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vendredi, 24 mars 2006

BWV 1027 sqq

    La grande découverte de la semaine aura été la disque des Sonates pour viole de gambe et clavecin BWV 1027, 1028, 1029 et 1019, dans l'interprétation de Juan Manuel Quintana et Céline Frisch. C'est superbe de finesse grandiose, de minutieuses folies, de détours si directs qu'ils comptent parmi les plus touchants de la musique de Bach. Il n'y a pas si longtemps, la seule idée d'un disque en duo clavecin-viole eût suffi à me convaincre de ne pas m'y intéresser. Décidément, les préjugés sont toujours impertinents. (C'est là préjuger...)

09:23 Publié dans MUS | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : TRES GRANDE MUSIQUE

Pensées

    Aujourd'hui, une amie, fidèle lectrice et commentatrice régulière, passe un entretien long et important en vue d'un éventuel recrutement, sur un poste qui lui plairait particulièrement. Je suis en pensée avec elle, we'll all keep our fingers crossed.

(Par ailleurs, elle aura une bonne cinquantaine de notes à lire à son retour. I dearly hope you'll get that job !)

 

Comme dirait le duc d'Elbeuf : Bonus I et II .

08:50 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (1)

Fatrasie du mercredi, 8

    Lorsque je vis en 1996, avec Jean-Pascal, à Cambridge, le film des frères Quay adapté du roman de Walser, Institute Benjamenta, force est de dire que : 1) je l’ai trouvé très beau 2) je n’avais jamais entendu parler de Walser auparavant 3) je n’y ai rien compris.

Admirateur de Walser, je n’ai toujours pas lu, à ce jour, ce qui est pourtant son roman le plus célèbre. Passent les vents, les piles restent.

04:00 Publié dans Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (3)

9

    Qu’attends-tu près de la Loire
sous ce pont honni
qui tremble de mots

moteurs charriant le sel
de leur terne puanteur ?

02:30 Publié dans Tankas de Touraine | Lien permanent | Commentaires (2)

Fatrasie du mercredi, 7

    Ces paragraphes j'égrène dans la chambre. De l’autre côté du mur, mon fils s’agite-t-il ? Un remous contre la paroi. Ce ne peut être le bruit des touches : clavier bien tempéré.

 

00:55 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 23 mars 2006

K

    Comme dans ce roman de Kadaré, je tiens le registre des rêves ; ma peau burinée se craquelle, laissant voir la peau, pisser le sang ; s’échappe à tout jamais l’héroïne.

(Où je me rêve en toxicomane, ce qui est loin du conte.)

23:20 Publié dans Arbre à came | Lien permanent | Commentaires (1)

Fatrasie du mercredi, 6

    J’ai été frappé, vendredi soir, lors de la lecture des premiers chapitres de Docteur Pasavento, par l’insistance du narrateur relativement à la conférence qu’il doit prononcer à la Chartreuse de Séville. Comme, dans la première partie, le narrateur est un double ombrageux de Vyla-Matas lui-même, et comme tout lecteur un peu assidu du Barcelonais sait qu’il a dédicacé presque tous ses livres « à Paula de Parma » (c’est encore le cas pour Docteur Pasavento) – hier soir, commençant la quatrième partie du roman, nulle surprise à voir qu’il y était question de la Chartreuse de Parme.

21:50 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : TRES GRANDE MUSIQUE

Fatrasie du mercredi, 5

    À creuser : de ma difficulté à être vif, balourd, touchant, captivant ou tout simplement un peu rigolo/ridicule en situation d’anonymat…

 

Visitant Semur, le 18 avril 1980 (Journal d’un voyage en France, p. 52), Renaud Camus rappelle que cette ville est le théâtre d’un bref roman de Mrs Oliphant, The Beleaguered City. On en trouve le texte en ligne ici.

18:45 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (1)

Fatrasie du mercredi, 4

    Ma compagne me fait remarquer que le peu de commentaires s’explique quand même par le caractère profondément abstrait de ce que j’offre en pâture. (Elle dit ça plus crûment.) Dans le précédent carnet, fermé pour cause de désir d’anonymat, je me livrais plus. L’homme faisait le style. Ici, le style fait l’homme, et tant pis si vous n’aimez pas les spectres !

(Je pense à cela, car cette série de paragraphes composant la fatrasie me paraît bien rébarbative.)

15:40 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (8)

Me voient vieillir

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    Depuis quand...? Faut le savoir...!

14:45 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (0)

Squelette, mon ami...

    E rose, comme chaque majuscule ici se vêt de noir, jaunit à la vue des nuages mordus...

"Vous eussiez prêté des âmes à ces petits os fins, brillants, vernis, bien coupés, transparents, et que laissait facilement voir une bouche trop fendue, accentuée par des sinuosités qui donnaient aux lèvres de la ressemblance avec les bizarres torsions du corail." (Les Paysans. I, XI.)

... mordus au vif, piqués par la famine, et rugissant tels des lions enfermés dans un wagon.

 

¤¤¤ Bonus II ¤¤¤

13:45 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (1)

Fatrasie du mercredi, 3

    Le chapitre IV de l’essai classique de Piera Aulagnier, La violence de l’interprétation, s’intitule « L’espace où le je peut advenir ». Toutefois, je le feuillette avant d’en commencer la lecture, et je tombe d’abord sur les en-tête des pages 141, 157 ou 165, où le titre du chapitre est repris, mais où, par une légère incurie typographique, la petite majuscule est U au lieu de Ù : la formule devient une belle et sombre phrase déclarative « l’espace ou le je peut advenir ». Si l'espace advient, plus de je dit...?

 

*** Bonus I ***

12:35 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0)

23 mars 807

    Peut-être l'histoire devient-elle hystérique, justement, quand elle reste fidèle à ses structures (pastiche).

« The Battle of Dohgash in March 807 lasted over a week, involving 45000 Atlanteans at the beginning, as well as armoured tanks, against 35000 Rabarrans, and ending, after both sides had been reinforced, with 75000 Atlanteans and 55000 Rabarrans. The Rabarrans defended their trenches, and later the town itself, with great tenacity, causing the Atlanteans over 12000 casualties. Modern rifles and cannon meant that the battle spread itself out over eight miles in the end. » (Source : Graham Mabey. A History of Atlantis and the Atlantean Empire.)

 

Dégoiser, fariner, raconter fariboles : j'aurais peut-être dû publier cette note dans le chapitre consacré aux Murmures de Morminal.

 

### Bonus I et II ###

12:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)

Fatrasie du mercredi, 2

    L’exemplaire du Dialogue des morts de Fénelon reçu aujourd’hui date de 1900. Il porte sur sa couverture l’étiquette de la librairie Péricat, 35 rue de la Scellerie à Tours. La page de faux-titre porte un ex libris au crayon de papier ; le propriétaire de ce livre fut, en son temps et si je lis bien, un certain M. Galbrun, qui résidait au 13 rue de Jérusalem. Je me suis envié de ce livre, car je ne l’ai jamais lu ; ma compagne m’a appris que nous en possédions un exemplaire de poche, dans la collection Babel. Première nouvelle. Mais j’apprends aussi, par ce volume, que Boileau, Fontenelle et D’Alembert se sont signalés dans ce genre du dialogue des morts, qui me semble, soudainement, d’un attrait irrésistible. Franchement, par delà les avantages qu’en peuvent tirer la rhétorique ou la philosophie, est-il rien de plus formidable, pour un romancier, que de faire converser Napoléon et Fouquet, ou encore, dans un autre registre, Henry James et Dostoïevski, Ford Madox Ford et Richard Dadd, Roland Barthes et Andreï Biély, etc. ?

09:30 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (2)

Délit de blasphème... non merci !

    Il y a trois jours, je n'avais encore jamais entendu parler de Jean-Marc Roubaud, député UMP du Gard, dont je ne sais s'il est apparenté au grand Jacques Roubaud, le compositeur de mathématiques et de poésie qu'extrêmement je chéris (il est originaire du Gard ou de l'Hérault, d'où cette interrogation).

Le député, lui, est l'auteur d'une proposition de loi visant à réinstaurer le délit de blasphème. Ni plus ni moins.

Mes lecteurs anciens savent combien je tiens à la liberté d'expression, aux acquis de 1789 (qui incluent le droit au débat, à la libre pensée, à l'agnosticisme et à l'athéisme) et de 1905 (la séparation de l'Eglise et de l'Etat n'étant pas faite pour les chiens, je le rappelle).

Voici donc, pour servir au débat qui peut avoir lieu dans ces colonnes:

  • le texte de la proposition n° 2895, dont M. Roubaud est l'auteur
  • la réaction de l'Observatoire du communautarisme
  • l'opinion de Sotek (Agora Vox)
  • le point de vue de Claude Courouve, dont je ne partage pas les motifs (islamophobie, en grande partie, ce qui est à cent lieues de mon raisonnement), mais qui, sur le texte de J.-M. Roubaud, est assez juste.

 

Je n'ai pas trouvé de réaction favorable à cette proposition de loi, à part le Communiqué de l'Union des Associations Musulmanes de la Seine-Saint-Denis (UAM-93), publié le 17 mars 2006, mais j'accueillerai volontiers dans ces colonnes tout lien vers un texte soutenant la proposition de loi.

Pour ma part, je suis férocement hostile à ce que le délit de blasphème soit reconnu comme un crime, car je veux continuer de vivre dans un pays libre, ce qui signifie aussi que je veux avoir le droit de dénoncer les dérives des ultra-catholiques qui terrorisent les enfants, des islamistes qui font péter des bombes, des fanatiques juifs qui refusent toute avancée sur la Palestine, des mormons ou des témoins de Jehovah qui emmerdent le monde avec leur prosélytisme, etc. Je veux être libre de dire que je crois pas en Dieu, que Dieu, pour moi, est une idée vide, un concept chimérique, et qu'au nom de Dieu sont morts des dizaines de millions d'êtres humains. Je vous renvoie aussi vers un débat qui a eu lieu en d'autres temps, en d'autres colonnes, à propos de l'affaire des caricatures de Mahomet.

Petit détail qui pourrait bien avoir son importance, même si c'est par le petit bout de la lorgnette : M. Roubaud est membre des groupes parlementaires d'amitié France-Brunei et France-Qatar, mais aussi président du groupe France-Biélorussie, ce qui, plus encore dans le contexte actuel, montre que "cet homme de droite est également ouvert au dialogue avec les dictateurs post-soviétiques" (Caroline Fourest, Charlie-Hebdo du 22 mars 2006, p. 8).

09:08 Publié dans Narines enfarinées | Lien permanent | Commentaires (6)

À l'allégresse modérée

    Petite chatte noire et blanche, tu viens de réapparaître, furtivement, pour laper de l'eau de pluie tombée dans le ramequin. Tu n'as plus honoré ton nid sous les thuyas.

Il pleut sur ton repas. Es-tu bien une femelle qui s'apprêtait à mettre bas ?

Tu as lapé de l'eau, puis tu es repartie. Mes yeux n'ont pas suivi tes pas.

 

::: Bonus II :::

08:05 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : TRES GRANDE MUSIQUE

Fatrasie du mercredi, 1

    Mercredi, onze heures du soir.

Je ne sais par quoi commencer cette fatrasie. Fatrasie, car mon cerveau est un tel capharnaüm, une telle bousculade de petites pensées informes, qu’il ne saurait y avoir d’ordre, de progression. Enfin, nous verrons bien.
[Il faudra peut-être en segmenter la publication. (D’un autre côté, c’est fatigant.)]

 

J’aime que la langue française, au dualisme constaté en allemand et en anglais, préfère, pour la situation pédagogique, une amphibologie : apprendre, c’est donner comme recevoir. Cela pose d’ailleurs d’énormes difficultés aux étudiants anglicistes peu attentifs, qui peuvent à l’occasion s’emmêler les pinceaux entre learn et teach, comme les germanistes approximatifs sont facilement déroutés par le duo lehren/lernen. J’enfonce des portes ouvertes, mais ce que je voulais raconter, c’est qu’ayant appris aujourd’hui à mon fils le mot alevin, j’ai été saisi de l’envie d’écrire une note sur ce beau mot, et donc par le désir d’en apprendre moi-même plus sur le mot, sur l’alevinage bien sûr, mais aussi – pourquoi pas ? – sur des poèmes qui feraient rimer ce substantif avec l’adjectif divin ou le nom devin.

Fils ? j’apprends plus encore que je ne lui apprends (enfin, il eût fallu que je me penchasse sur mes dictionnaires au lieu de me précipiter sur le prurit de ces pages).

 

 

--- Bonus I ---

06:25 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (1)

Outil précis

    Minuit dix.

    0 pour cent des visiteurs quotidiens arrivent en moyenne avant 0:09. Sur la base du nombre de visiteurs de 3 d'aujourd'hui jusqu'à ce moment, votre site peut atteindre aujourd'hui 695 de pages vues (+/- 400).

Nous vivons une époque formidable.

 

~~~~ Bonus I et II ~~~~

04:10 Publié dans Narines enfarinées | Lien permanent | Commentaires (5)

22 mars 2136

    Comme la science avait progressé jusqu'à permettre de retarder beaucoup la mort, mais non tout à fait la vieillesse, ce jour-là, mourut, à l'âge palindromique de 161 ans, un écrivain atrocement ridé, qui avait publié trois cent trente neuf livres de son vivant, sans compter les innombrables textes posthumes, bribes trouvées de ci de là, qui furent rassemblés par ses fidèles dans un énorme recueil impossible même à feuilleter, et qui s'appelait Mascarade.

 

[Bonus évanescent.]

00:10 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 22 mars 2006

Vers le proverbe

    Je n'ai pas écrit une ligne de la journée, et c'est maintenant, à presque dix heures du soir, que je trouve seulement à tracer ces mots, qui ne disent pas grand chose, sinon que les notes assez longues publiées plus tôt ce mercredi avaient été écrites hier, et sont donc bien vaines - mais la vanité n'est-elle pas le propre de tout carnet un tant soit peu égotiste ou tourné vers soi ? Sous la pluie, pense au vent.

21:36 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (0)

Le mot est tiré

[Lire le chapitre précédent.]

[[[Bonus évanescent.]]]

 

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    Ma belle, ma merveille,

 

Quel cirque ! Je ne vais pas te raconter des bobards. Tu as vu juste, et tu étais même en dessous de la vérité. La lettre, elle, était en dessous du lit. Et moi, en dessous de tout. Pour faire bref : je n’ai effectivement pas ouvert ta lettre illico, je me suis laissé torturer par ce qu’elle pouvait contenir, puis je l’ai perdue, j’ai cru l’avoir égarée. Aujourd’hui seulement, faisant le ménage, je la découvre sous le lit, au milieu des flocons de poussière. Faut bien lutter contre la neige… !

Non, je fais de l’humour, mais c’est impardonnable, je suis inexcusable et ne te demande d’ailleurs même pas de m’excuser. Tu peux me crier dessus, tu avais dû finir par penser que je te boudais, tout comme moi je pensais avoir perdu ta lettre. Tu n’es pas tendre pour moi, mais c’est encore gentil, au vu des circonstances.

J’ai crié de stupéfaction et pleuré de t’avoir ainsi ratée. Je ne vais pas mettre de fausses larmes sur ta lettre et te la renvoyer, ça ne prendrait pas, mais crois-moi seulement : j’ai pleuré. Tu es donc venue, et je n’ai pas bougé d’un iota. En attendant, on a eu la merzlota. (Je sais que c’est la raspoutitsa quand la neige fond, mais c’est moche et ça ne rimait pas.) Fonte des neiges, élections, Dominique s’est ramassée dans les grandes largeurs, je ne sais pas où on va (entre toi et moi, ça, hein).

Je passe le temps à rien, donc à tout : je lis beaucoup, je me rappelle, je milite quand même, et je nettoie après ces sagouins. (Entre nous soit dit, aussi, les pires sont les camarades (au féminin, ah ah, la vieille blague continue).) Je vivote avec ce que me verse la section, et avec mes ventes. Maintenant, j’ai investi eBay que c’en est un bonheur. Je passe encore plus de temps sur l’ordinateur, qui ahane, et dans les vieilles granges. Mais les gens, pour leur faire lâcher leurs vieilleries à moi plutôt qu’à Emmaüs, pas facile. En plus, je me regarde mal dans la glace si je concurrence le Secours Populaire pour ma seule subsistance. Enfin, je ne change pas. Même, j’empire.

Assez parlé de moi – mais c’est pour bien te montrer que tout cela ne fut qu’un gigantesque malentendu. Je veux te voir, bien sûr, je suis si heureux d’avoir ta nouvelle adresse. Et je voudrais te demander si je peux venir te voir dans le Lot.

 

Je t’embrasse (il faudrait révolutionner les salutations de fin de lettre (vieille blague bis)).

Ton

Laurent

15:30 Publié dans Pauvres Pyrénées | Lien permanent | Commentaires (4)

Passage au vert

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     Je ne retrouve pas le passage de Docteur Pasavento (lu hier) dans lequel il est question de Buffon. Est-ce une imposture de ma mémoire (je lis plusieurs livres à la fois), de mes yeux tandis que je feuillette, ou de l’auteur de ces lignes (Her Lui) ? Le 9 mars, la rue Buffon, à Tours, était battue par les vents.

15:10 Publié dans 59, Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (3)

L'ambroisie des compliments

    La terre point ne ment...?

 

"Tout en faisant oublier adroitement Nicolas, pour dissiper la défiance dans cette ame naïve, Catherine y distillait superfinement l'ambroisie des compliments." (Les Paysans. I, XI.)

Cet adverbe qui ne se trouverait que sous la plume de Balzac, combien il revient hanter. Et quelle syntaxe, mes aïeux !

13:00 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (1)

Epuisés

    Mardi midi. Je reçois, très abîmé, un exemplaire du Journal romain de Renaud Camus. Le Journal d'un voyage en France, reçu samedi, est, lui, dans un état impeccable. C'est pourtant l'attrait du premier, sur les conseils si gentils d'une internaute amie, qui m'a fait acheter le second. Logique complexe des symétries. J'aurai le plaisir de lire ces textes épuisés.

 

[On brade : quelques mots de la belle Aelfgifu.]

12:10 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)

Comparer, comme un fou

« Pourquoi apparaissons-nous ? »

Telle est la simple question posée, à l’un des coins du labyrinthe de mots qui constitue la dixième double page de l’édition française du curieux poème de Ryoko Sekiguchi, Cassiopée Peca.

 

Comment disparaissons-nous !

Telle semble être l’exclamation que le narrateur du dernier roman d’Enrique Vila-Matas, Docteur Pasavento, inscrit, marque d’infamie et de facétie, au front de son lecteur.

 

Des guillemets à l’italique, il y a le fossé séparant le poème du roman, et qui n’existe pas. Ces épîtres seront cause de notre mort prochaine.

09:50 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (3)

D’une belle équivoque de Beyrouk

    « La fugue de Lolla m’a appris à tout attendre du nouveau cours des eaux. Elles peuvent rompre les digues les plus solides et aller dévaster les champs. La colère, la douleur m’ont longtemps empêché de regarder le miroir en face, de scruter les images crues renvoyées par le reflet des soleils qui passent. Mais désormais, il faudrait se laver les yeux, chasser les somnolences qui guettent et surveiller ! » (Mbarek Ould Beyrouk. Et le ciel a oublié de pleuvoir. Paris : Dapper, 2006, p. 75)

 

Crues : adjectif bifide, mais aussi nom commun.

Bechir, l’une des quatre voix du roman, évoque la rupture des digues, comme dans le célèbre poème d’Eluard (“Prends garde, c’est l’instant où se rompent les digues…”), et sous la plume vient ce curieux groupe nominal images crues renvoyées, dans lequel l’adjectif déjà riche de potentialités (cru au sens métaphorique de non cuit, ou de cruel, sanglant, brut) est suivi d’un participe passé. Le contexte aqueux invite le lecteur à voir dans ces “images crues” non seulement les visions brutes ou cruelles, mais aussi des images qui montent, eaux qui enflent, un fleuve chargé, en état de charrier.

Polysème à tout vent, dans l’œil du cyclone.

Du coup, le soleil se reflète et devient lui-même eau ; les yeux brûlants, sphères mimant la lueur de l’astre, doivent être lavés ; ces soleils pluriels sont des ors qui s’échappent de la répétition du son-graphème mais (Mais désormais).

Ainsi de suite.

 

.......

............ sans oublier Le Renard et les raisins, tous évanouis......................

06:40 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : TRES GRANDE MUSIQUE

mardi, 21 mars 2006

Il faut que genèse se passe

    Le premier billet publié de la catégorie Onagre 87 était « Ode naïve », mais deux textes avaient été écrits plus tôt ce même jour, qui avaient signé l’acte de naissance de cette série. « Ode naïve » fut écrit en bus, entre les quais et l’arrêt Chopin, au dos d’un bulletin de bibliothèque (les Sonnets de Shakespeare, dans la traduction des époux Bournet, parue chez Nizet en 1995, ouvrage à rendre avant le 10/11/05, et qui fut rendu en temps et heure), avec un bic noir, m’appuyant sur ma serviette.

 

[Hors-note : image évanouie.]

21:40 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0)

Quatre-vingt-quinze fois sur cent

    Au stand des éditions christianbourgois (maissiceluiquineveutplus qu’onutilisedesmajuscules etpuisbientôtonvaaussiabolirlesespaces), j’ai feuilleté les trois premières pages, hilarantes, du chef-d’œuvre (ainsi est-il annoncé) de Roberto Bolaño, qui vient de paraître.

Je n’ai pas lu tous les livres du Chilien, mais enfin une demi-douzaine quand même. Celui-là a l’air très drôle. Je l’achèterai au Livre, le seul vrai libraire de Tours (Le Livre : place du Grand Marché (je ne me lasse pas de lui faire de la publicité, car il le vaut bien)). Je n’ai pas résisté, comme le savent ceux qui parviennent à suivre le fil(m) mouvementé de ces derniers jours, à acheter le dernier Vila-Matas, en cours de (délicieuse) lecture – mais je me suis conservé Bolaño pour une ultérieure razzia, d’autant que le libraire tourangeau m’a confié qu’il avait vendu soixante exemplaires d’Etoile distante et que j’ai le tempérament moutonnier (qui l’eût cru ?)

 

Bref… Au cours de ce feuilletage de bon aloi, j’entendis l’échange suivant entre un monsieur d’une quarantaine d’années, bien vêtu, et l’une des jeunes filles qui tenait le stand :

« – Vous faites un prix pour le Salon ?
– Ah non…
– Ah, ben, je l’achèterai à la FNAC alors. »

Cette dernière réplique dite d’un ton sauvage, vitupérant, français peut-être, accompagné d’un départ brusque, en reposant théâtralement le livre sur la mauvaise pile (et en me bousculant légèrement, de surcroît).

Que l’on tienne viscéralement à réaliser deux euros d’économie par ci, cinquante centimes par là, je le comprends fort bien (même si, à titre personnel, je m’en balance). Mais de là à manifester son mécontentement de cette manière, il y a un pas, de géant même, d’autant que le plus ridicule, dans cette histoire, est qu’il ne faisait pas vœu de boycotter l’éditeur ou Dieu sait quoi de vraiment théâtral : en quoi cette pauvre gamine allait-elle être touchée par une déclaration solennelle de cet ordre ? désormais, j’achèterai les livres des éditions Bourgois à la FNAC… mais faites, mon brave monsieur, du moment que vous continuez à lire nos auteurs…

 

[Et toujours en bonus, la note évanouie...]

16:45 Publié dans Narines enfarinées | Lien permanent | Commentaires (2)

Mon Alisa

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/Il est dangereux de prendre des photographies en conduisant/
/////E pericoloso sporgersi.../////
[[[[[[[[[]]]]]]]]]
[Bonus : la note évanouie.]

15:35 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (0)