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dimanche, 30 octobre 2011

Sofitel

    Terminé dans dieu sait quels affres

Et majesté pleurant d’office

Un film, de popcorn on se bâfre,

Ni Dominique ni Nafiss’

 

Strophe audacieuse pathétique

Et maigre détroit du Bosphore,

Dans un sofitel hérétique

Un présidentiable phosphore

 

Ce n’est pas du jeu, à la fin

– Le film à peine se termine –

Et moi je lave le couffin

Qui sent (pas doucement) l’urine

10:30 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 27 octobre 2011

Purée de nèfles, so to speak

    20 octobre. Ce jeudi, j’ai ramassé, en revenant d’aller chercher le courrier dans la boîte à lettres, vingt-neuf nèfles, moins dans l’espoir d’en faire quelque chose – cela fait deux ans déjà qu’elles pourrissent ou se perdent sans blettir – qu’afin de retarder le plus possible le moment où, les branches s’étant déchargées de leurs centaines de fruits lourds et sphériques, le sol se jonchera de ce qui devient presque instantanément une purée faisandée et molle, et dont il est très difficile de débarrasser la pelouse, à moins de s’y atteler avec pelle et balai à gazon. C’est après les avoir déposées sur la table de la cuisine, avec la lettre et les deux colis, que je les ai comptées : vingt-neuf – ce qui, avec les deux que j’avais ramenées l’avant-veille je crois, faisait un compte juste (j’aurais pu écrire un triolet). Puis, comme le séjour était inondé de soleil après une matinée bien frisquette, j’y ai déplacé mon ordinateur portable, mes livres et mes chemises, sans que la chatte, une fois nourrie, daigne me tenir compagnie. (Pile au moment où je mettais le point final à la phrase précédente, j’ai aperçu le matou des voisins courser la minette, qui a, du coup, accepté de rentrer.) Je m’aperçois que j’écris ce texte tantôt en choisissant une temporalité simultanée, tantôt dans l’idée de le publier plus tard, comme si aujourd’hui était un jour du passé, et aussi que je ne sais pas comment évoquer le fait que l’un des deux colis accompagnant les nèfles, so to speak, contenait le dernier livre de Ben Okri, A Time for New Dreams, dont je me suis dit, en le feuilletant rapidement, que, même si, une fois de plus, ça ne cassait peut-être pas des briques, je pourrais traduire, de ci de là, les brefs essais qui le composent. (Voilà, le fait est évoqué. Abusant de l’hyperhypotaxe, et de la prétérition.)

― Quand je pense, aussi, que j’étais à deux doigts d’écrire un triolet (31 mots), et que voici cette purée indigeste…

13:35 Publié dans YYY | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 26 octobre 2011

Médisance

    Je ne sais de ce paltoquet

Ni le nom ni le phénomène

Et son langage bilboquet

Où rien ne va à la romaine

Est un tant soit petit coquet

– Que sais-je de ce paltoquet ?

 

Où sont passés les territoires

Et où aussi les échiquiers ?

Dans les marchés et dans les foires,

A Croisset comme à Villequier,

On s’en gargarise la poire :

Où sont passés les échiquiers ?

 

Donc, si je vous ai bien compris,

Rien ne sert de courir la montre,

Et, pauvre benêt malappris,

Votre gosier de haute-contre

A peu de force et peu de prix

Donc, si je vous ai bien compris.

19:59 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 25 octobre 2011

Asie

    Vous ne mourrez pas de sitôt

Je vous remercie de l’aubaine

Non, jamais visiter Cîteaux

Au hêtre je suis comme faîne

 

Un roi paresseux nous envie

Je vous remercie du conseil

Non, jamais, jamais de la vie

Voir Fontevraud sous le soleil

 

Vous ne courrez jamais deux lièvres

Je vous remercie d’une langue

A la fois vifs, au froid des lèvres

A manqué l’écorce et la gangue

10:25 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 24 octobre 2011

R = Ronron

    Certains chats, me suis-je laissé dire, ne ronronnent pas. Pourtant, l’inverse est évident : certains ronronnements errent sans corps à habiter. Il faudrait toujours, toujours, toujours, toujours, toujours fermer les écoutilles.

13:49 Publié dans En/tiers (Triolets quantifiés) | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 23 octobre 2011

Sonnet portninwak

    Vous parlez si François Hollande

Va se défoncer au pinard !

Si c’est son assistant qui glande,

Lui ne lambine au lupanar.

 

Nanan, mon Dieu, un vrai panard !

Ce n’est pas à Lille, où un flan de

DSK (la peña Pounard

L’atteste) a volé sur la lande,

 

Mais en quelque vil Sofitel

Où, dans l’ère post-minitel,

Les poules (qu’on nomme call-girls)

 

Palpent le pouls du FMI.

Et François, pas trop éffémi-

Né, grignote des Bahlsen Curls.

18:53 Publié dans Sonnets de juin et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 22 octobre 2011

Variété (d’après Paul Valéry)

    Tout de même, René la taupe

Avec son gros corps peu griffu

Est une marmotte (que fu-

Me-t-on, oui, c'est sûr, on se dope

 

Dans le milieu des concepteurs

Et infographistes ?) : confu-

Sion plus vile que le tofu

Au bouquet de mille saveurs.

 

Ainsi, si de ce gras René

Le postérieur enfariné

Nous nargue de ses flatulences,

 

Au moins (vive la vidéo !)

Du cul fictif les pestilences

Ne nous gênent – dam dam déo.

20:15 Publié dans Sonnets de juin et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)

lesyeuxd'émilie ®

De l’Harmonie pomarézienne

La version des Yeux d’Emilie

L’affirmera-t-on, humilie

De Joe Dassin l’infâme antienne.

 

En dessinant, pointes jolies

Des becs de saxo tout comme hyènes,

Dans l’air des arabesques siennes,

Du chant naît la mélancolie.

 

Et si moi j’avais le soleil

Dans les yeux, quel yvesduteil

Ou adamo de pacotille

 

Me tendrait des verres fumés

Pour qu’en une humble apostille

Je n’ai les sourcils enrhumés ?

19:16 Publié dans Sonnets de juin et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)

Elle me dit (clip officiel)

 

Les couleurs pastels d’un clip

De Mika heurtent mes mirettes

Et de violet parme le slip

Deviendrait jaune pâquerette

 

Ce n’est pas si psychédélique

Et on perdrait bien vainement

Son temps à trier la colique

Au point de croix soudainement

 

De sorte qu’à peine entendu

L’air se fixe synesthésiste

Ce qui se perd n’a pas rendu

Vos mirettes moins fantaisistes

 

18:22 Publié dans Odelettes d'été | Lien permanent | Commentaires (0)

D = Dalle

    L’autre dimanche, chemin faisant, difficilement, parmi les stands d’une brocante, je m’arrêtais, comme d’habitude et sans trouver que dalle, pour fouiller – les bacs de vinyles : il y avait un Mama Béa.

13:40 Publié dans En/tiers (Triolets quantifiés) | Lien permanent | Commentaires (0)

jeudi, 20 octobre 2011

J = Joie

    Un serpent avance doucement dans les fougères, dans un rêve. Elle s’exprime avec des accents dignes de l’angoisse la plus lancinante. Cette clameur met le comble à l’extase, on en redemande.

20:10 Publié dans En/tiers (Triolets quantifiés) | Lien permanent | Commentaires (0)

Jeudi matin (version 717/871)

    Comme l’aspirateur est tombé en panne, mardi, entre les mains de la femme de ménage, je viens d’en acheter un nouveau, doté d’un vaste sac et d’une brosse triangulaire, laquelle ressemble un peu à une grosse tête d’aspic et dont je viens de vérifier qu’elle était bien pratique. J’ai aussi ramassé, dans le « gazon », deux petites feuilles d’aluminium froissées qui s’étaient envolés avec la pluie d’avant-hier. N’a-t-il pas gelé, déjà ? ce serait très bien pour les nèfles. La Joie de Sax.      La Joie de Sax. L’expert est passé, au garage Citroën, prendre des photos de la Toyota beugnée (phrase dont, en l’écrivant, je ne peux m’empêcher de penser qu’elle est forcément inspirée par les sketches de Frédéric tirés des Escaliers de Chambord : il s’installa au volant de sa Honda, il claqua son fric). Cela va finir par faire un très bon texte pour ABC*ACB. (De facto.)

13:30 Publié dans ABC*ACB | Lien permanent | Commentaires (0)

Vieux linge

    Quand le ronronnement de l'ordinateur portable commence à recouvrir celui du chat, il est temps de mettre la bécane en veille, d'aller s'allonger sur le canapé, à côté de la bestiole, et de lire un moment.

12:21 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 19 octobre 2011

L'autre joue

    Steve Lacy claque comme nul autre.

De la douceur pour les braves, des beignes aux apôtres.

11:34 Publié dans Ex abrupto, J'Aurai Zig-Zagué, Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 18 octobre 2011

B = Bureau

    Après avoir déplacé le fauteuil vert du séjour au bureau, et aussi l’ordinateur portable de la chambre à coucher au bureau, s’être aperçu que le bureau du bureau était plus bas.

10:45 Publié dans En/tiers (Triolets quantifiés) | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 17 octobre 2011

T = Taratantara

   Très difficile, avec les mots, de parvenir à la symétrie. Une symétrie mesurée, avec le liant, particulièrement suave, des symphonies tonales. Malgré vos beaux discours (protase, apodose), pas de césure prosaïque.

08:07 Publié dans En/tiers (Triolets quantifiés) | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 16 octobre 2011

Félix

    Des mouchoirs de linon – sifflements. Ce jeu si emblématique des Jeux de 20 Heures (avec le fameux dictionnaire de Me Capello), je n’y excellais pas (litote). Tête à claques, tête en l’air, tête de mule, la voisine du deuxième accumule les défauts, mais ne laisse pas d’entraîner, dans son sillage, les regards concupiscents de tout l’immeuble. Avoir réédité Le Marchand de Lodz dans la traduction de Gilberte Crépy reste une de nos fiertés. Les Valois, c’était autre chose que les Bourbon. Et je suis là comme un con sous ton balcon.

13:45 Publié dans Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0)

A = Alto

    Finalement, nous avons parlé de Dave Liebman, de Menahem Pressler. (Depuis ce matin, Blue Suede Shoes me trotte dans la tête.) Sur le pont Mirabeau, nous avons doublé l'ami cycliste musicien.

08:06 Publié dans En/tiers (Triolets quantifiés) | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 15 octobre 2011

113, encore

(16 juillet dernier, dans l'Aude)

 

Hier, ou avant-hier, je délirais sur le nombre 113. Aujourd’hui, nous avons revu, quatorze ans après notre première « visite » (mais moins en détail) les stalles de la cathédrale Sainte-Marie, à Auch. Elles sont toujours aussi captivantes, et au nombre de 113. Comme nous avions acheté, en 1997, un livre très bien écrit sur ces stalles et dont – quoique je l’aie beaucoup pratiqué – le nom de l’auteur m’échappe, cette analogie esthético-numérique devait se trouver quelque part dans mon esprit.

Ce soir, après un tour rapide dans Toulouse, nous avons gagné Saissac sans jamais emprunter la N 113. (Depuis une semaine, nous nous faisons la remarque que, des Landes au Languedoc, toute une partie de la France semble s’être convertie, quasi du jour au lendemain, à la monoculture du tournesol.)

De la route de Saissac, ayant tourné à droite pour nous retrouver dans le domaine de Massillargues, nous avons compté exactement cent treize forts rondins de bois sur la partie gauche du chemin cabossé (côté conducteur). Les poneys sont des Dartmoor, des Shetland et des hybrides de ces deux races ; il n’y en a pas tant.

 

J’engrange ces billets assez vains – on verra.

21:33 Publié dans Fièvre de nombres | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 14 octobre 2011

Son axe : la photo

    Aile du parc. Nos notes s'envolent, novionates. J'aurai inventé un mot.

Ail du câpre. Ce n'est pas toujours si facile. je n'écris ce texte qu'à seule fin de relancer la rubrique ABC*ACB.

Île crapaud. Vous n'avez rien, mon vieux – au moins, c'est déjà ça (mouais, pfffff, soupira-t-il).

16:48 Publié dans ABC*ACB | Lien permanent | Commentaires (0)

S = Saxo

    Dans mon bureau, j'attends le professeur de saxophone, si jeune. Chemin faisant je ne sais pas de quoi nous pourrons discuter. Manches courtes (= en chemisette), je triturerai, peut-être, nerveusement mes clés.

16:36 Publié dans En/tiers (Triolets quantifiés) | Lien permanent | Commentaires (0)

« Ton clignotant, tête de mort ! »

    ― Ton clignotant, tête de mort !

Celui des deux qui avait dit cela avait la jambe, non pas plâtrée, mais prise dans une sorte de harnais ou de fourreau rembourré – l’équivalent moderne et sportif, doit-on supposer quand on ne s’est jamais rien fracturé, pour sa part, des plâtres de jadis, sur lesquels les camarades écrivaient de facétieuses idioties, ou déposaient leur signature. En conduisant à très faible allure, j’avais remarqué ces deux adolescents, tous les deux blonds et en tenue de rugby, ils marchaient sans hâte. C’est au moment où les deux adolescents en scooter ou en vélomoteur m’ont doublé que cette apostrophe insolite et énigmatique a fusé :

― Ton clignotant, tête de mort !

Au cours du bref échange, autant scopique que verbal, qui a suivi entre les deux couples, il ne m’a pas été possible de comprendre s’ils se connaissaient déjà et se chambraient gentiment, ni de deviner la signification, ici, de l’expression « tête de mort » : insulte insolite, surnom énigmatique, remarque sur un détail de la tenue d’un des deux motocyclistes ?

07:55 Publié dans 721, Aujourd'hier, Diableries manuelles | Lien permanent | Commentaires (1)

jeudi, 13 octobre 2011

Performance (Les Murray) / En représentation

 

    Performance                                                                     En représentation

 

I starred that night, I shone:                                          Ce soir-là, j'étais au sommet, je brillais :

I was footwork and firework in one,                             tout à la fois feu au plancher et feu de joie,

 

a rocket that wriggled up and shot                                 fusée je montais en vrille et crevais

darkness with a parasol of brilliants                             l'obscurité d'un grand faisceau de brillants

and a peewee descant on a flung bit;                             et trilles de petit passereau sur orbite —

I was busters of glitter-bombs expanding                     j'étais rafales de scintillations en tous points,

to mantle and aurora from a crown,                              la tête, les rémiges, les rectrices 

I was fouéttes, falls of blazing paint,                            je n'étais que pirouettes, couleurs en cascades

para-flares spot-welding cloudy heaven,                      et fusées ressoudant les cieux enténébrés,

loose gold off fierce toeholds of white,                   filaments d'or soustrait aux fauves lames blanches,

a finale red-tongued as a haka leap:                            la langue sabre au clair en point d'orgue haka :

that too was a butt of all right!                                    j'étais une bombasse on me lançait bravo !

 

As usual after any triumph, I was                               Comme à chaque fois que je triomphe, bien

of course, inconsolable.                                             entendu, après j'étais inconsolable.

 

In Les MurraySubhuman Redneck Poems, 1996.

 

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Une double ouverture intertextuelle : Je faux & tant d'astres divers.

13:27 Publié dans Darts on a slate | Lien permanent | Commentaires (1)

V = Vert

    À l’instant même, un envol de vert dans la ramure. Vert sur vert, émeraude ou forêt, la verdure reverdit sans cesse. L’envol s’inverse, et un retour s’esquisse, et le vert louvoie.

03:35 Publié dans En/tiers (Triolets quantifiés) | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 12 octobre 2011

G = Gris

    Le ciel uniformément gris, aujourd’hui, n’a cessé de me peser. Il n’a eu de cesse qu’il n’ait déteint sur mon moral. C’est un échec, toutefois, et le vilain fait grise mine.

21:10 Publié dans Aujourd'hier, En/tiers (Triolets quantifiés) | Lien permanent | Commentaires (0)

Le Coryllis à gorge jaune

    N'en déplaise aux bégueules, et pour le dire franc, on ne sait pas grand-chose du Coryllis à gorge jaune. On le trouve à Java, on le trouve à Bali. Il est quasiment menacé, ce qui signifie qu’il n’est pas assez menacé pour qu’on s’occupe de lui, se préoccupe de son sort.

Son nom finnois est Jaavanriippukaija. Mince moisson.

Ce moineau sait dire Peabody, mais figurez-vous que certaines espèces de perroquets peuvent répéter des phrases entières de façon compréhensible.

Figurez-vous.

Triste figure.

Mince.

 

Mince figure. Triste, vous répétez des phrases entières de façon compréhensible, espèce de perroquet, figurez-vous que ce moineau sait dire Peabody.

Mince, son nom finnois.

Son sort n’intéresse personne, il n’est pas assez menacé, c’est une espèce quasi menacée. On le trouve à Bali, à Java on le trouve. Du Coryllis à gorge jaune on ne sait pas grand-chose, soyons francs, figurez-vous. N’en déplaise aux bégueules.

11:47 Publié dans Répétitions | Lien permanent | Commentaires (1)

Sandales à néant, version avec des blancs stratégiques

    La chatte dort encore sur mes sandales. Elle ne sait pas que je suis protégé par Leduc. Elle me voit boire comme un trou, ça l’afflige. Madame, ne vous réveillez pas, miaulez contre ma jambe, ne plantez pas vos griffes dans le papier peint. Qu’on leur donne de la brioche ! J’enfile mes sandales, sans avoir eu besoin de déloger la chatte – qui se faisait, entre-temps, les griffes sur l’écorce du néflier –, et je trimbale mon gros ventre jusqu’à la boîte à lettres.

Une fois encore, c’est le néant.

11:21 Publié dans Aujourd'hier | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 11 octobre 2011

Le Touï des tépuis

    (Puise.)

 

Le nom commun donné aux oiseaux des genres Nannopsittaca, Touit, Brotogeris, Bolborhynchus et Forpus, en anglais, est Parrotlet (petit perroquet, perroquillon, perroquaillou, etc.) ; en français, s’impose, étrange, le mot touï, dont on ne sait si on doit le prononcer en une syllabe ou faire la diérèse – et si on fait la diérèse, comment diable ? to-hui ? tou-hi ?

Les cinq genres cités ci-dessus sont représentés respectivement par 2, 8, 8, 5 et 7 espèces. Le Touï des tépuis appartient au genre le plus restreint, Nannopsittaca. Si vous tenez à ce que je discoure de manière plus abstruse encore, je peux vous livrer, à propos du Touï des tépuis, un secret bien gardé : Des filoplumes jaunes constituent ses cercles oculaires.

Sur une planche de 1883, Johannes Gerardus Keulemans l’a représenté aux côtés d’un Troglodyte flûtiste. L’oiseau brun a l’air d’épouiller l’oiseau vert émeraude au niveau des rectrices. (Bien sûr, vous connaissez Keulemans. Il est l’auteur de la planche la plus célèbre représentant l’espèce éteinte du Grand pingouin. La dernière fois que je l’ai vue, c’était en préparant un cours sur The Good Soldier. Ford Madox Ford appelait ce roman son « œuf de grand pingouin », my great auk’s egg, afin d’en souligner la bizarrerie, ou peut-être l’exploit narratif.)

―― Il me semble écrire un des textes les plus pénibles de mon œuvre, mon œuvre de grand pingouin. Ce n’est pas peu dire.

Stupidités douteuses.

Duetto de députés.

Studieuse petiote.

Idiotes séduites.

Toupets désuets.

Suédois dépités.

Sieste oiseuse.

 

(Ce n’est pas peu dire. Epuise.)

22:52 Publié dans Répétitions | Lien permanent | Commentaires (0)

Onze dix Onze

    Un jour comme aujourd'hui, j'ai raté la publication de textes à 10 h 11, ou à 11 h 10. On se rattrape comme on peut, y a qu'à voir :

22:10 Publié dans Ex abrupto, Fièvre de nombres | Lien permanent | Commentaires (0)

La corrida la conscience sauve

    Voici une nouvelle traduction :

19:11 Publié dans Darts on a slate | Lien permanent | Commentaires (3)

O = Ouverture

    La forme sera celle du trident, déjà explorée en voyage. Dans la prose, les mots remplacent les syllabes (unité de base). Reste à écrire des textes brefs mais pas trop débiles.

16:29 Publié dans En/tiers (Triolets quantifiés) | Lien permanent | Commentaires (0)

Sandales à néant

    La chatte dort encore sur mes sandales. Elle ne sait pas que je suis protégé par Leduc. Elle me voit boire comme un trou, ça l’afflige. Madame, ne vous réveillez pas, miaulez contre ma jambe, ne plantez pas vos griffes dans le papier peint. Qu’on leur donne de la brioche ! J’enfile mes sandales, sans avoir eu besoin de déloger la chatte – qui se faisait, entre-temps, les griffes sur l’écorce du néflier –, et je trimbale mon gros ventre jusqu’à la boîte à lettres.

Une fois encore, c’est le néant.

12:27 Publié dans 410/500, Dimanche pleurera | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 10 octobre 2011

La Conure magellanique

    La Conure magellanique (aussi nommée Perroquet austral, ou Conure émeraude) se distingue de la Conure à long bec par l'absence de rouge sur le front.

Dans un poème de Robert W. Service, 'The Younger Son', dont on ne sait trop s'il est censé se passer en Afrique australe, en Amérique du sud (où vit notre Conure), ou même en Océanie (sans doute les trois à la fois – c'est un poème sur l'éloignement, l'exil, la nostalgie), on trouve le huitain suivant :

When the wattle-blooms are drooping in the sombre she-oak glade,

      And the breathless land is lying in a swoon,

    He leaves his work a moment, leaning lightly on his spade,

      And he hears the bell-bird chime the Austral noon.

    The parakeets are silent in the gum-tree by the creek;

      The ferny grove is sunshine-steeped and still;

    But the dew will gem the myrtle in the twilight ere he seek

      His little lonely cabin on the hill.

 

Je le traduirai un jour si j'en trouve le temps, ou si l'envie m'en prend. En attendant, je préfère regarder quelques photos, quelques vidéos, où l'on voit, en action, la Conure magellanique. ― Tandis que je glandouille ainsi, un noceur me tend la cornue à laquelle il s'enivre. Je n'ai pas envie de picoler maintenant. Pauvre type.

09:29 Publié dans Répétitions | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 09 octobre 2011

La Perruche alexandrine

    Elle se nourrit de fruits, de baies, de nectars.

(C’est un alexandrin.)

 

C’est une alexandrine – la grande perruche – la perruche Grand-Alexandre. Elle est de noble patrie. Son bec recourbé ne se livre à aucune forfanterie. Bien née, vert vif avec des reflets violacés, elle vous mettra, par sa seule vue, en joie.

Alors, quoi ?

Qu’est-ce qui cloche ?

Et d’abord, est-ce que quelque chose cloche ? Ne fait-on pas des histoires pour pas grand-chose ? pour tirer à la ligne ? pour ne pas avoir à pointer à l’usine ? pour baguenauder, point barre… ?

On ne trouve la sous-espèce Magnirostris que dans les îles Andaman. Suis-je censé savoir où sont les îles Andaman ?  Adam déjà, c’est du nanan, alors Andaman… pfffff, n’importe quoi… je jase, dégoise… et pendant ce temps… pendant ce temps la perruche… pendant ce temps pas un mot sur la perruche…

Sale type.

 

William Pember Reeves me glisse les mots karaka, pukeko, kamara. Il manque un quatrième terme maori pour compléter la formule incantatoire.

Maori ? qu’est-ce à dire ?

Trop tard, bien trop tard je m’aperçois qu’il parle de la Nouvelle-Zélande, où jamais on ne trouva de perruche Grand-Alexandre – du pays d’Aotearoa, où l’alexandrine jamais ne s’égara. N’ai-je pas déjà amplement parlé de cette île bifide (ce n’est pas le bon mot, mais bifide sonne bien, donc c’est le bon mot), de cette île où justement se déroule la Coupe du monde de rugby (nous bassine-t-on assez avec ça ?), sans que l’inimitable Reeves (est-il bien prudent de parler d’inimitable dans un ouvrage consacré aux psittacidés ?) vienne me coloniser la page ? Pfff. Inimitable sale type. Ses italiques nous perdront.

Peut-être alors me suis-je condamné moi-même à clore ce texte comme je l’ai commencé, par de la prosodie pure, un vers, un alexandrin. Vous aurez remarqué que le premier était bancal (7/2/3, grinçant à souhait). On va tenter de faire pire pour celui qui vient. La perruche n’a qu’à bien se tenir : ――――

 

―――― L’iris est blanc jaunâtre, et autour, c’est gris pâle.

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samedi, 08 octobre 2011

Hier hérisson

    Hier soir, soit quatre jours après le dernier jour d’été indien presque caniculaire, j’ai dû remettre le chauffage, inaugurant le début de la saison froide. Un énorme hérisson,     déjà entraperçu, l’autre soir dans la rue, au retour de chez Eric et F***,     est venu par trois fois s’attabler aux croquettes de la chatte. Malgré mes yeux qui se fermaient, je me suis contraint, après France-Albanie, à lire un bon moment Letting Go. C’était aussi le soir d’une journée très dense pour la recherche.

19:28 Publié dans 410/500 | Lien permanent | Commentaires (0)

vendredi, 07 octobre 2011

Le Gris du Gabon

    Sur la colline poivrée, au milieu des étangs royaux, se trouve le territoire idéal du Perroquet jaco.

Le gris du Gabon – comme on l'appelle aussi (avez-vous remarqué la propension des psittacidés à multiplier les dénominations, comme si tout, avec eux, toujours, était question de répétition ?) – y règne en seigneur. De temps à autre, on le voit picorer un escargot. Ainsi se déroule la vie exaltante du Perroquet cendré du Congo (je connais un Irlandais qui le nomme ainsi).

Idéal.

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jeudi, 06 octobre 2011

Le Nestor kéa

    Il vit dans la montagne. La neige épaisse ne le chasse pas.

Ces oiseaux (dont on dit, quand ils sont en bande, qu’ils forment un cirque – a circus of Keas) avaient jadis, et même naguère, la réputation d’attaquer les agneaux. Chassés avec ardeur, ils ont fini par se raréfier.

Charlotte Perkins Gilman, pourtant pourfendeuse de l’androcentrisme, n’a pas dédaigné de l’appeler « ferocious sheep-eating bird ». Fallait oser. ― Au singulier il reste curieux. On le trouve surtout dans les forêts de hêtres.

Malgré un équipement très sophistiqué, tous nos efforts pour capter ses cris ont été réduits à néant. C’est une autre histoire, que je pourrai raconter lors d’une autre étape de mon périple. La plus belle de toutes les journées fut celle où nous pûmes observer longuement une petite colonie (pardon, un cirque) de Nestors kéa (ou de Kéas), au-dessus de Te Anau, à814 mètres d’altitude. L’espace autour de nous était si dense et vaste, que nous en avons oublié la technique, l’enregistrement, le décompte.

12:59 Publié dans Répétitions | Lien permanent | Commentaires (0)

mercredi, 05 octobre 2011

Passage par la B.U. (3ème étage)

    Une erreur de cote : Mosquito, le roman de Roma Tearne, écrivaine sri lankaise, a été classé au rayon de la littérature africaine anglophone.

Deux cours d'affilée pour lesquels je ne suis pas en forme (courbatures, douleur au dos).

Trois de mes meilleurs étudiants, très concentrés.

Quatre emprunts, dont Tiepolo's Hound de Walcott.

Cinq liens, je prévois, dans ce billet.

14:17 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II | Lien permanent | Commentaires (0)

mardi, 04 octobre 2011

Le voici grisonnant. (version 1062/1295)

    Octobre grisonnant a fini par noircir, c’est la nuit depuis plus d’une heure. Jusqu’à dimanche nous avions recommencé à déjeuner et dîner dehors, sur la terrasse. Là, la chatte – que j’avais fait rentrer à onze heures parce qu’elle faisait la sieste dehors (et, plus particulièrement, sur mes sandales), et qui a passé une bonne partie de la journée à pioncer sur une chaise de la salle à manger – a pris ses quartiers vespéraux : sur le dessus du sofa. Aujourd’hui, j’ai écouté Bach (la Messe en si) et Berg (le concerto pour violon), tout en passant trois bonnes heures à mettre en forme, en vue du cours de demain, les notes prises, le matin même, dans American Pastoral (dans le bureau, où je me terre pour ne pas faire pouchiou, j’écoutais Berlioz – la Symphonie fantastique). Le linge a séché, il est plié et rangé, la chatte dort sur le dessus du sofa. Les gouttes de pluie que j’avais cru sentir au moment même où je mettais les chemises sur les cintres n’ont pas été de la partie. On ne sait comment se vêtir : pendant la partie de pétanque, autour de six heures du soir, au square, nous avions, les garçons et moi, frais en manches courtes, et chaud en ajoutant un petit gilet. Ainsi s’affirme la disparition d’octobre ardent, que voici, pour le ciel, grisonnant. Ce n’est plus à dire.

22:05 Publié dans 1295 | Lien permanent | Commentaires (0)

Le voici grisonnant (version 59/69)

    Ne voyant pas arriver la bectance, la chatte s’est rendormie, illico.

15:09 Publié dans Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (0)

Le voici grisonnant. (version 442/528)

    Mardi. Le brouillard s’obstinait encore, vers onze heures, et à midi passé, il n’était pas certain qu’il n’allait pas finir par pleuvoir. La chatte, qui s’est réveillée de sa longue sieste sur une chaise, réclame encore à manger, tandis que j’ai finalement passé trois heures à mettre en forme, en vue du cours de demain, les notes prises dans American Pastoral. Outre une faible brise très début d’automne, le soleil réussit à s’imposer. On n’aura pas encore, aujourd’hui, de fraîcheur, même si octobre va grisonnant. Le voici.

15:08 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0)

Le voici grisonnant. (version 559/669)

    Le brouillard s’obstinant, vers onze heures, j’ai fait rentrer la chatte, qui dormait sur la terrasse (et, plus particulièrement, sur mes sandales), afin qu’elle puisse poursuivre son intense occupation sur une des chaises de la salle à manger. J’espérais ne pas passer plus d’une heure à mettre en forme, en vue du cours de demain, les notes prises dans American Pastoral, mais c’est râpé. La lessive étendue, j’ai déjeuné tout en guettant les gouttes de pluie que j’avais cru sentir au moment même où je mettais les chemises sur les cintres et le reste sur le tancarvil. Octobre ardent finit par s’évanouir, mais un soleil timide voudrait percer. Le voici grisonnant.

13:51 Publié dans YYY | Lien permanent | Commentaires (0)

Le voici grisonnant. (version 648/777)

    Une fois la femme de ménage partie – car nous employons, depuis un an et après maints atermoiements, une femme de ménage épatante qui, en venant trois heures par semaine, nous permet de gagner un temps fou – et le brouillard refusant obstinément de se lever, j’ai fait rentrer la chatte, qui faisait la sieste sur la terrasse (et, plus particulièrement, sur mes sandales), afin qu’elle puisse poursuivre son intense occupation sur une des chaises de la salle à manger. J’espère ne pas passer plus d’une heure à mettre en forme, en vue du cours de demain, les notes prises dans American Pastoral. Le concerto pour violon d’Alban Berg (version Zehetmair / Holliger) vient de s’achever. La lessive étendue, je déjeunerai. Octobre ardent a fini par s’évanouir. Le voici grisonnant.

11:50 Publié dans 721 | Lien permanent | Commentaires (0)

lundi, 03 octobre 2011

Octobre ardent.

    Tout d'abord, aérer le bureau 44, afin de profiter, non de la circulation continuelle sur la rue des Tanneurs, mais de l'air frais du matin. Il fait encore un peu sombre, mais ne pas allumer les néons. On va crever assez tôt de chaud comme ça. (Mourir de chaleur, crever de chaud. Rester cohérent dans les registres, et l'incorrection.)

On entame la quatrième semaine. Le lanternon, en face, est toujours légèrement penché – les ardoises de la maison toujours ternies, patinées. L'espace prend ses aises. Octobre ardent.

08:05 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0)

dimanche, 02 octobre 2011

Le Bâti


    Nous avons fait poser, au printemps, des barreaux à toutes les fenêtres non protégées par des volets. Toujours pour cette maison qui n’est résidence que secondaire, nous faisons faire des devis pour les peintures extérieures, mais aussi pour rénover les chambres du rez-de-chaussée. Nous envisageons de faire établir un devis pour abattre un des immenses chênes, celui (trop) près duquel passerait la clôture s’il s’avérait indispensable de séparer notre terrain de celui qui est à vendre. On ne roule pas sur l’or, mais plus moyen de reculer.

 

[15 juillet 2011.]

21:46 Publié dans Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0)

samedi, 01 octobre 2011

Diérèse / diarrhée

(14 juillet 2011) 

 

Hier soir, en poursuivant ma lecture de Malone Dies (que je mène simultanément aux Demeures 7, à Mes deux mondes de Sergio Chejfec commencé hier matin, et au bûcheronnage intensif dans le parc), je me suis demandé – toujours sans pouvoir vérifier – si diaeresis et diarrhoea étaient phonologiquement voisins (paronomase ?). Je pense que oui. Par ailleurs, pour vérifier l’hypothèse de mon hypothèse, il me faudrait, entre autres, le texte français, Malone meurt.

Il s’agit du passage suivant :

« And if ever I succeed in breathing my last it will not be in the street, or in a hospital, but here, in the midst of my possessions, beside this window that sometimes looks as if it were painted on the wall, like Tiepolo’s ceiling at Würzburg, what a tourist I must have been, I even remember the diaeresis, if it is one. » (Malone Dies (1958), Calder & Boyars, 1975, p. 64)


En effet, il me faudrait vérifier tout d’abord d’où vient cette allusion à Tiepolo, et si la diérèse n’est pas – par exemple – une référence à un poème de Robert Browning. Le nom de Tiepolo, en anglais, se prête à l’hésitation entre synérèse et diérèse sur Ti-e. (Par ailleurs, qu’est-ce que ça peut bien être dans le texte français ?)

Si je me suis interrogé sur la possible paronomase diaeresis / diarrhoea, ce n’est pas pure fantaisie scatologique, mais en raison d’une phrase de la page précédente sur la chute des crottes aux antipodes. Lorsque le narrateur, Malone, sent que ses membres sont très loin, et même distincts de lui, il commence par les pieds et finit par son cul : « For my arse, for example, which can hardly be accused to be the end of anything, if my arse suddenly started to shit at the present moment, which God forbid, I firmly believe the lumps would fall out in Australia. » (p. 63) De manière caractéristique, le récit, qui consiste à brouiller tous les repères topologiques en insistant de manière récurrente sur un narrateur non situé, à la position géographique aussi incertaine que son statut existentiel, précise ici, comme par hasard, au détour censément fortuit d’une image (qui n’en est pas vraiment une d’ailleurs), le contexte spatial d’énonciation : Malone, seul, allongé dans une chambre à la localisation indéterminée, a recours à l’Australie pour évoquer les antipodes. Il se trouve donc de l’autre côté du continent que les Britanniques surnomment Down Under. (Et là encore, je m’interroge : qu’est-ce que cela donne, à l’origine, dans le texte français ? Est-ce également l’Australie ? Si tel est le cas, alors l’Australie joue, en français, un rôle de signifiant géographique pur, en quelque sorte, alors que, dans un (con)texte anglophone, le signifiant se charge de connotations plus complexes. Si le narrateur de Beckett parle aussi de la chute des crottes en Australie dans le texte français, n’est-ce pas la voix anglophone de Beckett qui lui fait choisir, par en-dessous, si j’ose dire, cette image, tout autant que la logique géographique ?)

Il y a aussi, pour en revenir à l’hypothèse de la paronomase diaeresis / diarrhoea, une extension du trope rabelaisien du haut et du bas à la configuration planétaire : le haut figuratif du globe (irlandais ? français ? européen, à coup sûr) se vide par le bas (l’Australie). Plus loin, la métamorphose imaginaire/référentielle en plafond peint (ceiling) d’une fenêtre en trompe-l’œil (window) suggère un prolongement de la diarrhée planétaire en diérèse géométrique. (Tout cela, une fois encore, se colorera différemment selon que diaeresis / diarrhoea est bien une paronomase, selon la structure sémiotique du texte français, mais aussi en fonction de l’origine de cette référence à Tiepolo. L’interprétation crypto-rabelaisienne que j’ai esquissée plus haut paraît plus convaincante en anglais : en effet, si la fenêtre est dans une situation similaire à celle du cul (au milieu du corps : it can hardly be accused to be the end of anything), le signifiant window double et même triple la mise, tant avec wind (le vent, avec sa connotation scatologique) qu’avec la terminaison en –ow (objet de nombreux jeux sémiotiques, à l’époque élisabéthaine, tant par allusion au vagin qu’à l’anus).

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