtant, c'est au cœur de la Wallonie, les rêves sont souvent des machines complexes.

Chacun son chèche, aussi : bleu avec la combinaison d'un jean's vert forêt et d'un blouson gris ; blanc avec une tenue presque entièrement noire.

Dans une serre gigantesque, observer le Savacou huppé. Songer fugacement que Caracas est au Honduras, au Costa Rica ; après tout, pourquoi pas, tu n'y iras jamais.

(Il y eut cette époque où tu tentas d'écrire des textes en regardant un film, en écrivant à partir du film. À partir : l'évasion.)

Je revois ces sortes de souchets à bec bleu, corps de fuligule mais vraie tronche de souchet, je n'ai rien noté, quelle idiotie, et quelle idiotie plus grande encore de tenter de mettre au propre de telles heures tant de mois plus tard.

Pavillons chinois, thaïlandais, superbes, cabane dans les arbres, chemin par la passerelle qui tangue.

Poissons d'aluminium et de bronze, et donc, dans les aquariums, après turbots, raies, poissons exotiques, coelacanthe inexpressif, le poisson pierre si difficile à discerner, et ces méduses d'une beauté extraordinaire, tu les regardes et en les regardant tu penses en même temps à l'impossibilité d'une peinture et à une écriture en mouvements graciles et à l'explosion nucléaire, où ça, hein, pourtant, où ça.

18:18 Publié dans Artois, à moi | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 17 février 2016

Souvenirs pârïsîens (Hagetmau, 10-16 février)

à l'expo Sepik

planchettes & porte-crânes

pas sorti mon vieux bic

remis aux mânes

 

 

à peine passé

jambes nues dans le couloir glacé

sick, transi

gloria mundi 

 

 

le merle sautille

entre le gel de taupinière

il reprend la Bastille

à sa manière

 

 

la lueur de rien

n'étouffe pas le ciel bleu

cet amour, si tu veux,

on y revient

 

17:14 Publié dans Souvenirs pârïsîens | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 16 février 2016

42

    quand vous reviendrez

pardonnez-moi si j'ai tort

ton ruban au cul

 

ficelle de tous jamais

prononcés par un orgasme

 

9 février, 14 h 41

14:41 Publié dans Tankas de Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 15 février 2016

Fessé

    Bègue d'être passé par trop d'amour, il pleurait pour rien.

Bogue d'être passé par trop d'amour, il pleurait pour rien.

Bogue d'être passé par trop d'amour, il pleuvait pour rien.

Rogue d'être passé par trop d'amour, il pleuvait pour rien.

Rogue d'être passé par trop d'amour, il pleuvrait pour rien.

Rouge d'être passé par trop d'amour, il pleuvrait pour rien.

Rouge d'être lassé par trop d'amour, il pleuvrait pour rien.

Rouge d'être laissé par trop d'amour, il pleuvrait pour rien.

Rouge d'être laissé par trop d'amour, il œuvrait pour rien.

Rouge d'être fessé par trop d'amour, il œuvrait pour rien.

Rouge d'être fessé par trop d'amour, il œuvrait pour rire.

Rougi d'être fessé par trop d'amour, il œuvrait pour rire.

Rougi d'être fêté par trop d'amour, il œuvrait pour rire.

Rougi d'être fêté parti d'amour, il œuvrait pour rire.

Rougi d'être fêté parti d'amour, il œuvrait : fou rire.

Rougi d'être fêté parti d'amour, il œuvrait : fourrière.

Rougi d'être fêté parti d'amour, il cuvait : fourrière.

Rougi d'être fêté, meurtri d'amour, il cuvait : fourrière.

Rougi d'être fêté, meurtri, amer, il cuvait : fourrière.

 

 

03:35 Publié dans Bégaiements | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 14 février 2016

Rue du Jourdain

    On se gobe un câpre

Et on s'étouffe soudain

Comme avalant un sabre

Rue du Jourdain.

 

( reprise des Souvenirs pârïsîens ↓ )

.

13:31 Publié dans Souvenirs pârïsîens | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 13 février 2016

41

    quand nous ramassons

branches feuilles sous les chênes

au vent crachotant

 

nous ne sommes pas en veine

de feu ou tant de venin

15:05 Publié dans Tankas de Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)

71 ans

du vent souffle fort dans les chênes

toi mémoire tu te déchaînes

chansons bas et couplets thiéfaines

43 souv'nirs en scène

& des bougies 71

 

dans la nuit est-ce aussi souvent

qu'un cauchemar ou bien le vent

ton désespoir va soulevant

fantasque olibrius rêvant

que tu atteins 71

 

les phrases cognées à la rame

& des pollutions le drame

chasse l'inondation que crame

en rêve cet épithalame

en ce jour de 71

 

barguigner sur d'autres pelouses

c'est facile à qui se repose

de ne savoir comment dégoise

une statue, dont l'or de bronze

martèle ce 71

.

06:42 Publié dans Retroensas 2013— | Lien permanent | Commentaires (0)

Chambre du cadet, 1

    Plus petite que sa voisine, cette chambre est celle dont le mobilier a le plus changé — encore que, non, ce n’est pas vrai — vais-je devoir, si tôt, instituer la rature comme nouvelle forme d’écriture. (Ouvert devant moi, le tome II des Œuvres de Barthes, à la page 592, le texte sur Cayrol.)

 

J’écris ces lignes confuses, brisées, dans le bureau, sous la chambre en question.

Il ne s’agit pas d’imaginer ; il faudra, à un moment donné, ne plus fuir et écrire in situ un texte au moins pour chaque pièce.

 

Revue_des_Deux_Mondes_-_1873_-_tome_104.djvu.jpgSur la porte de la chambre du cadet, les lettres de son prénom, en bois coloré.

Dans le placard de la chambre du cadet, ses vêtements, des draps, mais aussi de vieilles peluches, quelques cartons, la série complète (qu’il n’a jamais lue ni voulu qu’on lui lise (mais alors, combien d’heures passées à lire les histoires et les fiches documentaires à son frère, alors âgé de quatre ou cinq ans ?)) des Amis du Bois de 4 Sous.

Dans le lit de la chambre du cadet, dort, en cette heure nocturne, l’enfant même.

Sur la table de chevet de la chambre du cadet, le globe terrestre avec ses 200 et quelques animaux numérotés, et la capitale du Sri Lanka, qui n’est plus Colombo depuis 1979 (il me l’a appris).

Sur le rebord intérieur de la fenêtre de la chambre du cadet, une dizaine de peluches servent de calfeutrage.

Sur la crédence basse de la chambre du cadet, divers bibelots qu’il commence à ramener de nos voyages, et sa collection de pierres.

Sur le bureau de la chambre du cadet, qu’il n’utilise jamais – pourquoi y a-t-il une chaise ? – , un peu de bazar, je suppose : feuilles éparses, magazines ?

Dans la bibliothèque vitrée de la chambre du cadet, des livres, bien sûr. Quoi d’autre dans une bibliothèque vitrée ?

02:22 Publié dans 16 en 16 | Lien permanent | Commentaires (1)

vendredi, 12 février 2016

———— pardon

Septain épiphanique 7, 9 février 2016

 

    elle pleurait son pardon

sous l'averse

— ce souvenir me berce —

à Saint-Perdon :

me colle le bourdon

d'y penser, est-ce

bien ou mal ou faiblesse ?

 

.

23:23 Publié dans Septains épiphaniques | Lien permanent | Commentaires (0)

Salle d’eau, 1

Depuis que la chatte parvint, un dimanche d’hiver 2013 (ou 2014 ?), à s’ouvrir la porte du placard, et, de là, à rejoindre les combles où, sans doute elle passa toute la journée, jusqu’à nous faire penser qu’elle avait disparu et jusqu’à ce que, le soir venu, notre fils aîné, entendant des miaulements depuis sa chambre (voisine), eut attiré mon attention sur ce fait, et que je me fus démené à ouvrir un interstice plus important entre le coffrage intérieur du placard et la laine de verre pour permettre à la prisonnière de s’y glisser et de ressortir de là, attirée par l’assiette de croquettes que mon épouse avait servie à même le carrelage de la salle d’eau, une planche de bois mélaminé blanc bloque en permanence l’accès au placard, de sorte que nous devons l’enlever avant de pouvoir ranger jouets, draps ou couettes (et surtout que nous ne rangeons plus grand-chose dans ce placard).

 

pas un violon pour nous aider à grimper à la cime des ifs Il n’y a, ici, de souvenir que musical. Cette image, pourtant, me fait voir, maintenant, le violon sans cordes, avec son archet abîmé, qui trôna longtemps derrière le tourne-disques, à Hagetmau. Se peut-il que ce texte soit en train de dériver vers un emboîtement de maisons, avec des spectres et des projections ? Ces jours prochains, il se peut que j’écrive certains textes ailleurs que rue Mariotte : à Hagetmau, justement. Et surtout sans connexion ; cela sera le plus délicat, car comment ouvrir le grand répertoire des archives ?

06:06 Publié dans 16 en 16, Ma langue au chat | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 11 février 2016

Nouvelles nuées —

13 novembre 2013

Nouvelles nuées

aux voiles embuées —

Les voitures se sont ruées

sous les bombardements, huées

d'un ancien exode.

 

Images perdues

dont le rouge a mordu

sur mes insomnies ardues

À halluciner le corps du

mourant, quel épisode

 

vous ressuscitez,

Vos scintillements agités

devant mes yeux irrités

me vacillent, à hésiter

d'affronter la nuit électrode.

 

 

17:17 Publié dans Retroensas 2013— | Lien permanent | Commentaires (0)

Bureau, 2

En six mois, Lesueur lisait, calculait et savait un peu de musique.

(Maxime Du Camp)

 

    Dans la nuit, le bruit que font le “moteur” de l’ordinateur classique (avec son grand écran et sa colonne posée au sol) et le clavier sous mes doigts paraîtrait presque un vacarme. Face à moi, de l’autre côté du deuxième bureau, les étagères avec les dictionnaires (Robert en cinq volumes, Robert historique, Gaffiot, Langenscheidt en deux volumes, Littré en six volumes) et les Pléiade — 95 sans les albums, je viens de les compter. On m’aurait demandé, j’aurais été infoutu de dire combien nous en avions.

Ci-dessus pas d’italiques aux noms abrégés des dictionnaires, et pas de tréma à Pléiade (adolescent, je pense avoir hésité un petit bout de temps, comme avec poète).

 

Il reste à défendre les 99 noms du regard. — Même ancienne, cette phrase ferait une bonne épigraphe à ce texte marelle. En écrivant marelle, je pense moins à Cortazar qu’aux contours peints désormais effacés, sous le cognassier, que je suis peut-être seul à voir encore, avec les yeux de la mémoire, qui ont peut-être, eux aussi, une tripotée de noms. Il y aura un billet, au moins, pour la marelle.

05:54 Publié dans 16 en 16, Fièvre de nombres | Lien permanent | Commentaires (2)

mercredi, 10 février 2016

40

    passant sur la Loire

îlots enfin immergés

dans le gris laiteux

 

blanches bourrasques d'hiver

à décorner les markhors

14:03 Publié dans Tankas de Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)

Palier, 1

Absolument pas liée

À vos voisins de palier

Mais m’entendant piailler

(B.L.)

 

    Tout l’étage s’organise, en quelque sorte, autour du palier.

On y reviendra — c’est toujours ce qu’on dit, ce même on qui photographia avant-hier l’onagre du Muséum —, mais qu’il soit déjà fait état que ce palier entoure, comme c’est l’usage, la cage de ce qui rime avec son nom, l’escalier.

Cette affaire de rimes n’est pas une mince affaire, qui convoque « l’arbre sans son espalier » de Manset et, sur un mode plus léger, l’ultime chanson du coffret Boby Lapointe de mon enfance (“Je suis né au Chili”).

 

Dans mon bureau, il doit faire 17°, peut-être moins — Les travaux du CRL remontent à mon passage furtif par le bureau 44, mais que j’eusse déjà cette chemisette orange brûlée, voilà qui me surprend.

 

je contemplais le masque béti aux yeux fermés aux longs yeux allongés, au front bombé yeux effilés — Le hasard fait que je tombe sur un billet écrit il y a huit ans, dans l’autre maison, après une craqûre, un abolissement. Le palier n'y est pour rien.

05:41 Publié dans 16 en 16, Droit de cité, MAS | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 09 février 2016

Intermède : spectres de demeures

6 février

 

    Ce texte est à peine commencé — je n'y ai pas consacré, d'ailleurs, en janvier, autant de temps ou autant de fragments qu'il aurait fallu —, qui doit déjà faire face à des fantômes.

Fantômes incompréhensibles, au demeurant.

Ainsi, à l'instant, je recherchais le modèle de publication des septains épiphaniques et suis tombé sur un autre billet, beaucoup plus ancien, écrit dans notre maison précédente (celle du 14, rue Guillaume Apollinaire — devant laquelle je suis passé mercredi dernier, by the way... mais c'est une autre histoire). Or, dans ce texte, j'évoque la « table du salon », ce qui est l'occasion pour moi de préciser que, le plus souvent, je me trompe et emploie le mot salon pour salle à manger, confusion rendue d'autant plus aisée que, dans notre maison actuelle comme dans la précédente (comme dans l'appartement de Beauvais), les deux pièces n'en forment, en fait, qu'une seule, avec de capricieuses délimitations en guise de parois. Donc, je lis « table du salon » et vois très clairement la table de la salle à manger, puisque c'est effectivement à cette table, toujours la même en 2016, que je m'installe souvent avec mon ordinateur portable. De plus, une véritable « table du salon » est une table basse, à laquelle on ne peut pas s'installer pour écrire.

Ce qui me rend perplexe, c'est que, le 31 août 2006, je pouvais écrire que cette « table du salon », nous l'avions achetée il y a moins d'un an. Or, je suis convaincu que nous l'avons achetée à notre arrivée à Tours, en août 2003. Je ne comprends pas.

Ainsi, la marelle de Mariotte, avancée précaire de case en case dans un dédale sans plan, est à peine esquissée, et des spectres familiers mais incompréhensibles viennent s'interposer, joueurs, agaçants, entre elle et mes tâtonnements...

05:55 Publié dans 16 en 16 | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 08 février 2016

Semi-décennal

On est à Paris.

 

 

Depuis dix ans,

je ne suis nulle part.

 

 

(Nouveau départ ?)

14:30 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 07 février 2016

———— démuni

Septain épiphanique 6, 6 février 2016

 

    s'être un jour démuni

de la trame

la lenteur d'un agame

crime impuni

revenir corps nu ni

habit à l'âme

pour qu'advienne le drame

.

09:49 Publié dans Septains épiphaniques | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 06 février 2016

Petit salon, 1

    L'expression même, petit salon, a des airs de colonel Moutarde et de clef anglaise. Je n'y peux rien, si, pour moi, il en est ainsi.

Le petit salon est, à l'étage, une pièce minuscule, dont on aurait pu faire une chambre, mais où n'aurait tenu qu'un lit simple. Nous y avons, dès l'emménagement, remisé le vieux canapé en mousse des années beauvaisiennes, lequel, déplié — il occupe alors la totalité de la pièce, en largeur, et presque en longueur —, nous sert de couche quand, laissant notre chambre, nous trouvons refuge près des chambres des enfants.

Actuellement, le petit salon est une des pièces les plus chargées de la maison, à l'exception de la buanderie et de l'atelier, où l'on ne fait que passer comme chantait Léo Ferré. Outre le canapé en mousse, avec ses deux boudins (accoudoirs ? dossiers ?), il y a une petite bibliothèque où se trouve une moitié de la collection de bandes dessinées, ainsi qu'un secrétaire en bois qui appartenait autrefois à notre fils aîné mais qui, encombrant, n'était plus très pratique non plus pour le travail. (Personnellement, j'ai toujours détesté les secrétaires : il me faut au moins deux espaces en plus de la feuille ou du cahier ou de l'ordinateur dans/sur lequel j'écris. La tablette d'un secrétaire est trop étriquée.)

Au-dessus du canapé, quatre planches d'histoire naturelle de la fin du dix-huitième siècle, représentant divers poissons, dans des cadres orangés. Près du canapé, le bac de rangement en plastique où se trouvent quelques jouets rarement utilisés par notre fils cadet sert aussi de table de chevet ou de table basse pour les (rares) fois où l'on fait salon, pour le thé, ou alors certains dimanches, après le déjeuner, pour le café.

Il m'est arrivé souvent de lire, assis ou allongé dans le sofa de mousse (il est encore très confortable), et même d'écouter, au casque, avec le vieux lecteur de CD qui a fini par échouer là, planqué sous une couette pliée en huit, au-dessus du secrétaire, des symphonies de Brahms ou de Mahler.

Quand les enfants étaient malades, nous y finissions ou y passions, l'un ou l'autre (C*** ou moi) la nuit, sur le qui-vive, d'un sommeil intermittent. Lorsque j'étais en Afrique du Sud et que les garçons puis Claire étaient tous tombés malades de la grippe, l'un après l'autre et à intervalles rapprochés, c'est ma mère, pas encore abattue par la grippe et plus en état que C***, qui y avait passé deux ou trois nuits, pour veiller sur les garçons. À peine rentrée dans les Landes, elle avait passé une semaine au lit...

Il me semble qu'à un moment donné, par exemple quand A*** était en sixième, alors que le fameux secrétaire était encore dans sa chambre, il y avait, dans cette pièce, le minuscule bureau de totale camelote où j'avais installé l'ordinateur portable d'A***, qu'il n'avait pas encore le droit d'avoir dans sa chambre. Il me semble, et quelques photographies, sans doute, en attesteraient.

La forme des pièces d'une maison change plus vite, hélas, que notre mémoire tourneboulée.

 

faut dru faux drame — Tout texte un peu suivi doit-il, à un moment donné, verser dans le drame, c'est-à-dire dans la péripétie factice ? Il faudrait relire tous les grands romans expérimentaux des années 60 à 80 pour commencer à trouver des réponses un peu solides à cette question.

Peut-on narrer une demeure ?

 

18:08 Publié dans 16 en 16 | Lien permanent | Commentaires (0)

39

    pour psalmodier

dans la brise d’un hiver

sali par malice

 

il avait sa clarinette

invisible mais quand même

15:09 Publié dans Tankas de Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 05 février 2016

Quatrains d'Aoustrille, 10

    Cat's eyes & caténaire —

Un monde aux trémolos

Du pinceau culinaire :

Phare et fard ramollos.

 

15:11 Publié dans Quatrains d'Aoustrille | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 04 février 2016

Fait divers

    Entre deux moments d'affaissement, ou la rédaction sommaire du log book, ou peut-être une improvisation de saxophone, un exercice de hautbois, on pouvait regarder frontalement, puis sous toutes les coutures, cette statuette lobi (ou béti, peut-être), avant d'éplucher le journal local acheté le matin même à Hornu, et où s'étalait, quelque part dans les pages consacrées aux faits divers, ce titre improbable :

Un octogénaire s'étouffe avec un bout de viande

 

L'article était illustré d'une photo de steak frites, avec une légende plus cocasse encore que l'article lui-même :

Un bout de viande fatal

 

(Que n'a-t-on pas lu, de bribes, dans les gîtes ?)

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2 et 3 mai 2015 089.JPG« Ce n’est pas avec des emprunts, c’est avec des épargnes que la compagnie a pu se créer un port en 1828, un chemin de fer en 1835 ; c’est encore au moyen de ses épargnes qu’elle va compléter ses lignes rapides par un embranchement qui rejoindra le réseau belge à Peruwelz, sur la frontière, en continuant le tronçon de 19 kilomètres qui lui donne par Somain une issue sur le réseau français. »

14:57 Publié dans Artois, à moi, Brille de mille yeux, Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 03 février 2016

Couloir, 1

Aucun greffe préalable. Aucun bureau avec registres.

(Hugo)

 

    Alors que tant de pièces n'ont pas même été esquissées, pourquoi consacrer un paragraphe à ce qui n'est pas une pièce ? L'auteur ne tourne-t-il pas autour du pot ?

Le couloir, pourtant, tout le monde y passe, sans cesse. C'est la pièce où tous les habitants d'une maisonnée — et celle-ci ne déroge pas à la règle — se retrouvent, se croisent, des dizaines et des dizaines de fois par jour.

Les murs de celui-ci sont ornés, de loin en loin, de quelques gravures ou reproductions. Il commence, comme il est habituel, derrière la porte d'entrée, par une sorte de vestibule, ou plutôt de minuscule hall d'entrée. Les différentes portes donnent, à droite en venant du vestibule, sur la salle à manger, sur l'escalier qui mène au sous-sol, sur la chambre du rez-de-chaussée, et, à gauche, sur la cuisine, la salle de bains, le bureau. La porte du fond ouvre sur les toilettes (les plus fréquentées, avec, sur la porte, une affiche de l'exposition OURS).

 

Ce couloir est véritablement une pièce.

L'enfant le plus jeune y joue, parfois seul, parfois contre son frère aîné, à d'infernales et bruyantes parties de balle bondissante.

 

Vous vous attellerez à une version latine. — Un souvenir de fin 1991 qui ouvre sur un souvenir de mai 2010 qui ouvre sur d'autres portes. Long boyau même pas digestif d'une mémoire morcelée, le texte en tunnel s'évase. Ce n'est pas du tout en mode Butor. (Il ne sert à rien d'écouter Finnegans Wake, mon esprit vagabonde.)

Passage abrupt chevêche aux mésanges. — On ne fait que passer dans ces lieux de hasard, de fortune, sites d'un saisissement, parfois même d'un ressaissement. Puis on a les reins rompus, qu'y peut-on.

21:46 Publié dans 16 en 16 | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 02 février 2016

Passage de témoin

    Des fatayas, oui

mais pas seulement ça

: mots, paroles, va-et-vient comme ces allers-retours

sur l'autoroute et les hauts de Saint-Avertin :

la pugnacité que c'est !

(après, les crêpes, c'est autre chose)

 

Il porte ce costume étriqué, il le porte, il le supporte et le transporte avec lui et se saborde avec lui et se transborde dans quoi, franchement hein, franchement oui, on le on vous

jette en pâture

en voilà des façons....................

Des fatayas, oui

22:13 Publié dans Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 01 février 2016

À faulx qu'on tente

    Déjà, contentons-nous de puiser chaque jour l'eau à une source douce.

23:16 Publié dans Afauxrismes | Lien permanent | Commentaires (0)