lundi, 25 mai 2020
annas katz ::: le chat d'anna
annas katz' (kleine Hommage an Ernst Jandl)
le chat d'anna, petit hommage à Ernst Jandl (trad. G. Cingal)
annas katz' kratzt
le chat d'anna gratouille
annas katz' scharrt
le chat d'anna patouille
anna ratzt
anna roupille
anna: nana
anna : allons, allons
annas katz' knarzt
le chat d'anna couine
annas katz' tatzt
le chat d'anna farfouine
anna schnarcht
anna ronflote
anna: lass katz' lass
anna : laisse-moi, le chat
annas katz' klagt
le chat pousse un chouinement
anna ahnt
anna a un pressentiment
annas katz' kackt
le chat d'anna a chié, vraiment
anna wacht
anna s'éveille
anna: aah
anna : haaan
absatz//
à la ligne //
nachsatz:
post-scriptum :
(anna liebt otto)
(anna aime otto)
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dimanche, 24 mai 2020
Herbstmanöver ::: Manœuvre d'automne
Herbstmanöver (Jutta Over)
Manœuvre d'automne (trad. G. Cingal)
leicht der Spinnen Taubenetztes zu bewundern
facile de s'émerveiller devant les filets tissés par les araignées
ihre Hungerstunden fließen zäher als die
dont les heures de jeûne filent plus lentement que ne se
Morgennebel schwinden
dissipent les brumes matinales
trifft der erste Feuerstrahl die Panzer klammer Käfer
la première salve contre les chars des scarabées engourdis
heißts noch einmal Freiflug übers Minenfeld
= synonyme d'un vol libre au-dessus du champ de mines
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samedi, 23 mai 2020
kuckuck ruft ein vogel laut ::: coucou, l'appel d'un oiseau
kuckuck ruft ein vogel laut (Christine Rainer)
coucou, l'appel d'un oiseau (trad. G. Cingal)
kuckuck ruft ein vogel laut
coucou l'appel d'un oiseau, sonore
sehen kann ich ihn nicht
je ne le vois pas du tout
dann noch einmal leiser
puis le revoici plus doux
fernere rufe die gewandt
des appels lointains diffractés
durchs fenster schlüpfen
par la fenêtre s'immiscent
ins ohr den kopf das innenauge
dans l'oreille la caboche l'œil intérieur
formt einen prächtigen kuckuck
se forme un coucou splendide
schräg auf einer astgabel
en travers à la fourche d'un arbre
die flügel aufgeplustert legt er
plumes gonflées voilà il pond
der eine sie ist ein dickes ei
lui qui est elle un gros œuf
ins fremde knochennest meine
dans ce nid d'ossements mais il
hirnschale lässt es dort ungestört
ne touche pas à ma boîte crânienne
brüten wochenlang ist es still
ce n'est rien couver des semaines
nachts träume ich von wäldern
la nuit je rêve forêts
flügelschlägen käfern und rinde
battements d'ailes écorces scarabées
dann leises knacken splittern
puis ça craque en douceur se fendille
ich spür kleine trippelschritte
je perçois des trottinements
wie mich jemand gereift verlässt
comme si on me laisse mûrir
übers rechte außenohr
de mon oreille droite libre
schwingt er sich ins freie
il se balance dans le vide
eine feder bleibt zurück
il m'a laissé une plume
schwebt versonnen im morgenlicht
qui plane songeuse dans la lumière de l'aube
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vendredi, 22 mai 2020
Hurrah, heil! ::: Viva, hourra !
Hurrah, heil! (Maria Janitschek, 1859-1927)
Viva, hourra ! (trad. G. Cingal)
Rote Locken umflattern mein Angesicht,
Des boucles rousses flottent autour de mon visage,
hüpfende Flammen.
des flammes bondissantes.
Hurrah, heil!
Viva, hourra !
Meine schlanken Hüften umgürtet ein Schleier;
Un voile ceint mes hanches minces :
wer ihn löst, erblindet.
qui le dénoue en perd la vue.
Hurrah, heil!
Viva, hourra !
Brennender Mohn und blaublumiges Giftkraut
Le coquelicot brûlant et l'aconit d'azur
sprießt unter meinen Fersen auf.
germent sous mes talons.
Hurrah, heil!
Viva, hourra !
Meine Lippen sind heiß wie der Schrei der Lust,
Mes lèvres brûlent comme un cri de désir,
süß wie weinende Sünde.
douces tels des péchés plaintifs.
Hurrah, heil!
Viva, hourra !
Feuer ist mein Hauch, mein Nein der Tod
Le feu est mon haleine, mon non signe la mort,
mein Ja die wiehernde Hölle.
mon oui c'est le diable et son train.
Hurrah, heil!
Viva, hourra !
Weißt du, weißt du, wer ich bin?
Sais-tu, sais-tu donc qui je suis ?
es rauchen die Wälder vor mir,
à mon approche les forêts crépitent
und die Himmel betrinken sich in meinem Laut:
et le ciel s'enivre en entendant ma clameur :
ich bin die Liebe!
je suis l'amour !
07:34 Publié dans Germaniques de mai | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 21 mai 2020
Schwüle ::: Temps d'orage
Schwüle (Hedwig Dransfeld)
Temps d'orage (trad. G. Cingal)
Kein Ruf kann die Erde wecken,
Aucun appel ne peut éveiller la terre,
Sie schläft im Totenreiche,
Elle dort au royaume des morts,
Sie schläft unter goldenen Decken
Sous des brocarts dorés elle dort
Wie eine Königsleiche.
Comme le cadavre d'un roi.
Im Wald die Gräser und Farren
Fougères, plantes, dans les bois,
Beben in letzter Pein,
Tremblent : c'est l'agonie ultime.
Sie müssen im Lichte erstarren,
Se figent dans le jour infime.
Sie tranken vom Todeswein.
Le vin des morts les désaltère.
In tausend Sonnenflüssen
En mille fleuves de soleil
Ergoß der Himmel Verderben,
Le ciel a déversé la dégénérescence,
Von tausend Sonnenküssen
Et mille baisers de soleil
Ein großes Welken und Sterben.
Ont tout décimé, tout flétri.
Im Gold verschmachten die Felder,
Dans cet or les champs agonisent,
Im Gold verzehrt sich die Luft ...
Dans cet or l'air se raréfie...
Und durch die träumenden Wälder
Et il se répand, de par les forêts endormies,
Ein schwerer Verwesungsduft.
Une forte odeur de pourri.
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mercredi, 20 mai 2020
Schweigen ::: Le silence
Schweigen (Lisa Baumfeld, 1877-1897)
Le silence (trad. G. Cingal)
... Und rings das Schweigen ... tödlich schweres
... Et tout autour le silence... mortellement lourd
Schweigen,
silence,
Als wär' der stumme, blasse Lebensgeist
Comme si la vitalité, pâle et muette,
So straff geschwellt mit lauten Schmerzensworten,
gonflée à se rompre par des paroles blessantes,
Dass er daran erstickend würgt und schweigt.
en vient à s'étouffer, s'étrangler, à se taire.
Er ringt in mir nach Athem, keucht danach,
Haletante, essoufflée, elle lutte en moi
In einen gellen Schrei zu pressen all
afin de rassembler en un seul hurlement
Das stumpfe Elend ...
toute la grise misère...
Einen Schrei, der klirrend
Un cri, qui en retentissant,
Die Seelenfasern auseinandersprengt,
fasse éclater les fibres de l'âme,
Dass mir die blonde, traumumwehte Psyche
tant que mon esprit blond nimbé de rêveries
Verhauchend aufgeh'n darf im blauen All ...
puisse aller respirer au profond de l'azur...
... In kühler Kelche Duft sich wiegend,
... Bercé au sein du frais calice des parfums,
In leisem Wohlklang weich sich schmiegend,
blotti au chaud dans une calme harmonie
Endlich befreit ...!
Enfin libéré...!
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mardi, 19 mai 2020
Morphina ::: Morphine
Morphina (Francisca Stöcklin)
Morphine (traduction G. Cingal)
Im Traume fand ich dich,
En rêve je t'ai découverte,
Mädchen, in mondener Nacht
Jeune fille, par une nuit de lune,
Kamst du mir zögernd entgegen.
Tu es venue vers moi à contrecœur.
Auf deiner Stirne träumte ein Stern,
Sur ton front rêvait une étoile,
Deine kleinen Schritte klangen wie Glas,
Tes petits pas comptés tintaient comme du verre,
Um deinen Mund ein überweltliches Lächeln.
Un sourire d'outre-tombe autour de ta bouche.
Deine schmalen Schultern froren im Wind.
Tes épaules frêles gelaient dans la brise.
Ich umschlang dich, deinen eisigen Körper.
Et je t'ai enlacée, toi, et ton corps glacial.
Schwester! wie lange bist du gestorben...
Ma sœur, depuis combien de temps es-tu morte...
Wir sanken, wir fielen.
Et nous sommes tombées, et nous avons sombré. .
Mohn umblühte unser Sterben.
Autour de notre mort ont fleuri des pavots.
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lundi, 18 mai 2020
entfasst ::: démantibulé
entfasst (Sina Klein)
démantibulé (trad. G. Cingal)
schschsch / mach die stimmen drinnen still
ch-ch-ch-ch / fais taire les voix du dedans
sei diese walnussschale auf den wassern.
sois cette coquille de noix qu'emporte l'eau.
die nacht verlangt nicht viel,
la nuit n'exige pas grand chose
nur einlass in die spröde hülle.
que se glisser sous la couette sèche.
der fluss wiegt gegen mich
le fleuve pèse contre moi
als weicher körper, venusleib.
corps tendre, chair de vénus.
sie sucht den zeitvertreib und treibt
elle cherche un passe-temps et me bouscule
in mein gehölz, denn es ist willenlos –
le bosquet, car il est docile –
es: dient als floß nur nacht, dem mond
lui : ne sert de radeau que la nuit, sous la lune
und wabert trunken vom likör der sonne,
et chancelle le jour saoul de liqueur solaire,
– er grub mir falten in die tagesstirn
– il a creusé des rides dans mon front diurne
die übrig bleibt – hier auf den venuswassern,
qui seul me reste – ici sur les eaux de vénus
in ihren armen: ausgehöhlt und still.
dans ses bras : vidée et silencieuse.
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dimanche, 17 mai 2020
Traum : Rêve
Traum (Emmy Hennings)
Rêve (traduction G. Cingal)
Ich bin so vielfach in den Nächten.
Toutes les nuits je me fais si nombreuse
Ich steige aus den dunklen Schächten.
Et je sors des bouches d'aération :
Wie bunt entfaltet sich mein Anderssein.
Mon double s'épanouit bigarreuse.
So selbstverloren in dem Grunde,
Totalement perdue dans la raison,
Nachtwache ich, bin Traumesrunde
Hors du sanctuaire je me nuitlève
Und Wunder aus dem Heiligenschrein.
Veilleuse-étonnement je fais rondederêve.
Und öffnen sich mir alle Pforten,
Toutes les portes s'ouvrent devant moi,
Bin ich nicht da, bin ich nicht dorten?
Ne suis-je pas ici, suis-je là-bas ?
Bin ich entstiegen einem Märchenbuch?
Suis-je donc sortie d'un conte de fées ?
Vielleicht geht ein Gedicht in ferne Weiten.
Un poème, qui sait, vogue dans les lointains.
Vielleicht verwehen meine Vielfachheiten,
Et qui sait si mes multiples moi s'évaporent,
Ein einsam flatternd, blasses Fahnentuch . . .
Un étendard pâle qui voltige aux nuées.
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samedi, 16 mai 2020
Der Dichter ::: Le poète
Der Dichter (Kathinka Zitz)
Le poète (trad. Guillaume Cingal)
Nur dem Dichter ist das Loos geworden,
C'est le sort du poète en ce bas monde ici
Über And're hoch sich zu erheben,
De s'élever au-dessus du commun vulgaire,
Denn er lebt ein Phantasieenleben,
Car en vivant sa vie toute d'imaginaire
Näher steht er an des Himmels Pforten.
Il se tient plus près des portes du Paradis.
Sprach' der Gottheit tönt aus seinen Worten,
La langue divine s'exprime en ses écrits,
Genien der Wehmut ihn umschweben,
Autour de lui planent les esprits nostalgiques ;
Was der Himmel Schönes ihm gegeben,
Ce que le Ciel lui a donné de magnifique,
Haucht er aus in sehnenden Akkorden.
Il le murmure sur sa lyre, ardent, transi !
Seiner Lipp' entströmen sanfte Lieder,
De sa lèvre s'écoulent des chants débonnaires,
Alle seine Worte sind Gefühle
Et toutes ses paroles sont des sentiments
Die der Scherz und auch die Lust empfunden.
Qui expriment la joie ainsi que l'amertume.
Niedriges zieht nimmer ihn hernieder,
Jamais rien ne le ramène ici bas, sur terre :
Denn er wandelt frei zum schönen Ziele,
Seul le Beau lui importe, il erre librement,
Mit des Nachruhms schönem Kranz umwunden.
La tête couronnée de sa gloire posthume.
11:41 Publié dans Germaniques de mai | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 15 mai 2020
Betrunkene Nacht ::: Nuit d'ivresse
Betrunkene Nacht (Hertha Kräftner)
Nuit d'ivresse (trad. Guillaume Cingal)
Der Gin schmeckt gleich um elf und drei,
Le gin est goûtu à onze heures trois
das Soda nur wird schaler.
et la limonade n'en est que plus fade.
Wer will, der kann mich haben
Qui le désire peut m'obtenir
für einen alten Taler.
pour un sou et une œillade.
Mein Bräutigam, mein Bräutigam
Mon fiancé, mon fiancé
war einer von den sieben Raben,
était l'un des sept corbeaux qui
der flog am Haus vorbei,
a survolé la maison,
da war es zwölf vorbei,
et c'était juste après minuit,
mein Bräutigam, mein Bräutigam
mon fiancé, mon fiancé
tat einen dunklen Schrei
a lancé un cri sombre et sec
und wollte seinen süßen Schnabel
et voulait s'abreuver le bec
an meinem Herzen laben,
si doux en becquetant mon cœur,
da spießte ihn ein fremder Mann
un inconnu l'a embroché
auf eine Silbergabel.
sur une fourchette en argent.
Nun kann mich jeder haben
Maintenant le premier venu
für einen alten Taler.
peut m'obtenir pour quatre francs.
Das Herz, mein Freund,
Mais le cœur, mon ami,
ist aber nicht dabei
n'est pas inclus
bei diesem Preis,
dans le prix,
dem Herzen, Freund, wird kalt und heiß
non, mon ami, ce cœur, s'il a froid, s'il a chaud,
nur bei den Zärtlichkeiten eines Raben.
ce n'est que d'être cajolé par un corbeau.
Darum auch haben
Et c'est pour ça, mon beau,
meine Freunde mich ertränkt . . .
mes amis m'ont noyée...
Versprecht, daß ihr das Glas Chartreuse verschenkt,
Jurez-le moi, cette chartreuse, c'était votre tournée,
in dem ich schwimme als ein gelbes Ei.
ce verre où pareille à un jaune d'œuf je nage.
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jeudi, 14 mai 2020
Die gelbe Schlange ::: Le serpent jaune
Die gelbe Schlange (Gertrud Kolmar)
Le serpent jaune (trad. Guillaume Cingal)
Ich war ein Mädchen auch im Traum.
Dans le rêve j'étais aussi une jeune fille.
Und meine Brüste lagen, helle Inseln,
Et mes seins gisaient, îles lumineuses,
Auf jeder eine kleine braune Stadt
Et sur chacun d'eux une petite ville sombre
Mit spitzem Turm
Avec un beffroi pointu
Und rot geheimer Ströme unterirdnem Rinseln.
Et rouges les ruissellements souterrains de fleuves cachés.
Wann werden weiße Quellen aus den Steinen brechen?
Quand des sources blanches sourdront-elles des pierres ?
Die Schlange zuckte
Le serpent avançait invisible
Ungesehn durch Kraut.
en se tortillant dans les plants de choux.
Ach, alle Moose, die sie grüßte,
Toutes les mousses qu'il salua
Verrotteten.
Pourrirent aussitôt.
Ihr Leib ließ eine Wüste.
Derrière lui son corps laissait un désert.
Baumgrün vergilbte vor der gelben Haut.
Vert tendre de jaunir devant sa tête jaune.
Die gelbe Schlange kam.
Le serpent jaune est arrivé.
Sie zog sich über Meer
Il a couvert la mer
Und sank in Grund,
Avant de s'enfoncer dans le sol
Wo seltsam bunt und schwer
Où d'un poids singulier, vives couleurs étranges,
Tierblumen an verfallnen Schiffen saugen
Des fleurs animales suçaient les navires naufragés
Mit zähnelosem Mund.
De leur bouche édentée.
Sie schlich
Il s'est immiscé
In meine roten Grottenflüsse ein.
Dans mes ruisseaux souterrains aux flots rouges.
Sie lächelte.
Il a souri.
Die kleine Stadt ward krank,
La petite ville est tombée malade
Zermürbte, wich.
Epuisée, affaiblie.
Ihr stolzer Wartturm sank
Sa fière tour de guet
Tief in ein Weiches ein.
S'est enfoncée profondément dans la terre molle.
Die Insel, einmal glücklich schön
L'île, jadis belle et fortunée,
Mit Hügelkuppe und mit sanfter Bucht
Avec sa collinette et sa baie si douce
Um vieler Wellen blitzendes Getön,
Au murmure éclatant au fil de tant de vagues,
Hing müd in See.
Tomba, lasse, dans la mer.
Wie überreife, halbvermulschte Frucht.
Comme des fruits trop mûrs à moitié remâchés.
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mercredi, 13 mai 2020
Trauriger Tag ::: Jour triste
Trauriger Tag (Sarah Kirsch)
Jour triste (trad. Guillaume Cingal)
(Pour écouter aussi le poème)
Ich bin ein Tiger im Regen
Je suis un tigre sous la pluie
Wasser scheitelt mir das Fell
L'eau me raye le pelage
Tropfen tropfen in die Augen
Des gouttes dans les yeux dégouttent
Ich schlurfe langsam, schleudre die Pfoten
J'avance à pas feutrés, mes coussinets
Die Friedrichstraße entlang
Prennent leur essor sur la Friedrichstraße
Und bin im Regen abgebrannt
Et la pluie me calcine
Ich hau mich durch Autos bei Rot
Je me faufile au feu rouge parmi les autos
Geh ins Café um Magenbitter
Vais au café m'envoie un picon bière
Freß die Kapelle und schaukle fort
Boulotte l'église repars en me dandinant
Ich brülle am Alex den Regen scharf
Pour appeler Alex dru je rauque la pluie
Das Hochhaus wird nass, verliert seinen Gürtel
Le building de s'imbiber en perd sa ceinture
(ich knurre: man tut was man kann)
(Moi je grogne, on fait ce qu'on peut)
Aber es regnet den siebten Tag
Mais le septième jour voici qu'il pleut encore
Da bin ich bös bis in die Wimpern
Et moi méchant jusqu'aux sourcils
Ich fauche mir die Straße leer
À force de feuler je fais fuir tout le monde
Und setz mich unter ehrliche Möwen
Et je m'installe avec de braves goélands
Die sehen alle nach links in die Spree
Qui regardent la Spree la tête vers la gauche
Und wenn ich gewaltiger Tiger heule
Et moi tigre puissant quand je rugis
Verstehn sie: ich meine es müsste hier
Comprenez bien : ce que je veux dire c'est qu'ici
Noch andere Tiger geben.
il devrait y avoir d'autres tigres.
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mardi, 12 mai 2020
Sag mir ein Wort ::: Dis-moi quelque chose
Sag mir ein Wort (Christine Lavant)
Dis-moi quelque chose (trad. Guillaume Cingal)
Sag mir ein Wort, und ich stampfe dir
Dis-moi quelque chose, et je te ferai sortir
aus dem Zement eine Blume heraus,
une fleur du ciment rien qu'en piétinant
denn ich bin mächtig geworden vor Schwäche
car la faiblesse et l'attente vaine
und vom sinnlosen Warten,
m'ont donné un surcroît de force,
magneten in allen Sinnen.
aimantée dans tous les sens du terme.
Sicher wirst du erscheinen müssen!
Sans doute il faudra que tu te montres !
Über dem Bahnhof zittert die Luft,
Au-dessus de la gare soufflent des bourrasques
und die Taubenschwärme erwarten
et les vols de pigeons attendent
den Einbruch der großen Freude.
l'avènement de la grande joie.
Das Licht hat sich sanft auf die Schienen gelegt,
La lumière s'est posée doucement sur les rails,
weg von den Haaren der Mädchen
loin des cheveux des jeunes filles,
und aus den Augen der Männer.
hors de portée des yeux des hommes.
Ich habe aufgehört zu weinen,
Et moi j'ai cessé de pleurer
aufgehört auch, auf das Wunder zu warten,
et j'ai cessé aussi d'attendre le miracle
denn eines ereignet sich immerwährend
car toujours un miracle advient pendant que moi
im Wachstum meiner Schwäche,
je sens s'accroître ma faiblesse,
die da steigt und steigt hoch über die Tauben hinauf
qui monte et s'envole plus haut que les pigeons,
und hinunter in schwarze Brunnen,
avant de redescendre au fond des puits sombres,
wo auch tagsüber noch sichtbar sind
où l'on voit tout le jour
die verheimlichten Sterne.
les étoiles cachées.
Dort unten wechselt nicht Tag und Nacht,
En effet, là en bas, jour et nuit se confondent,
dort unten begehrst du noch ununterbrochen
et là en bas tu convoites sans répit
die sanfte Blume meines Willens.
la douce fleur de ma volonté.
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lundi, 11 mai 2020
An einen Baum am Spalier ::: À un arbre en espalier
An einen Baum am Spalier (Sophie Mereau, 1770-1806)
À un arbre en espalier (trad. Guillaume Cingal)
Armer Baum! - an deiner kalten Mauer
Pauvre arbre, coincé contre cette paroi froide
fest gebunden, stehst du traurig da,
qui t’entrave, te voilà éploré, maussade,
fühlest kaum den Zephir, der mit süßem Schauer
sans sentir le zéphyr ni l’averse clémente
in den Blättern freier Bäume weilt
qui, berçant les feuilles des arbres moins captifs,
und bei deinen leicht vorübereilt.
ne touche tes rameaux qu’en des instants furtifs.
O! dein Anblick geht mir nah!
Ô, te voir seulement me saisit et m’enchante !
und die bilderreiche Phantasie
L’imagination aux infinis reflets
stellt mit ihrer flüchtigen Magie
en un tour de magie devant les yeux me met
eine menschliche Gestalt schnell vor mich hin,
vite, à la dérobée, comme une forme humaine
die, auf ewig von dem freien Sinn
qui, coupée pour toujours de la nature pleine
der Natur entfernt, ein fremder Drang
et de la liberté, contraint un feu torride
auch wie dich in steife Formen zwang.
à prendre, comme toi, des formes plus rigides.
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dimanche, 10 mai 2020
Winterwanderung ::: Errance hivernale
Winterwanderung (Thekla Lingen)
Errance hivernale (trad. G. Cingal)
Verschneit der Weg,
La sente enneigée
Vom Wind verweht.
Par le vent effacée.
Wegweiser stehn und weisen,
Des écriteaux indiquent
Wo meine Strasse geht.
Où se trouve ma rue.
So still der Wald,
La forêt, sans un bruit,
In weissen Schleiern
Enveloppée de voiles blancs :
Still und kalt.
Silencieuse, engourdie.
Schneeflocken wehen durch die Luft –
Des flocons flottent dans le ciel :
Kein Menschenlaut,
Pas un son humain,
Kein Vogel ruft.
Et d'oiseaux, aucun appel.
Der Schnee webt mir ein weisses Kleid,
La neige me tisse une robe blanche,
Ich wandre still, ich wandre weit,
Je marche loin et en silence,
Mag keinen Weiser am Wege sehn,
Ah si je ne voyais plus le moindre écriteau...
Mag meine eigene Strasse gehn
Ah, si ma rue pouvait disparaître bientôt...
Im weissen Winterfrieden.
Dans la paix blanche de l'hiver.
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samedi, 09 mai 2020
Zwei Bäume ::: Deux arbres
Zwei Bäume (Luise von Plönnies)
Deux arbres (trad. G. Cingal)
Zwei Bäume hab' ich einst im Wald gesehn,
Un jour, dans la forêt, j’ai vu deux arbres
Die wollten sich einander nahe stehn.
Qui désiraient s’approcher l’un de l’autre.
Sie schau'n sich an voll Sehnsucht, möchten gern
D’une triste ardeur ils se regardaient,
Sich fest umschlingen; doch sie stehn zu fern,
Désireux de l’étreinte, mais trop éloignés
Denn andrer Grund ist Jedem angewiesen,
Car chacun a reçu une place assignée
Darin des Lebens starke Wurzeln sprießen.
Où poussent dru les racines de l’existence.
So neigt sich Jeder still zum Andern hin,
Pourtant chacun vers l’autre se penche ;
Der Eine scheint den Andern anzuzieh'n,
Tel paraît attirer l’autre vers lui
Bis es zuletzt gelingt den schlanken Zweigen,
Jusqu’à pouvoir enfin nouer ses maigres branches
Sich in den Kronen liebend zu erreichen.
À la cime de l’autre, amour épanoui.
Wie sie die Aeste in einander flechten,
Et comme ils ont tressé ensemble leurs rameaux
Sind sie beschirmt von liebevollen Mächten;
Les voilà protégés par de tendres puissances.
In blauen Lüften, wo die Wolken jagen,
L’azur, où les nuées vont en troupeaux,
Da dürfen sie sich ihre Sehnsucht klagen.
Peut entendre leur plainte et leur désespérance.
Sie dürfen Blüth' um Blüthe selig tauschen,
Ils entrefrôlent leurs bourgeons, si vivement,
An ihren Düften wonnig sich berauschen.
Et s’enivrent de leurs parfums charmants.
Sie stehn, vom Licht des Abendroths umglüht,
Là, sous les rougeoiements du crépuscule,
Gleich wie von tausend Rosen überblüht;
Ils s’éclairent de l’éclat de milliers de roses ;
Verklärend weben aus der Himmelsferne
Du fond des cieux les astres éternels
Ihr heilig Licht darum die ew'gen Sterne.
Leur tissent une sainte lumière.
So möcht' ich mich mit dir zur Höhe schwingen,
C’est ainsi qu’avec toi je voudrais m’envoler
Mit tausend Liebesarmen dich umschlingen,
Vers les cieux, et de mes mille bras t’enlacer,
Mit meines Herzens innigsten Gedanken
Des pensées les plus cachées au-dedans
Dich unauflöslich fassen und umranken.
De mon cœur, te saisir, t’agripper fermement.
So möcht' ich deinem höchsten Leben lauschen,
C’est ainsi que je voudrais boire à ta vie même
So möcht' ich Seel' um Seele mit dir tauschen,
Et échanger mon âme avec la tienne,
Hoch über'm düstern Nebelreich der Erden,
Par-delà les nuées sombres qui tout envoilent
Im Himmelblau mit dir vereinigt werden,
M’unir à toi enfin dans le ciel azurin,
Wo keines Menschen Augen auf uns sehn,
Où aucun œil humain ne nous atteint,
Wo nur die Sterne auf und niedergehn.
Où seule va et vient la course des étoiles.
____________________________
Liens :
- Bibliographie des œuvres de Lise von Plönnies
- Deux sonnets de Shakespeare traduits par Luise von Plönnies
- Répertoire de traductions allemandes des Sonnets de Shakespeare
____________________________
NdT :
Par ailleurs, je commente ou justifie rarement mes traductions, mais je veux ici indiquer que j'ai compensé l'absence de respect strict de la forme (distiques de rimes plates) par une alternance d'alexandrins et décasyllabes ainsi que par le recours ponctuel aux rimes croisées, ou, pour les 4 derniers vers, de façon assez appropriée je trouve, aux rimes embrassées.
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vendredi, 08 mai 2020
Ich will dich erschlagen! ::: Je vais t'abattre !
Ich will dich erschlagen! (Lisbeth Eisner)
Je vais t'abattre ! (trad. G. Cingal)
Ich will dich erschlagen!
Je vais t'abattre !
Ich! Pentesilea!
Moi, Penthésilée !
Sie sprengt heran.
La voilà qui part à l'assaut.
Im Todessprung steigt
Dans cet assaut fatal bondit
hufblitzend ein Roß.
à perdre haleine un destrier.
Achilles schaudert: sein Geschoß
Achille frémit : son épée
färbt sich in heißem Herzblut.
de ce sang bouillonnant rougit.
Zwei nackte Arme,
Deux bras nus
ringgeschmückt,
décorés de bagues
fallen zur Seite –
retombent au sol :
Nie wieder reitet,
Plus jamais ne cavalera
nie wieder streitet
ni ne bataillera
Pentesilea.
Penthésilée.
Achilles barg sich in seinem Zelt
Achille s'enferma sous sa tente
drei Tage lang.
trois longs jours durant.
Sein Herz blieb ihm für immer krank.
Son cœur à tout jamais en demeura blessé.
So schlug den Helden
Ainsi l'a-t-elle abattu,
Pentesilea.
Ce héros, Penthésilée.
17:42 Publié dans Germaniques de mai | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 07 mai 2020
Unsere Welt ::: Notre monde
Unsere Welt (Helene von Engelhardt)
Notre monde (trad. G. Cingal)
Wir fragen nicht nach Weltgetrieb',
Non, nous ne réclamons pas l'agitation,
Nach bunter Lust und lautem Glück.
Ni plaisirs éclatants ni bonheurs bruyants.
Denn uns're Welt ist uns're Lieb',
Car notre monde, c'est notre amour :
Wir zieh'n uns still darein zurück.
C'est là que nous nous retirons, là, en-dedans.
Die Welt für uns in Nichts zerfällt
Pour nous le monde se désintègre et sombre,
Mit ihrem wirren Wechsellauf,
En coups de canons confus, dans le néant.
Und aus dem Nichts steigt eine Welt
Et de ce néant s'élève un nouveau monde
Voll Liebesseligkeit uns auf!
Tout de béatitude et d'amour débordant !
09:54 Publié dans Germaniques de mai | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 06 mai 2020
Abzählen der Regentropfenschnur ::: En comptant les tresses de gouttelettes
Abzählen der Regentropfenschnur (Hilde Domin)
En comptant les tresses de gouttelettes (trad. G. Cingal)
Ich zähle die Regentropfen an den Zweigen,
Je compte les gouttes de pluie sur les branches,
sie glänzen, aber sie fallen nicht,
elles brillent sans tomber,
schimmernde Schnüre von Tropfen
tresses scintillantes de gouttes
an den kahlen Zweigen.
sur les branches nues.
Die Wiese sieht mich an
La prairie me regarde
mit großen Augen aus Wasser.
avec ses grands yeux d'eau.
Die goldgrünen Weidenkätzchen
Les chatons du saule, d'un vert d'or,
haben ein triefendes Fell.
ont le poil dégoulinant.
Keine Biene besucht sie.
Autour, pas la moindre abeille.
Ich will sie einladen
Je veux les inviter
sich an meinem Ofen zu trocknen.
à se sécher près de mon poêle.
Ich sitze auf einem Berg
Assise en haut d'une montagne,
und habe alles,
j'ai tout ce qu'il faut,
das Dach und die Wände,
le toit et les murs
das Bett und den Tisch,
le lit et la table,
den heißen Regen im Badezimmer
la pluie brûlante dans la salle de bains
und den Ofen mit löwenfarbener Mähne,
et le poêle avec sa crinière de lion
der atmet wie ein Tier
qui ahane comme une bête
oder ein Mitmensch.
ou comme un compagnon.
Und die Postfrau
Et jusqu'à la factrice
die den Brief bringen würde
qui m'apporterait la lettre
auf meinen Berg.
au sommet de ma montagne.
Aber die Weidenkätzchen
Mais les chatons du saule
treten nicht ein
n'osent pas entrer
und der Brief kommt nicht,
et la lettre n'arrive pas,
denn die Regentropfen
car les gouttes de pluie
wollen sich nicht zählen lassen.
refusent de se laisser compter.
07:08 Publié dans Germaniques de mai | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 05 mai 2020
Ich wollte so gern ein Stern sein ::: J'aimerais tant être une étoile
Ich wollte so gern ein Stern sein (Zehra Çirak)
J'aimerais tant être une étoile (trad. G. Cingal)
Seelenklimawandel
Changement climatique de l'âme
Das Dasein ist ein Riesenrad
L'existence est une grande roue
Wir Menschen sind nur Zwerge
Nous, les humains, rien que des nains
Trotzdem geht der Mond
Et pourtant la lune
auf und ab
monte et descend
im Nehmen
au fil du temps
und die Sterne schauen
et les étoiles nous fixent
ab und zu
de bas en haut
mit halbblinden Augen
de leurs yeux à moitié aveugles
der sorg-
malgré leurs
losen Ohren wegen
oreilles négligentes
Manchmal sie blinken
Parfois elles clignent des yeux
und tönen
avec fracas comme si
als ob sie lauthals Leben wären
elles prétendaient haut et fort être la vie même
Ach man möcht so gerne
Ah comme on aimerait que
der Sterne Wegen
la piste des étoiles
nur
ne soit
ein lautlos Lichtlein sein
qu'un faible halo silencieux
08:05 Publié dans Germaniques de mai | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 04 mai 2020
Joseph Beuys ::: Joseph Beuys
Joseph Beuys (Eva Zeller)
Joseph Beuys (trad. G. Cingal)
als er sich in den
quand il s'est coupé
Finger schnitt
le doigt
hat er das
il a fait un
Messer verbunden
pansement au couteau
als er aus aller-
quand en clouant des objets
geringstem Material
totalement insignifiants
eine Kreuzigung nagelte
il a bricolé une crucifixion
ein Balken eine Latte
une poutre une planche
ein Kabel zum Schnüren
un câble pour ficeler ça
setzte er zwei
et voilà qu'il avait figuré
Rückenfiguren davor
deux personnages vus de dos
weiße Flaschen die
des fioles blanches contenant
Blutkonserven enthalten
du sang en conserve
Stellprobe für
un échantillon de lieu
fast so etwas
pour quelque chose comme
wie Erbarmen
de la pitié
08:17 Publié dans Germaniques de mai | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 03 mai 2020
ASSOZIATIONEN ::: ASSOCIATIONS
ASSOZIATIONEN (Ilse Blumenthal-Weiss)
ASSOCIATIONS (trad. G. Cingal)
Die STEINE reden.
Les PIERRES bavardent.
Der Laternenpfahl leistet
Le réverbère tient
Dem GALGEN Gesellschaft.
Compagnie à la POTENCE.
Zigarette und Tabak
La cigarette et son tabac
Lösen sich in ASCHE auf.
Se décomposent en CENDRE.
Fahnen aus RAUCH
Des drapeaux de FUMÉE
Verhängen den Himmel.
Cachent le ciel.
STERN um STERN martert
Tant d'ÉTOILES supplicient
Blick und Gewand.
Le regard et l'habit.
Man sagt im Schlaraffenland
On dit qu'au pays de cocagne
Ist der gelbe Fleck
La tache jaune
Unsichtbar.
Est invisible.
09:41 Publié dans Germaniques de mai | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 02 mai 2020
Nachts ::: Nocturne (Sophie Albrecht)
Nachts (Sophie Albrecht)
Nocturne (trad G. Cingal)
Alles ruht - nur meine Seele
Tout repose et seule mon âme
Ist noch ihrem Kummer wach;
Veille, lourde de souci ;
Schmerzlicher, weil ichs verhehle,
Plus douloureusement, malgré moi, elle exhale
Drückt sie ihr gepreßtes: Ach!
Son soupir tenu, comme un cri.
Schwüle liegt auf meinem Herzen,
Mon cœur est lourd de sombres nuages,
Schwerer Ahndung bange Last -
Suffoque sous le poids de noirs pressentiments :
Nie verschwinden diese Schmerzen,
Toujours de ces douleurs je subis les outrages —
Nur im Grabe wohnet Rast -
Dans la tombe : là est la trêve, seulement !
Gott! mein Gott! o gieb mir Stille,
Mon Dieu, donne-moi le repos !
Sprich zu meinem Geiste: Ruh!
Ordonne à mon esprit de fuir le tourment.
Bey dir ist des Friedens Fülle,
Près de toi pleinement on se trouve dispos —
Wink mir süßen Schlummer zu.
D'un geste accorde-moi de dormir doucement.
08:34 Publié dans Germaniques de mai | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 01 mai 2020
Weisse Pause ::: Pause blanche (Elke Erb)
Weisse Pause (Elke Erb)
Pause blanche (trad. G. Cingal)
Als ich in das blühende Bäumchen sah,
Pendant que je regardais l’arbuste en fleur
stand sein Tausendweiß still und starrte,
son infinie blancheur immobile me fixait,
als prange es vor dem Himmel,
comme si dans le ciel il se balançait,
starr und fremd hielt die Stille,
le silence durait, étrange, obstiné,
und nachher, oben im Zimmer,
et ce n’est qu’après, dans la chambre à l’étage
habe ich mich erinnert,
que je me suis rappelée
wie ich selbst im Kindesalter
comment lorsque j’étais enfant
auf dem Land aus der Küche starrte
de la cuisine à la campagne je fixais
exzessiv in das Schneien
obstinément la neige tomber
und Schneien. Ein wenig Droge.
et tomber. Un peu comme une drogue.
Ein Reiz. Er zehrt und dauert.
Une fascination. Qui mine et n’a de cesse.
Ein unverwandtes Schauen
Un regard implacable
zurück in das nicht Traute.
qui fixe ce dont il se méfie.
Freiheit gleich Fremde gleich Tausend,
La liberté comme l’étranger comme la multitude
denn da starrte ja alles,
car alors tout me fixait de ce regard fixe :
Steinrücken, Apfelrund, Graslauf.
pierres retournées, rondeur des pommes, herbes folles.
Jedoch gewann sich das Auge
Cependant, l’œil a su s’emparer de
das Hausige des Hauses...
ce qui, de la maison, faisait la quintessence...
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En ce premier jour de mai si particulier, sans défilé ni manifestation, à dix jours de la fin (définitive ?) du confinement, je commence une nouvelle série de traductions de poètes ou d'autrices germanophones. Le projet est de tenter de traduire un texte à chaque jour de mai, et d'une écrivaine différente chaque jour. Je le rappelle, je suis piètre germaniste et j'essaie surtout, par ce biais, de me contraindre à pratiquer un peu mon allemand si rouillé. Toutes critiques constructives sont les bienvenues.
Ici, il s'agit d'un poème en distiques non rimés, et j'ai tenté d'en rendre le caractère étrange, obstiné et volontiers bancal au moyen de vers principalement impairs : 11, 13, 7 et 9. Les deux distiques “pairs” (8/12 et 10/12) correspondent aux moments de maîtrise (distiques 4 et 9). Je suis assez content des vers à structure ternaire et impairs (4/5/6 pour le vers 14 et 5/5/3 pour le vers 16).
Tout cela est un peu arbitraire, mais m'a permis d'avoir un cadre autre que celui des rimes, et du sens (qui m'a en partie échappé, cela se remarque sans doute).
11:07 Publié dans Germaniques de mai | Lien permanent | Commentaires (0)