vendredi, 03 novembre 2006
Doux rêvant d'automne
Y a des troncs qui se fendent
Y a des fronts qui se tendent
Et toi ta barque crisse
Tu geins sous ton fardeau
Tes seins sont des aimants
Tu ris de l'âme qui rêve
08:18 Publié dans Xénides | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie
mercredi, 25 octobre 2006
Dans la cité enfouie
Il était question de ce livre hier... Mais j'illustre toujours à côté...
" Sa grande fierté : la Chupicuaro. Comme si l'exact pendant du travail fragile de Ghertman sur le papier Canson était cette statuette venue du fond des âges, maintenant l'emblème célèbre des arts dits primitifs à Paris."
(François Bon. Peint sur le cul du diable, § 52. Textes en regard de portraits de Guy Joussemet par Alain Ghertman. Cercle d'art, 2004, p. 33.)
Je ne fais pas figurer la photographie de la Chupicuaro vue de dos, le pendant aussi, pourtant, et inévitable, essentiel, de cette vue de face.
14:55 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Art, Littérature, Poésie
mardi, 24 octobre 2006
Ensemble, op. 317
le ciel comme une braise verte #
un croupier ramasse l'offrande #
pour la forme #
rue du change
faire l'appoint c'est pour ma pomme
(parfum de paradis perdu) #
vous jouez l'onde à la roulette
à vau-l'eau #
volète le temps peu ou prou #
19:05 Publié dans Fil bleu : Tridents & autres textes brefs | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Poésie, Ligérienne
Solitude, op. 713
La conspiration des squelettes #
- feuilles tombées au sol - trouble notre destin #
La bourrasque comme un festin #
dans le ciel affamé éclate en vaguelettes
Je vois un recoin de cuisine
au haut d'une maison au toit pointu
À ce dernier étage étroit vois-tu
vivoter la nuit qui décline ?
Aigrettes cormorans rides d'eau sur la Loire
goélands assoupis colverts
là-bas, près du tronc abattu, sur l'écran vert #
Reflets du fleuve comme moire #
Nous vivons seuls sous les pierres d'azur #
Le soleil voile un pan du mur #
Quelques mots d'explication (que l'on peut se passer de lire) : les dièses indiquent les arrêts de bus qui ponctuent l'écriture de tout poème-transport (voir la rubrique Fil bleu : Tridents...) ; la majeure partie du sonnet (vers 4 à 11) a été écrite entre l'arrêt Passerelle et l'arrêt Mirabeau (sur le pont, traditionnellement embouteillé) ; enfin, ce texte mérite son inscription dans les Diableries manuelles, puisque, comme tout poème-transport, il a été composé sur une feuille de format A6, à la plume noire ; évidemment, les liens ont été ajoutés lors de la retranscription du poème, ici, dans mon bureau, à l'université.
09:27 Publié dans Diableries manuelles, Fil bleu : Tridents & autres textes brefs, Sonnets de juin et d'après | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie
lundi, 23 octobre 2006
Fou dormais-tu dans *
ce matin
drapeaux voletant
dans le ciel
anatole france
sur le pont
le fou qui dormait
seul sursaute
choiseul
remontée
la pente en fuite
aigre-douce
tranchée
dans le vif
tu voyais le fou
qui fuyait
maginot
et le vent
la terreur affleure
vent farouche
la source
inouï
enfin j'ai vu le
parc Colbert
croix pasquier
ces deux dames
la langue qui fourche
enventée
clinique velpeau
si l'enfant
dort dans les brisants
se pavane
trianon
le long vent
s'essouffle au sommet
cimetière
pierre couverte
pourtant au
bout du tunnel sens
la lumière
devildé
qui jaillit
au faîte de ton
existence
général estienne
et d'ailleurs
fou dormais-tu dans
ce dédale
champ chardon
où dévale
la pluie à fleur de
ruine triste
tremblay
et jamais
tu ne vivras dans
cette ville
oratoire
que la brise
et la pluie ont faite
labyrinthe
saint barthélémy
15:59 Publié dans Fil bleu : Tridents & autres textes brefs | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie
lundi, 16 octobre 2006
Terroirs #1010
Terroirs les mères mettent
À cajoler toujours
Jamais le coeur ne vaut
Pour t'essuyer, allez.
[Carnac, 172]
10:20 Publié dans Xénides | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie
Rue des Grippeaux
07:55 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Photographie, Ligérienne, Poésie
dimanche, 15 octobre 2006
Dans toutes les fins
Dans toutes les fins
Gronde la rumeur
Mot qui perroquet
Que tenir endort
Tous les trains me minent
Mystère de la moire
Trente de ces hosties
[Sphère, 56]
21:41 Publié dans Xénides | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie
Chant de bambous
Clair et net, l'enchevêtrement laisse filer ses musiques amères, comme du verre tinte dans la nuit, le fête bientôt finie, et des feutres posés sur les cymbales, des coups de marteau cotonneux lancés à l'assaut de l'espace, on joue des épaules à n'en plus finir, comme une pointe fine marque de sa lame un pleur tombé sur les pages d'encre verte, et, les épaules vibrant encore de ce chant sonore, on s'en retourne à l'abri des buissons, dans les haies dénuées de cette forêt verticale, vertige consommé.
Jardins de Chaumont, 7 octobre 2006.
13:45 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Poésie, Ligérienne, Littérature
¤ Feu meurtri #1001
Tu t'en iras : la braise, urne, cendres dans l'âtre,
Images déferlant dans ton esprit meurtri,
Sont le feu mort ; le ciel, à la flûte du pâtre,
Se dissipe, dissous. Le monde est un théâtre.
10:55 Publié dans Rimes quartes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie
mardi, 10 octobre 2006
Nargue orange
C'est un jour d'images, où la vue se substitue aux choses lues ; le long de la Loire, sur les bancs nous nous affalons, vautrons, épanchons, de but en blanc lisons mais surtout matons. Docile, l'air se laisse humer. Docile aussi, la libellule que l'on voit passer près du cormoran impassible nous parle de mondes rêvés, de vies impossibles, dans des gabares, au bord de la Loire. Si on vivait au jardin, à dormir à la belle étoile, à se démener pour survivre, ce serait une autre affaire.
17:55 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie, Traduction
Compote sentencieuse
Les doigts roux d'avoir coupé les pommes que mes parents nous ont amenées vendredi, le regard embrumé d'avoir remué ces mêmes pommes semi-cuites après le premier tiers de cuisson, les mains légèrement gluantes malgré l'eau très chaude et le savon, l'esprit vaguement oxydé, je note ici quelques mots, comme une pierre sur le chemin, sans pour autant, de rien, me sentir coupable.
09:19 Publié dans ABC*ACB | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie
lundi, 09 octobre 2006
Ombre porteuse
Ton ombre
où ton nom s'efface
aux yeux noirs de la solitude
s'étend recouvrant les lettres
et le nez en l'air
une gamine parle aux nuages
devant le Helder
Au gré s'élève sa prière
De ton ombre peu familière.
17:09 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie
Rizières de la Loire
Rizières de la Loire
où poussent les silences
et les folles gaietés
des aigrettes muettes
que désempare
l'océan
là-bas au loin tout au loin dans les brumes
11:50 Publié dans Diableries manuelles, Fil bleu : Tridents & autres textes brefs | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Ligérienne, Poésie
# D'albâtre la vie
S'évanouir : le monde, un fond de tequila,
Te dévisage du creux de ses yeux d'albâtre.
La vie s'en va — de tes méninges — brusque la.
Tenue la note effondre la nuit entrelacs.
08:45 Publié dans Rimes quartes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Poésie
dimanche, 08 octobre 2006
Yvain joueur
Yvain combat
or du regard chevaleresque
os façon cils
terreur sur le monde effaré
huées dans les forêts sombres
avec sa lourde armure il dort
Jeune Yvain
or terni n'était l'ombre de son oncle
Yvain dormait
combat des heures
ensemble pour l'éternité.
23:55 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie
Un peu froid
Naines et veuves, c'est dormir qui nous convoque. (Presque plus de batterie, de jus, de vigueur dans la machine, et dans le corps plus guère.) N'allez pas chanter vainement, sur les toits ni parmi les tombes, lorsque l'aube renaît, que la cheleur se dissipe, et que, dans les brises qui vous bercent, un nom circule. Veuves et naines aussi font leur tête de bourrique, et les caisses de vin sont vides, pour la vie qui reste.
23:00 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Journal
Double menace avant la traction
Il ne dit jamais où il va, le chat noir aux yeux d'or jaune.
Double menace de l'inhalateur et de la betterave racineuse, et, dès Nazelles, à l'orée du pont d'Amboise, un bois d'asphalte au-dessus de la Loire, l'esprit invoque un spectre curieux, et c'est sans doute, par delà la facilité même du geste (déclic inopiné, pas même apprêté, du côté sûr du pare-brise), la 404 qui étonne, davantage que la Traction Avant, et il était curieux de voir aussi les conducteurs laisser passer ce train de véhicules de collection. (Au retour plus encore, et encore plus lentement.)
L'Aquarium du Val de Loire a changé de nom, vous m'offrez du brouet quand j'espérais des crèmes. (Redémarre, donc ! Avanti ! )
18:55 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne, Photographie, Poésie
vendredi, 06 octobre 2006
Morte l'éponge
Territoire tropiques
foule désabusée qui se cherche un royaume
fantômes du néant que ramène un passé déjà déserté
vide de ses blessures
Fêlures de jadis,
le long desquelles s'ébattent les cormorans :
la longue vie comme un ruban
s'effiloche d'être gorgée.
La faim nous gagne marécage
où trempent nos idées reçues
Ce rêve n'aura pas de fin
dans le bourbier du fleuve mort De longue vie
seule une trace
06:19 Publié dans Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie
jeudi, 05 octobre 2006
& Entrevoir
Sur l'eau brunie, je poussais, ramier, la gondole.
La voiture nous avait conduits jusque là.
C'était un rêve ! Oh oui, entrevoir une idole !
Hilare, le passant, me voyant, se gondole.
12:05 Publié dans Rimes quartes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie
mercredi, 04 octobre 2006
Demain
Demain et les jours suivants seront plus encore sans écrire, et vous ne pourrez pas dire que vous n'aviez pas été
prévenus.
Toutefois, les fantômes sans regard, les spectres rouges au lourd visage nuageux seront avec nous, ce qui n'est pas
rien tout de même.
16:00 Publié dans MAS | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature, Poésie
mardi, 03 octobre 2006
Platine de poudrière
Sur la vielle chue du mort, il n'y avait pluies que pelées, un rectangle d'escarpins Sallamembla. Du riz sans chant et grumeleux sur le banc, une platine de poudrière...
... Mécanique, p. 9.
17:55 Publié dans Xénides | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie
{ Aller la farandole
La pluie couvait. Devant les masques musiciens
Au teint d'albâtre, pâle, allait la farandole.
Or, il pleuvait. La nuit qu'un nuage fit sien
Recouvrit la guimbarde au chant mécanicien.
14:04 Publié dans Rimes quartes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie
lundi, 02 octobre 2006
Bristol University
S'étant partagé une feuille A4 à quatre,
Ils montèrent, frondeurs, les marches quatre à quatre.
16:05 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ligérienne, Poésie
27
Tombe cette averse
la moto qui passe en trombe
noie par la racine
des espérances tiédies
au goût âcre du typhon
14:25 Publié dans Tankas de Touraine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, Poésie
} Passer les arlequins
Elle, allongée, toujours voyant par la fenêtre
Ouverte passer les arlequins magiciens,
S'éveillera. Elle ira rêver sous le hêtre
À d'autres comédies, nourries d'autres peut-être.
13:15 Publié dans Rimes quartes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie
dimanche, 01 octobre 2006
Pin ès cieux
Ci-gît sous le si, avec les souffles des ifs et la parure des cyprès, une note longtemps tenue, que l'on entend encore et qui ne cesse de se dérober, de dévorer les vêtements des déesses, et l'idylle toujours se poursuit, d'une lyre habile, car vous verrez monter, aux cieux, la verdure qui prend son temps, de toute éternité. Ci-gît, sous un fa mirobolant, le faquin qui absorbe la durée, dont le dur désir emmure aussi le ciel
Quartier des poètes, 1er octobre 2006.
20:20 Publié dans Brille de mille yeux, Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne, Poésie
Hekleklak scouom nélieup
Si tout de même je finis par m'apercevoir que le premier des poèmes partait d'un nom commun (fort rare et jusqu'alors inconnu de moi) mais que les suivants sont tous, par l'acrostiche, hommages à des artistes, que dirai-je pour ma défense, ferai-je l'autruche, prendrai-je mes jambes à mon cou ? Au cou de qui se pendre, et quelle écharpe interminable attacher, fil à la patte, à la nuque d'Olympia Duncan, si cette adorée déjà s'enfuit au volant de sa Bugatti et si rien de rien n'arrive, aucune tragédie gli et glu, le grand combat toujours, toi cours toujours à faire le sourd !
19:05 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie
Imat ol sherderbok
Jaillit si juste la voix
un instant entendue
l'instant d'après rebondit (
Il a l'art d'étreindre d'
embrasser les
nuages des rêves nouveaux)
Jaillit si joyeuse la voix
apparue disparue virevoltante dans le
ciel ;
offrande au dieu
boréalorygme.
18:41 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie, Afrique