mardi, 17 octobre 2023
Spring Can Really Hang You Up The Most (7’55’’)
Ça a rafraîchi, subitement, et donc sans réelle saison intermédiaire nous voici passé·es de l’été indien à des fins de nuit presque hivernales. Oscillation entre le modèle lointain – le décompte des signes équivalent aux secondes – et une forme plus libre. Depuis le temps que, d’attentat en attentat, de fascisation en fascisation, il me semble de plus en plus attirant d’aller lorgner du côté de Dover Beach, réécrivant le Suave mari magno. (T’en voulais, de l’obscur et de l’intello… ben, t’en as… en veux-tu en v’là.) Rien n’empêche pourtant que la douceur posée de la contrebasse, le toucher mélancolique du piano, le tournoiement feutré des balais sur les cymbales, tout cela n’est pas consolant (consolateur ?). Et donc qu’une aubaine s’offre, tu la saisis. Dans le modèle lointain, le point médian n’existait pas (je me comprends). Ce qui remonterait le moral, c’est la bouffée douloureuse de la passion, de la passion acharnée, folle, désespérée, mais sans laquelle on ne se sent qu’à demi-vivant. Dans ce passé lointain, je n’oublie pas que les garçons étaient très jeunes – beaucoup de textes même se sont écrits quand Oméga n’était pas encore né – et donc ma jeunesse même, entre les murs blancs et les lattes du plancher vitrifié, donnait du relief même à ma tristesse. On n’a pas aisément de point d’harmonie, ni de point d’orgue. (Quintane exhibe toujours le point de capiton.) On n’est pas trop avancés, dans le fracas modéré de la chaudière qui redémarre.
08:00 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 27 septembre 2016
Désunisson
Untung-untung
27 septembre 2012
Découvrir, tout en écoutant Vinicio Capossela puis le dernier album de Jacques Schwarz-Bart, et en cherchant sur le Web des extraits de la traduction française de The Ground Beneath Her Feet, le site de Quasar. C'était un peu, naguère et même jadis, le sens de la rubrique “Unissons” sur mon blog gris.
27 septembre 2016
Levé à pas d'heure, à cause encore d'un moustique, et tourmenté par la pensée du travail en retard — levé pour m'affairer encore à ces histoires de Corée, de Malaisie, de responsables des universités australiennes qui ne m'ont pas envoyé les données dont j'ai besoin. Et pas le temps d'écrire, de prendre le temps.
06:32 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, Unissons, Untung-untung | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 04 mai 2016
04052016 / 1437
Pas atteint à 14 h 37, dans la file d'attente de la FNAC, où je ne vais jamais, ce qui est manière de dire, étant donné que là j'y étais, et j'y achetai un guide d'identification des oiseaux dont j'avais parlé auparavant dans un poème parlécrit. J'avais aussi pris un coffret des cinq premiers albums de Keith Jarrett, dont un très étrange et désuet album chanté, dans lequel le pianiste joue aussi de la guitare, de l'orgue, de la flûte à bec, du sax soprano.
(On dirait du Nick Drake, en moins bien.)
23:34 Publié dans 3333 pas, Brille de mille yeux, J'Aurai Zig-Zagué, MAS | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 12 novembre 2015
I:c* ——{une seule idée en tête}
Première neuvaine, 11-19 novembre 2015
Les 18 et 19 février 2009, Louis Sclavis et Aki Takase enregistraient l'album Yokohama, avec ses treize compositions, dont certaines reprises de projets antérieurs de l'un ou l'autre musicien. Aujourd'hui, réécouter, attentivement, tout en conduisant, sur de multiples petits trajets, cet album, en chantant presque simultanément et in petto je roule & je glisse & je pense & je glisse en roulant je pense en roulant car c'était ce disque-là que j'écoutais alors, dans cet hiver froid, avec ses éclats de soleil fous, un hiver particulier, on prenait des poses de statues devant la cathédrale en convoquant les caméras (n'était-ce pas le 19 ? non, le 10), on postait des paquets à Sarkozy en convoquant la presse écrite (n'était-ce pas le 18 ? non, le 11), et aujourd'hui encore j'écoute le sax soprano et la clarinette de Sclavis, le piano d'Aki Takase & je roule & je glisse & je pense & je glisse en roulant je pense en roulant.
08:57 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, La 42e Clandestine, Self-Be/Portrayal | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 26 mai 2015
Bizzarerie (8'55")
Un train démarre difficilement, crachote. Locomotive maladive. Comme dans un vieux livre, comme dans un muet de Buster.
Et soudain me voici dans un caboulot, un estaminet, un claque peut-être.
Je danse le tango avec une rousse magnifique, ne devrait-il pas y avoir ici que des brunes empestant le tabac mais mi-onduleuses mi-andalouses ? La rousse forcément se lasse de moi qui danse comme une soupière. Je la suis du regard, j’allume un cigarillo (hein ?), je vais offrir un verre à la grand-mère rigolote accoudée au bar au fond comme à un ponton, elle est gentille, parle guarani et moi je lui réponds en guarani aussi.
Ce n’est pas un claque, figurez-vous. La rousse sort une guitare électrique avec trois amplis, branche tout ça fissa, en un tournemain elle se met à sortir des feulements insupportables de ses bidules, tout de même une belle fille comme ça. Remarquez, je comprends que le tango avec moi, ça ne la branchait pas. Qu’elle se mette à vociférer des lambeaux de phrases en anglais, genre “commuter’s home” et “feather-duster under yer elbow”, ça ne m’impressionne pas.
Je fume mon cigarillo, qui a un goût de pâte d’amande et de rhubarbe. Je vais aller lui prendre le micro, ça ne la désarçonnera pas, rien ne la désarçonne, une belle fille comme ça pensez, et je chanterai une longue litanie de prénoms, tous les prénoms que j’ai inventés dans tous les romans que je n’ai pas écrits, je porte sur mes épaules le fardeau des fictions, ne suis-je pas Morminal le porteur de mensonges, celui à la tronche charbonnée, gestes courts, qui ne supporte pas l’alcool sauf les bières belges les vins rouges le blanc sec le Vouvray et les digestifs genre armagnac ou poire ? Je chante je chante j’exulte je vitupère j’en suis au cinq-centième prénom je pense et elle elle fait feuler sa gratte.
On ne passera pas la nuit ensemble, hein, on passe la nuit ensemble.
texte improvisé en 8'55" sur le titre 11 de l'album de l'octuor du Lyonnais Daniel Letisserand (Poursuites infernales)
14:22 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, Les Murmures de Morminal, MUS | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 28 octobre 2014
... beaucoup de pommes d'or....
• • On dorera la chapelle du portique à l'autel, avec beaucoup de pommes d'or, de grenades d'or, de raisins d'or, pour les guirlandes des entrecolonnemens. • • •
Ornette.
Sornettes inévitables sur les envols fous d'Ornette.
YES ORNETTE !
Et si on commençait à redécouper le langage ? OR...
OR NETT E (le métal poli) (gentil abus de langage▬▬▬)
ORNE t TE → tu vis dans ta bagnole, cloche de bois, oie grise dans l'église
MAIS QUAND ÇA FUT ÉCRIT ON S'EN COGNE
cognée → hache
Le mort-né, morne plaine. Un plein bol d'athanor, repassez demain.
11:39 Publié dans Droit de cité, J'Aurai Zig-Zagué, Knobs & thorns, MOTS, Un sang d'encre | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 06 juin 2014
Pong▓Ping, 1
▓
Irene Aebi est née à Zürich, et c’est à Zürich qu’elle enregistra l’album Blinks, avec son Steve Lacy. Irene Aebi fait partie de ces rares voix féminines que j’aime, dans le jazz – mais alors, follement. Initié à la musique de Steve Lacy par mon beau-père, le premier CD que je m’achetai de lui fut Vespers, et je fus étonné de cette sorte d’oratorio, avec Irene Aebi en grande prêtresse. Irene Aebi, je n’ai pas entendu votre voix depuis longtemps ; demain, je réparerai cet outrage.
▓
22:21 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, MUS, Pong-ping | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 03 juin 2014
Elephant Trees (5’52”)
Trzaska/Brice/Sanders, 2012
Les murmures guettent la parole.
Avec des intonations censément inoffensives, ils figent la vérité dans leur ciment.
C'est difficile, chaque mot pèse, on voudrait ne pas ajouter au tohu-bohu tous ces cris aussi féroces qu'insignifiants. L'eau brune du Thérain offre ici la meilleure image : dans sa façon de refléter le ciel, il y avait étouffement, glu, clap de fin longuement étiré. Il a donc fallu vagabonder, se garder des murmures, qu'ils fussent bienveillants ou sournois. Les regards en coin étaient autant de flèches.
C'est difficile, on finit par s'épancher, laisser aller le flot de ses propres paroles, et, certes, chaque mot devrait peser, ça finit salades, piteuses lessives, couronnes d'or posées sur des têtes informes d'ectoplasmes.
Mais on a tout de même vaincu les murmures, par le chuchotement.
10:39 Publié dans 721, Aujourd'hier, J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 02 juin 2014
Three Times Around The Bird Bush (11’21”)
Toxvӕrd/Jacquemyn/Jørgensen, 2013
Raffût, persiennes ouvertes.
De secrètes luxures, passe une bétaillère.
Au loin les cloches bringuebalantes d'une église fourgonnette.
Depuis tant de départs, une balle rose vous invita au bal, une balle rose posée sur un tissu à motifs africains, grège rêche le plus doux qui fût. On entend la mélopée dans la canopée, nous voici au bord de renaître, différemment, sous un soleil de plomb.
On arrête le pas, presque on en oublierait de respirer.
Devant nous, dans le lointain, la mangrove – mais ici, des millions de plumages multicolores, qui nous rendent muets. Les pneus de l'église crissent, plus près, désormais. Elle écrase un zèbre, se rapproche toujours davantage.
Suggestions de quoi — de phrases ?
L'archet invincible, invaincu, a stoppé net la course folle de la fourgonnette. Il nous présente des vierges barbues, fait apparaître dans le ciel, entre les ramures, d'étranges colifichets étincelants. Maldoror se réveille dans un éclat de rire qui suffit à glacer le sang des blaireaux occupés à fouailler, non loin. Rassemblant le peu de forces qu'il leur reste, les blaireaux s'enfuient ; leur douceur ne peut rien contre les maléfices de Maldoror. Bien heureux encore si l'église endiablée de Maldoror ne les écrase pas.
Traces, lignes, zigzags, dérapages de mine de plomb sur la feuille, mine crissante dans la mine, traces et lignes comme des soldats prêts à crever.
L'archange blond, diabolique, esseulé et heureux, travaille et fouaille le sol de son groin.
Sortent des lombrics, qui se collent à l'archet, éclaboussent la caisse en bois. Pour qui est ce cercueil ? Maldoror a souri, n'a pas répondu. Voyez comme il sourit. Oh ce sourire. Il en a fait pâlir. L'église est embourbée dans le bitume chaud, bouillant, lave de millions de lombrics.
Les lombrics desséchés tombent sur la feuille de papier, découpe au plomb fondu.
Maldoror s'interroge à haute voix, se demande quel crâne ouvrir en deux pour en faire sortir les fertiles arguments qui pourriront le monde comme un fumier. Quel terreau corrompre de son sourire infect. La contagion gagne, mais l'archet a repris le dessus.
Abandonnés sous la canopée, nous dormons.
10:31 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, MOTS | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 26 décembre 2013
╔ Bregenz ╩
Jarrett nettement plus inspiré à Bregenz qu'à Munich. Ces rééditions par 3, 5 ou 11 CD ont aussi cet avantage — de permettre d'établir des hiérarchies claires à l'intérieur d'un corpus.
24.11.2013.
22:47 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 21 novembre 2013
↕ chaloupé de chameau ↕
Loupé de mots
chat de chat
queue du chat loupée
bosse des mots
bosse d'émotion
(laide) bosse
les 2 bosses (chaloupées) de chameau (“
in motion
”)
16:48 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, MUS | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 12 novembre 2013
Tomasz Stanko
Tomasz Stanko avant d'aller au carreau
Gabor Gado avant l'hosto
Jean-Pierre Como avant le coma
Tomasz Stanko avant d'aller au carreau
Antoine Illouz avant Naplouse
Jaromir Honzak 1000 prises Kodak
Roman Pokorny avant d'être racorni
Tomasz Stanko 1000 prises judo
Braxton Parker pour les rancœurs
Eu dans l'eau et la douceur
Tomasz Stanko envols traîneaux
Padovani avant la pluie
Sidsel Endresen après larsen
Tomasz Tomasz Stanko avant d'être au carreau
·
13:50 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, Sonnets de juin et d'après | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 02 mai 2013
AGA IE A GAGA
Tristes. Joyeux.
Tristejoyeux.
Autant d'embardées, on daigne même vous renseigner.
Le gyroscope n'a pas de couleurs, pas d'autres couleurs en tout cas que celles de l'intangible musique.
Un grillon tristejoyeux ne fait pas le printemps.
Des grillons joyeutristes ne font pas les artistes.
(On en revient aux embardées. Les sons sont des revenants.)
“Je n'aime pas les calissons, et vous ? ”
Après de telles envolées, difficile de ne pas invoquer Saint-Exupéry.
14:08 Publié dans B x A, J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 29 mars 2013
Sinful
Que t'arrive-t-il, ce matin, que tu n'aies rien sur la peau ? Cette phrase contournée, question aux pores ouverts, ne t'accompagnait pas au réveil, mais cela n'eût pas été impossible. Après l'opium d'Ovide, tu as plongé – pour rien, encore – dans le bassin aux Ernests, évitant soigneusement les tables en bois, et les jeunes filles qui déambulaient sur le gravier en mouvements saccadés, comme des pièces de jeu d'échecs.
Si les échecs peuvent rendre fou (ce que pense Paul Auster), la musique aussi, à un certain degré d'écoute (ce que pense Colomba).
Tu ne cesses d'interrompre le fil de ta vision ; que t'arrive-t-il ce matin ?
Peut-être est-ce d'avoir admiré, toute la semaine déjà, les feuilles qui poussent avec vigueur sur les saules pleureurs (ceux du square au bout de la rue, ceux de l'avenue voisine, ceux du parc), tandis que ni le prunier ni le cerisier ne se sont réveillés. Ce n'est sans doute pas plus mal, si ce froid de canard (on dit toujours un froid de canard, les ours polaires trouvent ça bizarre) dure encore, paraît-il jusqu'à la mi-avril, ce n'est pas possible, on ne tiendra pas, même avec le soleil on ne tiendra pas. Au moins, après ça, je sais que je peux écrire, sans trop forcer mon talent, un onzain pour célébrer Ivo Perelman.
Célébrer n'est pas le mot juste, je ne trouve pas le mot juste, les jeunes filles continuent de se mouvoir étrangement, il règne, au fond du bassin aux Ernests, un froid vaseux, il y a si longtemps (bouzin déglingué dans la chambre dont tu as oublié jusqu'au numéro) que l'on n'a pas écouté ce beau disque d'Oscar Pettiford ça va me rendre fou. Les jeunes filles se poursuivaient à pas ultra-lents, souples comme des virgules, raides comme des contre-cotices.
Et fou de métaphores, devenu dingue après trop de parties d'échecs sur le dos d'une contrebasse, tu es parti dans un envol de cymbales, c'est curieux tout de même, ce silence qui ne parvient pas à s'immiscer dans le feutre, ce glissando, curieuse leçon pour d'étonnantes ténèbres, cette eau poreuse qui m'étouffe au fond du bassin aux Ernests.
(2060)
09:13 Publié dans B x A, J'Aurai Zig-Zagué, MUS | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 06 mars 2013
Last of the Chicken Wings
Si j'ai proclamé peu de choses, ces dernières semaines, disait l'orateur, le beugleur de Hyde Park, si je me suis résolu à reprendre le chemin de cette grille, vous me pardonnerez le raccourci, la brachylogie, disait-il en fanfaronnant du bout des lèvres, si je me suis décidé à revenir ici, en équilibre précaire sur ma caisse de McEwan's, ce n'est pas pour rien, pas par ennui ou désœuvrement, j'ai tout bonnement des révélations à vous faire, et ainsi, disait, dit, lança l'orateur improvisé au teint blafard, une information qui a échappé à tous jusqu'à ce jour doit être portée à votre connaissance – ne devrait-on pas plutôt moduler, what a muddle, pense le traducteur, ainsi : « il faut porter à votre connaissance une information de prime importance » – et vous en serez tous bien heureux, ravis même, l'orateur sourit, puis il se tait longuement, les badauds commencent à s'éloigner.
Il est possible aujourd'hui, murmure-t-il, de changer de lieu à la seconde même. Vous trouvez pénible cette pluie incessante, la bruine de chaque jour, Londres ou la Touraine, hein, vous consultez cette nouvelle application disponible sur Internet et sur vos téléphones portables (le traducteur s'interroge) et décidez de vous téléporter instantanément en un lieu ensoleillé. Il a forcé la voix, il répète ce qu'il vient de dire, les badauds se marrent. Ils ne se marrent pas doucement, ils rient ouvertement. Vous cliquez sur tel lieu de votre choix, le mieux est d'avoir un support de connexion mobile, afin de le faire suivre avec vous sur le lieu de téléportation, la voix de l'orateur est sans emphase, ça intrigue quand même certains des auditeurs, et donc vous voici au soleil, il fait beau, il fait doux, pour un peu vous vous désaperiez total, déloquage intégral au vu de tous, les auditeurs rigolent (le traducteur multiplie les surlignages en orange et les points d'interrogation en commentaire), attention toutefois de ne pas tous cliquer sur Ibiza ou Miami, on va risquer l'écrasement par surpopulation. Alors, je songe que je choisirais systématiquement un coin ensoleillé mais paumé, en Dalmatie ou loin des côtes australiennes, un jour de soleil en Tasmanie peut-être, le Quercy écrasé par la canicule.
Bam, bam, ça cogne fort, je chaloupe, je loupe toutes connexions neuronales, quelle invention curieuse, furieuse, terrible, formidable (non : terrifiante – le traducteur s'arroge d'étonnantes prérogatives), on retombe dans cet héliotropisme de façade, l'application permet aussi messieurs dames d'aller à la neige, de choisir un coin pluvieux, d'aller se rafraîchir, s'embruiner, vous ferez comme bon vous semblera (endrizzle yourselves, une réminiscence baudelairienne pointe le bout du nez, on n'est pas à Hyde Park pour rien), mais enfin voilà le début d'une nouvelle ère, l'ère des applications informatiques mobiles qui changent véritablement l'existence, ça sent le slogan, je vous jette mon gant au visage, l'orateur sur sa caisse de McEwan's ne s'emporte pas, on voit, à la douceur de ses expressions (faciales aussi ? hmmm, m'étonnerait), qu'il n'est pas fou, et que ce dont il parle existe vraiment, d'ailleurs il brandit une tablette numérique, il va faire la démonstration, hors langage, de son transport.
11:36 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, Les Murmures de Morminal, MUS | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 19 janvier 2013
35
va en avant marche
la mélopée qui me calme
saxo d'Alban Darche
dure naguère éternel
.
09:48 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, Tankas de Touraine | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 11 janvier 2013
Ressords
Dans la rue la brume s'est dissipée. Il fait froid peut-être il fait beau sans doute.
Le sax soprano comme un avertissement le baryton tel un foghorn.
Ça n'ira pas plus loin, rassurez-vous, il n'y aura pas de conséquences, il n'y aura pas de mouvements furieux dans les artères. Retrouver la clef. Retrouver la clef qui verrouille. Fermer l'accès au garage, ne plus se casser la figure. Façon de parler ça n'ira pas plus loin.
Oindre l'air – grand projet.
Au moindre courant, le torrent se faisait tourbillon. L'arbre nu se découpait, silhouette grise, sur le fond de ciel jaunâtre où passait, de temps à autre, un avion de chasse.
Ça se déglingue sans aller plus loin, au moindre remous.
09:20 Publié dans B x A, J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 08 janvier 2013
Shubertauster
À force de voir que l'on abusait des mots-valises, il ne s'en émeuvait plus. Souriait. Le chemin qu'il voulait trouver, c'était celui de la concordance, bien au-delà de l'analogie qui l'avait hanté (klaxons douçâtres de l'accordéon) ou du transcendantalisme de bazar (sifflets ténus chaloupés du sax soprano), et refuge dans d'introuvables signes diacritiques (caisse claire, tâït sur les cymbales, pi-wit du pouilleux véloce). Les mots lui faisaient une gibecière, lui tenaient compagnie, sans que la Spirale n'offrît le moindre secours, car il s'agissait moins d'inventer des mots que d'inventorier leurs absences. On pourra trouver curieux que je parle de mots quand ce sont des sons que j'entends, des mélodies qui se décroisent. Allez plutôt trouver le fil qui relie à l'unisson l'envolée du cuivre et l'étente à linge des soufflets, tiâât bref sur le rebord tenu de la plus petite cymbale. Les marins tiennent le cap, on ne va pas s'arrêter en si bon chemin. Souriez. Les mots ne venaient jamais à lui manquer, il les dansait s'il ne pouvait les retenir.
14:21 Publié dans 721, B x A, J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0)
dimanche, 14 octobre 2012
Chimneys – Sonnets, XI [125]
dieu de moi qui (oui dieu a pris de) prends pitié
par la plume légère et sexuelle élancée
de ton dirai-je ton corps?suis persécuté
oui dans un crachin jazzeux geignant à moitié
dont la parfois jeunesse arquée raide engloutit
en se lovant à lui tout l’aigu de ma hanche;
ou,spasme ta chair de garçon craquante étanche
ma cime en des climats fermes frêles glacés,
(souffle court lèvres effilées avalanche)môme
femme-larron de l’habile marlou-voyou
corps esclaffé à la poitrine sage à demi-esquissée
chair zézayante prompte à enfiler la complainte engraissée
:Je Veux Une Poupée,
pieds agiles menus dont les pas comme
furtifs fendent la toison du saxophoneux biniou.
···...···...···...···......···...···...···...······
Texte original ici, ici ou là. Ou ailleurs.
Aujourd'hui, deux semaines après le lancement du projet tout eec ?, je tente une première traduction de sonnet. Il y a de nombreux sonnets dans l'oeuvre de Cummings, souvent avec des variations très complexes autour de la forme. Ici, il était impératif de conserver le schéma aba'a a'ccb deffde. Outre quelques libertés lexicales (brogue est difficile à rendre), j'ai choisi, pour ne devoir renoncer à aucun des mots (tous pondérables), de passer, entre le vers 9 et le vers 10, de l'alexandrin au vers de 16 syllabes, puis de clore sur un vers de 14 syllabes (mètre aimé de Jaccottet ou Réda, ce qui, je l'admets, ne suffit pas à justifier sa résurgence ici).
15:15 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, Knobs & thorns, tout e.e.c ? | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 27 septembre 2012
Schubertauster
Tout de même. Un sentiment furtif s'immisce.
Clés du sol, clefs de voûte, devant la lourde porte ouvrant sur la grotte je ne peux mettre la main sur la clé, sur la clef. L'astre s'épanche, et m'interdit les adjectifs. Je craque pour, j'ai un faible pour, je suis emballé par, ça m'attire, j'attige ---- l'astre se rétracte, m'interdit désormais les verbes.
L'astre désormais les verbes.
Alors, on fait moins le malin ?
Me voici de nouveau (du moins une partie de me, un fragment de moi) dans la salle, à Capbreton.
Le vent des soufflets, la brise des gifles. Dilate mes narines. C'est un soudain rigodon.
Oui, on vole, s'envole, clabote, cliquète, dansote, qu'il est doux avec vous en ce soir de mourir, et la mort est belle, et la mort danse, on danse, oui, comme doux, qu'il est doux votre pas de danse.
Rigodon, puis rideau.
08:43 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, MOTS, Narines enfarinées | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 13 septembre 2012
Seven Dead Lies
Ta fougue ta ferveur ça monte en puissance. Tu te passeras de virgules désormais à chacun de voir comment rythmer. Cela a été fait, refait, usé et rabattu. Alors tu cognes de toutes tes forces, de ta fougue de ta ferveur, puis tu te renfermes, tu prends la mouche pour trop de fougue, la barre est trop subtile trop molle que faut-il dire, la barre d’espace est trop peu réactive (c’est ça ?). Alors adieu, sur trémolos, les remords.
Tu gambades, non tu regimbes, ou plutôt tiens : tu trottines au plafond, tu trottines pesamment, et en le faisant tu te dis que tu as bien de la chance d’être le seul être humain à pouvoir, comme ça, nonchalamment, d’un jeté négligé, trottiner pesamment, et trottiner pesamment au plafond encore plus étrange, mais tu le fais, et tu baves deux litres d’écume blanche sur ta bouffe.
Bon appétit les amis, et les remords vont course folle.
La fougue ne t’empêche de rien. Tu te retiens au bastingage, et c’est la barre d’appui qui te remonte dans la gorge tout ça c’est des mensonges, oh ce sont habiles menteries. Trottinements ténus, mais menaçants, et puis pesamment encore tu trottines, ta mémoire s’épuise de sorte que la barre te retient maintenant, et baste, lâcher sa gerbe dans les flots ce n’est pas rien, nausées sur le paquebot, tu te casses, je m’appuie à la barre. Mais elle est encore et toujours trop faiblement réactive, faut appuyer comme un sourd sur les touches, derrière ça y va à peaux mouchetées, normal, marche à la baguette, rien n’effleure.
Prendre vapeur et s’agripper, dans l’écume où tu lâchas ton dégueulis s’absorbent autant de rêves que de mensonges. Renoncer aux virgules n’était pas sérieux, mieux vaut comme un fou de toute sa fougue trottiner pesamment au plafond, comme un fou féru d’allers-retours. Ah comme c’est bon, bam bam, peaux flasques non peaux tendues, accords tacites sur le devant de la scène, elles prennent leur pied dans le creux de l’oreille, et ça tape ça cogne bam bam bom, donc allez, donc retours, retournez d’où vous venez, bam.
La porte de geindre sur ses gonds, on prend la mouche, alors quoi. Bavant deux litres d’écume blanche, il s’éloigna, sur la pointe des catachrèses.
À peaux feutrées.
À s’en rendre marteau.
13:04 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, Les Murmures de Morminal | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 29 mars 2012
« Moite sous la chaleur »
« Les enfants donnent la main à leurs pères. Quelques femmes voilées frôlent des adolescentes qui préfèrent le jean à la robe. Des hommes accroupis bavardent à l’ombre d’une porte. Si j’osais, je m’assiérais à côté d’eux, moite sous la chaleur, les yeux mi-clos, pour m’intégrer à ce fragment de monde tranquille. Pas si tranquille que ça… » (Christian Giudicelli. Tunisie, saison nouvelle. Gallimard, 2012, p. 51)
Recopiant ces quelques phrases, toujours dans le désir de ne pas ranger un livre lu sans en avoir extrait quelque pépite m’ayant frappé à la lecture, et découvrant l’album du quintette d’Albert Mangelsdorff enregistré en 1963, réédité en 1993 et découvert par moi au hasard du butinage webmatique, je veux noter à la hâte les premières impressions à l’écoute de « Club Trois », la composition de (l’immense – j’ai plusieurs disques de lui) Heinz Sauer :
* cela n’a pas pris une ride, c’est du très grand jazz
* est-ce parce que je suis plongé dans Tunisie, saison nouvelle que j’entends des échos d’A Night in Tunisia puis de Caravan ?
* le solo de trombone de Mangelsdorff est à se pâmer (se damner ? è se dâmer, se pamner)
Dans les notes de pochette qu’il avait greffées à l’album en 1963, le tromboniste et leader écrivait ceci :
“What most American jazz men object to Europeans is their lack of originality. If you play as many festivals as I do, and if for two successive evenings you listen to twenty musicians trying to play like John Coltrane, you begin to understand this criticism.”
Or, Mangelsdorff, ici comme sur d’autres morceaux plus tardifs que je connais de lui, swingue comme un malade, et sans jamais, de fait, imiter (ni sonner comme) Kai Winding ou J.J. Johnson, qui pourraient passer pour ses plus évidents modèles américains. (Il fut question de mimicry et des Mimic Men de Naipaul lors du dernier séminaire de master, lundi, ce qui peut relancer vers la mômerie, le modelé sans émulation, l’imitation sans émancipation – toutes choses au cœur, stylistiquement, d’une phrase de Joyce.)
Il me plaît aussi (pour en revenir au sujet précédent et ne pas toujours tirer à hue) que le patronyme du tromboniste puisse se traduire, à condition de faire, comme sur la photographie de couverture de l’album du quintette, sauter le deuxième f final, par « village de la lacune » (« le hameau du manque » ?). En effet, l’art si beau, si difficile, du trombone, me semble toujours lié à un travail adverse, à tirer un swing magnifique d’un instrument qui ne se donne pas, qui regimbe. Coulisser et le coulé du phrasé, rien d’évident. Il faut écouter « Set ‘em up », le troisième titre, pour entendre de près, avec joie et terreur, ce combat avec l’ange.
09:41 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, Knobs & thorns, MUS, Unissons | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 20 mars 2012
Hypocoristique
Les guerriers masaï n’ont rien dit quand le câble leur est passé au-dessus de la tête, mais je sais que les sœurs siamoises, quoique enfermées dans leur fiction, s’échappent pour me réclamer une mise en phrases. Alors, tous les néologismes de Wateau ne servent pas de rien, au titre ou placés ailleurs.
Dans le premier mouvement du « Quatuor La Loi », Alban Darche joue du soprano, non ?
Ici, le ténor. Involution. Ne servent pas de rien.
Le Hongrois que l’on croyait remisé, à tout va, pince. Parle en langues. Pas de rien.
Le câble passe par-dessus la tête des centaines de textes à naître, qui sont enfermés – mais où, c’est toute l’affaire.
13:25 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, YYY | Lien permanent | Commentaires (0)
jeudi, 16 février 2012
_ Where is love _
Assez de roturiers :
le kiwi pas mûr tord le boyau
balance de gauche à droite
allège allaite le fardeau
nie tout en bloc.
Donc
allégé j’écoute polyphonies colorées,
rien de fade, rien de pâle —
chérir jusqu’à l’obscurité ce qui se
hérisse en mélopées
existe absolument.
12:27 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, Zézayant au zénith | Lien permanent | Commentaires (0)
mercredi, 19 octobre 2011
L'autre joue
Steve Lacy claque comme nul autre.
De la douceur pour les braves, des beignes aux apôtres.
11:34 Publié dans Ex abrupto, J'Aurai Zig-Zagué, Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 20 juin 2011
Pakistani Pomade (version 510/620)
Quand elle se mêle de suivre le cours du vent, on peut dire qu’elle y réussit à merveille, et sa langueur vaut toutes les approches. Au bas du bois l’enfant tomba. Ce matin pourtant, en ouvrant le portail, je fus surpris d’observer une pie croiser, sur le trottoir, le chat gris des voisins, sans qu’ils s’ignorent (non : leurs yeux se rencontrèrent) mais sans recul, sursaut ni allure de défiance.
Le chat sait qu’il n’est pas assez costaud. La pie sait voler. Ou alors ils se connaissent. Ou encore ils ont lu Colette. Ou Vercors. Ou foutez-moi la paix, avec ces gueulements de vent.
Elle sait y faire. On ne joue plus.
15:15 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, Knobs & thorns, YYY | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 14 juin 2011
Herdentrieb und Hospitalismus
D’aucune manière la danse
À peine lancée à la face du monde
n’a peur
Et nous, sinueux, sommes d’autres fantômes.
(S'en vont nuages faims regards.) Nous allons en zigzag
chaloupant nos envies nos aventures nos
cauchemars pour rien d’étonnant. Mais la route
est longue, avec ses
glissières, embardées, pertes de sang
Dans les virgules. Pertes d’accent dans le
déhanchement.
11:44 Publié dans J'allaite le nouveau Kant, II, J'Aurai Zig-Zagué, Unissons | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 07 juin 2011
Paukenhändschen im Blaubeerenwald
Elle, c’est-à-dire, il se promène. Il, à savoir elle, trébuche en déambulant. Personne ne leur a rien demandé. Alors, c’était comment ? Des vagissements sanguinolents effrayant même les corneilles vous raclaient les oreilles, et c’est tout ce que tu trouves à dire. Elle, de plus en moins il, s’étonne mais poursuit le sentier, en hâtant même le pas dans ses jupes. Il, fermement elle, s’attarde en se pressant car les oiseaux printaniers la, autrement dit le, rassurent. Ce n’est pas rien, tout de même, en trois minutes déjà, la mi-chemin trouvée. Alors, c’était comment ? Myrtilles, airelles ou cassis ? Et ce kir à la châtaigne hier ! Tout commence à reprendre sens, et à pas comptés, pesant chaque mot de son for intérieur, elle s’éloigne, les mains noires de jus, tandis qu’il se rapproche encore des buissons, mais pour y faire quoi, et c’est tout ce que – battant cognant les bûcherons minuscules dans les taillis – tu trouves à dire. Cependant les scolopendres s’agitent, et elle, comme lui, a disparu, avant le cri primal d’un forficule peut-être ailleurs primate (ellui, il-le).
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( In westerns, at least, a crowd of wheeling vultures usually means that the hero is inches from becoming carrion. )
12:17 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, MUS, Tropographies | Lien permanent | Commentaires (2)
lundi, 25 février 2008
Billy Boy (version 301/361)
Ahmad Jamal est-il vraiment l’auteur de Billy Boy ? Si tel est le cas, c’était assez pour assurer le succès des albums live à Chicago.
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N’y a-t-il pas une version, également instrumentale, de ce même air sur un disque du trio d’Oscar Peterson ? Pour les chansons, c’est toujours la première écoute qui prime... et donc, ici, l’interprétation de Graeme Allwright.
07:30 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jazz, écriture
mercredi, 06 février 2008
Les Yeux de l’âme
Soul Eyes est un album enregistré en 1997 par le pianiste Mal Waldron. Comme j’aime beaucoup Waldron – mais aussi son batteur Andrew Cyrille et son bassiste Reggie Workman – cet album devrait me plaire. Or, non. Pas vraiment. Il ne me déplaît pas, mais peut-être est-il trop bricolé, trop hétérogène. Cinq des dix morceaux sont chantés, Steve Coleman fait une apparition (fantôme (car rerecording)) sur deux titres et Joe Henderson sur un. L’ensemble manque vraiment trop d’unité ; pourtant, je ne suis pas un puriste, de ce côté-là.
L'album offre aussi un contraste saisissant entre les deux voix, Jeanne Lee, qui chante trois chansons, et Abbey Lincoln, qui en chante deux. J’ai déjà eu l’occasion d’écrire, plusieurs fois, quel culte je vouais à la voix d’Abbey Lincoln. Or, tout sépare Lee de Lincoln. Jeanne Lee est tout ce que je n’aime pas : maniérée, bluesy d’une façon convenue, limite grue tant elle se croit distinguée. Abbey Lincoln, elle, est une immense chanteuse : sa voix est tour à tour lourde et aérienne, fragile, profonde, bouillonnante, maniériste.
06:20 Publié dans 721, Aujourd'hier, J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Jazz
mardi, 05 février 2008
L’Airone Unità nera
Au premier feu rouge, sur la rue Nationale, j’ai lu les trois premières phrases du Héron. Au feu suivant, juste avant le pont Wilson, quatre phrases entières, et même le début du paragraphe suivant. Sur la table où j’écris sont posés les deux livres achetés aux Amours jaunes sur le coup de midi, deux cartes longilignes « Le Poste Livre » (je n’utilise jamais ces mochetés conventionnelles quand j’expédie des livres à des amis), et une petite assiette ave un kiwi, deux clémentines et une orange.
Le temps de garer la voiture dans la rue, en face de la maison, j’étais parvenu à la « silhouette voûtée et emmitouflée » du concierge, Romeo Manzoli. Avant de déjeuner de fruits, j’ai recommencé à écouter Black Unity, par l’octette de Pharoah Sanders, monument entre les merveilles de l’ère free. Déjà deux écoutes, hier soir et ce matin, et je ne cesse – par delà les riches harmoniques du trio cuivré – d’être stupéfait en suivant la ligne des deux contrebasses.
Ce qui m’a donné envie de réentendre cet album mythique, c’est une conversation que j’ai eue samedi soir avec Jean-Pierre Saint-Lau.
Nous avons évoqué Braxton, dont son fils venait d’acheter For Alto (le classique du Maître), puis Ayler et Sanders, avant que je ne lui fasse – brièvement – écouter l’ouverture de Black Vomit, album cosigné par Braxton et Wolf Eyes. Il se trouve que le titre, Black Vomit, aurait été inspiré, à en croire certaines sources, par un critique qui avait dézingué Black Unity en ces termes : « Mr Sanders may well be fighting for unity, yet his efforts so far have only produced black vomit ».
Voilà ce qui fait que votre fille est muette !
(Et le héron aussi.)
13:57 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, Unissons | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Jazz, Littérature, Musique
lundi, 04 février 2008
L'oiseau d'amour...
[griffonné 21.01.2008.]
L'oiseau d'amour réincarné
- Anthony arpège au piano -
Contre le sort s'est acharné,
Inversion et pluie de guano.
Lorsque Marty Ehrlich déchaîne
Au chanvre nourris ses éclairs
Veloutés de sons, la rengaine
Vient enfluviasser nos déserts,
Comme il pleut zébrures zig-zags
- L'oiseau de feu se perd en trilles -
Gomorrhes et Brobingnags
Que le vent aussi défibrille.
09:52 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie, Jazz, écriture
mercredi, 09 janvier 2008
Akosh S. Unit ::: Imafa
Dix ans après sa parution, cet album flambe toujours de la même ardeur. Immense polyinstrumentiste, Akosh Szelevenyi excelle surtout au saxophone – je ne connaissais bien, de lui, jusqu’alors, qu’un disque en solo tout à fait épatant (Aki, 2004). Sans doute des dizaines de critiques musicaux ont-ils aligné, à propos d’Imafa, le même poncif sur la rencontre entre l’esprit du free jazz et la mélopée stridente façon Europe centrale ; n’est-il pas rassurant, après tout, de constater que ce poncif est étonnamment juste ?
Kebelen, Lenne et Vetek ont suivi. Une trilogie (Kebelen, Lenne et Vetek) a suivi. (Et d'autres encore.)
Le premier instrument d’Akosh S. fut le basson. Là encore, c’est l’évidence même.
Pour n’en dire que quelques phrases... « Paprika » : appel distant de l’autre côté de la plaine ; envol fou furieux de l’autour ; hésitations, dans le vent, des graminées. Tout cela, histrions s’abstenir.
(Enfin, on n’oubliera pas qu’il a un site Web.)
16:07 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jazz, Musique, écriture
vendredi, 30 novembre 2007
Papillons noirs, verres fumés
Pas possible que ça, ces pauvres mots, ce peu ait mis des mois, plusieurs années même, à germer en moi avant d’atterrir ici, couché en joue sur cet écran. Depuis plusieurs jours, plongé dans le coffret Bill Evans, taraudé par Nardis, je me suis arrêté souvent pour chercher cette chanson à laquelle me faisait penser A Sleepin’ Bee – les premières mesures, en fait.
De m’être creusé les méninges, d’avoir mis sans dessus dessous les étagères de mes disques de jazz, tout retourné j’ai fini par être saisi : Black Butterfly, du ‘Duke’, version chantée par la sublime Abbey Lincoln, avec Hank Jones au piano (Polydor 1993).
C’est un air que j’adore, sans compter la voix si chaude, coruscante même, d’Abbey Lincoln, et même les paroles ne sont pas stupides (pour une fois).
16:26 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Jazz
Grain décrépit
Place du Marché aux enclumes, le cerveau lourd de mille brumes (la brume humide baigne... (comment, déjà, se terminait ce vers ?)), j'ai trimbalé ma carcasse. Pris entre I Fall in Love Too Easily (je suis un vrai coeur d'artichaut) et My Man's Gone Now (mon mec a pris la tangente), puis entre A Sleepin' Bee (Une abeille assoupie) et Blue in Green (Vert-de-bleu), ronronnant je m'endors, comme le félin que je fus (avant). Finies les vieilles embrouilles...
10:45 Publié dans Brille de mille yeux, Fall in Love, J'Aurai Zig-Zagué, Rues, plaques, places, Soixante dix-sept miniatures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Littérature, Musique, écriture, Photographie
vendredi, 23 novembre 2007
The Art of the Song
Je n’aime pas la voix de Shirley Horn, et encore moins celle de Bill Henderson. Je n’aime pas beaucoup Rachmaninov, et les transcriptions d’œuvres de Ravel pour des formations mixtes jazz & cordes m’ennuient, comme la longue litanie des sirops Charlie Parker With Strings. Contraint d’avouer que le jeu de Charlie Haden est toujours d’une justesse étonnamment émouvante, je dois dire aussi que tout le projet très crossover (à l’envers) de cet album The Art of the Song me paraît suranné.
Même je suis surpris qu’on puisse encore, en 2000, jouer du sax comme Ernie Watts, c’est-à-dire comme si, justement, Parker, Coltrane, Ornette ou Steve Coleman n’avaient jamais existé. (Invraisemblables, ces dernières secondes de Why Did I Choose You ?... qu’on nous ressorte vieux 78 tours et gramophones, et en avant la zikmu !)
Vous me direz, c’est bien le jour où le Projet Gutenberg immortalise, sous forme numérisée (oh, la rose du monde et tout ce qui l'effleure), l’ensemble des bluettes d’Ethel Ma(r)y Dell...
15:15 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Jazz, Littérature, Musique
Vendredisquaire
Prêté / rendu :
- Steve Lacy Four. Morning Joy.
- Brad Mehldau. The Art of the Trio, vol. 3.
- ICP Orchestra. Oh, my Dog.
- J.J. Johnson. Let's Hang Out.
- Jimmy Giuffre 3. 1961.
Qu'il me prête :
Lenny Tristano. The New Tristano. Thelonious Monk. Monk's Music. Charlie Haden 4tet. The Art of the Song. Charlie Haden & Kenny Barron. Night and the City. George Gershwin. A Century of Glory.
14:20 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jazz
samedi, 08 septembre 2007
Issam :: Krimi :: Trio :::: Églogues :: 3
Trois des raisons pour lesquelles j’ai acheté ce disque le 28 août dernier :
- Son titre.
- La première composition s’appelle 28 août ; c’est le genre de signe du destin qu’on ne peut éviter.
- Il ne coûtait que trois euros.
Les signes mentent rarement, il faut croire. Grand album, enregistré en novembre 2004 par trois jazzmen français dont je n’avais jamais entendu parler : Issam Krimi, leader & compositeur de dix titres sur onze (‘claviers numériques et analogiques’) ; Han Sen Limtung (sax alto) ; Sébastien Brun (batterie). Antoine Hervé et Christophe Monniot les rejoignent, sur un et six morceaux respectivement : dis-moi qui tu hantes…
Premier compliment – la musique de ces trois jeunes musiciens ne rappelle rien, rien de très précis en tout cas. Bien sûr, on voit très bien dans quelle mouvance ils se situent, quelle esthétique ils privilégient. Si je balbutie des adjectifs comme saccadé, discontinu, vibrant, x noms pleuvent, bien sûr, mais, si ça signifie un peu quelque chose, ça ne dit rien du tout de cette musique.
D’ailleurs, il est très difficile d’en parler globalement, car, sur chaque composition, l’équilibre des forces au sein du trio varie beaucoup. Autrement dit, le trio parfois quatuor réinvente sans cesse la singularité (ce qui est pompeux, mais, très honnêtement, bien rare (D’ailleurs, on aime beaucoup certains musiciens, certaines formations de jazz notamment, alors que certains arrangements, certaines compositions, certains solos, certaines orchestrations se ressemblent furieusement (et je pourrais moi-même en citer des dizaines sans rien ôter à ces artistes de l’admiration que je leur porte).)). À titre de simple et seul exemple de cette singularité constamment réinventée, Les Bacchantes, qui fleure avec le jazz rock avant de lorgner du côté de la ballade, n’est comparable à rien : dans la première partie, la batterie autiste fore de son côté sans se soucier du duo frénétique des claviers et du saxophone ; ensuite, le sax lance un solo ponctué gentiment free, avec cymbales urbaines, sans perdre d’ouïe le thème ; puis percussion et Fender y vont franco mais en douceur, à explorer, me semble-t-il, l’une des pistes les plus discrètes ouvertes par le solo ponctué ; le clavier relance le thème, le sax danse un peu dans son coin et on s’en tient là, oreilles promenées aux quatre vents mais toujours dans le droit fil.
(Stop intempestif sur le bord du chemin.)
20:20 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Jazz, Musique
vendredi, 07 septembre 2007
The Bill Wells Octet vs Future Pilot A.K.A.
Déjà, on ne comprend pas que l’octuor ne se compose que de sept musiciens – ou alors le leader, pianiste et bassiste, compte-t-il double ? Ensuite, on ne comprend pas la structure du projet : musique improvisée et enregistrée par un ensemble de 7/8 musiciens d’une part puis remixée par deux ou trois bidouilleurs – peut-être ce Sushil K. Dade qui paraît avoir participé aux compositions ?
Oui, ce pilote du futur nous désoriente.
La musique elle-même ? Du jazz électronique écossais*, sur un disque très bref, avec de belles mélodies (No Funerals This Morning) et pas mal de gimmicks un peu m’as-tu-vu et superfétatoires.
Piano & basse en soubassement : on pense à Mingus, sans rapport pourtant (encore que la première minute de Pink kitty, hein…).
Je ne connais pas la chanson de Gainsbourg Requiem pour un con, mais c’est un temps fort de l’album : introduction progressive de la section rythmique sur 54 secondes par trois tranches, puis pénétrante poignante échappée de trompette bouchée (Robert Henderson), avant que la guitare de Stevie Jackson n’hésite joliment entre frisottis et chatouillis, d’où la mélancolie plus terrible encore qui vous saisit dans le dialogue final entre flûte / trompette.
* I know, it just doesn’t obtain… Did it on purpose, though.
20:10 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jazz, Musique, Ligérienne, écriture
lundi, 27 août 2007
Strandjutters
Divi-Divi. L’œil retapé prend la tangente, pour des horizons familiers. Old Folks. Dans les longs couloirs du château de Hautefort, elle l’étreignit violemment puis commença à le caresser ; il ne reste pas passif, le bougre. En plein air. Tous les cailloux de l’Adour et du gave dans la bouche, elle parle de l’entonnoir pour les canards gras, des enclos et des mesures de précaution liées à la grippe aviaire. I Wish You Sunshine. C’est bien le moins, dirai-je, et ça ne sert rien d’extasier lentement le nappage – ou est-ce le glaçage ? – pour détourner l’attention. The Prisoner. Il dessine de longues lignes jaunes et rouges, sur les murs de sa cellule, dans le donjon de Loches. Talm. Crayonnée au théâtre, pour rien sa ligne de flottaison prit le large et se figea dans un dénouement sans saveur, à vous glacer les sangs. Sempre libero. Je rêve un livret, c’est déjà bien assez. Strandjutters. Nous nous promenons le long des quais, puis des rives, puis des dunes, puis des baïnes, puis des rêves (médusés nous sommes).
[17 juillet.]
14:25 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jazz, écriture, Musique, Poésie
mercredi, 15 août 2007
Fables de feu
Fire Waltz, par le quintette de Dolphy. (16 juillet 1961). Il s’agit d’une de mes compositions favorites de Mal Waldron, et, comme je suis persuadé d’en détenir un enregistrement de Waldron en duo avec Steve Lacy, je cherche frénétiquement dans ma discothèque. Rien, évidemment, même de proche en proche, de clarinettiste en clarinettiste. Ai-je aussi été induit en erreur par les nombreux vinyls écoutés, fin juillet, dans la maison de Chalosse ?
Resterait à clore par un détour côté Mingus, dont j’ai fait mon miel (Fables of Faubus, plus que jamais), au point de rapporter, de Chalosse toujours, six CD de Mingus, qu’il serait temps que je connaisse mieux, avec ce bail qu’on se fréquente, lui et moi.
L’autre jour, baigné d’une lumière pluvieuse, nageant en plein bonheur, je me disais qu’Archie Shepp ni Jimmy Giuffre n’ont joué la valse du feu ou ces fables-là, mais que j’aurais, moi, donné beaucoup pour avoir composé l’un et l’autre de ces hauts morceaux (et savoir les bricoler différemment).
[14 août.]
01:30 Publié dans Aujourd'hier, J'Aurai Zig-Zagué, MUS, Pêle-mêle, Unissons | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jazz, Musique
mardi, 24 avril 2007
Shack-man, l'homme des taudis
Il y a aussi des tulipes (violet foncé) qui ne font pas la lippe, et que j'écoute Is there anybody there that love my Jesus, tout le monde s'en cogne la croix contre le Golgotha... Ensuite c'est Dracula, qui commence comme une danse féline, à pas de loup, dans la neige fondue au soleil, alors que les dithyrambes se fendent de facéties ; mais voilà aussi les étoiles, et la nuit qui renaît. S'oindre de plomb les narines, ah, ce n'est guère facile.
Strance of the spirit red gator, ce n'est rien, et c'est tout bien sûr : on se dit "c'est tout", mais si on sait tout, alors on se tait. Le crocodile n'en manque pas une miette (de viande). Certaines façons d'être restent muettes face à ces triturations chaloupées (olé, celle-là fallait l'oser). Ton ombre au tableau, l'odeur de marqueur aidant, tu sais déjà tout, et ça danse dément. Spy kiss : baiser de l'espion ; baiser volé ; baiser qui se dérobe ; porte dérobée où l'on s'embrasse ; je brûle d'épier ; peut-on, en baisant, épier ceux qui ne baisent pas (I spy with my little eye). C'est du bluff, c'est un bof d'aveugle, ça ne mange pas de pain. (Si, ça dévore. (sic))
Oui, le vieux chêne de Cheillé est solidement fiché, ancré dans les contreforts de la petite église. On y perd son latin. Entre Lifeblood et Jelly belly il y a ce moment de grâce, cette hésitation de l'oreille plus tendue que les cordes ; le monde grince toujours plus que la personne. (Il ne fallait pas lire encore Dazai Osamu jusqu'à une heure indue.) Déambulant dans l'église, dont vite on fit le tour, nous entendîmes encore chalouper l'orgue, mais à écoper l'eau nous vîmes tanguer notre barque. Des sortilèges pleuvent sur les clochettes que l'on frappe. Ce soir encore, soit, j'aurai, si ça tombe, le bourdon, le ventre noué et quasi gélatineux d'angoisse. Mauvais trip.
Plus de photos ? Enfin si, il y en a des vingtaines, scores of them, encore, mais l'envoi électronique permet de trier (sur le volet). Le son métallique de la guitare de Chris Wood, c'est à fermer la marche, faire la noce, fureter dans tous les recoins. On reconnaît le firmament à ses prouesses, le héros romain à ses promesses, l'aube tombée au coin du bois devant la parure du soleil.
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Ailleurs, c'est de Julien Jacob qu'il est question.
10:40 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jazz, Poésie, écriture, Ligérienne
jeudi, 29 mars 2007
Train de nuit
Au sujet des gloses il ne tarit pas d'éloges. Du troisième balcon, avec ses jumelles de théâtre dorées, elle cherche à voir la couleur des sous-vêtements de la danseuse étoile. Près du foyer où luit, d'une incandescence pâle, une bûche presque consumée, tu bois de la tisane. Il travaillait dur, bachotait avant chaque examen, en quelque sorte au galop d'essai. La musique (Out of this World par le quartette de Coltrane) te trotte dans la tête. Voici quelques-unes, mais parmi tant d'autres, des choses que je préfère.
09:00 Publié dans Dimanche pleurera, J'Aurai Zig-Zagué, Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Poésie, Jazz
vendredi, 16 mars 2007
Mahjong pas Jamal
Ayant constaté que je n'aime pas la manière dont Nick Brignola joue et arrange Mahjong de Wayne Shorter (une des compositions qu'en jazz je porte au pinacle), dois-je considérer que c'est la preuve d'un goût sûr ou du conservatisme frileux ?
09:50 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, Minimalistes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Jazz
jeudi, 08 février 2007
Fuvallat
De quel instrument joue-t-il sur Fuvallat ? Si j'en crois mes faibles connaissances en hongrois*, fuvallat signifie "vent", "souffle d'air". Souffle, peut-être, sur ce bref solo, la folie du prénom hébreu...
Une flûte très aiguë ? Un instrument d'Europe centrale ? Je pencherais pour la flûte. Le souffle, spasmodique, rythme les minutes, et s'échappent les spores, par tous les pores. Go and find some more ore in Singapore...
* Mais, pour ces langues finno-ougriennes, je me fais aider !
13:50 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Jazz
mardi, 30 janvier 2007
These are a few of My Favorite Things
Si j'en crois l'ouvrage de Daverat, et mon relevé, il y aurait dix-sept versions de My Favorite Things par Coltrane. Malheureusement, les indications ultra-rudimentaires figurant sur mon CD Live at Birdland (les CD en 1989, c'était la préhistoire) ne me permettent pas d'identifier la seule que je possède. (D'ailleurs, je n'ai que six disques de Coltrane, alors que ce fut sans doute, avec Monk et Ayler, ma première grande révélation en jazz.)
Sur cette version, donc, où Coltrane et ses trois compères habituels du milieu des années 1960 (Elvin Jones, Jimmy Garrison, McCoy Tyner) sont épaulés aussi par Dolphy, qui a ici un très long solo de flûte, qui me plaît beaucoup moins qu'à l'auteur des liner notes*. Ce que j'aime dans ce My Favorite Things-là (comme sur cet autre enregistrement, sans Dolphy, de Chim Chim Cheree), c'est Coltrane faisant de l'or avec une mélodie couci-couça, tube cinématographique approximatif, Coltrane se déhanchant le sax, se démenant, emmenant tout le monde au ciel, joueur de sax aux pouvoirs divins. À cette aune, je voudrais être rat pour me noyer dans son sillage...
Quand je préparais mon cours d'agrégation sur The God of Small Things, j'écoutais ce My Favorite Things-là en boucle, comme un talisman. Dix-neuf minutes de magie, déniaisement complet de la comédie musicale, et cette stridence démente entre 1'50" et 2'05" (quinze secondes pour lesquelles je donnerais toutes les bossa nova du monde (pas un gros sacrifice, connaissant mon peu de goût pour les musiques latines)) !
Autre souvenir : Beauvais, 2002. Visage goguenard de F.B.-S., me disant son peu de goût pour Coltrane, notamment "les solos de Jimmy Garrison pendant six minutes" (celle-là m'avait bien fait rire).
* Je sais : notes de pochette.
15:30 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Jazz
lundi, 22 janvier 2007
Arrivederci
Toujours il pleuvra des cordes. Que ça pince ou non. Comment sinon naîtrait ce son mat de la peau doucement frappée, dans l’arche de Noé, alouette d’écorce – orques – et requin dans l’obscurité ? Un train suit la voie ferrée sur des kilomètres de ponts, de banlieue, près d’échangeurs, à faire grincer sans cesse et sans ménagement les éclisses des traverses, puis une voix d’oiseau, un chant enfin émerge des brumes que traversait le train. En entendant ce chant, je me dis que cela fait deux semaines que je voulais prendre le temps nécessaire, ces 1956 secondes, pour traverser la France du nord au sud puis de nouveau du sud au nord, un road movie illustré à la clarinette, forme de moyen métrage pour tous trajets, sans aide à la navigation. Le regard suit le train, mais tout le corps danse, aux appels des peaux tannées, de la mélopée comme vocifération, et la danse n’a d’ailes qu’obscures. C’est tout comme un grand vol de corneilles heureuses dans l’aube d’hiver. C’est tout comme.
Loin du train, maintenant, et loin de l’arche, une corneille quitte les rangs pour aller houspiller des étourneaux querelleurs et piailleurs. Sous les cordes qui pleuvent, on ne le dira jamais assez, que ça pince ou non, il y a le bruissement des forêts dénudées, cette saveur exquise des étangs découverts au détour d’un bourbier, cette extase à se perdre, les bottes enfoncées dans l’argile noirci, tandis que planent, virent de bord encore les corneilles. Même au cœur, même au creux de ces forêts abandonnées aux bourbes de l’hiver, on ne s’empêche d’imaginer – quoi – les doigts de Léon Francioli qui tissent glissent, même en n’ayant jamais vu Léon Francioli ni de photographie de Léon Francioli. Perdu, les bottes crissant dans l’argile, on regarde l’étang où aucun cincle ne plonge, et c’est encore une autre hallucination : Michel Portal nous emmène à l’autre bout de la France, en Camargue bien sûr, ou en Bretagne – c’est pareil. Égaré, les mains accrochées à l’écorce du vergne, on regarde l’étang, on tapote contre l’écorce, doucement, tout en contemplant l’eau morte sans clapotement, et, sans quitter l’ombre proche du vergne, on imite, malgré soi, les mains de Pierre Favre sur les peaux tannées. Je sais désormais que je suis seul au milieu de la forêt, que le road movie s’achèvera, peut-être sur l’aire de repos déserte, à part un semi-remorque en travers et pas la moindre silhouette visible dans la cabine. Je sais que j’aurai dit au revoir et que jamais pression de la main droite sur la main gauche n’aura été plus douce, ni plus mesurée, dosée. La peau pas ne frissonne, elle résonne, et je ne reviens pas sur mes pas, j’avance, dis adieu au vergne. C’est sans sens caché, sans cachotteries, le train s’emballe, oh ne chantez pas là.
Essayer d’écrire un texte que je chanterais dans la lumière du tumulte, en collant de très près à ces rails, à ces routes, à cette fine pellicule de souvenirs – est-ce possible ? Longé l’étang, il y a un long talus. Personne n’y a laissé de feu, personne construit de cabane, personne en moi ne frissonne. La peau encore résonne. De quoi ? des cris des corneilles, du chant de la cognée, des voix intérieures. Tout ça des foutaises. Longé l’étang, je sais que je pourrais passer deux heures à compter les strobiles sur cette branche, puis les écailles à peine ouvertes des strobiles, puis les imaginer dessinés, les imaginer photographiés, les imaginer dans la lumière du tumulte, passer plus de temps encore à enlever puis remettre puis enlever puis remettre cette virgule entre ça et des. Au début elle y était puis elle n’y est plus. Longé l’étang, il y a un baradeau, et les corneilles au-dessus de ma tête maintenant s’éloignent puis reviennent, comme dans les noirs d’Odilon Redon ce terrible jeu de bonneteau. Signes de ponctuation, swing des cordes qui pleuvent, et la chanson qui trouve son refrain, à peine a-t-on longé l’étang. Je sais que j’aurais pu passer tout ce temps, ces secondes égrenées strobiles, à écrire un texte que je chanterais tous les jours jour après jour dans la lumière du tumulte – mais si le cœur l’âme la peau je ne sais pas moi si cela si ça ne veut pas chanter, on reprend seulement la route, longe l’étang, tire sur la bride, remonte dans le train ou mieux traîne dans la corbeautière, une fois longé l’étang. Finir sur lourdes portes.
15:41 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Jazz, Poésie, écriture
dimanche, 14 janvier 2007
Phlegma Phighter
Embourbé, enlisé. Horriblement toujours enlisé. Je voudrais me défaire, m’extraire de cette gangue de boue de mare où je suffoque, mais embourbé, enlisé, le moindre de mes mouvements, s’il fait craqueler la boue gercée ou sèche, ne me libère pas. On n’entend pas tellement la contrebasse. Zigzaguer comme les gerris, glisser sur l’eau de boue comme les gerris cet été, mais me voilà à tout jamais embourbé, enlisé. On prendra un couteau, même un long coutelas pour couper la boue sèche, mais mon corps restera ici embourbé.
13:05 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué, Onagre 87 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Poésie, Jazz
lundi, 25 décembre 2006
Amour vénal et name-dropping
24 décembre. 11 h.
J’ai placé, sur la platine multi-disques, le CD du trio de Pierre-Alain Goualch, que je n’avais pas écouté depuis le printemps. Tant que j’y suis, la proximité alphabétique m’ayant remis le coffret de Fred Hersch en mémoire, je décide d’écouter, dans la foulée, le disque que le pianiste a consacré à Cole Porter ; fort logiquement, colportant mes goûts dans le salon de musique, je programme ensuite le CD du Patrice Caratini Jazz Ensemble, Anything Goes, car je veux, notamment, comparer les deux versions de « Get Out of Town » (Hersch et Caratini). Entre-temps, le second morceau du disque de Pierre-Alain Goualch a débuté… il s’agit de « Not for sale », réécriture de Love for Sale, de… Cole Porter.
Il faudrait maintenant aller pêcher, dans le coffret idoine, la version que Miles Davis et Coltrane ont enregistrée de Love for Sale. Cela ne manquerait pas d’ouvrir la voie à de nouveaux rapprochements (Oscar Peterson ? Coleman Hawkins ? Ornette Coleman ? Bix Beiderbecke ?). Unissons nos efforts, encore affermis par la douceur du temps qui pèse.
00:10 Publié dans Aujourd'hier, J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jazz
jeudi, 23 novembre 2006
De l'eau dans le zag
La cause est entendue : je ne joue d'aucun instrument, je suis d'une rare incompétence en matière de musique, etc. Seuls mes goûts vont en s'affinant chaque jour davantage. Je me décrirais plus volontiers, déjà, comme un professionnel de l'écriture... depuis le temps que je fais mes gammes, dans des styles divers, sur des supports variés...!
Bref, ce préambule maladroit n'annonce rien de terriblement meilleur. Il s'agit de fixer la trace d'un vieux projet. Amateur de jazz, un de mes centres d'intérêt consiste à dénicher des formations dans lesquelles le trombone joue un rôle essentiel, et donc à me pencher sur les trombonistes (leaders ou non), sur la part active des trombones dans certains standards plus célèbres pour les interventions du pianiste, du saxophoniste, que sais-je...
Qu'il y ait d'excellents trombonistes de jazz, et réputés, ce n'est pas un scoop : J.J. Johnson, Steve Turre, Glenn Ferris, et j'en passe... Quand, à la salle Ockeghem, à Tours, au printemps 2004, j'eus (enfin) l'occasion d'entendre et de voir en direct l'ICP Orchestra, je fus impressionné par la carrure, la stature de Wolter Wierbos, qui est quasiment inconnu, même dans le domaine du jazz d'avant-garde.
Si j'avais eu quelque ouverture dans les radios locales de ma ville, j'aurais pu proposer, à titre complètement bénévole, d'animer une émission consacrée au jazz, et il me serait certainement venu en tête de proposer, en trois ou quatre heures, un parcours autour du trombone. À défaut, je vais me contenter, une fois encore, de tout déverser dans ces carnets.
15:15 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Jazz, écriture
Jeudiligence
Nouvellement découverts, ces titres étonnants :
- Steven Bernstein. "N'Kadesh Oz B'Kol" (Diaspora Blues, 2002).
- Parish. "Improvisation Ii" (Parish, 2006).
- Chris Speed. "Pith Remix" (Deviantics, 1999).
... sans oublier un Steve Lacy très agité, avec son quintette en 1975 ("The Rush". Esteem 1975), et le be-bop pas très inventif de Louis Hayes & the Cannonball Legacy Band ("New Delhi". Maximum Firepower, 2006).
10:55 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jazz
mercredi, 22 novembre 2006
Mardivague
Il m'est décidément difficile de livrer mes petites listes telles quelles (ce qui trahit mon peu de penchant pour les listes). Ci-dessous, je donne les références des six albums de jazz que je viens de prêter à un ami. Je me suis aperçu, en recopiant la liste, que j'avais très fortement centré ce choix autour des pianistes, sans que je parvienne à comprendre pourquoi (indépendamment du fait qu'à l'origine je voulais lui faire découvrir Brad Mehldau, qu'il m'avait dit ne pas connaître). Je me "console" en me disant que, dans le disque de Bojan Z., ce n'est pas nécessairement le piano que je préfère (quoique...), et que, dans le groupe Kartet (existe-t-il encore, d'ailleurs, ou a-t-il succombé aux projets parallèles de ses membres?), le bassiste, le batteur et le saxophoniste sont largement aussi importants que mon bien-aimé Benoît Delbecq.
- Emmanuel Bex. Conversing with Melody.
- Zool Fleischer. Zoolitude.
- Kartet. Pression.
- Brad Meldau Trio. Progression The Art of the Trio vol. 5.
- Brad Mehldau. Live in Tokyo.
- Bojan Zulfikarpasic. Koreni.
Quand j'ai choisi ces six albums dans ma discothèque, mon doigt s'est arrêté sur d'autres favoris (ICP Orchestra, J.J. Johnson, Steve Lacy, Coltrane, Jimmy Giuffre, Sophia Domancich...) sans les élire. Une prochaine fois...
10:15 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Jazz, jazz, Ligérienne
dimanche, 19 novembre 2006
Homme du fleuve
Dans ma discothèque personnelle, je possède trois versions de River Man, chanson de Nick Drake, par Brad Mehldau. Deux sont en trio, et une au piano seul, que j'écoute en ce moment. La puissance mélancolique de cet air sous les doigts de Brad Mehldau est formidable, au sens étymologique (smart ass!).
Faut-il dire que je ne connais pas la version originale de Nick Drake (ni aucun autre titre de Nick Drake, ni même la voix de Nick Drake) ?
C'est un oubli à réparer. Ce sont oublis à réparer.
La version pour piano seul se trouve sur l'album Live in Tokyo et dure 8 minutes et 58 secondes.
La version la plus ancienne pour trio se trouve sur l'album Songs. The Art of the Trio vol. 3. Elle dure 4 minutes et 47 secondes et répond splendidement, de sa huitième position sur le disque, au morceau de Radiohead, Exit Music (for a Film).
L'autre version, enregistrée par le trio de Mehldau, Rossy et Grenadier au Village Vanguard en septembre 2000. Elle figure sur le double album Progression. The Art of the Trio, vol. 5 et dure 11 minutes et 29 secondes ; la composition est attribuée à "Nicholas Drake" (sans diminutif).
Le disque vient de s'arrêter. J'ai remarqué ma propension, les jours où j'écris peu, à déplacer les espaces qui séparent les mots. Il faudra que je publie un jour un texte entièrement composé de mots dont la dernière lettre est celle qui devrait débuter le mot suivant (et inversement). En haut, des bip! et des ting!
17:37 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Jazz
lundi, 18 septembre 2006
Hiver manne
Tout en travaillant à corriger les épreuves des articles de la revue Commonwealth Essays & Studies (pour le n° 29.1.) – tâche ardue, pointilleuse mais également ingrate et systématique, qui demande de devenir presque aussi machinal que la machine – j’écoute les deux disques de Progression (Brad Mehldau Trio. Art of the Trio, volume 5, 2001), puis m’amuse à comparer cette version de River Man avec celle enregistrée trois ans plus tôt (Songs. Art of the Trio, volume 3, 1998), en fait moins véhémente (ou battante). D’aucuns n’aiment pas la musique de Brad Mehldau, qu’ils jugent romantique attardé ou que sais-je encore. C’est émouvant, pourtant, brûlant surtout, juste, d’une force imparable et tout en douceur. Pas un nuage de lassitude ne vient couvrir ces folies mesurées, cette douceur endiablée.
11:41 Publié dans 721, J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Jazz
jeudi, 31 août 2006
And Now Some Blues
Vous valsez avec moi.
Il n'en est pas question.
Tout autant qu'avec vous je cherche la
faille.
Vous valsez avec moi.
Je ne crois pas qu'il
faille.
18:35 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (2)
mardi, 29 août 2006
Zig-zag 65ter
Lundi, cinq heures de l'après-midi.
Hier, je lus un des sonnets de Jacques Roubaud, dans son multiroman (dont j'ai réussi à parler quatre fois déjà dans ces carnets sans jamais en citer le titre), et l'une des rimes était le nom pentacle. Maintenant, j'écoute l'un de mes disques de jazz préférés, Pentacle de Sophia Domancich.
Le bonheur de l'analogie...
01:10 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 26 août 2006
Foghorn
Un signal de brume alerte la belle-fille.
11:11 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (1)
dimanche, 02 juillet 2006
Paradise for Mickey II
Finalement, passée l'erreur technique dont il était question hier, et même très précisément il y a 25 heures et 10 minutes (tout ceci écrit en fait jeudi matin), j'ai pu écouter Paradise for Mickey, composition originale d'Aldo Romano, jouée par son trio avec Danilo Rea et Rémi Vignolo dans le cadre du festival Jazz à Porquerolles en juillet 2005.
[Les lourds nuages noirs dansent dans l'herbe.]
[[[Les termitières jaillissent comme une explosion de dynamite.]]]
[[[[[Vous vivrez des époques bénies, bienheureuses. Le monde est un amas de projectiles.]]]]]
14:50 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jazz
samedi, 01 juillet 2006
Paradise for Mickey I
Porquerolles, juillet 2005
Il n'est pas question ici de la version en disque de cette composition d'Aldo Romano (Aldo Romano : Threesome, Emarcy 2004), mais de la version enregistrée en concert à Porquerolles.
Ce qui me surprend, c'est que ce morceau dédié à la mémoire du pianiste Michel Graillier est apparemment une composition originale d'Aldo Romano. Je la découvre à l'instant, et la première écoute me donne l'impression d'entendre une composition déjà connue, de Steve Lacy, je crois, ou peut-être de Thelonious Monk.
Que fais-je alors ? Je suis tenté de mettre sur la platine tous mes disques de Steve Lacy, mais je vérifie tout d'abord le disque que je suis en train d'écouter et je m'aperçois que, de manière tout à fait inhabituelle (et inexplicable), le lecteur de CD a "sauté" une plage, et j'écoutais bel et bien une version d'Epistrophy par la Campagnie des Musiques à Ouïr. Or, Epistrophy est, bien entendu, une composition archi-connue de Monk, mais j'en possède plusieurs versions différentes par Steve Lacy, en duo avec Mal Waldron.
Simple quiproquo, ou confusion technique.
13:40 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jazz
vendredi, 30 juin 2006
Rocarolo
Porquerolles, juillet 2005.
Dessous de l'histoire. Rome caracole, Rome costumée est une loque.
Des ribambelles nées à Babel rebondissent ; c'est une barcarole ; Rome câline, rose, collecte les lotus. Dans ce dédale de voix, de fureurs, de douceurs en logorrhée, vous retrouvez le baromètre baroque, et votre prime jeunesse.
12:30 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jazz
jeudi, 29 juin 2006
Good Morning Heartache
Porquerolles, juillet 2005.
[Elisabeth Kontomanou, avec le quatuor d'Archie Shepp]
Il ne faut souvent pas grand chose pour mettre en branle l'improvisation. Un cortège de mots, pareil au brancard, se déploie, tandis que la mélodie part en culbutes, en volutes, en anacoluthes. (On rêve de liens plus sauvages.)
Le ténor farouche et chaud ne ronronne pas. Dans les abîmes de la voix mezzo, la nuit s'épanouit avant de s'évanouir, et le soleil triste déplie le monde autour de nous : voici que la peau s'étire, voici que les yeux restent clos.
11:20 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Jazz
dimanche, 28 mai 2006
Xenophonia
Il n'y a rien, je pense – à l'exception peut-être des courses automobiles – de plus inepte, de plus bruyant et de plus indécent qu'un meeting aérien.
Dans une page d'un essai écrit par une traductrice renommée, je repère deux fautes de syntaxe, pas moins. C'est un peu inquiétant.
Xenophonia : Bojan Zulfikarparsic est de plus en plus féru de sons discordants et de longues plages qui flânent vers la stridence.
Ce matin, le château de Blois était beaucoup plus beau qu'en ce lundi de juin 2004 où nous l'avions (re)découvert. Fouiner pour retrouver le grand guide.
"Le poulet n'a pas de cloaque."
16:35 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Ligérienne
lundi, 20 mars 2006
Pierre-Alain Goualch Trio :: Anatomy of a Relationship
Je ne compte pas écrire quarante paragraphes sur cet album au demeurant tout à fait délectable – tout au plus veux-je ici noter en vrac quelques remarques, un peu télégraphiques.
Disque acheté sur eBay. Exemplaire interdit à la vente. Not for sale, quoi.
Dès les premières notes, sous les doigts agiles de Rémi Vignolo, on sait que le contrebassiste va écraser cet album sous le poids de son excellence. (Pourtant, Ceccarelli et Goualch sont de sacrés clients.) On ne se trompe guère.
Standards (Not for sale, magistral), mais principalement d’intéressantes reprises de chansons françaises : mention spéciale pour Boum (syncopé), Elisa (mélancolique), De la joie (dilaté donc sévère).
Du fort bon « jazz français » (whatever that is).
Avec cet agacement qu naît des textes dits : entre deux morceaux, presque systématiquement, des voix disent des vers ou de belles phrases qui n’apportent rien, et, au contraire, déprennent de la musique.
Pas d’unanimité, mais unisson sur la qualité.
Univers sonore à suivre.
P.-A. Goualch Trio. Anatomy of a Relationship. Cristal Records, 2004.
17:55 Publié dans J'Aurai Zig-Zagué | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : TRES GRANDE MUSIQUE