« 2006-08 | Page d'accueil
| 2006-10 »
samedi, 30 septembre 2006
Inhumation
Le 30 septembre 1808 était inhumé - au Panthéon s'il vous plaît - François Barthélémy, comte Béguinot.
20:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)
Gris de lire
... lorsque tout le monde eut dégrisé...
(David Bessis. Sprats. Allia, 2005, p. 10)
Cet emploi de dégriser comme un verbe intransitif, et avec le verbe avoir, n'est attesté dans aucun des dictionnaires que j'ai consultés. Alors, écart stylistique délibéré ou menue (curieuse) erreur d'auteur et d'éditeur ?
18:08 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : Littérature
Sur la lune
Dors, toi qui as écrit
Ars grammatica.
Vois les nuages qui sommeillent.
Il pleut sur la lune.
Dors.
Bérénice a enroulé sa chevelure
Entière autour de tes
Silences.
Sprats :
Il pleut sur la Loire.
Songe.
17:00 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Ligérienne
Balzac 00.06
15:55 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne
Ode aux naïades
Jeudi matin.
Vous avez pour vous le solfège
Je n'ai que mes yeux pour pleurer
Nous nous perdons sur ce manège
Vous apprivoisez le solfège
Apprenant ce que vous serez
Je m'endormais dans l'herbe épaisse
Notre orchestre était au complet
Comme vous brisiez vos promesses
Sous l'orme dans la foule en liesse
Vous ferez donc comme il vous plaît
Le temps futur n'est pas de mise
Tous mes rabats amidonnés
Les bras en croix dans la Tamise
Je suis près de la mer promise
Un fou feint de s'en étonner
14:00 Publié dans Diableries manuelles, Fil bleu : Tridents & autres textes brefs, Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Poésie, Ligérienne
vendredi, 29 septembre 2006
Nubile
Quel plaisir de pleuvoir, dit-il avant de s'évanouir.
15:25 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature
Vieille mienne blague
... des milliers de fois, peut-être...
Je boirais la mer et sa soutane.
Je mangerais un curé et ses poissons.
Tu ne t'en vantes pas, quand même ? (Qu'il neige...)
12:15 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0)
Balzac 00.05
10:15 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne
; Coulée chétive
Elle sera, coulée vite comme un sang neuf
Et, devenue chétive aux yeux de son ancêtre,
Certainement noueuse et pendue à son veuf,
Dormira. (La T.A. toujours fait son teuf-teuf.)
08:15 Publié dans Rimes quartes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie
Visions du 25 septembre
Lundi matin. Trident irrégulier.
colombier
métaphore
amère de mort
mi-bémol
maréchal juin
la monnaie
frissonne à l'oreille
du chauffeur
chopin
catabase
musique des sphères
à rebours
iut
de sa grâce
corsage lilas
yeux plissés
passerelle
regardez
cheveux d'araignée
seul solfège
il a son
pantalon bouffant
au manège
ce garçon
comme des milliers
de victimes
même pas
tout ce qu'un regard
noir allège
mirabeau
le feu de Flaubert
dans les terres nues de l'âme
retraite aux flambeaux
château de tours
de terreur
pris par la marée
de ces rimes
voltaire
sur mon siège
pas trop regardant
je conspire
anatole
06:10 Publié dans Fil bleu : Tridents & autres textes brefs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Littérature
jeudi, 28 septembre 2006
Balzac 00.04
22:00 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, Littérature
Difficile, III
Vous m'assurez que la difficulté réside dans les sérigraphies et l'insuccès. Je vous certifie que ce qui me fait le plus de peine, c'est que les éditions Harpo& ne parviendront pas à poursuivre la publication de la collection "comme dix raies blanches". Rouge bouge, et la flamme d'une chandelle ne s'éteint jamais.
08:00 Publié dans Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Littérature
Comment le faire comprendre ?
Les touches D, H et Y de ce clavier blanc sont plutôt sales.
Bouffées de chaleur et angoisses à quatre heures du matin, et, levé, allongé sur un autre lit, je ne me rendormis pas, parcouru alors de suées froides, retournant divers sujets d'inquiétude. J'ai encore écrit une série de tridents, lundi matin dans le bus, mais je crois vraiment que ça n'intéresse que moi. C'est pourtant très apaisant. Trop personnel ?
En écrivant des carnets de ce genre, on est surtout tourné vers soi, dans la solitude.
06:40 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (6)
lundi, 25 septembre 2006
Journée prétendument sans voitures
Trident composé dans le bus 8, vendredi à 8 heures.
pluie encore
ce matin à peine
si je sais
vingt centimes
le ticket journée
sans voitures
nous filons
vers la passerelle
bétonnée
camion bleu
"Les Mains de Jardin"
nous dépasse
pluie en flèche
la Loire criblée
de mitraille
15 ovales
longs orange ou jaune
6 + 9
dans ces ambres
je pourrais écrire
un sonnet
augmenté
d'un vers comme ceux
de Samain
07:37 Publié dans Fil bleu : Tridents & autres textes brefs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, Poésie
dimanche, 24 septembre 2006
Difficile, II
Passée la pluie, plus rien de très probant, rien à se mettre sous la dent, et seul le soleil orangé qui berce les feuilles lourdes d'une lumière terrifiante donne un peu de relief à ce jardin désolé, sous la peau, sous ma peau ce jardin désolé qui s'en va en lambeaux. Enfin, les charognards auront belle gueule. Je n'aime rien tant que guetter les vautours, et plonger mes yeux dans le regard tendre et farouche du gypaète.
20:40 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (0)
Difficile
19:39 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 22 septembre 2006
26
la voiture du
boulanger de Souvigny
tourne dans mes rêves
lui que je n'ai jamais vu
n'est-ce pas cher Alexis
22:30 Publié dans Tankas de Touraine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne
jeudi, 21 septembre 2006
Peine-à-jouir
Titre du Monde de ce jour :
Lionel Jospin aurait confié vouloir briguer l'investiture socialiste pour 2007.
Pour le titre de cette note, j'ai hésité entre Tempête dans un verre d'eau et Un homme sans parole.
18:45 Publié dans Narines enfarinées | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : politique
Après avoir retranscrit le septuple trident de ce matin
Après avoir lu « Denudare » , que je viens de retranscrire, au bureau de l'université, et avant d'attaquer la journée de travail à proprement parler, est le troisième d'une série de poèmes que je compte écrire, incommodément et selon le principe des "poèmes de métro", mais au cours de mes trajets en bus de par la ville de Tours. Il s'agit d'un ensemble formé de sept tridents heptasyllabiques (3-5-3), dont chacun est composé mentalement entre deux arrêts puis retranscrit à l'arrêt suivant. Celui de ce matin a été composé mentalement et progressivement transcrit à la main, au dos d'une feuille de prêt de la bibliothèque universitaire, entre 8 h 01, heure à laquelle j'ai payé mon ticket de bus (1,20 euro, avec deux pièces de 50 centimes, une de 10, trois de 2 et quatre d'un centime) puis me suis installé dans un siège vacant, et 8 h 09, heure à laquelle je suis descendu, place Anatole-France. La durée de composition (huit minutes) est plutôt brève, de sorte qu'il faut sans doute modérer l'affirmation contenue dans le quatrième trident :
sur le pont
j'aurais tout le temps
d'un sonnet
Toutefois, j'envisage d'écrire des poèmes de forme variée, afin de tenir compte des embouteillages qui peuvent intervenir entre certains arrêts, et non entre d'autres. J'envisage aussi de rentrer chez moi par d'autres lignes, et notamment la 9, qui, pour rallonger un peu tant le trajet que la promenade pédestre, permettrait un plus grand nombre de vers (de strophes, de tridents, etc.), avec, certainement un renouveau du regard.
.......................
10:10 Publié dans Fil bleu : Tridents & autres textes brefs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie
Après avoir lu « Denudare »
chopin
monde clos
sur ta bouche froide
le silence
iut
tard venu
rêve somnambule
de sa mort
passerelle
dans la vitre
le reflet tardif
d'une faute
mirabeau
sur le pont
j'aurais tout le temps
d'un sonnet
château
vous dormez
sans même songer
au mutisme
voltaire
champ de dents
sur le pont Wilson
les drapeaux
anatole
au silence
revenir toujours
c'est un monde
08:20 Publié dans Fil bleu : Tridents & autres textes brefs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie
25
zoo de Beauval
monde ouvert sur des grillages
enfants bouche bée
mon pantalon élimé
accapare le poème
06:30 Publié dans Tankas de Touraine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne
Balzac 00.03
03:30 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne
mercredi, 20 septembre 2006
24
une belle fille
place René Coty passe
un coup de vent brusque
décoiffe les ambitions
sensuelles des chalands
15:20 Publié dans Tankas de Touraine | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ligérienne
Fous de façade
Fragiles
récifs des temps
anciens -
narrés par des fous de fa-
çade
osant tout sur sofa
immergés en eux-mêmes -
sortez de l'eau !
Bue la mer
on se repose dans les
nues.
13:00 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Littérature
* Polymères yaourts
Dans le frigo, elle a placé des polymères :
Que faire des yaourts ? Les manger tous les neuf ?
Les abricots, tu connais leur saveur amère
À présent que le temps joue les intérimaires.
11:00 Publié dans Rimes quartes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie
Cluster
Sofia Scicolone dite Sophia Loren naquit le 20 septembre 1934. Le lendemain, c'était au tour de Leonard Cohen.
... and one by one / the guests arrive ...
10:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (1)
Balzac 00.02
09:09 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, Littérature
mardi, 19 septembre 2006
Pas si lointain
Le 19 septembre 1831 eut lieu en Cour des pairs le procès de l’école libre. Plusieurs de ses amis vinrent soutenir Montalembert. Parmi eux se trouvait Victor Hugo.
20:20 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (0)
Impatience—s
université
le soleil
brûle l'avenue
court sueur
anatole france
au bureau
j'ai oublié mon
parapluie
voltaire
long fil blanc
serai-je maniaque
pour Ariane ?
château de tours
parapet
derrière luit la
Loire folle
mirabeau
bouchon sur
le pont calciné
nerfs à vif
passerelle
pas la peine
de freiner au peu
que je chante
iut
lui lunettes
sa casquette carreaux
lignes vertes
chopin
grands ciseaux
découpent-ils le
ciel de lit
ronsard
19:34 Publié dans Fil bleu : Tridents & autres textes brefs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature
Les Douceu
18:31 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne
Quelques explications
Ce matin, j'ai commencé, à l'arrêt de bus, à écrire une série de poèmes très brefs en croisant la forme du trident (inventée par Jacques Roubaud, voir Tokyo infra-ordinaire) et le système des "poèmes de métro" de Jacques Jouet. Toutefois, comme je m'étais trompé de bus (tant j'étais occupé à faire mumuse poétique), le poème prit, en cours de route, une tout autre tournure, dont atteste le poème en huit tridents composé entre 9 h 55 et 10 h 10 sur une feuille de papier, avec un bic noir, et que j'ai publié en milieu d'après-midi (Tridents multi-bus). Il aurait d'ailleurs dû figurer dans la rubrique des Diableries manuelles, et pas seulement dans cette nouvelle série de textes intitulée Fil bleu.
Je compte, sur le chemin du retour, prendre le bus 8 (je ne pourrai pas me tromper, cette fois-ci) et composer le jumeau de ce poème pluvieux et grisonnant. Aussi, contrairement à mon habitude, je donne ici quelques éléments d'explication à l'intérieur même de la nouvelle rubrique.
16:39 Publié dans Fil bleu : Tridents & autres textes brefs | Lien permanent | Commentaires (0)
Trident multi-bus
arrêt
ce n'est pas
vraiment évident
avec l'eau
chopin
parapluie
dégoulinant sur
mon cartable
iut
jeune fille
monte à l'I.U.T.
japonaise ?
passerelle
suie suante
qui suinte en tous sens
sur la ville
mirabeau
je me suis
trompé choisissant
le bus 11
ursulines
sous la pluie
je cours jusqu'au bus
électrique
cathédrale
c'est comme un
taxi qui m'emmène
rue Zola
rue Zola
enfin je
remonte la rue
Nationale
université
15:55 Publié dans Fil bleu : Tridents & autres textes brefs | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, Poésie
Et basta !
Histoire d'illustrer ce qu'on disait hier :
Les deux hommes se redressent mais ne vous saluent pas (pourtant on a pris les devants). Ils s'essuient les mains à des chiffons, on suppose de l'essence dans le bac, par terre. La chenille de la Poclain, de leur côté, est calée par des bastaings, et le tambour est démonté. (François Bon. C'était toute une vie. Verdier, 1995, p. 37)
Je continue de ne pas savoir si cet emploi de l'impersonnel m'agace ou me séduit. Il me déroute. (Me rappelle des poèmes écrits quand j'étais adolescent. Mon père m'avait dit qu'il fallait que j'enlève certains des on...) De même, que penser, in fine, de ce style qui cherche à se faire passer pour très simple, dénudé, neutre, et qui manie aussi savamment les rimes internes ? Si l'on passe la dernière phrase au crible d'une analyse stylistique qui tient compte du rythme et des sonorités, on (!) s'aperçoit qu'outre le système de rimes croisées (Poclain/côté/bastaings/démonté), le rythme repose sur des tétramètres, que vient à peine nuancer, par rétraction, l'heptasyllabe central (8/4/7/8). Il faut au moins reconnaître que la rime Poclain/bastaings n'est pas banale !
12:10 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature
— Chimères de bruine
Le pull ôté, il a faciès d'enterrement
Et donne libre cours à de vaines chimères :
Tombe la bruine, ou passe ici plus rarement
La T.A. des mariés, brodée de parements.
09:30 Publié dans Rimes quartes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie
Comme à Gravelotte
En rentrant de l'école, je me suis resservi un café pour m’échauffer (vent et bruine à l'appel). Un accenteur dans la cour grattait le gravier à la recherche d'insectes que je ne voyais pas. Une voiture est passée en trombe : la mère de Dylan, pharamineusement.
08:49 Publié dans ABC*ACB | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature
23
Jardins de Valmer :
des sculptures de tous styles
émaillent l'espace,
tricot de vert et de ferraille.
Un bourdon tète les figues.
07:25 Publié dans Tankas de Touraine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne
Ode au rosalbin
J'aime, ô combien !
Avec sa roseur colombine -
Le cacatoès rosalbin
Comme roulé dans la farine.
Roses serins,
Vous cacatoès rosalbins,
Yeux passés à l'utra-marine,
Gesticulant comme Lubin
À faire pâlir Ororin -
Je vous aime, sachez combien !
05:15 Publié dans Diableries manuelles, Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie
lundi, 18 septembre 2006
22
n'est plus défunt sous
la pluie ininterrompue
parfum de la menthe
la clef fanée j'ai du mal
à me faufiler chez moi
23:35 Publié dans Tankas de Touraine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne
Tatouolage
Les ailes du papillon en origami sont tatouées de Tutuola. Joies du recyclage, traduction bricolage.
18:09 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie
Pierre fleury
(il y a sur l'arrière de la mairie un passage indiqué "réservé au personnel" mais que tout le monde emprunte,
un corridor carrelé tel qu'au temps de Fleury,
que seuls Lodève et les mordus de Saint-Simon connaissent encore)
François Bon. C'était toute une vie. Verdier, 1995, p. 32
Images, Tours, 13 janvier 2006.
17:21 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne
Macavouane
Voyez cet ara macavouane
"Peu estimé du public",
Mais pas bête à bouffer l'avoine
Auf einem Augenblick ;
Moins aimé que le calao
Qui tressaute sur sa branche
Et dont le plumage mao
Noircit d'encre notre dimanche.
16:29 Publié dans Diableries manuelles, Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (1)
Lu au Parc Zoologique de Beauval
CYCLISTES,
n'oubliez pas d'enlever votre écarte-narines
avant d'entrer dans la cage des rhinocéros !
14:31 Publié dans Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (3)
Balzac 00.01
13:19 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Ligérienne
Hiver manne
Tout en travaillant à corriger les épreuves des articles de la revue Commonwealth Essays & Studies (pour le n° 29.1.) – tâche ardue, pointilleuse mais également ingrate et systématique, qui demande de devenir presque aussi machinal que la machine – j’écoute les deux disques de Progression (Brad Mehldau Trio. Art of the Trio, volume 5, 2001), puis m’amuse à comparer cette version de River Man avec celle enregistrée trois ans plus tôt (Songs. Art of the Trio, volume 3, 1998), en fait moins véhémente (ou battante). D’aucuns n’aiment pas la musique de Brad Mehldau, qu’ils jugent romantique attardé ou que sais-je encore. C’est émouvant, pourtant, brûlant surtout, juste, d’une force imparable et tout en douceur. Pas un nuage de lassitude ne vient couvrir ces folies mesurées, cette douceur endiablée.
11:41 Publié dans 721, J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Jazz
On bon
Dans C’était toute une vie, François Bon use de l’impersonnel d’une curieuse façon. On, c’est, semble-t-il, souvent, le narrateur, écrivain animant des ateliers d’écriture à Lodève, quoi qu’il dise aussi je, parfois. Y aurait-il un « moi » réel et un « moi » fictionnel, passé au tamis du récit et ainsi désigné par un on dépersonnalisant ? Peut-être… L’usage fréquent du pronom impersonnel contribue aussi à la tonalité volontiers populaire du style : outrance du neutre, recours aux élisions ou aux tournures familières, et ce de manière très appuyée, par recherche d’effet.
11:00 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature
Pereira du PRG
M. Hervé Mesnager, responsable du PRG dans le Loir-et-Cher, tient un blog vraiment personnel et courageux. Au moins, ce n'est pas la sauce fade et consensuelle servie dans la quasi-totalité des blogs d'élus...!
Il semblerait qu'il ait eu autrefois un autre blog sous le pseudonyme de Pereira, à cause de Pereira prétend, le très beau récit de Tabucchi (film (je ne sais plus de qui) à voir aussi).
Eh bien, figurez-vous que le Pereira du PRG prétend que pour entrer dans l'oeuvre de Lobo Antunes, il est tout à fait possible de commencer par le dernier... Euh... si l'on sait que j'admire beaucoup et ai lu avec délices la plupart des romans de Lobo Antunes mais que j'ai fini par renoncer à finir Bonsoir les choses d'ici-bas (après 500 pages quand même), on comprendra peut-être que je m'inscrive en faux contre ce conseil. Mais lire Lobo Antunes, oui, c'est incontournable ! Alors, par lequel commencer ? Un des deux EX peut-être : Explication des oiseaux ; Exhortation aux crocodiles (le plus beau mais sur le versant difficile, lire ramant...)
(Je ne parle presque jamais, ici, des autres blogs que je lis. Il faudra que je me décide à faire une liste de liens, un jour ou l'autre. Celui de M. Mesnager, hormis un titre peu imaginatif et l'absence totale d'italiques, mérite d'être découvert.)
09:55 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Littérature, Ligérienne
: Figue du matin
D’un pas confiant (et de pointure 31)
Il écrase une figue – involontairement.
Sur le trottoir, l’amas couleur pierre d’alun
S’étale sous la pluie – cliquetis importun.
09:15 Publié dans Rimes quartes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie
dimanche, 17 septembre 2006
Au plafond
22:55 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature
A Turn in the South, 4 : toute une vie
Je ne comptais pas reprendre le clavier, ainsi. Veux lire moi. Mais.............
............. hier soir j'ai lu les trois-quarts de C'était toute une vie de François Bon : belles pages sur le monument aux morts de la guerre de 14 (Lodève) et les quatre figures féminines............
::: ce soir, m'asseyant à la bibliothèque, je reprends A Turn in the South de V.S. Naipaul où je l'avais laissé il y a une semaine à peu près ::: page 99 ::: monument vu à Charleston ::: hommage aux victimes de la guerre de Sécession :::
There was rhetoric in that reference to women; monuments of grief and revenge, of grief and piety, are most unsettling when they depict women bowed in grief.
Vous ratez tout, qui lisez un livre à la fois.
21:04 Publié dans Unissons | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Littérature
Eaux d'ici (Odyssey)
Le cours de l'Indre m'est cher.
Vienne la Loire.
20:05 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne
Rue Tartifume
Messages pour les masques : ne laissez pas traîner votre bois trop près des enclumes.
Message pour les danseurs : que peut bien signifier ce toponyme/patronyme tartifume ? Hormis Bruneau de Tartifume, Google ne signale qu'une foultitude de rues Tartifume, ce qui ne m'avance guère...
15:50 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Ligérienne
21
bus 8 pas bondé
midi passé la buée
masque l'avenue
et revire le Pont bleu
au fond la mémoire grise
13:30 Publié dans Tankas de Touraine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne
... la voix dénuée de syllabes ...
11:10 Publié dans Kyrielles de Kaprekar | Lien permanent | Commentaires (0)
Jacques Roubaud en ce dimanche : Henri Passérieu
Où l'on voit Roubaud, parodiant Hérédia, mêler ses impostures à celles d'E. V.-M. ...
Il se trouve cerné sur un champ de bataille
Par cinquante guerriers, noirs démons forcenés :
Sur son visage ardent, une sublime entaille
Rougissait d'un sang pur ses traits illuminés.
(1er quatrain du Sonnet militaire de Henri Passérieu.
In Nous, les Moins-que-Rien, Fils aînés de Personne, p. 131)
... pour ne plus retrouver le chemin des aventures. "Personne t'arrêtera", chantait Jean-Patrick Capdevielle au début des années 80. Autant dire qu'il devait s'adresser au Cyclope. (Les fils aînés de Personne, descendants d'Ulysse, Télémaque plaqué au télescope, m'en sont témoins, et ne sont pas non plus les enfants sans enfants dont Kafka, selon E. V.-M., est l'emblème.)
09:00 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature
Zone d'ombre près / du parasol replié
07:20 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne
Ross :: Loiterature :: Chambers
06:31 Publié dans Pêle-mêle | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature
samedi, 16 septembre 2006
Toute une vie
..................... au calvaire raciné par la plaie / qu'il avait trouée dans le foin de blanches / où on quête feuilles fastes et bières chassées / près d'Arreau binées .......................
21:55 Publié dans Xénides | Lien permanent | Commentaires (0)
Panorama, 14 juillet
Trois panneaux.
Trépanées
les traces de dents du vent
dans le soleil de la pierre.
Trop peiné
d'aller sous le porche voir
cet à-pic où je me jette.
Et avec ses deux hommes célèbres, la curiosité de Lodève c'est son panorama, sur lequel s'est greffé le musée. Le mot Panorama est récent, il ne date que du dix-neuvième siècle. venus trop tard, en même temps que la photographie qui allait les rendre inutiles sitôt que construits.
(François Bon. C'était toute une vie. Lagrasse : Verdier, 1995, p. 25)
Voilà. J'avais choisi une photographie dans mes dossiers, écrit un poème très bref, tiqué une fois encore sur le mot panorama, puis, un point de migraine à la nuque, m'étais assis dans le fauteuil le plus proche de la porte-fenêtre qui donne sur le jardin pour commencer la lecture de ce livre de François Bon.
............ Mais ce panorama, où l'on se rend depuis la rue de la Justice (ou rue Porte Mousty), n'est pas à Lodève............ Faut-il photographier tous les panoramas de toutes les villes de France, ou imaginer tous les écriteaux de fer qui en indiquent la direction, ou seulement rester assis dans son fauteuil et surtout résister à l'envie furieuse de tapoter sur le clavier ? ......................... Autre chose, pourtant : François Bon évoque, à la page 24, un sculpteur célèbre de Lodève, auteur d'un monument aux morts assez atypique. Hier, je lisais un petit livre de Pierre Bergounioux, où le monument aux morts de Brive est longuement décrit, et, si je n'en ai pas trouvé de photographie sur la Toile, j'aurais pu le voir cet été, puisque j'étais à Brive le 9 juillet, et pis même, la photographie reproduite ci-dessus de la triple plaque a été prise dans une ville fort proche de Brive. ......................... Faut-il devenir fou ?
20:30 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (0)
... seulement 357 ans...
Philippe Brunet naquit au Plessis-Dorin, dans la Sarthe, le 16 septembre 1649. J'ai rencontré naguère (et même jadis) un Philippe Brunet qui n'était pas tricentenaire !
18:00 Publié dans Hystéries historiées | Lien permanent | Commentaires (4)
Vie de Jacques le Stylite
La sainteté se mange en salade. Priez pour nous, qui avançons, avec les pleureuses et les goupillons !
" Le pain alors est comme rongé par les souris, n'est plus qu'un pauvre reste de croûte. Dieu le sauva : une goutte d'huile humecta la croûte de pain. Le père abbé le recueillit évanoui. " (Nous, les Moins-que-Rien, Fils aînés de Personne, p. 13)
J'ai fini de lire, en me forçant presque, L'enterrement de François Bon. La dernière page évoque la lassitude, et la dernière ligne est même une citation du vers ultra-célèbre d'Apollinaire (Zone toujours) : À la fin tu es las de ce monde ancien. Peut-être suis-je méchant, mais il me semble que l'on doit pouvoir écrire un texte sur la lassitude sans être ennuyeux.
16:49 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (2)
20
noire collégiale
pierres noires de l'oubli
rue de Châteauneuf
noire rue de Châteauneuf
par le gris rongée la pluie
09:20 Publié dans Tankas de Touraine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, Littérature
Où sont passées les Lumières ?
Tollé dans le monde musulman contre les déclarations de Benoît XVI. Curieux : ce qui me choque, moi, c'est que le pape s'en prenne avec autant de virulence à l'esprit des Lumières. Un bon petit postmoderne, ce Ratzinger !
Franchement, c'est une honte. Ainsi, l'esprit de tolérance et le respect des différences, notamment religieuses, le pape ne connaît pas...? N'oublions pas que Voltaire, si souvent pourfendu, croyait en un "Dieu horloger", ce qui est loin de faire de lui un mécréant. Il me semble que nous n'avons jamais autant eu besoin de faire fi des superstitions et de nous fier à la raison. S'il y avait moins de déséquilibrés à croire aux chakras, à la résurrection, au caractère diabolique de ceux qui ne font pas le ramadan, etc., on se porterait mieux sur cette planète !
D'ailleurs, il suffit de quelques exemples simples pour montrer que le pape se trompe et que notre époque ne voit pas du tout triompher la Raison. Une majorité de gens "croient à" l'astrologie, et même parfois ne la distinguent de l'astronomie, qui est, elle, vraiment une science et non un jeu de dupes pour charlatans grotesques. L'an dernier, une étude menée par des sociologues montrait que deux tiers des adolescents français "croyaient aux" fantômes. Je me suis même laissé dire que certains Français "croyaient" qu'Olivia Ruiz ou Pascal Obispo savaient chanter... mais là, quand même, penser que nos concitoyens sont tombés aussi bas relèverait d'un pessimisme atroce...
07:15 Publié dans Narines enfarinées | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 15 septembre 2006
Si vous le dites...
22:05 Publié dans MOTS | Lien permanent | Commentaires (0)
Jacobus Robaldus, encore : Barthélémy Aneau
Il est temps, ne pensez-vous pas, d'achever la semaine promise. Semaine promise, semaine due : les quatre premiers extraits ayant été donnés entre lundi et jeudi de la semaine dernière, pourquoi ne pas reprendre le fil interrompu en choissisant un vendredi, histoire d'avoir une semaine en deux parties, comme les quatrains d'un côté et les tercets de l'autre (par exemple) ?
"Barthélémy Aneau s'enferma en lui-même, ne s'occupant plus que d'enseignement, de droit, de grammaire. Mais s'il put ainsi fuir pendant près de vingt ans la marée montante des violences, elle finit par l'atteindre lui aussi." (Nous, les Moins-que-Rien, fils aînés de Personne, p. 157)
Il y a deux ans, j'ai offert Alector de Barthélémy Aneau à ma compagne. Elle l'a lu, mais pas moi.
20:55 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature
Série folle
Un rien coton quand même ça risque d'être ton histoire ton projet de publier une série de notes selon un principe arithmétique plus facile à décrire qu'à expliquer : 13 h 13, 14 h 16, 15 h 20, 16 h 25, 17 h 31, 18 h 38, 19 h 46, 20 h 55, 22 h 05, éventuellement etc. (et donc 23 h 16 si etc. éventuel il y a)
En essayant d'expliquer, on pourrait risquer ce qui suit.
Soit une série de x notes publiées dans un blog à des intervalles i, i', i'', etc. Soit i l'intervalle entre la publication de la première et de la deuxième note et n le nombre de minutes correspondant à cet intervalle. L'intervalle n'étant pas fixe, on aura la série suivante :
i = n
i' = n+1
i'' = n+2
i''' = n+3
Etc.
Ce genre de structure par intervalles est très fréquente dans ces carnets, mais cela implique 1) une grande disponibilité afin de ne pas laisser passer la minute précise à laquelle telle note doit être publiée 2) de ne pas pouvoir se corriger a posteriori, car le module de publication ne permet de reprise qu'en arrondissant à l'heure en -5 ou -0 la plus proche.
*******
Par ailleurs, je remarque que, comme il y a eu, pour la publication de la note précédente, une erreur d'une minute, due à un moment de distraction, j'ai compensé en diminuant d'une minute l'intervalle suivant. Il est avec le Ciel des accommodements.
19:45 Publié dans Fièvre de nombres | Lien permanent | Commentaires (0)
Guerre terrienne, Pierre Bergounioux
Il manque peut-être les quelques douzaines de gaillardes (mais pas les bottes d'oignons). Pourtant, ce n'est pas pour citer Brassens que j'ai cherché en vain des vues du monument aux morts de la place Thiers, à Brive, mais pour illustrer le début du petit livre de Pierre Bergounioux, Le Bois du Chapitre, dans lequel ce monument est longuement décrit :
" Le lourd alliage verdi suggère assez bien la pesanteur de cette guerre terrienne, paysanne, encore, la dernière. Sa vertu gravifique exalet l'effort énorme des hommes s'arrachant à la boue, à l'épouvante, à l'épuisement pour s'élancer au commandement du chef de section – « En avant, à la baïonnette » – répété par tous. " (Le Bois du Chapitre. Orléans: Théodore Balmoral, 1996, p. 9)
18:39 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (0)
Goujat !
Pourquoi avoir l'air si chagrine ?
Seraient-ce mes propos fâcheux
Sur votre teint de margarine ?
--- Mais, voyons, ce n'était qu'un jeu.
Pourquoi cette mine maussade ?
Serait-ce ma proposition
Digne (un peu) du marquis de Sade
Pour arranger la position ?
Pourquoi toujours cette grimace,
Cette moue comme de dégoût ?
Votre lèvre est une limace,
Mais puis-je lui trouver bon goût ?
17:31 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (0)
Derrière la vitre
Il passe devant la porte, ouverte, de mon bureau. Me voyant, il entre. Remarque qu'il pleut. Montre sa chemisette et m'informe qu'il faisait beau à Paris et qu'il n'avait pas prévu ces averses continues. Nous discutons. L'autre sera en octobre. Il me quitte pour aller déjeuner.
16:25 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (0)
Grand galop
Tziganes effrayés grimpant aux balcons, graisseux comme le fut Tzara, quand le tsar, par le Tokay grisé, ne dort pas gravement, piqué par une tsé-tsé.......
..... vous galopez follement, sans jamais flancher, et dans les prairies où meurent les chiens, vous vous prenez le bec en chialant.
15:20 Publié dans Sonnets de février et d'après | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Littérature
Edouard Blanchard.... la danse du Limousin.....
Si je vous dis qu'il y a un grand nombre d'hommes qui ont répondu, au cours des siècles passés, à ce nom, Edouard Blanchard, vous accepterez peut-être de me croire, mais si je vous dis que je n'ai pas la moindre idée de l'identité précise de celui que le conseil municipal de Saint-Robert, en Corrèze, a voulu célébrer, vous commencerez peut-être à émettre des doutes que, pour légitimes qu'ils puissent paraître, je balaierai pourtant d'un revers du clavier (objet contondant s'il en est, comme la plume est une arme piquante et l'encre un liquide confondant).
Le plus probable, toutefois, est qu'il s'agisse du chausseur, qui fonda en 1891 une fabrique à Limoges. Si je comprends bien mes sources, son fils, Eugène, est à l'origine de la très célèbre maison de chaussures de luxe Weston.
14:16 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (0)
... et de l'herbe tendre ...
dolmens
couverts d'herbe de mousse sacrément douce dolmens prêts à s'enfoncer dans le sol épuisés de tenir debout d'avoir tenu debout tous ces siècles tous ces millénaires d'avoir simplement seulement tenu le coup toutes ces myriades d'heures tout cela sous les étoiles à la pleine lune dans le noir sous les orages attrapant la foudre plus souvent qu'à leur tour dolmens de dure pierraille aux longues chambres abritant les ébats des couples illicites les embrassades furtives des hommes soucieux de se cacher de se dérober aux regards de fuir le regard pesant plus pesant que la pierre des dolmens les regards des autres autres peut-être tout aussi frustes ou rugueux dans leurs sentiments qu'eux ou plus âpres encore que la pierre des dolmens plus âcres au goût les sourcils en circonflexe affichant des mines dubitatives des moues circonspectes se méfiant se défiant toujours de tout pour finir par s'affaler contre la mousse tendre des dolmens et sur la pierre la plus lourde sur le roc le plus puissant le plus impressionnant carapace de tortue dont jamais on ne voit jamais au grand jamais on ne verra la tête striée ridée folle sur ce roc parfois souvent se hisse-t-on à perdre haleine pour mieux voir mieux scruter les baies des grands ifs mornes et placides glaciaux et ténébreux vertigineusement gracieux sous la pluie des siècles des millénaires et à peine s'était-on hissé que toujours naissait le désir furieux le désir terrible de crier de clamer des injures à la face du ciel des imprécations de se lancer dans un long discours tout en vésanies de parler par bordées un torrent de mots ou de chanter de scander de psalmodier que sais-je encore à peine s'était-on hissé à peine se hisse-t-on que naît toujours la tête contre les branches les plus folles les fesses assises contre l'herbe humide contre la mousse tendre à peine se hisse-t-on que les jambes lourdes les pieds désormais menaçant de glisser sur la mousse l'herbe tendre on se surprend à chantonner puis à vociférer et n'est-ce pas là le même torrent que le très long texte le trop long texte qui n'en finit pas de naître et qui peut-être est bel et bien né ainsi né d'une voix devenue folle ne s'obéissant plus parlant aux oiseaux aux astres aux baies aux ifs à la rougeur splendide et coruscante de ces baies mystérieuses ainsi est né ce chant d'une voix pierreuse ainsi née de la rocaille cette frénésie lourde de vésanies qui toujours rendra plus fou plus long plus torrentiel ce trop ce très long
texte
13:13 Publié dans Très long texte | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Littérature
Sur le pont Mirabeau
Vendredi, 8 h 35.
Depuis quelque temps, je me suis mis à reprendre le bus. Il pleut. Une petite pluie fine. Lentement le flot des véhicules traverse le pont Mirabeau. J'ai tout loisir de contempler barques, gabares, aigrettes, bancs secs que viennent progressivement recouvrir des vagues discrètes.
Superbe, dans une position singulière, un héron cendré guette, posté – comme marchant sur l’eau – entre deux branches mortes qui dépassent de la surface.
Nous quittons le pont Mirabeau.
11:40 Publié dans Diableries manuelles | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : Ligérienne
19
territoire ciel
le Pont de Fil sous la pluie
sa musique grise
comme une géographie
de l'âme en plein désarroi
09:43 Publié dans Tankas de Touraine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne, Littérature
jeudi, 14 septembre 2006
Dernier grog avant le coup de gong
Tu peux y arriver tu vas y arriver tu vas le dégommer le démolir défoncer sa gueule de veau parce que c’est un veau oui quand même et pourtant il est vif tu dois faire attention un veau vif tu fais gaffe tu l’attaques par la droite puis crochet gauche tu ne peux pas perdre vas-y c’est bientôt fini
13:00 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (2)
mercredi, 13 septembre 2006
Rêve toujours
Je m’étais allongé dans un pré vert. Sa verdure m’entourait de mille soins. Il fut question des terribles renards espèces de loups. Vitaliano Trevisan m’interdit d’employer l’article défini devant les noms d’arbustes. Confusion, autant dire.
Alors j’inventai les Xénides, après avoir hésité.
D’un pas pressé, il quitta son pré pour aller poster trois lettres : une à ses parents, une à un libraire, une autre enfin au Petit Faucheux. Il hésitait entre “xénies” et “xénides”. Toujours et encore.
13:55 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (8)
Cahier à spirale
La princesse aux yeux de lune ? Très peu pour moi, je préfère les vieilles prunes ou les petits pois.
Et alors, ce n’est pas incompatible, si ?
Admettons. En tout cas, vous savez qu’il fait de nouveau très chaud sur le gravier, et que les ardeurs du traducteur reprennent.
Oui, il a les veines gonflées à bloc, les yeux rougis de fatigue, des cernes que c’est pas permis et le ventre noué.
C’est affreux. Que peut-on faire ?
Je ne sais pas… La princesse aux yeux de lune, peut-être…
11:53 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (1)
Vitaliano Trevisan dans son vison italien
Vitaliano Trevisan dans son vison italien ne peut pas vraiment être italien, me dis-je, ni habiter Trévise, pensai-je en refermant le long livre à la couverture jaune, non sans avoir mûrement réfléchi à ce que je lui écrirais, à lui, à Vitaliano Trevisan, à cet homme photographié en quatrième de couverture dans son vison italien, pensais-je en envisageant de lui écrire. Il faut que je vous reproche, lui écrirai-je, d’être trop ouvertement influencé par les récits brefs de Thomas Bernhard, et j’en sais quelque chose, moi qui me suis plusieurs fois retenu de prendre la plume pour écrire un récit bref à la manière de Thomas Bernhard après avoir lu un récit bref de Thomas Bernhard, lui écrirai-je, pensai-je en refermant le livre. Il faut que je vous reproche, lui écrirai-je, de m’avoir infiniment séduit, et comme j’ai lu votre « compte rendu » dans la traduction de M. Jean-Luc Defromont, comme je ne suis pas apte à lire l’italien dans le texte, de m’avoir poussé à m’interroger sans cesse quant au responsable de cette parenté si évidente entre votre prose et celle de Thomas Bernhard, que j’ai lue tantôt en allemand tantôt en traduction française, pensais-je que je lui écrirais. Le responsable est-il l’auteur ou le traducteur, pensais-je. Le responsable est-il le traducteur ou l’auteur, lui écrirai-je. Sans doute, pensais-je, me répondra-t-il que les deux sont responsables, que l’auteur est coupable d’avoir subi l’influence de Thomas Bernhard et que le traducteur est coupable de s’être trop référé aux traductions françaises des récits de Thomas Bernhard, m’écrira-t-il, pensais-je. Et il faut que je vous reproche, m’imaginai-je lui écrire, d’avoir écrit une histoire si obsédante et si bouleversante qu’on ne peut pas s’empêcher de vouloir en faire un film et que, dans le même temps, tout film trahirait inévitablement le point de vue du narrateur et l’esthétique même de votre récit, de sorte que c’est une histoire de fous, lui écrirai-je, qu’on se sent obligé d’adapter votre récit à l’écran, comme on dit sottement, lui écrirai-je, mais que cela est, dans le même temps, rigoureusement impossible, comme on dit sottement, lui écrirai-je, comme il était impensable d’adapter les récits de Thomas Bernhard à l’écran, l’ombre moqueuse et bientôt injurieuse de l’écrivain planant sur tout projet de ce genre, car il n’eût pas manqué de vomir toute tentative d’adapter ses récits brefs ou moins brefs à l’écran, pensais-je, et d’ailleurs il en est du film comme de la langue, on ne sait si c’est une question de langue – l’allemand, l’italien ou le français – ou de projet esthétique, et finalement, lui écrirai-je, la seule chose de sûre c’est que j’ai lu votre texte en français, pensais-je, et que j’écris moi-même cette lettre en français, de sorte qu’on est sûr que je suis, pour ma part, influencé tant par les traducteurs de Thomas Bernhard que par le vôtre, et que vous ne pourrez peut-être même pas me répondre en français, lui écrirai-je, pensais-je. En tout cas, pensai-je en refermant le long livre à la couverture jaune, je ne lui écrirai pas que Loupinot court plus vite que le zébu du coin, parce que, pensai-je, cela n’a aucun rapport avec son « compte rendu » ni avec mon envie d’en tirer un film, comme on dit sottement, pensais-je, ni non plus avec l’influence des récits brefs de Thomas Bernhard sur son écriture ou sur le travail de son traducteur, et il faudrait, pensai-je, que je songe à lui demander si c’est bien du vison italien que lui, Vitaliano Trevisan, porte sur la photographie en quatrième de couverture, à moins que je ne m’abstienne de le lui demander, pensai-je, et que je préfère écrire un compte rendu de son « compte rendu », c’est-à-dire que j’écrive, pensais-je, un vrai compte rendu (ou une recension, ou un article de critique) du récit de Vitaliano Trevisan, dont le sous-titre est, une fois encore sous l’influence de Thomas Bernhard, pensais-je, « Un compte rendu », alors que c’est un récit et que le compte rendu est l’œuvre du narrateur fictif, ce qui fait que seul mon compte rendu sera vraiment un compte rendu, car je ne voulais pas à ce moment, pensai-je, entrer dans les subtilités sémantiques du mot compte, qui était aussi relatif au décompte des pas, et même des quinze mille pas éponymes, comme, pour ma part, je peux, selon une coutume qui m’est chère, vous affirmer, sans entrer dans le détail des allers ni des retours, que ce texte compte exactement quatre mille cinq cents signes en comptant les espaces, pensai-je.
10:54 Publié dans Âcres fins | Lien permanent | Commentaires (6)
Larmes de l'onde
Amarré passe un remords de pommier
grille mordu dans la gaze du sort :
L'île mouillée, douleur du seul œil, dort.
L'Adour reluit
imberbes sables déchirants
tourbes des signes impeccablement blancs ...
... et l'on étend glauque et ardent
leurs joncs savants.
09:55 Publié dans Xénides | Lien permanent | Commentaires (5)
Tout ciel m’est un
Le lit à baldaquin, sous la tornade, a l’air cocasse. Nous voyons, le long du fleuve, avancer les bagnards, leurs boulets accrochés aux chevilles, comme des poètes punis d’avoir trop joué sur les mots. Regardez s’envoler le lourd duvet où la comtesse avait l’habitude de s’allonger délicatement. Il a l’air d’un canard géant. Vite, un grog pour mon rhume !
05:55 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 12 septembre 2006
Jardins de Valmer, 5 (version 649/775)
Chapelet d’andouilles ! Ô, j’ai lieu de louer !
Vous pendez durement, mollement, comme un dais.
Tout est truqué, tout faussé. On s’endort avec vous.
(Même si vous dormez, pas un cul n’en a cure. Pas une fesse ne se presse contre vos courbes dures. Pas besoin de vous faire un dessin, hein ? Vous me comprenez à mi-mot, saloperie d’andouilles !)
Andouilleries de curcurbites, courbées sous le poids des ânées, vous pouvez braire, ou vous taire. On ne vous mènera pas, biches, jusqu’au cerf. Pas braire ni bramer ! À quatre vous pendez.
Sous vous poussa la mandragore.
Mais enfin, je m’énerve, et vous restez là, grosses, molles et dures, lourdes et terrifiantes. À quels supplices vous a voué le dieu qu’on dit bienveillant ? Sept tortures renaissent, comme un flambeau caparaçonné.
16:20 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (0)
It's not yesterday / ... anymore
Il éprouve la même joie, intense, qu'à l'âge de sept ou huit ans, quand il écoutait cette même chanson, dont alors il ne comprenait même pas les paroles. Il se demande s'il doit se réjouir d'être aussi constant dans ses enthousiasmes ou s'il doit déplorer d'être resté gamin. Peut-être la vraie satisfaction est-elle d'éprouver encore de la joie, quelle qu'elle soit.
13:31 Publié dans ABC*ACB | Lien permanent | Commentaires (1)
Jardins de Valmer, 5
Chapelet d’andouilles ! Ô, j’ai lieu de louer !
Vous pendez durement, mollement, comme un dais.
Tout est truqué, tout faussé. On s’endort avec vous.
Andouilleries de curcurbites, courbées sous le poids des ânées, vous pouvez braire, ou vous taire. On ne vous mènera pas, biches, jusqu’au cerf. Pas braire ni bramer ! À quatre vous pendez.
Sous vous poussa la mandragore.
07:55 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne
lundi, 11 septembre 2006
Ratage
De la farine dans le nez. Du potage au-dessus des yeux.
Ratage.
23:30 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (0)
Clermontueuse
Personne ne rêve autant que l’hirondelle, quand elle vole des jours durant, des heures durant, des nuits durant, gobant moustiques, luttant contre les vents, et qu’elle revoit ce coin de poutre, cette resserre où elle retapera – de boue séchée volée dans les marais, de fils de couleur trouvés dans les parterres – le nid de l’année passée, tant et si bien qu’elle ne songe plus qu’à cela, même prise dans les vents les plus violents, même au-dessus de l’océan, ce désert d’eau, et que tout son voyage est un rêve, comme jamais d’autre il n’y a.
21:12 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (1)
Éric Chevillard, riche vieillard ?
Il met la dernière main, mine de rien, à son soixante-dixième roman. Il a quatre vingt dix-neuf ans, est entouré d’honneurs et couvert de jeunes filles (à moins que ce ne soit l’inverse) et de femmes moins jeunes mais plus expertes encore dans le déduit. Tu es parvenu à tes fins, hein ?
Mine de rien, il va publier son soixante-dixième roman, plus beau et plus drôle que tous les précédents, Maintenant roule. Il avait songé à Maintenant rouge, ou Maintenant rousse, mais c’est plus amusant comme cela. Les titres l’obsèdent de plus en plus, mais il refuse de l’avouer, de crainte que l’on ne pense qu’il joue les divas. Il est resté plus simple d’abord que jamais, et mystérieux aussi, à sa façon.
Depuis Vieille barbe, publié en 2039, il n’a plus un poil sur le caillou.
Depuis La Lune pour ne rien dire, publié en 2045, il n’a plus vraiment décroché de sa console de jeux intersidérale.
Depuis Gamin, au panier !, publié en 2021, et dans lequel il se risquait, par le biais d’une métaphore sportive, à critiquer la politique d’émigration choisie du gouvernement de centre-droit dirigé par Marine Le Pen, on ne lui parle plus trop de politique, et lui non plus n’en est pas très friand. D’ailleurs, qui s’y risque encore ?
Depuis Les Stratagèmes de la pierre précieuse, publié en 2033, il n’a cessé de parler d’or, ce qui le changeait de ses braquages de jeune homme.
Depuis Zoziau aveugle, publié en 2057, sa vue s’est encore améliorée, et il peut écrire de plus belle sur l’œuvre des peintres aimés.
On ne sait plus très bien combien il touche chaque année en droits de traduction, d’adaptation à l’écran. Ça n’intéresse pas grand monde, car le bougre sait se faire oublier. Mais les premiers mots de Maintenant roule, des dizaines de milliers de groupies sont prêts à les boire à même ses lèvres, et au fond de son œil malicieux on devine encore l’amusement que procurent, dans son esprit, ce grand malentendu qui se prolonge.
18:25 Publié dans Âcres fins | Lien permanent | Commentaires (0)
Honni baba
Ce n’est pourtant pas sorcier à comprendre : je ne mettrai pas ce masque. Point barre.
Je veux bien jouer au cerceau, même me creuser les méninges, petits chevaux Monopoly ou bataille tout ciel m’est un, mais ce masque sanguinolent qui va me coller à la peau, je n’en veux pas et je hurlerai si on me le met d’office.
14:18 Publié dans 59 | Lien permanent | Commentaires (0)
L'Arbre à lettres
Eh non ! Je n'ai encore rien lu de Kostolanyi Deszö, mais je retiens ce titre : Le traducteur cleptomane. La coïncidence est trop belle !
Par ailleurs, il y a, dans l'exemplaire d'Alouette acheté hier, à la page 136, un marque-pages de la librairie L'Arbre à lettres.
09:41 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (6)
Jardins de Valmer, 4 : La mante religieuse de Jean-Luc Goupil
Elle tient entre ses pattes antérieures un globe. Je crois qu’elle le gobe. Je la vois le gober. Au désert vert de sa tôle, dans les jardins, pas loin d’une théorie de coloquintes, le toboggan réagencé nous entraîne dans notre chute. Silence !
04:15 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne
dimanche, 10 septembre 2006
... de l'eau, de la paille ...
finisse
ce jour sans mesure cette infinité de possibilités de colères de mensonges et cette avalanche d'amours qui ne cesse de tarabuster les pirates sont de sortie et pourtant il paraît que ce n'est pas l'issue la plus secourable peut-on pourra-t-on un jour en finir dans la poussière des carlingues la rouille des guimbardes des tréteaux interminables comme ce très long texte où personne ne voit du feu où personne ne voit goutte où personne ne voit clair où il n'y a personne pour sauver son voisin pas un mot pour en rattraper l'autre pas un orgue pour mesurer l'infinité du temps qui passe pas un violon pour nous aider à grimper à la cime des ifs et sur ces dolmens rassemblés comme dans un jeu de cartes un très long texte s'avance et se déploie avec la sûreté pierreuse des dolmens la voilure des stèles la douceur ombrageuse des ifs dont les petites boules rouges d'une netteté aussi sidérante qu'elles sont minuscules sont comme des lampions funèbres un très long texte résonne rebondit ou s'éternise jusqu'à ce que la note tenue sous les ifs comme une mélodie silencieuse effraie même les autours les éperviers et même le busard en maraude à tel point que nous nous retrouvons tous vous et moi à déclamer des lambeaux de ce très long texte debout ou accroupis sur les lourdes pierres qui couvrent depuis des millénaires les
dolmens
17:50 Publié dans Très long texte | Lien permanent | Commentaires (0)
Ipso facto
Quand j'étais enfant, mon père, qui était déjà très actif dans plusieurs associations de protection de l'environnement, passait de temps à autre "à la télé", c'est-à-dire aux actualités régionales de FR3. Ma soeur et moi avions pris l'habitude de nous moquer gentiment d'un de ses tics de langage, qui était d'employer fréquemment la locution latine ipso facto.
Aujourd'hui, dans une brocante, j'ai acheté, pour un euro chacun, deux romans : Alouette de Dezsö Kosztolanyi et Ipso facto de Iegor Gran.
(Accessoirement, il me vient à l'esprit que, dans ces carnets, la rubrique Ex abrupto, dont le titre est aussi une locution latine, pourrait donner lieu à de plus amples développements : chaque brève ébauche pourrait constituer le point de départ de récits moins abrupts ou moins laconiques.)
17:17 Publié dans Ex abrupto | Lien permanent | Commentaires (1)
Sinfonia concertante KV 364, Andante
Bouleversante : a-t-on encore le droit d'employer cet adjectif galvaudé pour parler d'une musique ? Oui, si elle me bouleverse. Elle me point, me tourneboule. L'alto s'envole doucement, et nous, figés au sol ou au tronc de l'arbre, comme de tristes grimpereaux, sommes à la peine. La douleur de tant de douceurs passées finit par s'évanouir devant les répons de l'orchestre, qui offre au violon ses points de côté.
Des mémoires enfouies, des sensations terribles apportent leur pierre à ce chemin qui n'était, avant l'andante, que gravats. Sommeil écarquillé.
15:00 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0)
Itinéraire d’un malappris
Entre l’enclume et le marteau
usé de trop de heurts
cloué à la poutre
hissé à la potence
anéanti sous les sifflets
rissolé par les rayons brûlants
immenses du
soleil
timide il risque une question
inédite
emporté dans son élan
11:55 Publié dans Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (0)
Màs mah pratjh !
Soixante-dix sept secondes sont largement suffisantes pour faire naître une obsession. J’écoute depuis presque dix ans Adrienne Csengery dans la 12ème des Scènes d’un roman de György Kurtág, composées sur des textes de Rimma Dalos.
Pourtant, oublieux, ou désireux de ne pas rompre le charme, je n’ai cherché aucune autre version de ces Scènes, ni approfondi mon exploration de la discographie d’Adrienne Csengery. Ici, l’éblouissement esthétique ne s’accommode peut-être pas de la connaissance. Peur d’amoureux transi idiot.
10:20 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (1)
Songe de l’art
Il va falloir faire du café, hein, boire un café, sinon tu t’effondres la tronche dans le guidon, & les cloportes mangent le clavier, ça fait désordre.
« Moi, quand je suis dans le trouble de l’art, rien d’autre ne me touche ni ne m’atteint. Il pourrait pleuvoir des panthères ou des enclumes. Quand je suis dans le songe de m’art, le réel est une petite chose dure et sèche reléguée dans un coin du décor, qui s’empoussière. » (E. Chevillard. Au spectacle.)
Eh, avec le café, pourquoi pas un croissant ? Si t’arrêtais de te prendre pour Balzac ?
09:49 Publié dans Droit de cité | Lien permanent | Commentaires (1)
Jardins de Valmer, 3 : Le scorpion de Jean-Luc Goupil
Créée à partir d’une table d’école, cette sculpture est une réflexion sur l’ambiguïté qu’entretient le système éducatif avec le développement individuel de l’être et la place que ce dernier aura à adopter face à l’ensemble du genre humain.
J’aime bien les insectes de Jean-Luc Goupil, étonnamment polis et reluisants. Mais qu’il est dommage que l’artiste se sente obligé de pontifier en expliquant, par de petits écriteaux, le sens de chaque sculpture, en bon petit militant altermondialiste et bien-pensant. Pourquoi la phrase citée ci-dessus en italiques me semble-t-elle le summum de la bien-pensance ? Parce qu’il est désormais convenu de dire que l’école brime le développement individuel des enfants, alors que cela n’a jamais été aussi faux : on ne s’est jamais autant soucié de pédagogie différenciée (afin de baisser le niveau), de rythmes scolaires (afin de permettre aux parents de coucher leurs gosses à onze heures du soir et de partir en week-end jusqu’au dimanche soir sans se soucier des éventuels devoirs scolaires de leurs enfants), de l’épanouissement en son sens non intellectuel (au point d’avoir soumis le système éducatif aux professeurs de sport, les nouveaux rois incultes des lycées, devant lesquels tremblent proviseurs et recteurs).
Ô laissez-nous imaginer vos œuvres !
09:15 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (1)
Place des Tilleuls
Verdure, adieu. Nous dormirons dans les criques. Narcisse aussi sera là, son reflet dans le lampadaire.
08:06 Publié dans Rues, plaques, places | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 09 septembre 2006
Épeautre, épisode IV
19 + 91 = 110
16 + 61 = 77
16 + 61 + 16 = 93
... sans oublier 411/501 ...
Cela ne nous dit pas ce que t’as foutu de ce pain d’épeautre !!!
19:10 Publié dans Fièvre de nombres | Lien permanent | Commentaires (0)
Épeautre, épisode III
Ce matin, au marché de la place René-Coty, j’ai acheté un pain d’épeautre, qui a disparu.
De retour chez moi, je m’aperçois que le pain n’est pas dans le panier. Je ne l’ai pas pris. Je l’ai oublié à l’étal de la boulangère. Je l’ai pris, on me l’a volé. Je l’avais, on me l’a pris. Hypothèses multiples et toutes valables.
Ce matin, au marché de la place René-Coty, j’ai acheté un pain d’épeautre, qui a disparu.
18:05 Publié dans Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (1)
Épeautre, épisode II
Ce matin, au marché de la place René-Coty, j’ai acheté un pain d’épeautre, qui a disparu.
De retour à la maison, je m’aperçois, en déballant fruits et légumes, viandes et fromages, coquillages et crustacés, que je n’ai pas ramené le pain d’épeautre avec moi. Je ne l’ai pas pris. Je l’ai oublié à l’étal de la boulangère. Je l’ai pris, on me l’a volé. Je l’avais, on me l’a pris. Je ne sais pas du tout, vraiment.
Ce matin, au marché de la place René-Coty, j’ai acheté un pain d’épeautre, qui a disparu.
17:00 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (1)
Épeautre, épisode I
Ce matin, au marché de la place René Coty, j’ai acheté un pain d’épeautre (500 grammes ; 2,40 €).
15:55 Publié dans ABC*ACB, Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ligérienne