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jeudi, 31 août 2006

Petits crimes, Christin

    Trébucher à Trébizonde. Trépasser à Trébeurden. J'ai mangé mon pain blanc, rien d'avance à une heure de septembre, et les ratures qui n'ont de cesse.

L'éléphanteau, à la naissance, pèse deux cents kilos. (Et le girafon, soixante-dix tout de même.) On s'instruit en lisant un fascicule des Animaux du Bois de Quatre Sous à haute voix chaque soir. Sinon, je peux dire que j'ai perdu trois heures, entre hier soir et cet après-midi, à lire le roman universitaire policier de Pierre Christin, Petits crimes contre les humanités. L'idée n'est pas mauvaise, mais mon ennui face au genre policier (même (surtout?) parodique) s'est allié au peu de goût que j'ai pour les campus novels et m'a fait trouver bien fade, terne, resucée, cette pochade bâclée, pataudement khâgneuse.

Il y a quelques scènes assez bien vues, très justes dans l'observation du monde universitaire, des caricatures outrancières et délibérées mais aussi des euphémismes massifs. Surtout, on sent bien que tout cela reste documenté de loin, car les inexactitudes, voire les erreurs grossières, abondent. Or, si le mécanisme d'un texte de fiction repose principalement sur une situation sociale réelle qu'il parodie ou brocarde, il me semble qu'un réalisme minutieux s'impose. Ici, rien de tel, car ce ne sont plus des hyperboles ni des approximations, mais bien de nombreuses erreurs : fonctionnement des jurys d'agrégation, incohérence totale du système des hiérarchies universitaires, références simultanées au fonctionnement actuel du doctorat et aux thèses des années 1960. Bref, si c'est lu par des gens du sérail, certaines scènes fort justes (siglite, comm' de spé, les rivalités entre trotzkystes rivaux, le matériel et les locaux délabrés) font sourire, mais les autres, tout simplement fausses, tombent à plat. La scène du train est, en ce sens, ridicule et, en aucune façon sauvable.

Ne disons rien du style, inexistant, et dont l'inexistence fait capoter la plupart des bons mots ou astuces. Ne disons rien de l'intrigue amoureuse, téléphonée et tarabiscotée. Ne disons rien de l'intrigue policière, grosse comme un hangar de Port-Aviation. Ce qui m'a surtout gêné, en fin de compte, c'est le côté bâclé. On sent que ce roman n'a pas été relu, ni par son auteur, trop content d'en avoir fini (tant les derniers chapitres sentent la fatigue (ou l'écurie)), ni par qui que ce soit de la maison d'édition : ainsi, un personnage secondaire, Florine, devient Francine à quatre pages de la fin, et il semble bien que je sois le seul à avoir été assez masochiste pour aller jusque là !

Un autre tout petit détail : dans un post-scriptum, l'auteur nous apprend, au détour d'une parenthèse et l'air de ne pas y toucher, genre je crache dans la soupe mais je peux me le permettre, qu'il est titulaire d'un doctorat de littérature comparée et qu'il a deux fils normaliens. Ben voyons...

Voilà... Comme je n'ai pas mes notes manuscrites avec moi, je n'ai toujours rien écrit sur certains très beaux textes lus cet été, et je gâche du temps, de l'encre, pour cette petite chose de rien du tout. Tout moi, ça. À l'orée de ce qui me semble bien être une nuit d'insomnie, j'ai posé Tokyo infra-ordinaire, pour écrire ces paragraphes. Pour quoi ? Pour me rappeler ce qui m'avait atterré dans ce roman ? Le fait est que, sans l'écriture, je risquerais de n'en avoir rien retenu d'ici quelques semaines...

Mais serait-ce dommage ?

23:30 Publié dans YYY | Lien permanent | Commentaires (1)

And Now Some Blues

    Vous valsez avec moi.

Il n'en est pas question.

Tout autant qu'avec vous je cherche la

faille.

 

Vous valsez avec moi.

Je ne crois pas qu'il

faille.

18:35 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (2)

Mosaïques d'Arthous, 3

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    Les cheveux en bataille, la dame araignée quitte sa toile pour ferrailler, à la cave, contre les buveurs de vieilles bouteilles. Petits carrés inégaux, pauvres petits carreaux, trempés de rouge, de noirceur, de Blanche Dubois, vous avez la jaunisse. C'est un tramway nommé voie romaine.

17:55 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

Une duchesse de Bracciano peut en cacher une autre

    Isabelle de Médicis, duchesse de Bracciano, naquit le 31 août 1542. Stendhal oblige, elle est moins connue que Victoria Accoramboni, qui aussi porta ce titre.

17:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)

Franz Kafka rend son tablier

    Convoqué au tribunal des animaux, il fut surpris de voir un éléphant prendre sa défense. C'est le comble, pensa Frank, en courant se cacher dans son grenier.

15:42 Publié dans Âcres fins | Lien permanent | Commentaires (1)

S amère

    Il suffit qu'une espace se décale sous les doigts trop prestes ou éprouvés, et s'ouvre un monde de possibilités. Sa mère. S amère. Le vérificateur d'orthographe n'y voit que du blanc, et aucun soulignement ne pointe la coquille. C'est l'histoire de l’œuf et de la poule, qui sans cesse recommence, dans l'amertume des marées qui montent. 

14:00 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

Three or Eleven Ghosts

    Au courrier aujourd'hui, Tokyo infra-ordinaire de Jacques Roubaud, qui n'a pas l'air piqué des hannetons (et, à le feuilleter, point le regret que Gallimard n'ait toujours pas réédité Boomerang, le troisième et mon préféré des Génie du lieu de Michel Butor, car ce petit livre de Roubaud publié par les éditions Inventaire/Invention prouve qu'il est possible de vendre un texte écrit en plusieurs couleurs à moins de dix euros), et A Turn in the South de V.S. Naipaul, dans un autre ordre d'idées. J'ai passé une partie de mon été en compagnie de ce V.S.-là, et surtout The Enigma of Arrival, un livre dont je mettrai bien du temps à me remettre !

Mon fils me remet un bon point des Ateliers de Maisons Calette. C'est une "lettre d'invitation chinoise". D'où sort-il ça ?

Vendredi en huit (et donc vendredi 8...!), j'aimerais aller écouter, à Montlouis, le trio de Jean-Philippe Viret, membre fondateur de l'Orchestre de ContreBasses. Il y aura aussi, samedi 9, au "village gourmand" (quelle ineptie), le quintette de Fabien Mary.

13:30 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : JAZZ

The First Mess

   Comme l’on cherche à savoir si l’expression ataxie motrice existe bel et bien dans le jargon médical, les rythmes entrecoupés et bringuebalants du duo exceptionnel piano/batterie des comparses Myra Melford et Han Bennink donnent l’image d’un corps qui se déglingue mais qui, en cela même, se cherche, réinvente la démarche, au point d’en proposer une théorie toute neuve, à cent lieues des codes balzaciens, et dans l’affalement superbe, pareil au vol ascendant et frénétique de l’alouette, vautrement sur un canapé qui s’avère, en dernière instance, une piscine.

13:15 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0)

Aide-mémoire

    Changer toutes occurrences de qaat par khat.

11:27 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (0)

Sur les dents

    Avant même de songer à écrire un article sur le motif récurrent des dents (pourries, manquantes, saillantes, fausses, etc.) dans le roman que j’achève de traduire, je passe des heures à passer le texte au peigne fin pour que tout concorde, aussi de cet aspect-là. Relire et corriger minutieusement me prend un temps infini. Septembre : se faire des cheveux…

11:01 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (2)

Reprendre

    Après quelques galops d’essai, sur ces derniers jours d’août, il faut reprendre le cours d’une écriture mieux organisée. Il faudra notamment reprendre les bribes écrites en juillet, notamment les Croquis de Corrèze, pas très diserts mais qui peuvent mériter d’illustrer quelques images.

Curieux comme les habitudes s’installent : m’installant ce matin à une place différente de celle que j’occupe d’ordinaire à la table du salon (achetée il y a moins d’un an pourtant), et ce pour avoir plus de place, je m’y trouve mal à l’aise, et même – c’est un comble – à l’étroit. Des baffles s’échappent les notes langoureuses et mélancoliques de Song-Song, le premier morceau de The Art of the Trio, vol. 3. Brad Mehldau a sorti cet été, vers notre visite aux buffles des barthes de l’Adour, un nouvel album en trio, mais avec un nouveau batteur, je crois.

Aujourd’hui, j’ai appris la mort de Naguib Mahfouz, dont la trilogie m’avait beaucoup marqué, circa 1997. Son ombre plane sur les pages qu’il me reste à corriger, de la traduction de Links.

09:17 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (0)

Image diurne complexe pour insomniaques invertébrés

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Dans les bouchons je m'emmerde. Le blaireau derrière moi bigophone portablement, bigorneau de la pire espèce. Et pourquoi bigorneau d'ailleurs ? Pourquoi pas, s'il s'appelle Bernard ?? Ou Thierry, d'ailleurs ???
***
Bon, d'accord, j'arrête les frais.
*****
Dans les bouchons je m'emmerde. Le blaireau derrière moi bigophone, et moi je photographie. Pas mieux, mon cher Bertrand Renard. Vous saluerez Hectic et Jecktic pour moi. Tiens, eux ici !!! Tout de même, les travaux sur l'avenue Anatole-France, ça sera bon bientôt pour les cyclistes. En attendant les bagnoles piétinent. Gaffe de pas devenir beauf, mon bras
à la portière.

03:25 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (0)

Le pélican devient papal, etc.

    La tension devient palpable. Pablo Neruda passe par là. Parla patois, m'exhorte le troubadour. Adour, fleuve de l'enfance, où désormais les barthes sont peuplées de buffles.

Sans chambre claire, pas de vie ensoleillée. Layez point la bonne franquette. Quête du sens impénétrable, à cette heure désabusé. Usé de courir.

La vie entre les lignes. Démerde-toi.

02:15 Publié dans Kyrielles de Kaprekar | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 30 août 2006

Commissaire Astolphe Sijouvray

    Je regardais Adolphe, ce mauvais film adapté d'un fade roman, et je pensais à cet Astolphe, avec ses mystères, ses munsters. Tout de même, mettre sur le même plan Lapinot et Bolaño, ça ne manquait pas de culot. Et puis, me disais-je, le lifting lui va mieux qu'à Isabelle Adjani. Lui, au moins, il n'a pas l'air figé dans la cire, et ses vingt-cinq ans de moins ne semblent pas tels. Penser qu'elle a plus de cinquante berges et qu'elle a laissé son talent d'actrice sur la rive. Oui, mais, me rétorquais-je à moi-même, Astolphe Sijouvray n'est pas lifté. Certes.

Bon. J'avais remisé les 77 munsters dans un abri de fortune construit dans le jardin, à l'ombre des thuyas, et préparais à présent les invitations à vingt-trois de mes amis, pour une

Soirée Alsacienne

sans flammeküche ni cigognes

Au menu : Munster et Gewürtztraminer, exclusivement

 

J'avais pris soin, avant de composer moi-même les cartons d'invitation à cette soirée d'un nouveau genre et du dernier chic, de goûter le munster apporté par le dénommé Sijouvray, afin d'en vérifier la gouleyance, de fait étonnante), et de me munir d'une vingtaine de bouteilles d'un excellent Gewürtz (comme on dit par chez moi). Du dernier chic, oui : imaginez donc douze messieurs et douze dames triés sur le volet, tant pour leur beauté que pour leur amour immodéré du fromage et de la bibine, se livrer à de telles agapes et ne pouvant pas décemment, vu le menu, penser à conclure quelque aventure que ce soit (encore qu'il n'est pas rare de voir des couples se former et des passions se nouer autour des fromages les plus odorants de notre beau pays).

Je me réjouissais déjà de cette soirée, qui allait avoir lieu dans mon humble demeure, le vendredi suivant. C'était compter sans un appel téléphonique du commissaire Astolphe Sijouvray...

 

[Affaire à suivre, après-demain...]

[Episode précédent : III]

21:55 Publié dans Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (3)

Mosaïques d'Arthous, 2

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    J'écrirai seulement un détail sur la carte postale. Celle qui partage ses initiales avec Naipaul aîné m'en a convaincu. J'écrirai seulement un détail sur la carte postale. Le danseur en croix sodomise un lépreux. J'écrirai seulement un détail sur la carte postale. Le Gave sépare les champs fourragers des bosquets à la française. Un détail sur la carte postale.

17:55 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

Hallebarde(s)

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    Rue de la Hallebarde, il en tombait de nombreuses. Des chiens et des chats passaient, parfois amorphes et parfois pleins de vie. Cessez donc vos enfantillages, leur dis-je sans conviction. Un forçat (innocent : ils le sont toujours) passa et m'exhorta à me mâler de mes affaires. Il tournait son orgue de Barbarie, comme une vielle mécanique devenue folle. Me trouvait-il efféminé ? Jamais je ne le sus. Onze parapluies, à leur tour, passèrent, je suivis la plus jolie.

08:00 Publié dans Rues, plaques, places, Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (2)

mardi, 29 août 2006

Phrase

    L'or du ciel s'efface comme de l'albumine, pendant qu'on chante à même le bitume.

19:40 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

Mosaïques d'Arthous, 1

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    Deux pianos.

Zerlina & Masetto.

Nous passâmes en faisant silencieusement crisser les graviers.

17:55 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (1)

Trouées, 7 : Sainte Radegonde, encore

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Comme Joye aime, et comme Tinou s'y reconnaît, je poursuis le frou-frou des trouées.
Vous saluerez de ma part les vernissages et les fausses ardoises.

16:00 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (1)

29 août 1357 ???

    En août 1357 (mais peut-être pas le 29), des habitants de Foix, armés, assiégèrent Raymond Roger, de Mirepoix, dans le château de l’Herm.

 

De proche en proche : Herm, dans les Landes, qu'encore avons traversé.

 

De porche en porche : mon grand-père paternel a 83 ans aujourd'hui...

 

15:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)

Malus malus

13 h 43.

    Allongé sur le canapé, j'entends grésiller la pluie qui coule dans la gouttière. Ce matin, dans les rues désertes de Tours dormaient des souvenirs. Plusieurs photos angoissantes. Au bureau de poste, j'ai appris qu'un colis n'est pas une lettre (à moins que ce ne soit l'inverse).

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La bruine m'endort (à moins que ce ne soit l'averse).

 

 

 

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Je voudrais recopier ici la réponse de mon père, avant-hier, à ma question "Que sont ces fruits ?". J'avais joint les deux photos prises au Parc Sainte-Radegonde. Très apaisées, je trouve. Aujourd'hui, plusieurs photos angoissantes, mais je me répète.

 

 

 

Ainsi parla mon paternel :

Je pense qu'il s'agit de Malus malus, l'ancêtre de tous les pommiers, que vous pouvez rencontrer dans divers parcs. Il est très populaire dans les pays germaniques car il est beau en fleur et porte des fruits assez jolis, très appréciés des oiseaux en hiver.
C'est un de ces sujets que J*** S*** nous a offert et qui a si piteuse mine sur notre "pelouse" car il a été planté trop tard. Toutefois dans la mesure où août a été pluvieux et ou nous l'avons arrosé régulièrement, nous ne désespérons pas d'avoir un beau buisson plus tard.

13:57 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (1)

XXVII.

    Tout ce que j'aurais désiré, c'était de rencontrer l'un ou l'autre des Samuel B. dont la pensée même m'obsédait, pour ne rien dire de leurs écrits, de leurs portraits. Tout ce que j'avais, c'était ces deux bouffons, Hectic et Jecktic, tombés d'on ne sait où. Et maintenant ces nombres.

Il y avait deux hypothèses : soit je considérais chacune des suites de sept chiffres inscrite dans le ciel comme un nombre, soit j'y voyais une série constituée d'un chiffre et de deux nombres. Les interprétations, les permutations et les calculs les plus divers commencèrent à se faire jour dans mon esprit malade.

Je consumais un été plein à ces jeux de calcul, qui, finalement, s'avérèrent stériles. Peut-être vous dirai-je un jour, ailleurs, les différentes conclusions, peu concluantes, auxquelles je parvins. Mais là n'est pas mon propos, pour ce jour.

Combien de temps encore allais-je devoir marcher, accompagné de ces deux fous, ces âmes damnées, Hectic et Jecktic ? Je n'en savais fichtre rien. J'avais déjà pris assez de gifles comme ça. Je m'en voulais surtout à moi-même, d'être cette chiffe molle qui ne sait rien entreprendre de magistral, être sans panache.

Un jour même, toujours aussi maladroit, je brisai un pichet, qui n'était pas une cruche.

Hectic et Jecktic ricanèrent.

10:25 Publié dans Voici venir Samuel B. | Lien permanent | Commentaires (0)

Lire les infos-bulles

    Dans la note précédente, il faut prendre soin de lire attentivement les infos-bulles. (Surtout une.)

Par ailleurs, publier (en les écrivant la veille (j'écris ces lignes lundi à 18 h 18)) cinq notes d'affilée en les espaçant de 125 minutes, pour être une pratique courante dans ces carnets, commence à relever sérieusement de l'obsession, voire de la maladie mentale. Oui, ombres, les heures sont des nombres.

[Chercher les bulles nous mène aux tampons Jex et à un pastiche anonyme de Léo Ferré, mais aussi à un lieu de naissance, assorti d'un débat sur l'hermétisme.]

Mon fils en rend son tablier. C'est l'heure du pyjama. Oui, c'est l'heure du pyjama, pour toi, mon fils, puisque j'écris ces mots peu après 18 h 18 (et d'ailleurs Recette vestimentaire fut publié, en son temps, à 18 h 19 !).

09:30 Publié dans Fièvre de nombres | Lien permanent | Commentaires (3)

Américanophobie très modérée

Lundi après-midi.

    Un matin que je relisais quelques explications oiseuses au sujet de mes poussées de fièvre, je me suis dit : mon gars, t'as rudement bien fait, car même moi j'avais déjà oublié ça. Du blog comme aide-mémoire. (Par ailleurs, la cuisine ici n'est pas petite. Elle est américaine, ce que je n'aime pas. Enfin...)

Or, Petits galets, le texte que je viens d'écrire, et dont j'ai prévu la publication pour la nuit à venir, me turlupine : quand je l'ai passé au crible de l'outil "Statistiques" de Word, je me suis aperçu qu'il respectait, au signe près et sans que j'eusse besoin de retrancher ni d'ajouter même une virgule, les règles de la rubrique 410/500 (en ne tenant pas compte de la mention "Lundi après-midi, encore et toujours").

Pour vous tous, absolus insomniaques, si vous avez suivi l'évolution de mes pattes-de-mante (expression plus élégante que les habituelles pattes-de-mouche), blanche la nuit s'achève, et il ne faut pas espérer vous parler de coup de bol ni de voie lactée. C'est dommage.

07:25 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (0)

Petits galets (3)

Lundi après-midi, encore et toujours.

    Je sème de petits galets pour les insomniaques. De petits signaux brumeux annoncent, à heure fixe, comme des étoiles vacillantes dans la nuit trop longue, la nuit plus si noire, le titre de mes carnets de ci de là, ailleurs qu'ici en tout cas. Longtemps, je me suis couché de bonne heure, alors je continue. Longtemps, cet été, je suis resté muet, alors j'esquive les questions, et gratte sur le clavier, de doigts frêles et précis, telles les pattes antérieures de la mante, entre lesquelles parfois l'insecte se passe l'antenne droite.

05:20 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (1)

Mante et menthe

Lundi après-midi, toujours.

    Sous la pluie, en débroussaillant à mains nues et à pleines brassées le massif de menthe de la courette, je me retrouve soudain avec une mante religieuse, superbe, accrochée à mon chandail. Je l'admire et la repose sur le mur, le temps de finir ma besogne. Pendant que mon fils l'observe, j'invente dans ma tête un petit poème de circonstance :

Il y a mante

Et menthe.

 

Si l'une est un insecte,

L'autre est une plante.

Si l'une vous débecte,

L'autre, douce, vous tente.

 

Une pousse à l'orée,

L'autre pose  à l'orante ;

Si l'une est odorante,

L'autre n'est éplorée

Qu'en semblant implorante.

 

De l'une enamouré,

J'arrache, à dire vrai,

Plusieurs plants de l'autre, en t-

Rimant comme en quarante.

 

Un cocker noir et feu passe, au bout d'une laisse, la truffe en alerte, sans songer à mal.

03:15 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (1)

Zig-zag 65ter

Lundi, cinq heures de l'après-midi.

    Hier, je lus un des sonnets de Jacques Roubaud, dans son multiroman (dont j'ai réussi à parler quatre fois déjà dans ces carnets sans jamais en citer le titre), et l'une des rimes était le nom pentacle. Maintenant, j'écoute l'un de mes disques de jazz préférés, Pentacle de Sophia Domancich.

Le bonheur de l'analogie...

01:10 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 28 août 2006

Août 1424

    Tandis qu'Archibald, IVème comte de Douglas, duc de Touraine, mourait à la bataille de Verneuil-sur-Avre, Zuane Pizzigano dressait une carte de toutes les côtes européennes et africaines connues.

Des daims sereins broutaient paisiblement dans les forêts.

23:55 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)

L'émissaire Astolphe Sijouvray

[Précédents chapitres : I et II]

 

    JE suis venu pour empuantir ta demeure !!!

Le sieur Astolphe ayant ainsi tonné, cela m'étonna. Il tourna les talons, et je rangeai dans mon réfrigérateur la trentaine de kilos fromagers.

21:35 Publié dans Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (11)

Planète ou pluton...? Planéton !!!

    Pendant les vacances, j'avais suivi de loin (c'est le cas de le dire) la saga des "nouvelles planètes". Or, j'apprends aujourd'hui, avec un décalage de quelques jours, que l'Union Astronomique Internationale, plutôt que de décider de l'ajout de trois planètes à notre système solaire (au prix d'un élargissement de la notion même de planète), a pris le problème dans l'autre sens en tranchant en faveur d'un retranchement : ainsi, Pluton, jusqu'ici singulière tant par ses caractéristiques physiques que par sa taille, n'est plus une planète.

 

Le sombre crétin qui a été chargé de l'article pour Libération commence par la phrase suivante : "Les Plutoniens, s'ils existent, doivent s'en foutrent [sic] comme de l'an quarante." Pauvreté de la vanne, indigence de la langue. Comment avoir envie de poursuivre sa lecture ? D'ailleurs, on ne la poursuit pas.

(Je traite de sombre crétin le journaliste, alors que l'équipe de correction (si tant est qu'on dépense encore du fric pour une chose aussi superflue) est largement aussi coupable. Bientôt, on verra fleurir des phrases du style Les zèbrent manges (double faute sur le pluriel, attestée chez de nombreux collégiens) qui renverront aux oubliettes le ta zoa trekkei de mon adolescence...)

 

Fin de la parenthèse. Revenons à Pluton, pour conseiller la lecture de proses moins incultes : un petit article de vulgarisation très clair ; l'entrée de la WP anglophone consacrée à l'U.A.I. ; le texte officiel des résolutions prises lors du congrès de Prague.

On dit ici et là que d'aucuns s'apprêteraient à demander des autorités de l'Union européenne qu'elles s'inspirent de cette décision dans le cadre des négociations avec la Turquie, mais c'est vraiment une rumeur d'un mauvais goût sans pareil...

20:40 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (0)

28 août 1829

    Il y a 177 ans, François Régis comte de La BOURDONNAYE devenait Ministre de l'Intérieur dans le cabinet du prince de Polignac. Toujours selon le site du Conseil Général du Maine-et-Loire, "il réglementa la boucherie parisienne, réorganisa l'Académie de Médecine et développa l'École des Chartes, avant de donner sa démission le 18 novembre 1829".

C'est un peu court, jeune homme.

(Je savais bien que je trouverais un événement tourangeau, ou, à défaut, angevin, pour cette date du 28 août, où l'on fête saint Henri, et non celui, germanique, dont l'épouse fut la reine Radegonde.)

19:10 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)

Pour foutre la trouille

    Le Conseil Supérieur des Publications MuMM tient à informer les lecteurs du fait (affolant pour certains mécréants ou paresseux) que déjà sept notes ont été écrites en vue d'une publication au cours de la journée du mardi 29 août 2006. Comme on dit en des lieux où l'amour de la belle langue n'est pas aussi prononcé qu'en ces territoires féconds, ça craint du boudin.

18:29 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (2)

XXVI.

    Tandis que Hectic, a.k.a Krana, me psalmodie les vers suivants

Près lui marchait le galant Bruin,

Son visage d'effroi peint,

Aussi rugueux qu'un Sarrasin

Ou qu'un Turc, un Mahométan,

Vêtu d'une toge guerrière

En fourrure rustre et grossière

 

Jecktic, alias Fafkz, me débite de semblables sornettes :

Mais à peine avait-il avancé

De trois pieds en cette aventure

Qu'il rencontra ci l'équipée

Que Hudibras avait domptée.

Mépris et désir de vengeance

Leur brûlaient le corps en puissance.

 

Dans le ciel s'écrivirent les nombres suivants :  3 237 242  et  2 249 254 . La fièvre me gagna, comme grondait le tonnerre.

17:25 Publié dans Voici venir Samuel B. | Lien permanent | Commentaires (0)

Arthous, coeur de cible

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17:00 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (0)

Glass harmonica, cristallophone, idiophone...?

    Toujours aussi ignare, je lance un appel à mes fidèles lecteurs musicologues ou éclairés. Ayant découvert, lors de l'écoute de l'Adagio & Rondo KV 617 de Mozart, l'instrument nommé, en anglais, glass harmonica, je me suis renseigné, par le biais, une fois encore de la Wikipedia anglophone, sur ce curieux instrument. Je vous conseille de vous référer à l'article en question qui, quoique dénué de sources, a l'air sérieux. ce que j'ai retenu, notamment, c'est que cet instrument a été inventé, sous sa forme moderne, par Benjamin Franklin, qui l'a baptisé armonica, longtemps avant l'invention (en 1821) de ce que nous nommons désormais harmonica. Outre Mozart, Beethoven, Donizetti, Richard Strauss et Saint-Saëns ont composé des oeuvres pour cet instrument (mais l'article ne donne, malheureusement, aucune précision supplémentaire).

À noter aussi la croyance, fermement ancrée dans l'esprit de nombreux contemporains de Mozart, que jouer de cet instrument rendait fou.

Ce que j'aimerais savoir, c'est :

1) le nom français du "glass harmonica"

2) les références des opus de Beethoven et de Richard Strauss, en particulier *

3) l'existence éventuelle d'un corpus en musique contemporaine **

 

* On trouve quelques réponses ici, mais c'est un peu court, trouvé-je.

** Le répertoire de liens de la WP anglophone mentionne un quintette de Jan Erik Mikalsen, mais voilà tout.

12:30 Publié dans MUS | Lien permanent | Commentaires (5)

Démon des coïncidences

    Preuve que, dans mon existence, le démon de l'analogie est soutenu, dans ses efforts pour me conduire au vertige*, par le démon des coïncidences, j'ai, après avoir acheté, avant-hier soir, le dernier livre de Jacques Roubaud (dont je parlerai bientôt (heum...)), lu, sur le Forum Renaud Camus, un échange passionnant au sujet d'Augustus de Morgan, ce qui m'a poussé à faire des recherches, et, de proche en proche, à m'intéresser à William Rowan Hamilton, tant par le biais de la Wikipedia anglophone que du tome 8 de ma précieuse Encyclopaedia Britannica. Ces recherches eurent lieu hier dans la matinée. Hier soir, dans mon lit, j'achevais la lecture du plus récent Roubaud, dont le chapitre antépénultième a pour figure principale... William Rowan Hamilton... dont je n'avais jamais entendu parler avant hier matin... J'ajoute que l'un des paragraphes du texte de Roubaud est directement traduit... de l'Encyclopaedia Britannica...  J'ajoute encore que le "multiroman" de Roubaud, publié chez Fayard (comme les tomes du journal de Renaud Camus depuis 1994, et comme son génial roman L'Inauguration de la Salle des Vents), a plusieurs points communs avec les obsessions du Maître de Plieux.

Alors, n'y a-t-il pas de quoi devenir dingue ?

 

* J'avais écrit "vertiage". Vertige du verbiage ?

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Grotesques d'Arthous, 3

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Ces prudes pélerins seraient-ils les ancêtres des joueurs de football qui protègent leurs parties intimes d'un tir puissant de ballon (mais non des tentations du démon (comme, ici, de deux donzelles délurées exhibant leurs mamelles (pour en matraquer, qui sait, ceux qui passent à leur portée (et, sur la portée, s'égrènent deux paires de silences)))) ?
Un pélerin à Bar-le-Duc, un autre à Dampierre, un troisième enfin à Drancy, chantent.

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dimanche, 27 août 2006

Verticales, 3

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    Riche en couleurs, en formes, en secrets,

Vous vous ouvrez des fenêtres

discrètes

de chaque côté de la grille.

 

Votre vie n'est qu'un échiquier entrechoqué

de secousses surprenantes.

La serrure fait un roque.

 

D'autres corbeaux vous attendent,

parmi les briques

de la prison.

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XXV.

    La publication de ces chapitres est hachée, et l'écriture de cette oeuvrette plus encore (si possible).

Reprenons toutefois, avec du nerf de boeuf (J'ai eu la flemme, tant pour boeuf que pour oeuvrette, de faire tout le tintouin habituel pour avoir de jolis e dans l'o). Go and lay an egg, okay ?

Dans le "multiroman" qu'il vient de publier, Jacques Roubaud a écrit ("recueilli et adapté") "douze (plus une) des nombreuses vies de Jacques Roubaud". La première biographie est très savoureuse. Imaginer Jacques le Stylite au haut d'une colonne de 2584 pieds de haut, plus haut que l'Everest, au début du VIème siècle, ne manque pas de sel. Je n'ai lu que ce premier chapitre, car j'ai acheté le livre hier soir, et je veux finir l'Histoire des Treize.

Vies multiples, foisonnantes, d'un même Jacques Roubaud, ce que l'on pourrait appeler, dans la lignée de Virginia Woolf, le complexe d'Orlando...? Ce matin même, encore, frappé par le démon de l'analogie, qui me pousse à avancer dans ce sillon, j'ai découvert l'existence de deux William Hamilton, avec lesquels Augustus de Morgan était en correspondance. Ami avec l'un, rival féroce de l'autre, il écrivit un jour au premier de ces deux W.H. :

Be it known unto you that I have discovered that you and the other Sir W. H. are reciprocal polars with respect to me (intellectually and morally, for the Scottish baronet is a polar bear, and you, I was going to say, are a polar gentleman). When I send a bit of investigation to Edinburgh, the W. H. of that ilk says I took it from him. When I send you one, you take it from me, generalize it at a glance, bestow it thus generalized upon society at large, and make me the second discoverer of a known theorem.

 

Ainsi, si j'avance chaotiquement, et presque comme un crabe, dans mon récit dépenaillé, ce n'est pas d'avoir voulu unir le Samuel B. du dix-septième siècle et celui dont la vie épouse presque exactement le règne de Victoria ? Hectic et Jecktic, ces deux faces bouffonnes, m'encouragent à poursuivre dans la voie que j'ai maladroitement tracée. Dorénavant, l'un ne répond qu'au nom de Krana, et l'autre à celui de Fafkz (difficilement prononçable). Mais leurs pitreries, je n'en ai cure. Je dois régler leur compte à mes chapitres. Voici venir Samuel B., encore et toujours.

10:35 Publié dans Voici venir Samuel B. | Lien permanent | Commentaires (5)

Pont des arts, Ravignan

    De quoi reprendre à neuf la rubrique Unissons...

Hier soir, Le Pont des Arts, film intelligent mais pas excellent, parfois beau mais aussi outré en certains aspects, exigeant mais pas si profond que cela. Un ami m'avait raconté, il y a plusieurs années, être allé voir la première de Toutes mes nuits, premier film de ce réalisateur. À l'entendre, cela m'avait eu l'air dangeureusement khâgneux. Eugène Green est un cinéaste qui se cherche, à mi-chemin entre Rivette et Rohmer, ce qui ne fait pas nécessairement des étincelles. Enfin, globalement, c'est un bon film. Natacha Régnier joue excellemment, alors que le parti pris de diction semble plus gêner d'autres acteurs, comme la jeune fille qui interprète l'amie de Pascal (Adrien Michaux, très bon, lui).

Il semble qu'Eugène Green, traumatisé par ses expériences dans le monde de la musique baroque, ait voulu régler ses comptes, et en particulier à travers le personnage de l'Innommable (Denis Podalydès), qui m'a tout l'air d'être une caricature de William Christie. (Toutefois, je n'ai trouvé aucune confirmation de cette hypothèse pourtant assez franche.)

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Ce n'est pas précisément du film que je veux parler, mais de ses à-côtés. Un film parisianiste, se dit-on... Un film "d'intellos", redoute-t-on... Un film de normalien, ou de sorbonnard, frissonne-t-on... Heureusement, Le Pont des Arts n'est rien de tout cela. Et ce n'est pas du Pont des Arts que je voulais parler.

De quoi alors ? De quoi reprendre à neuf la rubrique Unissons...

Voici : cherchant, dans le générique de fin, le nom de la soprano qui interprète le Lamento de la nimfa de Monteverdi (c'est Claire Lefilliâtre), j'ai vu apparaître la mention suivante : "Remerciements au château de Ravignan pour ses armagnacs". Or, nous nous sommes arrêtés, il y a dix jours, au cours d'une virée dans l'est des Landes, entre Laberdolive et Ognoas, devant ce château de Ravignan, que je ne connaissais pas, et qui est très à l'écart des grands axes (et pas du tout indiqué, de surcroît).

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Dans la scène où Manuel (Alexis Loret), nouvellement veuf, rend visite à ses beaux-parents, il boit un armagnac dont on voit clairement (couleur, lumière, rictus de l'acteur à la déglutition des minces gorgées) que ce n'est pas du jus de pomme.

Autre singularité, plus marquante encore de mon point de vue : une ancienne camarade de Normale Sup', qui enseigne de surcroît dans la même université que moi, au Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance, joue le rôle de la "professoresse de surréalisme". Elle s'appelle Julia Gros de Gasquet, et, en cherchant des renseignements sur elle par l'intermédiaire de la grande Toile mondiale, je tombe sur une page du journal d'un acteur, Manuel Weber, datée de décembre 2003, dans laquelle il raconte avoir confronté, en compagnie de Julia, la diction baroque, découverte sous la houlette d'Eugène Green, avec le théâtre nô. Or, le théâtre nô, s'il n'est pas représenté dans Le Pont des Arts, y est en représentation (avec Mathieu Amalric caché dans les spectateurs, m'a-t-il semblé). Vous trouverez ici les détails d'une lecture consacrée à la correspondance de François Truffaut, avec bios et photos de Julia Gros de Gasquet et de Manuel Weber.

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J'apprends aussi que ma collègue vient de faire paraître un essai intitulé En disant l'alexandrin, l'acteur tragique et son art, XVIIe-XXe siècles (Honoré Champion, 2006, 396 pages). Mais nous nous sommes, dans ces discordantes unissons, éloignés du château de Ravignan et de Perquie, n'est-ce pas ?

07:10 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (10)

Grotesques d'Arthous, 2

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    Je ne bois pas de ce tonneau-là. (C'est une grosse flûte traversière.)
Emmenez votre barda à la DRAC, dans le bar où vous attend Mandrake.

05:10 Publié dans Cardadrab | Lien permanent | Commentaires (2)

samedi, 26 août 2006

Verticales, 2

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    Canards épars sur le ponton,

Pelotes lancées contre le fronton,

Pibales adossées au pilier -

Ces nuées, vous les avez crues.

 

Si la Charente s'élève ne serait-ce qu'à 4,30 m, riverains, vous voilà mal embarqués.

16:05 Publié dans Brille de mille yeux | Lien permanent | Commentaires (0)

Foghorn

    Un signal de brume alerte la belle-fille.

11:11 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (1)

César Aira ira à la césure

    Dormez sur les toits, criez la joie des sphères à la face des gouffres. La mélasse guette d'autres larmes, d'autres printemps, et des gymnases effondrés sous le poids des bombes.

Dancing, vu hier, est un film curieux, qui fait se rencontrer des recherches plastiques nettement contemporaines, des cadrages plutôt baroques (dans une veine proche de Greenaway et de Vermeer) et un tissu narratif hérité du Horla. Bien sûr, on ne compte plus les "réécritures" (ni les interprétations) du Horla.

Je voudrais, écrit César Aira, m'installer six mois à Lahore et réécrire plusieurs nouvelles de Maupassant. Je ne veux pas entendre parler des ces petites-filles d'Emma Bovary, ni des ces Monsieur Bovary dont on nous rebat les oreilles, écrit César Aira. Les chaloupements dorés des cordes de Marc Buronfosse font languir même les nuages, écrit César Aira, à Lahore.

Sur la pochette du premier disque enregistré par Bojan Zulfikarpasic en leader, Marc Buronfosse est le seul à ne pas sourire, mais à affronter le regard du photographe, mi-serein mi-inquiet. Les sourires et rictus de René "Bear" n'ont rien de commun avec l'univers débridé mais sans folie qui se dessine dans Mashala ou dans Ginger Pickles, écrit César Aira, devenu, à son insu, critique de jazz et vidéaste amateur.

09:49 Publié dans Âcres fins | Lien permanent | Commentaires (6)

Grotesques d'Arthous, 1

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    Priez pour nous, pauvres jumeaux.

(Bassine, radeau, dames, drames solitaires.)

05:10 Publié dans Cardadrab | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 25 août 2006

Verticales, 1

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Vous verriez se dresser leurs silhouettes.
Le pylône rompt, mais ne plie pas.
Les ronds des O sont les cigares bleutés, d'un ennui nuageux que rien ne vient sauver.
Vous verriez se moucheter leurs portées, d'hirondelles, en d'autres saisons.

16:05 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (0)

Il y a 892 ans

    En août 1114, Hugues de Champagne accomplit un nouveau voyage outremer en compagnie de son vassal Hugues, seigneur de Payns, qui s'établira à Jérusalem et fondera en 1118 l'Ordre du Temple. De retour en 1116, le comte gouverne encore sa principauté pendant une dizaine d'années, favorisant l'expansion de la toute nouvelle abbaye de Clairvaux fondée par saint Bernard en 1115, et reportant son affection sur son neveu, Thibaud de Blois, qu'il considère comme son héritier. Mais voici qu'en 1123 Elisabeth de Varais donne naissance à un fils prénommé Eudes.

(Source : Les Templiers et les Croisades.)

12:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)

Dans le royaume des araignées

    Dans le royaume des araignées, les chevaliers gardent leur calme, et des cartons de livres s'épanchent doucement sur les étagères qui, de tout temps, leur tendaient les bras. Dans le royaume des araignées, la musique (Wheels et Biggus D.) a repris ses droits. Pianotements, heurts, dans le royaume des araignées. Retrouver le goût du sel, dans le royaume des araignées, où les animaux de la mer apparaissent au moindre clic d'interrupteur. Trois nouvelles planètes habitent notre imaginaire, ce dont les araignées n'ont cure.

11:14 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (1)

samedi, 19 août 2006

Phrase

    Comme on reprend peu à peu le chemin de galets, en écartant les fougères, on se prend à penser que l'alpha et l'oméga du monde de sable et de sel laissé derrière soi sont le Laberdolive 1974 et l'Ognoas 1992, et ce quoique le labeur fût copieux.

11:35 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (1)

vendredi, 11 août 2006

Phrase

    Les mots, plus nombreux encore que les ombres, crèvent les coutures du ciel.

18:45 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (5)